FMI : pas d’inversion du chômage et trop dimpôts
Derrière le langage très diplomatique du FMI, il y a clairement une condamnation d la politique économiues et financière de la France : trop dimpôts, trop vite, pas assez d’économie, pas de croissance et surtout progression du chômage jusqu’en 2014…au moins. Une condamnation aussi de la politique européenne, ce qui n’est pas nouveau de la part du FMI qui a juste titre souhaite un meilleur équilibre entre rigueur et soutien à l’activité. La France doit poursuivre ses efforts selon le Fonds monétaire international. Dans un contexte d’affaiblissement des conditions économiques en Europe, de consolidation budgétaire significative et d’incertitudes en politique intérieure, l’économie française a flirté avec l’équilibre en 2012, mais devrait rebondir progressivement au cours du deuxième semestre. Les conditions de crédit demeurent favorables, et la demande privée n’est pas grevée par des problèmes d’endettement. Dans l’ensemble, l’économie devrait se contracter de 0,2% en 2013 avant de croître de 0,8% en 2014, estime l’Institution. Le potentiel de croissance de l’économie, au-delà de sa reprise cyclique, est entravé par les rigidités structurelles des marchés du travail et des produits, qui ont, au fil du temps, contribué à une perte progressive de compétitivité et à de moindres performances à l’exportation. Celles-ci ont été accompagnées de baisses importantes de la production manufacturière et de l’emploi, et d’une baisse des profits par rapport au revenu national. Les réformes structurelles pour remédier à ces contraintes sont saluées, notamment la baisse des charges sur le travail et la transformation du marché vers plus de « flexicurité ».Le rythme de l’assainissement budgétaire a encore accéléré en 2013, avec un ajustement structurel équivalent à 1,8% du PIB, qui vient s’ajouter à un ajustement de 2,2 % du PIB au cours des deux années précédentes. Selon les projections du FMI, le déficit budgétaire diminuera de 4,8% en 2012 à 3,9% du PIB cette année. L’essentiel de l’ajustement à ce jour (environ 90%) a été réalisé grâce à des mesures fiscales, alors que le FMI avait suggéré une répartition plus équilibrée de l’effort. En vertu du nouveau cadre budgétaire gouvernemental, les autorités ont annoncé qu’elles contrôleront les objectifs budgétaires en termes de déficit structurel, augmentant ainsi la stabilité et réduisant la procyclicité de la politique budgétaire. Le programme de stabilité d’avril 2013 vise un assouplissement du rythme de l’ajustement à partir de 2014 et un rééquilibrage des efforts d’ajustement vers les mesures de dépenses. Les risques pour la stabilité financière ont considérablement diminué, car les banques ont atteint leurs objectifs de désendettement et ont renforcé leur capital et réserves de liquidité. Toutefois, la rentabilité bancaire demeure faible. Le système financier français a encore besoin de s’adapter pleinement aux nouvelles réglementations internationales sur la liquidité bancaire, souligne l’organisme. Au final, l’amélioration récente des indicateurs économiques soutiennent les prévisions du FMI, à savoir une reprise progressive au cours de la seconde moitié de l’année. Compte tenu des risques restants, y compris les perspectives incertaines de la zone euro, les administrateurs de l’Institution soulignent l’importance de la poursuite des réformes structurelles pour soutenir la reprise de la demande privée et renforcer la compétitivité, tout en maintenant les efforts visant à assurer la viabilité budgétaire et préserver la stabilité financière. Le FMI salue également les progrès importants déjà accomplis en vue de la consolidation des finances publiques. À l’avenir, la France devrait ralentir son rythme d’ajustement pour soutenir une reprise hésitante. D’autres administrateurs conseillent aux autorités de persévérer dans les plans d’assainissement en cours, notant qu’ils ont déjà permis une mise en place des stabilisateurs automatiques. Alors que des administrateurs ont salué le ciblage d’un déficit structurel, un certain nombre d’entre eux ont noté que les objectifs nominaux ne doivent pas être négligés. Avec les taux d’imposition déjà à un niveau très élevé, les administrateurs soulignent qu’un rééquilibrage de l’ajustement budgétaire vers une maîtrise des dépenses est indispensable, notamment dans les domaines de la sécurité sociale et des dépenses locales où il y a de la place pour une meilleure efficacité. Dans les conclusions de sa revue annuelle de l’économie française, le FMI prévoit enfin que le taux de chômage culminera à 11,6% de la population active en 2014, après 11,2% en 2013, alors que le gouvernement s’est engagé à en