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Une tribune commune de trois ministres une fermeté migratoire à Mayotte)

 

Une tribune commune de Bruno Retailleau, Manuel Valls, et Gerard Darmanin pour préciser les conditions de reconstruction de Mayotte.
« Pour reconstruire durablement le territoire français meurtri par le cyclone Chido, il est nécessaire de joindre à la mobilisation des pouvoirs publics une lutte efficace contre l’immigration clandestine et une augmentation significative des moyens d’action, avancent les ministres de l’Intérieur, des Outre-mer et des Armées.

À Mayotte, ce territoire français meurtri par le cyclone Chido, nos trois ministères, de l’Intérieur, des Outre-mer et des Armées, comme tous les autres, sont entièrement mobilisés pour venir en aide aux populations éprouvées. Militaires, policiers, personnels de la sécurité civile ou de l’administration préfectorale : tous ont immédiatement été engagés pour répondre à l’urgence humanitaire. Mais tous, aussi, ont constaté cette terrible réalité, qu’il nous faut regarder en face : dans cette tragédie, les désordres migratoires ont tout aggravé. Car les « bangas », ces bidonvilles de tôles où s’est concentrée l’immigration clandestine, ont été littéralement soufflés par le cyclone.  »

Allocations chômage–Dans La Tribune Dimanche, Attal explique la réforme .

Allocations chômage–Dans La Tribune Dimanche, Attal explique la réforme .  

 Vous vous êtes engagé à durcir les modalités d’accès à l’assurance chômage. Qu’avez-vous décidé ?

GABRIEL ATTAL - Je suis attaché à notre système d’assurance chômage, pilier d’un modèle social que nous voulons préserver. Le cœur du financement de ce modèle social, c’est le travail. Notre action est d’aller vers le plein-emploi. Nos réformes ont permis de créer 2,5 millions d’emplois, notre taux de chômage est au plus bas depuis quarante ans… Nous avons montré que nous n’étions pas condamnés au chômage de masse. Mais si nous ne réformons pas l’assurance chômage aujourd’hui, nous risquons de caler sur la route du plein-emploi. Cette réforme, c’est donc le carburant qui nous permettra de créer toujours plus de travail dans notre pays. C’est aussi un renouvellement de notre pacte social : oui, la solidarité aide ceux qui en ont besoin en cas de coup dur. De plus, le financement de notre protection sociale ne doit pas uniquement reposer sur l’effort de classes moyennes. Les Français nous demandent de valoriser encore plus le travail : c’est ce que nous faisons. Très concrètement, nous allons changer les conditions pour avoir droit au chômage. Jusqu’ici, il fallait avoir travaillé six mois sur les vingt-quatre derniers mois pour percevoir une indemnisation. À l’avenir, il faudra avoir travaillé huit mois sur les vingt derniers. Nous prolongeons la réforme engagée en 2019, dont les études montrent qu’elle produit ses effets. Par ailleurs, nous conservons un régime plus généreux que nos voisins, en nous rapprochant du système allemand, où il faut avoir travaillé douze mois sur trente. Au Portugal et au Royaume-Uni, c’est douze mois sur vingt-quatre, et seize mois sur trente-trois en Belgique.

 

Une récente étude de l’Unedic montre que réduire la durée affiliation va affecter en priorité les plus jeunes et les CDD… donc les plus précaires.

La plus grande arme contre la précarité, c’est le travail. Or, une étude de la Dares montre que renforcer les conditions d’affiliation a un impact sur le retour à l’emploi. Nous l’avons fait dans la réforme de 2019. Nous étions passés de quatre mois sur vingt-huit à six mois sur vingt-quatre : cela a marché et accéléré le retour à l’emploi. Par ailleurs, cette réforme est prise dans un contexte où il y a des créations d’emplois – près de 50 000 encore au premier trimestre – et où beaucoup d’entreprises ne parviennent pas à recruter.

Mais ces changements vont de facto réduire la durée d’indemnisation…

Oui, comme nous réduisons la période de référence d’affiliation, il y aura un impact sur la durée d’indemnisation. J’assume de dire que, dans les conditions actuelles, cette durée d’indemnisation passera donc de dix- huit mois à quinze mois. Dans le même temps, nous renforçons massivement l’accompagnement avec France Travail.

Les partenaires sociaux vous accusent de démagogie…

Nous leur avons laissé huit mois pour négocier sur l’emploi des seniors. Ils ne sont pas parvenus à un accord. La ministre du Travail, Catherine Vautrin, les a rencontrés la semaine dernière pour échanger sur les paramètres. C’est en responsabilité que nous prenons ces décisions. Cette réforme de l’assurance chômage entrera en vigueur à l’automne. J’ai parlé d’« automne du travail ». Nous allons prendre un décret, le 1er juillet, pour qu’elle puisse entrer en vigueur le 1er décembre.

Cette réforme, c’est donc le carburant qui nous permettra de créer toujours plus de travail dans notre pays

 

Et concernant les seniors ?

Le taux d’emploi des seniors continue de progresser grâce aux réformes que nous avons engagées. Des propositions de suppression de la filière seniors ont été faites par certains. Mais je refuse que cette filière seniors soit supprimée, car il est important de maintenir une protection et des règles spécifiques. Dans la discussion des partenaires sociaux, un consensus semblait s’être établi autour de l’application mécanique de la réforme des retraites, ce qui signifie le relèvement de deux ans, de 55 à 57 ans, de la filière. Je reprends cette mesure dans notre réforme. Mais ce n’est pas tout. À partir d’un certain âge, quand on perd son emploi, on est souvent condamné au chômage. Je veux débloquer les recrutements pour les seniors en créant un bonus emploi senior pour mieux accompagner la reprise d’emploi : un senior au chômage qui reprendra un emploi moins bien rémunéré que son emploi précédent pourra cumuler son nouveau salaire avec son allocation chômage pour atteindre le même salaire qu’il avait avant de tomber au chômage. Par exemple, prenons un demandeur de 57 ans qui était payé 3 000 euros brut et qui est indemnisé 1600 euros mensuels par France Travail. Demain, si on lui propose un emploi à 2 000 euros brut – donc 1 000 euros de moins que son ancienne rémunération -, il pourra cumuler ce nouvel emploi à 2 000 euros avec 1 000 euros versés par l’Assurance chômage. Et il retrouvera ainsi sa rémunération initiale pendant un an.

N’est-ce pas inciter les patrons à payer moins les seniors ?

Non, c’est pour cela qu’il y a un plafonnement. L’idée est de permettre de montrer aux entreprises qu’elles ont tout intérêt à recruter des seniors. Mais j’estime que nous pouvons aller plus loin pour l’emploi des seniors. C’est pourquoi je souhaite que de nouvelles mesures soient prises dans l’acte 2 de la réforme du travail. Je pense par exemple à la création de l’« index seniors », prévu par la réforme des retraites et censuré par le Conseil constitutionnel. Je souhaite aussi que la proposition des partenaires sociaux de créer un CDI senior soit étudiée. Catherine Vautrin lancera des négociations après l’été pour un texte de loi d’ici à la fin de l’année.

 

Quels sont vos objectifs d’un point de vue budgétaire ?

Ce n’est pas une réforme d’économie, mais de prospérité et d’activité. Preuve en est : la précédente réforme, en 2019, nous l’avions faite quand le déficit était à 3%. Le gain se mesurera par un nombre plus important de Français qui travailleront. Et donc plus de financements pour notre système.

Allez-vous généraliser le bonus-malus ?

Tout le monde doit partager l’effort. Il faut continuer à lutter contre la précarité des contrats courts et améliorer la qualité de l’emploi. Je suis attaché au bonus-malus, mis en place en 2021, et dont les études montrent qu’il responsabilise les entreprises. Ce système permet de baisser les cotisations des entreprises qui signent des contrats de plus longue durée. Aujourd’hui, 7 secteurs sont concernés et je souhaite examiner l’opportunité de l’étendre en fonction de l’évaluation à conduire. Comment ? Je charge Catherine Vautrin de mener une concertation pour identifier les secteurs qui auront vocation à entrer dans ce système et à quel rythme.

Je veux débloquer les recrutements pour les seniors, en créant un bonus emploi senior

 

Le chômage remonte légèrement. Conservez-vous le principe de contracyclicité ?

Quand l’économie va mieux, les règles doivent inciter davantage à la reprise d’emploi. Au contraire, quand le contexte est moins favorable, il faut accompagner sur une plus longue durée les demandeurs d’emploi. Pour préparer le rebond économique de 2025 que nous annoncent les prévisionnistes, je souhaite que les règles soient encore plus incitatives quand la croissance repartira davantage et que le taux de chômage diminuera.

Chômage : réduction de la durée d’indemnisation ( Attal)

Dans La Tribune Dimanche, Attal explique la réforme .  

 Vous vous êtes engagé à durcir les modalités d’accès à l’assurance chômage. Qu’avez-vous décidé ?

GABRIEL ATTAL - Je suis attaché à notre système d’assurance chômage, pilier d’un modèle social que nous voulons préserver. Le cœur du financement de ce modèle social, c’est le travail. Notre action est d’aller vers le plein-emploi. Nos réformes ont permis de créer 2,5 millions d’emplois, notre taux de chômage est au plus bas depuis quarante ans… Nous avons montré que nous n’étions pas condamnés au chômage de masse. Mais si nous ne réformons pas l’assurance chômage aujourd’hui, nous risquons de caler sur la route du plein-emploi. Cette réforme, c’est donc le carburant qui nous permettra de créer toujours plus de travail dans notre pays. C’est aussi un renouvellement de notre pacte social : oui, la solidarité aide ceux qui en ont besoin en cas de coup dur. De plus, le financement de notre protection sociale ne doit pas uniquement reposer sur l’effort de classes moyennes. Les Français nous demandent de valoriser encore plus le travail : c’est ce que nous faisons. Très concrètement, nous allons changer les conditions pour avoir droit au chômage. Jusqu’ici, il fallait avoir travaillé six mois sur les vingt-quatre derniers mois pour percevoir une indemnisation. À l’avenir, il faudra avoir travaillé huit mois sur les vingt derniers. Nous prolongeons la réforme engagée en 2019, dont les études montrent qu’elle produit ses effets. Par ailleurs, nous conservons un régime plus généreux que nos voisins, en nous rapprochant du système allemand, où il faut avoir travaillé douze mois sur trente. Au Portugal et au Royaume-Uni, c’est douze mois sur vingt-quatre, et seize mois sur trente-trois en Belgique.

 

Une récente étude de l’Unedic montre que réduire la durée affiliation va affecter en priorité les plus jeunes et les CDD… donc les plus précaires.

La plus grande arme contre la précarité, c’est le travail. Or, une étude de la Dares montre que renforcer les conditions d’affiliation a un impact sur le retour à l’emploi. Nous l’avons fait dans la réforme de 2019. Nous étions passés de quatre mois sur vingt-huit à six mois sur vingt-quatre : cela a marché et accéléré le retour à l’emploi. Par ailleurs, cette réforme est prise dans un contexte où il y a des créations d’emplois – près de 50 000 encore au premier trimestre – et où beaucoup d’entreprises ne parviennent pas à recruter.

Mais ces changements vont de facto réduire la durée d’indemnisation…

Oui, comme nous réduisons la période de référence d’affiliation, il y aura un impact sur la durée d’indemnisation. J’assume de dire que, dans les conditions actuelles, cette durée d’indemnisation passera donc de dix- huit mois à quinze mois. Dans le même temps, nous renforçons massivement l’accompagnement avec France Travail.

Les partenaires sociaux vous accusent de démagogie…

Nous leur avons laissé huit mois pour négocier sur l’emploi des seniors. Ils ne sont pas parvenus à un accord. La ministre du Travail, Catherine Vautrin, les a rencontrés la semaine dernière pour échanger sur les paramètres. C’est en responsabilité que nous prenons ces décisions. Cette réforme de l’assurance chômage entrera en vigueur à l’automne. J’ai parlé d’« automne du travail ». Nous allons prendre un décret, le 1er juillet, pour qu’elle puisse entrer en vigueur le 1er décembre.

Cette réforme, c’est donc le carburant qui nous permettra de créer toujours plus de travail dans notre pays

 

Et concernant les seniors ?

Le taux d’emploi des seniors continue de progresser grâce aux réformes que nous avons engagées. Des propositions de suppression de la filière seniors ont été faites par certains. Mais je refuse que cette filière seniors soit supprimée, car il est important de maintenir une protection et des règles spécifiques. Dans la discussion des partenaires sociaux, un consensus semblait s’être établi autour de l’application mécanique de la réforme des retraites, ce qui signifie le relèvement de deux ans, de 55 à 57 ans, de la filière. Je reprends cette mesure dans notre réforme. Mais ce n’est pas tout. À partir d’un certain âge, quand on perd son emploi, on est souvent condamné au chômage. Je veux débloquer les recrutements pour les seniors en créant un bonus emploi senior pour mieux accompagner la reprise d’emploi : un senior au chômage qui reprendra un emploi moins bien rémunéré que son emploi précédent pourra cumuler son nouveau salaire avec son allocation chômage pour atteindre le même salaire qu’il avait avant de tomber au chômage. Par exemple, prenons un demandeur de 57 ans qui était payé 3 000 euros brut et qui est indemnisé 1600 euros mensuels par France Travail. Demain, si on lui propose un emploi à 2 000 euros brut – donc 1 000 euros de moins que son ancienne rémunération -, il pourra cumuler ce nouvel emploi à 2 000 euros avec 1 000 euros versés par l’Assurance chômage. Et il retrouvera ainsi sa rémunération initiale pendant un an.

N’est-ce pas inciter les patrons à payer moins les seniors ?

Non, c’est pour cela qu’il y a un plafonnement. L’idée est de permettre de montrer aux entreprises qu’elles ont tout intérêt à recruter des seniors. Mais j’estime que nous pouvons aller plus loin pour l’emploi des seniors. C’est pourquoi je souhaite que de nouvelles mesures soient prises dans l’acte 2 de la réforme du travail. Je pense par exemple à la création de l’« index seniors », prévu par la réforme des retraites et censuré par le Conseil constitutionnel. Je souhaite aussi que la proposition des partenaires sociaux de créer un CDI senior soit étudiée. Catherine Vautrin lancera des négociations après l’été pour un texte de loi d’ici à la fin de l’année.

 

Quels sont vos objectifs d’un point de vue budgétaire ?

Ce n’est pas une réforme d’économie, mais de prospérité et d’activité. Preuve en est : la précédente réforme, en 2019, nous l’avions faite quand le déficit était à 3%. Le gain se mesurera par un nombre plus important de Français qui travailleront. Et donc plus de financements pour notre système.

Allez-vous généraliser le bonus-malus ?

Tout le monde doit partager l’effort. Il faut continuer à lutter contre la précarité des contrats courts et améliorer la qualité de l’emploi. Je suis attaché au bonus-malus, mis en place en 2021, et dont les études montrent qu’il responsabilise les entreprises. Ce système permet de baisser les cotisations des entreprises qui signent des contrats de plus longue durée. Aujourd’hui, 7 secteurs sont concernés et je souhaite examiner l’opportunité de l’étendre en fonction de l’évaluation à conduire. Comment ? Je charge Catherine Vautrin de mener une concertation pour identifier les secteurs qui auront vocation à entrer dans ce système et à quel rythme.

Je veux débloquer les recrutements pour les seniors, en créant un bonus emploi senior

 

Le chômage remonte légèrement. Conservez-vous le principe de contracyclicité ?

Quand l’économie va mieux, les règles doivent inciter davantage à la reprise d’emploi. Au contraire, quand le contexte est moins favorable, il faut accompagner sur une plus longue durée les demandeurs d’emploi. Pour préparer le rebond économique de 2025 que nous annoncent les prévisionnistes, je souhaite que les règles soient encore plus incitatives quand la croissance repartira davantage et que le taux de chômage diminuera.

«Pour une nouvelle gauche» – La tribune de Samir Lassoued et Baptiste Ménard

«Pour une nouvelle gauche» – La tribune de Samir Lassoued et Baptiste Ménard

« La gauche doit à nouveau être audible comme un Fabien Roussel, crédible comme un Bernard Cazeneuve, ancrée comme une Carole Dalga, indignée comme Yannick Jadot et républicaine comme un Guillaume Lacroix »

L’élection partielle de dimanche dernier en Ariège doit servir d’électrochoc. Les électeurs ont préféré une gauche radicale et modérée à l’outrance de La France insoumise. C’est un premier fait politique incontestable.

La construction de la Nupes est ainsi faite que le plafond de verre est atteint et que sans élargir son socle électoral, la gauche est condamnée à emprunter des impasses électorales, de telle sorte que la Nupes servira de marche pied au Rassemblement national. C’est ici un second fait politique. Nous devons bâtir une réponse politique à partir de ces réalités politiques.

Injures. Le message envoyé par les électeurs ariégeois résonne dans tout le pays. Les Français veulent l’alternance, mais pas n’importe laquelle, et à choisir aujourd’hui, ils semblent largement préférer la haine déguisée du RN à l’outrance injurieuse de LFI. En lisant ces mots, un torrent d’injures déferlera assurément, venu des partisans de cette gauche populiste à laquelle n’appartiennent ni les socialistes républicains, ni les radicaux de gauche, ni les écologistes, ni les communistes.

Les Français ont besoin d’apaisement. La gauche doit à nouveau être audible comme un Fabien Roussel, crédible comme un Bernard Cazeneuve, ancrée comme une Carole Dalga, indignée comme Yannick Jadot et républicaine comme un Guillaume Lacroix.

Le Parti socialiste est aujourd’hui un courant qui doit obtenir l’autorisation préalable de LFI pour faire entrer une voix dissonante dans son groupe parlementaire

La force de la gauche a toujours été dans l’affirmation pour chacun de son identité. La puissance du grand Parti socialiste a été de réunir en son sein tous les courants de la gauche. Pensez-y ! En 1981 pouvaient cohabiter dans le même parti politique des Européens convaincus comme Delors et Hollande, et des souverainistes déterminés comme Chevènement et Montebourg. Ce n’était pas un signe de faiblesse, c’était une condition de la force commune.

Fin de la Nupes.Le Parti socialiste est aujourd’hui un courant qui doit obtenir l’autorisation préalable de LFI pour faire entrer une voix dissonante dans son groupe parlementaire. Les « jours heureux » de la gauche sont possibles et nécessaires face à un gouvernement qui brutalise le corps social, bouscule les corps intermédiaires et réprime durement la voix de la rue.

La Nupes est morte. C’est un autre fait politique. Un nouveau souffle ne la réanimera pas. Sa réincarnation se trouve dans ses acteurs existants, respectueux les uns des autres, et convaincus qu’il ne suffit pas de convaincre son camp pour gagner et changer la vie des gens.

Bernard Cazeneuve a proposé un chemin. Dorénavant, il appartient à chacun, à gauche, de bâtir un espace commun vers la victoire ou alors terminer le sillon qui mène vers celle de Marine Le Pen. Nous avons choisi le chemin de la victoire.

Samir Lassoued est avocat
Baptiste Ménard est adjoint au maire de Mons-en-Barœul (Nord) et membre du bureau national du PS

Politique: le déclin des dictatures

Politique: le déclin des dictatures» – la tribune de Bernard Guetta

Ce n’est pas l’arbitraire qui démontrerait aujourd’hui sa supériorité sur l’Etat de droit. Non, c’est exactement l’inverse car ouvrons les yeux et voyons les faits. par Par Bernard Guetta, député européen Renew ( dans l’Opinion)

Là, maintenant, tout de suite, il est temps de sortir de cette absurdité que tout dément. Ce n’est pas la démocratie qui s’affaiblirait tandis que les régimes autoritaires s’affirmeraient. Ce n’est pas l’arbitraire qui démontrerait aujourd’hui sa supériorité sur l’Etat de droit. Non, c’est exactement l’inverse car ouvrons les yeux et voyons les faits.
L’Iran, d’abord. Voilà un pays où tout le pouvoir revient à un Guide suprême, un religieux appuyé par des Gardiens de la Révolution entre les mains desquels se concentre l’essentiel de la force armée et des richesses nationales. Les seuls candidats à la présidence et au Parlement pour lesquels les Iraniens puissent voter sont ceux qu’agrée la théocratie. Légitimée par la religion, la dictature iranienne est encore plus totale que la chinoise mais avec quel bilan ?

Pourquoi la République islamique aura du mal à mettre fin aux manifestations en Iran
Il n’y a désormais plus une région, une génération ou un milieu professionnel qui ne soit entré en révolte contre ce régime. L’Iran manifeste depuis un mois et ni les tirs à balles réelles, ni les tabassages à mort dans les commissariats, ni les arrestations massives, ni les viols entre deux camions de police – rien ne semble pouvoir arrêter la révolte de ce peuple. Suscité par l’assassinat d’une jeune fille dont la police avait jugé le voile insuffisamment pudique, ce mouvement d’indignation populaire devient une révolution car les Iraniens n’en peuvent plus d’être gouvernés par des incapables enracinés dans un passé révolu alors qu’ils vivent, eux, sur la toile, à l’heure de l’Occident et de la haute-technologie et que, dans la vie des couples, les femmes ont depuis longtemps imposé un taux de natalité semblable à ceux d’Europe.

La Chine a fait un si grand bond en arrière que son taux de croissance n’est désormais plus, et loin de là, le plus élevé d’Asie
Sous le voile, l’Iran est entré dans ce siècle. Sous le voile, ce pays dont le cinéma dit toute la modernité aspire à la liberté et quand bien même la violence de la répression parviendrait-elle à le faire provisoirement plier, le bilan des mollahs ne s’en limiterait pas moins à une faillite économique, morale et politique.
Pour la supériorité de la dictature, on fait mieux mais la Chine ?

L’ordre y règne, aussi allègrement impeccable que la mise des 2000 délégués au Congrès du parti, mais derrière cette façade, la réalité est tout autre. Comme les bolcheviks russes après leur Nouvelle politique économique des années 1920, M. Xi Jinping et ses obligés ont pris peur du développement du secteur privé et des bulles de diversité dont il était porteur. Ils ont inversé la vapeur, recentré la décision, réétatisé l’économie et éliminé tous leurs rivaux au nom de la lutte contre la corruption. La Chine a fait un si grand bond en arrière que son taux de croissance n’est désormais plus, et loin de là, le plus élevé d’Asie. La politique du « zéro Covid » et ses confinements de masse n’ont parallèlement rien arrangé alors que l’immense secteur immobilier menace faillite, que la population se réduit et que les bras vont commencer à manquer à l’industrie comme au paiement des retraites.

.Devant ses délégué, M. Xi proclame la supériorité de son modèle mais il pourrait vite se retrouver, lui aussi, en bien petite forme car, à l’heure des comptes, un autocrate est, par définition, tenu pour responsable de tout. Or c’est lui et lui seul qui a lié son régime à la plus chancelante des dictatures, celle de Moscou, celle qui a déstabilisé l’économie mondiale en portant la guerre en Ukraine et ainsi limité les échanges internationaux dont la Chine est si dépendante. C’est bien M. Xi qui avait proclamé « l’amitié sans limite » entre les dictatures chinoise et russe. C’est bien lui qui avait misé sur cette guerre car elle allait démontrer, croyait-il, la décadence de l’Occident mais, huit mois plus tard, c’est la faiblesse structurelle des dictatures qui s’avère car comment s’explique l’échec de l’agression russe ?

Comment le plus étendu des pays du monde échoue-t-il face à la résistance ukrainienne si ce n’est parce que Vladimir Poutine a été seul à décider, que plus personne n’osait lui faire la moindre objection, que sa réalité était celle qui s’imposait à tout son appareil et que les militaires eux-mêmes ne pouvaient lui dire les dangers de sa guerre ?
Il n’est pas encore temps d’entrevoir l’effondrement simultané des régimes iranien et russe et l’affaiblissement que la perte de ces deux alliés susciterait à Beijing. On n’y est pas déjà mais la force des dictatures ? La faiblesse des démocraties ? Ouvrons les yeux et constatons.

Coopération Allemagne Russie : mea culpa d’Olaf Scholz

Coopération Allemagne Russie : mea culpa d’Olaf Scholz

La nouvelle réalité créée par la guerre en Ukraine implique de rendre l’Allemagne plus sûre et plus résistante, l’Union européenne plus souveraine et l’ordre international plus viable, analyse, dans une tribune au « Monde », le chancelier allemand Qui en creux critiqueAngela Merkel.

 

Tribune d’Olaf Scholz

 

La politique commence par la contemplation de la réalité. Surtout quand celle-ci ne nous plaît pas. La réalité, c’est notamment le retour de l’impérialisme en Europe. Nombreux sont ceux qui espéraient que les liens économiques étroits et les interdépendances réciproques nous permettraient d’assurer simultanément notre stabilité et notre sécurité. Cet espoir, Vladimir Poutine l’a anéanti aux yeux de tous avec sa guerre contre l’Ukraine.

En outre, l’état de notre Bundeswehr [l’armée allemande] et des structures de défense civiles, mais également notre dépendance trop forte vis-à-vis de l’énergie russe indiquent que nous nous sommes laissé bercer par un faux sentiment de sécurité. La politique, l’économie et de larges pans de notre société n’étaient que trop disposés à tirer des conséquences importantes de la formule d’un ancien ministre allemand de la défense, formule selon laquelle l’Allemagne n’aurait plus que des amis autour d’elle.

C’était une erreur.

Après le tournant historique qu’a constitué l’attaque de Poutine, rien ne sera plus comme avant. De ce tournant résulte un mandat d’action. Nous devons rendre l’Allemagne plus sûre et plus résistante, l’Union européenne (UE) plus souveraine et l’ordre international plus viable.

La nouvelle réalité, ce sont aussi les 100 milliards d’euros dont nous sommes convenus comme fonds spécial pour la Bundeswehr, et qui marquent le revirement le plus important de la politique de sécurité de l’Allemagne. Nous fournissons à nos soldates et nos soldats le matériel et les capacités dont ils ont besoin pour pouvoir défendre vigoureusement, en cette ère nouvelle, notre pays et nos partenaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Nous apportons notre soutien à l’Ukraine, et ce tant qu’elle en aura besoin : soutien économique, humanitaire, financier et en matière de livraison d’armes. Parallèlement, nous veillons à ce que l’OTAN ne devienne pas une partie belligérante. Enfin, nous mettons fin à notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Nous avons déjà réduit nos importations de gaz russe de 55 % à 30 %.

Cela n’est pas chose facile, même pour un pays aussi prospère que le nôtre. Nombre de citoyennes et de citoyens souffrent déjà des répercussions de la guerre, en particulier des prix élevés de l’essence et des aliments. Beaucoup appréhendent leurs prochaines factures d’électricité, de fioul ou de gaz. Par conséquent, le gouvernement fédéral a débloqué des aides financières de plus de 30 milliards d’euros afin de soutenir les citoyennes et les citoyens.

Tribune des militaires : pédale douce du général Lecointre

Tribune des militaires : pédale douce du général Lecointre

Le chef d’état-major des armées, le général Lecointre semble mettre cette fois la pédale douce pour répondre à la seconde tribune des militaires attribuée à des actifs . Lors de la première tribune de généraux en retraite, le chef d’état-major avéré répondu de manière sèche et nette ; cette fois visiblement tout en rappelant les principes, il recherche un certain apaisement et la forme est nettement adoucie pour faire porter le chapeau aux politiques qui instrumentalisent le débat.

 

Il écrit dans sa lettre militaire «Au nom de la défense de convictions personnelles», certains, «peut-être par naïveté», ont contribué «à entraîner l’armée dans des débats politiques au sein desquels elle n’a ni légitimité ni vocation à intervenir», explique-t-il. «Face à cela, il me semble important de faire preuve de bon sens et surtout de lucidité, au moment où chacun d’entre nous perçoit nettement les tentatives d’instrumentalisation de l’institution militaire tout comme les entreprises de déstabilisation». Surtout de chefs d’État majeur des armées n’est pas plus l’éventualité de sanctions.

Florence Parly dénonce la nouvelle tribune militaire

Florence Parly dénonce la nouvelle tribune militaire

Une seconde tribune  des militaires est parue dans valeurs actuelles. Elle serait signée, par des militaires « d’active », c’est-à-dire en service, soumis à un strict devoir de réserve. L’objet est comme dans la première tribune de dénoncer le délitement de la France et l’inconsistance de la réponse politique actuelle.. Pour éviter les sanctions, les signataires ont choisi l’anonymat. La ministre des Armées Florence a dénoncé une « grossière machination politique ».

 

Nouvelle tribune de militaires

Nouvelle tribune de militaires

La nouvelle tribune des militaires parue dimanche soir dans valeurs actuelles

le texte

Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs les ministres, parlementaires, officiers généraux, en vos grades et qualités,

On ne chante plus le septième couplet de la Marseillaise, dit « couplet des enfants ». Il est pourtant riche d’enseignements. Laissons-lui le soin de nous les prodiguer :

« Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n’y seront plus. Nous y trouverons leur poussière, et la trace de leurs vertus. Bien moins jaloux de leur survivre que de partager leur cercueil, nous aurons le sublime orgueil de les venger ou de les suivre »

Nos aînés, ce sont des combattants qui ont mérité qu’on les respecte. Ce sont par exemple les vieux soldats dont vous avez piétiné l’honneur ces dernières semaines. Ce sont ces milliers de serviteurs de la France, signataires d’une tribune de simple bon sens, des soldats qui ont donné leurs plus belles années pour défendre notre liberté, obéissant à vos ordres, pour faire vos guerres ou mettre en œuvre vos restrictions budgétaires, que vous avez salis alors que le peuple de France les soutenait.
Ces gens qui ont lutté contre tous les ennemis de la France, vous les avez traités de factieux alors que leur seul tort est d’aimer leur pays et de pleurer sa visible déchéance.

Dans ces conditions, c’est à nous, qui sommes récemment entrés dans la carrière, d’entrer dans l’arène pour avoir simplement l’honneur d’y dire la vérité.

Nous sommes de ce que les journaux ont nommé « la génération du feu ». Hommes et femmes, militaires en activité, de toutes les armées et de tous les grades, de toutes les sensibilités, nous aimons notre pays. Ce sont nos seuls titres de gloire. Et si nous ne pouvons pas, réglementairement, nous exprimer à visage découvert, il nous est tout aussi impossible de nous taire.

Afghanistan, Mali, Centrafrique ou ailleurs, un certain nombre d’entre nous ont connu le feu ennemi. Certains y ont laissé des camarades. Ils ont offert leur peau pour détruire l’islamisme auquel vous faites des concessions sur notre sol.

Presque tous, nous avons connu l’opération Sentinelle. Nous y avons vu de nos yeux les banlieues abandonnées, les accommodements avec la délinquance. Nous avons subi les tentatives d’instrumentalisation de plusieurs communautés religieuses, pour qui la France ne signifie rien -rien qu’un objet de sarcasmes, de mépris voire de haine.

Nous avons défilé le 14 juillet. Et cette foule bienveillante et diverse, qui nous acclamait parce que nous en sommes l’émanation, on nous a demandé de nous en méfier pendant des mois, en nous interdisant de circuler en uniforme, en faisant de nous des victimes en puissance, sur un sol que nous sommes pourtant capables de défendre.

Oui, nos aînés ont raison sur le fond de leur texte, dans sa totalité. Nous voyons la violence dans nos villes et villages. Nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public. Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme.

Ce n’est peut-être pas à des militaires de dire cela, arguerez-vous. Bien au contraire : parce que nous sommes apolitiques dans nos appréciations de situation, c’est un constat professionnel que nous livrons. Car cette déchéance, nous l’avons vue dans bien des pays en crise. Elle précède l’effondrement. Elle annonce le chaos et la violence, et contrairement à ce que vous affirmez ici où là, ce chaos et cette violence ne viendront pas d’un « pronunciamento militaire » mais d’une insurrection civile.

Pour ergoter sur la forme de la tribune de nos aînés au lieu de reconnaître l’évidence de leurs constats, il faut être bien lâche. Pour invoquer un devoir de réserve mal interprété dans le but de faire taire des citoyens français, il faut être bien fourbe. Pour encourager les cadres dirigeants de l’armée à prendre position et à s’exposer, avant de les sanctionner rageusement dès qu’ils écrivent autre chose que des récits de batailles, il faut être bien pervers.

Lâcheté, fourberie, perversion : telle n’est pas notre vision de la hiérarchie.
L’armée est au contraire, par excellence, le lieu où l’on se parle vrai parce que l’on engage sa vie. C’est cette confiance en l’institution militaire que nous appelons de nos vœux.

Oui, si une guerre civile éclate, l’armée maintiendra l’ordre sur son propre sol, parce qu’on le lui demandera. C’est même la définition de la guerre civile. Personne ne peut vouloir une situation aussi terrible, nos aînés pas plus que nous, mais oui, de nouveau, la guerre civile couve en France et vous le savez parfaitement.

Le cri d’alarme de nos Anciens renvoie enfin à de plus lointains échos. Nos aînés, ce sont les résistants de 1940, que, bien souvent, des gens comme vous traitaient de factieux, et qui ont continué le combat pendant que les légalistes, transis de peur, misaient déjà sur les concessions avec le mal pour limiter les dégâts ; ce sont les poilus de 14, qui mouraient pour quelques mètres de terre, alors que vous abandonnez, sans réagir, des quartiers entiers de notre pays à la loi du plus fort; ce sont tous les morts, célèbres ou anonymes, tombés au front ou après une vie de service.

Tous nos aînés, ceux qui ont fait de notre pays ce qu’il est, qui ont dessiné son territoire, défendu sa culture, donné ou reçu des ordres dans sa langue, ont-ils combattu pour que vous laissiez la France devenir un Etat failli, qui remplace son impuissance régalienne de plus en plus patente par une tyrannie brutale contre ceux de ses serviteurs qui veulent encore l’avertir ?

Agissez, Mesdames et Messieurs. Il ne s’agit pas, cette fois,  d’émotion sur commande, de formules toutes faites ou de médiatisation. Il ne s’agit pas de prolonger vos mandats ou d’en conquérir d’autres. Il s’agit de la survie de notre pays, de votre pays.

 

 

Nouvelle tribune de militaires ?

Nouvelle tribune de militaires ?

 

Les militaires retraités n’ont guère apprécié les sanctions qui seront prises à leur encontre après leur tribune même si le procureur a décidé qu’il n’y avait pas lieu à poursuite pénale. Les militaires actifs forcément plus discrets n’ont guère goûté non plus la menace de sanctions et s’apprêterait à publier une nouvelle tribune dans le journal valeurs actuelles.

 

Une tribune qui serait anonyme «C’est une nouvelle tribune, cette fois-ci de militaires actifs, qui ont pensé à nous pour la publier parce qu’on avait publié» la tribune précédente, a indiqué Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire. Il s’agira de militaires qui souhaitent rester anonymes, a-t-il précisé.

 

Cependant, des conditions doivent encore être remplies pour que Valeurs Actuelles puisse publier le texte, a souligné le responsable de l’hebdomadaire. Geoffroy Lejeune attend d’abord de connaître la version définitive de la tribune, qui n’est pas encore arrêtée selon lui, et il cherche en outre un moyen de pouvoir «certifier» le nombre de signataires, tout en garantissant le respect de leur anonymat.

Pause

Tribune de militaires : aucune infraction pénale

Tribune de militaires : aucune infraction pénale

« Aucune infraction pénale ». Voici le constat du procureur de Paris, Rémi Heitz, au sujet de la tribune des généraux, publiée sur notre site Internet, qui s’inquiète du « délitement » de la France. Comme le relaie Le Figaro, mercredi 5 mai, le parquet de Paris a confirmé que le procureur a « classé sans suite le signalement effectué notamment par Jean-Luc Mélenchon, faute d’infraction caractérisée ». Le chef de La France Insoumise l’a lui-même annoncé en relayant un courrier sur son compte Facebook, mardi 4 mai.

 

D’après le procureur de la République, la tribune des généraux « ne recèle en effet pas de provocations à commettre des infractions pas plus qu’il ne contient d’appel à la haine, à la discrimination ou à la violence ». « Si l’appréciation d’une éventuelle qualification disciplinaire des propos concernés, au regard du Code de la défense, relève des autorités compétentes, il doit être constaté qu’aucune suite judiciaire ou pénale ne peut en l’état être réservée à ceux-ci », est-il aussi écrit.

 

Selon un sondage Harris Interactive/LCI r : 58 % des Français déclaraient soutenir les militaires signataires.

Campagne : pour un sauvetage des haies TRIBUNE

Campagne : pour un sauvetage des haies

 

 

La prochaine politique agricole commune, débattue à l’Assemblée nationale le 5 mai, est la dernière chance pour sauver ce qui reste du bocage, souligne, dans une tribune au « Monde », un collectif d’entreprises, de fondations et d’associations.

Tribune.

Soixante ans après avoir provoqué la disparition des trois quarts des haies en France, la politique agricole commune (PAC) [débattue à l’Assemblée nationale le 5 mai] a un devoir de réparation. Elle pourrait être aujourd’hui le levier dont le pays a besoin pour sauver ce qui reste de son patrimoine arboré, à condition que le gouvernement décide de faire appliquer des mesures d’envergure en faveur de la restauration et de la réimplantation des haies dans les exploitations agricoles françaises.

Sans les haies, nos campagnes se meurent. Les oiseaux disparaissent, les cours d’eau s’assèchent, les sols sont de moins en moins fertiles. Face au dérèglement climatique, les agriculteurs peinent à protéger cultures et animaux pour continuer de nous nourrir. Une des causes de cette désertification est désormais bien connue : chaque année, plus de 11 500 kilomètres de haies disparaissent encore des paysages, alors même qu’elles constituent l’une des réponses les plus immédiates et pertinentes pour faire face à la crise.

Reconnaissant l’enjeu national qu’elles représentent, la mesure Plantons des haies ! du plan de relance a l’objectif d’en planter 7 000 kilomètres d’ici à 2023. Avec ce signal donné par le gouvernement, et parce que nous sommes convaincus que les agriculteurs ne s’arrêteront pas là, nous pensons qu’il est temps de donner une nouvelle place à l’arbre dans la PAC pour doubler le linéaire de haies en France à l’horizon 2050.

Mais ce précieux héritage qui a survécu aux remembrements, les 750 000 kilomètres de haies anciennes, est lui-même menacé. Mal gérées, elles dépérissent et ne se renouvellent plus. Or, ce sont elles qui ont la capacité de remplir les fonctions écosystémiques dès maintenant, à condition qu’une gestion adaptée assure leur bon état écologique, alors que les nouvelles haies plantées, si elles préparent l’avenir, ne rempliront pleinement leur rôle que dans vingt à trente ans.

La PAC influencera les pratiques des agriculteurs français pour les dix prochaines années. Elle est le levier dont dispose l’Etat pour que l’arbre et la haie deviennent un atout alors qu’ils sont encore vécus comme une contrainte. Il faut inscrire durablement la reconnaissance des arbres dans l’activité agricole pour freiner leur disparition.

Pour la première fois, l’Union européenne (UE) a introduit dans la PAC le concept de « paiements pour services environnementaux », appelé « éco-régime », qui permet de rémunérer les agriculteurs à la hauteur de leurs efforts en faveur de l’environnement. C’est pourquoi le Fonds pour l’arbre soutient l’AFAC-Agroforesteries, qui propose un éco-régime « infrastructures agroécologiques » (dont arbres et haies font partie) .

Tribune de militaires : des sanctions

Tribune de militaires : des sanctions

18 militaires d’active pourraient passer en conseil militaire et subir des sanctions allant jusqu’à la mise en retraite. Par ailleurs des généraux qui peuvent être rappelés pourraient être radiés de la réserve et mise en retraite définitivement.

«Ces officiers généraux vont passer chacun devant un conseil supérieur militaire. Au terme de cette procédure, c’est le président de la République qui signe un décret de radiation», a précisé le général Lecointre, le chef d’état-major. «Je souhaite que leur mise à la retraite d’office soit décidée», a-t-il relevé en évoquant «une procédure exceptionnelle», lancée à la demande de la ministre des Armées.

Les 18 soldats d’active identifiés – dont quatre officiers – parmi les centaines de signataires recevront pour leur part «des sanctions disciplinaires militaires», a précisé le général François Lecointre, en évoquant des sanctions «plus fortes pour les plus gradés». «Je considère que plus les responsabilités sont élevées, plus l’obligation de neutralité et d’exemplarité est forte», a-t-il martelé. Florence Parly a demandé lundi des sanctions à l’encontre des signataires, jugeant leurs «actions inacceptables» et «irresponsables».

Tribune des militaires : un révélateur de l’exaspération ?

Tribune des militaires : un révélateur de l’exaspération ?

Le   politologue Jérôme Fourquet (IFOP), interrogé par l’Opinion, voit dans la démarche de cette mouvance d’extrême droite « un révélateur de l’exaspération d’une partie de l’armée ». Il rappelle que le vote en faveur du RN est deux fois plus important (40 %) chez les militaires, gendarmes et policiers que dans l’électorat global.

Le politologue Jérôme Fourquet est directeur du département Opinion de l’Ifop. Il est l’auteur d’un livre à succès, L’archipel français, dont une édition de poche vient de paraître aux éditions Points.

 

Interview

Quel regard portez-vous sur la lettre des généraux et les polémiques politiques qu’elle provoque ?

C’est sans doute révélateur d’un état de colère et d’exaspération d’une partie de l’armée et des forces de l’ordre d’active, compte tenu de l’insécurité galopante sur fond de menace terroriste. C’est également manifestement le signe d’un défaut de crédibilité de l’exécutif en la matière. Comme professionnels, les militaires sont bien sûr contraints à un devoir de réserve, mais la question est de savoir ce qu’ils pensent comme citoyens.

Mesurez-vous leur vote ?

C’est compliqué, mais nos sondages de 2017 montraient que les militaires et policiers avaient voté à environ 40 % pour Marine Le Pen au premier tour, soit quasiment le double de son score global (21,3 %). Il n’y a pas de raison que cela ait baissé depuis lors.

Le malaise est donc plus profond et plus général que la simple expression d’officiers à la retraite ?

Le péché originel d’Emmanuel Macron reste, selon moi, la démission du général de Villiers, dès juillet 2017, avec dans une bonne partie du milieu militaire, des réactions sur le thème : mais pour qui il se prend pour traiter ainsi le chef d’état-major ? Plus généralement, on reproche à l’exécutif une sous-évaluation de la menace et de son ampleur. Des petites phrases du Président sur la guerre d’Algérie, le « mâle blanc », etc., passent mal.

On observe dans l’opinion une très forte demande de sécurité, avec la réédition quasi quotidienne de scènes de violences urbaines. Il y a un sentiment de perte de contrôle sur le « régalien », l’impression que ça flotte et la crainte d’une dislocation du pays. En creux, la lettre des généraux exprime ce procès en défiance vis-à-vis de l’exécutif sur son absence de crédibilité. Le texte des militaires contient d’ailleurs un couplet sur les Gilets jaunes. Face à cela, les coups de menton de l’exécutif ne suffiront pas.

« L’enseignement n’est pas une tribune politique »

« L’enseignement n’est pas une tribune politique » 

 

 S’estimant injustement critiqués par leurs collègues de l’IEP de Grenoble, Vincent Tournier et Klaus Kinzler revendiquent dans une tribune au « Monde » la liberté et la raison, rappelant que l’enseignement n’est pas une tribune politique.

Tribune.

 

 La tribune publiée par des enseignants de Science Po Grenoble, très violemment à charge contre nous, soulève des problèmes qui dépassent le cas de nos personnes pour illustrer la crise que traverse actuellement l’université française.

Certes, les signataires ont pris soin de dénoncer fermement les affichages sauvages qui ont vu nos deux noms apparaître sur les murs de l’Institut d’études politiques (IEP), situation qui nous vaut d’être placés sous protection policière.

Toutefois, comme le démontre la suite de leur tribune, l’objectif est ailleurs. Pour les signataires, il s’agit d’abord de soutenir, sans craindre les contradictions et les invectives (merci pour la « pensée réactionnaire »), que le vrai problème réside, premièrement, dans notre refus d’utiliser le terme « islamophobie » lors d’un cycle officiel de conférences à l’IEP et, deuxièmement, dans notre manque supposé de rigueur en tant qu’enseignants. En clair, nous serions de mauvais enseignants et de vrais idéologues, tout le contraire évidemment de nos accusateurs.

Cette version est commode. Elle permet de botter en touche la question centrale de la liberté d’expression. Pour eux, cette liberté ne serait absolument pas en cause ici puisque, disent-ils, nous sommes les seuls censeurs et que, de surcroît, nous avons eu tout le loisir de nous exprimer dans les médias.

Ce faisant, ils se gardent bien de discuter les raisons pour lesquelles nous nous sommes opposés à la notion d’islamophobie, ce que nous avons fait par ailleurs (Le Point du 10 mars et du 16 mars), comme ils se gardent bien de rappeler que, quinze jours avant l’affichage de nos noms, un syndicat étudiant avait souhaité faire interdire l’un de nos enseignements (un simple cours à option !) et lancé un appel public à la délation sur Facebook. Pourquoi de tels agissements ne sont-ils pas rappelés, et pourquoi nos accusateurs ne se sont-ils pas insurgés à ce moment-là ?

Prétendue vérité scientifique

Au lieu de s’expliquer, nos collègues préfèrent nous accuser d’avoir, dans nos enseignements, « refusé de respecter (…) les principes du débat d’idées », en l’occurrence « la nécessité de faire reposer son enseignement et ses recherches sur l’analyse des faits et de les séparer clairement de l’expression de valeurs, de la manifestation de préjugés et de l’invective ».

Nous souscrivons évidemment à cet idéal. L’enseignement n’est pas une tribune politique. Toutefois, prétendre qu’il est possible de séparer radicalement les faits et les opinions n’est guère convaincant et sert souvent à masquer une instrumentalisation asymétrique de la neutralité.

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