Archive pour le Tag 'Transition'

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Automobile Électrique: pour une transition plus progressive

Automobile Électrique:  pour une transition plus progressive

Convenons-en, le cap est net mais de toute évidence, les échéances fixées pour l’atteindre sont irréalistes. Si rien ne change le tout électrique nous conduira collectivement dans une impasse ! Par Mathieu Seguran, Délégué général de la Fédération de la distribution automobile ( La Tribune)

 

À noter que l’auteur ne évoque pas la piste de l’hydrogène pour l’instant réservée à des véhicules lourds et qui pourrait peut-être mettre en cause l’automobile électrique actuelle NDLR

 

 

Le projet de la Commission européenne de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves en Europe, à partir de 2035, adopté par les 27 membres de l’Union européenne le 29 juin dernier va dans le bon sens. La mesure doit contribuer à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Mais il faut impérativement revenir sur les délais fixés pour la mettre en œuvre. L’échéance doit être reculée de 2035 à 2040.

Pourquoi ? Tout simplement parce qu’à ce jour la France ne compte que 62.000 bornes de recharge ! Le gouvernement prévoyait 100.000 bornes fin 2021, un an après nous en sommes loin.

Clairement le compte n’y est pas. Faute de temps pour déployer le dispositif de recharge d’ici à 2035 il sera impossible aux Français de rejoindre leur lieu de travail ou d’effectuer des déplacements dans certaines zones. La Fédération de la Distribution Automobile représente des professionnels de l’après-vente (distribution de pièces détachées et réseaux de garages) qui répondent chaque jour dans 1.300 points de vente et ateliers aux besoins de millions de Français pour leurs déplacements, dont les deux tiers se font en voiture. C’est pour cette raison qu’elle alerte depuis des mois les pouvoirs publics sur un phénomène social massif : l’incapacité pour beaucoup de nos concitoyens à s’équiper d’une voiture de nouvelle génération ! En d’autres termes les ménages les plus modestes choisissent la réparation car ils sont des millions à ne pouvoir renoncer à brève échéance à leur véhicule au profit d’une version électrique par manque de moyens financiers.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes pour le second trimestre 2022 : la croissance de l’activité des métiers représentés par la FEDA dans le véhicule léger est en vive progression. Au cours du printemps 2022 on constate une hausse de +12% à comparer aux exceptionnels résultats de l’an passé (+29,5%) A noter que par rapport à 2019, le secteur accentue encore son avance avec une croissance de quasiment 13%.

En revanche le marché du neuf ne cesse de s’éroder et, avec à peine 1,65 million de véhicules immatriculés en 2020 comme en 2021, il atteint des niveaux historiquement bas – il faut remonter à 1975 pour trouver des ventes plus faibles.

C’est dans ce contexte que la Commission européenne envisage d’interdire en 2035 les ventes de véhicules neufs à essence ou diesel, au profit de voitures 100% électriques ou à hydrogène. Les autres motorisations – thermiques et hybrides – seraient donc proscrites. Une telle trajectoire sera d’autant moins soutenable sur le plan social qu’au même moment sont mise en place, d’ici à 2025, les zones à faibles émissions (ZFE) dans 45 métropoles et agglomérations. Représentant le tiers de la population française, ces métropoles risquent de constituer, pour les populations vivant en périphérie, des zones interdites ! Inutile de rappeler que les mobilités quotidiennes ont été à l’origine, avec la hausse des prix à la pompe, de la plus longue et de la plus violente crise sociale des cinq dernières années, celle des Gilets jaunes.

Clairement, nous n’avons pas, pour le moment, les moyens d’avancer dans cette voie sans conséquences sociales et industrielles graves.

Nous alertons le nouveau gouvernement sur le rejet que cette mesure suscitera dans les classes moyennes. Cette privation de mobilité pourrait déboucher une nouvelle fois sur une révolte sociale forte.

Certes, les 27 membres de l’Union, sous l’influence de certains pays, ont accepté de faire une place aux technologies alternatives comme les carburants synthétiques ou les motorisations hybrides rechargeables, si elles permettent d’atteindre l’objectif final. Le dispositif adopté en ce mois de juin 2022 pourra être révisé en 2026 à l’aune des évolutions technologiques.

Les Français comprennent très bien que la voie tracée pour la décarbonation des transports et plus globalement, pour la transition énergétique, est incontournable mais, comme nous-mêmes professionnels, ils doutent de la capacité de notre pays à rattraper le retard accumulé.

Les enjeux sont aussi internationaux. La France, qui cherche à sortir de la dépendance du gaz et du pétrole russe, se mettrait ainsi sous l’emprise de la Chine d’où provient une grande partie des terres rares. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, l’Union européenne aura besoin, pour s’équiper en batteries, de 35 fois plus de lithium qu’aujourd’hui. Jusqu’à 26 fois plus de terres rares seront nécessaires, deux fois plus de nickel, sans parler du cuivre dont les besoins croissent également très rapidement. Tous ces éléments indispensables aux équipements de demain (voitures électriques, rotors d’éoliennes, unités de stockage…) actuellement contrôlés par… la Chine !

La France ne peut gérer sans risque cette conversion, avec de surcroît, la moitié du parc nucléaire à l’arrêt ! EDF vient d’ailleurs de rendre public les prévisions de production d’électricité dans notre pays : alors qu’en 2018 la France produisait 393 TWH elle n’en sortira plus de ses centrales que de 300 à 330 en 2023 !

Inutile de nier la réalité, la France et les autres États de l’UE ne seront pas prêts pour 2035. Forcer ainsi le destin serait folie. Le parc thermique compte près de 44 millions de véhicules. Il ne disparaîtra pas du jour au lendemain ! Il faut donc le rendre moins polluant. Pour cela l’entretien est une manière d’accompagner en douceur la transition et de réduire les tonnes de CO2 produites au quotidien.

La France doit peser de tout son poids dans la suite du processus décisionnel à Bruxelles pour obtenir ce délai. C’est à ce jour la seule solution pour éviter à notre pays une nouvelle crise sociale, et à l’Europe un accident industriel majeur !

États-Unis :un plan anti-inflation et de transition écologique

États-Unis :un  plan anti-inflation et de transition écologique

 

Le professeur Robert Bell, Brooklyn College, City University de New-York,  explique dans une tribune au « Monde », pourquoi selon lui la loi votée au mois d’août aux Etats-Unis révolutionne l’approche de la lutte contre le réchauffement climatique.

 

Bien que l’existence d’une crise climatique soit de plus en plus reconnue, les solutions largement débattues pour y faire face – taxes sur le carbone et marché du carbone – n’ont tout simplement pas réussi à s’imposer à une échelle permettant de résoudre le problème.

L’Inflation Reduction Act (IRA), la loi sur la réduction de l’inflation signée par le président américain Joe Biden le 16 août, promeut une transformation verte selon une approche totalement inverse à celles qui ont échoué. Si cette approche était suivie par d’autres pays, le monde pourrait peut-être échapper au pire du réchauffement climatique ! Voici pourquoi.

Premièrement, cette loi est votée… alors que le marché carbone et la taxe sur le carbone n’ont jamais été adoptés au niveau national aux Etats-Unis. Certes elle est passée de justesse au Sénat, 51 voix contre 50, le 7 août. Mais le vote de la Chambre des représentants, le 12 août, était couru d’avance.

En signant la loi quatre jours plus tard, Joe Biden a lancé le plus gros investissement dans la transformation verte de l’histoire des Etats-Unis : 369 milliards de dollars sur dix ans, soit suffisamment longtemps pour rendre la transformation énergétique irréversible. Les chercheurs de Princeton ont estimé que cette somme d’argent fédéral engendrerait 3 500 milliards de dollars (environ autant en euros) d’investissements dans les infrastructures énergétiques d’ici à 2032 (« Preliminary Report : The Climate and Energy Impact of the Inflation Reduction Act of 2022 », août 2022, Princeton University Zero Lab).

Société-Incompatibilité de la croissance et de la transition énergétique ?

Société-Incompatibilité de la croissance et de la transition énergétique  ?

Alors que le Conseil national de la refondation abordera notamment les adaptations nécessaires de l’économie, le coût de la transition sera considérable. Le débat doit porter sur la manière de rendre le changement désirable, et donc acceptable estime un papier du Monde. 

 

Travail, transition écologique, éducation, santé… Les thèmes qui seront traités par le Conseil national de la refondation (CNR) – qui s’ouvre jeudi 8 septembre – ressemblent à ceux étudiés en profondeur par la commission internationale menée, en 2020, par les économistes Jean Tirole et Olivier Blanchard, à la demande, déjà, du président Macron.

Les données sur le plan économique sont donc largement sur la table, même si l’inflation et la crise énergétique rajoutent une couche de complexité. Pour l’économiste Jean Pisani-Ferry, nous entrons dans une « économie d’externalités », c’est-à-dire percutée par des impératifs extérieurs, comme le climat, la santé, la biodiversité, la rareté ou la souveraineté. Des chocs qui peuvent remettre en cause la manière dont nos sociétés fonctionnent et limiter les moyens à leur disposition. Et le premier est la croissance, qui permet de dégager plus de ressources pour servir de nouveaux impératifs de dépense sans sacrifier les actuels.

Or, la question de la compatibilité de cette croissance avec la transition énergétique est probablement la plus grande inconnue. Derrière les déclarations ronflantes des dirigeants français, européens ou américains sur la croissance verte, le coût de cette transformation effraie un peu tout le monde. Un certain consensus des économistes au niveau international évalue à deux points de produit intérieur brut (PIB) par an le coût supplémentaire à fournir pour investir dans la production d’énergie verte, décarboner l’industrie et les transports et rénover les logements, si l’on veut être au rendez-vous des échéances de 2030 fixées par l’accord de Paris. Ce qui, pour la France, représenterait une cinquantaine de milliards d’euros de plus à trouver, soit l’équivalent de ce que l’on dépense déjà actuellement dans ce domaine.

Selon les calculs du conseiller économique de Natixis Patrick Artus, la moitié de cette somme pourrait être engagée par les acteurs privés, ménages et entreprises, et l’autre moitié par l’Etat. Pour l’industrie et les transports, cela nécessite de remplacer des machines en bon état par d’autres, donc de détruire du capital. Où trouver cet argent ? Du côté de l’Etat, les pistes d’économies de fonctionnement sont faibles. Il y a, bien sûr, le chantier inflammable des retraites et celui du travail. Aujourd’hui, comme le relève Jean Pisani-Ferry, les pouvoirs publics dépensent un total de 145 milliards d’euros par an en aides de toutes sortes à l’emploi. C’est plus que le budget de l’enseignement, de la maternelle à l’université (125 milliards). L’amélioration du nombre d’actifs au travail (taux d’emploi) permettrait de réduire la facture. D’où l’obsession présidentielle sur le sujet. Du côté du privé, le coût serait absorbé notamment par la baisse de rentabilité des entreprises, si elles n’augmentent pas leurs prix, et une ponction sur les particuliers. Patrick Artus en est sûr, en dépit des déclarations rassurantes, les impôts ne peuvent qu’augmenter face à ce mur de dépenses qui attend l’Etat. « Ce sera équivalent à un choc pétrolier interne », estime Jean Pisani-Ferry, avec pour seul avantage que l’argent et l’activité resteront sur le territoire. De quoi passer de la croissance à la récession.

Pour une transition économique équitable et acceptée

Pour une transition économique équitable et acceptée

 

Si le marché a besoin de croire à l’absence de toute limite de la consommation et de la technologie, il faudra pourtant abandonner ce mythe, prévient le chercheur Christophe Degryse dans une tribune au « Monde »

 

Les ministres européens de l’énergie se réunissaient à Bruxelles en urgence, vendredi 9 septembre, afin de voir comment, dans le contexte de crise énergétique, les pays européens vont passer l’hiver. La Commission européenne exprime une « inquiétude majeure » sur la sécurité alimentaire en raison de la guerre en Ukraine et de conditions météorologiques extrêmes. Le monde perd du terrain dans sa lutte pour éliminer la faim et la malnutrition, selon la FAO. Les prix s’envolent. Dans de nombreux secteurs, les approvisionnements ne sont plus garantis. S’agit-il d’un mauvais moment à passer ou de l’entrée de nos sociétés dans un autre monde ?

L’infinitude est l’horizon de la croissance des marchés. Cette infinitude se décline depuis des décennies dans la croissance perpétuelle de la production, dans le développement continu du commerce, dans une consommation sans limites par le pouvoir d’achat, le crédit ou l’endettement, dans une mobilité sans bornes par voie terrestre, aérienne ou maritime.

Avec la numérisation, cette infinitude s’est encore accrue : Internet illimité, vidéos à la demande, musique en flux continu, jeux vidéo qui ne se terminent jamais, réseaux sociaux et applications de rencontre sans fin…

Le marché a besoin de cette perspective de croissance infinie, dans laquelle s’installe aussi le consommateur. Et la fameuse citation du penseur américain Kenneth Boulding (1910-1993) – « Celui qui croit qu’une croissance infinie peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste » – omet la figure du technologue. Car, dans nos sociétés occidentales, le rôle de la technologie est d’abolir ces limites, de repousser cette finitude géographique, naturelle, environnementale, sociale…

Bien sûr, l’infinitude ne va pas sans poser de problèmes, que les économistes appellent les « externalités » : on peut sans doute produire et consommer à l’infini, mais le ciel finira par nous tomber – littéralement – sur la tête. C’est pourquoi on compte sur les technologies de demain pour résoudre les problèmes des technologies d’aujourd’hui. C’est ainsi que le couple marché-technologie peut offrir cette promesse d’infinitude.

Mais cette promesse semble désormais brisée par une pandémie doublée d’une guerre et de catastrophes climatiques de plus en plus rapprochées. Demain, aura-t-on assez de gaz, de blé, d’énergie, de médicaments ? La réponse n’est plus si évidente.

Incompatibilité de la croissance et de la transition énergétique ?

Incompatibilité de la croissance et de la transition énergétique  ?

Alors que le Conseil national de la refondation abordera notamment les adaptations nécessaires de l’économie, le coût de la transition sera considérable. Le débat doit porter sur la manière de rendre le changement désirable, et donc acceptable estime un papier du Monde. 

 

Travail, transition écologique, éducation, santé… Les thèmes qui seront traités par le Conseil national de la refondation (CNR) – qui s’ouvre jeudi 8 septembre – ressemblent à ceux étudiés en profondeur par la commission internationale menée, en 2020, par les économistes Jean Tirole et Olivier Blanchard, à la demande, déjà, du président Macron.

Les données sur le plan économique sont donc largement sur la table, même si l’inflation et la crise énergétique rajoutent une couche de complexité. Pour l’économiste Jean Pisani-Ferry, nous entrons dans une « économie d’externalités », c’est-à-dire percutée par des impératifs extérieurs, comme le climat, la santé, la biodiversité, la rareté ou la souveraineté. Des chocs qui peuvent remettre en cause la manière dont nos sociétés fonctionnent et limiter les moyens à leur disposition. Et le premier est la croissance, qui permet de dégager plus de ressources pour servir de nouveaux impératifs de dépense sans sacrifier les actuels.

Or, la question de la compatibilité de cette croissance avec la transition énergétique est probablement la plus grande inconnue. Derrière les déclarations ronflantes des dirigeants français, européens ou américains sur la croissance verte, le coût de cette transformation effraie un peu tout le monde. Un certain consensus des économistes au niveau international évalue à deux points de produit intérieur brut (PIB) par an le coût supplémentaire à fournir pour investir dans la production d’énergie verte, décarboner l’industrie et les transports et rénover les logements, si l’on veut être au rendez-vous des échéances de 2030 fixées par l’accord de Paris. Ce qui, pour la France, représenterait une cinquantaine de milliards d’euros de plus à trouver, soit l’équivalent de ce que l’on dépense déjà actuellement dans ce domaine.

Selon les calculs du conseiller économique de Natixis Patrick Artus, la moitié de cette somme pourrait être engagée par les acteurs privés, ménages et entreprises, et l’autre moitié par l’Etat. Pour l’industrie et les transports, cela nécessite de remplacer des machines en bon état par d’autres, donc de détruire du capital. Où trouver cet argent ? Du côté de l’Etat, les pistes d’économies de fonctionnement sont faibles. Il y a, bien sûr, le chantier inflammable des retraites et celui du travail. Aujourd’hui, comme le relève Jean Pisani-Ferry, les pouvoirs publics dépensent un total de 145 milliards d’euros par an en aides de toutes sortes à l’emploi. C’est plus que le budget de l’enseignement, de la maternelle à l’université (125 milliards). L’amélioration du nombre d’actifs au travail (taux d’emploi) permettrait de réduire la facture. D’où l’obsession présidentielle sur le sujet. Du côté du privé, le coût serait absorbé notamment par la baisse de rentabilité des entreprises, si elles n’augmentent pas leurs prix, et une ponction sur les particuliers. Patrick Artus en est sûr, en dépit des déclarations rassurantes, les impôts ne peuvent qu’augmenter face à ce mur de dépenses qui attend l’Etat. « Ce sera équivalent à un choc pétrolier interne », estime Jean Pisani-Ferry, avec pour seul avantage que l’argent et l’activité resteront sur le territoire. De quoi passer de la croissance à la récession.

Le pouvoir d’achat repousse la transition énergétique

 

 

Le pouvoir d’achat repousse la transition énergétique

Un papier du monde critique la politique du pouvoir qui , au moins provisoirement, enterre la transition énergétique au profit du pouvoir d’achat. En défendant le pouvoir d’achat sans cibler les ménages les plus modestes, les oppositions mettent en péril le nécessaire désengagement des énergies fossiles et font preuve d’une coupable myopie.

 

L’urgence de la transition énergétique s’est encore manifestée au niveau européen, mardi 26 juillet, avec l’adoption d’un objectif coordonné des Vingt-Sept d’une réduction de 15 % de leur consommation de gaz d’ici à mars 2023. Cet accord vise à répondre à l’imminence d’une coupure des approvisionnements en provenance de Russie. Il s’agit clairement d’un geste de solidarité, alors que tous les pays ne sont pas dépendants au gaz russe dans les mêmes proportions. L’économie allemande fait partie de celles qui seraient les plus vulnérables à des pénuries. Mais, au regard de son poids au sein des échanges de l’UE, son affaiblissement aurait d’importantes répercussions dans les autres pays.

Dès lors, même si la Hongrie n’a pas signé l’accord, le principe d’une coordination des efforts à l’échelle européenne s’imposait, aussi bien sur le plan politique, pour faire bloc face à Vladimir Poutine, que sur le plan économique, pour limiter autant que possible l’impact d’une coupure totale de gaz russe.

La crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine doit être abordée comme une occasion d’accélérer la transition énergétique, qui, au-delà des impacts géopolitiques du conflit, s’impose à l’UE pour lutter contre le réchauffement climatique. C’est cet objectif qui doit maintenant primer. La France semble malheureusement avoir du mal à s’y résoudre. Par crainte de casser une croissance devenue très fragile, son gouvernement s’est tardivement converti à la sobriété, en affichant l’objectif de réduire de 10 % en deux ans sa consommation d’énergie. La première ministre, Elisabeth Borne, vient tout juste d’adresser une circulaire aux administrations pour leur demander de faire preuve d’exemplarité. Mais le gros de la bataille concerne les Français eux-mêmes, et rien, en l’état actuel, ne les prépare à la révolution, nécessairement douloureuse, qu’ils vont devoir accomplir.

Les débats tendus à l’Assemblée nationale autour des mesures destinées à préserver le pouvoir d’achat et à leur financement en sont une flagrante illustration. Pour atténuer l’impact de la flambée du prix du fuel et de l’essence, le gouvernement avait imaginé des dispositifs ciblés sur les ménages les plus modestes. Son but était de limiter le coût des subventions aux énergies fossiles, au moment où toutes les politiques publiques doivent tendre vers les économies et le développement des énergies propres.

Or, la droite a obtenu qu’une ristourne, portée à 30 centimes par litre d’essence, continue de s’appliquer à tous les consommateurs, quels que soient leurs revenus, à la rentrée. Avec l’appui du RN et de la Nupes, elle a également fait voter, contre l’avis du gouvernement, une aide de 230 millions d’euros destinée à aider les foyers à remplir leur cuve de fioul, sans distinction de revenus.

Après une campagne électorale presque exclusivement axée sur le pouvoir d’achat, on peut comprendre que chaque groupe d’opposition soit incité à faire assaut de surenchère sur le sujet. Les difficultés rencontrées par les ruraux sont indéniables, qu’ils soient actifs ou retraités, gros rouleurs ou non. Tout comme celles des bas revenus, qu’il faut aider. Mais la transition écologique est une affaire trop sérieuse pour être à ce point négligée. Plus les aides au pétrole perdureront, plus les habitudes de consommation seront difficiles à changer. Il est regrettable que, pour des raisons purement électoralistes, la représentation nationale ait fait à ce point mine de l’ignorer, ratant l’occasion d’un moment essentiel de pédagogie.

Le pouvoir d’achat enterre la transition énergétique

Le pouvoir d’achat enterre la transition énergétique

 

Un papier du monde critique la politique du pouvoir qui , au moins provisoirement, enterre la transition énergétique au profit du pouvoir d’achat. En défendant le pouvoir d’achat sans cibler les ménages les plus modestes, les oppositions mettent en péril le nécessaire désengagement des énergies fossiles et font preuve d’une coupable myopie.

 

L’urgence de la transition énergétique s’est encore manifestée au niveau européen, mardi 26 juillet, avec l’adoption d’un objectif coordonné des Vingt-Sept d’une réduction de 15 % de leur consommation de gaz d’ici à mars 2023. Cet accord vise à répondre à l’imminence d’une coupure des approvisionnements en provenance de Russie. Il s’agit clairement d’un geste de solidarité, alors que tous les pays ne sont pas dépendants au gaz russe dans les mêmes proportions. L’économie allemande fait partie de celles qui seraient les plus vulnérables à des pénuries. Mais, au regard de son poids au sein des échanges de l’UE, son affaiblissement aurait d’importantes répercussions dans les autres pays.

Dès lors, même si la Hongrie n’a pas signé l’accord, le principe d’une coordination des efforts à l’échelle européenne s’imposait, aussi bien sur le plan politique, pour faire bloc face à Vladimir Poutine, que sur le plan économique, pour limiter autant que possible l’impact d’une coupure totale de gaz russe.

La crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine doit être abordée comme une occasion d’accélérer la transition énergétique, qui, au-delà des impacts géopolitiques du conflit, s’impose à l’UE pour lutter contre le réchauffement climatique. C’est cet objectif qui doit maintenant primer. La France semble malheureusement avoir du mal à s’y résoudre. Par crainte de casser une croissance devenue très fragile, son gouvernement s’est tardivement converti à la sobriété, en affichant l’objectif de réduire de 10 % en deux ans sa consommation d’énergie. La première ministre, Elisabeth Borne, vient tout juste d’adresser une circulaire aux administrations pour leur demander de faire preuve d’exemplarité. Mais le gros de la bataille concerne les Français eux-mêmes, et rien, en l’état actuel, ne les prépare à la révolution, nécessairement douloureuse, qu’ils vont devoir accomplir.

Les débats tendus à l’Assemblée nationale autour des mesures destinées à préserver le pouvoir d’achat et à leur financement en sont une flagrante illustration. Pour atténuer l’impact de la flambée du prix du fuel et de l’essence, le gouvernement avait imaginé des dispositifs ciblés sur les ménages les plus modestes. Son but était de limiter le coût des subventions aux énergies fossiles, au moment où toutes les politiques publiques doivent tendre vers les économies et le développement des énergies propres.

Or, la droite a obtenu qu’une ristourne, portée à 30 centimes par litre d’essence, continue de s’appliquer à tous les consommateurs, quels que soient leurs revenus, à la rentrée. Avec l’appui du RN et de la Nupes, elle a également fait voter, contre l’avis du gouvernement, une aide de 230 millions d’euros destinée à aider les foyers à remplir leur cuve de fioul, sans distinction de revenus.

Après une campagne électorale presque exclusivement axée sur le pouvoir d’achat, on peut comprendre que chaque groupe d’opposition soit incité à faire assaut de surenchère sur le sujet. Les difficultés rencontrées par les ruraux sont indéniables, qu’ils soient actifs ou retraités, gros rouleurs ou non. Tout comme celles des bas revenus, qu’il faut aider. Mais la transition écologique est une affaire trop sérieuse pour être à ce point négligée. Plus les aides au pétrole perdureront, plus les habitudes de consommation seront difficiles à changer. Il est regrettable que, pour des raisons purement électoralistes, la représentation nationale ait fait à ce point mine de l’ignorer, ratant l’occasion d’un moment essentiel de pédagogie.

Transition écologique: Un manque général de compétences

 Transition écologique: Un manque général de compétences

 

Alors que la crise climatique oblige à accélérer la transition, les compétences manquent, estime, dans une tribune au « Monde », Justin Longuenesse, premier adjoint à la mairie de La Madeleine (Nord). Pour y remédier, l’élu municipal préconise de développer, sur le plan national, une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

 

Du faîte d’un manque général de compétences, on assiste assez souvent à une sorte de délire aussi bien du côté « pour » que du côté « anti ». Un effort considérable doit être entrepris en amont en matière de recherche en matière de formation et de compétences opérationnelles . Faute de cela ,on continuera d’assister à un débat caricatural et à des politiques contradictoiressur l’enjeu central de la préservation de l’environnement NDLR

 

L’avertissement du GIEC, « le coût de l’inaction sera plus élevé que le coût de l’action », les jeunes diplômés français l’incarnent. Du « Manifeste pour un réveil écologique », en 2018, aux étudiants de Polytechnique, d’Agro Paris Tech et d’HEC cette année, leur message est clair : soit les entreprises refondent leurs activités en s’engageant pleinement dans la transition sociale et écologique, soit elles devront se passer de ces « têtes bien faites ».

Pour les entreprises, il y a pourtant urgence à se transformer : leurs modèles linéaires fondés sur une croissance de volumes infinis exercent une pression devenue insoutenable sur des ressources naturelles finies. L’augmentation spectaculaire du coût de l’énergie et des matières premières, symptôme de cette fuite en avant du « toujours plus », fragilise dangereusement nos sociétés dans leur ensemble.

Le décalage de plus en plus flagrant entre les convictions personnelles des collaborateurs et leurs objectifs professionnels participent au désengagement salarial. Nous constatons une fuite massive des talents vers les acteurs privés et associatifs les plus engagés dans la transition sociale et écologique qui assument clairement leur volonté d’œuvrer au bien commun.

Le véritable carburant de notre pays et de notre économie, ce n’est pas le pétrole. C’est le travail, cette ressource précieuse et renouvelable, fournie par les femmes et les hommes qui partagent leur énergie, leur volonté d’agir, leurs compétences et leurs expertises. Ce sont tous ces talents existants et en devenir qui s’engagent et s’engageront dans la transformation de notre pays.

Donc la principale question est : « Avons-nous aujourd’hui assez de têtes et de bras pour répondre au plus grand défi de notre siècle ? » Non ! Sur les secteurs des énergies renouvelables, du traitement de l’eau et de la valorisation des déchets, les compétences manquent cruellement quels que soient les profils recherchés.

Pour attirer les talents, les entreprises se livrent une véritable compétition dans un jeu à somme nulle, car nous ne formons pas assez, et pas assez vite pour pouvoir répondre à la demande. Avec une volonté affichée, les pouvoirs publics encouragent la mobilité douce et les transports en commun bas carbone.

Mais où sont les techniciens en charge de la réparation et de l’entretien des millions de vélos d’ores et déjà en circulation ? Où sont les architectes, les urbanistes et les ouvriers nécessaires à la construction des nouvelles infrastructures qui offriront des alternatives crédibles à la voiture ? Où sont les conducteurs de train, de tramway et de bus pour amplifier durablement ces changements vertueux ?

Transition énergétique : Recourir davantage à l’innovation

 Transition énergétique : Recourir davantage à l’innovation

La transition énergétique pour réduire notre dépendance aux hydrocarbures est devenue un enjeu majeur, notamment en Europe. Plusieurs pistes existent mais certaines, notamment celles qui font appel à l’innovation et à l’intelligence artificielle, mériteraient d’être plus amplement développées. Par José Iván García, PDG de Substrate AI, et Christopher Dembik, économiste et membre du conseil d’administration de Substrate AI. (dans la Tribune)

 

Au cours des dernières années, l’Union européenne a activement financé les sources d’énergie renouvelables intermittentes dans le cadre de la transition vers une économie faiblement carbonée. Jusqu’à présent, c’est un échec. L’objectif initial d’être moins dépendant des énergies fossiles n’est pas atteint. Dans les faits, notre dépendance s’est accrue. Les importations de gaz naturel ont augmenté (pour la première fois de notre histoire, nous importons plus de gaz naturel des Etats-Unis que de Russie, du fait de la guerre en Ukraine). Les centrales à charbon rouvrent par crainte des pénuries (celle de de Saint-Avold en Moselle, par exemple). Nous sommes loin d’être en mesure de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990 comme nous nous y étions engagés en 2021. Le gaz naturel est le principal vainqueur de la transition énergétique en Europe. C’est la triste réalité. Mais les choses peuvent changer en comptant sur les derniers développements technologiques.

Comment réussir à développer une économie faiblement carbonée ? Il y a deux leviers principaux : soit agir sur la demande, soit agir sur l’offre. Agir sur la demande implique de mieux voire de moins consommer. C’est le sens de l’appel formulé par les dirigeants d’EDF, d’Engie et de TotalEnergies il y a un peu plus d’une semaine. Concrètement, cela s’appelle la décroissance. Beaucoup d’Européens sont prêts à changer leur mode de consommation. Mais pas tous. Peu sont prêts à ce que le changement soit radical. Dans tous les cas, mieux voire moins consommer est un processus qui prendra du temps et qui est certainement en partie un changement générationnel. Pour des raisons évidentes, les jeunes générations (génération X de 1980 à 2000 et génération Z à partir de 2000) sont plus sensibilisées à la question climatique que la génération du baby-boom.

Agir sur l’offre est un levier plus pertinent et efficace à court-terme, selon nous. Cela implique d’investir davantage dans les infrastructures énergétiques (y compris dans les infrastructures de raffinage qui sont essentielles dans le processus de transition) et dans les nouvelles technologies afin d’améliorer l’efficacité énergétique et d’obtenir des gains de productivité. Le champ des possibles en la matière est infini. Les énergies renouvelables non-pilotages (solaire et éolien) ont une utilité actuellement faible dans le mix énergétique car elles ne peuvent pas fournir une source d’énergie constante. Mais la technologie peut aider. De grands projets industriels cherchent aujourd’hui à résoudre le problème de l’intermittence liée à l’énergie éolienne, par exemple. Au lieu d’augmenter le nombre de parcs éoliens offshore connectés individuellement aux réseaux nationaux (ce qui accroît les coûts et réduit l’efficacité systémique), l’opérateur d’électricité néerlandais TenneT promeut l’idée d’îles artificielles en mer du Nord servant de hubs pour distribuer l’électricité de manière optimisée aux pays voisins. Il s’agit d’un projet pilote. Il faudra des années pour le déployer. Mais s’il réussit, il pourrait accélérer l’adoption en masse de l’énergie éolienne.

Les nouvelles technologies sont également prometteuses pour favoriser l’émergence d’une économie décarbonée. La start-up danoise Copenhagen Atomics construit actuellement un premier réacteur de thorium à sels fondus et à eau lourde. Une fois qu’il sera opérationnel, il sera en mesure de détruire les déchets nucléaires et d’être fabriqué en masse. Le thorium est à l’origine d’une révolution dans le domaine de l’énergie nucléaire. Ce métal, découvert en 1829, est légèrement radioactif, énergétiquement dense (1kg de thorium équivaut à 3,5 millions de kilos de charbon), quatre fois plus abondants que l’uranium et surtout il produit moins de déchets que ce dernier (83 % des volumes des déchets sont neutralisé en dix ans). La Chine projette d’avoir ses premières centrales au thorium opérationnelles en 2030. Grâce à Copenhague Atomics, l’Europe pourrait rattraper son retard.

Les récentes innovations technologiques permettent aussi d’espérer pouvoir tirer parti des forces de l’océan. La start-up française Sweet Energy a développé une technologie adaptée pour l’énergie osmotique – c’est l’énergie produite lorsqu’un flux d’eau douce rencontre un flux d’eau salée. La production générée chaque année au niveau mondial est en mesure, en théorie, de couvrir les besoins en consommation de la planète entière sur un an. C’est énorme. Cela fait à peu près 75 ans qu’on a identifié le potentiel de l’énergie osmotique. Jusqu’à présent, les technologies mises au point fonctionnaient mais elles restaient très chères. Ce sont des technologies de membranes (concrètement, on fait circuler des flux d’eau douce et d’eau salée pour qu’il y ait un échange ionique qui se crée dans la membrane). Le coût de fabrication des membranes était trop important, faisant que la production d’énergie n’était pas abordable. La recherche française a récemment réussi à produire des membres qui sont environ dix fois moins chères et dix fois plus performantes.

De toutes les technologies évoquées, l’intelligence artificielle est certainement celle qui est la plus prometteuse à court terme afin de résoudre les problèmes d’intermittence propres à l’éolien et au solaire. Substrate AI travaille avec Canadian Solar, l’une des plus grandes sociétés productrices d’énergie solaire et de stockage d’énergie mondial, sur deux projets pilotes dont l’un devrait entrer en phase commercialisable cette année. Le premier projet concerne la maintenance prédictive – l’un des casse-têtes récurrents du secteur de l’énergie. Les onduleurs (qui servent à convertir l’énergie produite vers le réseau électrique) sont les éléments qui provoquent le plus de problèmes pour la production d’énergie solaire. Quatre facteurs principaux peuvent provoquer des pannes : une utilisation excessive, une surtension et une sous-tension, des vibrations ultrasonores (qui peuvent provoquer des frottements et endommager les onduleurs) et l’usure des condensateurs (ils ont une durée de vie limitée et vieillissent plus rapidement que les autres composants, provoquant ainsi une panne de l’onduleur). Lorsque cela se produit, la production d’énergie solaire peut chuter de plus de 20 % en moyenne. Grâce à l’intelligence artificielle (ici, on parle bien de machine learning qui soit en mesure d’apprendre et de s’adapter aux évènements), il est possible de détecter en amont les anomalies et de prévoir les pannes avant qu’elles ne se produisent au niveau des onduleurs, évitant ainsi la diminution de production qui en résulterait. A la clef, des gains d’efficacité opérationnelle et des économies de coût importantes.

Prévoir l’évolution de la production d’énergie solaire grâce à l’intelligence artificielle est le second angle de recherche. Aujourd’hui, dans la plupart des pays, des négociants achètent pour revendre (ou inversement) l’énergie solaire avant que celle-ci ne soit livrée aux clients finaux via le réseau. Cela assure la liquidité du système (ce qui est essentiel puisque nous ne sommes pas en mesure de prévoir l’évolution de la production !). Mais cela accroît le coût final. L’objectif est de désintermédier le marché en permettant aux opérateurs énergétiques de vendre directement l’énergie, à un bon prix (à la fois pour le producteur et le consommateur). Selon des estimations préliminaires, cela pourrait permettre d’augmenter la rentabilité des centrales photovoltaïques de 40 % en moyenne. C’est énorme. Mais pour y parvenir, les opérateurs ont besoin de mieux comprendre le fonctionnement de leurs usines et de prévoir de manière plus fiable l’évolution de la production. L’intelligence artificielle est un outil indispensable pour y parvenir.

Beaucoup reste à faire, à la fois au niveau de la recherche et de l’accès aux financements pour verdir notre économie. Cela implique de mieux canaliser les fonds publics et privés vers les projets disruptifs. Il y a encore peu de soutien en France et en Europe pour la recherche dans le thorium. Il y a beaucoup de capitaux qui vont vers des projets dans l’intelligence artificielle. En témoigne la levée de fonds de 5 millions d’euros de la start-up française EasyPicky fin juin (application de reconnaissance instantanée à base d’intelligence artificielle, destinée aux acteurs du commerce de détail). Mais parmi tous ces projets, peu sont consacrés au thème crucial de la transition énergétique et de l’intermittence. La transition énergétique telle qu’elle est menée en Europe est inflationniste. Il n’y a pas de débat à ce propos. Mais si on parvient à combiner les avancées dans l’intelligence artificielle aux projets industriels existants dans la transition énergétique, nous serons en mesure de baisser les coûts durablement. Historiquement, les choix de politiques publiques dans l’énergie ont abouti à une baisse de l’inflation. Pas cette fois-ci car nous avons fait primer l’idéologie (le tout-renouvelable) sur la rationalité économique en négligeant l’importance des évolutions technologiques. Il est encore temps

Sri Lanka : une transition écologique trop brutale mais pas seulement

Sri Lanka : une transition écologique  trop brutale mais pas seulement

Une crise agricole économique qui se transforme en crise politique et qui chasse le président du Sri Lanka. En cause, une grande incompétence en même temps qu’une corruptiona et surtout une transition écologique brutale qui provoque une crise de la fain et la révolte. D’après France Info, Le président Rajapaksa a décidé d’accélérer le plan de conversion du pays à l’agriculture bio en interdisant brusquement les importations d’intrants chimiques. Une interdiction entrée en vigueur le 26 avril 2021, avant d’être abandonnée six mois plus tard.

Cependant selon Jean-Joseph Boillot, expert du monde indien, les causes de la crise de régime sont plus profondes. « On est face à une mal-gouvernance croissante qui est très bien perçue par la population : des routes qui ne sont pas réparées, des centrales qui ne sont pas entretenues… Et puis le Sri Lanka, qui est un pays plutôt égalitaire dans la tradition, a vu ses inégalités exploser. Il y a une colère populaire qui demande des comptes au clan qui s’est beaucoup enrichi. »

L’agronome Jacques Caplat livre la même analyse : « La focalisation de certains sur le bio est d’une grande malhonnêteté. On ne peut pas nier qu’il y a eu une erreur à ce niveau-là, mais ce n’est pas la cause de la crise, qui existait déjà avant. » Le spécialiste de l’agro-écologie paysanne adhère cependant au mécontentement des paysans sri lankais. « On ne peut pas demander aux paysans de passer au bio en un an. Par exemple, pour faire des légumes en bio, il faut mettre des légumineuses l’année d’avant. »

« La transition vers le bio se prévoit sur cinq à dix ans. Le bio, ce n’est pas uniquement supprimer les produits chimiques, c’est tout un travail pour recaler l’agrosystème dans une vision écologique, faire interférer positivement l’écosystème et les cultures. »

Selon une étude réalisée par un think tank sri lankais (en anglais), 64% des paysans sont favorables à une transition vers une agriculture sans engrais chimiques. Mais parmi eux, 78% disent avoir besoin de plus d’un an pour opérer cette transition. « Les paysans sri lankais ne sont pas hostiles au bio sur le principe, mais ils sont en colère avec la manière dont cela a été fait en 2021, » explique Jacques Caplat. « Le régime a perdu son assise populaire dans les campagnes. Aucun manifestant n’est mécontent de la transition organique en elle-même, mais l’imposition verticale brutale a mis en colère les paysans », abonde Jean-Joseph Boillot.

Si le passage imposé au bio en 2021, et depuis annulé, a pu accélérer la hausse des prix de l’alimentation, il est faux d’affirmer que c’est la cause de la crise de régime qui a conduit à la démission (et la fuite) du président Rajapaksa. Les pénuries alimentaires que connaît le pays sont en premier lieu dues à un modèle économique qui a ruiné l’île. L’endettement extérieur du Sri Lanka a entraîné la dévaluation de sa monnaie (la roupie sri lankaise) et donc une explosion du prix des denrées alimentaires importées, alors que, dans le même temps, la population sri lankaise a perdu en revenus.

La guerre en Ukraine, les restrictions sur certaines exportations et la spéculation qui a fait grimper les prix de l’énergie se sont ajoutées comme des facteurs aggravants qui frappent de plein fouet le Sri Lanka. Une partie grandissante de la population ne mange pas à sa faim et le pays fait également face à des coupures d’électricité, des problèmes d’accès au gaz, au fioul ou à l’essence. « On est en pleine période de plantation de la récolte d’octobre et il n’y a plus de fioul pour faire fonctionner les motoculteurs », relève Jean-Joseph Boillot, qui craint que les prochaines récoltes ne soient délicates.

L’économiste veut tout de même garder espoir. « Les crises sont l’occasion de régler des problèmes qui s’étaient accumulés. Le monde paysan va développer une résilience. Il y a une opportunité pour le Sri Lanka de repartir sur des bases un peu plus saines et un peu plus solides. » Jacques Caplat partage cet optimisme mais rappelle que « le passage au bio ne pourra se faire qu’avec les paysans, dans une dynamique de responsabilisation. Les paysans sri lankais veulent du bio en tant que technique performante pour produire des récoltes, pas en tant que label pour un marché destiné aux bobos du Nord. »

 

Transition énergétique: abolir la charte de l’énergie

Transition énergétique: abolir la charte de l’énergie 

 

La France, comme l’Union européenne, doit s’affranchir de ce texte favorable aux géants de l’énergie, dont les règles datent d’une époque révolue où la reconstruction de la planète l’emportait sur sa préservation, estiment les experts du climat Santiago Lefebvre et Yamina Saheb dans une tribune au « Monde ».

Imaginez un monde où les grandes marques de cigarettes recevraient des milliards d’euros de dédommagement de l’Etat – et donc des contribuables –, au motif que celui-ci a décidé d’interdire la cigarette dans les lieux publics. Difficile à accepter ?

Et pourtant, appliquée aux énergies, et notamment aux fossiles, cette règle existe bel et bien. C’est l’objet du traité sur la charte de l’énergie (TCE) : tout pays signataire qui déciderait de modifier sa politique énergétique dans un sens contraire aux intérêts des énergéticiens et investisseurs peut être attaqué en justice par ces derniers. Et ce sont des milliards de dollars qui sont réclamés en dommages et intérêts.

A titre d’exemple, en 2021, l’entreprise allemande Uniper a poursuivi le gouvernement des Pays-Bas pour sa décision de fermer prématurément des centrales à charbon à la suite d’une décision de justice en faveur de la société civile pour accélérer l’action climatique.

Début 2022, le Financial Times rapporte que quatre autres entreprises portent plainte contre l’Italie, la Slovénie, la Pologne et à nouveau les Pays-Bas, à la suite de l’arrêt de projets liés au charbon et aux hydrocarbures. L’Allemagne a dû négocier un dédommagement de 4,35 milliards d’euros pour éviter des poursuites dans le cadre du traité.

En France, en 2017, l’entreprise canadienne Vermilion, opérant sur des sites d’extraction d’hydrocarbures sur le territoire français, a utilisé le risque de poursuites dans le cadre du TCE pour faire pression sur le gouvernement s’il adoptait sa loi sur les hydrocarbures mettant fin à l’exploration et à l’extraction des combustibles fossiles d’ici à 2040. Face à l’ampleur des risques financiers, les Etats sont souvent enclins à céder. La loi a finalement été modifiée.

Alors que le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) alerte sur le fait que nous n’avons plus le temps d’attendre pour inverser la tendance en matière d’émissions de carbone, que l’urgence est là, et sachant que l’énergie fossile est la première source d’émissions de carbone, ce traité vient tout simplement empêcher les Etats et territoires de décarboner leurs sociétés et de prendre les décisions fortes desquelles dépend pourtant l’avenir de notre planète.

A croire qu’aujourd’hui, les investissements des énergéticiens l’emportent sur les enjeux climatiques et l’avenir des générations futures. Loin d’être immuables, les règles de gouvernance se sont de tout temps adaptées à leur époque et à leurs enjeux. A chaque époque ses règles et ses adaptations.

Transition énergétique :Le BTP en retard

Transition énergétique :Le  BTP  en retard  

 

Si les entreprises du bâtiment et des travaux publics se savent contraintes de changer de modèle, elles ne savent pas encore à quel rythme et à quel prix, regrettent le consultant Sébastien Delpont et le chercheur Andreas Rüdinger, dans une tribune au « Monde ».

 

On aime à dire que « quand le bâtiment va, tout va ». Mais à l’heure d’organiser sa décarbonation, il est peu de monde pour dire que tout va bien dans le BTP, secteur responsable de 40 % des émissions de dioxyde de carbone de l’Union européenne. Les entreprises peinent à se projeter, faute de politiques publiques suffisamment précises. Quels financements, quelles obligations, quels partis pris ? Elles voient un cap, mais ni l’itinéraire ni les points d’étape pour planifier leur transition en matière de gestion des compétences, de développements technologiques et de modèles d’affaires.

Tous reconnaissent que l’on utilisera des matériaux décarbonés et que l’on bâtira moins d’ouvrages neufs, avec une part moindre de maisons individuelles pour moins artificialiser les sols. Les marchés de demain seront ceux de la rénovation performante, pour baisser les factures d’énergie et s’adapter aux canicules, et de la reconversion de bureaux (moins utilisés avec l’essor du télétravail) en logements et lieux multifonctionnels.

Mais il reste un pas à franchir pour transformer ces tendances qualitatives en une planification quantitative crédible, avec des moyens financiers alignés sur des ambitions précises. Sans cette visibilité, les entreprises hésitent à investir. La définition légale de ce qu’est une rénovation performante est à géométrie trop variable. Les travaux, les besoins financiers et en formation seront très différents à cinq, dix ou vingt ans, si l’on veut basculer tous les logements en classe énergie E, F et G à la classe D, ou si l’on souhaite que 30 % des logements atteignent un niveau de classe B en une fois.

Pour rénover bien plus et bien mieux, il faudra multiplier le nombre d’emplois par 2,5. Un sujet majeur alors que 30 % des artisans partiront à la retraite dans les dix prochaines années et que la filière peine à recruter. Trois voies sont possibles : reconvertir des artisans issus de la construction neuve, reconvertir des salariés d’industries en déclin ou former des jeunes. L’organiser nécessite une clarté sur ce que l’on veut faire : quels travaux, quels niveaux de performance, quels types de bâtiments, sur quels territoires et en quel nombre par an ? Une abondance de plaquistes en Alsace ne résout pas une pénurie d’électriciens en Ariège. Il y aura aussi des postes à pourvoir pour coordonner ces différents corps de métier et pour améliorer la qualité architecturale.

Les entreprises ont des paris à tenir : vers une majorité de compagnons spécialisés, les uns installant des isolants et d’autres des pompes à chaleur, ou vers une majorité de compagnons polyvalents, formés à la plomberie, à l’électricité, à la menuiserie ? Faut-il adapter les modes de construction aux compétences des compagnons, ou les former à de nouvelles techniques ? Le fait de couler de la terre crue ou de projeter du béton de chanvre ressemble aux gestes de celui qui sait couler du béton, alors que c’est tout autre chose de construire en bois, en paille, ou de déconstruire pour réutiliser. Basculer des tâches du chantier vers l’usine, avec l’essor de la préfabrication, facilitera aussi le développement de l’emploi féminin, aujourd’hui inférieur à 15 % dans le BTP mais de 45 % dans l’industrie.

Transition écologique : enjeu économique

Transition écologique : enjeu économique

La transition peut réussir à condition de réunir quatre préalables : taxer le pétrole, assurer l’efficacité énergétique, sortir du mythe du bien commun et repenser la filière nucléaire, estime, dans une tribune au « Monde », l’énergéticien Gilles David.

 

La situation est grave, et les perspectives sombres. Le temps est compté avant le point de non-retour et le chaos. C’est en tout cas ce que beaucoup affirment dès que le sujet de la transition énergétique est abordé.

Pourtant, être un entrepreneur lucide et investi dans les « cleantech » [technologies propres] donne une vision autre de la réalité. Le sérieux et la complexité des enjeux ne doivent pas empêcher un optimisme lucide. Car, loin d’une foi aveugle dans la technologie et la science, c’est l’histoire qui nous ramène à la mesure et la raison.

En effet, si la crise énergétique et existentielle que nous traversons est d’une intensité inédite, elle n’en est pas moins une nouvelle réplique des secousses récurrentes que connaît notre monde en matière d’énergie. Moulins à vent et à eau ont ainsi permis, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, à l’industrie européenne de produire farine, papier et… armes. A cette date, presque toutes les chutes d’eau en France sont équipées.

En Angleterre, ce sont les besoins croissants en énergie qui provoquèrent, aux XVIIe et XVIIIsiècles, une grave pénurie de bois et l’émergence du charbon, d’abord pour remplacer le bois dans les cheminées, les hauts-fourneaux et les fours à verre et ensuite pour remplacer les barrages, grâce à la machine à vapeur. C’est aussi la crise pétrolière de 1973 – et la forte hausse des tarifs du pétrole – qui a conduit le nucléaire à remplacer le pétrole dans notre pays. Le nucléaire n’aurait pas connu un tel développement sans cette crise.

En réalité, les avancées énergétiques se sont toujours faites pour des raisons d’abord économiques. La transition énergétique que nous appelons tous de nos vœux n’échappe pas à cette règle. Elle se fera si les conditions économiques d’un marché de la production d’énergie sans CO2 et l’efficacité énergétique sont réunies. Elle réussira si elle est technologique, libérale et régulée par des politiques visionnaires.

A l’échelle de l’homme, l’énergie disponible est illimitée. Entre le soleil, le vent, la géothermie, les combustibles fossiles ou le nucléaire, le problème n’est pas la raréfaction de l’énergie. Le problème est celui de son coût de production, de son stockage et de ses externalités. L’énergie n’est pas gratuite.

Elle coûte en capital et en main-d’œuvre. Pour produire de l’énergie, il convient donc de mobiliser du capital, de disposer de moyens humains ainsi que de conditions de marché permettant de vendre la production. La question est d’abord économique et non physique.

Environnement : la transition écologique est surtout un enjeu économique

Environnement : la transition écologique est surtout un enjeu économique

La transition peut réussir à condition de réunir quatre préalables : taxer le pétrole, assurer l’efficacité énergétique, sortir du mythe du bien commun et repenser la filière nucléaire, estime, dans une tribune au « Monde », l’énergéticien Gilles David.

 

La situation est grave, et les perspectives sombres. Le temps est compté avant le point de non-retour et le chaos. C’est en tout cas ce que beaucoup affirment dès que le sujet de la transition énergétique est abordé.

Pourtant, être un entrepreneur lucide et investi dans les « cleantech » [technologies propres] donne une vision autre de la réalité. Le sérieux et la complexité des enjeux ne doivent pas empêcher un optimisme lucide. Car, loin d’une foi aveugle dans la technologie et la science, c’est l’histoire qui nous ramène à la mesure et la raison.

En effet, si la crise énergétique et existentielle que nous traversons est d’une intensité inédite, elle n’en est pas moins une nouvelle réplique des secousses récurrentes que connaît notre monde en matière d’énergie. Moulins à vent et à eau ont ainsi permis, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, à l’industrie européenne de produire farine, papier et… armes. A cette date, presque toutes les chutes d’eau en France sont équipées.

En Angleterre, ce sont les besoins croissants en énergie qui provoquèrent, aux XVIIe et XVIIIsiècles, une grave pénurie de bois et l’émergence du charbon, d’abord pour remplacer le bois dans les cheminées, les hauts-fourneaux et les fours à verre et ensuite pour remplacer les barrages, grâce à la machine à vapeur. C’est aussi la crise pétrolière de 1973 – et la forte hausse des tarifs du pétrole – qui a conduit le nucléaire à remplacer le pétrole dans notre pays. Le nucléaire n’aurait pas connu un tel développement sans cette crise.

En réalité, les avancées énergétiques se sont toujours faites pour des raisons d’abord économiques. La transition énergétique que nous appelons tous de nos vœux n’échappe pas à cette règle. Elle se fera si les conditions économiques d’un marché de la production d’énergie sans CO2 et l’efficacité énergétique sont réunies. Elle réussira si elle est technologique, libérale et régulée par des politiques visionnaires.

A l’échelle de l’homme, l’énergie disponible est illimitée. Entre le soleil, le vent, la géothermie, les combustibles fossiles ou le nucléaire, le problème n’est pas la raréfaction de l’énergie. Le problème est celui de son coût de production, de son stockage et de ses externalités. L’énergie n’est pas gratuite.

Elle coûte en capital et en main-d’œuvre. Pour produire de l’énergie, il convient donc de mobiliser du capital, de disposer de moyens humains ainsi que de conditions de marché permettant de vendre la production. La question est d’abord économique et non physique.

Transition urbaine low-tech: Des moyens plutôt anecdotiques

 Transition urbaine low-tech: Des moyens plutôt anecdotiques

Face à la raréfaction des ressources et au changement climatique, un collectif de professionnels de la fabrique urbaine appelle à adopter une démarche low-tech pour construire et aménager les villes.( Le Monde)

Une tribune qui propose des moyens utiles mais plutôt anecdotiques. On fait notamment l’impasse sur la structure , la dimension urbaine  et sur la super concentration humaine comme si était inévitable.Une vraie vision d’urbanistes classiques. NDLR

 

 

Parce qu’elles concentrent les populations, les activités et les infrastructures, les villes sont des lieux incontournables pour relever les grands défis de notre siècle, qu’ils soient environnementaux, sociaux ou économiques. Pour répondre à ces enjeux, en particulier à celui du changement climatique, une nouvelle trajectoire se dessine : celle de la ville low-tech.

De quoi parle-t-on ? La low-tech est une démarche qui prend comme point de départ les besoins des citadins et se demande comment habiter, se déplacer, consommer et produire de manière soutenable. Questionnant la course à l’innovation ultratechnologique particulièrement énergivore, elle fait preuve d’un plus grand discernement quant aux technologies utilisées dans les solutions et pose un nouveau regard éthique sur le progrès en cherchant à valoriser l’existant et en misant sur la création d’espaces urbains plus sobres.

Rénover nos bâtiments, investir des espaces sous occupés (friches, parkings, bureaux vacants…) pour développer de nouveaux usages, réparer nos équipements ou encore transformer nos modèles énergétiques sont autant d’actions permettant de faire mieux avec moins. Cette nouvelle approche repose sur des valeurs structurantes, telles que l’accessibilité économique des solutions, leur simplicité, leur utilité ou, plus largement, la sobriété. Mise en avant récemment par le rapport du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, la sobriété est définie comme « un ensemble de politiques, de mesures, de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter des demandes d’énergie, de matériaux, de biens, de terres tout en assurant le bien-être de tous les êtres humains dans les limites planétaires ».

Aujourd’hui, la révolution a déjà commencé : utilisation de matériaux biosourcés (bois, terre crue, paille…), recycleries, ressourceries, cafés solidaires, ateliers de réparation, développement de filières du réemploi, rétrofit, les initiatives fleurissent. Nombreux sont les acteurs qui se sont déjà emparés de ce modèle, l’ont nourri, l’ont fait évoluer et connaître. Ils ont testé des innovations frugales et ont prouvé que bien vivre low-tech, c’est possible et même plutôt agréable.

L’enjeu, à présent, est de diffuser ces initiatives et d’appliquer leurs principes à des échelles plus grandes et à des organisations plus structurantes pour les territoires et pour la société. C’est cet esprit collaboratif qui a guidé notre collectif Quand les bâtisseurs de la ville accélèrent l’innovation urbaine low-tech, qui réunit des aménageurs, constructeurs, promoteurs, énergéticiens, asset managers [gestionnaire d’actifs], investisseurs et concepteurs. Ensemble, notre groupement a identifié plus d’une centaine de solutions pouvant facilement être déployées par les acteurs de la fabrique urbaine. C’est de la systématisation de ce type de solutions que viendra une véritable rupture.

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