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Collège: le niveau est trop faible d’après le ministre de l’éducation

Collège: le niveau est trop faible d’après le ministre de l’éducation

Le ministre confirme les évaluations faites à l’occasion des classements internationaux : le niveau des collèges est trop faible en France. Surtout en langues vivantes et en mathématiques précise-t-il. Le problème est que la situation n’est pas meilleure en maîtrise du français support de base de toutes les connaissances. En cause sans doute- que n’avoue pas le ministre– ce concept de collège unique qui brasse tous les niveaux mais tire l’ensemble vers le bas. Paradoxalement, cette baisse de niveau de l’enseignement n’empêche pas un taux de réussite au bac qui atteindra bientôt les 100 % sur la tendance ( actuellement plus de 90 %) !

« Le niveau en anglais a baissé en fin de troisième. On va remettre ça en chantier », a promis Pap Ndiaye, qui avait déjà évoqué le sujet tout début septembre. Un « plan d’urgence » est en préparation, avec l’objectif de hisser 80 % des élèves au niveau A2 d’ici trois ans. Concernant les mathématiques, le ministre de l’Education nationale a estimé, dans son entretien avec les lecteurs de Midi libre, que « ce n’est pas une question d’heures de cours, qui sont déjà conséquentes du CP à la terminale, mais plutôt de méthode pédagogique ».

C’est donc un autre chantier qui s’annonce pour l’Education nationale, qui fait face à une crise des recrutements. Le président de la République a notamment voulu une refonte de la voie professionnelle, ainsi que la mise en place d’une « école du futur » basée sur des « innovations pédagogiques ».

Energie : des mesures Européennes de trop de court terme discutables !

Energie : des mesures Européennes de trop de court  terme  !

 Bruxelles a déjà proposé un certain nombre de mesures pour permettre aux Etats-membres de l’Union européenne de passer l’hiver malgré la crise énergétique. Mais seront-elles efficaces? Par Charles Cuvelliez et Patrick Claessens, Ecole Polytechnique de Bruxelles.( la Tribune)

 

Les ministres de l’Energie se réunissent une nouvelle fois le 30 septembre pour approfondir les mesures qu’a proposées la Commission pour sortir l’Europe de la crise de l’énergie. On peut cependant déjà avoir une idée de leur efficacité. Il y a deux familles de mesures : un plafond sur le prix du gaz et un plafond sur le prix de l’électricité.

 

Il y a d’abord le plafonnement du prix du gaz qui, vu comme cela, a l’air d’un vœu pieux: s’il est trop bas, les producteurs de gaz n’ont qu’à se baisser pour trouver des clients plus offrants. Mais si ce plafonnement s’accompagne d’un mécanisme qui le rend opérationnel, cela peut fonctionner. Des pays exportateurs trouveront intéressant de sécuriser leurs ventes via des contrats à long terme avec un volume et un prix garanti (ou plutôt une fourchette de prix). Le plafond peut fonctionner avec, comme variables d’ajustement, une fourchette de prix, un volume et une durée. Il faut en tout cas mettre fin au rôle de VRP qu’endossent certains chefs d’Etat qui vont négocier d’homme à homme avec des pays producteurs des contrats d’approvisionnement pour leur marché national : c’est mettre en concurrence les Etats-membres comme au temps du vaccin contre le Covid-19.

Ce plafond, entend-t-on dire, peut provoquer une rupture d’approvisionnement. C’est vrai non pas pour des raisons commerciales, mais en cas de pénurie physique de gaz. Aujourd’hui, la production de gaz peut satisfaire la demande mais le gaz est une matière première qui peut se tarir et tous les plafonds du monde ne créeront pas de nouveaux gisements ou de nouvelles infrastructures d’extraction.

Comme les principaux gazoducs viennent de Russie, notre approvisionnement sera acheminé par méthanier. L’Europe entrera en concurrence avec les pays asiatiques qui n’ont que ce moyen pour s’approvisionner en gaz. Ce n’est pas l’idéal dans le cadre du soft power européen avec des pays asiatiques qui n’ont déjà pas voulu condamner l’invasion russe de l’Ukraine, une guerre de l’Occident. Le gaz liquide est très mobile : au gré des prix, un méthanier peut changer de trajectoire pour aller au plus offrant même si allonger le trajet augmente les pertes de méthane (du fait des fuites journalières sur le bateau, faibles au quotidien mais volumineuses avec les temps de parcours sur les océans). L’Australie, par exemple, se trouve dans une situation paradoxale d’être le 7e producteur mondial de gaz et de craindre une pénurie de gaz car les producteurs dévient leur production excédentaire au gré des prix faramineux sur les marchés spots.

Un plafond sur le prix de gros de l’électricité qui n’est pas produite à partir de gaz à 180 euros le MWh est l’autre mesure phare. Il est appliqué après coup: les producteurs devront remettre aux Etats le surplus qu’ils auront engrangé entre le prix qu’ils auront obtenu via le marché de gros et ce plafond. C’est une mesure curative, pas préventive et ce sera complexe à mettre en œuvre : les Etats devront en plus organiser un système de redistribution vers les ménages et peut-être les PME pour les aider à faire face à leurs factures. Cette manne pourra aussi continuer à soutenir les investissements dans le renouvelable. Le plafond ne s’appliquera pas sur les marchés tels quels sinon il n’y aurait plus de marché : le prix au MWh se calerait à 180 euros et ne bougerait plus. Ce prix semble élevé pour les autres sources d’énergie auxquelles il s’applique (éolien, photovoltaïque, biogaz, nucléaire…) mais ces marges encore confortables garantissent que ces producteurs restent motivés à exploiter le renouvelable et à entreprendre des investissements.

Ce plafond s’applique au nucléaire, ce qui assure une marge confortable à une source d’énergie déjà fortement amortie, critique-t-on, mais la même remarque s’applique alors aux sources d’énergie renouvelable qui ont profité des années durant de subventions et de prix de vente garantis. En France, ce prix de vente est assorti d’un mécanisme de réciprocité qui a commencé à jouer : si le prix de gros est supérieur au prix de vente garanti, les producteurs remboursent la différence. En Belgique, pour ses parcs éoliens offshore en Mer du Nord, ce n’est pas le cas. C’est un choix qui a évidemment une influence sur le prix de vente garanti.

Différencier ce plafond de 180 euros le MWh par source d’énergie n’est pas pratique: chaque pays est maître de son mix énergétique. On verrait alors la France imposer un plafond différent pour son nucléaire qu’il veut relancer comparé à d’autres pays qui pousseraient d’autres formes d’énergie. Cela créerait une forme de concurrence stérile entre Etats. Ce n’est vraiment pas le moment.

C’est étonnant de ne voir aucune place pour le système ibérique qui fait ses preuves. L’Espagne et le Portugal subventionnent le gaz utilisé pour produire de l’électricité (et uniquement ce gaz-là). Dès lors, le coût de fonctionnement de la dernière centrale mise sur le réseau (souvent au gaz) pour équilibrer offre et demande diminue. C’est, en effet, le coût de la centrale la plus chère qui est sur le réseau qui fixe les prix de gros de l’électricité. L’Espagne et le Portugal ont convaincu la Commission en expliquant qu’en partie les subventions seraient récupérés en amont chez les traders qui en bénéficient. Autre avantage : c’est une mesure préventive et non curative comme le plafond de 180 euros le MWh. L’Espagne et le Portugal seront-ils autorisés à prolonger ce système ou devront-ils rentrer dans le rang ?

Nous entendons aussi que l’Europe veut taxer les surprofits des producteurs d’énergie fossile en fonction de leur volume de raffinage en Europe. D’abord, il n’y en a plus beaucoup et il faudra organiser la répartition de cette manne (limitée) à tous les Etats membres. Encore du curatif.

L’Europe propose donc à ce niveau des mesures correctrices. Leurs effets seront réels mais peu visibles sauf quand les citoyens verront leurs factures soulagées.  Entretemps, il lui faudra communiquer pour éviter un vent de révolte et en attendant de reformer en amont le fonctionnement des marchés.

Souveraineté numérique : L’Europe, trop dépendante

Souveraineté numérique :  L’Europe, trop dépendante

 

Un accord passé le 25 mars entre Bruxelles et Washington met à mal la politique de « souveraineté numérique » proclamée pourtant par l’Europe, regrette le chef d’entreprise , Alain Garnier, dans une tribune au « Monde ».

 

Notons cependant depuis quelques semaines le virage amorcé par l’Europe (et la France) pour tenter avec retard d’éviter la domination des GAFAM.  Malheureusement un revirement peut-être un peu tardif. NDLR

 

Au début du conflit ukrainien, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président des Etats-Unis, Joe Biden, ont annoncé, le 25 mars, qu’ils étaient parvenus à un accord portant sur un nouveau cadre pour le transfert des données personnelles entre les deux continents. Cette annonce, passée relativement inaperçue, pourrait néanmoins ruiner des années d’efforts pour instaurer une souveraineté numérique européenne.

Le transfert de données personnelles entre l’Europe et les Etats-Unis n’a jamais vraiment été une évidence. Les règles négociées entre l’Union européenne et le département du commerce américain entre 1998 et 2000, dites « Safe Harbor » (« sphère de sécurité »), l’autorisaient, considérant que les Américains offraient des garanties suffisantes quant à la protection de la vie privée. Invalidé par un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en 2015, cet accord renaissait tel le phénix un an plus tard sous le nom de « Privacy Shield » (« bouclier de protection de la vie privée »). Mais, nouveau coup de tonnerre en 2020, ce dernier est à son tour invalidé par la CJUE, car incompatible avec l’article 5 du règlement général sur la protection des données (RGPD).

Ces revirements successifs font écho à la politique américaine qui n’a cessé d’assouplir ses lois sur la surveillance des données personnelles depuis vingt ans. Chaque évolution – Patriot Act en 2001, amendements au Foreign Intelligence Surveillance Act en 2008, Cloud Act en 2018 – a eu pour conséquence de donner toujours plus de nouveaux pouvoirs aux instances juridiques et gouvernementales sur les données personnelles hébergées par les entreprises américaines, que leurs serveurs soient situés dans le pays ou ailleurs dans le monde. Une vision incompatible avec les règles européennes en matière de protection des données.

La fin du Privacy Shield avait durement secoué les géants du numérique américains. Ses premiers effets commençaient à se faire sentir. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) avait ainsi appelé, en 2021, le gouvernement à écarter le choix de Microsoft Azure pour l’hébergement des données de santé du Health Data Hub, plate-forme centralisée des données médicales des Français. Plus récemment, la CNIL mettait en garde les établissements d’enseignement supérieur quant à l’utilisation des suites collaboratives proposées par les éditeurs américains. Enfin, début février, elle a mis en demeure un éditeur de site Web utilisant Google Analytics, considérant le transfert de ces données vers les Etats-Unis comme illégal.

Enseignement : un projet trop flou chez Macron

Enseignement : un projet trop flou chez Macron

 

Le constat d’échec que le chef de l’Etat a dressé, jeudi, devant les recteurs d’académie, était nécessaire. Mais si le diagnostic semble juste, il reste à trouver des remèdes qui n’aggravent pas l’état du malade estime un papier du Monde.

 

Comme parfois chez Macron on peut partager le constat par contre les orientations manquent de contenu et on peut s’interroger sur la volonté de redresser réellement le système éducatif. NDLR

Des discours destinés à « refonder » l’école, des « concertations nationales », des « grands débats », l’éducation nationale en a connu davantage que toute autre administration. Les ministres qui les ont lancés sont souvent oubliés, leurs résultats perdus dans les sables. Il faut souhaiter que l’appel à la « révolution copernicienne » lancé par Emmanuel Macron, jeudi 25 août, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, ne subisse pas le même sort pour une raison à la fois dramatique et simple : le système scolaire, pierre angulaire de notre République, institution cruciale tant pour la démocratie que pour la bonne santé de l’économie, est en crise.

L’urgence est double : les enseignants, pourtant respectés dans l’opinion, sont maltraités financièrement par l’Etat puisqu’un débutant perçoit 1,2 fois le smic contre 2,3 fois dans les années 1980 ; l’efficacité du système, aussi bien en termes de performance des élèves que de lutte contre les inégalités sociales, est à la traîne parmi les pays développés.

La crise de recrutement que connaît « ce beau métier », selon l’expression de M. Macron, fait douter, à une semaine de la rentrée scolaire, de la présence d’un enseignant dans chaque classe. Elle se double d’un état d’exaspération et de défiance des professeurs, aggravé par le Covid-19 et l’autoritarisme du précédent ministre.

M. Macron semble avoir compris que le retour de la confiance passe à la fois par un ministre plus à l’écoute et par une substantielle revalorisation des traitements. La décision, confirmée jeudi, de porter à 2 000 euros net le salaire en début de carrière apparaît comme un socle minimal pour engager les réformes de fond de nature à améliorer les performances du système. L’effort promis sur l’enseignement professionnel et sur l’orientation, deux parents pauvres, va aussi dans la bonne direction.

En prenant lui-même la parole devant les recteurs d’académie, fait exceptionnel, le président de la République a solennisé sa volonté de faire de l’éducation une priorité de son second quinquennat. Lucide, le constat d’échec qu’il a dressé était nécessaire. Mais si le diagnostic semble juste, il reste à trouver des remèdes qui n’aggravent pas l’état du malade.

Pour sortir du mal-être des professeurs exaspérés par la pluie incessante de règles et de réformes venues d’en haut, l’appel aux initiatives locales, au volontariat, à la responsabilité paraît une piste logique. Les enseignants ne peuvent se dire méprisés et rejeter a priori un discours de confiance leur donnant de nouvelles marges d’initiative, gage d’une adaptation pédagogique aux réalités des différents terrains.

L’uniformité et le centralisme ont montré leur impuissance face aux inégalités. Il reste à trouver un juste équilibre entre la nécessité de souplesse et d’autonomie locales, et le maintien de garanties nationales, notamment en matière de programmes, d’examens et de juste répartition des postes d’enseignants. La pérennité des moyens à accorder aux projets locaux s’avère également déterminante.

Le piège serait que la nouvelle feuille de route présentée par Emmanuel Macron ne serve à masquer un projet, inacceptable, de mise en concurrence des établissements, qui ne ferait qu’exacerber les inégalités territoriales et sociales. S’il veut, comme il l’affirme, reconquérir la confiance des partenaires du système scolaire, le président doit clarifier ses perspectives. Sinon, son projet risque de finir, comme bien d’autres, au cimetière des occasions manquées.

Changement climatique: Il sera bientôt trop tard

 Changement climatique: Il sera bientôt trop tard

 

 

le journal Monde  échange avec,Magali Reghezza-Zitt, géographe,   membre du Haut Conseil pour le climat, qui évoque la réalité du réchauffement et des changements qu’il impose.

L’été 2022 sera-t-il celui du basculement ? La vague de chaleur en Europe, les incendies en Gironde, les sécheresses extrêmes illustrent une nouvelle fois à quel point les conséquences du changement climatiques sont incontournables. Mais comment faire face à ce défi majeur ?

Depuis l’accord de Paris sur le climat, en 2015, le consensus semble s’être établi : la quasi-totalité des pays du monde, les grandes entreprises, les banques, les collectivités locales se sont fixés pour objectif d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050 pour limiter les effets de la catastrophe climatique. Cet horizon est ambitieux : concrètement, cela signifie que le monde doit se débarrasser en trente ans du pétrole, du gaz, du charbon, qui comptent encore pour 80 % de la consommation d’énergie. Cela demande des changements majeurs dans nos manières de vivre, de nous déplacer, de nous nourrir, de travailler, de nous chauffer.

 

Comment vivre dans un monde qui se réchauffe ? Montée des eaux, hausse des températures, incendies, événements climatiques extrêmes : tout cela est en train d’arriver – et arrivera, malgré tous les efforts que nous faisons pour limiter les conséquences du réchauffement. Comment faire quand on vit dans un territoire où on sait que dans dix ans, dans quinze ans, on ne pourra plus habiter ? Comment rendre nos villes habitables malgré les canicules ? Que vont devenir les vallées qui vivent du ski, les littoraux qui vivent du tourisme ? Pour répondre à ces questions, notre journaliste Nabil Wakim échange avec la géographe Magali Reghezza-Zitt, spécialiste de la grande crue de Paris de 1910, membre du Haut Conseil pour le climat depuis 2018 où elle porte notamment les réflexions sur la question de l’adaptation.

 

Vous dites que pour comprendre la question de l’adaptation au changement climatique, il faut s’imaginer qu’on regarde un album photo. Pourquoi ?

Le changement climatique, c’est une tendance de fond qui fait que l’atmosphère se réchauffe à l’échelle planétaire. Or, une tendance, on ne la voit pas. Quand on regarde un album photo, on remonte dix ans, quinze ans avant, on constate qu’on a changé. Sauf que tous les jours, quand on se regarde dans le miroir, on ne voit pas ces changements. Il y a la tendance qu’on est capable de mesurer sur plusieurs décennies. Et puis il y a ce que chacun d’entre nous voit, perçoit et vit. Sachant évidemment que ce qu’on voit du changement climatique, généralement, ce sont les extrêmes, les chocs.

Landes : Des plantations industrielles trop sensibles aux incendies

 Landes : Des plantations industrielles  trop sensibles aux incendies 

Touchée par les incendies de cet été, la forêt des Landes n’est pas une vraie forêt mais une « usine » du XIXe siècle vouée à la monoculture du pin maritime, souligne l’écrivain et éditeur Hugues Jallon, dans une tribune au « Monde », estimant qu’il y a « autre chose à imaginer » que de replanter à l’identique.

 

Tribune. 

 

Enfant, quand j’allais à la mer en traversant la forêt des Landes dans la voiture familiale, je trouvais ce paysage bizarre : des arbres tous identiques avec leurs troncs droits comme des « I » et parfaitement alignés comme les tombes d’un cimetière militaire. J’ignorais tout de l’histoire et de la réalité présente de ce décor.

Plus tard, j’ai appris assez facilement (par Wikipédia et d’autres petites sources faciles d’accès) que cette forêt avait été plusieurs fois dévastée dans les années 1950 et qu’à la suite de cela, on avait décidé de replanter « en ligne » les pins en prévoyant de larges coupe-feu pour éviter la propagation des incendies.

J’ai appris aussi que cette immense forêt artificielle était assez récente, elle datait du Second Empire. C’est une loi de 1857 qui a autorisé la plantation massive de pins dans ce « désert », comme l’appelait Napoléon III. Un « type » nommé Jules Chambrelent (1817-1893) avait poussé pour assainir cette zone humide et ouvrir la voie à la prospérité de ses habitants en créant ex nihilo une filière d’exploitation du bois fondée sur la monoculture du pin maritime.

En fait, j’ai appris que la forêt des Landes dont certaines parties brûlent aujourd’hui n’était pas une forêt, mais une « usine ». Pas une seule et unique usinemais plusieurs usines aux mains de propriétaires petits et grands – en fait, surtout des grands : 75 % de la superficie appartient à moins de 20 % des propriétaires et l’Etat n’en possède qu’environ 10 %. On raconte que, dans ces familles de propriétaires, il y a une tradition : lorsqu’un enfant naît, on lui attribue une parcelle où on plante des pins (bien alignés, bien droits), ce qui lui assurera un bon petit capital à sa majorité.

Réchauffement climatique: Trop peu de recherches.

Réchauffement climatique: Trop peu de recherches.

 

Dans un article publié dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), les chercheurs affirment que trop peu de travaux ont été consacrés aux mécanismes susceptibles d’entraîner des risques «catastrophiques» et «irréversibles» pour l’humanité : par exemple, si les hausses de température sont pires que prévues ou si elles provoquent des cascades d’événements non-encore envisagés, voire les deux.

 

«C’est sur les scénarios qui comptent le plus que nous en savons le moins», écrit Luke Kemp, du Centre d’étude du risque existentiel de Cambridge. Plus les recherches sur les points de basculement du climat de la Terre – comme la fonte irréversible des calottes glaciaires ou la perte de la forêt amazonienne – se multiplient, plus il devient nécessaire de prendre en compte les scénarios à haut risque dans la modélisation du climat, explique Johan Rockström, directeur de l’Institut de Potsdam sur les impacts climatiques et co-auteur. «Les voies de la catastrophe ne se limitent pas aux impacts directs des températures élevées, tels que les événements météorologiques extrêmes. Les effets d’entraînement tels que les crises financières, les conflits et les nouvelles épidémies pourraient déclencher d’autres calamités, et entraver le rétablissement après des catastrophes potentielles telles que la guerre nucléaire», ajoute Luke Kemp.

L’équipe propose en réponse un programme de recherche pour aider les gouvernements à combattre les «quatre cavaliers» de «l’apocalypse climatique» : la famine et la malnutrition, les phénomènes météorologiques extrêmes, les conflits et les maladies à transmission vectorielle. Les auteurs soulignent que les rapports scientifiques successifs des experts climat de l’ONU (Giec) se sont principalement concentrés sur les effets prévus d’un réchauffement de 1,5 à 2°C. Mais les actions actuelles des gouvernements placent plutôt la Terre sur la trajectoire d’un réchauffement de 2,7 °C d’ici la fin du siècle, loin des 1,5 °C visés par l’accord de Paris en 2015.

L’étude suggère qu’une certaine tendance scientifique à «privilégier le moins pire scénario» a conduit à ne pas prêter suffisamment attention aux impacts potentiels d’un réchauffement de 3°C ou plus. Ces chercheurs ont calculé que les zones de chaleur extrême – avec une température moyenne annuelle supérieure à 29 °C – pourraient concerner deux milliards de personnes d’ici à 2070. Ces températures posent un risque majeur de «pannes de grenier» dues à des sécheresses comme celle qui frappe actuellement l’Europe occidentale et à des vagues de chaleur comme celle qui a frappé la récolte de blé en Inde en mars/avril.

Société et santé-Le Conseil scientifique: trop liberticide ?

Société et santé-Le Conseil scientifique: trop liberticide ?


 

Un curieux papier du Figaro met en cause le caractère liberticide des orientations du conseil scientifique. Un conseil qu’on vient de remplacer par un autre car un peu trop gênant pour le pouvoir. Le papier du Figaro considère à juste titre bien sûr que le conseil scientifique n’avait pas de légitimité démocratique. Reste qu’une plus grande discipline en matière de précaution sanitaire ne porte pas forcément atteinte aux libertés fondamentales mais sert plutôt la solidarité face au danger collectif  de la maladie. La conception des libertés frôle parfois un certain concept d’anarchie en France.

Papier du Figaro:

C’est donc la fin d’un organisme qui aura joué un rôle décisif tout le long de la crise sanitaire, et il n’est pas inutile d’en tirer un premier bilan.

Peuplé de gens brillants et de nos meilleurs scientifiques, le Conseil scientifique aura été, malgré tous les talents qui le composent, l’un des principaux artisans de la débâcle démocratique de la crise sanitaire. Et s’il y a une leçon que l’on peut tirer de ce fiasco, c’est que la science ne doit jamais se substituer au politique et que la décision politique ne peut pas résulter de la simple expertise scientifique – au risque d’abîmer profondément notre démocratiLe Conseil scientifique a dirigé la France pendant presque deux ans. Les confinements, couvre feu, masques obligatoires et pass ont tous été recommandés par le Conseil scientifique avant d’être imposés par le pouvoir politique, qui a donc suivi aveuglément les avis de Jean-Francois Delfraissy et ses collègues. Les avis du Conseil scientifique fonctionnaient toujours ainsi: une analyse précise et rigoureuse de la situation sanitaire, puis une série de recommandations alternatives allant de la plus «légère» à la plus dure. Mais le Conseil scientifique ne se contentait pas d’exposer les mesures de précaution possibles: il exprimait également une préférence. Et systématiquement, il exprimait sa préférence pour la recommandation la plus dure et la plus liberticide. Et quasi systématiquement, le gouvernement suivait cette recommandation à la lettre – à l’exception de janvier 2021, quand Emmanuel Macron décide de ne pas reconfiner le pays contre l’avis du Conseil (mais il y a encore, à cette époque, un couvre-feu !).

Pour renforcer leur influence, certains membres du Conseil scientifique arpentaient les plateaux télé pour assurer le service après-vente de leurs recommandations. Et aux paroles anxiogènes s’est ajouté l’ethos de scientifiques et médecins qui se sont mis ) indiqué les règles qu’il fallait suivre dans sa vie familiale et sa vie privée, précisant de quelle manière il fallait voir ses amis, faire la fête, manger – et même… parler (l’Académie des sciences recommandant de ne pas parler dans les transports en commun…). La science s’est mise à régir nos vies et à décider, par son autorité indiscutable, de ce qu’il fallait faire et ne pas faire.

Ce Conseil scientifique était pourtant parfaitement légitime, et il fallait un organisme qui puisse éclairer le gouvernement du point de vue de la science. Il fallait un organisme pour avoir une lecture scientifique des chiffres de l’épidémie, pour comprendre la dynamique et les scenarii possibles de contamination, pour saisir la manière dont le vaccin fonctionne. Et si le Conseil s’en était tenu à ce type d’éclairages, alors il aurait été parfaitement dans son rôle. Nous avions besoin des médecins et scientifiques pour nous donner les clefs d’explication des contaminations, des variants, des gestes de protection et des vaccins. Et sur ce point-là, la parole des scientifiques a été précieuse.

Mais le problème est que les scientifiques se sont mis à faire de la politique. À recommander des mesures politiques aussi graves que le confinement ou le passe sanitaire. Or ces mesures ne peuvent être prises sur le fondement de considérations purement scientifiques ; elles mettent en jeu notre modèle démocratique, social, économique et revêtent des considérations éthiques gigantesques. Aucun scientifique n’est légitime pour déclarer qu’il faut confiner un pays tout entier. Seul le politique, après avoir pris en compte l’ensemble des enjeux et des problèmes, peut décider de mettre en place une telle mesure. Le pass consiste à interdire de vie sociale toute une partie de la population par le biais d’un QR code qui s’active et se réactive à mesure que l’on fait ses rappels de vaccin: comment une mesure aussi grave, qui pose des problèmes éthiques incommensurables, pourrait-elle être recommandée… par des médecins ?

Comment l’idée même de masque obligatoire dans la rue, qui met en cause la sociabilité du visage et donc la possibilité même de la vie en commun, peut-il résulter d’une simple recommandation scientifique ? Comment le scientifique pourrait-il recommander un couvre-feu, c’est-à-dire d’interdire de toute sortie un individu et de garantir cette interdiction par un dispositif policier répressif ? Et comment, enfin, laisser aux scientifiques le soin de dire s’il faut réintégrer ou non des soignants qui n’ont violé aucune clause de leur contrat de travail ? Rappelons que la politique «zéro covid» qui a été ouvertement prônée par plusieurs scientifiques de renom suppose de reconfiner l’ensemble de la population à la moindre recrudescence épidémique. C’est ni plus ni moins la politique qui a été menée la première année de la pandémie, et qui revient à s’affranchir totalement de l’État de droit et à défendre l’idée d’un état d’urgence sanitaire permanent. Et ce que certains scientifiques appelaient «mesures de freinage» étaient en réalité des mesures qui, dans une certaine mesure, portaient atteinte à l’Etat de droit.

Conseil scientifique : trop liberticide ?

 

Le Conseil scientifique: trop liberticide ?


 

 

Un curieux papier du Figaro met en cause le caractère liberticide des orientations du conseil scientifique. Un conseil qu’on vient de remplacer par un autre car un peu trop gênant pour le pouvoir. Le papier du Figaro considère à juste titre bien sûr que le conseil scientifique n’avait pas de légitimité démocratique. Reste qu’une plus grande discipline en matière de précaution sanitaire ne porte pas forcément atteinte aux libertés fondamentales mais sert plutôt la solidarité face au danger collectif  de la maladie. La conception des libertés frôle parfois un certain concept d’anarchie en France. Papier du Figaro:

C’est donc la fin d’un organisme qui aura joué un rôle décisif tout le long de la crise sanitaire, et il n’est pas inutile d’en tirer un premier bilan.

Peuplé de gens brillants et de nos meilleurs scientifiques, le Conseil scientifique aura été, malgré tous les talents qui le composent, l’un des principaux artisans de la débâcle démocratique de la crise sanitaire. Et s’il y a une leçon que l’on peut tirer de ce fiasco, c’est que la science ne doit jamais se substituer au politique et que la décision politique ne peut pas résulter de la simple expertise scientifique – au risque d’abîmer profondément notre démocratiLe Conseil scientifique a dirigé la France pendant presque deux ans. Les confinements, couvre feu, masques obligatoires et pass ont tous été recommandés par le Conseil scientifique avant d’être imposés par le pouvoir politique, qui a donc suivi aveuglément les avis de Jean-Francois Delfraissy et ses collègues. Les avis du Conseil scientifique fonctionnaient toujours ainsi: une analyse précise et rigoureuse de la situation sanitaire, puis une série de recommandations alternatives allant de la plus «légère» à la plus dure. Mais le Conseil scientifique ne se contentait pas d’exposer les mesures de précaution possibles: il exprimait également une préférence. Et systématiquement, il exprimait sa préférence pour la recommandation la plus dure et la plus liberticide. Et quasi systématiquement, le gouvernement suivait cette recommandation à la lettre – à l’exception de janvier 2021, quand Emmanuel Macron décide de ne pas reconfiner le pays contre l’avis du Conseil (mais il y a encore, à cette époque, un couvre-feu !).

Pour renforcer leur influence, certains membres du Conseil scientifique arpentaient les plateaux télé pour assurer le service après-vente de leurs recommandations. Et aux paroles anxiogènes s’est ajouté l’ethos de scientifiques et médecins qui se sont mis ) indiqué les règles qu’il fallait suivre dans sa vie familiale et sa vie privée, précisant de quelle manière il fallait voir ses amis, faire la fête, manger – et même… parler (l’Académie des sciences recommandant de ne pas parler dans les transports en commun…). La science s’est mise à régir nos vies et à décider, par son autorité indiscutable, de ce qu’il fallait faire et ne pas faire.

Ce Conseil scientifique était pourtant parfaitement légitime, et il fallait un organisme qui puisse éclairer le gouvernement du point de vue de la science. Il fallait un organisme pour avoir une lecture scientifique des chiffres de l’épidémie, pour comprendre la dynamique et les scenarii possibles de contamination, pour saisir la manière dont le vaccin fonctionne. Et si le Conseil s’en était tenu à ce type d’éclairages, alors il aurait été parfaitement dans son rôle. Nous avions besoin des médecins et scientifiques pour nous donner les clefs d’explication des contaminations, des variants, des gestes de protection et des vaccins. Et sur ce point-là, la parole des scientifiques a été précieuse.

Mais le problème est que les scientifiques se sont mis à faire de la politique. À recommander des mesures politiques aussi graves que le confinement ou le passe sanitaire. Or ces mesures ne peuvent être prises sur le fondement de considérations purement scientifiques ; elles mettent en jeu notre modèle démocratique, social, économique et revêtent des considérations éthiques gigantesques. Aucun scientifique n’est légitime pour déclarer qu’il faut confiner un pays tout entier. Seul le politique, après avoir pris en compte l’ensemble des enjeux et des problèmes, peut décider de mettre en place une telle mesure. Le pass consiste à interdire de vie sociale toute une partie de la population par le biais d’un QR code qui s’active et se réactive à mesure que l’on fait ses rappels de vaccin: comment une mesure aussi grave, qui pose des problèmes éthiques incommensurables, pourrait-elle être recommandée… par des médecins ?

Comment l’idée même de masque obligatoire dans la rue, qui met en cause la sociabilité du visage et donc la possibilité même de la vie en commun, peut-il résulter d’une simple recommandation scientifique ? Comment le scientifique pourrait-il recommander un couvre-feu, c’est-à-dire d’interdire de toute sortie un individu et de garantir cette interdiction par un dispositif policier répressif ? Et comment, enfin, laisser aux scientifiques le soin de dire s’il faut réintégrer ou non des soignants qui n’ont violé aucune clause de leur contrat de travail ? Rappelons que la politique «zéro covid» qui a été ouvertement prônée par plusieurs scientifiques de renom suppose de reconfiner l’ensemble de la population à la moindre recrudescence épidémique. C’est ni plus ni moins la politique qui a été menée la première année de la pandémie, et qui revient à s’affranchir totalement de l’État de droit et à défendre l’idée d’un état d’urgence sanitaire permanent. Et ce que certains scientifiques appelaient «mesures de freinage» étaient en réalité des mesures qui, dans une certaine mesure, portaient atteinte à l’Etat de droit.

Covid: Le gouvernement supprime le conseil scientifique trop gênant

Covid: Le gouvernement supprime le conseil scientifique trop gênant

Ce n’est un secret pour personne que le gouvernement apprécié de moins en moins les analyses et les déclarations du conseil scientifique concernant l’évolution de la situation sanitaire liée à la Covid. on reproche en particulier au conseil scientifique d’avoir fait des prévisions considérées comme trop alarmistes. Pourtant malheureusement, la pandémie est loin d’être terminée. On est encore sur une tendance de près de 100 000 contaminations par jour avec le risque d’une évolution de variants vers l’automne et la reprise de l’épidémie.

Après quasiment deux ans et demi d’activité, le Conseil scientifique doit être dissous à la fin du mois. La pandémie de Covid-19 n’est pas terminée mais la France sortira officiellement de l’état d’urgence sanitaire le 31 juillet, ce qui explique la disparition de ce comité.

Après le 31 juillet, un «comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires», qui ne sera pas exclusivement dédié au Covid-19, prendra le relais du Conseil scientifique. Le ministre de la Santé, François Braun, a jugé «indispensable» de créer «un comité pérenne, constitué de diverses disciplines scientifiques».Une sorte de comité fourre tout qui fera nettement baisser le niveau moyen de compétence scientifique. En outre la reprise en main d’un comité pour limiter son expression publique

Puisque «les risques évoluent», «non seulement infectieux mais aussi liés à la qualité de l’air, de l’eau et de la terre, à l’impact du changement climatique», ce nouvel organe sera chargé de considérer ensemble «la santé humaine, animale, végétale dans un environnement sain».Bref une sorte d’auberge espagnole

 Lors d’une conférence de presse virtuelle aux airs d’au revoir, Jean-François Delfraissy, président de l’instance, a décrit «un groupe très uni» qui a «partagé beaucoup de défaites mais aussi de succès» et entretenu «des relations parfois complexes avec le politique». Selon lui, le Conseil scientifique a, au cours de cette pandémie, «progressivement appris a avoir de l’humilité et à dire, à certains moments, qu’on ne savait pas»

Des partis politiques trop peu représentatifs en France pour envisager un pacte de gouvernement

Des partis politiques trop peu représentatifs en France pour envisager un pacte de gouvernement

 

Il y a une contradiction à vouloir, en France, un pacte de gouvernement similaire à celui de l’Allemagne, où les partis structurent la vie politique, « après avoir œuvré à dynamiter les partis français », estime l’historien et germaniste Jean-Pierre Gougeon dans une tribune au « Monde ».

 

À la différence de la France, les pactes de gouvernement sont possibles en Allemagne du fait de la puissance et de la représentativité des partis politiques. En France, la plupart des partis politiques sont essentiellement des sortes de groupes d’oppositions mais pas des partis de gouvernement. Des sortes de syndicats politiques pour contester et non pour gérer. Le problème ,c’est qu’une fois aux affaires ces partis sont contraints de faire à peu près le contraire de ce qu’ils avaient préconisé dans l’opposition  et se trouvent assez rapidement discrédités. Voir l’exemple du parti socialiste mais aussi des « Républicains ». Ce serait sans doute aussi le cas si les partis extrêmes venaient à  prendre le pouvoir NDLR

 

Tribune

 

la suite des élections législatives françaises, marquée par l’absence de majorité absolue pour le camp présidentiel, et à un moment où la nouvelle Assemblée nationale se met au travail, on peut s’étonner de voir apparaître dans le débat politique français la référence à un possible « modèle allemand » pour élargir la majorité. Cette idée est évoquée tantôt par ceux qui tentent de masquer une défaite en se montrant innovants et ouverts, tantôt par ceux qui essaient d’habiller un possible « contrat de gouvernement » ou « pacte de gouvernement ».

Cette évocation peut paraître bien singulière dans un contexte éloigné de la tradition et de la réalité allemandes. Si les coalitions constituent le mode de gouvernement en Allemagne, avec une exception notable lorsque le chancelier Konrad Adenauer put gouverner en 1957 seul avec son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), elles sont d’abord l’expression de la force des partis politiques et des groupes parlementaires qui en sont l’émanation. Elles se veulent l’expression d’une dynamique politique et non d’un quelconque pis-aller. Il y a une contradiction de fond à se réclamer soudainement du « modèle allemand » après avoir œuvré à dynamiter les partis politiques français.

En Allemagne, les partis et les groupes parlementaires structurent la vie politique. Les groupes parlementaires allemands ont un réel poids politique, financier et humain, en comparaison du statut très dégradé de leurs homologues français. En France, le président de groupe parlementaire « pèse » peu, alors qu’en Allemagne c’est une personnalité de premier plan, au même titre qu’un ministre important, voire plus. Quant aux partis politiques, en dépit des crises d’identité traversées par les uns et par les autres – les sociaux-démocrates après l’ère Gerhard Schröder [chancelier fédéral de 1998 à 2005] ou l’Union-chrétienne démocrate (CDU) dont certains membres déplorent le « recentrage » –, ils conservent un nombre d’adhérents enviable : 393 700 pour le Parti social-démocrate (SPD), 384 000 pour l’Union chrétienne-démocrate (CDU), 125 000 pour les Verts [chiffres de 2021].

Taux du livret : 2% ? c’est trop !

Taux du livret :  2% ? c’est trop !

La générosité du gouvernement est sans limite. Sans parler de celle du gouverneur de la Banque de France au service des lobbys pour ne pas augmenter les salaires et l’épargne.

Ainsi la Banque de France envisage-t-elle une hausse de 2 % pour le taux du livret A alors que dans le même temps on sait que l’inflation sur un an a  progressé officiellement d’environ 6 %. Résultat une perte de pouvoir d’achat de 4 %.De quoi réjouir le système bancaire et le gouvernement qui évidemment utilisent  cette épargne mal rémunérée. D’un certain point de vue les ménages sont doublement punis. D’une part parce que les revenus salariaux ne suivent pas l’inflation ensuite parce que l’éventuelle épargne est aussi pénalisée comme les salaires.

Le taux du livret A va doubler au 1er août prochain, pour passer de 1% à 2%, son plus haut niveau depuis dix ans. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. « C’est possible », a-t-il ainsi soufflé ce matin au micro de France Info, sachant que la décision finale revient à Bercy.

En faite la proposition de la banque de France vise surtout à influencer le gouvernement pour limiter la décision de relèvement du taux du livret A comme le demande le monde bancaire.

Par contre ,le taux du Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes  pourrait ainsi passer de 2,2% à 4,5%,. Le seul problème c’est que cette épargne est insignifiante car les intéressés n’ont pas les moyens de mettre de l’argent de côté !

Le danger d’une trop grande dépendance de l’Europe aux métaux stratégiques

Le danger d’une trop grande dépendance de l’Europe aux métaux stratégiques

 

 

Experts de l’industrie minière, Vincent Donnen, Alexandre Nominé et François Rousseau appellent, dans une tribune au « Monde », à prendre conscience de la dépendance de l’Europe aux « métaux stratégiques » indispensables à la transition énergétique.

 

L’Europe, dont l’activité minière en matériaux stratégiques est extraordinairement réduite au regard de son poids économique, n’intègre pas assez rapidement la transformation rapide et brutale du monde et de ses règles du jeu. En l’absence d’une réaction forte et rapide, sa stratégie économique pourrait être mise à mal par l’absence de souveraineté sur les nouvelles matières premières stratégiques (essentiellement des métaux comme le cobalt, nickel, néodyme, rhénium, etc.), au point d’essuyer des pénuries, de se mettre en situation de dépendance face à des puissances étrangères ou de n’avoir d’autre alternative que d’importer des produits finis.

La doctrine établie depuis des décennies en matière d’approvisionnements stratégiques est celle qui maximalise les indicateurs financiers. Les concepts de main invisible du marché, zéro stock, juste à temps, contrats à terme, se sont imposés comme un objectif dans un monde où mondialisation et libéralisme étaient synonymes de progrès. C’est une opinion toujours répandue.

L’Europe peut-elle encore s’appuyer sur ce théorème pour son développement et sa souveraineté ? Il est permis d’en douter. Car le monde doit réussir d’ici 30 ans un chantier titanesque, sans précédent dans l’histoire de l’Humanité, la transition énergétique.

Or les nouvelles énergies sont intermittentes et diluées dans l’espace : il faut stocker et mobiliser plus de matériaux pour produire et distribuer une même quantité d’énergie. Nous passons donc d’un monde intensif en hydrocarbures à un monde intensif en métaux. Les travaux scientifiques qui permettent de quantifier les implications de cette transition (comme ceux du directeur de recherche à l’Institut des sciences de la Terre de Grenoble, Olivier Vidal) font tourner la tête. Rien que d’ici 2050, il faudra extraire autant de métaux que nous l’avons fait depuis l’aube de l’Humanité. Et aucun modèle n’est soutenable jusqu’à la fin du siècle sans un taux de recyclage encore jamais atteint.

Nous avons connu un monde stable, globalisé, prédictible, dominé par le gendarme américain, un état qui a pu sembler intangible. Nous sommes entrés dans un monde multipolaire, instable, fragmenté (notamment par la rivalité sino-américaine) : les approvisionnements ne sont plus acquis, ni de façon permanente, ni indépendamment des frontières.

L’optimisation qui a jusqu’alors prévalu était une optimisation de la performance, un renoncement au coût de la résilience. Les chaînes d’approvisionnement n’étant plus garanties – comme on a pu le constater avec les semi-conducteurs et comme on peut s’y attendre pour les matières premières agricoles – l’optimum doit désormais inclure la résilience de notre économie.

Santé- crise aux urgences: des mesures trop partielles

Santé- crise aux urgences: des mesures trop partielles

Brigitte Bourguignon, la ministre de la Santé, a dévoilé mercredi 8 juin une série de  »premières mesures » dont surtout le doublement de la rémunération des heures supplémentaires pour tenter de calmer la crise aux urgences, sans attendre le résultat de la « mission flash » commandée par Emmanuel Macron. Des annonces qui n’ont pas tardé à faire réagir les professionnels de santé et les syndicats sur France Info.

« C’est une bonne mesure parce qu’on fait beaucoup d’efforts et c’est bien de rémunérer ces efforts »s’est félicité Rémi Salomon, le président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Mais le néphrologue pédiatre réclame également la revalorisation des gardes et des astreintes. Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), a aussi salué « une bonne nouvelle », même s’il faudrait aussi « revoir les ratios de patients par infirmières pour redonner envie à ceux qui ont arrêté d’exercer de revenir à l’hôpital ».

La mesure salariale ne convainc pas franchement François Salachas, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et membre du Collectif inter-hôpitaux :  »Est-ce qu’il y a le personnel actuellement aux urgences pour assurer ces heures supplémentaires ? Est-ce que ces personnels vont décider de ne pas prendre de vacances alors qu’ils sont déjà exténués par des gardes qui sont extrêmement répétées ? » interroge-t-il.

 

Face au manque de main d’œuvre, la ministre de la Santé veut également faire revenir certains personnels de santé retraités. Pour cela, Brigitte Bourguignon a promis de faciliter le cumul emploi-retraite, un dispositif qui permet à des soignants retraités de reprendre une activité professionnelle et de cumuler ces revenus avec leurs pensions. Le gouvernement envisage ainsi d’augmenter les plafonds de revenus et d’ouvrir de nouveaux droits à la retraite, selon les trois syndicats représentatifs des médecins libéraux. Ces mesures avaient déjà été mises en place pendant la crise du Covid-19.

De son côté, le Syndicat national des professionnels infirmiers reste perplexe. « Il y a eu un gros problème pendant la période Covid avec le cumul emploi-retraite, avec des infirmiers retraités venus en renfort et après la caisse de retraite leur exigeait de rembourser le salaire qu’ils avaient perçu, ce qui était totalement inadmissible », s’inquiète leur porte-parole Thierry Amouroux.

En plus des mesures déjà éprouvées au moment de la crise du Covid-19, la ministre de la Santé a annoncé la mise en place d’un « dispositif exceptionnel ». Celui-ci doit permettre que « les élèves infirmiers et aides-soignants ayant achevé leur formation initiale en juin et juillet [puissent] commencer à exercer immédiatement, sans attendre la remise officielle de leur diplôme ».

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Le danger d’une remontée trop brusque des taux

Le danger d’une remontée trop brusque des taux 

 

Le financier Daniel J. Arbess s’inquiète, dans une chronique au « Monde », d’une trop vive remontée des taux aux Etats-Unis au moment où la croissance s’effondre.

 

Les banques centrales sont vivement critiquées pour s’être laissé aller et être « en retard » sur l’inflation. Mais ce n’est pas le cas. Les politiques publiques et la géopolitique ont empêché les banquiers centraux de normaliser leur politique monétaire avant que l’inflation ne fonde sur eux. Les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement chinoises et russes ont heurté de plein fouet la demande artificielle créée par les chèques que le département du Trésor a envoyés aux Américains.

La marge de manœuvre pour un resserrement monétaire qui n’entraînerait pas l’économie dans la récession est très faible, d’autant que les modestes restrictions financières opérées lui font déjà perdre de la vitesse. Dans un environnement économique de long terme caractérisé par la dette (en hausse), la démographie (vieillissante) et la disruption technologique (qui déplace le travail et la demande), une désinflation persistante est plus dangereuse qu’une inflation épisodique.

 

Rétrospectivement, il est évident que les banques centrales ont été contraintes par les directions politiques de retarder leurs mesures de normalisation quand l’économie était encore forte, en 2018. Lorsque la pandémie a frappé, l’administration Trump et le Congrès, pris de panique, ont ordonné au Trésor d’emprunter des milliers de milliards de dollars pour financer les versements directs aux ménages. En 2021, l’administration Biden a réitéré le dispositif. Ces nouvelles émissions de titres ont été achetées par la Réserve fédérale (Fed), dont le bilan est passé au cours des deux dernières années de 4 000 à 9 000 milliards de dollars (neuf fois le niveau de la mi-2008). Les conséquences étaient prévisibles. Comme l’affirmait Milton Friedman, plus d’argent en quête d’une production inchangée de biens et de services, cela signifie des prix plus élevés.

Normalement, la Fed pourrait augmenter ses taux pour ralentir l’excès de la demande le temps nécessaire pour rattraper le retard de l’offre. Mais, cette fois, la coïncidence de la géopolitique et de la dynamique de reprise post-pandémie a produit non seulement une brusque hausse de la demande, mais un retard de l’offre.

Heureusement, comme les consommateurs ont dépensé leurs chèques de relance, les dernières données disponibles suggèrent que l’inflation atteint son maximum. Et elle devrait baisser à mesure que les entreprises rétablissent les chaînes d’approvisionnement.

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