La France en vacances depuis un mois !
La France est à moitié en vacances depuis un mois, la plupart auront pu prendre 13 jours de congé. De quoi tuer l’économie d’un pays. Inutile d’attendre de bons résultats de croissance en mai avec cette succession de ponts. Le travail, malheureusement un sujet quasi tabou dans le pays d’autant que d’après un sondage 56% des français ne l’aime pas ! Evidemment une problématique qui ne peut être évoquée par nos politiques trop discrédités pour évoquer ces facteurs explicatifs de la crise française. Les ponts font le bonheur des salariés, mais moins de leurs patrons. Avec trois jours fériés qui tombent un jeudi, le mois de mai 2014 a permis à de nombreux salariés de prendre quatre jours de break, en ne posant qu’une seule journée. Ils ont aussi pu profiter du lundi de Pâques, le 21 avril, et seront encore au repos le 9 juin, pour la Pentecôte. Des hasards de calendriers qui ne réjouissent pas les entreprises, qui s’en trouvent désorganisées: «La concentration de ces 5 jours fériés sur 8 semaines, combinée à l’obligation pour les salariés de solder leurs congés 2013 avant le 31 mai pose problème. Car les entreprises sont obligées de fonctionner à effectifs réduits, voir à 50 % les vendredis de pont», constate ainsi Jean-Christophe Sciberras, président de l’Association nationale des DRH. Certaines ont même été contraintes de fermer boutique les vendredis de pont, car elles ne pouvaient pas tourner en sous-effectif. Autre souci que posent les ponts: la productivité des salariés présents ces jours serait plus faible que d’habitude, selon Jean-Christophe Sciberras. «Travailler un vendredi où la moitié de l’entreprise fait le pont, c’est comme le faire un 8 août. La pression est moindre, les interlocuteurs sont plus difficilement joignables. Alors on en profite pour arriver plus tard et partir plus tôt. Il ne faut pas oublier que le travail est collectif dans une entreprise», souligne-t-il. Pour limiter l’impact négatif de cette période sur le reste de l’année, les entreprises ont donc essayé d’anticiper en donnant un coup de collier avant les ponts de mai, ou en prévoyant de se rattraper sur le mois de juin. «Mais cela peut engendrer des heures supplémentaires dont le coût n’est pas négligeable pour les entreprises», note Jean-Christophe Sciberras. Au final, la concentration de jours fériés en mai entraînerait donc une perte de chiffre d’affaires de 2 à 10 % selon les entreprises, en comparaison aux autres mois de l’année. «Certaines d’entre elles perdent des marchés, car leurs clients vont voir ailleurs. Ça tombe d’autant plus mal en période de crise», indique Geneviève Roy, vice-présidente de l’organisation patronale CGPME.