Archive pour le Tag 'Turquie'

Turquie: 50 nouvelles arrestations de d’opposants à Erdogan

Turquie: 50 nouvelles arrestations de d’opposants à Erdogan


Près d’une cinquantaine de personnes ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête pour corruption, a annoncé samedi le parquet de la ville turque. Il s’agit de la même enquête qui a mené, le 19 mars, à l’arrestation du maire de la capitale turque, Ekrem Imamoglu, l’un des plus farouches opposants au président Recep Tayyip Erdogan, placé en détention six jours plus tard.

Les 53 personnes visées samedi par des mandats d’arrêt sont d’ailleurs des proches et partisans du Ekrem Imamoglu, qui devait être désigné par son parti, le CHP, comme son candidat à la future élection présidentielle. Parmi les 47 déjà arrêtées figurent notamment, selon la presse turque, le chef de cabinet du maire, Kadriye Kasapoglu, le frère de son épouse Dilek Imamoglu, le responsable de l’administration chargée des Eaux et d’anciens responsables de la mairie.

Turquie: Une dictature fréquentable au plan international !

Turquie: Une dictature fréquentable au plan international

Plus de mille personnes ont déjà été arrêtées pour avoir participé aux manifestations de protestation contre l’arrestation du maire d’Istanbul. Les derniers médias indépendants sont harcelés en Turquie, et le caractère répressif du régime ne cesse de se renforcer. Pour autant, les contestataires ne peuvent guère s’attendre à un soutien ferme en provenance de l’étranger et spécialement d’Europe et des États-Unis : l’UE et l’administration Trump ont toutes deux besoin d’Erdogan pour des raisons géopolitiques. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait emprisonner le 19 mars dernier. Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et candidat de l’opposition en vue de la prochaine élection présidentielle. On peut sans doute inscrire ce geste dans le spectre de « l’effet Trump ». On l’imagine en effet se demandant, à l’instar du président des États-Unis, pourquoi il devrait s’embarrasser du droit et des libertés. Il a donc envoyé derrière les barreaux le maire élu d’une ville de près de vingt millions d’habitants. Il ne s’attendait peut-être pas à ce que cette mesure provoque immédiatement un vaste mouvement de protestation qui, près d’un mois plus tard, ne faiblit pas.


par Nora Seni
Professeure à l’Institut français de géopolitique (Université Paris 8), ancienne directrice de l’Institut français d’études anatoliennes (Istanbul), rédactrice en chef du site observatoireturquie.fr, chercheuse associée à l’EHESS, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
dans The Conversation

Aux manifestations massives, tenues dans de nombreuses villes du pays, s’est ajoutée une nouvelle forme d’action : le boycott des entreprises liées aux chaînes de télévision proches du pouvoir (c’est le cas de la quasi-totalité des chaînes autorisées dans le pays), qui ne diffusent aucune image de ce mouvement. Le mot d’ordre semble être suivi, malgré les arrestations et les licenciements parmi ceux qui relaient l’appel au boycott. La presse a pu diffuser les images de commerces fermés ou vides, et de rues populeuses d’Istanbul désertées.

On peut se demander si la participation des commerçants et des usagers de la ville n’est pas en train de changer la nature de ce mouvement, le faisant passer de protestation spontanée vouée à un pourrissement rapide à un soulèvement d’une partie conséquente de la population. Une situation qui peut faire penser, toutes choses égales par ailleurs, à la grève en Iran des commerçants du bazar, les bazari, qui a donné le coup de grâce au régime du chah lors de la révolution des mollahs en 1979. Mais la comparaison s’arrête là. Aujourd’hui, la géopolitique vient à la rescousse du régime d’Erdogan : les puissances internationales ne feront sans doute rien de concret pour soutenir le mouvement de contestation.

La Turquie et la nouvelle politique de défense européenne
L’urgence d’élaborer une nouvelle doctrine de la sécurité européenne a renouvelé l’intérêt de l’UE pour la Turquie et pour sa puissance militaire.

On le sait, la Turquie est réputée posséder la deuxième armée la plus puissante au sein de l’OTAN (800 000 hommes). Selon le site Globalfirepower elle est classée neuvième au monde en 2025, après l’armée japonaise et devant l’armée italienne. Elle doit en partie son succès à ses drones militaires, le TB2 Bayraktar, du nom du gendre du président turc. Elle produit et exporte ces drones dont elle a pu exhiber l’efficacité lors de ses interventions en Libye, contre le général Haftar en 2020, au Haut-Karabakh, la même année, contre les Arméniens et auprès des forces azerbaïdjanaises, et en Ukraine contre l’invasion russe en 2022.

Cette armée s’est professionnalisée et reconfigurée après le coup d’État manqué de juillet 2016. L’industrie turque de l’armement a connu un essor considérable ces vingt dernières années. Quelque 2 000 entreprises sont engagées dans ce secteur qui exporte ses produits dans 170 pays et dont la dépendance à des fournisseurs étrangers n’est plus que de 30 %.

En termes de puissance militaire, l’intérêt pour l’UE de pouvoir compter sur la Turquie pour l’élaboration d’une stratégie de défense est difficilement contestable. Cependant, cette élaboration vise in fine à défendre le modèle de démocratie européenne. Un paradoxe saute aux yeux : il est question de défendre les institutions et usages démocratiques européens en s’associant avec un régime qui n’en a cure. Depuis l’incarcération du maire d’Istanbul, la presse emploie à juste titre le vocable « autocratie » pour qualifier le régime turc, dont le président a achevé de détricoter l’État de droit et les contre-pouvoirs dans son pays.

De l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump a plusieurs fois signifié publiquement son admiration pour le président turc et pour la poigne avec laquelle il dirige les affaires de son pays. Recep Tayyip Erdogan n’aurait peut-être pas eu l’audace d’incarcérer Ekrem Imamoglu sous une autre présidence que celle de Trump. Cela dit, au-delà des inclinaisons des hommes qui gouvernent, les intérêts stratégiques de Washington et d’Ankara sont fortement imbriqués, autant dans des relations transactionnelles complexes que dans ce qui subsiste de leur alliance pendant la guerre froide, au Proche-Orient comme en Europe.

Leurs actions ont été complémentaires en Ukraine où c’est avec les drones turcs que l’armée ukrainienne a arrêté la première attaque des chars russes. En Syrie, en revanche, les États-Unis maintiennent quelque 2 000 hommes déployés en soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS). Celles-ci, dominées par les Kurdes, sont combattues par la Turquie, qui bombarde régulièrement leurs positions dans le nord de la Syrie. Les troupes dont dispose Ankara dans le nord syrien ont soutenu les forces rebelles syriennes depuis le début de la guerre civile en 2011, et l’administration actuelle de Damas dépend énormément du soutien turc. Alors que Washington commence seulement à tenter de définir une position claire au sujet de la nouvelle administration syrienne, Ankara fait désormais pression sur l’administration Trump pour obtenir la levée des sanctions imposées à la Syrie sous Bachar Al-Assad.

Une rivalité militaire se joue entre Israël et la Turquie sur le territoire et dans les airs syriens. La protection d’Israël constituait jusqu’au 7 avril la priorité absolue à partir de laquelle Donald Trump allait choisir – pensait-on – une ligne stratégique dans cette région. Mais le 7 avril, le président américain a une fois de plus renversé la table en annonçant depuis la Maison Blanche et en présence de Benyamin Nétanyahou que les États-Unis entamaient des pourparlers directs avec l’Iran ! Or pour établir et maintenir un dialogue avec Téhéran, les États-Unis n’auront pas trop du concours de la Turquie.

Le flou de la politique américaine concernant la Syrie a vraisemblablement favorisé les forces turques qui ont commencé à construire une base militaire à l’intérieur de la base aérienne de Menagh, dans le nord d’Alep. Israël est déterminé à empêcher la Turquie d’accroître sa présence militaire, aérienne et terrestre en Syrie. Dans la nuit du 2 au 3 avril, son aviation a détruit plusieurs bases aériennes près de Homs et de Hama. L’État hébreu compte sur le couloir syrien pour que, le jour venu, ses avions puissent frapper l’Iran, et il craint que des connivences entre la Turquie et l’Iran n’autorisent les survols de la Syrie par des appareils iraniens apportant des équipements destinés au Hezbollah.

Dans ce face-à-face entre Turquie et Israël, sur les airs et le territoire syrien, Trump a assuré Nétanyahou de son soutien tandis qu’Erdogan a appelé, dans son prêche de fin de Ramadan, à la destruction totale de « l’État sioniste d’Israël ». Pour préserver l’État hébreu, les États-Unis devront contenir, sans la froisser, la Turquie où ils possèdent plusieurs bases militaires, dont une à Incirlik qui héberge 50 missiles nucléaires B-61.

Washington a néanmoins d’autres cartes dans son jeu. Ankara souhaite instamment réintégrer le programme de construction des avions furtifs F-35 et aussi, acquérir des avions F16. C’est pour cela que le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a récemment rencontré son homologue Marco Rubio à Washington. Il en est revenu bredouille. La visite, sur le point d’être programmée, d’Erdogan à la Maison Blanche a été renvoyée à une date indéterminée. Le temps sans doute de voir jusqu’où iront les retombées de l’emprisonnement d’Ekrem Imamoglu.

Hakan Fidan a poursuivi sa tournée à Paris le 2 avril. Il y a rencontré des hauts responsables militaires et du renseignement. La visite a été très peu ébruitée dans l’Hexagone. Cela n’a pas empêché Fidan de déclarer que l’Europe devait reconsidérer sa politique de défense et que cela ne pouvait se faire sans la participation de la Turquie. Faut-il se résigner à penser que les exactions du président turc ont encore de beaux jours devant eux ?

Politique-Turquie : de l’autocratie vers la guerre civile

Politique-Turquie : de l’autocratie vers la guerre civile

En s’en prenant à son principal opposant, Ekrem Imamoglu, le président turc engage son pays sur la voie de la guerre civile alors qu’il fait face à une contestation dans les bastions historiques de l’AKP, observe, dans une tribune au « Monde », le politiste Ahmet Insel.

L’incarcération du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, avec des dizaines d’élus et de responsables municipaux, constitue sans aucun doute un coup d’Etat. Mais un coup d’Etat à l’envers. Le coup n’est pas porté cette fois par les militaires contre le gouvernement, mais il est ourdi par le pouvoir contre le dernier espace qui reste de la démocratie : les élections à compétition ouverte. En décidant de faire éliminer son principal rival de la compétition électorale par le moyen de la justice, [Recep] Tayyip Erdogan a franchi le Rubicon.

A la tête d’un régime hyperprésidentiel taillé sur mesure, il a pris la décision d’aller au bout de l’autocratie, quoi qu’il en coûte pour le pays et probablement pour lui. Il a révélé par cet engagement qu’il n’avait plus l’espoir de gagner les élections par les moyens un tant soit peu démocratiques. C’est le destin de la plupart des autocrates qui sont restés trop longtemps au pouvoir.

Les procureurs préparaient une action pénale contre le maire d’Istanbul depuis plus de deux ans. Les médias aux ordres du pouvoir révélaient régulièrement les chefs d’accusation envisagés. Ils avaient aussi lancé une campagne de suspicion sur la validité du diplôme universitaire de l’édile, qui avait conduit à l’ouverture d’une autre enquête judiciaire. En octobre 2024, deux maires d’arrondissement d’Istanbul, membres, comme Imamoglu, du Parti républicain du peuple (CHP), ont été arrêtés. L’arrestation d’une dizaine d’élus municipaux issus de la même formation a suivi.

C’est pour contrer ces attaques que le président du CHP, Özgür Özel, a décidé d’organiser, le 23 mars, pour la première fois dans l’histoire de la Turquie, une primaire de son parti en vue de la présidentielle avec comme seul candidat le maire d’Istanbul. Le but était de renforcer sa légitimité en lui donnant le statut de candidat officiel pour l’élection présidentielle…

Turquie : de l’autocratie vers la guerre civile

Turquie : de l’autocratie vers la guerre civile

En s’en prenant à son principal opposant, Ekrem Imamoglu, le président turc engage son pays sur la voie de la guerre civile alors qu’il fait face à une contestation dans les bastions historiques de l’AKP, observe, dans une tribune au « Monde », le politiste Ahmet Insel.

L’incarcération du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, avec des dizaines d’élus et de responsables municipaux, constitue sans aucun doute un coup d’Etat. Mais un coup d’Etat à l’envers. Le coup n’est pas porté cette fois par les militaires contre le gouvernement, mais il est ourdi par le pouvoir contre le dernier espace qui reste de la démocratie : les élections à compétition ouverte. En décidant de faire éliminer son principal rival de la compétition électorale par le moyen de la justice, [Recep] Tayyip Erdogan a franchi le Rubicon.

A la tête d’un régime hyperprésidentiel taillé sur mesure, il a pris la décision d’aller au bout de l’autocratie, quoi qu’il en coûte pour le pays et probablement pour lui. Il a révélé par cet engagement qu’il n’avait plus l’espoir de gagner les élections par les moyens un tant soit peu démocratiques. C’est le destin de la plupart des autocrates qui sont restés trop longtemps au pouvoir.

Les procureurs préparaient une action pénale contre le maire d’Istanbul depuis plus de deux ans. Les médias aux ordres du pouvoir révélaient régulièrement les chefs d’accusation envisagés. Ils avaient aussi lancé une campagne de suspicion sur la validité du diplôme universitaire de l’édile, qui avait conduit à l’ouverture d’une autre enquête judiciaire. En octobre 2024, deux maires d’arrondissement d’Istanbul, membres, comme Imamoglu, du Parti républicain du peuple (CHP), ont été arrêtés. L’arrestation d’une dizaine d’élus municipaux issus de la même formation a suivi.

C’est pour contrer ces attaques que le président du CHP, Özgür Özel, a décidé d’organiser, le 23 mars, pour la première fois dans l’histoire de la Turquie, une primaire de son parti en vue de la présidentielle avec comme seul candidat le maire d’Istanbul. Le but était de renforcer sa légitimité en lui donnant le statut de candidat officiel pour l’élection présidentielle…

Turquie : les enjeux de la crise

Turquie : les enjeux de la crise

Pour mieux comprendre ce qui se joue actuellement en Turquie, où des manifestations massives ont lieu sans discontinuer depuis l’arrestation, le 19 mars, du maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, il convient de s’intéresser à des mots turcs – sans véritable traduction française – qui ont fait leur apparition, ou leur réapparition, dans l’espace public et qui traduisent la réécriture des règles politiques à laquelle se livre actuellement le pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan.

par Samim Akgönül
Université de Strasbourg dans The Conversation

Arrêté le 19 mars, avec plusieurs dizaines de ses collaborateurs, d’élus et de membres du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste), pour des accusations de « corruption », de « terrorisme » et d’« aide au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) », le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, 53 ans, élu en 2019 et réélu en 2024, a été démis de ses mandats et incarcéré le 23 mars.

Le pouvoir a également entrepris de remettre en cause ses acquis académiques, car, selon la Constitution, le président de la République doit être diplômé d’une université. Or, le diplôme universitaire d’Imamoglu, obtenu il y a 32 ans à l’Université d’Istanbul, vient d’être annulé sous la pression du pouvoir. Ironiquement, Recep Tayyip Erdogan est lui-même soupçonné de ne pas avoir réellement obtenu le diplôme universitaire dont il se prévaut, et ne peut présenter aucune preuve de fréquentation universitaire (photos, témoignages, etc.), même si l’université dont il prétend être diplômé assure qu’il y était bien étudiant.

Cette brutale mise à l’écart d’un personnage politique incontournable en Turquie, séduisant tant l’électorat séculier que les milieux conservateurs, et qui était pressenti pour être le candidat de l’opposition face à Erdogan à la présidentielle de 2028, a immédiatement suscité une vaste réaction. Depuis une semaine, le pays est balayé par une vague d’immenses manifestations réunissant des centaines de milliers de personnes exprimant leur solidarité avec l’édile emprisonné. On y retrouve des jeunes comme des universitaires, en passant par des citoyens issus de villes traditionnellement fidèles à l’AKP. Tandis que les médias classiques restent étrangement silencieux et que X a déjà bloqué, à la demande d’Ankara, de nombreux comptes d’opposition, les chiffres avancés par le secrétaire général du CHP évoquent un million de manifestants.

Dans ce contexte explosif, il est utile de s’arrêter sur certains termes spécifiques, très présents dans le débat public turc actuel, qui reflètent finement la situation actuelle d’un pays en ébullition.

Premier terme : Gizli tanık, en français « témoin secret ». En Turquie, le recours aux « témoins secrets » a été légalisé par la loi n° 5726 sur la protection des témoins, adoptée le 27 décembre 2007 et publiée au Journal officiel le 5 janvier 2008, à une époque où le mouvement güleniste dominait l’appareil judiciaire en accord avec l’AKP au pouvoir.

Ce système de Gizli tanık empêche l’interrogatoire contradictoire des témoins et facilite le placement en détention provisoire, puis la condamnation, de tout suspect dans les affaires politiques : il suffit qu’un témoin secret dépose contre eux.

Cette pratique a été introduite pour la première fois en 2007 dans les procès Ergenekon. Par la suite, elle a été employée contre les Kurdes dans les procès de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), en 2009. Elle continue d’être utilisée dans diverses affaires judiciaires aujourd’hui. C’est ce « témoin secret » qui a été utilisé par le pouvoir pour porter à l’encontre d’Imamoglu des accusations de corruption et de terrorisme.

Notre deuxième terme, kayyum, renvoie à la figure cruciale du « tuteur ». En Turquie, il désigne une personne nommée par un tribunal ou par une autorité civile pour gérer un bien, notamment immobilier, ou une institution. Cette mesure intervient lorsque le dirigeant d’une institution est dans l’incapacité d’exercer ses fonctions ou qu’il est démis de ses fonctions pour des raisons définies par la loi.

L’application de la nomination de kayyum aux municipalités en Turquie a été légalisée par le décret-loi n° 674, publié le 1er septembre 2016, durant l’état d’urgence instauré après la tentative de putsch du 15 juillet 2016. Ce décret a conféré au ministère de l’intérieur le pouvoir de destituer les maires accusés d’être liés à des organisations terroristes et de nommer des administrateurs à leur place.

À la suite de l’adoption de cette réglementation, de nombreuses municipalités, en particulier celles dirigées par le parti pro-kurde HDP, ont été placées sous tutelle administrative. Depuis 2016, au total 160 nominations de kayyum ont été effectuées.

Parmi les griefs retenus contre Imamoglu figure l’existence d’un accord électoral, baptisé « Pacte urbain », conclu avec le HDP avant les élections municipales de 2024. Paradoxalement, cette accusation survient alors même que le pouvoir mène en coulisses des négociations avec Abdullah Öcalan, leader historique du PKK, dans l’optique d’un désarmement du mouvement kurde.

Le 23 mars 2025, à l’aube, le juge a ordonné la mise en détention provisoire d’Ekrem Imamoglu sous le chef d’accusation de « corruption », tandis que l’accusation de « terrorisme », la seule permettant la nomination d’un kayyum à Istanbul, restait en discussion.

Notre troisième terme est Gezi, qui veut littéralement dire « promenade ». Il désigne un parc situé en plein cœur d’Istanbul, adjacent à la place Taksim, un haut lieu de la mobilisation politique.

Le « mouvement de Gezi » fait référence à une vague de contestation qui a éclaté en Turquie en mai 2013 à la suite d’un projet de réaménagement urbain menaçant ce parc, l’un des rares espaces verts du centre d’Istanbul. Initialement portée par des écologistes, la mobilisation s’est rapidement transformée en un vaste mouvement de protestation contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, accusé d’autoritarisme et d’ingérence croissante dans la vie publique, la volonté de raser le parc étant assimilée à un souhait d’ôter à l’opposition un lieu de rassemblement traditionnel.

La protestation avait alors été violemment réprimée par les forces de l’ordre, et Gezi est devenu un symbole de la résistance démocratique en Turquie, marquant une fracture durable entre le pouvoir et une partie de la société civile.

Les protestations actuelles rappellent ce mouvement par certains aspects, mais cette fois, la motivation est strictement politique. L’objectif est de dénoncer par-dessus tout, la manipulation des règles démocratiques par le pouvoir.

La participation ou non des milieux kurdes à ces événements n’est pas anodine. Alors qu’en 2013, les Kurdes ne s’étaient mobilisés que de manière individuelle, dans un contexte de processus de paix avec l’AKP, aujourd’hui, le parti pro-kurde DEM (qui a remplacé le HDP en 2023), pourrait officiellement apporter son soutien aux rassemblements pro-Imamoglu. Alors que son ancien chef Selahattin Demirtas, derrière les barreaux depuis 2016, a été condamné l’année dernière à 42 ans d’emprisonnement et qu’Öcalan lui-même a récemment appelé à l’auto-dissolution du PKK, la position du DEM est scrutée de près.

Si les Kurdes, de manière organisée, se joignent aux protestations en faveur d’Ekrem Imamoglu, le nouveau mouvement a une chance d’aboutir. En revanche, si, comme lors de Gezi, les organisations politiques kurdes, au premier rang desquelles le DEM et le PKK, se montrent réticentes afin de ne pas entraver le processus de paix en cours avec Ankara, alors les jeunes désorganisés se retrouveront, une fois encore, démunis face aux gaz lacrymogènes. Bien entendu, c’est au CHP qu’il appartient de prendre la tête du mouvement. Mais l’expérience militante du mouvement kurde dépasse largement celle des jeunes des classes moyennes qui soutiennent le CHP ; trop individualistes, insuffisamment engagés, ces citoyens ont beaucoup à apprendre, en matière de mobilisation, des Kurdes qui, eux, luttent depuis des décennies.

Mauvais perdant (Mızıkçılık)
Traduction : « Refuser la défaite, modifier les règles en cours de partie et user de mauvaise foi pour consolider le pouvoir. » En clair, c’est le mauvais perdant qui n’accepte pas la défaite avant même d’avoir été défait ! Ce terme est largement employé par les manifestants pour désigner le comportement de l’AKP – un comportement qui rappelle celui de ce même parti, il y a presque dix ans.

Après les élections législatives de juin 2015 en Turquie, l’AKP avait perdu sa majorité absolue, mais des violences provoquées à la fois par le PKK et les forces militaires, notamment liées à la question kurde, avaient perturbé le processus politique. Cette situation avait créé un climat d’insécurité et d’instabilité, ce qui avait conduit à des élections anticipées en novembre 2015 ; celles-ci allaient permettre à l’AKP de regagner une majorité absolue, renforçant ainsi la position de Recep Tayyip Erdogan.

Aujourd’hui, cette tactique peut être appliquée de nouveau pour écarter un opposant potentiel avant les prochaines échéances électorales. Un élément nouveau s’ajoute à ce tableau complexe : la solidarité avec Imamoglu affichée par de nombreux maires occidentaux, qui dénoncent publiquement l’atteinte aux principes démocratiques et au respect de l’État de droit en Turquie.

Toutefois, ce soutien ne pourrait-il pas être manipulé par le pouvoir turc à des fins de propagande ? Dans un climat où chaque geste de soutien international est scruté, force est de constater que cette solidarité pourrait être détournée afin de renforcer l’image d’un pays isolé ou pour détourner l’attention des véritables enjeux internes.

En définitive, la situation en Turquie demeure extrêmement fragile. À Istanbul, une métropole de plus de 15 millions d’habitants, le pari de neutraliser un opposant politique de ce calibre comporte des risques considérables, surtout dans un contexte où la jeunesse et les universitaires se mobilisent avec vigueur.

Marquée par des renversements imprévisibles, la trajectoire turque laisse entrevoir l’éventualité que la résistance populaire finira par contraindre le pouvoir à reculer, permettant ainsi à Imamoglu de conserver, au-delà des geôles actuelles, un avenir politique prometteur. Mais, nous avions dit la même chose pour Selahattin Demitas, pourtant en prison depuis près de… dix ans.

Turquie : l’arrestation du principal opposant va coûter cher à Erdogan

Turquie : l’arrestation du principal opposant va coûter cher à Erdogan

« Ce sont les élections mêmes qui sont directement menacées » en Turquie, estime lundi 24 mars sur franceinfo Bayram Balci, chercheur au centre de recherches internationales de Sciences Po et ancien directeur de l’Institut français d’Études Anatoliennes à Istanbul.

Pourquoi l’arrestation du maire d’Istanbul provoque-t-elle des manifestations monstres en Turquie ?
« Ce que ça nous dit, c’est que cette fois-ci, la population en Turquie ne veut pas se laisser faire. Jusque-là, toutes les mesures prises par Erdogan pouvaient passer, car il y avait un contexte sécuritaire très grave en Turquie, dans la région. Or ce n’est plus le cas, et j’ai le sentiment qu’Erdogan a pris une mesure [l'arrestation du maire d'Istanbul] qu’il va probablement regretter, parce qu’elle va se retourner contre lui. » Il prédit au président turc « des moments assez difficiles » dans les semaines à venir.

Il souligne « une contestation dans tout le pays » due au fait que ce n’est pas un problème propre à Istanbul. « La population turque considère que cette décision est grave pour l’ensemble du pays », et il parle d’une « dérive autoritaire qui devient beaucoup plus grave ». « Même s’il y a une dérive autoritaire depuis plusieurs années, il y avait quand même un certain respect des institutions, des élections, une certaine compétition. Or là, tel que c’est parti, la population en Turquie craint qu’il n’y ait plus d’élections. De ce fait, il y aura probablement une mobilisation dans l’ensemble des provinces, je pense que ça va se développer », avance-t-il.

Selon lui, l’arrestation du maire d’Istanbul a fédéré plusieurs oppositions à Erdogan : il évoque notamment les quinze millions d’électeurs turcs qui ont participé dimanche à la primaire symbolique organisée par le parti CHP d’Ekrem Imamoglu. « Il y a même des gens pas du tout de ce parti qui se sont déplacées pour apporter leur soutien ». Il ajoute qu’ »au sein de l’AKP, cette mesure passe très mal. Ce qui est rassurant, c’est qu’il n’y a pas de contre-manifestations : les pro-AKP, les pro-Erdogan ne sont pas dans les rues, ce qui prouve que quelque part, ils sont embarrassés par rapport à la décision prise par Erdogan. »

Pour lui, « cette mesure est tellement impopulaire que ça donne toute sa chance à l’opposition, que ce soit avec Imamoglu ou quelqu’un d’autre. » « S’il recule, il se discrédite. S’il va encore plus loin dans la répression, il se discrédite. Quoi qu’il fasse, il est en difficulté », analyse Bayram Balci.

Enfin, le chercheur juge que le président turc « a été un peu inconscient » au vu de la nouvelle donne géopolitique mondiale. « Avec une telle dérive autoritaire, il perd toute crédibilité aux yeux des Européens. Ils vont désormais se demander comment bâtir une grande union entre l’Union européenne et la Turquie contre la Russie, ce ne sera pas crédible. Il va regretter sa décision », estime-t-il. Pour lui, le président turc « sera obligé de changer sa politique. »

Turquie: La rue soutient le concurrent d’Erdogan

Turquie: La rue soutient le concurrent d’Erdogan

Dans le cadre d’une consultation symbolique en Turquie, «Sur quinze millions de votes, 13.211.000 (non membres du parti) ont exprimé leur solidarité» avec le maire Istanbul mis en prison par Erdogan, incarcéré ce dimanche et qui devait être investi comme candidat du parti CHP à la prochaine présidentielle en 2028.

L’intéressé a salué cette nouvelle depuis la prison où il a été incarcéré dimanche, à l’ouest d’Istanbul, a fait part de sa satisfaction en déclarant «Des dizaines de millions de personnes dans ce pays, qui souffrent de l’oppression du gouvernement, d’une économie ruinée, de l’incompétence et de l’anarchie, se sont précipitées aux urnes pour dire (au président Recep Tayyip) Erdogan Ça suffit».

Dictature en Turquie : Erdogan met son concurrent en prison

Dictature en Turquie : Erdogan met son concurrent en prison

La philosophie de Poutine qui consiste à s’asseoir sur la démocratie et à imposer la répression fait école en Turquie. Ainsi Erdogan a-t-il décidé de mettre son principal concurrent, maire d’Istanbul, en prison pour des motifs bidons. Par ailleurs des centaines de proches du maire d’Istanbul ont également été arrêtés.

La rue a réagi avec des manifestations partout dans le pays pour protester contre cette dérive dictatoriale.

Recep Tayyip Erdogan a choisi le scénario du pire. Son principal rival, Ekrem Imamoglu, celui qui promettait de battre le président turc aux prochaines élections, selon les prévisions de quasiment tous les sondages, a été emprisonné dimanche matin après quatre jours de garde à vue.

La Turquie condamne les rebelles Houthis

La Turquie condamne les rebelles Houthis

 

La Turquie qui n’a pas toujours été très claire vis-à-vis du conflit du Moyen-Orient condamne cette fois sans ambiguïté les attaques des rebelles Houthis qui ont visé un cargo en mer Rouge.

 

«Nous condamnons les attaques au missile des Houthis contre le cargo sec Anadolu S, battant pavillon panaméen et appartenant à une société turque qui naviguait au large des côtes du Yémen», a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

 

Depuis novembre, les Houthis mènent des attaques au large du Yémen contre des navires qu’ils estiment liés à Israël, disant agir en solidarité avec les Palestiniens dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza. Ces attaques ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les États-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale .

La Turquie poussée vers la Russie ?

La Turquie poussée vers la Russie ?

 

Historiquement, la livraison de missiles russes S-400 à la Turquie, en 2019, a représenté un double gain stratégique pour Moscou. D’une part, la présence de ces missiles a exclu de fait toute livraison ultérieure de missiles Patriot américains ou SAMP/T franco-italiens. D’autre part, l’éventualité d’une activation des missiles russes a conduit Washington, en 2020, à prendre des sanctions envers la Turquie – une annulation de la commande turque de 120 chasseurs furtifs Lockheed Martin F-35 et F-35B, et une exclusion de l’industrie turque de la production du F-35. ( dans « Le Monde »)

Vu de Moscou, le bilan est positif : l’interface sud entre la Russie et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a été « nettoyée » de deux des systèmes aériens les plus avancés qui auraient dû logiquement équiper l’armée de l’air turque.

Ce développement des relations militaires entre Ankara et Moscou a introduit un doute sur la fiabilité d’un membre de l’OTAN qui a longtemps constitué le bastion de l’Alliance atlantique au sud-est de l’Europe. Ankara explique que l’effondrement de l’Union soviétique a changé la donne, mais la Turquie tient, pour autant, à garder son rôle dans l’OTAN. Par ailleurs, elle poursuit activement un objectif d’autonomie stratégique et d’exportation en matière d’armements.
Depuis février 2022, ce doute s’est renforcé avec le refus turc de se joindre aux sanctions envers la Russie et le développement considérable des relations énergétiques et financières avec Moscou (gaz à prix réduit payable en roubles, avance sur les redevances liées à la centrale électrique nucléaire d’Akkuyu). Ces éléments ont joué un rôle dans l’élection présidentielle russe de mars : les transactions pétrolières ont permis à la Russie de contourner certaines sanctions occidentales.

Turquie: La fin du système Erdogan ?

Turquie:  La fin du système Erdogan ?

 

L’ampleur de la défaite électorale, particulièrement marquée dans la plus grande ville de Turquie, révèle que Parti de la justice et du développement (AKP) n’a plus grand-chose à proposer au pays, estime Dorothée Schmid, spécialiste des questions méditerranéennes et turques, dans une tribune au « Monde ».

Le paysage politique de la Turquie à l’issue des élections municipales du 31 mars rappelle celui de n’importe quelle démocratie européenne dans les mêmes circonstances. Dans ce pays, où les élections restent disputées, malgré l’inégalité des moyens de campagne et le climat d’intimidation entretenu par le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, les électeurs turcs ont fait la différence entre élection nationale et locale.

Alors qu’ils avaient reconduit en 2023 l’AKP et ses alliés ultranationalistes du Parti d’action nationaliste (MHP) à l’Assemblée et à la présidence, ils ont sanctionné aux municipales un parti en panne de projet. Le Parti républicain du peuple (CHP), parti kémaliste historique, à nouveau chef de file de l’opposition, conserve le trio de tête Ankara, Istanbul et Izmir, gagne Bursa, et rafle des mairies dans des régions conservatrices en Anatolie centrale (Adiyaman) ou sur la mer Noire (Giresun). Le parti Dem (ex-HDP), prokurde, s’impose dans les principales municipalités de l’Est. Les nationalistes dissidents du Bon Parti (Iyi Parti) s’effondrent. Le Yeniden Refah Partisi, nouveau venu islamiste, dépasse le MHP et gagne des villes anatoliennes (Yozgat, Sanliurfa).

Cette déroute confirme l’érosion de l’électorat de l’AKP. Certains, mécontents de la performance économique du gouvernement, se sont abstenus ; et, dans l’ensemble, les électeurs semblent avoir saisi le message du président Recep Tayyip Erdogan, qui a annoncé, voici quelques semaines, son inévitable retrait des affaires. Pourtant, le chef de l’Etat est probablement le plus surpris de tous, tant il pense encore incarner le destin de la Turquie.
Réélu en 2023, alors que beaucoup le donnaient perdant, il avait immédiatement fait connaître sa priorité : la reconquête d’Istanbul, considérée comme l’enjeu principal de ce scrutin municipal. Erdogan avait donc encore une fois – la dernière, disait-il –, mis tout son poids personnel dans la campagne et s’était montré la veille du scrutin en prière à Sainte-Sophie, redevenue mosquée par ses soins, lieu historique de la revanche sur l’Europe chrétienne et symbole permanent de la confrontation identitaire entre islamistes et laïques.

Cette bataille d’Istanbul, la façon dont elle a été menée et son issue, illustrent les ressorts du système Erdogan et détermineront en grande partie son avenir. Certes, « Istanbul n’est pas la Turquie » : mais cette mise en garde, adressée depuis deux décennies aussi bien aux touristes qu’aux hommes d’affaires étrangers hypnotisés par la masse urbaine et la vitalité culturelle de la ville, dit surtout implicitement la volonté de rééquilibrage portée par l’AKP, parti islamo-conservateur identifié aux Anatoliens de l’Est.

Élections Turquie : large défaite pour Erdogan

Élections Turquie : large défaite pour Erdogan

 

Le principal parti de l’opposition, le CHP (social-démocrate), a infligé au parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président turc Recep Tayyip Erdogan sa pire défaite électorale en deux décennies.

le CHP a revendiqué sa victoire à Istanbul et Ankara, les deux plus grandes villes de Turquie, et raflé de nombreuses autres, comme Bursa, grosse ville industrielle du nord-ouest acquise à l’AKP depuis 2004

Moins d’un an après sa défaite à la présidentielle de 2023, le parti d’opposition CHP a remporté les plus grandes villes du pays: Istanbul, Ankara, Izmir, ou encore Bursa, Antalya et Adana. «Avec cette élection, les Stambouliotes ont adressé un message au gouvernement: la tutelle d’un seul homme est terminée!», a lancé Ekrem Imamoglu dans la soirée de dimanche, devant une foule joyeuse massée devant la mairie d’Istanbul.

Même si les sondages le donnaient gagnant avec une légère avance sur son adversaire et ex-ministre de l’Urbanisation, Murat Kurum, il savait sa route minée par son véritable rival politique, le président Recep Tayyip Erdogan. Déterminé à reconquérir son fief d’Istanbul, où il se lança en politique à la fin des années 1990, ce dernier avait jeté toute sa stature de chef d’État dans la campagne, à renfort de meetings à travers le pays comme dans…

 

Marchands de tapis : la Turquie accepte l’entrée de la Suède dans l’OTAN.

Marchands de tapis : la Turquie accepte l’entrée de la Suède dans l’OTAN.

Le parlement turc a finalement ratifié l’adhésion de la Suède à l’Otan, à 287 voix pour et 55 contre. Une ratification obtenue après marchandage.  Pour satisfaire les exigences d’Ankara, la Suède est allée jusqu’à réformer sa Constitution et adopter une nouvelle loi antiterroriste, la Turquie accusant le pays nordique de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ajouté début décembre comme condition à une ratification l’approbation « simultanée » par le Congrès américain de la vente d’avions de chasse F-16 à la Turquie, retardant encore le feu vert de son Parlement. 

 

Pour espérer devenir le 32è membre de l’alliance atlantique, la Suède doit désormais convaincre la Hongrie, dernier pays réfractaire à son adhésion. Un défi qui sera, a priori, plus facile, au regard des nombreux points de blocage que le pays scandinave a dû surmonter en négociant avec le président turc Erdogan, connu pour sa pugnacité et son habilité politique. Encore cependant un marchandage cette fois à propos des contributions européennes la  Hongrie.

 

Turquie : des imams à plein temps dans les écoles !

Turquie : des imams à plein temps dans les écoles !

La Turquie qui a longtemps été gouvernée par des principes laïques verse depuis le président Erdogan dans l’islamisme; ainsi ce sont donc désormais des imams à plein temps qui vont dans chaque école être chargés du développement spirituel des élèves et de l’enseignement du Coran.

Pour l’instant 842 écoles primaire et secondaire local sont concernés mais un projet prévoit l’extension aux autres établissements.

Cette dernière décision et la fuite en avant des regards vers l’islamisme signifie désormais la mort de la république dans un état turc qui jusque-là grâce à la laïcité pouvait encore constituer un repère de modernité dans le moyen orient. .

Turquie : l’inflation à près de 50%…au moins !

Turquie : l’inflation à près de 50%!


Le pays dirigé par le dictateur Erdogan continue de s’enfoncer dans la crise financière avec une inflation qui plombe de pouvoir d’achat ; Une hausse des prix de près de 50 % sur un an.

L’inflation baissait depuis huit mois, mais elle est repartie à la hausse en juillet à 47,83% sur un an, soit + 9,6% sur un mois, la plus forte augmentation en dix-huit mois, selon les données officielles publiées jeudi.

Selon les prévisions annuelles, l’inflation doit atteindre 58%, plus du double des précédentes projections, à la fin 2023 mais les économistes indépendants du Groupe de recherche sur l’inflation (Enag) prévoient 122,88% sur les douze mois écoulés.

Cette flambée des prix suit la dégringolade de la livre turque, qui a perdu près du tiers de sa valeur depuis mai.

Rappelons que cette crise s’est amplifiée avec la décision aberrante d’Erdogan d’abaisser les taux d’intérêt au lieu de les relever. Ou quand les dictateurs incultes et incompétents se mêlent d’économie. Depuis, la banque centrale turque a changé sa stratégie en relevant les taux mais encore insuffisamment.

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