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Violences : la justice trop laxiste pour 87 % des Français

Violences : la justice trop laxiste pour 87 % des Français

Un sérieux avertissement pour les pouvoirs publics, à savoir le jugement très négatif que portent les Français sur la justice dont les jugements sont complètement déconnectés des faits de société relatifs notamment à la violence.

Pour 91% des Français interrogés, le recul de l’autorité est un problème majeur dans la société française. Ils sont très nombreux (87%) à considérer que la justice est trop laxiste et une majorité de Français (58%) à estimer que la violence se répand dans toute la société d’après un sondage d’Elabe pour BFM.

Rien d’étonnant à cela; Il faut parfois des mois et des mois pour rendre un jugement et en attendant les présumés coupables sont pour beaucoup en liberté et reprennent leurs activités délinquantes.

Par ailleurs au moment du jugement, on se satisfait trop souvent de peines symboliques comme du sursis.

Certes les prisons ne sont sans doute pas l’outil le plus s’adapté pour réduire l’agressivité des délinquants violents; n’empêche à la place, on ne peut lui substituer des peines avec sursis et des tres symboliques sanctions avec travaux d’intérêt général.

Il y a certains délits qui méritent purement et simplement la prison dans les conditions actuelles. Mais pour beaucoup notamment chez les jeunes, il convient évidemment d’imaginer des établissements spécialisés visant à permettre les bases de la culture française, les valeurs de la société, les connaissances fondamentales, la valeur travail et la discipline.

La question du redoublement à l’école, un débat trop politique ?

La question du redoublement à l’école, un débat trop politique ?

Le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal vient de déclarer au congrès des maires de France qu’« il faut revoir la question du tabou du redoublement : un élève qui entre en sixième sans savoir ni lire ni compter, c’est quasiment de la maltraitance ». Un « tabou » qui est loin d’être évident si l’on prend en compte qu’il y a 30 ans la moitié des élèves de troisième avaient redoublé au moins une fois, et le quart il y a 10 ans. Nombre de Français doivent donc penser par « expérience » que le redoublement fait partie de la « normalité », en dépit des études de suivi en la matière qui concluent au caractère inutile, voire néfaste, de la plupart des types de redoublement.

Enseignant-chercheur en histoire de l’éducation, professeur honoraire à Paris-Descartes, Université Paris Cité dans The Conversation

Ce n’est pas la première fois que la question du redoublement, qu’on aurait pu croire réglée, revient sur le devant de la scène. Un autre ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait déjà déclaré dans un entretien au Parisien en juin 2017 qu’« il n’est pas normal d’interdire le redoublement : il y a quelque chose d’absurde à laisser passer de classe en classe des élèves accumulant les retards ».

On peut noter la similitude de la mise en cause des deux ministres à six ans d’intervalle, d’autant plus que Jean-Michel Blanquer a pris effectivement un décret en ce sens dès 2018 : « À titre exceptionnel, dans le cas où le dispositif d’accompagnement pédagogique mis en place n’a pas permis de pallier les difficultés d’apprentissage rencontrées par l’élève, un redoublement peut être proposé par le conseil de classe »

Ce décret succédait à un décret pris en 2014 par la ministre de l’Éducation nationale qui l’avait précédé, Najat-Vallaud Belkacem. Ce décret pris en application de la loi de refondation de l’école de juillet 2013 qui prônait son « caractère exceptionnel » limitait le redoublement aux seuls cas de « ruptures des apprentissages » (une longue absence pour maladie par exemple) et aux situations dans lesquelles un élève n’obtiendrait pas l’orientation souhaitée en fin de troisième ou de seconde si les parents en faisaient la demande.

Ces dispositions réglementaires n’étaient pas survenues par hasard. Elles s’inscrivaient dans une longue évolution de la baisse des taux de redoublements plus ou moins encouragée par ses prédécesseurs et dans le contexte des conclusions de l’enquête internationale PISA rendues publiques fin décembre 2012 sur le sujet.

« En France, 28 % des élèves de 15 ans ont indiqué avoir redoublé au moins une fois, contre 12 % en moyenne dans les pays de l’OCDE […] Les résultats de l’enquête PISA 2012 montrent que, dans les systèmes qui pratiquent le redoublement, l’impact du milieu socio-économique des élèves sur leur performance est plus élevé […]. Les établissements qui ont une forte proportion d’élèves de 15 ans ayant redoublé au moins une fois obtiennent de moins bons résultats que ceux où cette proportion est moins importante. De même, en règle générale, les pays où le redoublement est une pratique courante pour gérer la difficulté scolaire ont de moins bons résultats que les autres pays. »

Ces résultats sont sans doute de l’ordre du contre-intuitif dans un pays où le redoublement a été longtemps pratiqué à haute dose et peut donc apparaître comme de l’ordre du « bon sens » pour nombre d’enseignants et de parents d’élèves, encore maintenant. C’est sans doute aussi ce qui explique la prudence de certains décideurs, voire des allers et retours en la matière parfois surprenants, aussi bien dans les décisions que dans la sphère politico-médiatique. Car le débat à ce sujet est récurrent et ne date pas d’hier.

Par exemple, si l’on en juge par une enquête menée en 2004 par la Sofres, la moitié des parents d’élèves dont l’enfant avait redoublé une ou plusieurs fois à l’école élémentaire considéraient que cela avait été une très bonne chose ; même si, parmi les parents d’élèves dont il avait été seulement envisagé que leur enfant redouble dans le primaire sans que cela se fasse, les trois quarts considéraient que c’était mieux que leur enfant n’ait pas redoublé et un quart qu’il aurait mieux valu qu’ils redoublent.

En cette même année 2004, le ministre de l’Éducation nationale François Fillon se prononce pour faciliter la pratique du redoublement (alors encore pourtant fortement répandue) en accusant la loi d’orientation de 1989 d’avoir « conduit à enlever aux enseignants leur pouvoir de décision en matière de redoublement ; or aucune étude ne démontre que passer automatiquement dans la classe supérieure soit un gage de réussite ».

La loi d’orientation du 25 avril 2005, dite loi Fillon, légitime la pratique du redoublement avec toutefois une condition à l’école primaire : « lorsqu’un redoublement est décidé et afin d’en assurer l’efficacité pédagogique, un programme personnalisé de réussite éducative est mis en place » selon le décret d’application sur les dispositifs d’aide et de soutien à l’école.

Le décret de 2018 pris par Jean-Michel Blanquer est toujours en vigueur. Par rapport à 2017, que constate-t-on dans les évolutions des taux de redoublements par niveau ? Au CP, il a doublé, passant de 1 % en 2017 à 2 % en 2022. Et aussi au CE1, où il est passé de 0,7 % à 1,4 %. Une évolution significative donc au niveau des deux classes particulièrement cruciales de l’élémentaire. Le taux de redoublement est en revanche resté quasiment stable au collège, passant de 0,6 % à 0,5 % en classe de cinquième et quatrième, et de 2,4 % à 2,2 % en troisième.

Que veut exactement Gabriel Attal ? S’agit-il seulement d’un « effet d’annonce » ou bien d’autre chose. Mais quoi exactement et pour quoi ?

Santé : trop d’antibiotiques consommés en France

Santé : trop d’antibiotiques consommés en France

La consommation d’antibiotiques a augmenté de plus de 16% en un an. Cette nouvelle hausse est un problème sanitaire car elle renforce la résistance des bactéries à ces médicaments.

Les Français ont consommé davantage d’antibiotiques en 2022, poursuivant la hausse constatée depuis 2021, selon Santé publique France. Cette consommation d’antibiotiques n’avait connu une baisse qu’en 2020, avec la pandémie de Covid-19. En un an, la consommation d’antibiotiques a augmenté de plus de 16%. Pour avoir une idée statistique, pour 1 000 habitants, on compte 800 prescriptions d’antibiotiques.

La triple épidémie de 2022 ne devrait y être pour rien, car le Covid-19, la grippe et la bronchiolite sont provoqués par des virus, et pas par des bactéries, les antibiotiques sont donc inefficaces. Malgré tout, Santé publique France estime que la hausse de consommation des antibiotiques est liée à cette triple épidémie. Ce sont sans doute de mauvaises prescriptions. Elles sont liées aussi à certaines gastro-entérites et infections à streptocoque.

X (ex-Twitter): trop d’excès et de fake news

X (ex-Twitter): trop d’excès et de fake news

Le premier rapport de transparence de X (Ex Twitter) expose les faibles moyens de modération déployés par le réseau social qui de ce fait favorise l’extrémisme et les fake news.Rien d’étonnant à cela dans la mesure où le réseau X a supprimé 80 % de ses effectifs depuis la prise de possession par Elon Musk.

Le réseau social X (ex-Twitter) a publié dimanche son premier rapport de transparence sur le contrôle des contenus, exigé par l’Union européenne dans le cadre de son grand règlement de régulation des réseaux sociaux, le Digital Services Act, entré en vigueur fin août.

Alors que l’entreprise a misérablement raté sa modération de la désinformation autour du conflit entre Israël et le Hamas, au point de causer l’indignation du commissaire européen Thierry Breton, le rapport donne des pistes sur les causes de cet échec. En tout, X ne compte que 12 modérateurs en langue arabe et 2 en hébreux. La France n’est pas beaucoup mieux lotie, avec seulement 52 modérateurs francophones. Avec 2.294 modérateurs, l’anglais est la langue la plus surveillée, très loin devant son dauphin, l’allemand et ses 82 modérateurs…

L’arrivée du milliardaire a mené au licenciement de 80% des effectifs, dont celui d’équipes entières dédiées au contrôle des propos tenus sur la plateforme et à la lutte contre la désinformation.

Conséquence : le réseau X constitue un énorme réservoir de fake news du fait de l’insuffisance notoire de modérateurs

Coupe du monde de rugby : un arbitrage trop défaillant

Coupe du monde de rugby : un arbitrage trop défaillant

La plupart des matchs entre grandes nations du rugby ont suscité de sérieuses critiques en matière d’arbitrage. En fait, les décisions de l’arbitre ont souvent été décisives pour désigner le vainqueur comte tenu des scores très étriqués.

Même lors de la finale entre l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande on a enregistré le même phénomène de rôle central de l’arbitre concernant le score.

La France elle-même avait été victime d’un arbitrage très discutable.

En cause, sans doute des règles du rugby devenues très complexes pour les joueurs mais aussi pour les arbitres sans parler des spectateurs. Il y aurait sans doute lieu de simplifier la doctrine arbitrale afin aussi que le jeu soit beaucoup moins haché qu’actuellement. Les règles concernant le placage et les rucks sont particulièrement difficiles à être respectées.

Le rugby a vocation à se développer au plan mondial y compris chez les femmes car il est trop circonscrit à quelques Nations majeures aujourd’hui mais cela suppose aussi des règles compréhensibles et applicables.

Il faudra encore professionnaliser bien davantage et perfectionner l’arbitrage. Les joueurs ont profondément évolué depuis 10 ou 20 ans avec des physiques hors normes et une vitesse d’exécution surprenante en dépit du poids des joueurs. Bref, les joueurs se sont considérablement transformés comme le jeu lui-même. Mais l’arbitrage tatillon et surtout approximatif n’a pas suffisamment évolué.

Transition écologique–Rénovation logement et voitures électriques : trop chers

Transition écologique–Rénovation logement et voitures électriques : trop chers


Selon une étude de l’Institut de l’économie pour le climat I4CE, un think tank français. Les efforts demandés aux Français en matière de transition écologique sont impossibles à supporter pour la plupart. En dépit des différentes aides, la plupart des Français devront dépenser autour de 50 000 € en moyenne pour rendre les logements plus isolants et acheter une voiture électrique. Pour une isolation du logement, il faut compter entre 10 000 et 40 000 € selon les cas et pour une voiture électrique entre 10 000 et 40 000 €. Des sommes évidemment impossibles à atteindre en dépit des aides pour les ménages les plus modestes et même inaccessibles pour les classes moyennes.

La conclusion est claire : « Les conditions économiques ne sont pas réunies aujourd’hui pour que tous les ménages puissent investir », avec le risque que cela « génère un rejet des politiques de transition » et conduise « collectivement dans une impasse ».

Pourtant, ce ne sont pas les aides qui manquent. L’argent public prend en charge 25% à 60% de l’investissement, selon les barèmes. De plus en plus indexées sur les revenus, ces aides sont « environ deux fois plus élevées pour les ménages modestes que pour les ménages aisés ». Mais des effets de seuil peuvent venir brouiller la prise de décision pour une moitié de la population, ceux qui ne sont ni pauvres ni riches : « Ils font varier les montants d’aide de plusieurs milliers d’euros », relève l’étude.

Et même avec un prêt à taux zéro, « le financement du reste à charge continue de se heurter à la capacité d’endettement » des ménages. Cela se chiffre en dizaines de milliers d’euros, et représente plus d’un an de revenus pour les classes moyennes, et dix ans ou plus pour les ménages les plus modestes.

Concernant les voitures, le constat est davantage alarmant. « Lorsqu’on compare l’achat d’une citadine électrique standard neuve avec le fait de garder une vieille voiture essence, cet investissement ne se rentabilise sur 20 ans pour aucun ménage », relève l’étude.

En revanche, l’achat d’un véhicule électrique neuf par rapport à son équivalent neuf thermique « est rentable en moins de six ans » grâce aux économies de carburant. Sauf que l’acquisition pose encore « un problème de trésorerie » : même avec les aides, il faut sortir de sa poche entre 10.000 et 40.000 euros pour une voiture neuve et une borne de recharge selon les modèles.

Et aucun salut n’est à attendre des sociétés de location avec option d’achat, ou leasing, qui « en France facturent 56% de plus pour la location d’un véhicule électrique à batterie par rapport à un équivalent thermique ». Reste le marché de l’occasion, privilégié par une majorité d’automobilistes français. Il est cependant « encore peu développé » en électrique et, méfiance, il y a « un problème de compatibilité des véhicules électriques déjà anciens avec les systèmes de recharge actuels ayant connu un progrès technologique rapide », soulignent les auteurs.

Outre des freins financiers, l’étude souligne également une lourdeur administrative. Mais ce constat sans appel n’est cependant pas sans remède. « Une hausse des aides entre 10% et 50% serait nécessaire pour les ménages modestes et le début des classes moyennes », ainsi qu’une augmentation du bonus pour les plus modestes, suggère I4CE. Les auteurs suggèrent au législateur des pistes de changement pour les onze programmes d’aide actuels (six pour la rénovation dont la TVA à 5,5% sur les travaux depuis 1999, cinq pour la mobilité électrique).

Rénovation logement et voitures électriques : beaucoup trop chères pour les Français

Rénovation logement et voitures électriques : beaucoup trop chère pour les Français


Selon une étude de l’Institut de l’économie pour le climat I4CE, un think tank français. Les efforts demandés aux Français en matière de transition écologique sont impossibles à supporter pour la plupart. En dépit des différentes aides, la plupart des Français devront dépenser autour de 50 000 € en moyenne pour rendre les logements plus isolants et acheter une voiture électrique. Pour une isolation du logement, il faut compter entre 10 000 et 40 1000 € selon les cas et pour une voiture électrique entre 10 000 et 40 000 €. Des sommes évidemment impossibles à atteindre en dépit des aides pour les ménages les plus modestes et même inaccessibles pour les classes moyennes.

La conclusion est claire : « Les conditions économiques ne sont pas réunies aujourd’hui pour que tous les ménages puissent investir », avec le risque que cela « génère un rejet des politiques de transition » et conduise « collectivement dans une impasse ».

Pourtant, ce ne sont pas les aides qui manquent. L’argent public prend en charge 25% à 60% de l’investissement, selon les barèmes. De plus en plus indexées sur les revenus, ces aides sont « environ deux fois plus élevées pour les ménages modestes que pour les ménages aisés ». Mais des effets de seuil peuvent venir brouiller la prise de décision pour une moitié de la population, ceux qui ne sont ni pauvres ni riches : « Ils font varier les montants d’aide de plusieurs milliers d’euros », relève l’étude.

Et même avec un prêt à taux zéro, « le financement du reste à charge continue de se heurter à la capacité d’endettement » des ménages. Cela se chiffre en dizaines de milliers d’euros, et représente plus d’un an de revenus pour les classes moyennes, et dix ans ou plus pour les ménages les plus modestes.

Concernant les voitures, le constat est davantage alarmant. « Lorsqu’on compare l’achat d’une citadine électrique standard neuve avec le fait de garder une vieille voiture essence, cet investissement ne se rentabilise sur 20 ans pour aucun ménage », relève l’étude.

En revanche, l’achat d’un véhicule électrique neuf par rapport à son équivalent neuf thermique « est rentable en moins de six ans » grâce aux économies de carburant. Sauf que l’acquisition pose encore « un problème de trésorerie » : même avec les aides, il faut sortir de sa poche entre 10.000 et 40.000 euros pour une voiture neuve et une borne de recharge selon les modèles.

Et aucun salut n’est à attendre des sociétés de location avec option d’achat, ou leasing, qui « en France facturent 56% de plus pour la location d’un véhicule électrique à batterie par rapport à un équivalent thermique ». Reste le marché de l’occasion, privilégié par une majorité d’automobilistes français. Il est cependant « encore peu développé » en électrique et, méfiance, il y a « un problème de compatibilité des véhicules électriques déjà anciens avec les systèmes de recharge actuels ayant connu un progrès technologique rapide », soulignent les auteurs.

Outre des freins financiers, l’étude souligne également une lourdeur administrative. Mais ce constat sans appel n’est cependant pas sans remède. « Une hausse des aides entre 10% et 50% serait nécessaire pour les ménages modestes et le début des classes moyennes », ainsi qu’une augmentation du bonus pour les plus modestes, suggère I4CE. Les auteurs suggèrent au législateur des pistes de changement pour les onze programmes d’aide actuels (six pour la rénovation dont la TVA à 5,5% sur les travaux depuis 1999, cinq pour la mobilité électrique).

Alimentation : trop de sucres et d’additifs

Alimentation : trop de sucres et d’additifs

Dans une étude publiée ce jeudi dont rnd compte le Figaro, l’association CLCV constate que de nombreuses références contiennent des ingrédients sucrants et des additifs. Elle appelle les pouvoirs publics à réagir.

Faut-il durcir la réglementation sur les aliments pour bébés ? C’est la question qui se pose après la publication ce jeudi d’une étude de l’association de défense des consommateurs CLCV. Réalisée en juin et juillet à partir de 207 produits alimentaires à destination des moins de trois ans, cette enquête révèle que ces denrées sont souvent trop sucrées ou comportent trop d’arômes et d’additifs.

En dépit d’un affichage récurrent de la mention « santé » sur les produits, «30% des références contiennent des ingrédients sucrants», comme du sucre, du miel ou du chocolat. 38% contiennent des additifs. «Nous avons constaté une prolifération d’allégations nutritionnelles et  »santé » sur des produits pourtant à limiter car ils sont trop sucrés et contiennent des arômes et des additifs» indique l’association.

«C’est un constat d’autant plus alarmant que la multiplication des produits de type snacks et desserts dans les rayons d’alimentation infantile, normalise le concept de grignotage et la prise de desserts sucrés en fin de repas» regrette CLCV. Dans le détail, «85% des produits laitiers étudiés contiennent des ingrédients sucrants», qu’il s’agisse de sucre, de sucre de canne, de dextrose ou encore de caramel. En outre, «77% des snacks sucrés ou salés contiennent divers ingrédients sucrants» rapporte l’étude.

Planification écologique : trop de contradictions chez Macron

Planification écologique : trop de contradictions chez Macron

Le président de la République est resté silencieux sur un grand nombre des leviers indispensables à une transition juste, estime, dans une tribune au « Monde », la directrice des programmes du Réseau Action Climat, qui fédère des associations écologistes.

Emmanuel Macron l’a répété à l’issue du très attendu conseil de planification écologique : la France doit aller « deux fois et demie plus vite » dans la baisse de ses émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, dans le même temps, il se refuse à engager une réelle transformation des transports, alors que ce secteur est le premier émetteur en France. En l’état de la planification annoncée, les contradictions du président de la République risquent de nous mener à l’échec, alors que nous serons confrontés aux impacts de plus en plus violents du changement climatique et soumis à la volatilité du prix des énergies fossiles.

Le chef de l’Etat a évoqué une écologie « accessible et juste ». Cet objectif est d’autant plus indispensable dans le contexte actuel de prix élevés des carburants et alors que les transports sont toujours trop dépendants d’énergies fossiles importées. Mais le président est resté flou sur les moyens concrets pour permettre à tous les ménages, surtout les plus modestes, d’avoir accès à des mobilités moins polluantes.

Sa promesse de campagne, le leasing social à 100 euros par mois pour un véhicule électrique, ne sera pas mise en place avant 2024 et sera limitée cette première année. Quant à l’accès aux autres modes de transport, le train, les transports en commun ou le vélo, il a été peu évoqué. Seule annonce dans ce domaine : une contribution financière de l’Etat de 700 millions d’euros pour développer des RER métropolitains, mais sans visibilité sur le bouclage du budget total estimé à 10 milliards d’euros.

L’enjeu est pourtant de taille. Le mouvement des « gilets jaunes » a débuté en 2018 parce qu’aucune alternative n’était proposée aux ménages aux bas revenus face à la hausse du prix des carburants, dans des territoires où il est difficile de se déplacer sans voiture. Sans solutions concrètes pour tous, l’accélération de la transition ne se fera pas.

Emmanuel Macron a, par ailleurs, prôné une « sobriété mesurée », sans préciser cette nouvelle notion. Faut-il réduire la consommation, mais pas trop ? C’est pourtant le moyen le plus efficace et rapide pour réduire l’impact de nos modes de production et de consommation sur le climat et la biodiversité.

Climat: trop tard ?

Climat: trop tard ?

Juillet 2023 a été le mois le plus chaud jamais enregistré. Encore plus alarmant, l’Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé que les records de chaleur de cet été ont fait grimper les températures moyennes mondiales 1,5 ℃ au-dessus de leur niveau moyen de l’ère préindustrielle. À la une de nombreux journaux, cette nouvelle inquiétante semblait indiquer que nous avions dépassé l’objectif de l’accord de Paris signé en 2015 , qui devait pourtant contenir le réchauffement à 1,5 ℃. Et cela, environ dix ans plus tôt que prévu. Les dés sont-ils vraiment jetés ? Sommes-nous définitivement fichus ?

par Ailie Gallant
Associate Professor, School of Earth, Atmosphere and Environment, Monash University

Kimberley Reid
Postdoctoral Research Fellow in Atmospheric Sciences, Monash University dans The Conversation

Comme tout ce qui a trait au changement climatique, ce n’est pas aussi simple. Ce seuil a été franchi pendant un mois, avant que les températures moyennes ne finissent par redescendre. Mais juillet 2023 n’a rien d’une première : cet insigne honneur revient à février 2016, où ce seuil avait déjà été franchi pendant quelques jours.

Pourquoi le seuil des 1,5 ℃ est-il si important ?

En 2015, le monde semblait enfin avancer dans la lutte contre le changement climatique. Après des décennies de débats acharnés, 195 nations adoptaient l’accord de Paris, un accord formel mais non contraignant. Avec un objectif clair : limiter le réchauffement de la planète à 1,5 ℃ au-dessus des niveaux préindustriels pour éviter les pires effets du changement climatique.

Mais ce chiffre n’a rien de magique. Chaque augmentation des températures aggrave les effets du changement climatique. Alors pourquoi le seuil de 1,5 ℃ est-il si important ?

Essentiellement parce que les experts l’ont défini comme la limite qui matérialise un danger accru. L’accord de Paris stipule que pour éviter un changement climatique dangereux, il faut maintenir les températures mondiales « bien en dessous de 2 ℃ » de réchauffement, et c’est ainsi que le seuil de 1,5 ℃ a vu le jour.

Qu’est-ce qu’un niveau dangereux de changement climatique ? En gros, il s’agit d’un niveau de réchauffement où les dommages deviennent si étendus ou si sévères qu’ils menacent les économies, les écosystèmes et l’agriculture. Et nous rapprochent de points de bascule irréversibles, tels que l’effondrement des nappes glaciaires ou des circulations océaniques. Plus important encore, ce niveau de réchauffement risque de nous pousser au-delà des limites de notre capacité d’adaptation.

En d’autres termes, le seuil de 1,5 ℃ est la meilleure estimation du moment où nous risquons de nous retrouver dans une position difficile.

Un monde plus chaud rend l’agriculture plus difficile. Cette année, l’Inde a interdit la plupart des exportations de riz en raison des conséquences des conditions météorologiques extrêmes. Pranjal
Dans ces conditions, faut-il baisser les bras ?

Pas encore.

L’autorité mondiale en matière de changement climatique, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), définit 1,5 ℃ comme un écart des températures moyennes mondiales par rapport à la moyenne de 1850 à 1900 (période préindustrielle).

Certes, ce seuil a été dépassé pour le mois de juillet 2023. Mais le climat ne se résume pas à un seul mois.

Les températures moyennes mondiales augmentent et diminuent chaque année, parallèlement à la tendance générale du réchauffement climatique, car les climats varient naturellement d’une année à l’autre.

Les dernières années ont été beaucoup plus chaudes que la moyenne, mais plus fraîches qu’elles n’auraient pu l’être, en raison d’épisodes La Niña consécutifs.

Cette année, le réchauffement s’est considérablement accéléré, en grande partie à cause de l’épisode El Niño qui se prépare dans le Pacifique. Les années El Niño ont tendance à être plus chaudes.

Pour aplanir les différences d’une année à l’autre, on calcule généralement la moyenne des températures sur plusieurs décennies. En conséquence, un rapport du GIEC de 2021 définit le seuil de 1,5 ℃ comme la première période de 20 ans au cours de laquelle on atteint 1,5 ℃ de réchauffement climatique (sur la base des températures de l’air en surface).

De récentes recherches montrent que la meilleure estimation du franchissement de ce seuil est le début des années 2030. Cela signifie que, selon les définitions du GIEC, l’augmentation de la température moyenne de la planète entre le début des années 2020 et le début des années 2040 est estimée à 1,5 °C.

Tout cela signifie que nous n’avons pas encore échoué à atteindre les objectifs fixés à Paris. Mais le record de juillet nous montre que nous sommes dangereusement proches de la ligne rouge.

Comme le monde continue de se réchauffer, nous verrons de plus en plus de mois comme ce mois de juillet, et nous nous rapprocherons de plus en plus du seuil de 1,5 ℃, au-delà duquel le réchauffement climatique deviendra de plus en plus dangereux.

Est-il encore possible de rester en dessous de 1,5 ℃ ? Peut-être. Pour avoir une chance d’y parvenir, il faudrait réduire les émissions de manière extrêmement drastique. À défaut, nous dépasserons probablement l’objectif de Paris d’ici une dizaine d’années.

Admettons que cela se produise. Cela serait-il synonyme d’un renoncement à toute lutte contre le réchauffement climatique ?

C’est peu probable. Car si 1,5 ℃ est mauvais, 1,6 ℃ serait pire. Et 2 ℃ serait encore pire. 3 ℃ serait impensable. Chaque dixième de degré compte.

L’année 2023 a aussi connu des pics de chaleur relativement tardifs en Europe occidentale, avec des températures anormalement hautes en septembre. Ici des plages bondées aux Pays-Bas le 10 septembre 2023.
Plus nous resterons proches de la ligne rouge des 1,5 ℃, même si nous la franchissons, mieux le monde s’en portera.

Et il est désormais bien établi que même si nous dépassons 1,5 ℃, nous pourrions encore inverser la tendance en mettant fin aux émissions et en absorbant les émissions excédentaires de gaz à effet de serre. C’est comme faire demi-tour avec un énorme porte-conteneurs : il faut du temps pour vaincre l’inertie. Mais plus vite nous réussirons à faire demi-tour, mieux ce sera.

Tremblement de terre Maroc : Trop de constructions qui ne sont pas dans les normes

Tremblement de terre Maroc : Trop de constructions qui ne sont pas dans les normes

Le bilan du séisme qui a frappé le Maroc ne cesse de s’alourdir. Le tremblement de terre le plus meurtrier dans le royaume depuis plus de 60 ans, a détruit vendredi soir des villages entiers dans une région située au sud-ouest de Marrakech (centre), et 2.862 vies ainsi que 2.562 blessés, d’après les derniers chiffres publiés lundi. «Dans la région de l’Atlas, il y a beaucoup d’auto-constructions échappant aux normes parasismiques». Frédéric Léone, géographe spécialiste des risques naturels et fin connaisseur du Maroc, pointe dans « Libé » des différences avec le séisme en Turquie.

Un tremblement de terre de magnitude 6,8 a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi 9 septembre, dans la région d’Al-Haouz, dans le centre du pays et au sud-ouest de la très touristique ville de Marrakech. Le bilan, provisoire, s’élève déjà à plus de mille morts. Une catastrophe qui réveille le douloureux souvenir de 1960, lorsque le Royaume fut touché par un séisme de 5,7 sur l’échelle de Richter, à Agadir, qui a tué plus de 12 000 personnes et détruit presque entièrement la cité.

Selon Frédéric Léone, géographe spécialisé en gestion et cartographie des risques naturels à l’université Montpellier-III et fin connaisseur du Maroc, les normes parasismiques sont très peu appliquées dans la zone où la terre a tremblé. Il se dit inquiet pour les villages de montagne du coin, difficilement accessibles pour les secours et où les habitats traditionnels ne sont pas conçus pour résister à de telles secousses.

Maroc : Trop de constructions qui ne sont pas dans les normes

Maroc : Trop de constructions qui ne sont pas dans les normes

«Dans la région de l’Atlas, il y a beaucoup d’auto-constructions échappant aux normes parasismiques». Frédéric Léone, géographe spécialiste des risques naturels et fin connaisseur du Maroc, pointe dans « Libé » des différences avec le séisme en Turquie.

Un tremblement de terre de magnitude 6,8 a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi 9 septembre, dans la région d’Al-Haouz, dans le centre du pays et au sud-ouest de la très touristique ville de Marrakech. Le bilan, provisoire, s’élève déjà à plus de mille morts. Une catastrophe qui réveille le douloureux souvenir de 1960, lorsque le Royaume fut touché par un séisme de 5,7 sur l’échelle de Richter, à Agadir, qui a tué plus de 12 000 personnes et détruit presque entièrement la cité.

Selon Frédéric Léone, géographe spécialisé en gestion et cartographie des risques naturels à l’université Montpellier-III et fin connaisseur du Maroc, les normes parasismiques sont très peu appliquées dans la zone où la terre a tremblé. Il se dit inquiet pour les villages de montagne du coin, difficilement accessibles pour les secours et où les habitats traditionnels ne sont pas conçus pour résister à de telles secousses.

Sciences-Recherche académique : Trop soumise à la vulgarisation médiatique

Sciences-Recherche académique : Trop soumise à la vulgarisation médiatique

 

Dans une tribune au « Monde », l’ingénieur Hugo Hellard, docteur en astrophysique,  s’inquiète de l’incitation à la publication massive d’articles scientifiques, qui va à l’encontre même de la démarche académique, et appelle à réorienter la politique de la recherche.

 

On peut évidemment comprendre et même souhaiter que les résultats de la recherche puissent être vulgarisés d’abord dans la communauté scientifique puis, selon la nature, diffusés dans l’opinion. Reste que la médiatisation n’est pas l’objet prioritaire car le risque est de favoriser la course au lectorat au détriment de la production de connaissances. NDLR 

 

La recherche académique mondiale perd en efficacité, légitimité et responsabilité. Les incitations sous-jacentes à la publication de masse ont un impact négatif sur nos sociétés et sur les producteurs du contenu : les chercheuses et chercheurs eux-mêmes. Dans un monde où la compréhension désintéressée de nos écosystèmes est vitale pour relever les défis de l’urgence climatique, il est grand temps de donner aux chercheurs les moyens de travailler de manière indépendante, efficace et pertinente dans un environnement professionnel sain, tout en assurant une transmission des connaissances au public sous une forme compréhensible et accessible.

La crise sanitaire a ramené au premier plan la recherche académique, de la compréhension du virus responsable du Covid-19 au développement de plusieurs vaccins. Cette course au vaccin a aussi été le théâtre du système pervers sur lequel la recherche académique est actuellement construite : l’incitation à la production rapide et à la publication massive d’articles scientifiques. Il n’aura échappé à personne certaines rétractations d’articles, initialement publiés dans plusieurs journaux scientifiques prestigieux, comme The Lancet. Le site Retraction Watch résume dans cette page l’ensemble des articles scientifiques retirés dont le sujet portait sur le Covid-19.

Retirer un article n’a rien de mauvais en soi, car aucun article ne prétend présenter « la vérité », mais seulement des éléments permettant de s’en approcher. Aucun résultat scientifique n’est définitif. La pluralité des réponses apportées permet de mettre à disposition des éléments pour affiner l’analyse, trouver de potentielles erreurs, ou encore proposer de nouvelles approches, afin d’obtenir des conclusions qui s’approchent le plus de « la réalité ». C’est là le cœur du processus scientifique qui, par définition, se veut itératif et précis, donc long comparativement à la soif d’immédiateté ambiante.

Le respect de ce processus scientifique est essentiel pour comprendre « correctement » notre monde et respecter ses écosystèmes riches et divers. Malheureusement, la recherche académique est construite sur un système incitant à bafouer ce processus, pourtant garant de la construction saine du socle de connaissances communes. Les chercheuses et chercheurs du monde se trouvent aujourd’hui exclus et à la merci des trois parties prenantes du marché de la connaissance : les organismes de financement de la recherche (publics ou privés), les bibliothèques universitaires et les institutions de recherche (comme le CNRS en France).

Drogue à Nîmes: Les mesures de Darmanin trop limitées

Drogue à Nîmes: Les mesures de Darmanin trop limitées


Suite aux fusillades mortel à Nîmes, Darmanin a décidé de mesures radicales avec la présence d’une unité de CRS environ 60 personnes pour lutter contre le trafic de drogue. Des mesures qui pourraient cependant être provisoires et lever vers la fin de l’année. Le problème évidemment, c’est la modestie de cette lutte contre les stupéfiants qui affectent l’ensemble du territoire.

Aucun département, aucune ville n’échappe désormais à la mainmise des trafiquants. Même les petites villes sont concernées et officiellement, on reconnaît environ l’existence de 4000 points de deal dans le pays.

Évidemment certains experts bienveillants voire complices vont condamner cette action contre la drogue considérant que la solution réside dans la libéralisation de la vente du cannabis. Le problème c’est que aujourd’hui les drogues sont substituables et il existe des centaines de stupéfiants. Notamment des drogues de plus en plus dures qui viennent remplacer le cannabis.

La drogue est par ailleurs largement responsable du climat d’insécurité et de violence dans beaucoup de quartiers . Au-delà de la banalisation des drogues, c’est aussi malheureusement la banalisation de la violence et du crime. Certes la problématique du trafic de drogue prend en compte d’autres aspects que la répression notamment des dimensions socio-économiques voire sociétales. Bref une politique de prévention globale mais qui ne peut justifier l’insuffisance de la politique de répression.

D’après le ministre de l’intérieur , une unité de CRS d’une soixantaine de fonctionnaires sera déployée « à demeure dans le département du Gard pour pilonner les points de deal », et ce « jusqu’au moins la fin de l’année ».

Politique- Niger, le putsch de trop

Politique- Niger, le putsch de trop

Le putsch qui a eu lieu au Niger le 28 juillet 2023 n’est pas un putsch de plus mais le putsch de trop, qui donne lieu à une partie de poker entre la CEDEAO et la junte au pouvoir.

par
Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité dans The Conversation

Largement sous-estimés, les enjeux du quatrième putsch en Afrique de l’Ouest en deux ans (après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso) sont, en effet, majeurs pour le Niger, pour la région et au-delà.

Selon les putschistes, c’est la dégradation de la situation sécuritaire qui les aurait incités à prendre le pouvoir. Or, à l’inverse du Mali et du Burkina Faso, le Niger n’est pas en partie conquis par les groupes djihadistes. Menacé par Boko Haram au sud dans la région de Diffa et par les groupes armés affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique à l’ouest dans les régions de Tillabéri et Tahoua, le pays n’a pas connu d’attaques majeures cette année. En fait, l’embuscade dans laquelle est tombée l’armée nigérienne dans la région de Tillabéri le 13 août – soit quinze jours après le putsch –, qui a fait 17 morts parmi les militaires, est la première attaque d’envergure depuis plusieurs mois.

De même, à l’inverse du Mali et du Burkina Faso, les putschistes n’incarnent pas une nouvelle génération montante et insatisfaite au sein de l’armée. Âgé de 59 ans, le principal auteur du coup d’État, le général Tiani, était le chef de la garde présidentielle depuis 2011, tandis que le numéro 2 de la junte, le général Mody, a 60 ans et était le chef d’état-major des armées de 2020 à avril 2023.

Qui est Abdourahamane Tiani, le général qui a pris le pouvoir au Niger ? France 24, 29 juillet 2023.
La motivation des putschistes semble davantage liée à leur sort personnel qu’à la politique sécuritaire du pays, et reflète les tensions préexistantes entre le président Bazoum et une partie de la hiérarchie militaire. Outre le fait que, le 31 mars 2021, à la veille de son investiture, une tentative de coup d’État avait failli l’empêcher d’accéder au pouvoir, le président Bazoum avait récemment procédé à des changements parmi ses sécurocrates.

Le haut commandant de la gendarmerie et le chef d’état-major général des armées ont été remplacés en mars 2023 et six généraux ont été mis à la retraite. Le remplacement du général Tiani et la restructuration de la garde présidentielle étaient à l’ordre du jour du conseil des ministres du 27 juillet 2023. Or le putsch a eu lieu le 26 et c’est le 28 juillet, après deux jours de tractations au sein de l’armée, que le général Tiani a pris la tête du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

Le refus d’accepter la remise en cause de leur position dans la hiérarchie militaire illustre la montée en puissance politique et financière des sécurocrates sahéliens – montée en puissance qui est un effet collatéral de cette guerre contre le djihadisme qui dure déjà depuis dix ans et dont les effets néfastes apparaissent progressivement. Parmi ces effets figure l’explosion des budgets militaires. Selon le Stockholm International Peace and Research Institute, qui fait référence en la matière, les dépenses militaires du Niger sont passées de 39 à 151 milliards de francs CFA de 2011 à 2022. Elles ont donc presque quadruplé en dix ans. Au Mali, pendant la même période, elles sont passées de 76 à 321 milliards de francs CFA.

Or la gestion des budgets militaires est entachée de corruption. Réalisé en février 2020, un audit mené par l’inspection générale des armées sur les commandes passées par le ministère nigérien de la Défense avait révélé un détournement de 76 milliards de francs CFA entre 2014 et 2019. Ces détournements étaient surtout organisés dans le cadre des achats d’armes : une grande partie du matériel militaire fourni par des entreprises étrangères, notamment russes, était sujet à des surfacturations, de faux appels d’offres ou n’était parfois tout simplement pas livrée.

Malgré les révélations accablantes de cet audit, les sanctions sont restées cosmétiques et les personnalités impliquées dans ce scandale n’ont pas été poursuivies. L’ampleur de la rente sécuritaire créée par la guerre contre le djihadisme est une des raisons non dites de la montée en puissance des sécurocrates au Sahel et de l’épidémie de juntes militaires.

La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest au pied du mur
L’Afrique de l’Ouest connaît une véritable épidémie de putschs. Le Niger, nous l’avons dit, est le quatrième pays touché en trois ans : le Mali a ouvert le bal en 2020 suivi par la Guinée en 2021 et le Burkina Faso par deux fois en 2022. Quatre présidents élus (Ibrahim Boubacar Keïta, Alpha Condé, Roch Kaboré et Mohamed Bazoum) ont été destitués par des hommes en uniformes.

En tant qu’organisation chargée de la paix et de la sécurité dans la région, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) joue son va-tout. Impuissante face aux trois coups d’État précédents, surprise par ce quatrième putsch, la CEDEAO se trouve maintenant face à une menace existentielle pour les régimes politiques de la région qui se disent démocratiques. Selon la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, il s’agit bien pour la CEDEAO du « coup (d’État) de trop ». L’organisation régionale a donc réagi en force à ce quatrième putsch :

Ultimatum d’une semaine aux putschistes pour rendre le pouvoir au président Bazoum.

Train complet de sanctions économiques et financières (fermeture des frontières terrestres et aériennes, gel des avoirs de la République du Niger dans les banques centrales de la CEDEAO, suspension des transactions commerciales et financières entre les États membres de la CEDEAO et le Niger, gel de toutes les transactions de service, etc.).

Et surtout, menace inédite d’une intervention militaire qui fait écho à la création d’une force anti-putsch annoncée en 2022.

Mais loin de reculer, la junte nigérienne a surenchéri en nommant un premier ministre, en accusant le président Bazoum de haute trahison et en se rapprochant des trois autres régimes putschistes. Ce rapprochement a conduit à une déclaration de solidarité belliqueuse des juntes malienne et burkinabé qui considèrent qu’une intervention militaire de la CEDEAO au Niger serait « une déclaration de guerre ».

L’organisation régionale est donc à présent scindée en deux blocs antagoniques – les régimes civils et les juntes – qui sont entrés dans une logique d’escalade. La rhétorique belliciste de ces dernières semaines évoquant une guerre régionale fait partie de la partie de poker qui se déroule entre la junte et la CEDEAO et dont l’issue définira les perdants et les gagnants de cette crise.

Le basculement géostratégique du Sahel

Alors que le général Tiani annonce son intention de rester au moins trois ans au pouvoir, les enjeux de cette crise sont majeurs pour ses acteurs proches et lointains.

Les putschistes nigériens jouent bien sûr leur avenir personnel, tout comme les présidents élus de la CEDEAO. Ces derniers savent que ce n’est plus leur crédibilité qui est en cause, mais leur avenir. Après avoir échoué face à trois coups d’État, leur impuissance pourrait donner des idées à certains de leurs propres militaires, qui suivent de près l’irrésistible ascension des juntes. Quant aux putschistes déjà au pouvoir dans les pays voisins, la confirmation de l’installation au Niger d’une nouvelle junte viendrait les conforter et serait célébrée comme une nouvelle étape du retour des militaires au pouvoir en Afrique de l’Ouest.

Dans un retournement de l’histoire particulièrement ironique, la démocratisation de l’Afrique de l’Ouest, engagée au début des années 1990, s’achèverait par une remilitarisation du pouvoir. Comme la première démocratisation dans les années 1960, la seconde démocratisation se solderait par un échec. La lutte entre les démocraties et les autoritarismes se joue aussi au Niger.

Pour l’Europe et les États-Unis, les enjeux sont aussi considérables, bien qu’encore sous-estimés. Leur opposition au coup d’État leur vaut d’être vilipendés par les putschistes ; c’est tout particulièrement le cas de la France, de nouveau utilisée par ses partenaires africains d’hier comme le bouc émissaire parfait. Le Niger est le dernier bastion de la présence militaire occidentale dans le cadre de la lutte contre le djihadisme au Sahel.

Après son expulsion du Mali et du Burkina Faso, l’armée française risque d’être complètement expulsée du champ de bataille sahélien, les putschistes ayant exigé son départ d’ici septembre. Même si les putschistes s’en prennent en priorité à la France, ce risque d’expulsion plane aussi sur les troupes européennes et américaines stationnées au Niger. En ce sens, l’avenir de la guerre contre le djihadisme sahélien se joue au Niger.

En outre, le rapprochement immédiat avec les juntes voisines et leurs amis russes augure une réorganisation régionale des alliances. Grâce à un jeu de dominos parfait, un Sahel hostile aux intérêts occidentaux et prêt à explorer tous les partenariats alternatifs sur le marché de l’aide (pas seulement russe mais aussi arabe, chinois, etc.) est en train d’être créé. À ce titre, les similitudes du schéma des coups d’État entre Bamako, Ouagadougou et Niamey ne peuvent qu’interroger : même justification sécuritaire, même posture anti-française, même campagne de désinformation sur les réseaux sociaux et même appel à la Russie. Le Sahel devient un nouvel exemple de la perte d’influence des États-Unis et de l’Europe sur la scène internationale et du déclassement de la France, qui fait figure de grand perdant. En ce sens, la guerre d’influence entre grandes puissances se joue aussi au Niger.

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