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Coronavirus: encore plus de 70 cas en une journée, 300 cas en tout

Coronavirus: encore plus de 70 cas en une journée, 300 cas en tout

285 personnes sont désormais contaminées par le coronavirus en France, soit 73 de plus que mardi, a annoncé le directeur de la Santé Jérôme Salomon mercredi soir lors de sa conférence de presse quotidienne. Le bilan des victimes est toujours de quatre morts sur le territoire national.

15 personnes sont « en situation de réanimation » ce mercredi, a précisé le directeur de la Santé face à la presse.

Dans le détail, Jérôme Salomon a fait savoir que 172 cas faisaient partie d’une chaîne de contamination identifiée, tandis que 65 cas demeuraient sans chaîne d’exposition identifiée. 13 régions françaises sont donc touchées ce mercredi, dont la Guyane pour la première fois depuis le début de l’épidémie.

Plusieurs foyers de contamination sont désormais identifiés par les autorités sanitaires. 30 nouvelles personnes ont été testées positives au COVID-19 en Haute-Savoie, 10 autres dans le Haut-Rhin, et 14 dans le Morbihan. Enfin, 11 cas sont liés au voyage organisé en Egypte.

Sept régions rapportent au moins dix cas: l’Auvergne-Rhône Alpes, la Bourgogne Franche-Comté, la Bretagne, le Grand Est, l’Ile-de-France et les Hauts-de-France. 99 cas sont confirmés dans le département de l’Oise, plus important foyer de contamination du pays. Cependant, ces cas sont désormais répartis dans huit régions différentes.

« On ne sait toujours pas qui est le patient zéro dans l’Oise », a encore déclaré Jérôme Salomon, précisant que les investigations se poursuivaient dans le département afin d’essayer d’identifier le patient zéro à l’origine du début de ce foyer de contamination.

Marchés financiers : crainte d’une pandémie ou tout simplement crise boursière

Marchés financiers : crainte d’une pandémie ou tout simplement crise boursière

 

Le Coronavirus serait responsable des chutes brutales et significatives  des bourses du monde entier. Le virus a bon dos dans la mesure où tous les fondamentaux pouvaient permettre de penser qu’un jour ou l’autre on assisterait à une très grande prise de bénéfice et que les cotations s’écroulaient. Il y a d’abord une situation économique qui s’inscrit dans une tendance baissière très inquiétante avec des croissances qui vont à peine atteindre 1 %. Une activité économique en Chine qui va baisser d’au moins un point, de même qu’aux États-Unis. Ensuite, il y a la conjoncture financière avec un endettement particulièrement dangereux qui a maintenu en vie de nombreuses d’entreprises structurellement particulièrement fragiles.

Même le système financier est en cause, il a prêté à tour de bras de manière irresponsable. L’immobilier pourrait bien être une nouvelle fois l’étincelle qui provoque l’incendie. Le Coronavirus a joué le rôle de cette étincelle en réveillant les investisseurs sur le fait que les indices ne peuvent pas monter au ciel. Alors dans la période récente et notamment au cours de l’année passée, les bourses ont complètement ignoré les fondamentaux et ont participé au renforcement d’une énorme dynamique spéculative. Encore une fois, les exceptionnels rendements étant complètement décalés non seulement de l’activité économique mais aussi des résultats des entreprises. Sans parler des perspectives très grises pour 2020 voire 2021.

L’épidémie de coronavirus est venue troubler la sérénité de marchés financiers trop longtemps habitués à voir les banques centrales voler à leur secours, souligne Nick Clay, gérant actions mondiales chez Newton Investment Management (BNY Mellon IM). L’épidémie de coronavirus est venue troubler la sérénité de marchés financiers trop longtemps habitués à voir les banques centrales voler à leur secours, souligne Nick Clay, gérant actions mondiales chez Newton Investment Management (BNY Mellon IM).

Après avoir réagi modérément pendant des semaines aux nouvelles venues de Chine, les indices boursiers piquent du nez un peu partout depuis plusieurs séances, s’approchant dangereusement de la correction, à savoir un repli de plus de 10% par rapport à leurs récents plus hauts – souvent des records absolus.

“Le marché s’était mis dans une situation dans laquelle il ignorait toutes les mauvaises nouvelles en misant sur le fait que les banques centrales allaient continuer pour toujours de baisser les taux et d’imprimer de l’argent si nécessaire”, déclare Nick Clay, gérant actions mondiales chez Newton Investment Management (BNY Mellon IM)  à Reuters. “Il a longtemps considéré le coronavirus de cette manière jusqu’à ce qu’il mette à se propager plus vite que prévu hors de Chine.”

Les investisseurs ont également pris conscience du fait que les fermetures d’usines en Chine auraient un impact non négligeable sur les chaînes d’approvisionnement à l’échelle mondiale, un phénomène qu’ils avaient sous-estimé dans un premier temps, ajoute le gérant.

“C’est un signal d’alarme qui enterre la promesse d’une accélération de la croissance économique, dont le marché a besoin pour justifier des valorisations extrêmement tendues”, dit-il.“Ce que l’on voit aussi souvent avec de genre de phénomène, c’est que les entreprises s’en servent comme de l’excuse parfaite pour abaisser leurs prévisions de bénéfice”, ajoute-t-il.

Les attentes des investisseurs étant fortes en raison des niveaux de valorisation, la capacité du marché à encaisser de mauvaises nouvelles du côté des résultats et des prévisions est assez limitée, souligne le gérant.

“Ce n’est pas surprenant dans ces conditions de voir des mouvements assez violents sur les indices boursiers”, dit-il.

La suite dépendra naturellement de la durée de l’épidémie et de l’ampleur de sa propagation, avec en outre un amortissement possible du choc sur les marchés grâce à la réactivité des banques centrales, mais seulement à court terme, estime le gérant.

“Après 10 ans d’assouplissement quantitatif, un marché aveuglé en était arrivé à penser que les largesses des banques centrales n’avaient d’autre but que de soutenir la valorisation des actifs risqués”, argumente Nick Clay.

“Mais un message assez clair commence à se faire entendre de la part de la classe politique, que ce soit des démocrates aux Etats-Unis ou même des conservateurs au Royaume-Uni, qui dit que la prochaine vague d’assouplissement qualitatif ne sera pas pour le marché mais pour l’économie réelle, pour les gens”, dit-il.

Le marché va devoir, selon lui, s’habituer au fait que la fiscalité sur les entreprises va augmenter, de même que le coût de leur dette, et que la politique monétaire servira en priorité à financer les dépenses budgétaires des gouvernements.

“Quand les valorisations sont aussi tendues, ce n’est pas bon de voir une pression sur les marges. C’est quelque chose que le marché n’a pas correctement intégré”, fait valoir le gérant.

“C’est pourquoi nous nous dirigeons certainement vers une forme de rotation et probablement une correction, avec le retour de la volatilité et une remise à niveau du prix des actifs”, dit-il.

Cette rotation devrait pénaliser en premier lieu les valeurs de croissance pure, à commencer par les géants de la technologie, au profit des valeurs de croissance plus cycliques et exposées à la consommation comme le luxe et la distribution, estime Nick Clay.

“Les techs seront en première ligne si l’attitude des gouvernements change à leur égard et si la fiscalité qui leur est imposée devient plus forte”, dit-il.

Or ces valeurs, dont les stars s’appellent Apple, Microsoft ou encore Alphabet, pèsent de tout leur poids sur les indices et génèrent des flux considérables par le biais de la gestion indicielle.

“Cela pourrait jouer un rôle d’amplification dans l’éventualité d’une correction”, dit le gérant. “Apple est pratiquement dans tous les ETF et sera particulièrement vulnérable si les flux s’inversent”.

“L’épidémie de coronavirus a remplacé les guerres commerciales, provoquant la panique sur les marchés financiers mondiaux qui craignent désormais un choc sur l’économie mondiale”, résume Ritu Vohora, directeur de l’équipe actions chez M&G.

“Les niveaux records et les valorisations élevées des marchés boursiers rendent les marchés plus vulnérables aux chocs économiques et aux déceptions en matière de bénéfices”, ajoute-t-il.

 

 

Coronavirus: on ne sait rien mais tout est sous contrôle !

Coronavirus: on ne sait rien mais tout est sous contrôle !

 

Évidemment, la plupart des médias sont pleins d’interventions et de déclarations à la fois d’autorités publiques et de responsables sanitaires. Le problème, c’est que le diagnostic est particulièrement confus et même contradictoire. En réalité, on ne sait pas grand-chose de ce virus.

 Première inconnue l’origine même de cette épidémie qu’on peut attribuer à des chauves souris et transmise à l’homme. La seule certitude, c’est l’identification de la zone géographique de départ du virus.

Les tout premiers cas de Covid-19 – nom attribué à la maladie provoquée par ce nouveau coronavirus – concernent majoritairement des personnes qui se sont rendues ou qui travaillaient sur un marché de Wuhan, où étaient vendus des fruits de mer et des animaux vivants. Concernant les symptômes il y a encore de nombreuses divergences. Les symptômes seraient proches de celui d’une grippe classique avec de la fièvre des maux de gorge, de la fatigue de la fièvre et des formes de rhume. Mais d’autres considèrent justement qu’il n’y a aucune forme de rhume dans ce virus.

Les deux autres divergences importantes concernent surtout la période d’incubation où la c’est le grand brouillard. En effet certains affirment que cette période se situe entre cinq et six jours

et dans des cas plus rares, elle serait comprise entre 1 et 14 jours. Mais on vient de découvrir en Chine un délai de 27 jours pour une personne infectée. C’est l’inconnue la plus dangereuse car pendant la période d’incubation des patients considérés comme non infectées peuvent contaminer d’autres personnes.

En outre les personnes avec des formes très légères voire asymptomatiques pourraient aussi transmettre le virus, sans que l’on ne connaisse leur niveau de contagiosité. Il conviendrait aussi d’évaluer le taux de dangerosité c’est-à-dire notamment de mortalité. Par ailleurs  ce chiffre est impossible à établir compte tenu des incertitudes totales concernant les statistiques chinoises;  le nombre d’infectées et de personnes décédées pourrait être 10 fois supérieur à celui officiellement déclaré.

On sait seulement  que la Chine voit le virus s’étendre puisque  700 millions de Chinois serait désormais confinés dans leurs lieux de résidence. Il n’y a pas de traitement spécifique pour  les symptômes par exemple les infections pulmonaires. Quant aux perspectives de vaccin pour prévenir la maladie on ne peut les envisager avant au moins. Bref ou presque ce qu’on raconte et surtout caractérisé par des incertitudes voire des contradictions inquiétantes.

 

Coronavirus : une période d’incubation de 27 jours qui change tout

Coronavirus : une période d’incubation de 27 jours qui change tout  

 

 

Jusque-là on  pensait que la période d’occupation été de l’ordre de 14 jours, ce qui est déjà considérable dans la mesure où le virus est difficilement détectable sauf analyse très approfondie. On vient d’apprendre cependant que cette période aurait même atteint près d’un mois. Un mois pendant lequel une personne infectée pourra être le plus souvent considérée comme saine et qui risque de répandre l’épidémie. Toute la politique de prévention doit donc être reconsidérée en fonction de cette découverte d’une aussi longue période d’incubation.

La seule solution consiste à confiner le maximum de populations susceptibles d’avoir été un jour directement ou indirectement en contact avec des personnes ayant fréquenté d’autres personnes infectées. L’OMS a raison de lancer un cri d’alarme car l’ampleur et la vitesse de propagation du virus risque de ne laisser aucun pays à l’abri. Pour l’instant on a autorisé la mobilité des personnes y compris en provenance de la Chine ce qui constitue évidemment une erreur stratégique grave.- En effet, un septuagénaire chinois du Hubei a contracté le coronavirus apparu à la fin de l’année dernière dans cette province de Chine mais n’en a développé les symptômes que 27 jours plus tard, ont annoncé samedi les autorités locales.

La communauté scientifique estimait jusqu’à présent que la période d’incubation du covid-19 était de 14 jours.

Une incubation plus longue, durant laquelle un individu porteur du virus peut être contaminant sans en avoir conscience, pourrait compliquer les efforts engagés pour contenir la propagation de l’épidémie qui a fait jusqu’à présent plus de 2.300 décès en Chine et à l’étranger.

D’après le gouvernement provincial du Hubei, l’homme en question, âgé de 70 ans, a été en contact avec sa sœur, malade, le 24 janvier. Il a été pris de fièvre le 20 février et la présence du virus dans son organisme a été détectée le lendemain.

La fiscalité trop élevée sur tout en France

La fiscalité trop élevée sur tout  en France

 

Le journal l’Opinion  l’accent sur le caractère trop élevé de la fiscalité sur le capital . Notons d’abord que ce concept de capital recouvre  un peu tout, des secteurs productifs et d’autres qui ne sont moins. Par ailleurs il n’y a pas que la fiscalité sur le capital qui est trop élevé , cela  concerne aussi d’autres champs de fiscalité.  Aussi bien le travail que la consommation. Il est vrai que l’impôt sur le capital en  pourcentage du PIB représente 10,8 % en France 7,1 % en Allemagne et en moyenne 8,5 % en zone euro. De la même manière, la pression fiscale est aussi excessive sur le travail qui représente toujours en pourcentage du PIB 23,9 % en France 22,8 % en Allemagne et 21,1 % en moyenne en zone euro. On constate aussi un écart la fiscalité relative à la consommation qui représente 11,7 % en France 10,2 % en Allemagne et en moyenne 10,9 % en zone euro. Au total la pression  totale, c’est-à-dire la prise en compte de tous les prélèvements obligatoires représente 46,5 % du PIB  en France pour 40,1 % en Allemagne et 40,6 % en zone euro. Il est clair que le cumul de tous ses records affecte la compétitivité de l’économie tout autant que le pouvoir d’achat du consommateur. Notons que cette pression fiscale n’indique pas  que la France doit en outre emprunter de manière considérable quand l’Allemagne, elle, dégage des excédents budgétaires. ! La prudence budgétaire de l’Allemagne qui a toujours une véritable hantise du déficit est bien entendu excessive car elle nuit soutien de sa propre économie et de celle de l’union européenne. Excessif aussi est le poids des prélèvements obligatoires en France plombés  par le coût d’une administration et d’un État omniprésent.

France défense : un ou deux porte-avions ou…. rien du tout !

France défense  : un ou deux porte-avions ou…. rien du tout !

Noé Hirsch, analyste dans le secteur de la Défense et fondateur fondé d’East is Red, une newsletter professionnelle sur la Chine considère que la France doit tenir compte de la mise en service d’un second porte-avions chinois pour définir la suite du Charles De Gaulle. La question est de  savoir si la France disposera de deux porte-avions pour assurer la continuité maritime, d’un seul,  voire de rien du tout.( article de la Tribune -extraits)

 

« Le 17 décembre dernier, la livraison d’un second porte-avion, baptisé Shandong, à la marine chinoise, le premier de fabrication entièrement nationale, marquait un nouvelle avancée dans la volonté chinoise de développer une marine capable d’asseoir sa suprématie régionale en étendant sa capacité de projection en haute mer.

Si sa mise en service a fait grand bruit dans la presse chinoise, le nouveau porte-avion, équipé d’un simple STOBAR (dispositif permettant de faire décoller les aéronefs grâce à un tremplin), fait pâle figure face à son concurrent le Charles de Gaulle (équipé d’une catapulte – dite CATOBAR, qui fonctionne à vapeur), sans parler de l’USS Gerald R. Ford (le CVN-78), le nouveau porte-avion américain livré en 2017 et dont le premier déploiement est prévu pour cette année. Ce dernier est doté d’une toute nouvelle catapulte électromagnétique (EMALS), qui permet de projeter à moindre coût énergétique à une fréquence plus importante. Le Gerald R. Ford vient par ailleurs d’entamer une série de tests à la mer dans l’objectif de certifier la compatibilité du pont d’envol aux différents aéronefs, du drone à l’avion de chasse, qui seront amenés à opérer à partir de sa catapulte.

Consciente, comme l’énonçait Sir Walter Raleigh, que la domination mondiale repose sur le commerce, que commande le contrôle des mers, la Chine cherche à protéger ses « routes de la soie maritimes », ainsi que l’approvisionnement en matière première du pays (80% du pétrole chinois importé transite par la mer, en particulier à travers le détroit de Malacca). Mais elle veut également imposer son contrôle sur la mer de Chine, une zone turbulente, peuplée d’îlots, de récifs et d’atolls que chevauchent les revendications de la plupart des acteurs de la région. Pékin, qui y convoite les ressources halieutiques et énergétiques, se montre insatiable : son tracé de revendication dit « en langue de buffle » y englobe sans partage la quasi-totalité des terres émergées, au préjudice des pays riverains (Japon, Vietnam, Philippines…). Cette intransigeance, qui vise également à sécuriser un espace pour les sous-marins lanceurs l’engins (SNLE) chinois, menace gravement la paix régionale au point que le Global Times, porte-parole de l’aile gauche du gouvernement de Pékin, n’hésitait pas à publier : « en mer de Chine, la guerre est inévitable ».

… la nécessité d’une présence militaire française crédible dans la région ne se réduit pas à la défense des ZEE nationales. La Chine viole le droit international de la mer par une politique du fait accompli et une militarisation des récifs contestés (quitte à les agrandir, au détriment de l’environnement) ; elle boycotte également les décisions de justice qui lui sont défavorables, comme celle de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye de 2016 donnant raison aux Philippines sur la question de souveraineté des îles Paracels et Spratley. Enfin, sa flotte ambitionne d’inclure au moins 3 porte-avions supplémentaire dans les dix ans. Au regard des volontés d’expansion de Pékin, et de son manque d’égard vis-à-vis de la souveraineté des Etats et du droit international, il semble indispensable de disposer des outils de possibilité d’un rapport de force, à commencer par la question du porte-avion, premier moyen de projection de puissance….. la question est donc : nous doterons-nous d’une disponibilité opérationnelle permanente en construisant deux porte-avions capables de se relayer dans l’année (un sistership) ? Où nous préparons-nous à entériner notre impuissance dans cette région du monde ? »

France : un ou deux porte-avions ou…. rien du tout !

France : un ou deux porte-avions ou…. rien du tout !

Noé Hirsch, analyste dans le secteur de la Défense et fondateur fondé d’East is Red, une newsletter professionnelle sur la Chine considère que la France doit tenir compte de la mise en service d’un second porte-avions chinois pour définir la suite du Charles De Gaulle. La question est de  savoir si la France disposera de deux porte-avions pour assurer la continuité maritime, d’un seul,  voire de rien du tout.( article de la Tribune -extraits)

 

« Le 17 décembre dernier, la livraison d’un second porte-avion, baptisé Shandong, à la marine chinoise, le premier de fabrication entièrement nationale, marquait un nouvelle avancée dans la volonté chinoise de développer une marine capable d’asseoir sa suprématie régionale en étendant sa capacité de projection en haute mer.

Si sa mise en service a fait grand bruit dans la presse chinoise, le nouveau porte-avion, équipé d’un simple STOBAR (dispositif permettant de faire décoller les aéronefs grâce à un tremplin), fait pâle figure face à son concurrent le Charles de Gaulle (équipé d’une catapulte – dite CATOBAR, qui fonctionne à vapeur), sans parler de l’USS Gerald R. Ford (le CVN-78), le nouveau porte-avion américain livré en 2017 et dont le premier déploiement est prévu pour cette année. Ce dernier est doté d’une toute nouvelle catapulte électromagnétique (EMALS), qui permet de projeter à moindre coût énergétique à une fréquence plus importante. Le Gerald R. Ford vient par ailleurs d’entamer une série de tests à la mer dans l’objectif de certifier la compatibilité du pont d’envol aux différents aéronefs, du drone à l’avion de chasse, qui seront amenés à opérer à partir de sa catapulte.

Consciente, comme l’énonçait Sir Walter Raleigh, que la domination mondiale repose sur le commerce, que commande le contrôle des mers, la Chine cherche à protéger ses « routes de la soie maritimes », ainsi que l’approvisionnement en matière première du pays (80% du pétrole chinois importé transite par la mer, en particulier à travers le détroit de Malacca). Mais elle veut également imposer son contrôle sur la mer de Chine, une zone turbulente, peuplée d’îlots, de récifs et d’atolls que chevauchent les revendications de la plupart des acteurs de la région. Pékin, qui y convoite les ressources halieutiques et énergétiques, se montre insatiable : son tracé de revendication dit « en langue de buffle » y englobe sans partage la quasi-totalité des terres émergées, au préjudice des pays riverains (Japon, Vietnam, Philippines…). Cette intransigeance, qui vise également à sécuriser un espace pour les sous-marins lanceurs l’engins (SNLE) chinois, menace gravement la paix régionale au point que le Global Times, porte-parole de l’aile gauche du gouvernement de Pékin, n’hésitait pas à publier : « en mer de Chine, la guerre est inévitable ».

… la nécessité d’une présence militaire française crédible dans la région ne se réduit pas à la défense des ZEE nationales. La Chine viole le droit international de la mer par une politique du fait accompli et une militarisation des récifs contestés (quitte à les agrandir, au détriment de l’environnement) ; elle boycotte également les décisions de justice qui lui sont défavorables, comme celle de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye de 2016 donnant raison aux Philippines sur la question de souveraineté des îles Paracels et Spratley. Enfin, sa flotte ambitionne d’inclure au moins 3 porte-avions supplémentaire dans les dix ans. Au regard des volontés d’expansion de Pékin, et de son manque d’égard vis-à-vis de la souveraineté des Etats et du droit international, il semble indispensable de disposer des outils de possibilité d’un rapport de force, à commencer par la question du porte-avion, premier moyen de projection de puissance….. la question est donc : nous doterons-nous d’une disponibilité opérationnelle permanente en construisant deux porte-avions capables de se relayer dans l’année (un sistership) ? Où nous préparons-nous à entériner notre impuissance dans cette région du monde ? »

Croissance verte: une définition attrape tout de l’OCDE

Croissance verte: une définition attrape tout de l’OCDE

Un texte intéressant, un peu attrape tout  mais qui montre bien tout l’ambiguïté d’une organisation qui ne veut pas renoncer au concept  même de croissance classique  même si elle en reconnaît les limites . A noter surtout l’ambigüité entre les concepts de durabilité et de croissance.  

 

« La croissance verte signifie promouvoir la croissance économique et le développement tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et services environnementaux dont dépend notre bien-être.

Pour cela, elle doit catalyser l’investissement et l’innovation qui serviront d’assise à une croissance durable et susciteront de nouvelles possibilités économiques.

La croissance verte n’est pas un substitut au développement durable. Il s’agit plutôt d’une approche pratique et flexible pour réaliser des progrès concrets et mesurables sur l’ensemble de ses piliers économique et environnemental, tout en tenant pleinement compte des conséquences sociales du verdissement de la dynamique de croissance des économies. L’axe des stratégies de croissance verte est de faire en sorte que les actifs naturels puissent fournir de façon durable tout leur potentiel économique. Il s’agit notamment de fournir les services essentiels au maintien de la vie –– pureté de l’air et de l’eau, et résilience de la biodiversité nécessaire à la production d’aliments et à la santé humaine. Les actifs naturels ne sont pas indéfiniment substituables et les politiques de croissance verte tiennent compte de ce constat.

Les politiques de croissance verte font partie intégrante des réformes structurelles nécessaires pour promouvoir une croissance robuste, plus durable et inclusive. Elles peuvent également libérer de nouveaux moteurs de croissance à travers :

  • L’amélioration de la productivité par la création d’incitations à une plus grande efficience dans l’utilisation des ressources naturelles, la réduction des déchets et de la consommation d’énergie, la libération des possibilités d’innovation et de création de valeur et l’allocation des ressources aux usages présentant la plus forte valeur ;
  • Le renforcement de la confiance des investisseurs par une plus grande prévisibilité dans la façon dont les pouvoirs publics abordent les grandes questions environnementales ;
  • L’ouverture de nouveaux marchés par une stimulation de la demande de produits, de services et de technologies écologiques ;
  • Une contribution à l’assainissement des comptes publics par une mobilisation de recettes basée sur une fiscalité verte et l’élimination des aides préjudiciables à l’environnement. Ces mesures peuvent également aider à générer ou libérer des ressources pour les programmes de lutte contre la pauvreté dans des domaines comme l’approvisionnement en eau et l’assainissement, ou d’autres investissements en faveur des populations déshéritées ;
  • La réduction des risques de chocs négatifs pour la croissance, imputables à des goulets d’étranglement au niveau des ressources, ainsi que d’impacts environnementaux préjudiciables et potentiellement irréversibles.

Les stratégies en faveur de la croissance verte doivent être adaptées aux spécificités des pays. Elles devront prendre soigneusement en considération la façon de gérer tout arbitrage potentiel et d’exploiter au mieux les synergies entre la croissance verte et la réduction de la pauvreté. Dans ce dernier domaine, il s’agit par exemple de mettre à la disposition de la population des infrastructures plus efficientes (par exemple, en matière d’énergie, d’approvisionnement en eau et de transport), de s’attaquer aux problèmes de santé associés à la dégradation de l’environnement et d’introduire des technologies efficientes de nature à réduire les coûts et accroître la productivité, tout en réduisant les pressions sur l’environnement. Vu le rôle central que jouent les actifs naturels dans les pays à faible revenu, les politiques de croissance verte peuvent atténuer la vulnérabilité face aux risques environnementaux et renforcer la sécurité des moyens d’existence des plus démunis.

Les stratégies de croissance verte reconnaissent également que le fait de privilégier le PIB comme principale mesure du progrès économique ignore de façon générale la contribution des actifs naturels à la richesse, à la santé et au bien-être. Elles doivent donc s’appuyer sur un plus large éventail de mesures du progrès, qui prennent en compte la qualité et la composition de la croissance, ainsi que la façon dont cela affecte la richesse et le bien-être des populations. »

Convention climat : tout sauf citoyenne

Convention climat : tout sauf citoyenne

Un journaliste d’un grand quotidien l’affirme, la  convention sur le climat va « fabriquer de la citoyenneté ». Une jolie formule , dune éditorialiste sur le retour qui cherche à plaire au pouvoir en place , surtout une expression complètement vide de sens. Le tirage au sort de 150 citoyens pour représenter la France constitue en effet une énorme arnaque démocratique dans la mesure où la plupart des participants vont débattre de sujets dont ils ignorent à peu près tout. Evidemment, il sont très entourées par des garants, des élus et des experts. ils n’auront qu’à lever la main quand il s’agira de voter. Cette forme de représentation est une injure à la démocratie car devant la complexité des problématiques , on ne peut revendiquer d’être représentatif en quelques semaines et en plus compétents. On a bien vu que les Gilets jaunes  ont bien été incapable de dégager bout d’un an des leaders responsables. Comment pourrait-il en être autrement dans un cénacle de 150 personnes qui se réuniront quelques semaines. La vérité c’est que cette forme de démocratie qui se prive de l’intermédiation des organisations compétentes ressemble de plus en plus un régime populiste qui veut s’adresser directement aux citoyens de base évidemment en les manipulant.. Devant les 150 citoyens tirés au sort, le Premier ministre  a vanté une forme de démocratie participative inédite. Le  gouvernement a donc lancé son  projet de convention citoyenne sur le climat. Une convention citoyenne qui composée de 150 citoyens tirés au sort bien encadrés par des experts et surtout des politiques. On voit mal ce qui pourrait sortir d’une réunion aussi composite ou évidemment on pourra facilement manipuler les participants. Cette espèce de démocratie directe est évidemment illusoire car les problèmes étudiés sont généralement complexes,  exigent à la fois connaissance et expérience. Or la convention citoyenne va ressembler à la discussion d’un super bistrot. Cette démarche s’inscrit dans la volonté d’écarter les corps intermédiaires et les organisations qualifiées  sur le sujet. Le dialogue direct voulu par Macron relève tout simplement d’une méthode théocratique.

Composée de 150 citoyens tirés au sort, cette convention sera chargée de “redessiner toutes les mesures concrètes d’aides aux citoyens sur la transition climatique dans le domaine des transports, de la rénovation des logements”. Le chef de l’Etat s’est engagé à ce que ses conclusions soient soumises “sans filtre”, au vote du Parlement, soit à référendum, soit à une application réglementaire directe.

Les citoyens ont jusqu’à janvier pour se pencher sur une épineuse question : comment réduire d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 ?

Heureusement, les citoyens tirés au sort n’ont pas caché leurs craintes et leurs doutes notamment sur la promesse d’Emmanuel Macron d’examiner toutes leurs propositions sans filtre. Edouard Philippe a d’ailleurs joué la prudence :  »Je ne peux pas vous promettre que toutes vos propositions vont être appliquées. Par contre on sait c’est que le gouvernement cherche surtout un appui sert de nouveau émerger l’inefficace et injuste taxe carbone.

Grande-Bretagne: Des élections qui risquent de tout remettre en cause

 Grande-Bretagne: Des élections qui risquent de tout remettre en cause

S’il est clair que le Brexit  était embourbé depuis des années dans les contradictions de la chambre des Communes, il n’est pas évident que de nouvelles élections seront de nature à régler rapidement la question de l’après Brexit. Toujours est-il que le Premier ministre britannique Boris Johnson a enfin reçu le feu vert de la Chambre des Communes pour organiser des élections anticipées le 12 décembre. Des élections pour  se doter d’une majorité dont il ne dispose pas aujourd’hui. D’après les sondages, il est probable que Boris Johnson réussisse construire une solide majorité en particulier parce que le parti travailliste est en pleine déconfiture. Boris Johnson pourrait alors en profiter pour remettre en cause des décisions de la chambre des Communes relatives à la nécessité d’un accord de transition avec l’union européenne. Un accord qu’il a signé lui-même même si c’est avec une certaine réticence. À l’inverse, dans l’hypothèse d’un échec de Boris Johnson, la situation pourrait se compliquer avec en particulier des dispositions très contraignantes dans la législation interne au  Royaume-Uni visant à accompagner le brexit. Notons enfin que de toute façon Boris Johnson aura à gérer une longue négociation sur le contenu définitif des relations entre le Royaume-Uni et l’Union économique à l’issue de la période de transition. Des négociations qui en général demandent des années. En attendant 438 parlementaires britanniques ont voté en faveur de la tenu du scrutin qui devrait permettre de sortir de l’impasse du Brexit pour lequel l’Union européenne a accordé un troisième délai. “Il est temps d’unir le pays et de faire le Brexit”, a déclaré Boris Johnson.

Avant le vote, le Premier ministre britannique avait déclaré que le Parlement faisait obstruction au Brexit et nuisait ainsi à l’économie en empêchant les décisions d’investissement et en entamant la confiance dans la démocratie. Boris Johnson a ainsi gagné la première manche de son pari visant à sortir le Royaume-Uni de l’impasse du Brexit, la quasi-totalité de l’opposition s’étant désormais ralliée à son projet d’organiser des élections législatives anticipées le 12 décembre.

Le chef de file du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, a ainsi estimé que les conditions posées par le Labour pour la tenue d’élections anticipées étaient désormais remplies.“J’ai constamment déclaré que nous étions prêts à des élections et que notre soutien était conditionné au fait qu’un Brexit sans accord soit exclu”, a dit Jeremy Corbyn à ses principaux conseillers réunis au sein du “gouvernement fantôme” du Labour.

Catastrophes : « La régulation des risques protège avant tout l’industrie »

Catastrophes : « La régulation des risques protège avant tout l’industrie »

 

Thomas Le Roux, historien, estime que la régulation des risques est surtout assurée pour la protection de l’industrie et non des personnes.

 

Tribune. 

 

« C’est à 500 mètres de l’actuelle usine Lubrizol de Rouen qu’eut lieu la première grande pollution industrielle chimique en France, au cours des années 1770, dans le quartier Saint-Sever, sur la rive gauche : les fumées corrosives d’une fabrique d’acide sulfurique détruisirent la végétation alentour et on les soupçonna de menacer la santé publique. Malédiction sur le site ou simple coïncidence ? Ni l’un ni l’autre : mais c’est au miroir du passé que l’on peut mieux comprendre comment le risque industriel et les pollutions sont encadrés aujourd’hui.

Le procès instruit en 1772-1774 après la mise en cause de la fabrique d’acide, a en effet produit un basculement dans l’ordre des régulations environnementales, un vrai changement de paradigme lourd de conséquences.

Une mise en lumière du processus historique aide à répondre à un panache de questions, telles que : « Seveso, quèsaco ? », « Une usine dangereuse dans la ville, est-ce possible ? », « Tire-t-on les leçons d’une catastrophe industrielle ? » Ou encore : « l’industriel : responsable, pas coupable ? »

L’usine d’additifs pour essence et lubrifiants Lubrizol est classée « Seveso – seuil haut ». Elle est donc parfaitement connue des autorités de régulation, à savoir l’Inspection des établissements classés, qui dépend du ministère de la transition écologique et solidaire, et qui a un rôle préventif et de surveillance.

Le classement Seveso découle d’une harmonisation européenne des règles de droit des différents Etats régissant les industries les plus dangereuses. Il tire son nom de celui de la ville de Lombardie où, en juillet 1976, l’usine chimique Icmesa laisse s’échapper un nuage toxique de dioxine qui contamine les environs. Pour prévenir ce type d’accident, trois directives européennes Seveso sont successivement adoptées en 1982, 1996 et 2012 (entrée en vigueur en 2015). Une telle exposition des faits pourrait laisser penser que, tirant les leçons de l’expérience (un accident), les autorités réagissent et fondent un droit protecteur, sans cesse amélioré. Il n’en est rien.

D’une part parce qu’avant la mise en place des directives Seveso, les Etats avaient déjà leur propre réglementation, parfois plus sévère. D’autre part parce que les centrales nucléaires, par exemple, y échappent. Enfin, parce que l’on peut douter de l’efficacité du dispositif. »

Moral des ménages : un tout petit mieux en zone euro

Moral des ménages : un tout petit mieux en zone euro

 

On est loin de l’euphorie des ménages en zone euro même si on constate un tout petit mieux. En effet l’indice de confiance du consommateur dans la zone euro a seulement augmenté de 0,6 point de pourcentage en septembre à -6,5 après -7,1 en août, montre vendredi la première estimation publiée par la Commission européenne.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient un indice à -7,0.

Pour l’ensemble de l’Union, cet indicateur ressort à -6,4, là encore en hausse de 0,6 point d’un mois sur l’autre.

 

Glyphosate et perturbateurs endocriniens : interdits dans tout les départements du Val-de-Marne

Glyphosate et perturbateurs endocriniens : interdits dans tout les départements du Val-de-Marne

La décision du président du département constitue une sorte de symbole de la révolte contre l’État qui autorise encore ces produits dangereux. Il s’agit d’une décision à caractère politique qui sera sans doute condamnée par la justice administrative mais l’objectif est de médiatiser la nécessaire lutte contre des substances qui mettent en cause la biodiversité et menace la santé.

« La société évolue, il y a une prise de conscience des habitants sur le problème que posent ces produits. Nous espérons avec cet arrêté donner une impulsion à d’autres départements », ajoute-t-elle.

Si le département reconnaît être un territoire « urbain », il estime que les pesticides sont aussi utilisés sur les autoroutes et plus exclusivement sur les terres agricoles. Cette initiative fait suite aux arrêtés pris par plusieurs maires de France.

Pionnière, la ville de Langouët (Ille-et-Vilaine) avait pris le 18 mai un arrêté interdisant l’utilisation de produits phytopharmaceutiques « à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d’habitation ou professionnel ». Ce texte a depuis été suspendu mardi par le tribunal administratif de Rennes, saisi par la préfète d’Ille-et-Vilaine.

Depuis, l’initiative a fait des émules un peu partout en France. Comme à Aubenas-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) ou Pierrelaye (Val d’Oise). Dans le Val-de-Marne, plusieurs villes ont aussi franchi le pas. C’est le cas des villes de Cachan et d’Arcueil.

Société : « tout gratuit » ou « tout payant » ?

Société : « tout gratuit » ou  « tout payant » ?

Limites et perspectives du tout payant ou du tout gratuit dans la société par  Eric Vernier, Université de Lille et L’Hocine Houanti, Excelia Group – UGEI (dans la Tribune). Une contribution intéressante mais un peu confuse.

 

 

« Suppression totale des tickets de transport en commun, comme pour les Parisiens seniors, les personnes handicapées et les enfantslogiciels offerts tels que LibreOffice, OpenOffice, VLC Media Player, Blender ou encore Clementine, petits déjeuners et goûters donnés à l’école, cartes bancaires gratuites… De plus en plus d’initiatives publiques et privées tendent vers une généralisation de la gratuité.

Pourtant à l’inverse, un phénomène opposé émerge en France et dans le monde : celui de la privatisation totale – défendant l’idée que tout service doit être rémunéré -, y compris, ce qui peut paraître impensable, le vivant. Il nous semble nécessaire de nous pencher sur certains excès liés au tout-privé.

Ainsi, nombreux sont ceux qui défendent le « paiement à l’usage » généralisé, comme nous avons pu en discuter dans un précèdent article pour The Conversation.

Dans cette perspective, il est alors à craindre que le concept du « tout-payant », entraîne la défaillance des contreparties, c’est-à-dire des clients, laissant une majorité de la population sur le carreau avec des conséquences économiques désastreuses.

Mais qu’en est-il réellement ? Plusieurs concepts ont cheminé en parallèle de cette approche. L’un d’eux, ardemment défendu aujourd’hui, est celui de l’open source, qui s’oppose violemment au principe de l’usager-payeur et évolue depuis les années 1980. Ces modèles peuvent-ils cependant changer la façon de concevoir les politiques publiques oscillant entre le tout-payant et la gratuité ?

Le logiciel libre a été créé par Richard Matthew Stallman dans les années 1980. Il lance en 1983 le projet GNU et la licence publique générale connue sous le sigle GPL. Stallman estime que les programmes informatiques doivent être librement utilisés, analysés et modifiés.

À la fin des années 1990, l’appellation « open source » se substitue à celle du logiciel libre pour désigner les programmes réalisés collectivement, de manière décentralisée et dont le code source est disponible et modifiable, créant ainsi de nouveaux logiciels et des applications originales.

Patrice Bertrand, président de l’Open World Forum 2012 rappelait dans un article de La Tribune que :

« À certains égards, l’open source est un mouvement humaniste. Il considère que le logiciel est, à la manière de la connaissance scientifique, une forme de patrimoine de l’humanité, un bien commun que nous enrichissons collectivement, pour le bien-être de tous. »

Ce n’est donc pas l’idée d’un logiciel gratuit, mais d’un programme libre dans le sens où tout le monde peut l’amender, le transformer.

Une logique libertaire noyautée par la marchandisation

Globalement, dans la logique libertaire des défenseurs de l’open source, c’est la mise en accès libre de codes sources de logiciels pour une accessibilité publique et gratuite (Open Office, Bootstrap…). Ce modèle bascule cependant progressivement vers un monde davantage marchand.

De nouveaux acteurs économiques, comme Sun Microsystems, IBM ou Novell, investissent le secteur en plein essor – porté par la pression médiatique et les lobbies – avec de véritables stratégies de vente de solutions, de prestations de service et de rentabilité des investissements.

Aujourd’hui, selon une étude de Pierre Audouin Consultants, le marché l’open source français pèse 4,4 milliards d’euros, soit plus de 10 % du secteur des logiciels et services avec une croissance annuelle de 8 %. Nous sommes loin de l’image du hippie utopiste ou du gentil hacker.

La littérature économique traite ce phonème sous l’angle individualiste, se penchant sur l’intérêt donnant une rationalité à cet acte. En effet, l’agent économique, ici le développeur, met à disposition de la communauté un logiciel virtuel avec des contreparties monnayables dans la sphère marchande, notamment la réputation acquise au sein des communautés.

Des logiciels ouverts nécessaires

Le scandale Volkswagen, de 2009 à 2015 avait pourtant relancé le débat sur l’open source dans le monde de l’automobile et démontré l’intérêt des logiciels ouverts.

Le constructeur allemand avait en effet embarqué dans ses véhicules un système permettant de détecter les contrôles d’émissions de particules et d’en truquer les résultats pour être en conformité avec la loi et les standards exigés en Europe et aux États-Unis notamment.

Les codes utilisés dans l’industrie automobile sont protégés par le Digital Millennium Copyright Act aux États-Unis et par l’European Copyright Directive en Europe, mais un droit d’accès peut être accordé. Or, les constructeurs peuvent refuser cette latitude en invoquant des raisons techniques, ou « technological protection measures » (TPMs).

Mais si l’open source n’est pas réellement toujours synonyme de gratuité, certaines organisations ont fait ce pari.

La gratuité dans les transports

Récemment, la communauté urbaine de Dunkerque annonçait la totale gratuité de ses transports en commun. La démarche est ancienne : Compiègne avait initié le mouvement dès 1975 et une trentaine d’autres villes françaises lui ont emboîté le pas (Châteauroux, Gap, Niort, Vitré, Aubagne…).

La fréquentation des bus a immédiatement bondi au détriment de la voiture, avec des conséquences positives sur l’environnement, les fameuses externalités (retombées positives ou négatives d’une action) : au bout de quatre mois, + 120 % le week-end et + 50 % en semaine. Et les chiffres ne cessent d’augmenter.

La gratuité des transports publics à l’échelle d’un pays entier existe aussi avec l’Estonie depuis 2018 et le Luxembourg pour 2020.

L’objectif est évidemment de pousser les automobilistes à substituer leurs véhicules par les modes communs plus vertueux écologiquement tout en désengorgeant les agglomérations. Le modèle est critiqué, notamment par la Fédération des associations d’usagers des transports (Fnaut) qui met en évidence des vices cachés.

Premier grief, la déconsidération des biens liée à la gratuité engendrerait l’accroissement des dégradations. L’argument a été vite balayé par le maire de Dunkerque qui évoque 60 % de dégradations en moins pendant les week-ends de gratuité.

Le second argument suppose que la gratuité ne permet pas un report modal significatif de la voiture vers le transport public, selon l’organisation patronale des opérateurs. Le cas de Dunkerque prouve pourtant le contraire.

Face à ces expériences intéressantes et apparemment réussies, la généralisation de la privatisation semble cependant une tendance lourde y compris de ce qui semblait être des biens communs gratuits et accessibles à tous ou du vivant.

La marchandisation du vivant

Les paysans ne peuvent plus produire naturellement leurs propres graines. Les semences désormais stériles et accaparées par les grands groupes internationaux tels Bayer (Monsanto), doivent être achetées chaque année au prix fort, plongeant les agriculteurs dans la misère. Nous le constatons depuis longtemps en Inde où des millions de paysans ont été réduits à l’exode urbain, y laissant parfois la vie. Aujourd’hui, quatre multinationales (avec DuPontDow, Syngenta et Limagrain) possèdent deux tiers des semences et trois quarts des pesticides mondiaux.

Ainsi une enquête de Cash Investigation a révélé que le kilo de graines de tomate pouvait atteindre 400 000 euros. Au-delà des semences, c’est l’ensemble du vivant qui est privatisable dans de nombreux pays.

L’appropriation du patrimoine génétique est apparue en 1980 aux États-Unis. En 1972, le microbiologiste Ananda Chakrabarty, au service de General Electric, dépose une demande de brevet pour une bactérie génétiquement modifiée capable d’absorber le pétrole. La Cour suprême américaine estimera en 1980 que la loi sur les brevets ne doit pas faire de distinction entre le vivant et l’inanimé.

Ainsi, en 1982, deux généticiens d’Harvard, Phil Leder et Timothy Stewart, introduisent dans une souris des gènes qui la rendent vulnérable au cancer et déposent le brevet de l’oncosouris.

La souris est alors en quelque sorte « privatisée », à partir du moment où il est considéré que l’organisme modifié est une invention et donc brevetable.

Aujourd’hui, la pratique est relativement courante puisque nombreux parmi les brevets déposés aux États-Unis concernent des organismes vivants.

Les espaces naturels vers le tout privé

Les espaces sont souvent privés (propriétés, terrains…), mais certains territoires qui paraissaient appartenir à l’humanité, c’est-à-dire en quelque sorte à personne, deviennent la proie de toutes les tentations financières. On pense ainsi à l’extension rapide des plages privées dans le monde même si la France demeure restrictive en la matière ou encore la privatisation des mers et des océans, qui, selon la professeure de droit public Nathalie Ros « cesse peu à peu d’être un mythe pour devenir une réalité ».

L’appropriation de l’Arctique est également en marche : cette zone géostratégique clef et riche en ressources (hydrocarbures, terres rares, métaux…) suscite intérêt et jalousie de la part d’États comme la Chine. On note aussi la vente et location d’îles paradisiaques en Polynésie française.

Enfin l’espace lui-même se privatise. Le Space Act voté en 2015 par les États-Unis, permet aux firmes américaines de prospecter l’eau, les métaux, les astéroïdes et les planètes, de les extraire, les exploiter et les vendre, laissant la plupart des pays incapables techniquement et financièrement d’envoyer des aéronefs dans l’espace sur la touche.

Nous sommes donc loin du du Traité de l’espace de 1967 qui interdisait justement cette exploitation privée des ressources extra-terrestres…

La guerre des mots

A cette liste viennent se rajouter les projets de privatisation des routes ; les barrages hydrauliques en France avec les risques que cela comporte en termes de sécurité ; les projets liés à l’homme augmenté ; et même les mots.

Ces derniers deviennent le centre de toutes les attentions. Nous nous souvenons tous d’un secrétaire d’État au commerce (Thomas Thévenoud) qui eut maille à partir avec le fisc et qui déclara souffrir de phobie administrative. Il finit par déposer cette expression à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). Le combat contre Yves Saint-Laurent pour interdire l’appellation de son parfum Champagne en 1993 est aussi encore dans nos esprits. La privatisation syntaxique vaut quelques coups de gueule sur les réseaux.

La propriété intellectuelle aboutit ainsi à des abus traqués par les journalistes Lionel Maurel et Thomas Fourmeux et qui indiquent quelques exemples afin de

« Dénoncer ce racket qui repose sur l’appropriation abusive d’un mot courant ».

Face à cette généralisation, un risque peut survenir, celui de défaut de la contrepartie.

Le risque de contrepartie

Le risque de contrepartie, principe financier, repose sur le risque de défaillance d’un emprunteur qui ne peut plus rembourser l’ensemble de sa dette. De manière extensive, c’est l’incapacité au perdant ou au débiteur de payer le gagnant ou le créancier. La crise des subprimes en 2007 en est la parfaite illustration, créant une crise mondiale sans précédent.

Or, la privatisation tous azimuts entraîne non seulement un nouveau coût supplémentaire pour des biens et des services auparavant gratuits (plages, routes, semences…), mais en outre cette charge augmente rapidement. L’exemple du rail est édifiant.

En effet, malgré le discours arguant la baisse des tarifs induit par la privatisation du transport ferroviaire, les exemples allemands et anglais la réfutent.

Ainsi, en Grande Bretagne, les prix du billet sont six fois supérieurs à la moyenne européenne pour un service de moindre qualité et ont bondi de 25 % (hors inflation) depuis 1995. La hausse est plus spectaculaire encore en Allemagne. De 2005 à 2016, les tarifs moyens ont explosé de 40 % pour les trains régionaux (environ 2,2 fois plus vite que l’inflation sur la période) et de 31 % pour les trains longue distance (environ 1,7 fois plus vite que l’inflation). Dans tous les cas, une entreprise privée intègre dans ses charges le coût du capital qui représente la rémunération qu’elle doit verser aux actionnaires et aux agents qui l’ont financée.

De ce fait, elle est dans l’obligation de le répercuter dans le prix de vente final et s’avère systématiquement plus chère qu’une entreprise publique. Ou alors elle abandonne le produit non rentable comme récemment Medtronic qui a stoppé la fabrication de la pompe à insuline, pourtant vitale pour nombre de jeunes diabétiques.

Le leurre du tout gratuit ?

Rappelons cependant que la gratuité est un leurre puisqu’elle repose généralement sur des prélèvements fiscaux ou sociaux, tels les soins à l’hôpital par les cotisations sociales salariales et patronales. Elle peut aussi trouver sa contrepartie dans la vente des données personnelles comme le pratiquent Facebook ou Google.

De même le troc n’est pas non plus la gratuité puisqu’il y a échange marchand, seule l’intermédiation monétaire ayant été éliminée.

Il n’est pas question ici de remettre en cause la propriété, mais de dénoncer les dérives dangereuses d’une privatisation globale.

Rendons hommage à Michel Serres, récemment disparu :

« Si vous avez du pain, et si moi j’ai un euro, si je vous achète le pain, j’aurai le pain et vous aurez l’euro et vous voyez dans cet échange un équilibre, c’est-à-dire : A a un euro, B a un pain. Et dans l’autre cas B a le pain et A a l’euro. Donc, c’est un équilibre parfait. Mais, si vous avez un sonnet de Verlaine, ou le théorème de Pythagore, et que moi je n’ai rien, et si vous me les enseignez, à la fin de cet échange-là, j’aurai le sonnet et le théorème, mais vous les aurez gardés. Dans le premier cas, il y a un équilibre, c’est la marchandise, dans le second il y a un accroissement, c’est la culture. » »

_______

Par Eric Vernier, Directeur de la Chaire Commerce, Echanges & Risques internationaux – ISCID-CO, Université du Littoral Côte d’Opale, Chercheur au LEM (UMR 9221), Université de Lille et L’Hocine Houanti, Associate professor, Excelia Group – UGEI

Affaire de Rugy : le nouveau sparadrap qui va coller à la peau de Macron pendant tout son mandat

Affaire de Rugy : le nouveau sparadrap qui va coller à la peau de Macron pendant tout son mandat

 

 

 

Quoi que puisse être la suite de l’affaire de Rugy, elle marquera de manière indélébile tout le mandat de Macron jusqu’en 2022 et même jusqu’en 2027 s’il est réélu. Pourquoi ? Parce que cette histoire est révélatrice de l’énorme décalage qui  existe entre les conditions de vie du français moyen es celle de l’élite surtout quand c’est  sur des fonds publics. Cette affaire discrédite un peu plus le discours politique, il accentue la contradiction entre le verbe et l’action. On peut s’étonner  que quelqu’un d’aussi intelligent que Macron n’ait  pas perçu dès le départ les enjeux de la gestion de cette nouvelle affaire. Pourtant il est clair que les dégâts sont maintenant irréparables. Si de Rugy  et innocenté des faits qui lui sont reprochés alors les médias, les réseaux sociaux plus généralement les Français n’auront de cesse de rappeler l’hypocrisie du gouvernement qui prône la rigueur pour la majorité de la population mais se comporte de manière princière. C’est cette contradiction qui était au cœur du mouvement des gilets jaunes, mais qui plus largement est partagée par une majorité de l’opinion publique. Inversement si Macron vire maintenant de Rugy, ce sera évidemment une reconnaissance des faits mais cela ne changera rien au ressenti des Français. Une nouvelle fois, Macron dans une situation délicate réagit mal et trop tard. Macron aurait même pu tirer profit de cette histoire en réagissant immédiatement et en se séparant de de Rugy au nom précisément de la rigueur qui s’impose à tous (ce repas fastueux avec des vins à 500 € et des homards géants constituent des faits injustifiables. Sans parler des autres frasques comme cet appartement à loyer aidé à Nantes ou encore l’absence d’impôt en 2015 pour un député qui dispose d’un revenu de leur de 16 000 € par mois !

Cette affaire est mal partie dès le départ. Comme l’affaire Benalla. Pour preuve cette curieuse demande officielle au Premier ministre d’enquêter sur de Rugy. En effet Emmanuel Macron a déclaré ce lundi avoir «demandé au premier ministre d’apporter toute la clarté» sur l’affaire de Rugy, car «je ne prends pas de décisions sur base de révélations mais de faits», a-t-il expliqué, lors d’une conférence de presse à Belgrade aux côtés de son homologue serbe.

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