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Réchauffement climatique : les maladies tropicales menacent la France

Réchauffement climatique : les maladies tropicales menacent la France

La hausse des températures et la destruction de milieux naturels pourraient représenter une véritable menace pour la santé humaine dans le futur. La propagation de certaines maladies, comme celles transmises par le moustique tigre, est déjà en train de s’accélérer partout dans le monde, y compris en France.

En cause, la hausse des températures et la fragilisation des écosystèmes par des pratiques agricoles intensives, la monoculture et les déforestations. Il y a un lien évident entre la perte de la biodiversité et les maladies infectieuses en recrudescence aujourd’hui. «

En temps normal, la circulation d’un agent pathogène est contenue en se diluant au sein des populations animales dites « réservoirs ». Mais dès lors que leur environnement est dégradé, certains animaux peuvent sortir de ces « sanctuaires » pour trouver des espaces plus viables. Ils se rapprochent alors d’autres espèces dont ils étaient jusque-là éloignés et les contaminent : au moins 15 000 transmissions virales entre espèces devraient survenir d’ici à 2070, a révélé une étude américaine publiée fin avril dans la revue scientifique Nature . Ce qui augmente le risque, in fine, que les espèces animales viennent aussi au contact des populations humaines et les infectent également.

Ces maladies transmises de l’animal à l’homme, appelées « zoonoses », peuvent rapidement être à l’origine d’épidémie, en raison de la faible réponse immunitaire des humains. « À l’heure actuelle, ce sont déjà 75 % des maladies infectieuses chez l’homme qui ont une origine animale », relève,la chercheuse Anna-Bella Failloux.

Les infections au virus du chikungunya, de la dengue et du zika, transmis par le moustique tigre, sont particulièrement à la hausse, et pas seulement dans les pays chauds des zones intertropicales d’où elles sont originaires, mais aussi dans les régions tempérées, y compris en France. « Le moustique est un animal à sang froid, il ne peut pas réguler sa température interne, donc dès que les températures augmentent, il va essayer de trouver un environnement compatible à sa survie, se déplacer et ainsi étendre son aire de distribution », détaille Anna-Bella Failloux, spécialiste de cette espèce.

Si bien qu’aujourd’hui, cet insecte a colonisé à une vitesse éclair de nouvelles régions : arrivé en 1990 en Europe depuis l’Asie, le moustique tigre remonte désormais jusqu’à l’Île-de-France. Fin 2021, il était présent dans 67 départements métropolitains sur 96, contre 58 l’année précédente. Quant à la période d’activité des moustiques, elle déborde désormais de l’été et s’étire de mai à novembre dans l’Hexagone. « Par ailleurs, plus le thermomètre grimpe, plus la durée de développement du moustique va se raccourcir : le passage de l’œuf à l’adulte prendra 7 à 10 jours, contre 15 en temps normal », note la chercheuse. « Les moustiques seront donc plus nombreux sur une même période, et vont aussi devenir infectieux beaucoup plus rapidement. »

Autant de facteurs qui débouchent sur l’apparition de cas autochtones en France, c’est-à-dire d’infections de personnes qui n’ont pas quitté le territoire mais contaminées par un moustique ayant piqué un voyageur revenant d’un pays chaud. C’est le cas depuis 2010 pour la dengue et le chikungunya, ainsi que le zika depuis 2019. « On ne peut pas encore parler d’épidémie, mais au vu de la densité croissante des moustiques tigres, le cocktail pour l’émergence d’une telle dynamique est bien là », alerte Anna-Bella Failloux.

Ces contaminations surviennent en particulier à la période estivale, au moment des retours de vacances. « Plus largement, depuis 1965, la mondialisation des épidémies est parfaitement corrélée à l’augmentation du trafic aérien », note Serge Morand, qui décrit une dangereuse « spirale ». « Tout est lié : le transport international aggrave le changement climatique, et comme lui, il favorise la mobilité des vecteurs voire des pathogènes, débouchant potentiellement sur des maladies infectieuses », décortique-t-il. Désormais, aucune région du monde n’est épargnée par le risque épidémique.

Pour tenter de le freiner, les spécialistes insistent sur la nécessité de modifier nos modes de vie et de culture, en vue de limiter les effets du changement climatique. « Il faut des systèmes de santé publique efficaces, résilients, mais aussi veiller à la santé animale », préconise Serge Morand. Reste que ces risques sont particulièrement difficiles à anticiper et à contrer.

Nous sommes une population très vulnérable, qui ne sera jamais préparée à une pandémie

Les aléas climatiques sont délicats à prévoir, et certaines attitudes se révèlent même contre-productives. Parmi elles, le stockage d’eau en période de sécheresse, particulièrement propice au développement des moustiques tigres, relève Anna-Bella Failloux, qui plaide surtout pour une meilleure prévention et la « sensibilisation aux bons réflexes ». D’autant qu’une fois installé, il est impossible pour l’heure de déloger cet insecte.

La façon dont l’épidémie de Covid-19 a pris de court les gouvernements et les systèmes de santé internationaux semble à ce propos de mauvais augure.

La disparition des forêts tropicales

 La disparition des forêts tropicales

 

 

 

Alors que les Nations unies lancent, le 5 juin, la décennie de la restauration des écosystèmes, l’écologue Plinio Sist a, dans une tribune au « Monde », attire l’attention sur la disparition des forêts tropicales

Tribune.

 

Les forêts tropicales disparaissent à un rythme alarmant depuis plus de trente ans. Une récente étude publiée dans Science Advances estime que 220 millions d’hectares de forêts humides ont été perdus ces trente dernières années. Si l’on considère les forêts tropicales dans leur ensemble, ce chiffre, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), grimpe à plus de 400 millions d’hectares.

Converties en terres agricoles, en pâturages ou en plantations industrielles, les forêts tropicales, au cours de ces trente dernières années, ont disparu à un rythme moyen d’environ 13 millions d’hectares par an. La dégradation forestière constitue une autre menace tout aussi importante que la déforestation.


En effet, ce phénomène touche dans certaines régions comme l’Amazonie des surfaces similaires voire plus importantes que la déforestation. De plus, les forêts dégradées se montrent moins résilientes face aux changements climatiques et plus vulnérables aux incendies qui s’intensifient au cours des saisons sèches de plus en plus longues.

Les conséquences de la déforestation et de la dégradation forestière sont parfaitement connues et régulièrement publiées par les scientifiques, notamment dans les rapports du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) : émissions de CO2 (12 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre), perte de la biodiversité terrestre dont 80 % est abritée dans les forêts, notamment tropicales, enfin, dérèglement climatique local. Les conséquences sont aussi sociales et économiques puisque, par exemple, les 2 milliards d’hectares de terres dégradées issues de la déforestation dans le monde compromettent le bien-être de plus de 3 milliards de personnes.

Face à ces pertes, la restauration apparaît comme une des solutions visant à reconstituer une partie du couvert forestier perdu au cours des précédentes décennies. Ainsi, depuis 2011, dans le cadre du Bonn Challenge, les engagements de nombreux pays à entreprendre des programmes ambitieux de restauration se sont multipliés, mais, sur le terrain, ils tardent encore à se concrétiser. Les Nations unies lanceront officiellement, le 5 juin, la décennie de la restauration des écosystèmes.

Les forêts tropicales risquent de produire plus de CO2 qu’elles n’en absorbent

Les forêts tropicales risquent de produire plus de CO2 qu’elles n’en absorbent  

 

Actuellement, ces forêts représentent 50% des capacités mondiales de séquestration de carbone, mais elles atteignent rapidement la saturation. Début mars 2020, des chercheurs ont même averti que bientôt (dans 15 ans environ pour la forêt amazonienne), les forêts tropicales produiraient plus de carbone qu’elles n’en captent.

 

Les arbres diminuent la quantité de CO2 dans l’atmosphère, quand la quantité de carbone qu’ils absorbent à travers la photosynthèse dépasse le CO2 émis à leur mort, dans un incendie, après une sécheresse ou à cause de la déforestation. Cette capacité de captation chute plus vite en Amazonie que dans les forêts d’Afrique subsaharienne.

Une équipe d’une douzaine de chercheurs, en Europe et en Afrique, a suivi la croissance des arbres et leur mortalité sur une période de cinquante ans dans des forêts africaines. Ils ont ensuite comparé ces données à des informations similaires sur la forêt amazonienne.

Conclusion, si certaines forêts ont grandi plus vite, dopées par le dioxyde de carbone dans l’atmosphère, ces maigres gains sont effacés par les arbres tués par les feux, les sécheresses et les pics de température. En extrapolant ces données sur les 20 prochaines années, leur étude, publiée dans le journal scientifique Nature, estime que la capacité des forêts africaines à absorber le carbone va décliner de 14% d’ici à 2030, et que celle de l’Amazonie va atteindre zéro avant 2035.

« Cette baisse est en avance de dizaines d’années sur les prédictions les plus pessimistes« , souligne Wannes Hubau, un expert des écosystèmes forestiers au Musée royal de l’Afrique centrale, à Bruxelles. « La mortalité est une étape naturelle du cycle de la vie des arbres de forêt. Mais en injectant autant de CO2 dans l’air, nous avons accéléré ce cycle« , a-t-il déclaré à l’AFP.

 




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