Les Primaires : un concours Miss France
En théorie, le processus des primaires constitue un progrès démocratique pour choisir les candidats à l’élection présidentielle. En réalité, c’est davantage un concours de beauté qu’un processus réellement démocratique. Première observation les candidats aux primaires doivent être désignés par les parties politiques, du coup c’est une sorte d’entorse à l’esprit même de la Ve République. C’est surtout la démonstration que nous sommes encore à l’ère de la Préhistoire de la démocratie. Celui qui présidera aux destinées du pays ne sera pas forcément le plus compétent, le plus efficace mais celui qui présente le mieux. Le choix s’effectue en effet essentiellement sur la qualité orale du prétendant et non sur ses capacités d’action ; pour preuve à droite on va sans doute choisir Fillon essentiellement parce qu’il s’exprime mieux que Juppé. À gauche ce sera aussi le même processus. En outre surtout sur le fond la démocratie se réduit surtout au dépôt d’un bulletin de vote dans l’urne qui donne tout pouvoir à l’élu puisque la concertation et le contrôle relève de l’illusion. Les différentes enquêtes ont d’ailleurs démontré que les Français se fondent assez peu sur les orientations ou sur les programmes des candidats mais plutôt sur leur supposée personnalités et leur apparence. Bref comme un concours Miss France ; Ces primaires auront peut-être constitué quand même une certaine avancée mais pas au point de constituer une grande modernité démocratique. Pour preuve la plupart des têtes d’affiche ont derrière eux déjà 20 30 ou 40 ans de vie politique. Bref des oligarques, qui se découvrent soudainement des qualités de réformateurs, de libéraux et de modernistes. Des démocrates aussi qui parlent d du concept de peuple sans vraiment le connaître puisque pour la plupart ils appartiennent aux couches aisées. Bref des sélections qui seront encore ignorées par une grande partie de la population puisque les abstentions et les non-inscrits représentent environ 50 % de l’électorat potentiel. Il est évident que le candidat élu ne mettra pas en œuvre la moitié des promesses qui ont permis de le faire élire. Ce qui est vrai pour Trump aux États-Unis est également vrai pour l’élu gagnant en 2017. C’est tout le processus démocratiques qui doit être remis en cause avec notamment deux exigences une sociologie des candidats représentative des couches sociales du pays et une démocratie participative qui associe en permanence les acteurs aux décisions stratégiques.