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Trafic de drogue: le poids économique

Trafic de drogue: le poids économique


La lutte contre les stupéfiants s’intensifie et les douaniers français ont fait des saisies historiques en matière de drogue . Economie alternative à part entière, la drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et qui s’accompagne de son lot de violence.

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000

C’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Poids économique du trafic de drogue

Poids économique du trafic de drogue


La lutte contre les stupéfiants s’intensifie et les douaniers français ont fait des saisies historiques en matière de drogue . Economie alternative à part entière, la drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et qui s’accompagne de son lot de violence.

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000

C’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Trafic de drogue: La France au centre des trafics

Trafic de drogue: La France au centre des trafics

par
Fabrice Rizzoli
Spécialiste des mafias et président de l’association Crim’HALT. Enseignant en géopolitique des criminalités., Sciences Po
dans The Conversation

« Narco-État » : le terme est désormais très répandu pour qualifier un territoire où de colossales sommes d’argent issues du trafic de drogue structurent l’économie criminelle. Cette formule est parfois employée pour désigner certains pays européens, y compris la France, la Belgique et les Pays-Bas. Certes, au regard des milliards d’euros produits par les entreprises, ces trois pays sont loin d’être des narco-États où tout l’appareil de production serait dédié à une activité criminelle. Il n’en demeure pas moins que le crime organisé est en plein essor en Europe et en France.

La drogue reste le premier facteur d’accumulation de richesse du crime organisé. Quelles sont les raisons qui font de la France un pays situé au cœur de la majorité des trafics sur le continent européen ?

Pour dresser un état des lieux du trafic de drogue, les chercheurs s’appuient sur trois indicateurs : les saisies, les surfaces de production et les enquêtes de consommation. Ces informations peuvent être croisées avec les déclarations des trafiquants qui témoignent devant les tribunaux ou dans des livres.

À l’échelle mondiale, le cannabis est de loin la drogue la plus consommée, mais la consommation de cocaïne augmente de manière significative, le nombre de saisies ayant explosé dans le monde depuis 2014. Le marché de l’héroïne est relativement stable, tout comme celui des drogues de synthèse. La grande nouveauté est l’essor des opioïdes de synthèse.

La situation de la France, notamment en termes d’augmentation des saisies ), est en cohérence avec la géopolitique mondiale des drogues.

Ces 20 dernières années, l’offre de cocaïne s’est « démocratisée » et a fortement augmenté dans les quartiers urbains populaires comme dans les territoires ruraux. On observe une hausse de la consommation de cocaïne proportionnellement aux autres drogues.

Les prix médians de toutes les drogues sont relativement stables, mais la pureté des produits est de plus en plus élevée. Le cannabis consommé aujourd’hui en France contient 4 à 5 fois plus de THC que celui consommé il y a 20 ans. Le nombre de personnes interpellées pour trafic de stupéfiants en France est en forte augmentation depuis 20 ans (doublement de 2005 à 2009). 44 000 personnes ont été interpellées en 2020.

Le secteur de la drogue générerait en France environ 3 milliards d’euros de gains par an et impliquerait 240 000 personnes pour le seul trafic de cannabis. Un des principaux moyens de distribution des drogues en France demeure le consommateur-revendeur. Une partie d’entre eux constituent une multitude de petits réseaux d’usagers-revendeurs qui s’approvisionnent via un trafic de « fourmis », en particulier aux Pays-Bas ou en Espagne. Le reste de la drogue consommée en France est acheminée par des réseaux criminels qui profitent de la mondialisation de l’économie.

Produites au Sud, les drogues sont consommées au Nord. Ni la France, ni la Belgique, ni les Pays-Bas ne sont en capacité de stopper leur arrivée. Le cannabis provient avant tout du Maroc, qui est l’un des principaux producteurs de résine de cannabis au monde. Cette production est un facteur de stabilité sociale dans la région du Rif, traditionnellement rebelle, très pauvre, où le cannabis fait vivre des centaines de milliers de personnes.

Si le cannabis marocain arrive si aisément en France, c’est dans une vaste mesure parce que Paris et Rabat ont des intérêts géopolitiques communs dont la préservation se fait au détriment de la lutte contre le trafic. Les forces de l’ordre sont tributaires de ces intérêts géopolitiques qu’elles ne maîtrisent pas. D’une part, une partie de l’élite politique et administrative marocaine est impliquée dans le trafic de drogue à travers des schémas de corruption ; mais, d’autre part, le Maroc est un allié important de la France dans la lutte contre le djihadisme en Afrique du Nord et dans la lutte contre l’immigration clandestine. C’est pourquoi, en dépit d’actions représsives dans les deux pays (éradication des plants de cannabis au Maroc et saisies en France), le trafic de cannabis perdure.

Notons également que, depuis cinq ans, le Maroc est devenu un hub pour la cocaïne, bien qu’il n’en soit pas producteur.

La cocaïne arrive en France par différents moyens. La voie maritime du commerce mondial demeure prégnante. La drogue voyage par conteneurs, avec la complicité de sociétés de transport ou à leur insu selon la technique du rip off. Les saisies de cocaïne dans le port du Havre sont passées de 2,8 tonnes en 2019 à 3,8 tonnes en 2020 puis 11 tonnes en 2021. Les ballots de cocaïne peuvent aussi être largués en mer et récupérés par des trafiquants, selon une technique mise en place par les clans galiciens dans les années 1980.

Aujourd’hui, 15 à 20 % du marché français de cocaïne est alimenté par la Guyane et 55 % des quantités de cocaïne saisies à l’entrée en métropole proviennent des Antilles et de la Guyane réunies. En 2021, le nombre de passeurs interpellés en Guyane a augmenté de 75 % par rapport à 2017 : 608 passeurs avaient été interpellés en 2017, pour 921 kilos saisis, contre 1 065 passeurs et 2 tonnes en 2021. 50 passagers par avion en provenance de Kourou sont potentiellement des « mules » !

En outre, le trafic vers la France passe par les zones de stockage mises en place par les trafiquants dans les années 2000 en Afrique subsaharienne (500 kilos saisis en 1997, 5 tonnes en 2007), puis dans les Caraïbes. Les trafiquants français installés dans les Caraïbes ont créé une « autoroute de la cocaïne par voilier » comme le démontrent les saisies de cocaïne depuis 10 ans.

Les zones de transit de la cocaïne dans les Caraïbes et en Afrique. Carte de Pascale Perez, dans Crime trafics et réseaux, Ellipes, 2012, p. 61.
De nouvelles routes s’ouvrent en envoyant la cocaïne par bateau en Russie et en Ukraine. Cette cocaïne revient ensuite sur le marché occidental par camion, comme en témoignent les saisies de cocaïne impliquant des organisations serbes et monténégrines. La guerre actuelle semble toutefois avoir provisoirement interrompu cette route.

La route « Amérique du Sud-Europe de l’Est » pour livrer la cocaine en Europe de l’Ouest. Carte Pascale Perez dans Crime trafics et réseaux, ed. Ellipes, 2012, p. 61.
La France est également le terminal de la route de la soie… de l’héroïne. Fabriquée essentiellement en Afghanistan, l’héroïne traverse toute l’Europe pour arriver en France à travers Milan puis la Suisse.

Enfin, en ce qui concerne les drogues de synthèse, le trafic est moins documenté mais il fait l’objet d’un « trafic de fourmis », en particulier en provenance des Pays-Bas (et de la province belge du Limbourg) devenus le principal producteur d’ecstasy au monde.

L’émergence des organisations trafiquantes des quartiers populaires est confirmée. Investies dans la vente de tous les stupéfiants soit en gros, soit en détail, elles gèrent 4 000 grands points de deal en France dans les grandes métropoles comme dans les villes moyennes.

Ces dernières années, on observe leur mainmise croissante sur le marché de la cocaïne, la diversification des produits revendus dérivés du cannabis (variétés hybrides, huiles, résines, concentrés) et le recours de plus en plus fréquent aux livraisons à domicile via des « centrales d’achat » recourant aux techniques propres au marketing direct (packaging, promotions, carte de fidélité…) par l’entremise des réseaux sociaux.

Pour protéger leur système, les coteries trafiquantes françaises n’hésitent plus désormais à employer des armes de guerre lors des règlements de comptes. Les enlèvements et séquestrations liés au trafic de stupéfiants sont devenus une pratique courante en France : 129 en 2020, 128 en 2022, soit une fois tous les trois jours, les chiffres réels étant sans doute plus élevés, toutes les victimes ne se signalant pas au regard de leurs activités.

La violence systémique déjà évoquée s’accompagne parfois d’une véritable force de corruption. À Canteleu, dans la banlieue de Rouen, une bande avait acquis un tel pouvoir d’intimidation qu’elle exerçait des pressions sur la mairie afin que celle-ci ferme les yeux sur ses activités. Les affaires de corruption des forces de l’ordre se succèdent. Sur la corruption du personnel politique, nous manquons de données judiciaires mais des sources existent.

Les réseaux dits « de cité » sont très organisés et efficaces en matière de logistique. Ils ne sont plus les petites mains des anciens gangsters français, qui dépendaient de l’approvisionnement de ces derniers. Dans les années 1990/2000, les caïds des cités devaient se rendre en Espagne pour discuter avec un narco-courtier de l’ancienne génération pour obtenir du cannabis. Depuis vingt ans, les narco-bandits des cités ont acquis une dimension transnationale en s’approvisionnant directement en Colombie et au Maroc, où ils sont parfois propriétaires des champs de cannabis.

Des barons français du narcotrafic sont présents à Saint-Domingue, à Dubaï ou au Maroc, et gèrent leur trafic à distance. Aujourd’hui, les cartels colombiens peuvent même envoyer des chimistes en France pour reconstituer la cocaïne dans un laboratoire de fortune.

Enfin, les narcos français scellent des alliances avec des mafias internationales, comme dans le cas de « joint-ventures » entre les gangs des cités et la mafia calabraise ou avec des cartels internationaux de la drogue.

Ce phénomène d’alliance est favorisé par le fait que la France est aussi une terre de repli, de blanchiment et parfois de trafic de drogue pour les organisations étrangères. Par exemple, la mafia albanophone joue un rôle important dans le trafic d’héroïne, particulièrement dans la région Rhône-Alpes, où elle tient 90 % du trafic d’héroïne.

Les données analysées ici révèlent la relative inefficacité du dispositif répressif en France. En plus du débat sur la légalisation des drogues, une des pistes qui pourrait être privilégiée est la confiscation des avoirs criminels générés par le trafic.

Cet article, rédigé à l’aide de la revue de presse quotidienne du site crimorg.com a été co-écrit avec Mehdi Ajerar, spécialiste de la géopolitique du crime organisé et du terrorisme. Mehdi Ajerar a rédigé, à l’Université Paris 8, un mémoire de géopolitique sur les représentations criminelles du trafic de drogue à Saint-Ouen à l’Université Paris 8. Il est titulaire d’un master 2 de criminologie au CNAM et membre de l’association Crim’HALT.

Enjeux et chiffres du trafic de drogue

Enjeux et chiffres du trafic de drogue


La lutte contre les stupéfiants s’intensifie et les douaniers français ont fait des saisies historiques en matière de drogue . Economie alternative à part entière, la drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et qui s’accompagne de son lot de violence.

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000

C’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasion

Société- Les chiffes du trafic de drogue

Société-Les chiffes du trafic de drogue


La lutte contre les stupéfiants s’intensifie et les douaniers français ont fait des saisies historiques en matière de drogue . Economie alternative à part entière, la drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et qui s’accompagne de son lot de violence.

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000

C’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million.

Les chiffes du trafic de drogue

Les chiffes du trafic de drogue


La lutte contre les stupéfiants s’intensifie et les douaniers français ont fait des saisies historiques en matière de drogue . Economie alternative à part entière, la drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et qui s’accompagne de son lot de violence.

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000

C’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Le poids du trafic de drogue

Le poids du trafic de drogue


La lutte contre les stupéfiants s’intensifie et les douaniers français ont fait des saisies historiques en matière de drogue . Economie alternative à part entière, la drogue est devenue un véritable business qui ne touche plus seulement les grandes agglomérations mais également les villes moyennes et qui s’accompagne de son lot de violence.

Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000

C’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

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Ce montant mirifique est celui des revenus générés par le trafic de stupéfiants à l’échelle de la planète selon l’Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime. Ce n’est bien sûr qu’une estimation, mais elle reflète le poids économique du business de la drogue. Celui-ci est supérieur au PIB de la Finlande (236 milliards) ou de la Colombie (237 milliards). 243 milliards d’euros, c’est davantage que le coût des catastrophes naturelles qui ont ravagé la planète en 2021, entre la tempête Ida sur l’Est des Etats-Unis, la vague de froid au Texas et les inondations en Belgique et en Allemagne. L’assureur Swiss Ré l’estime à 220 milliards d’euros.

Selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. Faut-il y voir un effet des longs mois de confinement ? C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards). À titre de comparaison, les achats de livres n’ont pesé, la même année, que 3,75 milliards dans le budget des consommateurs.

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales.

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Un chiffre que l’action des forces de l’ordre aurait permis de ramener à 3275 un an plus tard. La géographie, elle, ne change pas. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations.

900 000

C’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

Fret SNCF : abandon du trafic le plus rentable pour sauver l’activité !

Fret SNCF : abandon du trafic le plus rentable pour sauver l’activité !

C’est le paradoxe des exigences de Bruxelles en matière d’aide financière et d’objectifs environnementaux. D’un côté, Bruxelles souhaite le développement des activités ferroviaires concernant le fret mais d’un autre côté condamne la SNCF à se délester d’activités les plus rentables. En effet, sur recommandation du gouvernement et pour satisfaire Bruxelles, la SNCF s’apprête à abandonner environ 20 % de son activité notamment de trains complets à la concurrence. En réalité, une dynamique très négative car si le fret est devenu aussi déficitaire, c’est précisément du fait de son amputation progressive.

Bref pas vraiment un plan de relance de l’activité ferroviaire mais plutôt le contraire. Rappelons que pour la messagerie la SNCF avait déjà été contrainte de changer son organisation, de changer le nom de l’activité en créant le Sernam, puis de filialiser avant disparition complète ( Comme précédemment le trafic express). Le problème central est bien connu l’activité ferroviaire est à rendement constant du fait qu’il doit prendre en charge directement la totalité de l’énorme coût de ses infrastructures. Ce qui n’exonère pas non plus l’entreprise de ses propres insuffisances en matière de qualité notamment et de compétitivité. Ce qui n’exonère pas non plus le corporatisme de la profession et la maladie de l’gréviculture dans l’entreprise.

Aucun autre mode de transport concurrent ne serait en capacité de supporter le coût total des infrastructures. En développement à tout crin la privatisation en France, on risque finalement d’aboutir à la situation britannique où le système a complètement éclaté et/ou le gouvernement a été contraint de renationaliser. Pourquoi ? Tout simplement parce que les concurrents de la SNCF pour l’essentiel vont surtout se concentrer sur les trafics rentables et délaisser le reste du territoire. Une réforme est sans doute indispensable mais elle ne saurait se réduire à la solution miracle de la privatisation.

Poussée par Bruxelles et par le gouvernement, la direction de Fret SNCF engage donc une restructuration pour éviter les sanctions de Bruxelles.

Accusée d’avoir bénéficié d’une aide d’Etat illégale, la filiale de la SNCF en charge du transport de marchandises a proposé un plan, ce vendredi, pour éviter d’avoir à rembourser les 5,3 milliards d’euros demandés par Bruxelles. Le directeur général de l’entreprise propose d’abandonner 20% des activités de Fret SNCF à ses concurrents et de changer de nom.

Transport-Avenir Fret SNCF : abandon du trafic le plus rentable pour sauver l’activité

Transport-Avenir Fret SNCF : abandon du trafic le plus rentable pour sauver l’activité !

C’est le paradoxe des exigences de Bruxelles en matière d’aide financière et d’objectifs environnementaux. D’un côté, Bruxelles souhaite le développement des activités ferroviaires concernant le fret mais d’un autre côté condamne la SNCF à se délester d’activités les plus rentables. En effet, sur recommandation du gouvernement et pour satisfaire Bruxelles, la SNCF s’apprête à abandonner environ 20 % de son activité notamment de trains complets à la concurrence. En réalité, une dynamique très négative car si le fret est devenu aussi déficitaire, c’est précisément du fait de son amputation progressive.

Bref pas vraiment un plan de relance de l’activité ferroviaire mais plutôt le contraire. Rappelons que pour la messagerie la SNCF avait déjà été contrainte de changer son organisation, de changer le nom de l’activité en créant le Sernam, puis de filialiser avant disparition complète ( Comme précédemment le trafic express). Le problème central est bien connu l’activité ferroviaire est à rendement constant du fait qu’il doit prendre en charge directement la totalité de l’énorme coût de ses infrastructures. Ce qui n’exonère pas non plus l’entreprise de ses propres insuffisances en matière de qualité notamment et de compétitivité. Ce qui n’exonère pas non plus le corporatisme de la profession et la maladie de l’gréviculture dans l’entreprise.

Aucun autre mode de transport concurrent ne serait en capacité de supporter le coût total des infrastructures. En développement à tout crin la privatisation en France, on risque finalement d’aboutir à la situation britannique où le système a complètement éclaté et/ou le gouvernement a été contraint de renationaliser. Pourquoi ? Tout simplement parce que les concurrents de la SNCF pour l’essentiel vont surtout se concentrer sur les trafics rentables et délaisser le reste du territoire. Une réforme est sans doute indispensable mais elle ne saurait se réduire à la solution miracle de la privatisation.

Poussée par Bruxelles et par le gouvernement, la direction de Fret SNCF engage donc une restructuration pour éviter les sanctions de Bruxelles.

Accusée d’avoir bénéficié d’une aide d’Etat illégale, la filiale de la SNCF en charge du transport de marchandises a proposé un plan, ce vendredi, pour éviter d’avoir à rembourser les 5,3 milliards d’euros demandés par Bruxelles. Le directeur général de l’entreprise propose d’abandonner 20% des activités de Fret SNCF à ses concurrents et de changer de nom.

Avenir Fret SNCF : abandon du trafic le plus rentable pour sauver l’activité !

Avenir Fret SNCF : abandon du trafic le plus rentable pour sauver l’activité !

C’est le paradoxe des exigences de Bruxelles en matière d’aide financière et d’objectifs environnementaux. D’un côté, Bruxelles souhaite le développement des activités ferroviaires concernant le fret mais d’un autre côté condamne la SNCF à se délester d’activités les plus rentables. En effet sur recommandation du gouvernement et pour satisfaire Bruxelles, la SNCF s’apprête à abandonner environ 20 % de son activité notamment de trains complets à la concurrence. En réalité, une dynamique très négative car si le fret est devenu aussi déficitaire, c’est précisément du fait de son amputation progressive.

Bref pas vraiment un plan de relance de l’activité ferroviaire mais plutôt le contraire. Rappelons que pour la messagerie la SNCF avait déjà été contrainte de changer son organisation, de changer le nom de l’activité en créant le Sernam, puis de filialiser avant disparition complète ( Comme précédemment le trafic express). Le problème central est bien connu l’activité ferroviaire est à rendement constant du fait qu’il doit prendre en charge directement la totalité de l’énorme coût de ses infrastructures. Ce qui n’exonère pas non plus l’entreprise de ses propres insuffisances en matière de qualité notamment et de compétitivité. Ce qui n’exonère pas non plus le corporatisme de la profession et la maladie de l’gréviculture dans l’entreprise.

Aucun autre mode de transport concurrent ne serait en capacité de supporter le coût total des infrastructures. En développement à tout crin la privatisation en France, on risque finalement d’aboutir à la situation britannique où le système a complètement éclaté et/ou le gouvernement a été contraint de renationaliser. Pourquoi ? Tout simplement parce que les concurrents de la SNCF pour l’essentiel vont surtout se concentrer sur les trafics rentables et délaisser le reste du territoire. Une réforme est sans doute indispensable mais elle ne saurait se réduire à la solution miracle de la privatisation.

Par Bruxelles et par le gouvernement, la direction de Fret SNCF engage donc une restructuration pour éviter les sanctions de Bruxelles.

Accusée d’avoir bénéficié d’une aide d’Etat illégale, la filiale de la SNCF en charge du transport de marchandises a proposé un plan, ce vendredi, pour éviter d’avoir à rembourser les 5,3 milliards d’euros demandés par Bruxelles. Le directeur général de l’entreprise propose d’abandonner 20% des activités de Fret SNCF à ses concurrents et de changer de nom.

Fret SNCF : abandon du trafic le plus rentable pour sauver l’activité !

Fret SNCF : abandon du trafic le plus rentable pour sauver l’activité !

C’est le paradoxe des exigences de Bruxelles en matière d’aide financière et d’objectifs environnementaux. D’un côté, Bruxelles souhaite le développement des activités ferroviaires concernant le fret mais d’un autre côté condamne la SNCF à se délester d’activités les plus rentables. En effet sur recommandation du gouvernement et pour satisfaire Bruxelles, la SNCF s’apprête à abandonner environ 20 % de son activité notamment de trains complets à la concurrence. En réalité, une dynamique très négative car si le fret est devenu aussi déficitaire c’est précisément du fait de son amputation progressive.

Bref pas vraiment un plan de relance de l’activité ferroviaire mais plutôt le contraire. Rappelons que pour la messagerie la SNCF avait déjà été contrainte de changer son organisation, de changer le nom de l’activité en créant le Sernam, puis de filialiser avant disparition complète. Le problème central est bien connu l’activité ferroviaire est à rendement constant du faite qu’il doit prendre en charge directement la totalité du coût de ces infrastructures. Ce qui n’exonère pas non plus l’entreprise de ses propres insuffisances en matière de qualité notamment et de compétitivité.
La direction de Fret SNCF engage donc une restructuration pour éviter les sanctions de Bruxelles.

Accusée d’avoir bénéficié d’une aide d’Etat illégale, la filiale de la SNCF en charge du transport de marchandises a proposé un plan, ce vendredi, pour éviter d’avoir à rembourser les 5,3 milliards d’euros demandés par Bruxelles. Le directeur général de l’entreprise propose d’abandonner 20% des activités de Fret SNCF à ses concurrents et de changer de nom.

Fret SNCF pourrait changer de nom et transférer 20% de ses activités à un concurrent.
Fret SNCF pourrait changer de nom et transférer 20% de ses activités à un concurrent. (Crédits : Haropa)
La direction de la société Fret SNCF a présenté, ce vendredi aux organisations syndicales son « plan de discontinuité », à Saint-Ouen, près de Paris. Objectif, éviter une lourde sanction de la Commission européenne.

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Menacée de devoir rembourser une dette de 5,3 milliards d’euros considérée par Bruxelles comme une aide d’Etat illégale, ce qui la mettrait immédiatement en faillite, Fret SNCF doit faire place à une nouvelle société plus petite, et abandonner 20% de son activité à des concurrents. De facto, elle acte une restructuration de la société.

La partie maintenance de Fret SNCF vendue à une autre société
Présenté vendredi au Comité social et économique (CSE) de Fret SNCF, le plan remis à Bruxelles par l’Etat français prévoit la création au 1er janvier 2025 d’une nouvelle société, baptisée pour l’instant New Fret. Celle-ci doit reprendre des activités représentant 80% du chiffre d’affaires et 70% du trafic de Fret SNCF, et occuper 90% de ses presque 5.000 cheminots.

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Tous les agents doivent être réaffectés dans les nouvelles entités ou repris dans le groupe, selon la direction. Il n’y aura « aucun licenciement, ni de personnels au statut (de cheminot, NDLR), ni de contractuels », promet la direction. Près de 3.900 personnes doivent être transférées automatiquement chez New Fret et 500 à New Maintenance. Quant aux 450 agents travaillant sur les « trains dédiés », trains de marchandises réguliers qui doivent être confiés à des concurrents, ils seront réaffectés dans le groupe SNCF ou prêtés aux nouveaux opérateurs s’ils sont volontaires.

Cheminots en colère
Lors de la présentation de ce plan, une centaine de cheminots ont manifesté devant le siège de l’entreprise. La manifestation, à l’appel des syndicats CGT-Cheminots, Unsa ferroviaire, Sud-Rail et CFDT-Cheminots, n’a pas empêché la tenue de la réunion. Ces derniers refusent qu’une partie de Fret Sncf soit transférée à un autre acteur, potentiellement privé, dans une période où Fret SNCF affiche un bénéfice depuis deux ans, après plusieurs années dans le rouge.

« On nationalise les pertes et on privatise les profits », a dénoncé Fabien Villedieu de Sud-Rail. « Il faudrait que le gouvernement ait du courage et dise à la Commission européenne que si on veut que les camions arrêtent de circuler et soient transférés sur le rail, il faut aider les entreprises ferroviaires », a-t-il ajouté.

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De son côté, le directeur général de Fret SNCF, Jérôme Leborgne s’est défendu en assurant que « ce qui nous arrive n’est pas de notre fait, ce n’est pas une décision d’entreprise ». « C’est une décision qui s’impose à nous, qui vient de loin dans le temps et qui s’est décidée entre Bruxelles et l’Etat », a-t-il poursuivi, sous les cris « démission ! démission ! ».

« Je comprends l’inquiétude et la colère des cheminots. Cette affaire est vraiment un choc d’autant plus que, pendant deux ans en 2021 et 2022, on a été positif en marge opérationnelle pour la première fois grâce à l’engagement des cheminots », a souligné le responsable.

Mais « entre une procédure créant de longs mois d’incertitude pour l’entreprise et pour ses salariés, une procédure qui peut conduire à rembourser une somme mortelle, et un accord rapide et protecteur, la responsabilité est de choisir la seconde voie », a écrit le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, dans une tribune au Monde, vendredi.

Peu de solutions pour satisfaire la Commission européenne
Si cette solution n’est pas acceptée par les employés de Fret SNCF, elle apparaît de fait comme la plus accessible. Pour rappel, 5 milliards d’euros correspond au montant de la dette accumulée par la société entre 2007 et 2019. Fret SNCF étant incapable de la supporter, elle a fini par être consolidée dans la dette du groupe SNCF (dont le capital est entièrement détenu par l’Etat).

Cette manœuvre est considérée comme une aide d’Etat illégale par Bruxelles. La Commission européenne est susceptible d’exiger le remboursement de la somme. Ce dont est incapable Fret SNCF. Bien que bénéficiaire deux années consécutives, dans un contexte de crise sanitaire qui a dopé les activités de transports de marchandises, elle est loin d’avoir la surface financière suffisante.

Dès lors, les solutions sont limitées. Soit l’Etat français conteste les conclusions de la Commission et est prêt à porter l’affaire devant un tribunal, ce qui n’est pas sans risque : en cas de défaite, Fret SNCF devrait rembourser les 5 milliards d’euros naturellement sans possibilité d’aides de la part de l’Etat ou du groupe SNCF. Soit Paris accepte un règlement à l’amiable avec Bruxelles, avec la mise en place d’une solution dite de « discontinuité », présentée ce vendredi par l’entreprise à ces employés.

Alitalia, précédente entreprise démantelée pour satisfaire la Commission
Alitalia est le dernier exemple en date de discontinuité. Soutenue à bout de bras pendant des années par l’Etat italien, la compagnie nationale a fini par disparaître en 2021 sous les injonctions de Bruxelles. A la place, Rome a donné naissance à ITA Airways. La nouvelle compagnie n’a pu reprendre qu’environ les deux tiers de la flotte, dont seulement 7 long-courriers, malgré d’importantes coupes déjà faites en raison de la crise sanitaire, la moitié des salariés et une part réduite de l’activité de son ainée pour débuter ses opérations.

(Avec AFP)

Trafic d’influence : Des Médicis à Sarkozy

OPINION. Les réseaux d’influence sont clefs en politique: des techniques nées à la Renaissance et amplement maîtrisées par nos contemporains. Par Luca Cortinovis, Université de Lille.

Un papier intéressant à lire mais qui fait sans doute une comparaison excessive entre l’influence des Médicis et de Sarkozy. Par contre, on aurait pu aussi parler de l’influence des réseaux financiers vis-à-vis de Macron et réciproquement NDLR

Le 1er mars 2021, le tribunal correctionnel de Paris condamnait Nicolas Sarkozy à une peine de prison de trois ans, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence dans le cadre de l’affaire Bismuth (dite aussi « des écoutes »). Si l’ancien président de la République a immédiatement interjeté appel de la décision, ce verdict a tout de même engendré un véritable tremblement de terre pour les supporters de celui qui fut le parangon de la droite jusqu’à ses échecs à la présidentielle de 2012, puis lors de la primaire de la droite et du centre en 2016.

Cette condamnation a entraîné une litanie de réactions de la part de la classe politique, entre déclarations de soutien à droite – agrémentés d’attaques contre « l’acharnement d’un pouvoir judiciaire aux ordres » – et tweets satisfaits – voire moqueurs – à gauche.

Mais elle a également soulevé de nombreuses questions sur le devenir politique de l’ex-leader des Républicains. En effet, le politologue Jérôme Jaffré, invité le 2 mars sur le plateau du Figaro Live, s’interrogeait sur « la capacité » de Nicolas Sarkozy à influer sur l’avenir politique du pays. Lui qui s’imaginait encore jusqu’à peu comme le véritable « maître du jeu de la présidentielle de 2022 », ne devait-il pas perdre tout son pouvoir d’influence ?

Il est vrai que depuis presque dix ans, l’ancien président, malgré son absence de mandats et ses défaites électorales successives, est parvenu à conserver un pouvoir considérable sur sa famille politique. La recherche de son soutien semble être devenu un sésame inestimable pour qui veut briguer le titre de champion de la droite. Pour ceux qui furent ses compagnons de route, Nicolas Sarkozy a au fur et à mesure du temps endossé le costume de parrain – analogie que n’aurait pas renié feu Charles Pasqua, une de ses figures tutélaires.

Loin de l’image du ministre – puis du président – tape-à-l’œil qui lui collait tant à la peau lors des années 2000, Nicolas Sarkozy a peu à peu mué pour se fondre dans une autre forme d’action politique.

Si sa fonction passée et ses différentes affaires l’ont évidemment obligées à ne pas disparaître totalement de la scène médiatique, c’est finalement dans les coulisses qu’il a œuvré principalement pour peser sur la chose publique et préparer un hypothétique retour. Les relations forgées lors de sa première carrière politique – avant la fin de la présidence – lui ont permis de brasser un large panel d’hommes et de femmes (ministres, parlementaires, élus locaux, capitaines d’industrie etc.) qui lui assurent par leur amitié ou leur loyauté – l’aspect mentoral des politiques en France n’est pas à négliger – une capacité d’influence substantielle.

Certains ont pu comparer la stratégie sarkozyste post-2012 au clientélisme politique ou encore à la réseaucratie. Ces concepts ont une connotation négative aujourd’hui puisqu’on les a assimilés à la corruption, au recours à des moyens illicites – ou peu honorables – pour s’arroger du pouvoir. Historiquement pourtant, la construction et l’usage d’un réseau important a souvent permis à des hommes, parfois dans l’ombre, de gouverner de manière effective, sans se retrouver dans l’illégalité.

L’ascension des Médicis à Florence au XVe siècle en est un exemple intéressant et peut amener à une comparaison avec les méthodes d’influence d’hommes politiques contemporains comme Nicolas Sarkozy.

Entre le XIVe et le XVIIe siècle, le pouvoir en Italie est réparti entre différentes puissances. Cités-états, républiques, duchés et royaumes cohabitent dans une zone géographique assez restreinte. Cette période, la Renaissance, recèle en son sein une grande part des forces qui vont façonner nos sociétés modernes.

L’approche de la politique et de l’histoire change. On se détache peu à peu des carcans médiévaux pour entrer dans une nouvelle ère, où l’ambition et la quête de gloire deviennent – à nouveau – des fins en soi. Le mouvement humaniste, par son approche novatrice des savoirs et des actions des Anciens – les hommes de l’Antiquité -, va amorcer ce phénomène.

L’historien Jacob Burckhardt a écrit en ce sens que « c’est l’alliance intime entre l’Antiquité et le génie italien » qui a permis la régénération du monde occidental.

La République de Florence est l’un des foyers les plus importants de l’humanisme. Une grande part des érudits de la Renaissance – comme Coluccio Salutati, Leonardo Bruni ou Machiavel – vont s’y faire connaître.

C’est également dans cette ville qu’émerge l’idée selon laquelle les intellectuels doivent prendre une part active dans les affaires publiques, en s’impliquant politiquement pour permettre aux citoyens de jouir de leurs lumières. On souhaite combattre la tyrannie (les principautés du Nord, en particulier Milan, sont visées) et préserver la république coûte que coûte ; c’est ce que Hans Baron a appelé « l’humanisme civique ». Au début du XVe siècle, Florence est donc tributaire d’une tradition politique complexe où démocratie, oligarchie, corporationnisme et factionnisme se sont mélangés pour aboutir à un régime évoluant au gré des fluctuations du temps. C’est dans ce contexte particulier que se distingue de plus en plus la famille des Médicis.

Le premier membre d’importance de cette famille est Jean de Médicis (1360-1429). Travaillant au côté de son oncle Vieri, il prend la tête des affaires de sa famille en 1393, avant de fonder sa propre banque à Florence en 1397. La fameuse Banque des Médicis devient progressivement l’une des plus puissantes banques d’Italie et d’Europe. En bons Florentins, les Médicis prennent, comme de coutume, part à la chose publique. Marqués par le souvenir de leurs ancêtres – lors de la révolte des Ciompi de 1378, Salvestro de Médicis, un des leaders du Popolo (en somme, ceux qui ne sont pas nobles), a oeuvré en vain à établir un régime populaire par la force, jetant le déshonneur sur son nom – et sous l’impulsion de Jean, la famille va prudemment placer ses pions pour gagner de plus en plus de pouvoir.

À cette époque, Florence est gouvernée de manière quasi oligarchique : une élite sociale, composée des anciennes lignées nobles et des familles ayant fait fortune, se partage hégémoniquement les charges publiques. Celles-ci sont fort nombreuses et chacune à un mode d’acquisition particulier (tirage au sort, vote, cooptation). Les rapports de pouvoir se font essentiellement via les relations nouées entre familles. Des partis informels se créent au gré des aspirations et des avantages promis. Le clan qui saura se constituer le plus grand « réseau d’amis » aura le plus de chance d’influer sur la République. Cette manière d’agir, loin de la flamboyance des révoltes ou des entreprises audacieuses, constitue un des particularismes de la politique florentine. L’influence devient le levier principal permettant l’accomplissement de son ambition. Et à ce jeu, les Médicis n’auront – presque – pas d’équivalent. Cosme de Médicis (1389-1464), le fils de Jean, poussera la méthode à son plus haut degré.

Suivant la voie tracée par son père, Cosme s’est évertué à consolider l’assise de sa famille auprès de la population de Florence, élargissant par ses libéralités son « cercle d’amis ». Intelligent, tempéré, prévenant auprès de tous ceux qui viennent requérir son aide, celui qui va devenir « le Père de la Patrie » use de la fortune de sa famille pour asseoir méthodiquement son emprise sur les institutions. Il devient par exemple l’un des plus grands mécènes d’art de son temps, faisant venir à Florence les plus prodigieux artistes ; il fait des dons à de nombreuses institutions (couvents, prieurés, académies) ou financent les études d’enfants de « ses amis » ; il organise défilés et spectacles pour ravir le peuple. En somme, il se sert de sa richesse pour gagner la reconnaissance du plus grand nombre.

Il sait pertinemment que le meilleur moyen d’échouer politiquement à Florence est d’exposer son ambition. Il se cache en conséquence derrière ses alliés, pesant de son poids pour que les organes de pouvoir soient toujours composés d’une majorité de ses partisans, choisissant tel prieur ou tel gonfalonier – qui détiennent le pouvoir exécutif de la ville.

En 1433, une cabale orchestrée par des grandes familles nobles – réticentes à voir les Médicis devenir si puissants – va presque abattre Cosme. Il parvient in extremis à être condamné à l’exil. Néanmoins, dès l’année suivante, grâce à ses soutiens politiques et à sa manne financière, le chef des Médicis revient à Florence sous les hourras d’une foule qu’il a su conquérir. Toujours officiellement simple citoyen, il ne cessera jusqu’à sa mort, en 1464, d’être le dirigeant effectif de la puissante république de Toscane. Son influence est telle que le futur pape Pie II – alors archevêque de Sienne – déclare que Cosme « [« a »] toutes les attributions d’un roi, sans en avoir le nom ».

Les deux situations sont évidemment distantes, temporellement et dans l’effectivité de la chose. Les Médicis – Cosme à fortiori, mais ses descendants Pierre et Laurent également – ont usé de leur influence comme un moyen concret de prendre le pouvoir puis de le conserver. Nicolas Sarkozy s’efforce quant à lui de ne pas disparaître complètement de la scène politique.

L’ancien président a placé ses pions pour garder prise sur un jeu politique qu’il a longtemps dominé.

Il suffit de voir les membres du gouvernement d’Emmanuel Macron pour s’en rendre compte. Le ministère de l’Intérieur, service ô combien symbolique, n’est-il pas occupé par Gérald Darmanin, celui que Nicolas Sarkozy considère comme un « fils spirituel » ? Celui-là même qui lui a apporté tout son soutien malgré sa condamnation en première instance ? Quid du premier ministre Jean Castex, ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée de 2011 à 2012 ? Pour qui s’intéresse un peu à l’histoire de la Renaissance, l’accusation de népotisme qui toucha l’ancien Président en 2009, avec la proposition de nomination de son fils à la tête de l’EPAD, a de quoi faire sourire. N’était-ce pas là le moyen privilégié des Grands pour s’assurer une gouvernance paisible ?

Dans tous les cas, Médicis et Sarkozy ont eu recours à ces méthodes pour ne pas être mis au ban des jeux de pouvoir. Une agglomération de talents a pu de cette manière se constituer autour d’eux, se révélant des liens solides pour ne jamais dépendre uniquement de leur seule fortune. L’influence semble sous cet angle demeurer une des clés de la vie politique, aussi importante que peut-être – surtout aujourd’hui – la captation des projecteurs. Les époques comme les régimes changent ; les hommes et leurs méthodes un peu moins.

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Par Luca Cortinovis, Doctorant, Université de Lille.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Le honteux honteux trafic d’otages d »Etat notamment de la Russie

Le honteux honteux  trafic d’otages d »Etat notamment de la Russie

 

La basketteuse américaine Brittney Griner, l’ancien marine Trevor Reed, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah… sont les victimes d’une politique de la prise d’otage pratiquée par des Etats voyous. Il s’agit de dénoncer sans relâche cette manœuvre, qui broie des êtres humains, piégés malgré eux dans des conflits qui les dépassent. ( papier du « Monde »)

 

On ne plaisante pas avec l’Etat de droit en Russie. Apparemment. Pour l’avoir négligé, la star du basket féminin des Etats-Unis Brittney Griner a été condamnée, le 4 août, à neuf ans de prison pour trafic de drogue. Il s’agissait de la présence dans ses bagages, à son arrivée en février sur le territoire russe, où elle devait jouer pendant l’intersaison américaine pour le club d’Iekaterinbourg, d’une vapoteuse et de cartouches contenant de l’essence de cannabis, autorisées dans de nombreux Etats américains.

La justice russe étant ce qu’elle est, à savoir l’auxiliaire zélée d’une autocratie, Brittney Griner paie surtout le fait d’avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. Elle a été arrêtée juste avant le début de l’agression de l’Ukraine par les troupes russes, un manquement autrement plus dramatique au droit, accompagné depuis d’un nombre étourdissant de crimes de guerre. Cette invasion a déclenché une série sans précédent de sanctions contre le régime russe.

Comme l’a reconnu Moscou dès le lendemain de la condamnation en évoquant la possibilité d’un échange de prisonniers, la double médaillée d’or olympique est, en fait, moins une condamnée de droit commun qu’une otage, exhibée comme telle par les médias russes, qui ont insisté lourdement, en outre, sur son orientation sexuelle (elle est ouvertement homosexuelle). Une preuve irréfutable, à leurs yeux, de la déliquescence supposée de l’Occident.

Avant elle, un ancien marine, Trevor Reed, a subi un sort similaire. Accusé de violences contre un policier russe, il a été troqué contre un authentique trafiquant de drogue également russe, condamné aux Etats-Unis à vingt ans de prison. Quelle que soit l’issue, la comparaison des crimes reprochés à Brittney Griner et de ceux du ou des prisonniers dont Moscou cherchera la libération parlera d’elle-même.

La Russie n’est, hélas, pas le seul pays à pratiquer cette politique de la prise d’otage, une caractéristique d’Etats voyous. L’Iran en a fait également depuis longtemps une spécialité détestable, comme en atteste l’accord ratifié en juillet par le Parlement belge, qui pourrait permettre la libération d’un diplomate iranien condamné également à une peine de prison en Belgique pour son rôle dans un projet d’attentat visant un rassemblement en France d’opposants irréductibles au régime de Téhéran. Bruxelles semble s’y être résigné pour obtenir l’élargissement de prisonniers occidentaux, dont un menacé d’exécution.

Ce chantage aux otages de Téhéran, qui cible tout particulièrement les binationaux, invariablement présentés comme des agents de l’étranger, le Royaume-Uni l’a également expérimenté récemment. Tout comme la France, qui compte, elle aussi, son lot de ressortissants livrés à une justice aux ordres sous des accusations fallacieuses. Condamnée à cinq ans de prison pour de fumeuses atteintes à la sécurité nationale, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah est ainsi détenue depuis juin 2019.

Il faut dénoncer sans relâche cette pratique qui broie des êtres humains, piégés malgré eux dans des conflits qui les dépassent. La prise d’otage d’Etat, loin d’illustrer leur force, témoigne au contraire de la lâcheté des régimes qui y ont recours. Elle fait litière des critiques dont ils abreuvent des démocraties occidentales certes imparfaites, mais régulièrement présentées comme des royaumes de l’arbitraire. Elle en dit plus sur eux, en réalité, que le plus terrible des réquisitoires.

 

Internet : Interdiction du trafic de faux avis

Internet : Interdiction du trafic de faux avis

 

  Le trafic de faux avis notamment sur Internet est devenu une sorte d’arme marketing. Des avis qui peuvent évidemment émaner directement de l’entreprise vendeuse, d’intermédiaire qui vendent ces faux avis ou tout simplement du tri qui élimine les vis-à-vis défavorables. Une directive européenne entre en vigueur samedi en France pour mieux réguler certaines pratiques commerciales. Adoptée en novembre 2019 par le Parlement européen et le Conseil européen, la directive dite «Omnibus» est officiellement mise en oeuvre samedi dans tous les États de l’Union européenne. «L’Europe prend la tête d’une réglementation accrue des places de marché et des sites e-commerce. De nombreuses entreprises américaines opérant en Europe devront suivre le mouvement», estime dans une note John Hornell, vice-président de Pasabi, une société qui propose des solutions d’authentification pour les commerces en ligne. En France, la directive a été transposée par une ordonnance en décembre 2021. Parmi les mesures prévues, la réglementation oblige les places de marché dans le commerce en ligne à vérifier que les avis publiés sous les produits proposés à la vente ont bien été émis par des personnes ayant acheté le produit en question. Elles devront aussi donner certaines informations supplémentaires au consommateur, comme l’existence d’un «lien capitalistique» entre le vendeur et la place de marché, ou demander le consentement du consommateur lorsque le droit de rétractation ne s’applique pas.     Par ailleurs, pour lutter contre les annonces de réduction de prix excessives, calculées à partir de prix de référence gonflés, les commerçants devront afficher le prix de référence à partir duquel la réduction est calculée.

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