Travail au noir : 6 milliards d’euros par an à la Sécu
Le « travail dissimulé » aurait fait perdre à la Sécurité sociale au moins 6 milliards d’euros de « cotisations éludées » en 2021. Les micro-entreprises affichent le taux de fraude le plus élevé, avec 17% à 26% de cotisations non versées. Le manque à gagner est même estimée entre 5,6 et 7,1 milliards soitÀ peu près le déficit très théorique prévue pour 2022.Notons cependant qu’il s’agit d’une évaluation très approximative car un certain nombre d’activités n’aurait pas existé si elles avaient été officiellement déclarées; dans d’autres cas il y a effectivement des abus mêmes pour des activités rentables
Il est clair que l’équilibre financier de la sécu demeure; Il y a en effet un risque de dérapage à -20 milliards
La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2023 a été adoptée selon la procédure de l’article 49-3 de la Constitution pour l’ensemble de ses parties – pour les 3 premières parties du texte le 20 octobre 2022, consacrées aux exercices 2021 et 2022 ainsi qu’aux recettes et l’équilibre de la sécurité sociale pour 2023 – puis pour la 4ème partie consacrée aux dépenses 2023 et sur l’ensemble du texte le mercredi 26 octobre. Le texte final tient toutefois compte de certains échanges avec la commission des affaires sociales et retient en particulier pratiquement 150 amendements. Il en résulte un déficit de la sécurité sociale alourdit de 100 millions d’euros et qui devrait atteindre les 7,2 milliards en 2023. Tout laisse cependant supposer que le déficit sera beaucoup plus creusé. Hors FSV celui-ci pourrait atteindre les -20 milliards d’euros notamment à cause de la sous-budgétisation des soins de ville et hospitaliers, de la baisse drastique anticipée des dépenses Covid et d’un dynamisme des recettes sociales toujours soutenu alors même que les perspectives de croissance se font d’ores-et-déjà plus incertaines.
Avant même ce réajustement, la Cour des comptes avait alerté début octobre d’un « risque réel » de déficit « plus élevé que prévu ». Son Premier président, Pierre Moscovici, considère que l’exécutif s’appuie sur « des perspectives trop optimistes », en matière de croissance, mais aussi sur le plan sanitaire. Il existe donc selon lui « un risque réel de croissance continue des dépenses sociales, au détriment des générations futures » qui devront rembourser les dettes accumulées.