Valls : des annonces trop lointaines
Certaines des annonces de Valls sont intéressantes comme l’allègement de la fiscalité sur le travail ou la réforme administrative, d’autres trop floues sur la réduction des impôts concernant les ménages, d’autres illusoires comme la baisse de l’euro ou le changement de politique européenne. Finalement un discours un peu étriqué sans doute contraint par la politique de Hollande. Un discours manquant auusi de puissance et d’éloquence. De toute évidence Valls était crispé et prisonnier de son papier. On doit surtout lui reprocher les échéances trop lointaines : entre 2015 et 2021. Face à une situation d’urgence, il fallait des mesures d’urgence. Les principales mesures :
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> La baisse des cotisations patronales
Manuel Valls a dévoilé les détails du pacte de responsabilité, avec des allègements du coût du travail qui atteindront « 30 milliards d’euros d’ici à 2016″.
Il annoncé une exonération totale des cotisations URSSAF pour les salaires au niveau du SMIC, ce à partir du 1er janvier. Mais ne souhaitant pas « opposer emploi qualifié et peu qualifié », Manuel Valls a indiqué que les allègements concerneront les rémunérations allant jusqu’à 3 SMIC ce qui représentera un total de 4,5 milliards d’euros.
En outre, ce dispositif concernera aussi les travailleurs indépendants qui verront leurs cotisations familles réduites de plus de trois points, ce qui représentera un allégement d’1 milliard d’euros.
> Des gestes pour les familles
Manuel Valls a annoncé plusieurs « gestes » envers les ménages. Tout d’abord, les salariés aux revenus modestes paieront moins de cotisations familiales au 1er janvier 2015.
Selon Manuel Valls, cette mesure permettra de « procurer 500 euros de salaire net supplémentaire par mois », dixit le Premier ministre. « C’est la moitié d’un treizième mois », a-t-il fait valoir. Ce « gain sera dégressif entre le SMIC et 1,3 SMIC ».
De plus il a annoncé des mesures pour les ménages modestes qui représenteront 5 milliards d’euros d’ici 2017.
> Une fiscalité des entreprises révisée
Les entreprises ne sont pas oubliées, Manuel Valls ayant loué leurs valeurs à plusieurs reprises durant son discours. La cotisation sociale de solidarité des sociétés, qui concernent les entreprises avec un chiffre d’affaires de plus de 750.000 euros, sera supprimée « par pallier » en trois ans.
En outre, la surtaxe de l’IS sera supprimée en 2016, et surtout, et, véritable annonce de Manuel Valls, le taux d’impôt sur les sociétés sera abaissé de 33% (hors surtaxe) à 28% d’ici à 2020 avec « une première étape 2017″.
> Les 50 milliards d’euros d’économies confirmés
Manuel Valls a confirmé un chiffre de 50 milliards d’euros d’économies qui seront dégagés d’ici à 2017, qui seront réparties de la façon suivante: 10 milliards d’euros pour la Sécu, 10 milliards d’euros pour les collectivités locales, et, enfin, 19 milliards d’euros pour l’Etat. Les 11 milliards d’euros restants se feront via « une plus grande justice » a-t-il affirmé, sans donner davantage d’indications.
Il a concédé que les 3% de déficit public seront « difficiles à atteindre en 2015″ et a évoqué la nécessité de trouver « l »équilibre entre croissance et redressement des comptes ».
> Une grande réforme territoriale
Manuel Valls a voulu en finir avec le « mille-feuille territorial », annonçant la suppression de la moitié des régions avec « une loi au 1er janvier 2017″, la suppression des conseils généraux 2021, une nouvelle carte de l’intercommunalité en 2018.
Enfin, il a annoncé « la suppression de la clause générale de compétences », qui permet à chaque collectivité d’intervenir dans tous les domaines du moment qu’elles le financent.
> 50 mesures de simplification pour le logement
Manuel Valls a enfin annoncé « 50 mesures de simplification pour favoriser la construction de logements ». « La relance du logement pour tous doit être une priorité », a-t-il affirmé.
> Des critiques de la BCE et de l’euro fort
Durant son intervention, Manuel Valls, a égratigné la Banque centrale européenne (BCE) soulignant qu’elle « mène une politique monétaire moins expansionniste que ses consœurs américaines, anglaise ou japonaise », alors que « c’est dans la zone euro que la reprise économique est la moins vigoureuse ». Il a, au passage, critiqué le niveau de l’euro « qui est aujourd’hui 10% plus cher qu’à l’été 2012, ce qui évidemment pèse sur nos exportations ». Il a affirmé que les efforts de l’exécutif « ne doivent pas être balayés » par l’euro fort. Enfin, il a également adressé un message à Bruxelles en affirmant que « ce qui est essentiel c’est de remettre l’Union européenne sur le chemin de la croissance », sinon les efforts de réductions des déficits « seront vains ».