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La coopération des tous les acteurs pour permettre la montée en compétence de salariés français

La coopération des tous les acteurs pour permettre la montée en compétence de salariés français

« Acteurs privés, publics, associatifs… Nous devons accélérer nos coopérations. Partout sur le territoire, nous devons faire monter des dizaines de milliers de nos concitoyens en compétences et les accompagner vers les emplois utiles au pays ». Par Emilie Sidiqian, directrice générale de Salesforce France ( (L’opinion)

Face aux ruptures territoriales, sociales et numériques qui fissurent nos sociétés, les modèles traditionnels de croissance et de développement économique s’essoufflent. Pourtant, jamais les entreprises n’ont eu autant de difficultés à trouver des talents sur le marché. Comment amener les différents acteurs économiques à mieux coopérer pour créer de nouveaux viviers de talents et développer l’emploi ?

Les entreprises ne peuvent plus agir seules et doivent s’inscrire dans un écosystème élargi qui fédère autour d’elles collaborateurs, clients, partenaires, collectivités locales et monde associatif.
Dans ce modèle partenarial, les perspectives de développement à long terme dépendent de la contribution mutuelle de toutes les parties prenantes, et de valeurs partagées, notamment pour servir le bien commun. Ce modèle baptisé « 1-1-1 » consiste à consacrer 1% de notre capital, 1% de nos produits et 1% du temps de nos équipes à des projets qui servent le bien commun. En France, 1500 associations qui œuvrent pour renforcer la diversité ou l’employabilité dans le numérique, bénéficient de ce modèle, prôné par 17000 entreprises dans le monde.

Il est désormais urgent de voir grand, d’accélérer et d’essaimer partout en France ces programmes de formation, de réinsertion, de reconversion de profils atypiques, éloignés de l’emploi. Pour y parvenir, nous devons faire jouer les synergies entre tous les acteurs, entreprises, collectivités locales, organismes de formation, Pôle Emploi, associations, pour identifier les candidats, connecter les acteurs, mutualiser les forces.

Priorité nationale. Naturellement, il est plus facile et moins risqué de privilégier le recrutement des mêmes diplômes, mêmes expériences, mêmes formations, mais le gisement s’épuise. Miser sur des talents beaucoup plus divers n’est plus une option. N’est-il pas aberrant, pour le secteur du numérique, de compter seulement 30% de femmes alors que nous faisons face à une véritable pénurie de talents ? C’est la raison pour laquelle des initiatives comme « 1000 Femmes dans la Tech » ont été lancées afin d’aller chercher, former et orienter, vers un emploi du numérique, 1000 femmes d’ici 2024. Cette démarche vaut pour toutes sortes de profils négligés jusqu’à présent : jeunes diplômés des quartiers populaires ou des zones rurales, personnes en reconversion professionnelle, réfugiés… Plus que jamais, nos entreprises doivent s’engager pour l’égalité des chances et la méritocratie républicaine.

Pour créer des solutions à la hauteur des enjeux, la seule échelle d’action pertinente est celle de l’écosystème. Acteurs privés, publics, associatifs… Nous devons accélérer nos coopérations. Partout sur le territoire, nous devons faire monter des dizaines de milliers de nos concitoyens en compétences et les accompagner vers les emplois utiles au pays, bien rémunérés et riches de perspectives du digital. Développer de nouveaux talents numériques doit devenir une priorité nationale, gage de prospérité et de cohésion sociale !

Pour la décarbonation de tous les services publics !

Pour la décarbonation de tous les services publics !

L’administration publique doit participer à l’effort national pour le climat, affirme, dans une tribune au « Monde », un collectif d’agents de l’Etat et des collectivités territoriales, à l’initiative du Shift Project, soutenus par 3 600 citoyens. Ils proposent notamment d’augmenter la part des protéines végétales à l’hôpital et dans les écoles, de favoriser les mobilités actives des salariés et de limiter la consommation énergétique des bâtiments publics.

Une contribution sympathique d’agents des services publics pour participer à la décarbonation des services. Une contribution toutefois un peu légère avec des considérations trop générales et des mesures finalement assez anecdotiques voire discutables comme la modification des menus des malades et des écoliers.Il y aurait sûrement autre chose à dire concernant la politique de santé, d’éducation voire de gestion des services et des effectifs pour contribuer à la réduction des émissions de carbone.Bref une contribution un peu trop corpo qui manque de contenu d’intérêt général NDLR

Les enjeux soulevés par le dérèglement climatique n’ont jamais été aussi présents dans les préoccupations de nos concitoyens. La dépendance aux énergies fossiles et à un ensemble de ressources physiques épuisables, les atteintes à la biodiversité fragilisent et mettent en péril notre société et sa cohésion. Une évolution profonde et rapide de nos modes de vie, de consommation et de production est indispensable.

La déclaration de la COP26 tenue à Glasgow en novembre 2021 a encore rappelé l’urgence à agir pour limiter le changement climatique et se préparer à affronter ses impacts. Chaque rapport du GIEC décrit de manière plus précise les conséquences dramatiques de l’inaction. Nous, agents publics, avec le soutien de nombreux citoyens et usagers du service public, demandons donc une accélération urgente de la décarbonation du fonctionnement de l’Etat, des collectivités territoriales et de tous les établissements publics.

Nous voulons faire notre part dans la transition bas carbone de notre pays. Et cette part est importante. Parce que l’administration publique représente 20 % de l’emploi en France. Elle doit réduire l’impact de son fonctionnement quotidien sur le climat et ainsi apporter sa contribution à la réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France et à l’effort de sobriété énergétique indispensable pour pouvoir se passer des énergies fossiles.

Car nous sommes engagés pour le maintien d’un service public accessible à tous. Nous ne voulons pas que nos missions soient mises en péril par les conséquences inévitables du dérèglement climatique. Nous devons préparer dès maintenant un service public résilient et capable d’accompagner, en toutes circonstances, nos concitoyens, notamment les plus vulnérables, qui sont et seront les plus touchés par les crises climatiques et énergétiques.

Comme au travers des écoles, des services administratifs, des équipements sportifs et culturels, des établissements de santé, etc., l’administration est au cœur de la vie quotidienne de chaque citoyen et elle doit, dès lors, être exemplaire. Augmenter la part des protéines végétales dans les repas servis dans les hôpitaux ou les écoles, passer aux mobilités actives et à une flotte de véhicules plus petits et à motorisation électrique pour les déplacements professionnels, limiter la consommation énergétique des bâtiments publics, acheter des ordinateurs réparables et les changer moins souvent : autant d’actions qui peuvent montrer la voie à l’ensemble de la société.

Fatwa Salman Rushdie: Un appel à tous les fous du monde

Fatwa Salman Rushdie: Un appel contre la pensée  à tous les fous du monde

 

Dans une tribune au « Monde », Taslima Nasreen, la romancière bangladaise, elle-même sous le coup d’au moins dix fatwas, dénonce tous les obscurantismes religieux. Selon elle, pour mettre fin au terrorisme, l’islam doit se réformer et croire en la liberté de pensée.

 

Lorsque j’étais encore au Bangladesh, pays majoritairement musulman, une poignée d’écrivains, dont je faisais partie, se sont élevés contre la fatwa émise à l’encontre de Salman Rushdie. C’était en 1989. A l’époque, il n’était pas facile de soutenir l’auteur des Versets sataniques, d’autant que, dans la plupart des pays musulmans, les gens descendaient par milliers dans les rues défendre la fatwa. Seuls quelques-uns d’entre nous bravaient le danger. De toute façon, pour se battre pour la liberté d’expression, il faut presque faire le sacrifice de sa sécurité.

Puis, en 1993, ma propre tête a été mise à prix car j’avais critiqué l’islam et défendu l’égalité des femmes et des hommes. Le montant de la récompense augmentait de jour en jour.

Les fatwas sont véritablement contagieuses ! Quand un groupe radical en prononce une, un autre groupe radical lui emboîte aussitôt le pas. Au Bangladesh et en Inde, au total, au moins dix fatwas ont été émises à ce jour contre moi. Bien que celles-ci soient interdites par la loi de ces deux pays, les fondamentalistes qui les lancent comptent un si grand nombre de partisans que les volontaires pour les exécuter ne manquent jamais. Ils se contrefichent des lois des pays : ils ne suivent que la loi d’Allah. Quiconque critique l’islam doit d’abord avoir le bras droit et la jambe gauche coupés par-derrière, puis le bras gauche et la jambe droite. Même si l’on opère autrement, les critiques de l’islam se font, de nos jours, tuer de diverses manières. Ils se font sauvagement assassiner depuis le XIIe siècle. Jusqu’à aujourd’hui.

Les soldats de Mahomet exécutent les ordres d’Allah, Allah qui est connu comme étant le tout-puissant, l’omniscient, le plus bienfaisant, le plus clément et le plus miséricordieux ! Et ils continueront de le faire tant que l’islam ne sera pas réformé, que la liberté d’expression ne sera pas permise, que la violence ne sera pas dénoncée, que le terreau de l’extrémisme ne sera pas détruit.

Montée du RN: Tous les autres partis responsables ?

Montée du RN: Tous les autres partis responsables ?

 

Le président de SOS Racisme pointe, dans une tribune au « Monde », la responsabilité de toutes les familles politiques, des LR à la Nupes en passant par La République en marche, dans la percée du Rassemblement national.

 

Le second tour de ces élections législatives, dimanche 19 juin 2022, confirme de la pire des façons les enseignements du premier tour du 12 juin : une abstention massive – près de 55 % des inscrits – de nature à saper la légitimité des institutions et une percée historique du Rassemblement national (RN) qui, avec 89 députés élus à l’issue d’un scrutin majoritaire, traduit sur le plan institutionnel le visage inquiétant de l’état de notre corps électoral depuis 2002.

Il est également à noter que ce score de l’extrême droite est le fruit évident de l’effondrement du front républicain qui commandait à tout parti attaché à la préservation de la démocratie d’appeler à battre le candidat d’extrême droite en votant en faveur du candidat adverse, quand bien même ce dernier aurait été un adversaire politique.

A l’occasion de ces élections législatives, ce front républicain n’a été fermement tenu par aucune des principales familles politiques de notre pays. La droite républicaine, représentée par LR et l’UDI, est la famille politique dont l’attitude de distance à l’égard du front républicain étonnera le moins, tant elle est depuis longtemps éloignée d’un clair positionnement anti-RN.

A cet égard, la stratégie naguère impulsée par Nicolas Sarkozy sous sa présidence, en rupture avec la période de clarté qu’avait installée Jacques Chirac sur le plan des alliances électorales, produit des effets puissants depuis de nombreuses années. Car cette stratégie a libéré chez une partie des leaders de cette famille politique des paroles de complaisance à l’endroit de l’extrême droite.

Il n’est qu’à penser au positionnement d’Eric Ciotti, indiquant très clairement qu’il préférerait Eric Zemmour à Emmanuel Macron si le second tour de l’élection présidentielle avait opposé ces deux candidats. En accompagnement de cette disparition progressive d’une parole gaulliste mettant à distance les héritiers politiques de Pétain, l’électorat de la droite républicaine a progressivement fait tomber ses préventions à l’endroit de l’extrême droite.

Ce mouvement a été tellement massif que même Valérie Pécresse, pour conjurer sa chute électorale lors de la dernière élection présidentielle et pour séduire son électoral qui la fuyait, a cru qu’il était pertinent de reprendre à son compte des éléments de langage de l’extrême droite en agitant le risque du « grand remplacement ».

Quant à la majorité présidentielle, elle endosse une responsabilité centrale dans le visage défiguré de l’Assemblée nationale. Et cette responsabilité vient de loin. Elle vient d’ailleurs sans doute de la nature même du « macronisme » qui ne s’est pas tant présenté comme une alliance entre la gauche et la droite – soit une configuration dont nous ne sommes pas coutumiers en France, mais qui existe chez nombre de nos voisins, régulièrement dirigés par des coalitions de partis de gauche et de partis de droite – que comme une construction politique incarnant le dépassement de la droite et de la gauche.

Elections Législatives : tous perdants

Elections  Législatives : tous perdants

 

On ne peut pas dire qu’il y avait un grand enthousiasme dans les déclarations des différents leaders politiques à la suite du résultat premier tour des législatives. La vérité oblige à dire qu’il n’y a pas de vrai vainqueur. On peut même considérer qu’il n’y a que des perdants. Le premier perdant est évidemment le camp de Macron qui ne réalise même pas son score du premier tour présidentiel  et se trouve tout juste à égalité avec l’union de Mélenchon. Ce dernier n’a pas non plus gagné son pari il visait à contraindre Macron à le choisir comme premier ministre. On est loin du compte dans toutes les hypothèses mêmes s’il faut reconnaître le redressement très significatif de la gauche radicale. De son côté le rassemblement national a perdu sa place de premier parti d’opposition avec un peu moins de 19 %.

Au total, la plupart des grands partis sont perdants. Ils ne sont d’ailleurs guère représentatifs puisqu’en moyenne chaque député n’aura réuni que de l’ordre de 10 % au premier tour.

Avec de tels résultats, la crise démocratique ne pourra que s’amplifier. Une crise d’ailleurs générale puisque l’abstention de l(ordre de 50 % montre le désintérêt de la plupart des citoyens pour les élections aussi  bien législatives que régionales ou locales. (il faut ajouter les non-inscrits et les mal inscrits soient 10 à 20 %)

La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a obtenu 25,66% des voix, dimanche 12 juin, lors du premier tour des élections législatives 2022, selon le ministère de l’Intérieur. L’alliance de gauche est au coude-à-coude avec celle de la majorité présidentielle, Ensemble !, qui récolte 25,75% des suffrages. Le  Rassemblement national arrive troisième avec 18,68% des voix. Le parti d’extrême droite est suivi par la droite : Les Républicains, l’UDI et les divers droite récoltent 13,62% des suffrages.Quant à Eric Zemmour, il  disparaît du champ politique.

 

Législatives : tous perdants

Législatives : tous perdants

 

On ne peut pas dire qu’il y avait un grand enthousiasme dans les déclarations des différents leaders politiques à la suite du résultat premier tour des législatives. La vérité oblige à dire qu’il n’y a pas de vrai vainqueur. On peut même considérer qu’il n’y a que des perdants. Le premier perdant est évidemment le camp de Macron qui ne réalise même pas son score du premier tour présidentiel  et se trouve tout juste à égalité avec l’union de Mélenchon. Ce dernier n’a pas non plus gagné son pari il visait à contraindre Macron à le choisir comme premier ministre. On est loin du compte dans toutes les hypothèses mêmes s’il faut reconnaître le redressement très significatif de la gauche radicale. De son côté le rassemblement national a perdu sa place de premier parti d’opposition avec un peu moins de 19 %.

Au total, la plupart des grands partis sont perdants. Ils ne sont d’ailleurs guère représentatifs puisqu’en moyenne chaque député n’aura réuni que de l’ordre de 10 % au premier tour.

Avec de tels résultats, la crise démocratique ne pourra que s’amplifier. Une crise d’ailleurs générale puisque l’abstention de l(ordre de 50 % montre le désintérêt de la plupart des citoyens pour les élections aussi  bien législatives que régionales ou locales. (il faut ajouter les non-inscrits et les mal inscrits soient 10 à 20 %)

La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a obtenu 25,66% des voix, dimanche 12 juin, lors du premier tour des élections législatives 2022, selon le ministère de l’Intérieur. L’alliance de gauche est au coude-à-coude avec celle de la majorité présidentielle, Ensemble !, qui récolte 25,75% des suffrages. Le  Rassemblement national arrive troisième avec 18,68% des voix. Le parti d’extrême droite est suivi par la droite : Les Républicains, l’UDI et les divers droite récoltent 13,62% des suffrages.Quant à Eric Zemmour, il  disparaît du champ politique.

 

 

Revaloriser le métier de tous les auxiliaires de vie

Revaloriser le métier de tous les auxiliaires de vie

Le professeur de gestion Benoît Meyronin prône, dans une tribune au « Monde », une meilleure attention des particuliers et des entreprises aux 4,6 millions d’« invisibles » qui, au quotidien, rendent des services de première nécessité.

 

Dans le secteur privé comme dans le secteur public, 4,6 millions de personnes œuvrent au quotidien pour fabriquer nos quotidiens, les rendre fluides et confortables. Souvent au détriment des leurs (« “Les Invisibles”, une plongée dans la France du back-office », Fondation Travailler autrement, mars 2022).

Ces invisibles, ce sont tout à la fois les métiers du lien (lien social, mais aussi du relationnel avec les centres de contact et de service à distance), du soin – à l’hôpital, en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), dans les crèches, notamment –, de la « continuité économique et sociale » et de la vie quotidienne (logistique et commerce, enlèvement des ordures ménagères, propreté urbaine…).

Une forme d’éthique venue des Etats-Unis, l’éthique du « care » [le prendre soin de l’autre], tente depuis quarante ans d’attirer notre attention sur ces métiers. Si elle s’est focalisée historiquement sur l’univers des soins au sens large, une économie du « care » englobe plus largement ces métiers de « première nécessité », dont nous avons pu mesurer l’importance durant la crise sanitaire et ses confinements successifs.

Si l’on consulte les résultats de l’enquête au travers du prisme de cette éthique, ses enseignements prennent une lumière hélas bien tamisée. Issue d’une réflexion féministe, l’éthique du « care » a toujours pointé, y compris pour les femmes elles-mêmes, les inégalités de genre et de revenu : certaines femmes ont en effet la jouissance d’un temps que d’autres femmes rendent possible, des femmes moins privilégiées.

De fait, 54 % des « invisibles » sont des femmes. Elles viennent accueillir ma fille le matin, tôt, à l’école, elles viennent la chercher à 16 h 30 et s’en occupent jusqu’à l’heure du bain, bref elles s’engagent auprès d’elle toute la journée pour lui apprendre à devenir une petite personne au sein d’une communauté. C’est très banal, cela se passe dans ma vie comme dans la vôtre. Cette forme d’éthique nous a ainsi appris que derrière chaque personne se cachait une autre personne sans l’aide de qui la première ne serait pas autonome. Or ces personnes sont, le plus souvent, des femmes.

 

Cette éthique nous a sensibilisés également au fait que les « invisibles » manquaient cruellement de reconnaissance au sens premier du terme : 50 % des ménages dits invisibles perçoivent ainsi moins de 2 000 euros bruts par mois. A cela s’ajoute, sinon un mépris, au sens où l’entend le philosophe et sociologue allemand Axel Honneth, du moins indéniablement une piètre estime de soi, lorsque le regard de l’autre n’est pas valorisant pour les tâches que je réalise chaque jour (La Lutte pour la reconnaissance, Folio, 2013 et 1992 pour l’édition originale).

Conséquences de l’inflation durable : la sobriété pour tous

Conséquences de l’inflation durable  : la sobriété pour tous

Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC, Geoffroy Roux de Bézieux,  pésident du Medef, ainsi que l’économiste Patrick Artus et le politologue Jérôme Fourquet ont débattu dans le « Monde » des urgences économiques et sociales, jeudi 28 avril, à l’aube du second quinquennat d’Emmanuel Macron.

 

La syndicaliste, le patron, l’économiste et le politologue s’inquiètent des ravages de l’inflation et de son impact sur le pouvoir d’achat et les comptes publics.

Le paysage politique

Jérôme Fourquet : [L’élection présidentielle de] 2017 n’était pas un accident. Le paysage électoral se met tardivement en conformité avec la réalité économique, sociale et culturelle du pays, qui s’est profondément métamorphosé en quelques décennies. Le Parti socialiste et Les Républicains ne représentent plus que 6,5 % des suffrages exprimés. Un nouveau duopole s’installe, mettant aux prises La République en marche et le Rassemblement national. Il n’est pas aussi structurant et agrégateur que par le passé. Ainsi, la France mélenchoniste ne se reconnaît ni dans l’un ni dans l’autre.

En outre, ce duopole met en scène une société en millefeuille, avec un haut qui regarde le bas, et un bas qui regarde le haut : 74 % des cadres et des professions intellectuelles au second tour [de la présidentielle d’avril 2022] ont voté pour Emmanuel Macron, 65 % des ouvriers ont choisi Marine Le Pen. Cette situation est compliquée à gérer politiquement, socialement et économiquement, dans un contexte où les préoccupations autour du pouvoir d’achat sont très fortes.

Pascale Coton : La fracture entre ville et campagne que nous dénonçons depuis des années se reflète dans le résultat de l’élection. Emmanuel Macron réalise ses meilleurs scores dans les grandes villes, Marine Le Pen dans les campagnes, où les habitants éprouvent des difficultés pour aller travailler et sont souvent confrontés à une nette dégradation des services publics. On dit constamment au salarié qu’il y aura un déficit de la retraite, de la Sécurité sociale… Comment voulez-vous qu’il arrive à se projeter correctement et positivement avec ses enfants confrontés à une école abîmée ces dernières années, et une organisation du travail chamboulée ?

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le vote RN progresse dans les territoires ruraux et périurbains

Geoffroy Roux de Bézieux : Paris a voté à 85 % pour Emmanuel Macron, Colombey-les-deux-Eglises, le village du général de Gaulle, a donné pour la première fois une majorité au Rassemblement national [avec 56,73 % des voix]. Le sous-jacent de cette situation est d’abord économique, avant d’être identitaire. Plus un territoire est désindustrialisé et en perte d’emploi, plus il vote pour les extrêmes. Il faut faire renaître une Datar [Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale] moderne, capable de penser l’aménagement du territoire et l’attractivité régionale. Le développement de la croissance économique dans des villes moyennes qui n’ont pas de spécificités est un sujet majeur.

 

Patrick Artus : Nous sommes revenus dans un monde de rareté. Nous avons un problème de ressources, d’énergie, de matières premières, de transport, de composants, et même d’emploi. A cela s’ajoutent les sanctions contre la Russie et la transition énergétique. La production mondiale de lithium doit être multipliée par 40 pour équiper nos véhicules électriques. Tout cela crée de l’inflation, comme à l’époque des années 1970-1990. Cela va conduire à une remontée des taux d’intérêt, qui imposera des contraintes budgétaires et donc la fin du « quoi qu’il en coûte ». Cela change complètement l’action publique.


Si nous avions aujourd’hui une parfaite indexation des salaires sur les prix et une parfaite indexation des prix sur les coûts des entreprises, nous nous dirigerions vers 20 % d’inflation. Celle que nous avons en Europe aujourd’hui, qui n’est pas loin de 8 %, n’est que l’effet mécanique des matières premières. Il n’y a eu aucun effet boule de neige. Le risque est donc devant nous.

Conséquences de l’inflation : l’austérité

Conséquences de l’inflation : la sobriété pour tous

Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC, Geoffroy Roux de Bézieux,  pésident du Medef, ainsi que l’économiste Patrick Artus et le politologue Jérôme Fourquet ont débattu dans le « Monde » des urgences économiques et sociales, jeudi 28 avril, à l’aube du second quinquennat d’Emmanuel Macron.

 

La syndicaliste, le patron, l’économiste et le politologue s’inquiètent des ravages de l’inflation et de son impact sur le pouvoir d’achat et les comptes publics.

Le paysage politique

Jérôme Fourquet : [L’élection présidentielle de] 2017 n’était pas un accident. Le paysage électoral se met tardivement en conformité avec la réalité économique, sociale et culturelle du pays, qui s’est profondément métamorphosé en quelques décennies. Le Parti socialiste et Les Républicains ne représentent plus que 6,5 % des suffrages exprimés. Un nouveau duopole s’installe, mettant aux prises La République en marche et le Rassemblement national. Il n’est pas aussi structurant et agrégateur que par le passé. Ainsi, la France mélenchoniste ne se reconnaît ni dans l’un ni dans l’autre.

En outre, ce duopole met en scène une société en millefeuille, avec un haut qui regarde le bas, et un bas qui regarde le haut : 74 % des cadres et des professions intellectuelles au second tour [de la présidentielle d’avril 2022] ont voté pour Emmanuel Macron, 65 % des ouvriers ont choisi Marine Le Pen. Cette situation est compliquée à gérer politiquement, socialement et économiquement, dans un contexte où les préoccupations autour du pouvoir d’achat sont très fortes.

Pascale Coton : La fracture entre ville et campagne que nous dénonçons depuis des années se reflète dans le résultat de l’élection. Emmanuel Macron réalise ses meilleurs scores dans les grandes villes, Marine Le Pen dans les campagnes, où les habitants éprouvent des difficultés pour aller travailler et sont souvent confrontés à une nette dégradation des services publics. On dit constamment au salarié qu’il y aura un déficit de la retraite, de la Sécurité sociale… Comment voulez-vous qu’il arrive à se projeter correctement et positivement avec ses enfants confrontés à une école abîmée ces dernières années, et une organisation du travail chamboulée ?

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Geoffroy Roux de Bézieux : Paris a voté à 85 % pour Emmanuel Macron, Colombey-les-deux-Eglises, le village du général de Gaulle, a donné pour la première fois une majorité au Rassemblement national [avec 56,73 % des voix]. Le sous-jacent de cette situation est d’abord économique, avant d’être identitaire. Plus un territoire est désindustrialisé et en perte d’emploi, plus il vote pour les extrêmes. Il faut faire renaître une Datar [Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale] moderne, capable de penser l’aménagement du territoire et l’attractivité régionale. Le développement de la croissance économique dans des villes moyennes qui n’ont pas de spécificités est un sujet majeur.

 

Patrick Artus : Nous sommes revenus dans un monde de rareté. Nous avons un problème de ressources, d’énergie, de matières premières, de transport, de composants, et même d’emploi. A cela s’ajoutent les sanctions contre la Russie et la transition énergétique. La production mondiale de lithium doit être multipliée par 40 pour équiper nos véhicules électriques. Tout cela crée de l’inflation, comme à l’époque des années 1970-1990. Cela va conduire à une remontée des taux d’intérêt, qui imposera des contraintes budgétaires et donc la fin du « quoi qu’il en coûte ». Cela change complètement l’action publique.


Si nous avions aujourd’hui une parfaite indexation des salaires sur les prix et une parfaite indexation des prix sur les coûts des entreprises, nous nous dirigerions vers 20 % d’inflation. Celle que nous avons en Europe aujourd’hui, qui n’est pas loin de 8 %, n’est que l’effet mécanique des matières premières. Il n’y a eu aucun effet boule de neige. Le risque est donc devant nous.

Pour la paix : tous à Kiev !

Pour la paix  : tous à Kiev !

 

« Que l’ensemble des premiers ministres et des présidents des pays ayant voté pour le cessez-le-feu passent de la parole aux actes et se réunissent à Kiev afin de soutenir [...] l’Ukraine et son président Volodymyr Zelensky, propose Denis Houde. dans le « Monde »[...] Poutine a imposé son invasion et sa guerre. Il est temps d’imposer la paix et la non-violence. »

 

Le 2 mars 2022, 141 pays ont voté pour une résolution afin d’exiger un cessez-le-feu et un retrait des troupes russes d’Ukraine lors de la 11e réunion extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le 15 mars 2022, les premiers ministres de la Pologne, de la Slovénie et de la République tchèque ont tenu à se déplacer à Kiev en signe de soutien à l’Ukraine et à son président.

 

Le 16 mars 2022, la Cour internationale de justice a rendu son ordonnance sur la demande en indication de mesures conservatoires présentée par l’Ukraine en l’affaire relative à des allégations de génocide au titre de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Puis il y a eu Boutcha, Borodianka et combien d’autres atrocités issues de cette invasion.

Pour passer de la parole aux actes, les Nations unies doivent faire respecter ce jugement et que l’ensemble des premiers ministres et des présidents des pays ayant voté pour le cessez-le-feu passent de la parole aux actes et se réunissent à Kiev afin de soutenir concrètement et massivement l’Ukraine et son président Volodymyr Zelensky, comme l’ont fait les premiers ministres polonais, slovène et chèque.

Ce pourrait être une grande conférence et une grande manifestation non-violente afin de promouvoir le cessez-le-feu, la paix et la résolution par la non-violence, conférence présidée par le secrétaire des Nations Unies lui-même. Cette manifestation pourrait justifier une protection exceptionnelle tant que les dirigeants de ces pays y siégeraient. Le ciel ukrainien pourrait être ainsi sécurisé jusqu’au retrait des troupes russes afin de protéger tous ces dignitaires. Il faut se le dire, les Nations Unies joueraient leur crédibilité sur ce coup.

 

Premiers ministres et présidents des pays du monde entier, rester dans vos bureaux, dans vos parlements, dans vos capitales et dans vos pays, c’est jouer le jeu de Poutine. Faire le jeu de la guerre, c’est jouer le jeu de Poutine.

La logique de la non-violence pourrait avoir une fois de plus raison d’une logique de guerre. C’est arrivé en Inde (Gandhi) et dans bon nombre d’ex-pays signataires du Pacte de Varsovie. Ça demande du courage, de l’humilité et une confiance à toute épreuve pour rester solidaire. Poutine a imposé son invasion et sa guerre. Il est temps d’imposer la paix et la non-violence… sans concession.

Denis Houde, Saint-Bruno-de-Montarville (Québec, Canada)

Démagogie, fille de la démocratie ! de Philippe Larfargue

Démagogie, fille de la démocratie ! de Philippe Larfargue 

Un stimulant détour par la démocratie athénienne antique nuance le sens d’une notion aujourd’hui négative.

 

 

« Fiers d’être démagogues ! Ce que nous pouvons apprendre de la démocratie athénienne », de Philippe Larfargue, Buchet-Chastel, 358 p., 24,90 €, numérique 15 €.  Analyse du « Monde ».

 Démonmacron ou démonlepen  ?  Comme le « démagocléon » d’Aristophane NDLR 

 

En ces temps de montée des populismes prospèrent les démagogues. Mais loin d’être seulement la maladie sénile d’une démocratie en crise, la démagogie lui serait consubstantielle. « Les Grecs anciens, et notamment les Athéniens, qui ont inventé la démocratie il y a près de deux mille cinq cents ans, ont également inventé la démagogie ; celle-ci est donc aussi vieille que celle-là et demeure depuis les origines son éternel possible », écrit Philippe Lafargue, dans un stimulant essai au titre volontairement provocateur, Fiers d’être démagogues ! Car cet historien, auteur, entre autres, de La Bataille de Pylos. Athènes contre Sparte (Alma, 2015), est convaincu que nous avons beaucoup à apprendre, non seulement de la démocratie athénienne mais aussi de ses maux.

Il n’y a pas de démagogue sans langage. Or ce sont précisément leurs discours flattant les pires instincts de l’auditoire, leurs mensonges et leurs promesses inconsidérées qui leur ont depuis toujours donné mauvaise presse. « Aux yeux des auteurs anciens, le mal tenait principalement au fait que les démagogues savaient aussi bien manipuler un peuple ignorant qu’épouser l’opinion fluctuante d’une masse irraisonnée : si Aristote dénonce les tyrans démagogues, Diogène le cynique y voit plutôt les “valets de la populace” », note Philippe Lafargue, qui explique comment ces jugements ont contribué à nourrir une image négative de la démocratie, image qui a perduré au moins jusqu’au siècle des Lumières.

Le démagogue, mot formé de demos (« peuple ») et d’ago (« conduire »), est celui qui mène le peuple. Demos, comme « peuple », a d’ailleurs un double sens, puisqu’il peut désigner aussi bien l’ensemble des citoyens – le peuple corps civique – que le menu peuple, le plus nombreux – le peuple corps social. Le démagogue est avant tout celui qui représente le peuple pris au second sens. D’où les propos au vitriol des grands auteurs antiques, implacables dans leur dénonciation de ces tribuns qui voulaient élargir la démocratie aux plus modestes. Platon (v. 427-v. 348 av. J.-C.) prônait une République gouvernée par une élite intellectuelle et philosophique, et, à ses yeux, la démocratie en était l’antithèse, notamment à cause de ses démagogues.

De ces derniers, on ne connaît plus aujourd’hui que les noms et les tares, dénoncées par les écrits des philosophes ou par les comédies de l’époque, à commencer par celles d’Aristophane (v. 445- v. 386 av. J.-C.). Celui-ci n’hésitait pas à en dresser un portrait féroce, y compris des plus puissants, tel Cléon, qui joua un rôle-clé à Athènes après la mort de Périclès, entre 427 et 422 av. J.-C. Il le surnommait « démagocléon », le croquant dans sa pièce Les Cavaliers en « Croquetoutcru », monstre à la voix de crécelle, puant, aussi lubrique qu’avide.

Présidentielle : avec l’Ukraine, «tous les programmes obsolètes»

Présidentielle : avec l’Ukraine, «tous les programmes  obsolètes»

 

Pour une fois, François Hollande n’a sans doute pas tort d’affirmer qu’avec la crise de l’Ukraine tous les programmes électoraux en vue des présidentielles sont obsolètes.

Plusieurs facteurs explicatifs doivent être pris en compte. Il y a d’abord cette inflation structurelle qui menace maintenant très sérieusement la consommation et derrière la croissance. Une évolution antérieure à la crise de l’Ukraine qui ne comporte pas simplement des dimensions conjoncturelles mais des dimensions également structurelles liées à la recomposition du processus de production et de distribution sans parler de la prise en compte des dimensions environnementales.

Un autre facteur dominant doit être intégré à savoir les risques de crise géopolitique qui pourrait étendre l’intensité et le champ géographique de la guerre menée par la Russie. Là aussi c’est durablement que les échanges internationaux se trouvaient bouleversés et les prix des principales matières premières poussées encore davantage vers le haut.

Le dernier élément central est celui de la dette et du financement. Aucun des programmes ne prend en compte la dérive du budget et le gonflement de la dette. Pas davantage le programme de macro que celui des autres. Lesquels sont à peu près tous fondés sur d’hypothétiques économies qui ne sont jamais évaluées et précisées.

«On sait très bien que cela sera beaucoup plus difficile économiquement, on sait que l’on va avoir une inflation beaucoup plus forte, des taux d’intérêt qui vont revenir, une dette publique considérable», ajoute l’ex-président de la République qui au passage, réfute les accusations contre Emmanuel Macron d’une campagne escamotée. «Personne n’avait imaginé en fixant ces dates d’élection que ce serait dans un contexte comme celui-là. C’est vrai que les débats, les réunions ne peuvent pas se faire comme il était imaginé. Mais les sujets qui sont posés sont suffisamment graves pour que ça élève le niveau d’une campagne présidentielle», expose l’ex-président socialiste,.

Cibler tous les flux financiers russes illicites

Cibler tous les flux  financiers russes illicites 

La série de sanctions financières prises contre la Russie depuis son invasion de l’Ukraine est une occasion historique de mettre fin au secret protégeant les kleptocrates du monde entier, estime le directeur de la Financial Transparency Coalition, Matti Kohonen, dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune.

La guerre en Ukraine a mis en lumière les pratiques des kleptocrates russes qui transfèrent des milliards d’euros depuis leur pays pour les investir à Londres et dans d’autres grands centres financiers mondiaux, incitant les dirigeants politiques d’Europe et des Etats-Unis à sévir contre cet argent sale. On pense que ces oligarques russes détiennent jusqu’à mille milliards de dollars [environ 918 milliards d’euros] de richesse à l’étranger, souvent cachés dans des sociétés offshore dont l’identité du véritable propriétaire reste difficile à déterminer. Se concentrer uniquement sur les oligarques russes serait cependant une terrible erreur.

 

Dans le but de saper l’effort de guerre de la Russie, la Commission européenne, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, le Canada et les Etats-Unis ont annoncé le lancement d’un groupe de travail transatlantique contre les oligarques russes, les fonctionnaires proches du Kremlin et leurs avocats, les agents immobiliers et d’autres « facilitateurs ». Cette action vise à identifier et geler les avoirs détenus par ces derniers dans les pays concernés. Néanmoins, cette déclaration ne dit rien des kleptocrates du reste du monde, comme ceux des pays en développement qui cachent leurs avoirs dans les paradis fiscaux d’Europe et du monde entier.

L’année dernière, l’enquête des « Pandora Papers » a notamment montré que des centaines de responsables publics de plus de quatre-vingt-dix pays, tels que le Kenya et la Jordanie, utilisaient des sociétés fictives afin de cacher de l’argent à l’étranger. Ils se soustrayaient ainsi au paiement des impôts avec l’aide de banques et de cabinets d’avocats d’envergure mondiale.

Plus récemment, l’enquête « Suisse Secrets » a révélé que la banque Credit Suisse gérait 100 milliards de dollars cachés par des milliers de clients liés à la corruption, au trafic de drogue, à l’évasion fiscale et d’autres crimes majeurs – la majorité d’entre eux provenant de pays en développement, dont le Venezuela, l’Egypte et l’Ukraine.

S’attaquer au secret de la finance offshore et aux abus fiscaux, sans se restreindre aux kleptocrates russes, n’a jamais été aussi urgent que dans le contexte pandémique que nous connaissons aujourd’hui. Chaque année, 1 600 milliards d’euros sont blanchis par des criminels, soit l’équivalent de 2,7 % du PIB mondial, tandis que presque 7 000 milliards d’euros de richesse privée sont cachés dans des paradis fiscaux. Pendant ce temps, 100 millions de personnes sont poussées dans l’extrême pauvreté par la pandémie, alors même que le fossé séparant riches et pauvres continue de se creuser.

Covid: Vaccination obligatoire pour tous en Autriche

Covid: Vaccination obligatoire pour tous en Autriche

Il sera évidemment intéressant le moment venu de comparer les situations sanitaires de pays qui ont choisi des systèmes de protection différents caractérisés par des mesures plus ou moins restrictives. Certains pays à l’extrême ont décidé de négliger l’existence du virus ( Pendant un moment par exemple au Royaume-Uni, l’un des pays proportionnellement les plus touchés) quand d’autres au contraire ont pris des mesures très radicales. Certains comme en Autriche ayant décidé de rendre obligatoire la vaccination pour tous. Les  Autrichiens de plus de 18 ans doivent à partir de samedi se faire vacciner contre le Covid-19, sous peine d’encourir une forte amende, une mesure sans précédent dans l’Union européenne. La loi, adoptée le 20 janvier par le Parlement, a été promulguée par le président vendredi, l’aboutissement d’un processus entamé en novembre face à la propagation fulgurante de la pandémie. Le gouvernement a décidé d’opter pour la manière forte malgré les critiques, se démarquant de ses partenaires européens.

La croissance: Enjeu pour tous les régimes politiques

 La croissance:  Enjeu pour tous les régimes politiques 

 

 

L’économiste Thomas Philippon, ancien conseiller de Pierre Moscovici à Bercy, professeur à la New York University, explique que les deux tiers de la croissance aujourd’hui proviennent des services, de la santé et de l’éducation, qui polluent moins que l’industrie. Mais la croissance est, à ses yeux, un enjeu de survie pour tous les régimes politiques.(Interview dans Le Monde , l extrait)

Les démocraties ont-elles absolument besoin de croissance économique pour survivre ?

Oui, les démocraties ont besoin de croissance, car la croissance et le pouvoir d’achat, c’est la même chose, surtout en France, où les inégalités n’ont pas augmenté. Mais la croissance est un enjeu pour tous les régimes politiques. En Chine, le gouvernement de Xi [Jinping] a les yeux rivés sur la croissance, il sait très bien que si elle n’est pas au rendez-vous il sera remplacé, tout comme Vladimir Poutine en Russie. C’est l’absence de croissance qui a provoqué l’effondrement de l’Union soviétique.

Les démocraties n’ont pas moins bien résisté à la croissance faible que les régimes autoritaires. Simplement, la contestation s’y voit plus – les régimes autoritaires n’ont pas de « gilets jaunes ». Par ailleurs, la polarisation politique à laquelle nous assistons en France, et ailleurs en Occident, n’est pas seulement liée à la baisse de la croissance, mais aussi à un sentiment de déclassement culturel.

La crise climatique menace-t-elle la croissance de nos économies ?

Attention à ne pas mélanger la croissance et la consommation d’énergie. Depuis les années 1980, la croissance du PIB et celle de la consommation d’énergie sont découplées alors qu’elles évoluaient parallèlement sur longue période, à la fois parce qu’on consomme plus de services et parce qu’on a fait des économies d’énergies.

Le débat est mal posé. D’un côté, il y a ceux qui taisent le fait que la transition va coûter cher, et qui prétendent qu’elle va créer des emplois. Elle va en créer mais aussi en détruire, et le solde sera sans doute proche de zéro. De l’autre, les partisans de la décroissance confondent le but et les moyens. Le but n’est pas la décroissance, mais de réduire la consommation des énergies fossiles et de protéger les ressources naturelles. L’objectif doit être de minimiser l’impact de cet objectif sur la croissance, tout en reconnaissant qu’il y aura un impact négatif sur cette dernière, c’est-à-dire sur le pouvoir d’achat. Si on fixait un prix du carbone à 150 euros la tonne, cela aurait un impact sur la croissance à court terme, mais on pourrait avancer et investir massivement sur les renouvelables et chercher des alternatives.

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