Hamon : trahison, trahison !
Le poids des mots et le choc des métaphores pour Hamon qui parle de trahison et même de mise en à mort après l’hémorragie des responsables du parti socialiste vers Emmanuel Macron. Une réaction de naïf voir d’hypocrite, lui qui n’a cessé de mettre des bâtons dans les roues au gouvernement et qui a même tenté avec les frondeurs de le battre, de le faire tomber. Certes on conviendra volontiers que les différents candidats, en tout cas les plus importants de la primaire de la gauche, ont largement hypothéqué leur profession de foi en faveur du vainqueur de la consultation socialiste. Malheureusement force est de constater qu’il n’existe pas d’espace politique pour le gauchiste Hamon. En effet Mélenchon occupe avec talent ce terrain ce qui n’est pas le cas de Hamon dont l’image est plutôt celle d’un poète de la politique notamment avec son sulfureux revenu universel. D’une certaine façon Hamon n’a guère de chance non seulement il va payer électoralement les échecs de François Hollande mais avec ses propositions utopistes et illusoires il s’enfonce encore un peu plus. Du coup, les prévisions électorales catastrophiques du parti socialiste vont se réaliser. Hamon ne recueillera guère plus de 10 % des intentions de vote et il sera rendu doublement coupable : de l’incurie de François Hollande tout autant que de ses orientations ubuesques. Hamon n’est pas victime de trahison seulement, mais surtout, de son incohérence. Benoît Hamon poursuit pourtant son offensive contre les piliers du parti socialiste qui ont annoncé leur ralliement à Emmanuel Macron. Dans une intervention très vive au journal de 20 heures, dimanche soir sur France 2, le candidat socialiste a dénoncé des ralliements qui sont autant de «coups de couteau dans le dos» plantés par des «caciques qui veulent rester au pouvoir». Vendredi, c’était au tour du ministre de la Défense et président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, de rallier le candidat d’En Marche!. Son nom vient allonger la liste des personnalités de l’aile droite du PS qui ont lâché Benoît Hamon. «De toute façon, je n’aurais pas gouverné avec eux, que ce soit clair car je ne suis pas favorable à ce qu’on remette en cause l’ISF pour augmenter la TVA, à ce qu’on facilite les licenciements», a-t-il lancé. Quelques jours plus tôt, c’était Manuel Valls qui s’abstenait de lui apporter son parrainage, en contradiction avec les règles de la primaire de la gauche. Une nouvelle fois, l’ex-premier ministre n’a pas été épargné par Benoît Hamon: «On m’annoncerait même la semaine prochaine une mise à mort avec le ralliement de Manuel Valls à la candidature d’Emmanuel Macron», a-t-il lâché. «C’est oublier une chose, ce ne sont pas eux qui m’ont donné vie, c’est un vote populaire», a-t-il ajouté. Benoît Hamon a lancé un appel aux électeurs de gauche qui seraient tentés par le «vote utile», alors que les sondages le relèguent désormais derrière Jean-Luc Mélenchon. «Votez pour plutôt que votez par défaut, votez par élimination», a-t-il lancé aux électeurs. «Le seul vote utile, c’est le vote utile pour vous». «J’irai jusqu’au bout car je serai au second tour de la présidentielle», a-t-il estimé. «Dans tous les sondages, je bats Marine Le Pen au second tour.» Quant à la candidature d’Emmanuel Macron, elle propose selon Hamon de «poursuivre ce qui a échoué». «C’est une folie de faire ce choix-là», a-t-il insisté.