Archive pour le Tag 'travailler'

Travailler plus longtemps …..pour les éboueurs

Travailler plus longtemps …..pour les éboueurs ?
par
-Jean-Yves Juban
Professeur de sciences de gestion, Université Grenoble Alpes (UGA)

-Isabelle Salmon
Médecin du travail collaborateur, chercheur associé au CERAG, Université Grenoble Alpes (UGA)

Il est clair que ce concept d’âge couperet est complètement anachronique et injuste. Il conviendrait d’y substituer un principe tenant compte de la pénibilité, de la situation physique des indivudus et du souhait des intéressés quitts à adapter le montant de la retraite. Bref, un système intelligent contradictoire avec une loi rigide ,bête et injuste. Le cas des les éboueurs est significatis à cet égard NDLR

La réforme des retraites du gouvernement, adoptée à l’Assemblée nationale après le recours au 49.3 le 16 mars dernier, continue de mobiliser contre elle, notamment chez les éboueurs. Mardi 21 mars, la CGT Services Publics de la ville de Paris a annoncé la reconduction du mouvement débuté il y a une quinzaine de jours jusqu’au lundi 27 mars. En début de semaine, près de 10 000 tonnes de déchets jonchaient toujours les trottoirs de la capitale, malgré les réquisitions de personnel ordonnées par la Préfecture de la Paris.

Les éboueurs sont en effet particulièrement exposés aux conséquences de l’allongement substantiel de la durée de vie professionnelle prévue par le texte, qui porte l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. Pour que ces deux ans de travail supplémentaires puissent se concrétiser dans les faits, la question de la santé au travail doit se poser au préalable. Il s’agit notamment de passer d’une logique de réparation à une logique de prévention des maux du travail. Le projet du gouvernement comporte certes un volet pénibilité, mais les pistes présentées ne vont pour l’instant pas dans ce sens.

La soutenabilité du travail sur le long terme dépend en effet de l’équilibre entre l’état de santé des travailleurs et l’exercice de leur métier, ce qui se traduit par deux questions : premièrement, l’état de santé d’un travailleur est-il compatible avec son métier à un instant t ? ; deuxièmement, le métier exercé influe-t-il sur l’état de santé du travailleur, et dans quel sens ?

Au-delà du cas des éboueurs, pour permettre aux salariés de satisfaire aux exigences légales de départ en retraite, le gestionnaire va dorénavant devoir, en collaboration avec les spécialistes en santé au travail et en prévention, se poser ces questions tout au long de la carrière professionnelle du salarié, et cela dès le début de celle-ci, sans considération de l’âge du salarié.

Dans un article publié récemment dans la revue Gérer et Comprendre, nous analysons l’état de santé des ripeurs, c’est-à-dire des éboueurs qui collectent les ordures ménagères à l’arrière des camions de ramassage.

Notre étude montre qu’un ripeur, lorsque la tournée de ramassage est faite avec deux personnes à l’arrière du camion, collecte les déchets pendant une durée moyenne de 401 minutes (presque 7 heures), bénéficie d’un temps de pause de 33 minutes, ramasse 4,7 tonnes de déchets, réalise 12 238 pas et parcourt au total 44,6 km à l’arrière du camion.

Le coût cardiaque, c’est-à-dire la différence entre la fréquence cardiaque au travail et celle au repos, est à 28,8 battements par minute. Or, le seuil supérieur qui caractérise une astreinte physique excessive est à 30 battements.

On comprend facilement que l’usure physique est très forte dans ce métier extrêmement contraignant, ce qui pose la question de la responsabilité du gestionnaire en termes de GRH et de santé au travail.

Cela pose aussi la question de la responsabilité des donneurs d’ordre, qui sont souvent des communes ou des communautés de communes pour la collecte des déchets. La responsabilité est d’autant plus forte lorsque le gestionnaire ou le donneur d’ordre, sous pression de la concurrence, envisage la pratique du monoripage, c’est-à-dire l’affectation d’un seul ripeur par camion.

Toutes les moyennes citées pour deux ripeurs se dégradent alors : 434 minutes de collecte, avec un écart-type à 90 minutes ; 26 minutes de pause ; 9,6 tonnes de déchets collectés ; 16 599 pas effectués ; 58,3 km en moyenne par tournée ! Le coût cardiaque bondit au-delà du seuil supérieur, jusqu’à 38,8 battements par minute.

Le métier de ripeur est probablement l’un des métiers les plus éprouvants, car il cumule nombre des difficultés contemporaines du travail : contraintes physiques et de temps, interactions avec les usagers, complexité des chaînes de responsabilité en matière de Qualité de vie au travail (QVT), etc.

Pourtant, un travail doctoral mené en 2019, fondé sur l’étude de plusieurs entreprises de collecte des déchets, montrait que certains employeurs avaient déjà élaboré des réponses qui permettaient aux salariés d’exercer leur métier jusqu’à l’âge de la retraite en étant bien moins usés. Nous avions identifié deux modèles de GRH qui fournissent deux réponses différentes à une seule question : combien de temps un salarié doit-il/peut-il rester dans un métier contraignant ?

Dans la première entreprise étudiée, l’employeur estimait que le salarié devait pouvoir exercer son métier « pour la vie », et mettait tout en œuvre pour le lui permettre, adaptant sa GRH quotidienne à son état de santé. Dans les faits, cette attitude se traduisait par l’introduction de marges de manœuvre dans deux grands domaines.

Premièrement, dans tous les aspects de la GRH : évaluation attentive aux souhaits d’évolution, moyens conséquents pour la formation, dialogue social permettant de limiter en interne le recours au monoripage si les ripeurs ne le souhaitaient/pouvaient pas, etc. Deuxièmement, dans tous les aspects de la vie quotidienne : soutien aux ripeurs en difficulté, organisation des équipes et du travail, pour adapter ce dernier aux éventuelles faiblesses transitoires résultant d’événements de la vie ou de santé… En conséquence, les indicateurs dans cette entreprise étaient bons : faible absentéisme, très peu d’inaptitudes, forte attractivité et très faible turn-over.

Les éboueurs cumulent bon nombre des difficultés contemporaines du travail. Paola Breizh/Flickr, CC BY-SA
Dans la deuxième entreprise, l’employeur estimait au contraire qu’un ripeur devait exercer son métier le moins longtemps possible. Imaginant que l’instabilité dans le métier pouvait garantir la stabilité dans l’emploi, les gestionnaires avaient élaboré un projet de flexisécurité en interne, voire à l’échelle du territoire et entre employeurs.

Ainsi, le recrutement favorisait délibérément des candidats surqualifiés pour le métier de ripeur mais motivés par une carrière dans la fonction publique. L’employeur leur expliquait dès l’embauche que le métier de ripeur ne pouvait être qu’une étape dans leur carrière, un moyen mais pas une fin.

En les recrutant, il leur ouvrait l’accès aux concours de la fonction publique, qu’il les encourageait ensuite vivement à passer en leur fournissant des moyens conséquents (en temps et en argent) pour qu’ils puissent les préparer et les réussir. Malheureusement, nous n’avons pas pu avoir accès aux résultats de cette politique, le projet débutant lors de notre étude.

Sans être toujours aussi contraignantes que celle des ripeurs, toutes les activités professionnelles ont un impact sur la santé dès lors que l’on considère celle-ci au plan physique et psychique. À l’heure où l’on observe dans de nombreux métiers une augmentation des cas de burn-out et de suicides, ainsi qu’un redoublement des questionnements sur le travail et son sens, les débats sur l’âge de départ en retraite remettent en avant les questions sur la durée pendant laquelle on peut envisager d’exercer un métier. Nos travaux menés chez des « premiers de corvée » comme les ripeurs peuvent se révéler source d’inspiration.

En effet, cette réflexion doit être l’occasion de rappeler que les effets du travail sur la santé peuvent aussi être positifs, sur le plan de la santé comme sur le plan social ; ce qui, au-delà des finalités et objectifs économiques de la réforme, justifie également de favoriser au maximum le maintien en emploi des seniors.

Pour conclure, nous pouvons dire que tenter de faire travailler des salariés vieillissants sans se poser la question de la soutenabilité du travail et sans mettre la GRH au service de cette question expose aux risques d’exclusion, d’arrêts-maladie, de chômage, d’invalidité voire de décès : c’est coûteux pour les individus comme pour la société. Une réforme peut-elle être payée un tel prix ?

Sondage: 37 % des salariés incapables de travailler jusqu’à la retraite

Sondage: 37 % des salariés incapables de travailler jusqu’à la retraite

Près de neuf millions de personnes, soit 37 % des salariés, ne se sentent pas capables de tenir dans leur travail jusqu’à la retraite, selon une enquête de la Dares publiée jeudi 9 mars. Ce sentiment baisse si de l’autonomie est donnée aux salariés.

Selon l’étude du service statistiques du ministère du Travail réalisée en 2019 auprès de 40 000 personnes, cette « insoutenabilité du travail » est nettement plus forte chez les moins de 30 ans (59 %) que chez les plus de 50 ans (18 %) qui ont souvent quitté les postes les plus exposés et ont un « horizon plus rapproché de la retraite ». Elle aussi très forte chez les femmes ayant des enfants en bas âge (57 %).

Les métiers d’ouvriers non qualifiés, comme la manutention ou les chaînes de production, au contact du public, comme les caissiers ou les employés de la banque, ou dans le soin, comme les infirmières et les aides-soignantes, sont considérés comme les « moins soutenables ». De l’autre côté, les métiers les « plus soutenables » sont davantage exercés dans des bureaux.

Par ailleurs, ce sentiment d’insoutenabilité concerne 58 % des salariés exposés à des contraintes psycho-sociales (travail intense, exigences émotionnelles, insécurité socio-économique, conflit de valeurs, rapports sociaux dégradés), 46 % de ceux exposés à des contraintes physiques (bruit, chaleur, humidité, travail debout, port de charges lourdes) et 61 % de ceux exposés aux deux. Ces salariés ont des carrières plus hachées que les autres.

La diminution de ce sentiment passe par une réduction de l’intensité du travail , une hausse de l’autonomie et un soutien social plus fort, selon l’étude

Question existentielle :  » A quoi bon travailler ? « 

Question existentielle :  » A quoi bon travailler ?  »

 

La question n’est pas indécente de la part d’une intellectuelle mais sa dimension quasi exclusivement philosophique limite considérablement son intérêt. Dans ce papier, comme dans beaucoup d’autres, des experts se barricadent dans leur champ de confort et de compétences oubliant dans le cas présent nombre de dimensions économiques, sociales, sociétales. Notamment la question du travail en tant qu’élément fondamental de structuration et de fonctionnement harmonieux d’une société. Une question existentielle réservée sans doute surtout à des bobos aisés. NDLR

 Philosophe et productrice sur France Culture, Géraldine Mosna-Savoye tient une chronique dans T La Revue de La Tribune. « A quoi bon travailler » est issu de T La Revue N°9 – « Travailler, est-ce bien raisonnable? » 

 

Chaque matin, du lundi au vendredi, dès que le réveil sonne, cette pensée : quand est-ce que ça va s’arrêter ? et si je ne me levais pas ? et si, juste pour un jour, je restais là et je n’allais pas au travail ?

C’est en caressant cette possibilité, un œil sur l’heure qui tourne et alors même que nous sommes déjà en train de renoncer à rester couchés, que vient en général cette autre pensée : mais oui, après tout, à quoi bon travailler ?

On le sait bien, au fond, à quoi bon travailler : l’argent, d’abord. La société, ensuite, faite de règles, de normes et d’usages pour y vivre. Le plaisir, enfin, parfois. Pourtant, et déjà levés et sous la douche, cette pensée continue à nous hanter : à quoi bon travailler ?

On a beau avoir les réponses, l’idée ne s’arrête pas là, elle prend forme, elle insiste, elle perdure, et nous voici avec notre savon à nous demander : mais oui, et si on supprimait le travail ?

Saugrenue, amusante, utopique, la question n’en est pas moins récurrente. Et pertinente. Comment s’émanciper du travail devenu une aliénation ? Telle est bien la question qui non seulement anime la plupart d’entre nous, mais qui a aussi animé une partie des philosophes au xxe siècle, et tout particulièrement Karl Marx qui a formulé le rêve d’une société sans travailleurs.

Ce n’est pourtant pas à lui, mais à l’une de ses critiques les plus féroces, d’autant plus qu’elle en est une grande lectrice, que je pense chacun de ces matins où je caresse cette fameuse possibilité de ne pas me lever. Dans Condition de l’homme moderne, Hannah Arendt souligne ce paradoxe redoutable chez le penseur du Capital : « Marx définit l’homme comme « animal laborans » avant de l’entraîner dans une société où l’on n’a plus besoin de cette force, la plus grande, la plus humaine de toutes. On nous laisse la triste alternative de choisir entre l’esclavage productif et la liberté improductive. »

La critique est féroce car elle touche Marx en son cœur : comment peut-il soutenir que l’homme est essentiellement un être de travail tout en voulant le priver de son essence ? Comment peut-il en même temps postuler que le travail est fondamental et aliénant ? Et comment, enfin, peut-il rêver d’une société où l’homme, libéré, restera pourtant les mains vides ?

Telle est la contradiction majeure qui s’impose chacun de ces matins où l’on hésite à se lever. Oui, il y a l’argent, oui, il y a l’organisation sociale, oui, il y a aussi le plaisir. Mais surtout, il y a la vie. L’idée est difficile à entendre, ou trop facile peut-être car rebattue à l’excès : mais oui, on travaille pour vivre et on vit pour travailler.

C’est en tout cas la position d’Arendt. Le travail n’est pas une activité comme une autre à ses yeux : elle est la réponse à nos nécessités vitales et vouloir s’émanciper de ces nécessités vitales, c’est se laisser mourir, pire : renoncer à être un homme.

Dit comme ça, il y aurait une foule d’objections à lui faire… Et si répondre aux nécessités vitales ne relevait pas du travail, mais tout simplement de la vie ? et si le travail tel qu’il nous apparaît aujourd’hui ne répondait plus à des nécessités vitales mais à des besoins créés de toutes pièces ? et si ce n’était pas les nécessités mais le travail qui nous enchaînait ?

C’est bien cette critique que l’on pourrait adresser à notre tour à la philosophe-critique : ce qui nous enchaîne au travail, n’est-ce pas au fond cette conception erronée qui en fait une chose vitale ? Ne sommes-nous pas, en fait, conditionnés, comme Hannah Arendt, par cette idée que le travail, c’est la vie ?

Et si j’arrêtais de travailler, est-ce que j’arrêterais de vivre ? Est-ce que ma respiration ne serait plus la même ? Est-ce que mes besoins vitaux cesseraient de m’interpeller ? J’aurais des conditions de vie certainement plus dures, plus compliquées, mais je ne cesserais pas non plus de vivre, au sens premier, vitaliste, vivant.

Et même, je vais plus loin : ma vie, débarrassée de ses horaires, de ses tâches, de son vernis socio-professionnel, la vie dans son plus grand dépouillement, ne pourrait-elle pas m’apparaître plus clairement ? Peut-être bien. Mais alors quelle vie, certes, une vie vivante mais seulement vivante…

Le maire écolo de Grenoble, Eric Piole, autorise les employés municipaux à venir « travailler « avec leur chien !

Le maire écolo de Grenoble, Eric Piole,  autorise les employés municipaux à venir « travailler « avec leur chien !

 

De toute évidence, les dernières élections municipales ont permis un certain nombre d’hurluberlus écolos de renforcer leur pouvoir dans certaines villes en prenant des mesures pour le moins saugrenues .

Ainsi à Grenoble le dogmatique gauchiste écolo Éric Piole , malheureux à la primaire d’Europe écologie les Verts, vient-il d’autoriser les municipaux à venir « travailler »avec leur chien.

Le pire c’est qu’il entend étendre l’expérience à l’ensemble de la collectivité. Pourquoi pas aussi à l’ensemble de la France ?

Au-delà de la dinguerie des écolos qui ne manquent pas une occasion de se discréditer, cela pose en France la question de l’évolution sociétale et notamment le rapport au travail.

Pour certains municipaux, le rapport est de toute évidence ambiguë depuis longtemps. Comme on sait que les variétés d’animaux de compagnie ne cessent de se développer, on pourra peut-être bientôt autoriser à Grenoble de venir travailler avec son cheval ( pour rationaliser la mobilité bien sûr), sa chèvre ou son âne.

Les réactions des autorités municipales de ce point de vue sont au-delà du surréalisme

« Ça rend bien service », se réjouit Hakim Sabri, adjoint aux Finances, contacté par BFMTV.coGrenoble :  »Ma chienne Elwine est vieille maintenant, elle a 16 ans et mes enfants ne sont plus à la maison. Alors ça permet d’éviter qu’elle ne passe toutes ses journées seule chez moi. Ça me sécurise de la savoir avec moi ».

 

Grenoble : le maire écolo, Eric Piole, autorise les employés municipaux à venir « travailler « avec leur chien !

Grenoble : le maire écolo, Eric Piole,  autorise les employés municipaux à venir « travailler « avec leur chien !

 

De toute évidence, les dernières élections municipales ont permis un certain nombre d’hurluberlus écolos de renforcer leur pouvoir dans certaines villes en prenant des mesures pour le moins saugrenues .

Ainsi à Grenoble le dogmatique gauchiste écolo Éric Piole , malheureux à la primaire d’Europe écologie les Verts, vient-il d’autoriser les municipaux à venir « travailler »avec leur chien.

Le pire c’est qu’il entend étendre l’expérience à l’ensemble de la collectivité. Pourquoi pas aussi à l’ensemble de la France ?

Au-delà de la dinguerie des écolos qui ne manquent pas une occasion de se discréditer, cela pose en France la question de l’évolution sociétale et notamment le rapport au travail.

Pour certains municipaux, le rapport est de toute évidence ambiguë depuis longtemps. Comme on sait que les variétés d’animaux de compagnie ne cessent de se développer, on pourra peut-être bientôt autoriser à Grenoble de venir travailler avec son cheval ( pour rationaliser la mobilité bien sûr), sa chèvre ou son âne.

Les réactions des autorités municipales de ce point de vue sont au-delà du surréalisme

« Ça rend bien service », se réjouit Hakim Sabri, adjoint aux Finances, contacté par BFMTV.coGrenoble :  »Ma chienne Elwine est vieille maintenant, elle a 16 ans et mes enfants ne sont plus à la maison. Alors ça permet d’éviter qu’elle ne passe toutes ses journées seule chez moi. Ça me sécurise de la savoir avec moi ».

 

Société- Grenoble : le maire écolo autorise les employés municipaux à venir « travailler « avec leur chien !

Société- Grenoble : le maire écolo autorise les employés municipaux à venir « travailler « avec leur chien !

 

De toute évidence, les dernières élections municipales ont permis un certain nombre d’hurluberlus écolos de renforcer leur pouvoir dans certaines villes en prenant des mesures pour le moins saugrenues .

Ainsi à Grenoble le dogmatique gauchiste écolo Éric Piole , malheureux à la primaire d’Europe écologie les Verts, vient-il d’autoriser les municipaux à venir « travailler »avec leur chien.

Le pire c’est qu’il entend étendre l’expérience à l’ensemble de la collectivité. Pourquoi pas aussi à l’ensemble de la France ?

Au-delà de la dinguerie des écolos qui ne manquent pas une occasion de se discréditer, cela pose en France la question de l’évolution sociétale et notamment le rapport au travail.

Pour certains municipaux, le rapport est de toute évidence ambiguë depuis longtemps. Comme on sait que les variétés d’animaux de compagnie ne cessent de se développer, on pourra peut-être bientôt autoriser à Grenoble de venir travailler avec son cheval ( pour rationaliser la mobilité bien sûr), sa chèvre ou son âne.

Les réactions des autorités municipales de ce point de vue sont au-delà du surréalisme

« Ça rend bien service », se réjouit Hakim Sabri, adjoint aux Finances, contacté par BFMTV.coGrenoble :  »Ma chienne Elwine est vieille maintenant, elle a 16 ans et mes enfants ne sont plus à la maison. Alors ça permet d’éviter qu’elle ne passe toutes ses journées seule chez moi. Ça me sécurise de la savoir avec moi ».

 

Grenoble : le maire écolo autorise les employés municipaux à venir « travailler « avec leur chien !

Grenoble : le maire écolo autorise les employés municipaux à venir « travailler « avec leur chien !

 

De toute évidence, les dernières élections municipales ont permis un certain nombre d’hurluberlus écolos de renforcer leur pouvoir dans certaines villes en prenant des mesures pour le moins saugrenues .

Ainsi à Grenoble le dogmatique gauchiste écolo Éric Piole , malheureux à la primaire d’Europe écologie les Verts, vient-il d’autoriser les municipaux à venir « travailler »avec leur chien.

Le pire c’est qu’il entend étendre l’expérience à l’ensemble de la collectivité. Pourquoi pas aussi à l’ensemble de la France ?

Au-delà de la dinguerie des écolos qui ne manquent pas une occasion de se discréditer, cela pose en France la question de l’évolution sociétale et notamment le rapport au travail.

Pour certains municipaux, le rapport est de toute évidence ambiguë depuis longtemps. Comme on sait que les variétés d’animaux de compagnie ne cessent de se développer, on pourra peut-être bientôt autoriser à Grenoble de venir travailler avec son cheval ( pour rationaliser la mobilité bien sûr), sa chèvre ou son âne.

Les réactions des autorités municipales de ce point de vue sont au-delà du surréalisme

« Ça rend bien service », se réjouit Hakim Sabri, adjoint aux Finances, contacté par BFMTV.coGrenoble :  »Ma chienne Elwine est vieille maintenant, elle a 16 ans et mes enfants ne sont plus à la maison. Alors ça permet d’éviter qu’elle ne passe toutes ses journées seule chez moi. Ça me sécurise de la savoir avec moi ».

 

« Plus personne ne veut travailler dans notre pays » (Laurent Wauquiez )

 « Plus personne ne veut travailler dans notre pays » (Laurent Wauquiez )

Laurent Wauquiez expose dans La Tribune (extrait) sa vision de la relocalisation, du travail, de la transition écologique, ou encore de la formation professionnelle.

 

 

Vous entamez un deuxième mandat à la tête de la région, quelles sont vos priorités économiques ?

LAURENT WAUQUIEZ - Avec 500.000 emplois industriels, soit un taux d’emplois industriels bien supérieur à la moyenne nationale et 52.000 établissements industriels, Auvergne Rhône-Alpes est la première région industrielle française. Notre territoire a su garder un entrepreneuriat familial. Je réamorce ainsi ce second mandat avec des repères.

Pour autant, notre pays est trop centralisé, ce qui pèse sur le dynamisme et la liberté laissés à nos entrepreneurs. Or, si l’on veut retrouver de l’énergie et de la liberté, il faut arrêter avec toutes ces règles administratives, centralisées, qui sont souvent en fort décalage avec la réalité du quotidien de la vie d’une entreprise. La crise du Covid a montré à quel point la France a payé le prix fort des erreurs accumulées pendant des années. Lorsque l’on dépend de la Chine, on dépend en effet de la Chine…

Vous avez mis la relocalisation comme l’une des priorités de votre programme à venir… Un vaste défi : comment comptez-vous l’aborder ?

Si notre région a pu proposer de la distribution de masques à un moment où personnes n’en avait, c’est précisément parce que l’on a su conserver ce terreau industriel.

J’assume cette politique régionale qui défend l’industrie. Ce qui me frappe, c’est que cela est presque devenu un gros mot en France. Si vous voulez être moderne, il faut parler de startups, de startup-nation, aller dans la Silicon Valley…

Si vous parlez de l’industrie, on vous regarde comme un « has been » : j’ai toujours pensé que c’était une gigantesque erreur. Pour moi, l’industrie est la première source de richesse et de création de valeur pour un pays, de création d’emplois, et nous voulons être la région qui défend l’industrie, et notamment le made in France.

Et en même temps, comment accompagner un sujet aussi lourd à l’échelle régionale ?

Auvergne Rhône-Alpes veut être une région tournée vers ses entreprises. Or, nous avons des entrepreneurs qui sont des champions, mais auxquels on demande de faire un sprint avec des boulets aux pieds… Un entrepreneur en France est confronté à des taxes et des charges qui, en s’ajoutant à l’impôt sur les sociétés, aboutissent à des coûts faramineux, qui grèvent leur compétitivité. A cause de cela, nous avons malheureusement perdu des projets d’attractivité qui devaient s’installer dans notre région.

Ce que j’ai essayé de mettre en place, et que je souhaite conserver pour ce second mandat, c’est d’essayer, au contraire, de leur faciliter la vie. Cela veut dire faire confiance aux entrepreneurs, alors que nous sommes dans un pays où l’administration repose trop souvent sur une méfiance par rapport au secteur privé.

Nous avons concrètement mis sur pied des politiques d’accompagnement pour leurs investissements, qui vont de l’investissement pour leurs machines à un accompagnement pour se déployer à l’export, à des partenariats pour leurs programmes de recherche…

Ma guerre, c’est de pouvoir leur proposer des dossiers simples, sans tracasserie administrative, en allant jusqu’à fusionner des agences existantes pour n’avoir qu’un seul point d’entrée qui puisse traiter une problématique d’apprentissage, de formation, d’export…

Dans votre discours de rentrée au Mézenc, vous évoquiez la notion du travail, et malgré les « attaques » que vous affirmez avoir subies après vos propos sur le « cancer de l’assistanat », cette notion vous tient aujourd’hui à cœur. Pour quelle raison ?

Le second problème, qui est aujourd’hui en train de devenir un enjeu majeur pour nos entreprises, c’est que plus personne ne veut travailler dans notre pays. C’est un défi fondamental. J’ai des entreprises qui définissent aujourd’hui leur activité, non pas en fonction de leurs commandes, mais des personnes qu’elles peuvent embaucher : c’est catastrophique.

Il faut mettre un nom sur les choses car sinon, on n’y arrivera jamais : on paie d’abord les conséquences de l’assistanat. Aujourd’hui, en France, la différence entre ce que l’on gagne en travaillant, et en restant chez soi, est trop faible.

On le voit très bien dans notre région, puisque ce sont les mêmes personnes qui vont de l’autre côté de la frontière, en Suisse, pour travailler plus de 40 heures par semaine. Mais ils gagnent deux fois plus et pour l’entrepreneur, le coût est quasiment le même, car il y a beaucoup moins de charges.

Le système social français fait que les charges retombent sur ceux qui travaillent. Et ceux qui en bénéficient sont prisonniers du piège de l’assistanat. C’est une facilité à court terme, mais cela ne leur permet pas de construire leur vie.

Que proposez-vous à ce titre, sur une question qui semble s’adresser en premier lieu à l’échelle nationale : quelle transcription possible à l’échelle régionale y voyez-vous ?

D’abord, il faut que des élus de terrain aient le courage de le dire : ce ne sont pas les Français qui ont perdu le sens du travail, mais le travail qui a perdu son sens. Il ne s’agit pas, comme le disait le Général de Gaulle, de sauter comme des cabris en criant : relocalisation, relocalisation.

C’est tout notre système social et économique qu’il faut revoir pour permettre de réussir cette relocalisation. Il faut d’abord des responsables politiques qui arrêtent de gaspiller l’argent public. Le « quoi qu’il en coûte », il n’y a pas de miracle, se retrouvera un jour sur la feuille de charges de l’entrepreneur.

Nous avons été la seule région française à avoir économisé sur ses dépenses de fonctionnement en fusionnant et le résultat, c’est que nous n’avons aucune augmentation de taxes et de charges. On a réduit de 15 % nos dépenses de fonctionnement, et nous n’avons fermé aucun service public, en démontrant ainsi qu’un service public plus efficace est possible.

 

L’un des marqueurs de votre mandat précédent aura justement été une forme de rigueur budgétaire assumée avec des économies de fonctionnement totalisant 1 milliard d’euros. Certains vous diront cependant qu’il vaut mieux s’endetter quand les taux sont bas. N’est-ce pas le moment d’emprunter ?

On trouvera toujours des politiques pour vous dire que c’est toujours le moment d’emprunter : soit parce que les taux sont bas, et c’est donc le moment de se ruiner, soit l’inverse. Je n’ai jamais cru à ça. Et il n’y a qu’à voir en Europe : la cigale c’est la France, et la fourmi c’est l’Allemagne. Lequel des deux réussit économiquement ?

Il faut arrêter l’argent facile, cela fait des années que l’on fait ça et cela nous a menés droit dans le mur. Pour une raison toute simple et que tout le monde comprend : vous n’avez ensuite plus la force de frappe pour investir, lorsque cela sera nécessaire.

En ce moment, l’Allemagne met des milliards sur la table pour prendre le tournant de l’automobile verte, car ils ont les moyens de le faire, à un moment où la France accuse 120 % de dette sur son PIB. Nous n’avons plus les moyens de mettre de l’argent sur la table pour une véritable stratégie économique ou industrielle.

Pour autant, on voit bien qu’il n’existe pas de « modèle » aujourd’hui pour financer ces gros dossiers industriels de gigafactory et c’est ce qui pose actuellement un problème en France…

Un cas comme celui de Verkor est intéressant, car il montre la manière dont un politique doit aborder un dossier industriel. Lorsque les fondateurs de cette startup sont venus me voir, ils ne comptaient que 30 collaborateurs et m’ont indiquer vouloir créer une industrie de 150 hectares avec 2.000 salariés.

Je me suis dit que ce n’était pas possible. Puis, je me suis renseigné, j’ai creusé le dossier,  j’ai vu ce qu’il se passait ailleurs, en Suède notamment (où le projet Northvolt, parti d’une toute petite équipe d’ingénieurs, s’est arrimé à Volkswagen ndlr), et je me suis aperçu que cette équipe avait de l’or dans les mains et que l’on tenait peut-être la pépite de demain.

Mais c’est typique du fait qu’un politique ne peut pas tout savoir et c’est donc pour cela que ce n’est pas à moi de décider, seul, version Louis XIV, qu’il y aura demain une gigafactory ici ou là.

C’est probablement cette tournure d’esprit que les politiques français n’ont pas suffisamment.

Il faut également être innovant et conquérant sur les métiers de demain, comme dans le cas d’Aledia, qui avec sa technologie de rupture, vise à inventer les LEDS de demain. C’est pour nous « le » gros dossier industriel de notre région, et que nous soutenons fortement par le biais de la recherche, de la politique de recrutement, et de son implantation, car son potentiel de création d’emplois est colossal. C’est l’équivalent d’Austerlitz, si l’on y arrive. Les grandes batailles d’aujourd’hui se font sur le terrain économique et les affrontements se traduisent par une compétition avec la Chine, les États-Unis, l’Inde… Et si l’on gagne, les montants sont colossaux.

Vous avez notamment annoncé au printemps dernier la création d’un fonds souverain régional, un outil de financement public-privé destiné à renforcer les fonds propres des entreprises régionales en pleine crise. Où en est-il ? À quels défis pourra-t-il réellement permettre de répondre ?

Nous sommes allés prendre des idées à ce sujet à l’étranger, comme en Flandre, en Bavière, en Lombardie ou en Catalogne, où partout, ce type de fonds existe. En France, on s’aperçoit en revanche que tout est centralisé, tout remonte au niveau national et ce, même au niveau des banques.

Or, ce n’est pas l’argent qui manque aujourd’hui, mais nous avons une aversion au risque. C’est là que le fonds souverain peut aider, d’autant plus que nous voulons commencer petit, mais qu’il gagne en force de frappe. Nous venons de finaliser un premier closing à 100 millions, et notre objectif est d’aller jusqu’à 1 milliard.

Quand un fonds souverain arrive dans une entreprise, cela crée nécessairement une confiance, qui rend ensuite les choses plus faciles. J’ai demandé à ce sujet que l’État vienne à nos côtés à hauteur de 30 millions, et j’attends encore la réponse. Concernant les investissements, ce ne sera pas moi qui déciderai, mais j’ai fixé mes priorités pour ce fonds, car nous voulons qu’il favorise l’entrepreneuriat familial, qu’il soutienne la croissance des PME…

L’objectif est d’avoir une vraie force de frappe. Nous réfléchissons aussi en complément à créer un établissement public porteur de foncier, car cette question devient en parallèle un enjeu essentiel pour les grands projets d’implantation, qui ne trouvent plus de terrain pour se développer. Nous avons d’ailleurs déjà réservé des terrains qui pourraient potentiellement permettre d’accueillir des gigafactories…

Sur le plan de la transition écologique, comment va se traduire votre propre positionnement face aux élus écologistes qui sont désormais à la tête de plusieurs villes ou métropoles de la région. On sait que la Région a déjà beaucoup investi dans la filière hydrogène, mais nous avons également le solaire, l’éolienne, les batteries, la biomasse… Souhaitez-vous équilibrer davantage le « mix » régional ?

Le développement durable et l’économie décarbonée sont à la fois une menace et une opportunité. Une menace aussi car, lorsque je vois la folie portée par les élus autoproclamés écologistes de Grenoble ou de Lyon, on a affaire à des gens qui ne croient plus au développement industriel, et qui ne veulent plus accueillir de nouvelles entreprises sur leur territoire.

C’est pour moi l’écologie idéologique, sectaire et punitive. Celle à laquelle je crois, c’est l’écologie qui repose sur le progrès, qui repose sur la science, sur l’investissement, sur nos entreprises et qui fait naître des produits de demain qui seront plus respectueux de l’environnement.

Nous avons été très moteurs sur l’hydrogène et c’est l’un des domaines où nous avons travaillé avec des fonds européens, avec une culture de travail public-privé. Nous avons par exemple participé à la création d’une joint-venture avec Michelin et Engie (Hympulsion, dans le cadre du projet Zero Emission Valley, ndlr), en associant les PME de la région, pour devenir leader sur la fabrication de stations de recharge d’hydrogène.

Ce que l’on voudrait, en dehors du train à hydrogène, c’est être également les premiers à construire des cars à hydrogène. Car on oublie souvent que la première façon de faire du développement durable, c’est de fabriquer chez nous.

Vous avez jusqu’ici peu parlé de certaines filières comme le nucléaire, le solaire, l’éolien, qui font néanmoins partie du mix énergétique attendu pour accompagner la transition énergétique… Y êtes-vous favorable ?

Notre ambition est d’être à la fois la première région industrielle et en même temps, la première région verte. On est très en pointe sur la fabrication d’énergies renouvelables, mais en même temps, l’énergie nucléaire en est la raison, et je l’assume parfaitement, parce que tout est lié. Il faut développer à la fois le nucléaire, les panneaux photovoltaïques, les hydroliennes, la géothermie, etc.

Mais il ne faut pas lâcher le nucléaire, car c’est ce qui nous permet d’avoir l’énergie la moins chère d’Europe et qui constitue l’un des rares avantages compétitifs que nous offrons à nos industriels.

Nous avons beaucoup de sujets à considérer comme les vignobles dans la vallée du Rhône, qui s’ils étaient équipés d’ombrières solaires, seraient protégés du soleil et pourraient  produire de l’énergie. Cela constitue une façon neuve d’aborder la question de l’énergie.

Je le dis, en revanche : je suis très réticent à l’éolien, car cela saccage nos paysages. Donc je dirai à ceux qui ont des projets éoliens : allez voir ailleurs, parce que ce n’est pas ce que nous souhaitons encourager.

La question de la formation professionnelle est l’un des autres gros « morceaux » de l’action régionale. Quelles orientations souhaitez-vous impulser pour ce second mandat, où l’on vient de le voir, des enjeux se posent concernant l’accompagnement du recrutement et de la reconversion pour plusieurs secteurs économiques, à commencer par l’industrie. L’outil du Plan investissement dans les compétences (PIC), que la région Auvergne Rhône-Alpes avait pourtant choisi de déléguer à Pôle emploi, sera-t-il réévalué ?

Il faut bien entendu accompagner le recrutement. Toute une partie relève nécessairement de l’assurance-chômage, du système du RSA, mais il y a des choses que nous pouvons aussi faire à l’échelle régionale. Cela commence par le fait d’éviter qu’en France, lorsque l’on parle d’industrie, on identifie ce sujet à Germinal.

Pour cela, nous avons par exemple déployé des pôles de formation ultramodernes avec Michelin, qui permettent de donner l’image de ce qu’est véritablement l’industrie d’aujourd’hui, moderne, attractive, avec des métiers passionnants. Nous essayons aussi de multiplier les salons temporaires, où les étudiants et lycéens peuvent, sous forme de serious games, découvrir l’industrie. Ce sont des choses auxquelles je crois beaucoup, parce que cela leur donne envie.

Et évidemment, il s’agit aussi de prendre des personnes en reconversion et de leur proposer des formations liées à ces métiers. Mais sur ce point, on souhaite prendre des personnes qui soient volontaires : lorsque l’on constate que certains candidats partent en formation uniquement pour recharger les droits assurance-chômage et arrêtent la formation à mi-parcours, on les retire de nos listes. Cela doit aussi fonctionner avec un système de responsabilisation.

Se pose notamment la question de la reconversion professionnelle face aux métiers qui vont être bouleversés par la transition écologique : la Région possède la compétence sur le sujet de la formation. Songez-vous à vous poser comme chef de file afin de réorienter des filières comme l’automobile et le diesel vers de nouveaux métiers en tension ?

Je crois qu’il faut d’abord arrêter de partir d’une liste de rêves, complètement déconnectés de la réalité du marché du travail, et engager plutôt une réflexion à partir des métiers en tension, afin de définir une formation.

Ce sera notre logique et c’est ce que j’ai demandé à mes équipes, de réaliser un inventaire de ces entrepreneurs qui n’arrivent pas à recruter, à partir desquels on peut ensuite définir un catalogue de formations. Pour moi, ce qui fonctionne le mieux ce sont les formations en entreprise, et non pas les stages « parking » ou la multiplication des formations « feux d’artifice ».

Je suis par ailleurs avec beaucoup d’attention la reconversion du diesel et force est de constater que l’on paie d’ailleurs, à ce sujet, une absence totale de stratégie industrielle pour subventionner les véhicules électriques. Ce qui serait intelligent, c’est de pousser l’hydrogène, où il y a des pièces à usiner. Ou de dire que l’on ne subventionne que les véhicules électriques fabriqués en Europe. Ou encore de profiter pour mettre en place un plan stratégique pour développer la fabrication de batteries et voitures électriques dans le pays.

 

Que pensez-vous des dispositifs expérimentés à ce sujet à l’échelle nationale, comme le programme Territoire Zéro Chômeurs qui s’élargit actuellement à 60 territoires : est-ce un outil complémentaire ?

Je n’y crois pas du tout. Je pense que ce sont des dispositifs complètement « gadget », où l’on fait de la com’. C’est même typique de la folie française, car nous sommes aujourd’hui dans un pays où l’on est allé jusqu’au stade où même les salaires étaient payés par l’État.

En réalité, ces dispositifs poussent les gens parfois vers des formations artificielles, des faux jobs, ou des contrats aidés. Être un territoire zéro chômeurs, cela ne se décrète pas et découle de l’action même d’un territoire et de ses acteurs. C’est ce que font les entreprises de la vallée de l’Arve, lorsque des entrepreneurs de la plasturgie se battent par exemple pour développer l’emploi. Pour avoir zéro chômeurs, il faut plutôt faire confiance aux entrepreneurs.

Vous aviez également placé la digitalisation comme un axe fort de ce nouveau mandat. La thématique n’est pas nouvelle, mais comment comptez-vous l’aborder ?

Sur ce terrain également, on peut aller plus loin, afin de répondre aux grands défis qui se posent devant nous. Et à ce titre, je n’entends pas les applications smartphone, mais comment on construit plutôt la mutation digitale de l’industrie, dans un pays où 40 % des PME n’ont aucun projet numérique.

Or, toutes les entreprises seront affectées par cette transformation, y compris des acteurs de la santé qui conçoivent, par exemple, des pompes à insuline, et pour lesquelles le défi sera de rendre leurs données connectées. Même chose pour les fabricants de parapentes qui souhaitent pouvoir recevoir aujourd’hui des mesures connectées, ou pour les acteurs de l’aéronautique. Nous utilisons d’ailleurs les fonds européens dans ce sens. C’est la même chose dans le domaine du développement durable et l’économie décarbonée.

Trente pour cent du réchauffement climatique à l’horizon 2030 seront générés par nos emails et par nos serveurs Internet. C’est délirant. C’est-à-dire que les emails que vous échangez chaque jour passent par des serveurs extrêmement consommateurs d’énergie. Et là, nous avons par exemple une petite pépite en Haute-Savoie qui est CoolLabs, et qui a eu l’idée de mettre les cartes de serveurs Internet dans un liquide qui va récupérer l’énergie, pour ensuite la réutiliser pour fabriquer de l’électricité et alimenter d’autres usages. C’est donc ça, l’écologie qui m’intéresse.

Autre priorité esquissée pour ce second mandat : la santé, qui avait déjà occupé une place non négligeable au cours des six dernières années, avec une croissance considérable de votre budget et des initiatives fortes comme la grande campagne de tests menée à l’échelle de la région. Allez-vous continuer à investir autant ?

Je crois qu’il faut tirer les leçons de cette crise et celle-ci a démontré que nous payons un vrai décrochage français. Nous sommes la seule puissance industrielle du Conseil de sécurité de l’ONU qui a été incapable de sortir son propre vaccin. Je pense que l’on a vraiment intérêt à ne pas se raconter d’histoires, il vaut mieux que l’on en tire les leçons.

D’abord, il nous a manqué des industries qui étaient capables de fabriquer en France. C’est pour cela qu’il faut défendre le made in France dans le domaine de la pharma. Mais il n’y a rien, l’irrémédiable.

Pour réussir le pari de la relocalisation, il faudra nous appuyer sur notre écosystème. Car on a la chance d’avoir avec nous des leaders et des entreprises comme l’Institut Mérieux, ou le façonnier du secteur pharmaceutique Fareva, qui a même racheté des sites qui auraient pu devenir des friches industrielles.

Deuxième ambition : inciter nos laboratoires de recherche ainsi que notre écosystème d’entrepreneurs à travailler ensemble et enfin, former et travailler, comme nous sommes en train de le faire avec Alain Mérieux, à la possibilité de mettre en place une école de formation sur des compétences recherchées, comme les techniciens de laboratoires.

On assiste également depuis quelques jours à la fin du « quoi qu’il en coûte » tel qu’on l’a connu jusqu’ici, suite aux annonces du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Quelle sera votre politique de soutien aux entreprises au sens large, craignez-vous de devoir abonder ou réorienter votre aide envers certains secteurs clés au sein du tissu régional, comme l’événementiel ou la montagne ?

Je me suis toujours méfié dès le début du « quoi qu’il en coûte ». Car à l’arrivée, le danger est que ce soient les entreprises qui payent. Dans notre région, nous n’avons pas suivi ce chemin : nous avons suivi l’approche allemande. Chaque euro que l’on a mis, on a veillé à ce qu’il ne soit pas gaspillé, à ce qu’il aide ceux qui en avaient besoin.

Cela donne aujourd’hui à notre région une grosse force de frappe pour accompagner des projets économiques et industriels, là où d’autres territoires sont plus courts financièrement.

On a anticipé les choses pour être capables de mettre de l’argent sur la table comme avec la montagne, où l’on va investir fortement pour accompagner nos stations de ski. Et voilà. Je n’ai jamais cru à la stratégie défensive, mais pour faire de l’offensive, il faut avoir les moyens.

V

Travailler plus pour améliorer la productivité et la croissance (Jean-Hervé Lorenzi)

Travailler plus pour améliorer la productivité et la croissance (Jean-Hervé Lorenzi)

Ce mercredi sort le dernier ouvrage de Jean-Hervé Lorenzi, fondateur du cercle des économistes, La grande rupture, coécrit avec Alain Villemeur. Le sous-titre, comme une réponse aux derniers livres de Philippe Aghion et de Patrick Artus, appelle à « réconcilier Keynes et Schumpeter ». Interview dans l’Opinion.

 

La crise n’a-t-elle pas signé une victoire par KO de Keynes sur Schumpeter ?

Je ne le pense pas. Les économistes qui inspirent les politiques publiques ont parfois tendance à ne voir qu’une moitié du problème en opposant l’offre et la demande. C’est une erreur. Se concentrer uniquement sur le soutien à demande quand 80 % des biens sont importés n’a pas de sens, tout comme penser que l’offre peut déterminer la trajectoire économique mondiale, européenne et française de manière déterminante est une vue de l’esprit. L’innovation ne peut régler seule tous les problèmes du monde. Soutien à l’offre, soutien à la demande, les deux sont nécessaires aujourd’hui.

N’a-t-on pas trop dépensé pendant la crise, notamment du côté des dépenses courantes (hors Covid) qui vont augmenter deux fois plus cette année (+41 milliards) que l’année dernière (+19 milliards) ?

La gestion opérationnelle de la crise a été un succès. Les prêts garantis par l’Etat, l’activité partielle et le fonds de solidarité ont été très vite mis en place. Les 7 milliards de garanties publiques du fonds de sortie de crise annoncé il y a peu sont une bonne idée. La sortie du quoi qu’il en coûte à compter du 1er septembre, c’est le bon timing. Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a bien fait les choses.

Dans quel état l’économie française va-t-elle ressortir de cette crise ?

Après une reprise très forte dans les prochains mois, nous allons nous heurter à une trajectoire économique contrainte et en réalité très largement prédéterminée par ce qui existait avant la crise. Trois raisons à cela : la démographie qui va peser sur les finances publiques et la capacité à innover. La répartition des revenus du patrimoine et les questions de bipolarisation du marché du travail. Une trop grande partie de la population dispose d’une capacité trop faible de consommer. Et de faibles perspectives de gains de productivité comme l’avait déjà soulevé Robert Solow il y a vingt ans du fait du vieillissement de la population et du développement des services, peu propices aux gains de productivité. Ces trois éléments s’articulent complètement les uns avec les autres et vont peser de manière très forte sur la croissance à moyen terme. Ni Keynes ni Schumpeter à eux seuls ne pourront résoudre ces interrogations.

«L’épargne massive disponible est chez nous détenue par les plus âgés qui ne prendront pas de risque. Il faudra donc mettre en place une forme de garantie collective sur les investissements risqués»

Vous craignez une stagnation séculaire ?

Séculaire, je n’en sais rien, par contre ces trois phénomènes menacent de ralentir l’économie mondiale dans les cinq à dix années à venir. Or, ce ralentissement ne sera pas tenable socialement. J’ajoute pour compléter ce cadre que je ne crois pas à une hausse rapide des taux d’intérêt parce que l’épargne demeure largement supérieure à l’investissement et qu’il existe encore d’importants réservoirs de main-d’œuvre peu onéreuse. Les seuls éléments qui pousseront à un peu d’inflation seront l’augmentation des coûts de production complémentaires liés à l’environnement et à quelques relocalisations. Mais aucune banque centrale ne prendra le risque de mettre en péril la solvabilité d’un pays.

S’il y a une contrainte qui a explosé, c’est bien la contrainte financière avec les milliers de milliards d’euros déversés par la Banque centrale européenne et la suspension du pacte de stabilité. C’est bien la preuve que la crise va tout de même bousculer certains équilibres…

La crise va modifier des équilibres sur deux points. Poussé par les évènements, le premier sera le réajustement des disparités de patrimoine et de revenus. Non pas par la fiscalité mais par des transferts de revenus entre générations. Si fiscalité il devait y avoir, elle sera sur les patrimoines, pas sur les revenus. Le deuxième aspect, c’est le fait que l’épargne massive qui est disponible qui chez nous est détenue par les plus âgés qui ne prendront pas de risque. Et donc, il faudra mettre en place une forme de garantie collective sur les investissements risqués, comme ce qui a été récemment fait avec le fonds de sortie de crise de 20 milliards d’euros des assureurs et professionnels du capital-investissement, dont les 7 premiers milliards sont garantis par l’Etat. Dans un monde de contrats, de risques et socialement déséquilibré, je pense que le mot « garantie » est promis à bel avenir.

Comment faire circuler davantage le capital entre générations ?

Ce n’est pas très compliqué. Il faut mettre en place une mesure massive d’incitation à la transmission par les donations. Quarante-cinq années d’expérience professionnelle en cabinets ministériels comme en tant qu’économiste, m’ont appris que rien n’est pire que les mesures homéopathiques. Cela ne sert à rien, hormis arroser le sable. Les mesures qui seront prises à l’avenir, pour être efficaces, devront être massives.

Les critiques diront qu’on ne fera que reproduire les inégalités d’une génération à l’autre…

Le pendant de cette mesure doit être une mesure temporaire permettant de redistribuer, comme une taxation des plus-values à court terme par exemple. On n’y échappera pas au vu de l’explosion des marchés financiers et des marchés immobiliers.

«L’ISF a inscrit dans le temps une forme de condamnation du patrimoine. C’est la vision de Thomas Piketty, pas la mienne. On doit par contre revoir la répartition entre les profits et les salaires en opérant un transfert d’une cinquantaine de milliards d’euros des premiers vers les seconds»

Vous appelez à rétablir l’ISF ?

L’ISF a inscrit dans le temps une forme de condamnation du patrimoine. C’est la vision de Thomas Piketty, pas la mienne. On doit par contre revoir la répartition entre les profits et les salaires en opérant un transfert d’une cinquantaine de milliards d’euros des premiers vers les seconds. Il suffit pour cela de passer la part des profits de 32 % à 29 %. Ce n’est pas la fin du monde ! On ne peut pas continuer à payer nos chercheurs aussi peu et s’étonner que les meilleurs partent tous aux Etats-Unis.

Ça veut aussi dire faire des économies ailleurs…

Absolument. Comment se fait-il qu’à budget équivalent, dans le primaire et le secondaire, l’Allemagne arrive à payer ses enseignants 40 % de plus que nous ? Il y a peut-être quelques réformes à mener. Claude Allègre avait raison : il faut secouer le mammouth.

La campagne présidentielle démarre. Pour nourrir le débat, vous proposez « un nouveau monde fondé sur six répartitions ». De quoi s’agit-il ?

Pour affronter les grands défis à venir avec une société apaisée, il va falloir réajuster les curseurs de six grandes répartitions : entre salaires et profits comme je viens de l’indiquer, mais aussi la répartition intergénérationnelle des salaires entre jeunes et vieux, la répartition à l’intérieur des investissements entre créations et destruction d’emploi, la répartition au sein de l’épargne entre actifs risqués et actifs sûrs. Il va aussi falloir rééquilibrer les dépenses entre protection sociale et formation, c’est-à-dire diminuer les dépenses de retraites de deux points de PIB pour les réallouer à l’éducation, et enfin répartir les emplois selon les qualifications.

Beaucoup tourne autour du travail finalement…

Aujourd’hui, nous travaillons chaque année 10 % de moins que nos voisins. Il va falloir travailler un peu plus ! Profitons de l’opportunité de la crise pour en parler en mettant tout sur la table : temps de travail annuel et tout au long de la vie, mais aussi pénibilité, télétravail, rémunérations… Les six répartitions couvrent à peu près tous les champs, c’est une l’occasion de tout mettre à plat et de réfléchir à ce que veut vraiment la société française. Ne nous contentons pas seulement de revenir au niveau de croissance de la fin 2019.

Y aura-t-il un deuxième plan de relance ?

Je pense qu’il aura lieu en février. Le quantum de 40 milliards avancé par Jean Pisani-Ferry et Olivier Blanchard est raisonnable. Ce deuxième plan doit être axé sur la formation et la qualification. Il faut moderniser l’éducation nationale, monter en compétences. Avec une contrepartie qui soit aussi un niveau minimum de revenu, pourquoi pas la mise en place d’un revenu universel. L’extrême pauvreté qui frappe certains n’est pas acceptable dans un pays riche comme le nôtre.

Retraites : « il faut travailler plus longtemps »!

Retraites : « il faut travailler plus longtemps »! 

 

« Soit on augmente les cotisations », « soit on baisse les pensions », « soit on travaille plus longtemps », a tranché Stanislas Guerini, le transparent responsable du parti virtuel la république en marche.

Le délégué général de LREM, Stanislas Guerini, a estimé jeudi 10 juin que les Français devaient « travailler plus longtemps », estimant que le système des retraites devait être réformé, comme le souhaite l’exécutif.Une déclaration qui sans doute n’a pas tenu compte du dernier sondage dans lequel 60 % des Français refusent que cette question soit traitée avant les élections présidentielles de 2022. Une déclaration donc sans doute à contre-courant car Macron va vraisemblablement s’aligner sur l’opinion des Français

« C’est trop tôt pour dire si on va le faire avant ou après 2022″, a-t-il dit sur Sud Radio. Mais « je crois qu’il faut faire cette réforme de retraites et que, oui, il faut travailler plus longtemps », car c’est « le sens de l’Histoire ».

Selon lui, « il y a trois manières de faire si on veut pérenniser notre système : soit on augmente les cotisations, c’est-à-dire les impôts -nous on a déjà dit très clairement qu’on n’augmentera pas les impôts dans ce quinquennat-, soit on baisse les pensions -et on a dit extrêmement clairement que nous ne voulions pas faire ça-, soit on travaille plus longtemps« .

« Mais ça veut dire aussi être en capacité de faire travailler les seniors, parce qu’on ne peut pas se contenter d’une situation où on a un chômage plus important qu’ailleurs pour les plus de 55 ans », a-t-il souligné.

Bref le transparent responsable du parti virtuel la république en marge découvre la lune. Mais avec retard§

Crise: travailler plus et remettre en cause les 35 heures ?

  • Crise:  travailler plus et remettre en cause les 35 heures ?
  • Il n’est pas sûr que les déclarations fracassantes de responsables socio-économiques ou politiques soient de nature à faire avancer la question de l’amélioration de la productivité pour compenser notamment les pertes de production pendant la crise sanitaire. De toute manière, il existe maintenant des dispositions qui permettent des accords de branches et d’entreprises pour adapter des conditions de travail. Il n’est pas certain que les mesures d’ordre général soient très adaptées à des situations qui peuvent être très différentes selon les secteurs, les régions et les entreprises. «Il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire», avait déclaré le président du Medef.  

 

À droite, le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a lancé l’idée des «37 heures payées 35» pour compenser la baisse de productivité. Évidemment à gauche certains restent s sur le principe des 35 heures et ne nt pas y déroger. Il y a derrière tout cela des enjeux économiques indiscutables, témoin l’état catastrophique récurrent de la balance des échanges commerciaux du pays. Les 35 heures ne sont pas les seuls responsables, il y a aussi la bureaucratie et la fiscalité, l’insuffisance aussi du réseau de PME susceptible d’exporter. Les situations encore une fois sont très différentes, on ne peut pas comparer le secteur aérien, au secteur du tourisme au secteur automobile au secteur artisanal ,au secteur agricole ou encore à celui des services.

 

« Travailler plus ». Laurent Berger CFDT règle ses comptes avec Macron

« Travailler plus ». Laurent Berger  CFDT règle ses comptes avec Macron

 

Une réaction assez curieuse et brutale de la part du secrétaire général de la CFDT qui oppose un non définitif à la proposition du gouvernement et du patronat de travailler plus pour compenser la perte de production pendant la crise sanitaire. D’une certaine façon,  il s’agit du réponse du » berger » à la bergère. En effet, Laurent Berger n’aura guère apprécié tout au long de l’épisode de la réforme des retraites et avant celle de l’Unedic- la position très étatiste de Macron qui en quelque sorte s’est complètement assis sur la concertation des partenaires sociaux. À de nombreuses reprises Laurent Berger a proposé sa médiation y compris d’ailleurs lors de la révolte des gilets jaunes.

À aucun moment il n’a été entendu et la stratégie du gouvernement a consisté à faire semblant d’écouter les organisations syndicales mais à poursuivre ses objectifs. Il est clair que le gouvernement aura besoin des partenaires sociaux pour engager des négociations sur la nécessité de redresser une économie qui va dans un premier temps se traduire par une vague de défaillance sans précédent et faire monter le chômage jusqu’à 20 % au lieu de 8 % 2019. Macron va sans doute promettre de  changer de logiciel, c’est-à-dire officiellement annoncé l’abandon de réformes qui n’ont jamais eu le soutien majoritaire de l’opinion publique.

Il va sans doute également tenter de proposer ce que Gilles Legendre vient d’appeler le « pacte républicain », c’est-à-dire une autre façon de gouverner en intégrant des analyses et des stratégies différentes de celles prises en compte jusque-là. Bref une forme de dialogue réel avec la société française. Le problème c’est que cette proposition intervient seulement pour faire admettre la rigueur. D’où cette réplique cinglante de la CFDT. Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a en effet jugé dimanche soir «indécente» la piste esquissée ce week-end par le gouvernement et le Medef qui consisterait à «travailler plus» à l’issue de la crise liée à l’épidémie de coronavirus pour redresser l’économie française.

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a estimé, dans une interview publiée dans nos colonnes samedi, qu’il faudrait à l’issue de la crise se poser la question «du temps de travail, des jours fériés et des congés payés» pour accompagner la reprise économique.

Le même jour, la secrétaire d’État à l’Économie Agnès Pannier-Runacher a prévenu qu’il faudrait «probablement travailler plus que nous ne l’avons fait avant» et «mettre les bouchées doubles pour créer de la richesse collective» à l’heure où la France fait face à la pire récession économique depuis 1945.«C’est totalement indécent», a réagi Laurent Berger sur France 2. «Aujourd’hui, les travailleurs comme tout le monde sont en train de payer le coût de cette crise. Ce n’est pas à eux de payer ensuite par des slogans qui sont lancés aujourd’hui, les vieilles lunes qui reviennent».

«Puisque certains, notamment le patronat, veulent parler de la suite, on ferait mieux de parler de comment les entreprises contribueront demain au bien commun, quels seront leurs engagements pour développer une économie plus vertueuse», a-t-il ajouté, jugeant la polémique «indigne». Le numéro un de la centrale réformiste a par ailleurs estimé que la réforme des retraites – suspendue en raison de la crise liée à l’épidémie de coronavirus – n’était «plus d’actualité».

Qui doit travailler ? Mettre fin au grand flou (Charles-René Tandé)

Qui doit travailler ? Mettre fin au grand flou (Charles-René Tandé)

 

 

Charles-René Tandé ,président du conseil de l’Ordre des experts-comptables, met les pieds dans le plat à propos du flou et des contradictions du pouvoir qui d’un côté préconise le confinement  le plus général possible et en même temps souhaite que le maximum d’entreprises continue de travailler. ( Interview dans l’Opinion)

Face à l’effondrement de l’activité dû à la pandémie de Covid-19, les modalités de report des charges fiscales et sociales du mois de mars ont été précisées 72 heures avant la date limite de paiement. Comment les entreprises ont-elles réagi ?

Je tiens d’abord à saluer l’engagement des 21 000 experts-comptables et de leurs 130 000 collaborateurs qui se sont mobilisés pour répondre aux demandes des chefs d’entreprise et reporter les échéances le plus vite possible. Cela n’a pas été simple car il y a eu beaucoup de confusion entre les messages politiques et ceux de l’administration. Beaucoup ont compris que la TVA ferait aussi l’objet d’un report. Ce n’est pas le cas, les échéances devront être honorées. Nous peinons toutefois à bien évaluer le montant de TVA à déclarer pour mars. Il y a tout simplement parfois des difficultés pratiques d’accès aux documents des entreprises, qui ne sont pas toutes passées au 100 % dématérialisé.

Quelles sont les principales interrogations des patrons ?

Le sujet essentiel, c’est de savoir si les salariés peuvent travailler ou pas. La situation est claire pour les entreprises faisant l’objet de l’arrêté de fermeture gouvernemental comme les bars ou les restaurants. Mais pour les autres ? Après les appels du gouvernement au confinement, beaucoup de chefs d’entreprise ont compris qu’ils devaient arrêter. Mais il semble que l’on soit allé un peu trop vite dans le « restez chez vous ». Le message est différent aujourd’hui : les entreprises doivent continuer à travailler en favorisant au maximum le télétravail et en mettant en place, pour les autres, des mesures de distanciation sociale.

La mesure exceptionnelle de chômage partiel a-t-elle été bien comprise ?

Pas vraiment. Beaucoup de chefs d’entreprise se sont interrogés sur la possibilité d’avoir recours au chômage partiel en cas de baisse de leur activité. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a depuis confirmé que ces entreprises sont éligibles à la condition de pouvoir démontrer cette baisse. Nous avons mis une cellule de crise en place avec, pour les professionnels du chiffre, une base d’informations actualisée en temps réel sur les directives gouvernementales.

Comment voyez-vous la suite ?

De gros problèmes vont rapidement apparaître sur la trésorerie des entreprises les plus fragiles. La TVA doit être payée avant mardi et les salaires versés avant le 31 mars. Or, les indemnités d’activité partielle ne tomberont que le 15 avril. Entre deux, la situation va être compliquée.

Pour éviter ces problèmes de trésorerie, 300 milliards d’euros de garanties bancaires ont été promis par l’exécutif…

L’Etat a mis beaucoup sur la table, c’est vrai. Reste à voir comment va être mise en œuvre cette garantie, et notamment comment les banques vont monter les dossiers et dans quel délai. Nous travaillons en plus avec Bpifrance à la mise en place d’un préfinancement de l’activité partielle. Mais si le confinement dure plus d’un mois, nous allons observer de nombreuses faillites. Les entreprises solides, avec des réserves et de la trésorerie, pourront tenir deux mois. Les plus fragiles non. Il est impératif de travailler au cas par cas et de tout mettre en œuvre pour éviter ces faillites et sauver les emplois.

Travailler plus : 54% contre !

Travailler plus : 54% contre

 

Globalement 54 % des Français sont opposés à l’allongement de la durée du travail qu’il s’agisse des 35 heures ou du départ  en retraite. Le résultat aussi de la perte de crédibilité de la valeur travail, sans doute de plus grand handicap mais qui reste tabou. Selon un sondage Ifop* pour le JDD. Pourtant la grande faiblesse du pays chez son manque de compétitivité. Certes la productivité calculée comme le rapport entre la production et le nombre d’actifs et comparables à celui d’autres pays mais Avec une différence de taille,  il s’agit d’une productivité relative c’est-à-dire du rapport entre la production et le nombre de salariés. Or la vraie productivité d’un pays c’est le rapport entre la valeur de production et le nombre d’actifs. Un rapport qui ne pourra être amélioré qu’avec l’allongement de la durée hebdomadaire est celui du départ en retraite sauf pour les métiers pénibles. De ce point de vue la France est largement derrière l’Allemagne du fait du nombre d’inactifs. En cause évidemment le nombre de chômeurs, d’inactifs vivants grâce aux aides sociales, et de l’âge de départ en retraite. Il faudrait ajouter que la compétitivité subit aussi les  coups de la pression fiscale ou la France figure en tête du palmarès Face au ralentissement de la productivité européenne

Si cet allongement de la durée du travail devait s’imposer alors la préférence irait à l’allongement de la durée hebdomadaire de travail :

  • 41% des personnes interrogées ont une préférence pour l’abandon des 35h ;
  • 25% sont pour l’augmentation du nombre d’années de cotisation pour percevoir une retraite à taux plein ;
  • 14% sont pour la suppression d’un ou plusieurs jours fériés ;
  • les 20% restants refusent de choisir l’une de ces trois propositions.

Dans le détail, la fin des 35h clive là encore la population : 56% des sympathisants de droite la souhaite, contre 37% pour ceux de la gauche ; et les catégories supérieures (49%), en particulier les artisans et commerçants, plutôt que les catégories populaires (38%) ou les salariés (38%). La suppression d’au moins un jour férié trouve au contraire plutôt un écho à gauche, même s’il reste très minoritaire (17%, contre 9% à droite). Quant au décalage du départ à la retraite, il est accueillit de façon assez homogène auprès des sondés, et n’est donc poussé par personne en particulier.

* Enquête Ifop pour le JDD réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 17 au 19 avril 2019, menée auprès d’un échantillon de 1.009 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. La marge d’erreur pour ce sondage est +/- 1,4 point pour un résultat de 5 ou 95% ; +/- 1,8 point pour un résultat de 10 ou 90% ; +/- 2,5 points pour un résultat de 20 ou 80% ; +/- 2,8 points pour un résultat de 30 ou 70% ; +/- 3 points pour un résultat de 40 ou 60% ; +/- 3,1 points pour un résultat de 50%.

 

 

Les salariés de Fessenheim invités à travailler en Allemagne.

Les salariés de Fessenheim invités à travailler en Allemagne.

 

Il ne manque pas de culot Sébastien Lecornu  le jeune secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot chargé de préparer la reconversion du site nucléaire de Fessenheim. La question du reclassement les salariés d’EDF, environ 850 mais aussi pour les 1000 salariés à temps complet ou partiel du secteur privé qui travaillent  pour la centrale. Concernant le personnel : c’est à EDF de gérer la question. Quant aux salariés privés il les invite à travailler en Allemagne qui souffre d’un manque de personnel formé. Encore heureux qu’il ait  précisé dès le départ qu’il n’annoncerait pas de recette miracle ! « L’on va enfin enclencher la procédure de concertation et de réflexion sur la reconversion du site de Fessenheim », a déclaré Sébastien Lecornu, secrétaire d’Etat auprès de Nicolas Hulot, Dans cette perspective, il a rencontré élus locaux, départementaux et régionaux, salariés et direction de la centrale, mais aussi des acteurs économiques, notamment des voisins suisse et allemand, et installer un comité de pilotage. Des compensations financières sont bel et bien envisagées, mais « je ne viens pas pour faire un chèque et m’en aller », a précisé Sébastien Lecornu, insistant sur la nécessité pour le territoire d’élaborer un projet d’avenir. Lui-même a évoqué différentes pistes de reconversion, notamment dans les énergies renouvelables ou la création d’une filière de démantèlement nucléaire. Mais rien de tout cela ne pourra voir le jour avant… 2038. Car le démantèlement de Fessenheim ne pourra pas débuter avant un délai de post-exploitation de cinq ans. C’est le temps nécessaire pour évacuer le combustible nucléaire, démonter les matériels et traiter les futures aires de stockage des déchets. Le décret de démantèlement est attendu fin 2023, après enquête publique, et EDF estime à 15 ans la durée des travaux.

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