Raphaël Glucksmann prépare d’ores et déjà l’opinion à une séparation avec Mélenchon lors de la prochaine dissolution de l’Assemblée nationale. Il dénonce une «stratégie du tout ou rien, dictée par Jean-Luc Mélenchon dès 20h02 le soir du deuxième tour et appliquée par des gens tétanisés à l’idée de lui déplaire», qui «a produit le rien». «C’était voué à l’échec». Déplorant l’intransigeance des principaux leaders du NFP qui n’ont pas voulu négocier sur le programme dans la foulée de leur victoire relative, le parlementaire européen rappelle que la coalition «n’avait pas de majorité».
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Mutuelle : une hausse de plus de 8 % !
La hausse des cotisations de mutuelle santé illustre l’insidieuse inflation des dépenses contraintes qui affectent le pouvoir d’achat. Des hausses dont certaines sont nécessaires pour couvrir des risques mais pas au niveau appliqué en 2024 et qui vont continuer en 2025.
Les trois familles de complémentaires santé (mutuelles, institutions de prévoyance et assureurs), qui remboursent les frais de santé au-delà de la part Sécu, se retrouvent une nouvelle fois sous le feu des critiques. Un rapport sénatorial, publié jeudi, leur reproche d’avoir pratiqué des hausses de tarifs particulièrement fortes (+ 8,1 %) en 2024. Ce choc de prix pèse particulièrement sur le pouvoir d’achat des retraités qui ne bénéficient pas, contrairement aux salariés, de contrats collectifs payés pour moitié par leur entreprise. Et la hausse des cotisations devrait se poursuivre, aux alentours de 6,2 % en 2025, selon le cabinet spécialisé Addactis. Or les sénateurs estiment que cette flambée des prix n’est pas justifiée.
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Collectivités: 10 milliards d’euros des dépenses supplémentaires en 2024
Les dépenses de fonctionnement des collectivités locales (communes, départements, régions…), récemment pointées du doigt par Bercy, devraient augmenter d’une dizaine de milliards d’euros sur un an en 2024, selon une étude publiée mercredi par La Banque postale. Après avoir atteint 227,1 milliards d’euros en 2023, ces dépenses qui englobent notamment la masse salariale ou les factures d’énergie devraient progresser de 4,4% pour atteindre 237 milliards en 2024.
Dans un courrier adressé début septembre à des parlementaires, les anciens ministres des Finances et des Comptes publics, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, avaient affirmé que «l’augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités (…) pourrait à elle seule dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d’euros» par rapport à la trajectoire de déficit tracée par Bercy jusqu’à 2027. Une mise en cause des collectivités qui avait irrité les associations d’élus locaux. Directeur des études et de la recherche de La Banque postale, Luc-Alain Vervisch a souligné mercredi que «le dérapage des dépenses locales n’(était) pas un dérapage dans la mesure où on aurait quitté la trajectoire de façon imprévue. C’est plutôt que la trajectoire était un peu optimiste.»
Le coût du «millefeuille administratif» français, lié aux compétences partagées par l’État et les collectivités, «peut être estimé à 7,5 milliards d’euros», affirme un rapport remis au gouvernement ce mercredi 29 mai. Alors que l’exécutif a déjà acté 10 milliards d’euros de coupes dans les dépenses de l’État en 2024 et cherche 10 milliards d’économies supplémentaires, les coûts de l’enchevêtrement des compétences «peuvent être diminués», note le gouvernement dans un communiqué. Mais ils «ne peuvent pas être tous supprimés».
Le chiffre est issu d’un rapport commandé fin 2023 au maire de Charleville-Mézières Boris Ravignon. Il existe en France «trop d’empilements : vous avez des services de l’État, des opérateurs, des agences, quatre niveaux de collectivités, parfois des syndicats, des sociétés d’économie mixte… Ce qui ne va pas, c’est que sur une politique publique, on soit quatre ou cinq autour de la table», avait déploré le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave au lancement de la mission.
Le rapport de Boris Ravignon précise que le coût du «millefeuille administratif» pèse principalement sur les collectivités (6 milliards d’euros), l’État supportant une charge financière quatre fois moindre (1,5 milliard d’euros). Dans le détail, le coût de l’enchevêtrement des compétences est estimé à 4,8 milliards d’euros pour les communes, 696 millions d’euros pour les intercommunalités, 355 millions d’euros pour les départements et 117 millions pour les régions.
Liban: Après l’Égypte, la France demande une réunion du conseil de sécurité
Après l’Égypte la France a demandé une réunion urgente du conseil de sécurité concernant la guerre qui se développe entre Israël et le Liban. Le risque est en effet d’étendre le champ géographique du conflit à une grande partie du Moyen-Orient.
«La France appelle les parties et ceux qui les soutiennent à la désescalade et à éviter un embrasement régional qui serait dévastateur pour tous, à commencer par les populations civiles. C’est pourquoi j’ai demandé que se tienne une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur le Liban cette semaine», a ajouté le nouveau chef de la diplomatie française qui a pris ses fonctions lundi. «Au Liban comme ailleurs, la France restera pleinement mobilisée pour résoudre les crises majeures qui fracturent l’ordre international. Elle prendra des initiatives», a-t-il assuré.
Le seul problème c’est que politiquement la France pèse de moins en moins non seulement en raison de ses problèmes politiques internes mais surtout en raison de l’affaiblissement général du pays sur le plan économique
Le recyclage de plastique : une illusion ?
Rosalie Mann, fondatrice de No More Plastic alerte notamment dans la Tribune sur une pollution invisible, véritable fléau pour l’océan et notre santé. Et dit haut et fort que nos solutions de retraitement ne sont qu’une illusion.
- Vous estimez que le recyclage du plastique est une légende. Pourquoi ?
ROSALIE MANN - Plus qu’une légende, le recyclage du plastique est une hérésie. C’est exactement comme si on remettait un poison en circulation. Le plastique recyclé contient 1,24 fois plus de substances toxiques que le plastique vierge et libère davantage de microparticules et de nanoparticules ; recycler le plastique ne règle donc pas le problème des toxiques, qui sont toujours présents. Lorsqu’on cherche à transformer le plastique en autre chose – par exemple les bouteilles en vêtements -, cela s’appelle du décyclage. Et c’est encore plus vicieux, car cela se revendique de l’écoresponsabilité, avec une impression de bien faire, d’agir dans l’immédiat, tout de suite… Le recyclage du plastique est un fléau bien enrobé dans du marketing afin de tromper le grand public. Il est indispensable d’arrêter de faire croire que c’est vertueux, d’autant que l’on a tendance à valoriser et à mettre sur un piédestal ceux qui inventent des solutions pour recycler le plastique. Certaines entreprises, qui étaient jusqu’alors plutôt vertueuses dans leur processus, tombent dans le panneau, précisément parce qu’elles sont persuadées d’agir pour la planète, pour l’océan. Il est temps que les entreprises comme le grand public soient avertis. C’est très simple : le recyclage du plastique n’existe pas.
Vous avez fondé l’association No More Plastic en 2018. Pourriez-vous revenir sur cette prise de conscience et le chemin parcouru dans vos engagements et actions ?
Rosalie Mann : Ma prise de conscience est survenue tardivement. La preuve qu’on peut tous ouvrir les yeux et changer de cap à tout moment. Il n’est jamais trop tard. Longtemps, j’ai vécu dans le tourbillon d’une vie active, jonglant entre mes obligations professionnelles et personnelles, loin des préoccupations environnementales, jusqu’à ce qu’elles surgissent brusquement dans nos vies en raison des problèmes de santé de notre fils.
Depuis sa naissance, il souffrait d’asthme chronique, mais avec le temps, ses difficultés respiratoires se sont intensifiées. Un soir, aux urgences, face à ma détresse, un médecin pour me rassurer m’a dit ces mots que je n’oublierai jamais : ‘C’est normal, c’est la pollution.’ Ces deux mots dans la même phrase m’ont fait l’effet d’un électrochoc. Comment en sommes-nous arrivés au point où la pollution est considérée comme un état normal, qu’il nous faut tolérer ou vivre avec ?
Depuis que j’ai fondé No More Plastic, notre mission a évolué en fonction des études qui nous ont été remontées par la science mais très tôt, j’ai compris qu’il y avait un problème avec le recyclage du plastique. Le plastique recyclé est un fléau marketé et commercialisé comme un matériau qui contribue à sauver la planète, or il participe en réalité à aggraver la pollution plastique et le changement climatique.
Notre mission première est d’agir pour prévenir la pollution plastique et microplastique, devenue aujourd’hui un enjeu de santé publique, en sensibilisant le public et les décideurs aux effets de la surconsommation et de la surproduction de plastique. Nous travaillons à mettre en place des mesures pour lutter contre le fléau de la pollution plastique et à promouvoir des solutions alternatives durables.
En cinq ans, nous avons contribuer à faire connaître les effets délétères du microplastique sur la santé et nous continuons à sensibiliser sur le sujet notamment en mettant l’accent sur deux points importants : les femmes sont plus vulnérables à cette pollution plastique invisible du microplastique, et le recyclage du plastique n’est pas la solution, il participe au problème.
Comment expliquez-vous que les dangers sanitaires de l’invasion du micro plastique dans nos corps et dans notre environnement soient largement sous-estimés et laissés sous silence ?
Sans doute parce que cela implique d’apprendre à désapprendre nos idées reçues sur le plastique et notamment sur le plastique recyclé. On nous fait croire que la société serait désemparée sans plastique dans son quotidien.
Le plastique a changé le monde comme aucun autre matériau au point qu’il semble être devenu essentiel dans notre société moderne.
Face aux ravages connus sur la santé et l’environnement, ne serait-il pas temps de changer de paradigme ?
La sensibilisation suscite trois attitudes distinctes : ceux qui veulent toujours plus de preuves, ceux qui n’osent pas imaginer que cette menace soit réelle, ceux qui reconnaissent le problème, mais estiment que compte tenu de l’ampleur de cette pollution invisible, il est difficile d’apporter une solution significative. Résultat, une tendance à l’inaction.
Pendant ce temps, les producteurs de matières plastiques font pression pour promouvoir et faire adopter toujours plus de circularité des plastiques sous le prétexte de parvenir à la neutralité carbone. Cependant, ce que l’on oublie de mentionner, c’est que le plastique, recyclé ou non, émet des gaz à effet de serre lorsqu’il est exposé aux rayons UV tout au long de son cycle de vie, ainsi que lors de sa dégradation dans l’environnement sous forme de déchets. Si nous voulons vraiment avoir un impact sur le réchauffement climatique, nous devons d’abord résoudre la question de l’éradication des déchets plastiques et non vouloir à tout prix les remettre en circulation dans les usages de nos vies quotidiennes.
Pourriez-vous nous parler des principales industries émettrices de microplastiques et notamment du textile ?
L’industrie des emballages, du pneu et du textile sont les trois premiers pourvoyeurs de cette inflation aussi funeste qu’exponentielle.
Le polyester, le nylon, l’acrylique et d’autres fibres synthétiques – qui sont toutes des formes de plastique – représentent désormais près de 69% de la production totale de fibres, et si l’industrie continue sur sa trajectoire actuelle, elles représenteront 73% de la production totale de fibres d’ici 2030. C’est dire…
Les fibres synthétiques sont bon marché car ils sont faits à base de plastique que nous produisons dans une quantité astronomique. La production de plastique à grande échelle est également soutenue par l’industrie pétrochimique, car le plastique est fabriqué à partir de produits pétroliers.
Plus la production de plastique est élevée, plus il devient compétitif en termes de coût par rapport à d’autres matériaux. C’est pourquoi, il est si important de taxer et de réglementer l’utilisation de ce matériau à la source, et demander à toutes les sociétés, produisant et commercialisant des produits à base de plastique, qu’elles aient l’obligation de mentionner sur leurs produits qu’ils libèrent des microparticules dans l’air et dans l’eau lors de leur utilisation et de leur lavage, et en avertissant des risques qu’ils font peser sur notre santé, au contact de la peau ou de l’organisme.
Une seule charge de lessive libère des centaines de milliers de fibres de nos vêtements dans l’approvisionnement en eau, et nos vêtements en fibres synthétiques génèrent également des microplastiques lorsqu’on les porte. Une étude datant de février 2020 a révélé que la libération directe de microfibres dans l’air est aussi importante que dans l’eau.
Vous portez en ce moment une action avec Woolmark. La laine est en effet une alternative au plastique dans le textile. De quoi s’agit-il ?
Nous sommes très fiers de nous associer à Woolmark pour lancer un plaidoyer à l’industrie de la mode, intitulé « Filter by Fabric ».
“Filter by Fabric” est un appel pressant à l’action destiné à chaque marque de mode, détaillant, designer textile, éditeur et créateur de contenu, les exhortant à s’engager en faveur d’étiquettes de produits claires et sincères qui fournissent des descriptions précises des tissus. Il encourage également les citoyens à tenir compte de l’impact de la composition des tissus pour prendre des décisions éclairées axées sur la durabilité. Par exemple : un produit contenant des matières synthétiques devrait être indiquer comme un produit contenant du plastique.
La mode doit être plus transparente et durable et pour cela la prise en compte et une communication claire des tissus est essentielle.
Vous voulez faire entendre aux politiques, industriels, et citoyens que le recyclage du plastique n’est pas la solution. Pourquoi ? et quelles sont les solutions ?
Le plastique recyclé nous fait perdre un temps précieux, il donne l’illusion que nous sommes sur la bonne voie.
Arrêtons de parler de transition quand il s’agit du plastique recyclé. Le recyclage du plastique est au contraire un accélérateur et un amplificateur de cette pollution.
Ce qui rend par ailleurs, le plastique recyclé si dangereux est qu’il est présenté de façon mensongère comme une solution écoresponsable. On salue les entreprises et les personnes qui l’utilisent. On leur remet des prix. Les générations futures seront déconcertées par notre aveuglement face à la réalité de la situation.
Contrairement aux idées reçues, se tourner vers le plastique recyclé ne garantit pas l’innocuité du produit, au contraire cela augmente la toxicité du matériau et contribue davantage à la pollution plastique par les microplastiques qu’il génère. Il est temps de cesser de considérer le plastique comme une ressource précieuse que l’on peut remettre en circulation soit par le recyclage soit par le réemploi, comme si cela permettait d’annuler toutes les conséquences néfastes pour la santé et l’environnement.
Le 4 septembre dernier, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a publié un “draft zéro” du futur traité international contre la pollution plastique, dont les conclusions sont attendues pour fin 2024.
Il est encore temps de faire de ce texte un pas historique vers la déplastification de notre planète.
Cet engagement – le plus important depuis l’Accord de Paris sur le climat – pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la pollution plastique. Avec lui, nous avons une occasion de progresser dans la protection des citoyens contre ce fléau qu’est la pollution plastique, si des décisions courageuses sont adoptées, comme par exemple d’en finir avec le recyclage du plastique qui participe à exacerber la pollution, et d’investir dans l’éradication des déchets plastiques par les enzymes, ou encore d’interdire l’usage du plastique recyclé dans les produits du quotidien destinés aux enfants et aux femmes. Les risques liés à la pollution plastique ne sont pas minimes, bien au contraire, et nous ne devons aujourd’hui cesser de les sous-estimer.
Nouveau gouvernement : vers une droitisation
Hier soir, Michel Barnier a proposé à Emmanuel Macron une liste de 38 noms pour le nouveau gouvernement, dont 16 ministres de plein exercice. Bruno Retailleau (LR) est notamment pressenti à l’intérieur. Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Gérald Darmanin ne seraient pas présents. Sur 16 ministres de plein exercice, 7 seraient macronistes, 3 LR, 2 MoDem, 1 Horizon, 1 UDI, 1 seul divers gauche. Michel Barnier a promis une liste définitive « avant dimanche ». Quels enseignements tirer de ce premier casting ?
Entretien avec Mathias Bernard
Historien, Université Clermont Auvergne (UCA) dans The Conversation
Bruno Retailleau pourrait être nommé au ministère de l’Intérieur, l’un des postes clés du gouvernement. Ce dernier a été très actif pour « durcir » le texte de la loi immigration il y a quelques mois. Que nous dit ce choix de la part de Michel Barnier ?
Mathias Bernard : La présence de Bruno Retailleau s’explique par des éléments de calcul politique car il est président du groupe LR au Sénat. On sait que l’appui de la majorité sénatoriale sera un élément important pour le futur gouvernement. Mais les positions exprimées par Bruno Retailleau, notamment sur les questions de sécurité, d’immigration, d’identité nationale, en font aussi quelqu’un qui peut être accepté par le Rassemblement national. Sa présence à l’intérieur serait donc un marqueur droitier destiné à rassurer ou à attirer à une partie de l’électorat RN. Ce qui est assez intéressant, c’est que Retailleau serait présent dans un gouvernement où figurent un nombre important de macronistes ou de centristes. Il signale une forme de droitisation de la macronie qu’on avait déjà pu observer fin 2023 avec le vote de la loi immigration. Tout cela s’inscrit dans une continuité et un temps relativement long.
On remarque que les personnalités rejetées par le RN – Xavier Bertrand, Gérald Darmanin, Eric Dupont-Moretti – ne seraient pas nominées a priori…
Mathias Bernard : on est là dans une démarche pragmatique, pas forcément idéologique. Dans la mesure où Emmanuel Macron a choisi une option d’opposition au Nouveau Front populaire, la seule possibilité de survie de ce gouvernement à l’Assemblée nationale repose sur une abstention bienveillante du RN. Il faut donc éviter de provoquer le RN. Si les députés RN décidaient de joindre leurs voix à celles du Nouveau Front populaire en votant la censure, ce gouvernement tomberait immédiatement.
Après des législatives où le NFP termine en tête, la gauche dénonce un coup de force. Ce gouvernement ne va-t-il pas souffrir d’un manque de légitimité ? Doit-on s’attendre à de fortes tensions (LFI a déjà appelé à des manifestations ce week-end) ou même à une crise institutionnelle ?
Mathias Bernard : Pour l’instant, la crise est de nature politique. Elle est liée à une évolution du paysage politique depuis 2017, avec la constitution de trois pôles quasiment inconciliables et au poids électoral comparable. Du fait de cette tripartition, il est très difficile de trouver une majorité. Le risque de crise institutionnelle est aussi présent, en raison de la manière dont le président de la République a géré cette séquence en se substituant aux parlementaires pour décider quelle était la majorité qui avait le plus de chances d’être stable à l’Assemblée nationale. Dans une démocratie parlementaire classique, il aurait nommé la coalition arrivée en tête : ce premier ministre aurait ou n’aurait pas obtenu de majorité mais cela aurait permis de décanter les choses. En interprétant les élections, Emmanuel Macron s’est mis en première ligne et n’a pas permis au jeu parlementaire de s’enclencher, nourrissant le procès en illégitimité du futur gouvernement. Ce procès peut effectivement créer une contestation forte, y compris dans la rue.
Quel regard l’historien que vous êtes porte cette séquence politique ? Jugez-vous la Ve République à bout de souffle ?
Mathias Bernard : C’est la structuration du champ politique en deux pôles, enclenchée par la Ve République, qui est d’abord à bout de souffle. Jusqu’à l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, on avait une bipolarisation droite gauche qui fonctionnait, qui structurait le paysage politique et qui permettait de dégager des majorités. Ce paysage était adapté au mode de scrutin majoritaire, c’était cohérent. Désormais, cet éclatement en trois forces rappelle la IVe République. On avait alors les communistes, les gaullistes et la troisième force « modérée » qui allait des socialistes à la droite d’Antoine Pinay et sur laquelle s’appuyait la plupart des majorités gouvernementales. Finalement ce phénomène de tripartition n’est pas nouveau, mais il a été masqué pendant près de 60 ans par le fort clivage droite gauche, contemporain de la mise en œuvre de la Ve République et de l’élection présidentielle, qui s’effectue au scrutin majoritaire à deux tours.
Aujourd’hui le système bipolaire est bien mort et il serait cohérent d’aller vers un système parlementaire, qui est le seul à pouvoir gérer la pluralité des sensibilités politiques. La toute-puissance du président dans notre système institutionnel est complètement en décalage avec la réalité politique du pays, qui suppose plutôt des coalitions entre les forces politiques. On constate ailleurs à quel point l’élection présidentielle au suffrage universel est devenue un élément perturbateur pour la constitution de coalitions. Ainsi Laurent Wauquiez ne rejoint pas ce gouvernement par calcul en vue de la prochaine présidentielle. Idem pour une certaine gauche qui ne veut pas jouer le jeu de l’union nationale.
La structuration politique en trois blocs devrait donc amener à un dépassement de la Ve République ?
Mathias Bernard : L’élection présidentielle est la mère de toutes les élections et dans le cadre d’un scrutin majoritaire à deux tours, deux candidats sont en finale dans une logique bloc contre bloc. Or, quand on a trois blocs égaux, il n’y a pas de majorité possible (cela aurait été la même chose avec un gouvernement NFP) et finalement, deux électeurs sur trois ne sont pas représentés. Dans un tel paysage politique, une culture de coalition est indispensable pour dégager des majorités. On dit que la France n’a pas la culture de coalition, c’est pas exact : les coalitions existaient sous la Troisième et la IVe République. Ces régimes ont duré 90 ans pratiquement. Ce qui rend impossible la culture de coalition, c’est le mode de fonctionnement actuel de la Ve République. Dans ce contexte, le gouvernement Barnier sera très fragile mais tout autre gouvernement l’aurait été de la même manière.
Emmanuel Macron a pesé et va peser sur la composition du gouvernement. Il promettait de s’effacer or l’on constate que ce n’est pas le cas. Le présidentialisme n’est donc pas mort ?
Mathias Bernard : En refusant de nommer un premier ministre issu de la coalition arrivée en tête et en conduisant lui-même des négociations avec les partis politiques pour tenter une construire une majorité, Emmanuel Macron est allé nettement au-delà des pouvoirs qu’un système parlementaire octroie au président de la République. Cette manière de faire, inédite, s’explique en grande partie par sa personnalité. Mais elle révèle aussi l’ambiguïté fondamentale du système de la Ve République, qui est un régime théoriquement parlementaire, mais présidentiel dans l’esprit et la pratique. Jusqu’alors, la nature parlementaire du régime réapparaissait lorsque le président de la République n’avait pas de majorité à l’Assemblée nationale : c’était le cas des cohabitations de 1986, 1993 et 1997. En endossant le premier rôle ces dernières semaines, Emmanuel Macron a fait prévaloir une lecture présidentialiste des institutions – qui est toutefois fortement contestée par une partie de la classe politique, comme l’atteste la procédure de destitution enclenchée par la gauche à l’Assemblée nationale. Cette tension entre l’affirmation du présidentialisme et la résistance du parlementarisme risque fort de s’exacerber dans les prochains mois, jusqu’à ce que la prochaine élection entraîne une nouvelle forme de décantation du paysage politique.
Fiscalité : une hausse « ciblée et exceptionnelle » pour le nouveau ministre des finances
Le nouveau ministre des finances d’entrée estime nécessaire d’envisager des hausses ciblées et exceptionnelles de la fiscalité. L’enjeu est un effet majeur puisque le déficit budgétaire devrait atteindre près de 6 % en 2024. En clair il faudrait économiser de l’ordre de 100 milliards pour atteindre les 3 % de déficit (du PIB) autorisés par Bruxelles et surtout rassurer les milieux financiers. L’annonce d’un ciblage peut mieux faire passer la pilule, il est sans doute nécessaire mais cela ne suffira pas. En effet avec un ciblage la fiscalité s’applique sur une assiette restreinte et qui produit donc peu de ressources fiscales à l’inverse de ses assiettes larges de fiscalité. Reste aussi à s’en tenir au caractère exceptionnel de certains prélèvements dont certains durent en fait depuis des années. Compte tenu de l’ampleur du déficit et de la dette qui en découle le ministre des finances sera sans doute condamné à combiner à la fois réduction des dépenses et hausse de fiscalité surtout si la croissance est toujours aussi faible ( donc aussi les ressources fiscales).
Le nouveau Premier ministre a toutefois assuré à ses partenaires macronistes qu’il n’y aurait pas de « hausse d’impôts sur les classes moyennes et les Français qui travaillent », selon un récent compte-rendu de Gabriel Attal. « Je ne serai pas le ministre de la confiscation fiscale », prévient le nouveau locataire de Bercy Antoine Armand dans une interview au JDD publiée ce samedi 21 septembre.
« Les classes moyennes travaillent et contribuent à la solidarité nationale », précise le nouveau ministre de l’Économie. « Elles doivent être soutenues. »
Pour autant, Antoine Armand se veut flou sur les orientations précises du gouvernement en la matière. « C’est le Premier ministre, avec son ministre du Budget (Laurent Saint-Martin, NDLR), qui définira les orientations fiscales », répond-il. « Les classes moyennes travaillent et contribuent à la solidarité nationale. Elles doivent être soutenues. »
Néanmoins, le nouveau ministre estime que « dans le contexte budgétaire », « exclure d’office certains prélèvements exceptionnels et ciblés ne serait pas responsable ». « Mais cela ne fait pas une doctrine et ne résout pas notre problème », insiste-t-il, appelant à également « baisser la dépense publique et la rendre plus efficace ».
Une rue «Samuel Paty» à Dijon
Une rue rebaptisée Samuel Paty, l’enseignant décapité le vendredi 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines)
L’assassinat de Samuel Paty, intervenu sur fond de menace terroriste élevée, avait suscité un immense émoi en France et à l’étranger. Le 16 octobre 2020, l’enseignant en histoire-géographie de 47 ans avait été poignardé puis décapité près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par un réfugié russe d’origine tchétchène. Cet islamiste radicalisé de 18 ans avait été tué dans la foulée par la police. Il reprochait au professeur d’avoir montré des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression.
Taux d’intérêt : une une baisse de 0,50 par la banque fédérale américaine (FED)
Constatant que l’inflation se dirige vers l’objectif de 2 %,la Banque centrale américaine (Fed) a abaissé ce mercredi son principal taux directeur de 0,5 point et envisage un demi-point supplémentaire d’ici fin-2024, au cours de la dernière réunion avant l’élection américaine du 5 novembre.
Les taux avaient été relevés pour freiner la flambée des prix, et se trouvent depuis juillet 2023 dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, leur plus haut niveau en plus de 20 ans. Ils se situent désormais dans une fourchette de 4,75 à 5,00%, après avoir passé plus d’un an à leur plus haut niveau depuis le début du siècle, à 5,25-5,50%.
Notons que d’autres banques centrales ont déjà amorcé le processus de baisse des taux d’intérêt. La Banque centrale européenne (BCE) par exemple avait commencé son cycle de baisse en juin 2024. Le 12 septembre 2024, elle a annoncé une deuxième baisse : à partir du 18 septembre 2024, son principal taux directeur, la facilité de dépôt, passe de 3,75 à 3,5%. L’urgence pour l’Europe est différente du fait de l’atonie du niveau de la croissance économique.
La Fed a par ailleurs révisé à la baisse sa prévision d’inflation, à 2,1% en 2025, contre 2,3% attendus lors des précédentes prévisions, en juin. Le chômage a lui été révisé à la hausse, à 4,4% cette année et la suivante, contre 4,0 et 4,2% auparavant.
Et maintenant une longue et pénible agonie pour Macron
Qu’on le veuille ou pas Macon s’est dessaisi du levier du pouvoir en le transmettant à un nouveau premier ministre. Le chef de l’État pourra continuer d’exister dans quelques espaces politiques concernant la défense et l’international. Mais en politique intérieure , juridiquement et politiquement il perdra totalement tous pouvoirs d’autant qu’il est largement rejeté par l’opinion publique.
Quand on connaît l’ego surdimensionné de l’intéressé, on ne peut faire l’hypothèse que le président aura la sagesse de prendre du recul. Au contraire faute de pouvoir, il utilisera le bavardage sans fin pour privilégier le « faire savoir » ; Une sorte de moustique qui va tourner autour du gouvernement.
Inévitablement le nouveau premier ministre, celui-là et d’autres qui le suivront sans doute devront opérer une rupture totale avec le chef de l’État qui a toujours tout confondu le rôle du président, le rôle du Parlement, le rôle des partis et d’une façon générale encore plus grave le rôle de toutes les organisations intermédiaires.
La crise institutionnelle va succéder à la crise politique et va poser et pose déjà la question de la fin du mandat de Macron. La France ne pourra pas continuer dans une situation avec un président omnipotent en apparence mais sans pouvoir sur le réel. Juridiquement contrairement à ce qu’affirme les » insoumis », il n’est pas possible de démettre le président. Par contre politiquement la pression peut être suffisamment grande pour le contraindre à démissionner surtout en l’absence de soutien populaire ( c’est à peine 25 % qui le soutiennent encore) mais comme il risque de multiplier les bavures du type de celle de la dissolution de l’assemblée sa popularité va encore dégringoler. En bref la fin de Macron va ressembler à une sorte de d’agonie pénible et longue pour tout le monde.
Foot. Sur une bonne dynamique le PSG bat Lille
Sur une dynamique positive actuellement, le PSG a eu raison de Lille-PSG: 3-1
Barcola et Dembélé ont encore brillé.
Les champions de France, emmenés encore une fois par un Bradley Barcola brillant, ont été de nouveau intraitables sur la pelouse du LOSC. Dans ce duel entre deux des quatre représentants français en Ligue des champions, les Parisiens ont imposé leur force collective, les individualités faisant le reste.
Ousmane Dembélé, fauché en pleine surface de réparation par le défenseur lillois Alexsandro, a provoqué un penalty transformé par Vitinha (33ᵉ). Puis ce fut au tour de Barcola d’y aller de son festival en doublant la mise après une percée côté gauche et un relais avec Marco Asensio (36ᵉ), avant un coup de tête imparable de Randal Kolo Muani sur un service parfait de Désiré Doué dans les arrêts de jeu (90ᵉ+ 2). Seul petit bémol pour les troupes de Luis Enrique : une fin de partie plus brouillonne et un but encaissé (Edon Zhegrova, 78ᵉ).
Vallauris : l’enfant de 7 ans fauché par une moto est décédé
La petite Kamilya, une fillette de 7 ans fauchée par une moto jeudi soir à Vallauris (Alpes-Maritimes), est décédée ce dimanche soir, a appris Le Figaro par l’avocat de la famille, Me Nabil Boudi. L’enfant était entre la vie et la mort depuis jeudi soir.
Allemagne: l’extrême droite en tête dans une région
À eux trois, les partis formant la coalition au niveau fédéral, dont la politique fait l’objet d’un fort rejet en Saxe et en Thuringe, dépassent à peine les 13 %. Le SPD d’Olaf Scholz parvient tout juste à surnager (entre 7 % et 8 %) tandis que les Verts pourraient perdre leur représentation au Parlement régional de Thuringe. Pour sa part, le FDP du ministre des Finances, Christian Lindner, va carrément disparaître des deux Hémicycles. La tourmente a rapidement gagné les états-majors de la coalition. Le secrétaire général du SPD, Kevin Kühnert, a exigé d’Olaf Scholz une meilleure communication. « Nous devons faire beaucoup plus de publicité pour notre approche politique, écouter ceux qui ne suivent pas et tirer certaines leçons. Le chancelier en fait partie », a averti le numéro un parti social-démocrate.
Le nouveau pari, l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW), du nom de l’ancienne présidente du groupe Die Linke au Bundestag, qui a claqué la porte du parti de gauche en début d’année a obtenu en Thuringe et en Saxe respectivement 16 % et 12 % des voix, s’imposant comme une force politique incontournable pour construire des coalitions. En vertu de la règle du cordon sanitaire, les partis traditionnels allemands ont tous exclu de s’allier à l’AfD.