Chine : la stratégie zéro Covid est une catastrophe économique
La politique de santé technocratique du parti communiste chinois qui s’entête à maintenir une stratégie zéro Covid constitue une véritable catastrophe économique.
Les dépistages, les quarantaines et les confinements à répétition pèse lourdement sur l’activité chinoise mais aussi sur la demande entraînant une baisse des prix des marchandises en septembre.
La baisse du commerce extérieur chinois constitue sans doute l’indicateur avancé le plus pertinent du tassement économique . En outre la consommation interne ne décolle pas vraiment. Les exportations chinoises d’octobre enregistrent leur premier recul (-0,7%) depuis 2020 par rapport au mois d’octobre 2021 alors qu’elles avaient rebondi en septembre (+5,7%). Selon les statistiques officielles des douanes, les importations chutent elles aussi à -0,7% sur un an, après +0,3% en septembre.
La Chine se trouve confrontée à un rebond du Covid près de 2 ans et demi après le déclenchement de la pandémie, quand les pays occidentaux semblent avoir surmonté le plus dur de la pandémie. La gestion dite « zéro Covid » du gouvernement chinois impose des restrictions sanitaires drastiques qui paralysent totalement le fonctionnement de l’économie et de la société. La politique zéro Covid en Chine se traduit en effet par des confinements à répétition, des tests PCR à grande échelle et une quarantaine obligatoire à l’arrivée de l’étranger.
La Chine n’entend pas changer de stratégie vis-à-vis du Covid qui paralyse régulièrement des secteurs entiers de son économie. Par ailleurs, elle subit la baisse de la demande internationale des pays qui tout doucement glissent vers la récession. Le pire étant sans doute à venir en 2023
L’indice PPI, qui mesure le coût des marchandises sorties d’usine, était, le mois dernier, en baisse de 1,3% sur un an. Lorsque cet indice est dans le rouge, cela traduit généralement une faible demande et un poids sur le bénéfice des entreprises.
De son côté, l’indice des prix à la consommation, principale jauge de l’inflation, s’est inscrit en octobre en hausse de 2,1% sur un an, après 2,8% un mois plus tôt. Ce qui préoccupe particulièrement les autorités chinoises car cette hausse concerne surtout les cours du porc, tirés à la hausse par une épidémie de peste porcine qui a décimé le cheptel chinois en 2019. Ils ont ainsi bondi en octobre de 51,8% sur un an. D’un mois à l’autre, le prix de la viande la plus consommée de Chine prend encore 9,4%.
Parallèlement, la Chine traverse une crise sans précédent dans l’immobilier.
Le Fonds monétaire international (FMI) prédit une croissance de 3,2% cette année en Chine, ce qui serait son rythme le plus faible en quatre décennies, hors pandémie. Mais 2003 risque d’être pire.