Affaire Fillon : Le déontologue de l’Assemblée, un curé privatif !
Un objet juridique non identifié ce déontologue de l’assemblée, un peu comme la cour de justice de la république. Une sorte de confesseur dont se dotait les grands de l’antien régime pour absoudre les dérives un peu trop scandaleuse ; Bref une sorte de curé privatif. Peu le savent mais l’assemblée s’est dotée de son propre déontologue lequel vient de déclarer que juridiquement et déontologiquement Fillon n’avait rien à se reprocher dans le cadre de l’activité très sulfureuse de sa société de conseil 2 F conseil. Notons quand même que cette déontologue relativise son avis en reconnaissant qu’il ne dispose d’aucun pouvoir d’investigation. Théoriquement sur le plan juridique on ne peut reprocher à Fillon d’avoir créé sa société de conseil. Reste cependant à savoir s’il n’y a pas conflit d’intérêts voir abus de biens sociaux. Il faudrait pour cela identifier les clients de cette société de conseil et la nature des relations et contrats. Le déontologue de service n’en sait strictement rien. Ce curieux objet juridique non identifié ressemble bizarrement à cette autre institution qu’est la cour de justice de la république, justice d’exception pour traiter notamment des affaires politiques des ministres et autres présidents. Une cour de justice d’exception composée pour l’essentiel de politiques qui jugent des politiques, cela avec beaucoup de clémence puisque rares ont été les sanctions prononcées. Bref Fillon a reçu l’absolution du curé parlementaire qui d’ailleurs ne dévoilera pas le secret de sa confession …. Par déontologie sans doute ! Pour le déontologue, la société de conseil que François Fillon a créée en juin 2012 ne pose aucun problème juridique et le candidat de la droite n’est pas intervenu en faveur d’un de ses clients, le groupe d’assurances Axa, lors des débats au Parlement, peut-on lire dans un courrier du déontologue de l’Assemblée nationale. Saisi par des députés de la majorité, Ferdinand Mélin-Soucramanien estime que, « sur le plan juridique, les activités de M. François Fillon au sein de la société 2F Conseil sont en conformité avec l’article (…) du Code pénal » dans la mesure où elles ont été entamées avant le début de son mandat. Sur le plan de la déontologie, il ajoute que le député LR de Paris « n’a pris aucune position, ni signé aucun amendement » et qu’en outre il n’est intervenu « à aucun moment » dans le débat sur la transposition en droit national de la directive européenne relative aux activités d’assurance, poursuit ce texte obtenu par Reuters et dévoilé par Le Monde. Lors de sa conférence de presse début février, François Fillon avait confirmé qu’il avait exercé une activité de conseil de 2012 à 2016 avec sa société 2F Conseil, et que l’assureur Axa figurait parmi ses clients. Un porte-parole du groupe Axa a confirmé à Reuters que le groupe avait eu recours aux services de 2F Conseil « de mi-2012 à mi-2014″ « pour des missions de conseil stratégique sur les réformes structurelles aux niveaux européen et international ». Une mission dont l’objet est tellement vague qu’elle peut couvrir n’importe quoi ou même rien du tout.