Le droit d’asile remis en question ?
C’est ce que pense le ministre de l’intérieur si on ne parvient pas à distinguer droit d’asile et autres motifs de migration. Mais c’est là toute la difficulté car les migrants économiques sont de loin les plus nombreux. En cause la misère économique et sociale notamment du faiat des changements climatiques qui transforment de plus en plus de zone en désert. Interview JDD.
L’opinion française acceptera- t-elle des centres d’accueil pour migrants?
Les enquêtes d’opinion montrent une réticence de plus en plus grande. Si l’on ne fait pas la distinction entre le droit d’asile et les autres motifs de migration, ce sera le droit d’asile qui sera remis en question. Nous travaillons donc à un projet de loi qui réduira à six mois la procédure d’examen du droit d’asile, mais qui permettra aussi une lutte plus efficace contre l’immigration irrégulière.
Où vont les migrants?
Sur les quelques 10.000 places créées en 2016 dans les centres d’accueil et d’orientation (CAO), ces structures d’hébergement temporaires créées l’année précédente par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, la répartition a été effectuée comme suit : Nouvelle-Aquitaine (1.480), Auvergne-Rhône-Alpes (1.280), Occitanie (1.240), Grand Est (1.040), Hauts-de-France (900), Normandie (870), Pays de la Loire (830), Bourgogne-Franche-Comté (750), Centre (712), Paca (665), Bretagne (560). Les 3.500 places d’accueil annoncées par Gérard Collomb pour l’année 2018 seront distribuées par régions selon la même clé de répartition démographique.
Mossoul est tombé, les combats font rage à Raqqa. Combien y a-t-il de djihadistes français tués sur zone et de « returnees »?
Sur les Français tués, les informations sont très difficiles à recouper. Quant aux retours, nous en sommes à 217 personnes majeures et 54 mineurs. La menace terroriste reste très élevée : par deux fois, les Champs-Elysées ont été visés, et nos services ont déjoué sept tentatives d’attentat depuis le début de l’année. Les « returnees » font l’objet d’un traitement judiciaire systématique par le procureur de la République de Paris et nombre d’entre eux sont actuellement incarcérés. Mais il existe d’autres menaces. Des individus qui pourraient être téléguidés depuis l’étranger, notamment par Al-Qaida. Ou des personnes sans lien direct avec la Syrie, mais soumises à une propagande qui reste malheureusement très active. Des gens fragiles psychologiquement, qui peuvent passer subitement à l’acte… Le nombre de personnes inscrites au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste ne cesse d’ailleurs d’augmenter, avec aujourd’hui plus de 18.500 signalements.