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L’absentéisme : un mal social et sociétal

L’absentéisme : un mal social et sociétal 

Selon une étude d’un cabinet spécialisé reprise par Le  Figaro,  l’absentéisme serait en hausse du fait en particulier de la dégradation du climat social ambiant. D’autres facteurs explicatifs sont à prendre en compte. Il y a assez souvent un manque de capacité managériale avec des structures et un mode de commandement encore trop rigide. Parallèlement, on constate un moindre attachement des salariés à leur entreprise. La société des loisirs est passée par là, une tendance nettement accentuée avec les 35 heures. Cette augmentation de l’absentéisme est assez corrélée à la détérioration du climat social et politique. Notons aussi que le travail n’est pas assez  rémunéré et considéré dans certaines professions.  le coût de cette absentéisme représenterait de leurs 100 milliards par an. D’après l’étude annuelle du cabinet Gras Savoye Willis Towers Watson, spécialiste en ressources humaines le taux d’absentéisme au travail dans le privé a en effet augmenté de 3,6% entre 2017 et 2018 et plus largement de 16% depuis 2014 pour atteindre aujourd’hui à 3,73%. Ainsi, sur 100 salariés dans une entreprise, près de quatre sont absents chaque jour, note Julien Vignoli, directeur général délégué du cabinet auteur de l’étude. Le nombre de travailleurs à se porter malade au moins une fois dans l’année a lui aussi progressé, de 8% en quatre ans. L’étude porte sur 546 entreprises françaises, pour un panel de plus de 250.000 salariés. Les congés maternité et paternité, sabbatiques, ou encore les absences injustifiées en sont exclus.

Les travaux sur le sujet, qu’ils soient ou non du même cabinet, se suivent et se ressemblent. L’an passé, un baromètre de Ayming faisait part du même climat. Deux grandes raisons à cela, outre les causes majoritaires comme la maladie, note Julien Vignoli. «Il y a d’une part, au sens large, l’engagement dans l’entreprise, les valeurs partagées dans celle-ci, le management, et d’autre part la situation personnelles des salariés». Ainsi, les difficultés managériales, organisationnelles, relationnelles ou encore la surcharge de travail peuvent mener à une forme de découragement des salariés. Par ailleurs, ces derniers se sentent moins liés à l’entreprise qu’avant et plus enclins à s’absenter.

Le directeur général délégué du cabinet détaille le second point en expliquant que le nombre croissant de familles monoparentales mène par exemple à une hausse du nombre d’absence au travail. Il explique que «l’aide aux personnes dépendantes motive également les absences car les salariés n’ont pas d’autres moyens pour venir en support». À cet égard, «le vieillissement de la population est un facteur qui reste explicatif de l’absentéisme», analyse-t-il, car les salariés doivent de plus en plus s’occuper de leurs parents âgés.

Ainsi, à travers ces premiers constats, il est possible de dresser le portrait-robot du salarié le plus souvent absent au travail. Le taux d’absentéisme des femmes est légèrement plus élevé que celui des hommes, en raison très largement des arrêts maladie liés aux grossesses, mais aussi car elles sont plus nombreuses à être à la tête d’une famille monoparentale. Côté catégorie d’âge, les plus de 50 ans sont les plus absents (5,5%) et les non-cadres (5%) le sont plus que les cadres (1,9%). À noter que les jeunes salariés (-30 ans) sont les bons élèves sur le sujet et ont un taux d’absentéisme inférieur à 2%.

En affinant le portrait-robot, on apprend que les professions les plus visées par l’absentéisme sont celles du domaine de la santé, du transport ainsi que du commerce et des services, avec de fortes croissances de taux sur les quatre années concernées. «Pour la santé, toujours dans le secteur privé, nous parlons d’établissements ou la majorité des salariés sont des femmes, où les phénomènes décrits précédemment peuvent jouer, reprend Julien Vignoli. Ajoutons à cela le stress et l’investissement professionnel et humain très fort dans ce secteur, et l’absentéisme y est fort». Il cite en guise d’exemple la situation actuelle des urgences, en crise depuis plus de cinq mois.

, les absences les plus fréquentes sont celles qui durent moins d’une semaine mais ce sont celles qui impactent le moins l’économie, contrairement aux absences de plus de six mois (5% des absences totales). En résumé, reprenant tous ces facteurs, Julien Vignoli met en lien l’absentéisme et le mal-être social qui frappe la France depuis plusieurs mois. Éloignement, crise aux urgences, retraités, de nombreux thèmes peuvent être ramenés à cela.

. Selon le gouvernement, le coût pour la collectivité des arrêts maladie augmente de 4% par an en moyenne.

Pour faire face à cela, l’exécutif avait missionné l’an passé trois experts afin qu’ils rendent différentes préconisations. Parmi leurs propositions, l’instauration d’un jour de carence obligatoire pour tous en cas d’arrêt maladie (comme c’est déjà le cas dans la fonction publique) avec interdiction pour les entreprises de le compenser, meilleure prise en charge des salariés ou encore hausse du télétravail et du temps partiel. Des négociations allant dans ce sens doivent s’ouvrir avec les partenaires sociaux.




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