Archive pour le Tag 'trentaine'

Une trentaine de projets de RER : avec quel financement

Une trentaine de projets de RER : avec quel financement

Le président de la république avait lancé l’idée d’une dizaine de projets RER en province. Une idée qui fait son chemin puisqu’il y a maintenant une trentaine de projets dans ce domaine. L’idée générale est évidemment de privilégier les transports collectifs afin de contribuer à la transition énergétique et à la qualité de l’environnement. Reste cependant la cruelle question du financement qui n’a jamais été abordée par le président de la république. Demeurent aussi des questions techniques dans la mesure où nombre de projets ne pourront utiliser leur rail existant pour structurer leurs futurs réseaux urbains.

Le ministre, également élu local à Dunkerque, plaide pour « pragmatisme et efficacité » dans le choix des dessertes comme des modes de transports retenus pour conjuguer intermodalité, massification des flux et lignes de rabattement. « Un SERM c’est un projet d’aménagement et d’urbanisme ! », conclut Patrice Vergriete. « Et c’est aux élus locaux de dire quelle vision et quel schéma ils portent collectivement pour le territoire. » Une manière polie d’écarter les candidatures d’opportunité puisque le ministre ajoute « l’esprit du SERM peut tout à fait vivre au niveau local sans l’Etat , on n’est pas obligé d’attendre tout de l’Etat ». Comprendre : il n’y aura pas nécessairement de financements de l’Etat pour tout le monde.

 

Les élus locaux n’auront donc pas obtenu plus de certitudes sur le financement mais ils connaissent au moins le calendrier des prochains mois avec une grande conférence nationale réunissant tous les acteurs mi-avril.

« On va sans doute fonctionner en deux temps, identifier les premières labellisations au cours de ce premier semestre 2024, c’est-à-dire identifier des projets déjà avancés, des territoires qui travaillent depuis longtemps et où les principes politiques du SERM sont enclenchés au niveau local, précise Patrice Vergriete. Ensuite, il y aura un travail un peu plus fin avec les services de l’État pour arriver à l’arrêté définitif que j’espère avant la fin de l’année 2024. »

 

Démocratie–Election présidentielle de 2022 : déjà une bonne trentaine de candidats ou le folklore français

Démocratie–Election présidentielle de 2022 : déjà une bonne trentaine de candidats ou le folklore français

 

Si la crise démocratique en France se caractérise par une abstention de plus en plus inquiétante, par contre le nombre de candidats à la candidature ne faiblit pas. Cela vaut à peu près pour toutes les élections, de l’élection locale à l’élection présidentielle. Certains candidats présentent un  CV citoyen relativement étoffé tandis que d’autres sont de parfaits inconnus sans aucune expérience sociale. Même pour l’élection présidentielle , 30 à 50 candidats sont déjà sur les rangs. ( Et il manque encore les chasseurs, les pêcheurs, les boulistes et les joueurs du PMU notamment !)

Au final, on comptera seulement une bonne dizaine d’aspirants présidents, ce qui est déjà largement ridicule au regard des pratiques démocratiques internationales des pays développés. De toute évidence, une remise à plat complète de notre système démocratique s’impose notamment du fait que les élus ne sont réellement désignés que par une très petite partie du corps électoral. ( 10 % par exemple pour des élus locaux, départementaux ou régionaux, parfois moins ; pour les présidentielles l’abstention était déjà d’environ 25 % en 2017. À noter aussi qu’il faudrait tenir compte de 12 millions de mal ou non inscrits, soit 25 % des votants. La moitié des électeurs ne vote donc pas et les élus  recueillent au mieux 25 % des voix et dans certaines élections même moins de 10 %. Pour les présidentielles ,le vainqueur représentera un peu plus de 25 % au second tour.( Un peu plus de 10 % au premier tour).

Certains candidats sont là pour témoigner de leur posture plus ou moins iconoclaste ou tout simplement pour satisfaire un ego surdimensionné qui leur permet de façon presque rituelle d’apparaître sur le petit écran tous les cinq ans.

 

Il faut vraiment que la crise démocratique soit profonde en France pour se  laisser aller à une pantomime qui nourrit aussi le désintérêt voir le mépris du système politique.Notons que les candidats sortis de nulle part comme Macron donnent une légitimité supplémentaire à tous les fantaisistes qui se proposent de gérer la France alors que sans doute il ne serait pas capable de gérer une épicerie du coin.

Le JDD fait l’inventaire de cette espèce d’inventaire à la Prévert des candidats à la candidature.

Pour vous aider à y voir plus clair, le JDD a recensé les candidats officiellement déclarés, ceux qui passeront par des primaires ou encore ceux qui sont pressentis pour se présenter.

 

Les candidats

 

Ces responsables ont officialisé leur candidature ou bien ont déjà été désignés par leur mouvement. Il leur faut encore trouver les 500 parrainages d’élus d’ici à début 2022 pour se qualifier pour le premier tour. Les voici classés dans l’ordre chronologique de leur candidature, du plus récent au plus ancien.

Florian Philippot, ancien numéro deux du FN qui a fondé en 2017 le parti souverainiste Les Patriotes, a annoncé le mercredi 14 juillet 2021 sa candidature à la présidentielle.

Philippe Poutou* a été désigné pour la troisième fois de suite candidat par le Nouveau parti anticapitaliste, a annoncé sa formation lundi 28 juin 2021.

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), a été investi par ses militants à l’issue d’un vote organisé du 7 mai au 9 mai 2021. La dernière candidature communiste remonte à 2007 puisque le PCF s’était allié à Jean-Luc Mélenchon lors des deux précédentes présidentielles.

Xavier Bertrand a officialisé sa candidature à la présidentielle dans un entretien au Point le 24 mars 2021, sans passer par une primaire à droite. L’ex-ministre et secrétaire général de l’UMP, parti qu’il a quitté en 2017, conditionne cette ambition à une réélection à la tête de la Région Hauts-de-France, qu’il obtient le 27 juin.

Jean Lassalle*, président du parti Résistons, a confirmé à l’AFP le 16 mars 2021 sa deuxième candidature à la présidentielle, après celle de 2017.

Nathalie Arthaud* a vu sa troisième candidature consécutive être validée par le 50e congrès de Lutte ouvrière, les 19 et 20 décembre 2020.

Jean-Luc Mélenchon* a annoncé sa candidature, la troisième après 2012 et 2017, le 8 novembre 2020 au 20-Heures de TF1. La condition qu’il s’est lui-même fixée – recueillir 150.000 parrainages citoyens – a été atteinte quatre jours plus tard.

Nicolas Dupont-Aignan* s’est déclaré pour la troisième fois de suite candidat à la présidentielle, le 26 septembre 2020 lors de la rentrée de son parti, Debout la France, à Paris.

Jean-Frédéric Poisson a annoncé dans Valeurs actuelles sa candidature le 16 juillet 2020, en tant que président du Parti chrétien-démocrate, rebaptisé depuis « VIA, la voie du peuple ». Il se présente cette fois directement à la présidentielle, après être passé par la primaire de droite en 2016, dont il avait terminé à l’avant-dernière place.

Marine Le Pen*, finaliste de la dernière présidentielle, a fait part le 16 janvier 2020 lors de ses voeux à la presse de sa « décision » de briguer pour la troisième fois Elysée, après 2012 et 2017. Le Rassemblement national doit entériner cette candidature lors de son congrès prévu les 3 et 4 juillet à Perpignan.

François Asselineau*, président de l’UPR, a annoncé dès le 4 avril 2019 sur France 2 son intention d’être « candidat à la prochaine présidentielle ».

Eric Piolle, le maire de Grenoble, a confirmé sa candidature à cette primaire dans un entretien à France Bleu Isère diffusé mardi 29 juin 2021.

Delphine Batho, députée et présidente de Génération Ecologie, a officialisé sa candidature lundi 5 juillet 2021 sur BFMTV.

Sandrine Rousseau, ancienne secrétaire nationale adjointe d’EELV, a annoncé aux militants de son parti dès le 26 octobre 2020 son intention de se présenter à la primaire écologiste de septembre 2021.

Yannick Jadot, tête de liste EELV aux européennes de 2019, a officialisé mercredi 30 juin 2021 au 20-Heures de TF1 être candidat à la présidentielle via la primaire écologiste. Il avait déjà remporté la primaire de l’écologie en 2016 avant de renoncer à sa candidature présidentielle en s’alliant au PS alors mené par Benoît Hamon.

  • Valérie Pécresse a officialisé jeudi 22 juillet sa candidature à la présidentielle. Réélue fin juin à la tête de la Région Ile-de-France, la dirigeante du mouvement Libres!, qui a quitté LR en 2019, a toujours souhaité une « primaire la plus ouverte possible » pour la droite.
  • Philippe Juvin, maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) et chef de service des urgences, a confirmé sa candidature sur France Info le 4 juillet. 

Ils sont pressentis :

  • Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, nourrirait des ambitions pour 2022 que l’intéressé ne confirme pas publiquement. L’ex-président des Républicains, en retrait de la scène nationale depuis sa démission consécutive à la débâcle de son camp aux européennes de 2019, n’est « pas dans une course de vitesse », a-t-il indiqué lundi 28 juin au lendemain de sa réélection aux régionales.
  • Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, a déjà fait part de son intérêt d’être candidat à cette primaire, qu’il appelle de ses voeux.
  • Michel Barnier, l’ancien négociateur du Brexit pour l’UE, a expliqué en avril au Point avoir un « projet d’ambition » et « de rassemblement du pays », tout en précisant qu’il se décidera sur une candidature à l’automne 2021.
  • David Lisnard, maire LR de Cannes, a indiqué le 7 juillet 2021 sur BFMTV Nice Côté d’Azur qu’il pourrait « participer » à une primaire de la droite, tout en ne souhaitant pas l’annoncer formellement. Il avait présenté le 9 juin 2021 une ébauche de programme dans la perspective de 2022.
  • Rachida Dati, maire LR du 7e arrondissement de Paris, avait déclaré en septembre 2020 au quotidien britannique The Times vouloir « gagner l’élection présidentielle de 2022″. Elle n’a pas confirmé sa candidature mais entend peser en vue de cette échéance.
  • Pierre Larrouturou, fondateur de Nouvelle Donne, élu député européen en 2019 sur la liste PS-Place publique, a annoncé sa candidature le 6 juillet 2021 dans un entretien à Ouest-France via cette primaire citoyenne.
  • Gérard Filoche, ex-PS aujourd’hui à la tête du mouvement Gauche démocratique et sociale (GDS), s’est déclaré candidat le 10 juillet 2021.
  • Sandrine Rousseau, déjà candidate à la primaire écologiste, s’est engagée en cas de victoire à passer également par cette primaire citoyenne.

En outre :

  • Gaël Giraud, économiste et membre de la liste des 12 personnalités proposées, a jugé cette « initiative bienvenue » et estimé que les candidats à cette primaire devaient « y participer pleinement ».
  • Charlotte Marchandise, ancienne maire adjointe de Rennes en charge de la santé, a fait part de son intérêt le 8 juillet 2021 mais n’est pas dans la liste de 12 personnalités pouvant, à ce stade, récolter des parrainages. Elle a déjà remporté une primaire citoyenne en 2016 mais n’avait pas récolté ses 500 parrainages pour se présenter en 2017

 

  • Emmanuel Macron* refuse pour l’heure de se prononcer ouvertement sur la perspective de briguer un second mandat présidentiel mais son camp fait tout comme. Le chef de l’Etat ne devrait pas officialiser sa candidature avant 2022.
  • Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, a donné jeudi 1er juillet « rendez-vous à la rentrée » pour une éventuelle candidature à la présidentielle mais a déjà effectué un premier rassemblement d’élus de gauche le 12 juillet à Villeurbanne (Seine-Saint-Denis) au cours duquelle elle s’est vue remettre 500 premières signatures d’élus la soutenant.
  • Arnaud Montebourg, ex-ministre PS, a dit le 10 juin vouloir « peser » sur la présidentielle et s’est dit  »disponible pour cette perspective sérieuse d’une candidature unique » à gauche. Celui qui s’est mis en retrait de la vie politique depuis 2017 ne serait pas favorable à une primaire, lui qui a échoué à chaque fois à ce stade en 2012 et en 2017.
  • Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI réélu à la fin mai, s’est dit favorable à ce que sa formation présente un candidat en 2022. Il a indiqué que son parti arrêterait « à l’automne » sa position.
  • Eric Zemmour, polémiste d’extrême droite et figure de la chaîne de télévision CNews, cache de moins en moins son ambition présidentielle. L’association de financement du parti « Les amis d’Eric Zemmour » a été agréée mercredi 30 juin par la Commission nationale des comptes de campagne et l’homme doit sortir un livre en septembre.
  • Hélène Thouy, co-fondatrice du Parti animaliste, a annoncé jeudi 1er juillet sa candidature à la présidentielle.
  • Alexandre Langlois, policier et secrétaire général du syndicat Vigi, a annoncé sa candidature en juin 2021.
  • Clara Egger, enseignante-chercheuse aux Pays-Bas, est candidate depuis le 26 avril 2021 avec « le mouvement espoir RIC 2022″, qui défend l’introduction d’un référendum d’initiative citoyenne dans la Constitution.
  • Anasse Kazib, délégué syndical de Sud Rail et figure de la grève des cheminots en 2018, a annoncé en avril 2021 sa « pré-candidature » au sein du NPA, qu’il quitte ensuite.
  • Marie Cau, devenue en 2020 la première maire transgenre de France, à Tilloy-lez-Marchiennes (Nord) a annoncé son « souhait » d’être candidate à l’élection présidentielle, le 19 mars 2021 dans une interview à La Voix du Nord.
  • Jacline Mouraud, l’une des premières égéries du mouvement des Gilets jaunes, a annoncé le 7 décembre 2020 à l’AFP son souhait « de participer à l’élection présidentielle de 2022″.
  • Eric Drouet, leader des Gilets jaunes lors du conflit social de 2018-2019, a déclaré sa candidature le 18 octobre 2020.
  • Antoine Martinez, général, ancien officier de l’armée de l’air et récent signataire d’une tribune dans Valeurs actuelles sur le « délitement » de la France, s’est déclaré le 10 juillet 2020.
  • Hadama Traoré, militant associatif d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a indiqué en juin 2020 au Parisien qu’il va « aller » à la présidentielle avec son collectif « La Révolution est en marche ».
  • Gilles Lazzarini, chef d’entreprise et fondateur d’une ONG environnementale, a annoncé en juin 2020 son souhait de candidat, à la tête de son parti « P5″, le parti politique pour la paix et pour la protection de la planète.
  • Joachim Son-Forget, député non-inscrit élu en 2017 avec l’étiquette LREM, a indiqué le 12 février 2020 dans l’émission Touche pas à mon poste qu’il comptait être candidat en 2022.

Election présidentielle de 2022 : déjà une bonne trentaine de candidats ou le folklore français

Election présidentielle de 2022 : déjà une bonne trentaine de candidats ou le folklore français

 

Si la crise démocratique en France se caractérise par une abstention de plus en plus inquiétante, par contre le nombre de candidats à la candidature ne faiblit pas. Cela vaut à peu près pour toutes les élections, de l’élection locale à l’élection présidentielle. Certains candidats présentent CV citoyen relativement étoffé tandis que d’autres sont de parfaits inconnus sans aucune expérience sociale. Même pour l’élection présidentielle , 30 à 50 candidats sont déjà sur les rangs. ( Et il manque encore les chasseurs, les pêcheurs, les boulistes et les joueurs du PMU notamment !)

Au final, on comptera seulement une bonne dizaine d’aspirant président, ce qui est déjà largement ridicule au regard des pratiques démocratiques internationales des pays développés. De toute évidence, une remise à plat complète de notre système démocratique s’impose notamment du fait que les élus ne sont réellement désignés que par une très petite partie du corps électoral. ( 10 % par exemple pour des élus locaux, départementaux ou régionaux, parfois moins ; pour les présidentielles l’abstention était déjà d’environ 25 % en 2017. À noter aussi qu’il faudrait tenir compte de 12 millions de mal ou non inscrits, soit 25 % des votants. La moitié des électeurs ne vote donc pas et les élus  recueillent au mieux 25 % des voix et dans certaines élections même moins de 10 %. Pour les présidentielles le vainqueur représentera un peu plus de 25 % au second tour.

Certains candidats sont là pour témoigner de leur posture plus ou moins iconoclaste ou tout simplement pour satisfaire un ego surdimensionné qui leur permet de façon presque rituelle d’apparaître sur le petit écran tous les cinq ans.

 

Il faut vraiment que la crise démocratique soit profonde en France pour se  laisser aller à une pantomime qui nourrit aussi le désintérêt voir le mépris du système politique.Notons que les candidats sortis de nulle part comme Macron donnent une légitimité supplémentaire à tous les fantaisistes qui se proposent de gérer la France alors que sans doute il ne serait pas capable de gérer une épicerie du coin.

Le JDD fait l’inventaire de cette espèce d’inventaire à la Prévert des candidats à la candidature.

Pour vous aider à y voir plus clair, le JDD a recensé les candidats officiellement déclarés, ceux qui passeront par des primaires ou encore ceux qui sont pressentis pour se présenter.

 

Les candidats

 

Ces responsables ont officialisé leur candidature ou bien ont déjà été désignés par leur mouvement. Il leur faut encore trouver les 500 parrainages d’élus d’ici à début 2022 pour se qualifier pour le premier tour. Les voici classés dans l’ordre chronologique de leur candidature, du plus récent au plus ancien.

Florian Philippot, ancien numéro deux du FN qui a fondé en 2017 le parti souverainiste Les Patriotes, a annoncé le mercredi 14 juillet 2021 sa candidature à la présidentielle.

Philippe Poutou* a été désigné pour la troisième fois de suite candidat par le Nouveau parti anticapitaliste, a annoncé sa formation lundi 28 juin 2021.

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), a été investi par ses militants à l’issue d’un vote organisé du 7 mai au 9 mai 2021. La dernière candidature communiste remonte à 2007 puisque le PCF s’était allié à Jean-Luc Mélenchon lors des deux précédentes présidentielles.

Xavier Bertrand a officialisé sa candidature à la présidentielle dans un entretien au Point le 24 mars 2021, sans passer par une primaire à droite. L’ex-ministre et secrétaire général de l’UMP, parti qu’il a quitté en 2017, conditionne cette ambition à une réélection à la tête de la Région Hauts-de-France, qu’il obtient le 27 juin.

Jean Lassalle*, président du parti Résistons, a confirmé à l’AFP le 16 mars 2021 sa deuxième candidature à la présidentielle, après celle de 2017.

Nathalie Arthaud* a vu sa troisième candidature consécutive être validée par le 50e congrès de Lutte ouvrière, les 19 et 20 décembre 2020.

Jean-Luc Mélenchon* a annoncé sa candidature, la troisième après 2012 et 2017, le 8 novembre 2020 au 20-Heures de TF1. La condition qu’il s’est lui-même fixée – recueillir 150.000 parrainages citoyens – a été atteinte quatre jours plus tard.

Nicolas Dupont-Aignan* s’est déclaré pour la troisième fois de suite candidat à la présidentielle, le 26 septembre 2020 lors de la rentrée de son parti, Debout la France, à Paris.

Jean-Frédéric Poisson a annoncé dans Valeurs actuelles sa candidature le 16 juillet 2020, en tant que président du Parti chrétien-démocrate, rebaptisé depuis « VIA, la voie du peuple ». Il se présente cette fois directement à la présidentielle, après être passé par la primaire de droite en 2016, dont il avait terminé à l’avant-dernière place.

Marine Le Pen*, finaliste de la dernière présidentielle, a fait part le 16 janvier 2020 lors de ses voeux à la presse de sa « décision » de briguer pour la troisième fois Elysée, après 2012 et 2017. Le Rassemblement national doit entériner cette candidature lors de son congrès prévu les 3 et 4 juillet à Perpignan.

François Asselineau*, président de l’UPR, a annoncé dès le 4 avril 2019 sur France 2 son intention d’être « candidat à la prochaine présidentielle ».

Eric Piolle, le maire de Grenoble, a confirmé sa candidature à cette primaire dans un entretien à France Bleu Isère diffusé mardi 29 juin 2021.

Delphine Batho, députée et présidente de Génération Ecologie, a officialisé sa candidature lundi 5 juillet 2021 sur BFMTV.

Sandrine Rousseau, ancienne secrétaire nationale adjointe d’EELV, a annoncé aux militants de son parti dès le 26 octobre 2020 son intention de se présenter à la primaire écologiste de septembre 2021.

Yannick Jadot, tête de liste EELV aux européennes de 2019, a officialisé mercredi 30 juin 2021 au 20-Heures de TF1 être candidat à la présidentielle via la primaire écologiste. Il avait déjà remporté la primaire de l’écologie en 2016 avant de renoncer à sa candidature présidentielle en s’alliant au PS alors mené par Benoît Hamon.

  • Valérie Pécresse a officialisé jeudi 22 juillet sa candidature à la présidentielle. Réélue fin juin à la tête de la Région Ile-de-France, la dirigeante du mouvement Libres!, qui a quitté LR en 2019, a toujours souhaité une « primaire la plus ouverte possible » pour la droite.
  • Philippe Juvin, maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) et chef de service des urgences, a confirmé sa candidature sur France Info le 4 juillet. 

Ils sont pressentis :

  • Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, nourrirait des ambitions pour 2022 que l’intéressé ne confirme pas publiquement. L’ex-président des Républicains, en retrait de la scène nationale depuis sa démission consécutive à la débâcle de son camp aux européennes de 2019, n’est « pas dans une course de vitesse », a-t-il indiqué lundi 28 juin au lendemain de sa réélection aux régionales.
  • Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, a déjà fait part de son intérêt d’être candidat à cette primaire, qu’il appelle de ses voeux.
  • Michel Barnier, l’ancien négociateur du Brexit pour l’UE, a expliqué en avril au Point avoir un « projet d’ambition » et « de rassemblement du pays », tout en précisant qu’il se décidera sur une candidature à l’automne 2021.
  • David Lisnard, maire LR de Cannes, a indiqué le 7 juillet 2021 sur BFMTV Nice Côté d’Azur qu’il pourrait « participer » à une primaire de la droite, tout en ne souhaitant pas l’annoncer formellement. Il avait présenté le 9 juin 2021 une ébauche de programme dans la perspective de 2022.
  • Rachida Dati, maire LR du 7e arrondissement de Paris, avait déclaré en septembre 2020 au quotidien britannique The Times vouloir « gagner l’élection présidentielle de 2022″. Elle n’a pas confirmé sa candidature mais entend peser en vue de cette échéance.
  • Pierre Larrouturou, fondateur de Nouvelle Donne, élu député européen en 2019 sur la liste PS-Place publique, a annoncé sa candidature le 6 juillet 2021 dans un entretien à Ouest-France via cette primaire citoyenne.
  • Gérard Filoche, ex-PS aujourd’hui à la tête du mouvement Gauche démocratique et sociale (GDS), s’est déclaré candidat le 10 juillet 2021.
  • Sandrine Rousseau, déjà candidate à la primaire écologiste, s’est engagée en cas de victoire à passer également par cette primaire citoyenne.

En outre :

  • Gaël Giraud, économiste et membre de la liste des 12 personnalités proposées, a jugé cette « initiative bienvenue » et estimé que les candidats à cette primaire devaient « y participer pleinement ».
  • Charlotte Marchandise, ancienne maire adjointe de Rennes en charge de la santé, a fait part de son intérêt le 8 juillet 2021 mais n’est pas dans la liste de 12 personnalités pouvant, à ce stade, récolter des parrainages. Elle a déjà remporté une primaire citoyenne en 2016 mais n’avait pas récolté ses 500 parrainages pour se présenter en 2017

 

  • Emmanuel Macron* refuse pour l’heure de se prononcer ouvertement sur la perspective de briguer un second mandat présidentiel mais son camp fait tout comme. Le chef de l’Etat ne devrait pas officialiser sa candidature avant 2022.
  • Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, a donné jeudi 1er juillet « rendez-vous à la rentrée » pour une éventuelle candidature à la présidentielle mais a déjà effectué un premier rassemblement d’élus de gauche le 12 juillet à Villeurbanne (Seine-Saint-Denis) au cours duquelle elle s’est vue remettre 500 premières signatures d’élus la soutenant.
  • Arnaud Montebourg, ex-ministre PS, a dit le 10 juin vouloir « peser » sur la présidentielle et s’est dit  »disponible pour cette perspective sérieuse d’une candidature unique » à gauche. Celui qui s’est mis en retrait de la vie politique depuis 2017 ne serait pas favorable à une primaire, lui qui a échoué à chaque fois à ce stade en 2012 et en 2017.
  • Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI réélu à la fin mai, s’est dit favorable à ce que sa formation présente un candidat en 2022. Il a indiqué que son parti arrêterait « à l’automne » sa position.
  • Eric Zemmour, polémiste d’extrême droite et figure de la chaîne de télévision CNews, cache de moins en moins son ambition présidentielle. L’association de financement du parti « Les amis d’Eric Zemmour » a été agréée mercredi 30 juin par la Commission nationale des comptes de campagne et l’homme doit sortir un livre en septembre.
  • Hélène Thouy, co-fondatrice du Parti animaliste, a annoncé jeudi 1er juillet sa candidature à la présidentielle.
  • Alexandre Langlois, policier et secrétaire général du syndicat Vigi, a annoncé sa candidature en juin 2021.
  • Clara Egger, enseignante-chercheuse aux Pays-Bas, est candidate depuis le 26 avril 2021 avec « le mouvement espoir RIC 2022″, qui défend l’introduction d’un référendum d’initiative citoyenne dans la Constitution.
  • Anasse Kazib, délégué syndical de Sud Rail et figure de la grève des cheminots en 2018, a annoncé en avril 2021 sa « pré-candidature » au sein du NPA, qu’il quitte ensuite.
  • Marie Cau, devenue en 2020 la première maire transgenre de France, à Tilloy-lez-Marchiennes (Nord) a annoncé son « souhait » d’être candidate à l’élection présidentielle, le 19 mars 2021 dans une interview à La Voix du Nord.
  • Jacline Mouraud, l’une des premières égéries du mouvement des Gilets jaunes, a annoncé le 7 décembre 2020 à l’AFP son souhait « de participer à l’élection présidentielle de 2022″.
  • Eric Drouet, leader des Gilets jaunes lors du conflit social de 2018-2019, a déclaré sa candidature le 18 octobre 2020.
  • Antoine Martinez, général, ancien officier de l’armée de l’air et récent signataire d’une tribune dans Valeurs actuelles sur le « délitement » de la France, s’est déclaré le 10 juillet 2020.
  • Hadama Traoré, militant associatif d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a indiqué en juin 2020 au Parisien qu’il va « aller » à la présidentielle avec son collectif « La Révolution est en marche ».
  • Gilles Lazzarini, chef d’entreprise et fondateur d’une ONG environnementale, a annoncé en juin 2020 son souhait de candidat, à la tête de son parti « P5″, le parti politique pour la paix et pour la protection de la planète.
  • Joachim Son-Forget, député non-inscrit élu en 2017 avec l’étiquette LREM, a indiqué le 12 février 2020 dans l’émission Touche pas à mon poste qu’il comptait être candidat en 2022.

Congrès du PS : interrogations existentielles d’une trentaine de cadres

Congrès du PS : interrogations existentielles d’une trentaine de cadres

Dans une tribune parue dans le JDD une trentaine de cadres du parti s’interrogent  l’avenir du PE et plus généralement du socialisme. Un document qui se veut aussi une analyse du libéralisme et de ses déviances aussi une réaffirmation des valeurs humanistes face à la technostructure. Un document intéressant mais dont on sait par avance qu’il finirait dans la poubelle dès la  reconquête du pouvoir par les socialistes eux aussi  produits pour beaucoup de la technostructure. . C’est tout le drame du parti socialiste qui a commencé avec Mitterrand qui sitôt élu a enterré le projet du parti socialiste élaboré par Chevènement ;

 

« Beaucoup a été dit sur les causes de la défaite des socialistes en 2017 : divisions, usure du pouvoir, renoncements et reniements. Mais n’oublions pas la dimension la plus grave, la marginalisation idéologique. Le Congrès d’Aubervilliers, ne pourra pas être le congrès de toutes les réponses mais il s’agira bien de la question fondamentale pour une formation politique : celle de son utilité sociale. C’est à celle-ci qu’il convient d’apporter une réponse et tout en faisant émerger de nouveaux outils et de nouvelles pratiques politiques. La victoire du prétendu « ni de droite ni de gauche » a sidéré l’opinion publique et bousculé le paysage politique. Six mois plus tard il reste une vision moins idyllique. La loi de l’individualisme s’impose et le Président de la République peine à réduire la fracture entre gagnants et perdants de la modernité alors même que ce qui fait nation réside justement dans ce sentiment que le progrès sera partagé. La cohésion d’une société ne se décrète pas par éléments de langage distillés à la télévision. La forme contemporaine du libéralisme se traduit par des mutations technologiques et sociétales d’une ampleur inédite. Nous sommes bel et bien face à un nouveau monde, mais celui-ci ne se résume pas à un rajeunissement du personnel politique ou à l’arrivée massive de DRH à l’Assemblée. Il est avant tout celui d’une violence sociale sans précédent, d’une rupture des mécanismes de solidarité, d’une remise en cause permanente des protections collectives. Ce libéralisme nous montre également son incapacité à répondre à l’urgence climatique et sa cécité face à l’ère anthropocène qui s’annonce. C’est d’ailleurs logique, le libéralisme économique considérant que le bien commun n’est rien d’autre que la somme des intérêts individuels, il est incapable d’affronter un défi qui nous dépasse tous, qui nécessite un sursaut collectif qui est contraire à l’essence même de sa doctrine. La faillite de la social-démocratie européenne complique encore davantage notre tâche face à ces nouveaux enjeux : un sentiment d’impuissance voire de complaisance vis-à-vis de la mondialisation et du capitalisme s’est installé. C’est l’idée même du progrès qui est mise en cause face aux risques climatique et écologique, tout autant que face à l’incompréhension devant les mutations engendrées par la révolution technologique et de l’intelligence artificielle. Nous devons comprendre ces nouvelles douleurs contemporaines. C’est en ce sens que le PS doit faire l’effort de compréhension avant de vouloir et de pouvoir être force de proposition. Pour cela, l’action dans les territoires est sans doute le levier le plus puissant pour agir efficacement sur la vie des citoyens. C’est là que doit se mener concrètement le combat, de l’écoute, de l’action et de la preuve. Seule cette proximité et ce caractère concret peuvent permettre de regagner la confiance. C’est pourquoi le territoire est, et doit être au centre de la refondation du PS. Le territoire c’est le réel. Beaucoup dans leur vie quotidienne se ressentent du côté des perdants et éprouvent un sentiment de dépossession et de déclassement. Notre projet doit être marqué par l’exigence de « vies dignes » pour tous en leur apportant la protection qui est un droit (accès à la santé, à un logement digne, au bien-être au travail, à une protection sociale de qualité pour tous les travailleurs), en renforçant leur confiance dans le progrès à laquelle ils aspirent ((tiers de confiance, intimité numérique), en faisant appel à l’innovation sociale, comme l’expérimentation lancée récemment par des départements sur le revenu de base. C’est pourquoi le PS doit proposer un projet de société des Nouveaux possibles Maîtrisés s’articulant autour de nouveaux communs qui sont une redéfinition des services publics notamment à l’aune de la révolution numérique, un nouveau modèle productif écologique, de nouveaux droits sociétaux et de nouveaux mécanismes redistributifs qui poursuive le combat pour l’égalité. L’Europe dans ce contexte doit devenir une Europe-providence pour atteindre le meilleur niveau possible de bien-être économique, social et culturel pour ses peuples, et une puissance pour mettre l’humain au cœur de la mondialisation. Nous devons porter notre idéal républicain d’émancipation et d’accomplissement de chacun par l’accès de tous à l’éducation, à la culture, à l’art, et à la garantie pour chacun d’un temps de loisir suffisant pour pouvoir s’épanouir, alors que les mutations du monde du travail posent la question de la déconnexion et de la capacité à échapper à une vie passée entre les transports et l’entreprise. Cet idéal est le meilleur rempart contre le réveil de particularismes identitaires sources de division. À contre-courant de l’uniformisation, qui génère pertes de repères et d’identité dans un monde où tout se dématérialise, notre identité repose à la fois sur des patrimoines culturels et historiques, auquel il faut redonner de la vie et du sens, en bâtissant la deuxième phase de l’exception culturelle.

Ce nouveau cadre idéologique du socialisme sera celui de l’affirmation de nos valeurs humanistes face à une techno-finance sans contrôle. Le Congrès d’Aubervilliers doit être une première étape vers la construction d’une nouvelle doctrine, celle où le progrès est mieux partagé, un nouvel horizon à dessiner, pour que les Français considèrent à nouveau le socialisme comme un chemin d’espoir. »

Les premiers signataires :

 

Sébastien Vincini (1er Féd Haute-Garonne), Valérie Rabault (Députée, 1er Féd Tarn-et-Garonne), Emmanuel Grégoire (1er Féd Paris), Gabrielle Siry (SN), Edouardo Rihan Cypel (SN), Nicolas Brien (1er Féd Allier), Sébastien Denaja (SN), Annie Guillemot (Sénatrice, co-resp. Rhône), Gilbert-Luc (Sénateur, co-resp. Rhône) et Sylvie Guillaume (Députée européenne, co-resp. Rhône), (Boris Faure (1er Féd Français de l’Etranger), Didier Steinville (1er Féd intérimaire Hautes-Alpes), Emmanuelle De Gentili (1er Féd Haute-Corse), Etienne Lejeune (1er Féd Creuse), Frédéric Orain (1er Féd Loir et Cher), Guillaume Crépin (1er Féd Cher), Guillaume Mathelier (1er Féd Haute-Savoie), Jean-Jacques Thomas (1er Féd Aisne), Joël Carreiras (SN), Laurent Cervoni (SN), Marc Mancel (SN), Maxime Picard (1er Féd Morbihan), Nathalie Malmberg (SN), Nicolas Sfez (SN), Philippe Dussert (1er Féd Hautes-Pyrénées), Rémi Demersseman (SN), Stéphane Ibarra (1er Féd Vendée), Sylvain Mathieu (1er Féd Nièvre), Vincent Recoules (1er Féd Tarn), Vincent Véron (1erFéd Orne), Olivia Polski (adjointe Paris, Secrétaire Nationale)

1er Fed : 1er fédéral de département

SN : Secrétaire national

 » Un trou d’air intellectuel depuis une trentaine d’années »(Aude Lancelin)

 » Un trou d’air intellectuel depuis une trentaine d’années »(Aude Lancelin)

Aude Lancelin, la directrice adjointe de L’Obs, a  été licenciée en mai 2016? L’hebdomadaire de gauche avance une simple raison managériale. Aude Lancelin, compagne de l’économiste radical Frédéric Lordon, proche du mouvement Nuit Debout, avance d’autres pistes : une intervention de François Hollande, irrité par la trop grande place offerte à la gauche radicale dans un hebdomadaire social-démocrate, et un trio d’actionnaires (Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse) trop proches du pouvoir en place. Sans prendre parti, Le Journal du Dimanche a décidé de lui donner la parole. Le Monde libre, bien au-delà des portraits cruels de journalistes et intellectuels parisiens, pose à sa manière le problème de la liberté d’expression. Interview JDD :

 

 

Ce qui vous arrive, un licenciement, est la réalité de millions de Français. Pourquoi en faire un livre?
Le film des frères Dardenne sur la lutte acharnée d’une ouvrière d’usine pour échapper à un licenciement, Deux Jours, une nuit, est une des œuvres qui m’ont le plus bouleversée ces dernières années. Donc en soi un licenciement est un sujet fort et légitime qui concentre souvent dans un drame singulier la vérité de tout un fonctionnement social. Mais ce n’est pas le sujet de mon livre, et vous m’accorderez que j’y étale assez peu mes états d’âme. Le projet de ce livre est de décrire le système qui a abouti à la destruction d’un métier, le journalisme, écrasé par l’extension du domaine du management, par la promotion de la médiocrité la plus crasse, et la soumission toujours plus complète aux puissances d’argent. Il est également de penser la dérive d’une gauche de gouvernement aux abois, qui en est rendue à commanditer des licenciements politiques pour tenter d’échapper au verdict des urnes. Je me dois, en effet, de faire remarquer que, en tant qu’ex- »numéro 2″ du dernier grand hebdomadaire de la gauche française, le licenciement que j’ai connu a une dimension assez particulière. Pour reprendre les mots mêmes de Jean Stern, référence dans le domaine de l’histoire des médias, au cours d’une récente émission : c’est « la première fois depuis la Libération » qu’un journaliste est ouvertement licencié pour délit d’opinion.

De quoi L’Obs, que vous appelez l’ »Obsolète », est-il le nom?
De la déchéance de la gauche officielle, prétendument « sociale-démocrate », en réalité néolibérale et autoritaire, dont ce journal s’est fait au fil du temps le miroir, jusqu’à vouloir l’accompagner dans sa chute finale. Une gauche obligée de mentir en permanence sur elle-même, mais dont plus grand monde n’est tout à fait dupe désormais.

 

Ne craignez-vous pas de tomber dans le règlement de comptes, la vengeance?
Il fallait que les choses soient dites. À la suite de Guy Hocquenghem, l’auteur de Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, un journaliste de Libération en rupture de ban au milieu des années 1980, je dirais qu’il n’existe pas de divorce tacite. Je me devais d’autant plus de révéler toutes ces choses, la censure, le faux-semblant, la brutalité des coulisses médiatiques, que tout cela est d’un intérêt public extrême. Il faut que les gens sachent comment se fabriquent les idées qu’on essaie de leur faire penser, il faut qu’ils sachent comment se nouent concrètement les liens entre éditorialistes, grands capitalistes et puissance publique. Il est important de leur dire, par exemple, qu’aujourd’hui un président de la République peut alerter un actionnaire de presse au sujet de l’orientation politique d’une journaliste, ainsi que de sa vie privée, en pensant que la chose restera dans l’ombre.

Avez-vous écrit un pamphlet?
Si le pamphlet est une œuvre contestataire visant à destituer un pouvoir abusif, alors je vous répondrai oui. Si l’on y voit au contraire une entreprise de dénigrement systématique, cherchant à tout prix l’outrance, alors je dirai pas du tout. Car tout ce qui est relaté ici est vrai. Pas un seul fait, aussi révoltant ou burlesque qu’il puisse paraître, n’a été inventé.

On reconnaît tout le monde (le cofondateur de L’Obs Jean Daniel ; l’actuel directeur, Matthieu Croissandeau ; les actionnaires Xavier Niel, Matthieu Pigasse…) mais vous n’utilisez pas toujours les vrais noms. Pourquoi?
Ce sont des gens que j’ai tous connus personnellement, à une exception près, Xavier Niel, qui, quoique ne m’ayant jamais rencontrée, a estimé qu’il était opportun que je parte. Mais Matthieu Pigasse, par exemple, conserve mon estime. Écrire sur eux n’était donc pas toujours émotionnellement facile. L’usage du surnom ou du pseudo m’a aidée à prendre de la distance. Il a communiqué au livre la légèreté du romanesque. Cela m’a permis de traiter ces personnages bien réels à la manière de « caractères » littéraires.

 

Ne versez-vous pas dans l’ingratitude en dénonçant un journal qui vous a donné votre chance?
Un licenciement aussi cynique et brutal remet les compteurs à zéro, vous ne trouvez pas? Je dirais plutôt que c’est la direction de L’Obs qui s’est montrée très peu reconnaissante tout au long de son histoire à l’égard des « cautions de gauche » dans mon genre, qui ont pourtant beaucoup fait pour son image de marque. Même le grand André Gorz [l'un des fondateurs du journal en 1964, ndlr] a notoirement payé sa radicalité par de nombreux tourments lorsqu’il y travaillait. Le comble de l’ingratitude, c’est plutôt, lorsqu’on est un enfant de L’Obs, de contribuer à un plan de départs d’une grande brutalité. Mes rapports sont de vive amitié aujourd’hui encore avec la base de L’Obs. Celle-ci m’a massivement soutenue dans la tourmente et la plupart comprennent très bien aujourd’hui que ce n’est pas le journal que j’attaque mais ceux qui sont en train de le saccager, au contraire.

Vos pires ennemis reconnaissent tous votre courage. Il vient d’où?
Vous me l’apprenez. [Rires.] Je crois aux idées, rien de plus. Celles-ci me paraissent suffisamment importantes pour qu’on accepte de souffrir pour elles, c’est tout.

 

Comment jugez-vous la vie intellectuelle en France, manque-t-elle justement de courage?
De courage, je ne dirais pas ça. Mais il y a eu un véritable trou d’air, un spectaculaire affaissement de la vie intellectuelle française depuis une trentaine d’années et les médias y ont largement contribué. Pendant les années 1990 et 2000 notamment, la plupart ont entièrement truqué les éléments du débat au profit d’imposteurs et poussé toutes sortes d’énergumènes toujours violemment réactionnaires sur le devant de la scène. L’esprit public en a été durablement abîmé. Nous allons mettre du temps à remonter cette pente-là.

Le livre dénonce une gauche de plus en plus à droite. Qu’est-ce qu’être de gauche aujourd’hui?
Avant tout, c’est défendre le faible contre la myriade d’exploitations variées que le fort est en train de réinventer sous couvert de « modernité ». Le contraire du « monde Uber » et du « monde El Khomri » prônés par les Valls et les Macron, en somme. En faut-il de l’impudence, et même de la perversion, pour se dire de gauche quand on œuvre sans relâche à la destruction de ce qui protège encore les plus démunis! Ce qui s’est passé ces cinq dernières années est à cet égard voué à entrer dans l’Histoire.

Vous n’assurez pas vos arrières. Comment voyez-vous votre avenir professionnel?
Ce livre est évidemment une lettre d’adieu à ces lieux qu’on appelle encore « journaux » par habitude, mais où l’esprit a été vaincu, où les combats ne sont plus que d’apparence. Pour autant, ce n’est nullement un adieu à ce métier. Les journalistes étouffent, nous sommes nombreux à ne plus supporter d’être les hochets de géants des télécoms instrumentalisant la presse à leurs propres fins. Avec l’aide de lecteurs, eux aussi, spoliés, une autre histoire reste à écrire.

Le Monde libre, Aude Lancelin, Les liens qui libèrent, 240 p., 19 € (en librairies mercredi).

Loi travail : une trentaine d’économistes pour

Loi travail : une trentaine d’économistes pour

 

La loi travail continue d’entretenir le clivage entre les partisans de cette réforme et ceux y sont opposés. Un clivage qui concerne aussi les experts de l’économie. Des experts dont il est possible de contester la pertinence dans la mesure où l’étude de l’économie est loin d’être une science exacte. Pour preuve le fait que les plus grandes catastrophes n’ont guère été prévues. Bien peu d’économistes envisagent par exemple l’hypothèse possible d’un krach  qui pourrait résulter de l’actuel tassement de l’économie mondiale. En cause le fait que la France en particulier distribue très largement les diplômes d’économistes (la France est un des pays qui en  forme le plus, il en est de même pour les sociologues ou les psychologues !) d’où la diversité des points de vue. En outre la plupart de ces économistes sont directement indirectement rémunérés par l’État ou les lobbys et ont parfois tendance à s’aligner sur des courants de pensée dominants. Il y a aussi le vieux clivage entre la pensée d’inspiration marxiste et la pensée d’inspiration libérale. Du coup l’expression des uns comme des autres revêt parfois un caractère assez caricatural. L’explication d’un fort chômage en France ne serait en effet découler d’un seul facteur explicatif comme la complexité du code du travail. Seul une approche systémique prenante en compte bien sûr les éléments économiques mais aussi sociaux, environnementaux, technologiques et sociétaux serait de nature à éclairer un peu mieux le débat ; de ce point de vue la seule expertise économique paraît insuffisante. La loi travail comporte sans doute des éléments pertinents mais de toute évidence elle justifierait un sérieux rééquilibrage prenant en compte les différents facteurs explicatifs évoqués ci-dessus. En bref l’analyse est un peu courte et la vision globale bien insuffisante. Dans une tribune publiée dans Le Monde et intitulée «cette réforme est une avancée pour les plus fragiles», ces chercheurs estiment que l’un des avantages de la loi El Khomri est qu’elle propose «un barème plus précis des indemnités octroyés par les prud’hommes et une définition objective des situations pouvant justifiées un licenciement». Une mesure qui pourrait inciter les entreprises à avoir davantage recours aux CDI, selon eux. Parmi les signataires de la tribune figurent le prestigieux Jean Tirole, prix Nobel d’Economie 2014. Alain Trannoy, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, dont la thèse portait sur «la théorie de la mesure des inégalités» apporte également son soutien à la loi. Les chercheurs Hélène Rey, professeur à la London Business School et spécialisée en macroéconomie internationale ainsi que Pierre Olivier Gourinchas économiste français et professeur à Berkeley dont les travaux se concentrent sur la macroéconomie et la finance internationale ont également cosigné la tribune. Ces soutiens viennent d’horizons divers.




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