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Déficit public : tous coupables ?

Déficit public : tous coupables ?

 
Emmanuel Macron, Bruno Le Maire, les ménages français… En examinant les profils de six « suspects », franceinfo mène l’enquête pour savoir comment la France a vu ses comptes se dégrader aussi fortement ces derniers mois. Dans le box des accusés, ils sont six. Des élus, des entités de l’Etat, voire la population française dans son ensemble. Dans ce Cluedo politico-économique, point de chandelier, de corde ou de clé anglaise. Le « crime », s’il en est un, est plutôt commis à coups de rapports et de textes législatifs. La victime : les finances publiques du pays. Car l’estimation pour 2024 du déficit public (l’écart entre les rentrées fiscales des administrations et leurs dépenses) est progressivement passée de 4,4% du PIB à 6,1%, avant l’annonce du chiffre définitif redouté pour mars 2025.

 (Un article intéressant pour éclairer les facteurs explicatifs de la crise financière même si d’autres éléments sont à prendre en compte comme par exemple l’insuffisance de production de richesses, le rapport au travail, la faiblesse de la formation, La démocratie formelle, le corporatisme débridé substitut à l’intérêt général, le délitement de l’autorité partout etc. NDLR)

France Télévisions 

Alors qu’une commission d’enquête est lancée mardi 3 décembre à l’Assemblée nationale, franceinfo a mené la sienne. Les accusations visent six « suspects » qui déroulent chacun leur ligne de défense : Emmanuel Macron, Bruno Le Maire, les collectivités territoriales, les hauts fonctionnaires de Bercy, les ménages et les oppositions. Alors, qui a tué les finances publiques, où, et avec quelle arme ?

Le président

Quelles charges pèsent contre lui ? « Le premier coupable, c’est bien entendu l’Elysée », résume Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), pour qui le dérapage actuel trouve notamment sa source dans le choc fiscal réalisé en 2017. Suppression de la taxe d’habitation, remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune par un impôt sur la fortune immobilière, introduction d’un prélèvement forfaitaire unique… « Penser qu’en baissant les impôts sur les très riches, le manque à gagner allait être compensé avec une croissance et des recettes fiscales en hausse, c’est un pari perdu », juge-t-il.

Face aux crises, il est surtout reproché à Emmanuel Macron d’avoir défendu un bouclier tarifaire à « 50 milliards d’euros », insiste Eric Woerth, député Ensemble pour la République (EPR) et ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy. Au-delà des mauvaises nouvelles, le chef de l’Etat n’aurait pas suffisamment bien communiqué, selon ses accusateurs. « Il aurait pu et aurait dû trouver un moyen de solenniser cette période en appelant à un sursaut collectif », pointe le sénateur LR Jean-François Husson, rapporteur général du budget au Sénat. Pour les JO de Paris 2024, « il y a eu quatre discours du président de la République », rappelle l’entourage de Bruno Le Maire.

« Combien y a-t-il eu de discours présidentiels sur les finances publiques ? »

Par ailleurs, au printemps, malgré une situation budgétaire dégradée, Emmanuel Macron a balayé l’option d’un projet de loi de finances rectificative (PLFR), demandée par Bruno Le Maire et souhaitée par les oppositions. Ce texte aurait pu permettre d’ouvrir les débats sur des économies supplémentaires et des recettes plus élevées.

Mais à l’époque, les macronistes veulent d’abord sauver leur campagne des élections européennes. « La période électorale a beaucoup coûté », souffle le socialiste Claude Raynal, président de la commission des finances au Sénat. La désorganisation s’amplifie au soir des européennes avec la dissolution, qui plonge la vie politique française dans l’inconnu.

Quelle est sa ligne de défense ? Accusé de toutes parts, l’Elysée défend sa politique économique menée depuis 2017 : « Il n’y a pas de lien entre les baisses d’impôts et le dérapage budgétaire constaté ensuite », plaide l’entourage d’Emmanuel Macron. Il met en avant des causes extérieures aux choix du président. La France a connu deux années avec un déficit sous la barre des 3% de PIB fixé par l’UE, en 2018 et 2019, quand l’économie nationale a été percutée par la pandémie de Covid-19. « On assume d’avoir fait le ‘quoi qu’il en coûte’, explique-t-on. Peut-être qu’il aurait fallu en sortir plus vite, mais on ne savait pas s’il y aurait une nouvelle vague. »

Après la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et ses conséquences limitent la croissance. « Le Ségur de la santé, l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires, le chèque inflation, le chômage partiel… Qui était contre ? Non seulement tout le monde était d’accord, mais les oppositions demandaient de faire beaucoup plus », s’insurge un député Ensemble pour la République (EPR).

Quant au PLFR qu’Emmanuel Macron a rejeté au printemps, son entourage estime qu’« il aurait fallu le reporter en fin d’année plutôt que de courir après des prévisions erronées, avec le risque d’un PLFR inopérant ». De plus, le danger politique n’était pas lié à la campagne des européennes, assure-t-on, mais plus au risque de la motion de censure contre Gabriel Attal, alors Premier ministre. « A chaque fois qu’on a eu une alerte, on a appuyé sur la pédale de frein, par exemple avec les 10 milliards » d’euros de dépenses gelées en février, insiste la même source élyséenne.

Politique-Déficit public : tous coupables ?

Politique-Déficit public : tous coupables ?

 
Emmanuel Macron, Bruno Le Maire, les ménages français… En examinant les profils de six « suspects », franceinfo mène l’enquête pour savoir comment la France a vu ses comptes se dégrader aussi fortement ces derniers mois. Dans le box des accusés, ils sont six. Des élus, des entités de l’Etat, voire la population française dans son ensemble. Dans ce Cluedo politico-économique, point de chandelier, de corde ou de clé anglaise. Le « crime », s’il en est un, est plutôt commis à coups de rapports et de textes législatifs. La victime : les finances publiques du pays. Car l’estimation pour 2024 du déficit public (l’écart entre les rentrées fiscales des administrations et leurs dépenses) est progressivement passée de 4,4% du PIB à 6,1%, avant l’annonce du chiffre définitif redouté pour mars 2025.

 (Un article intéressant pour éclairer les facteurs explicatifs de la crise financière même si d’autres éléments sont à prendre en compte comme par exemple l’insuffisance de production de richesses, le rapport au travail, la faiblesse de la formation, La démocratie formelle, le corporatisme débridé substitut à l’intérêt général, le délitement de l’autorité partout etc. NDLR)

France Télévisions 

Alors qu’une commission d’enquête est lancée mardi 3 décembre à l’Assemblée nationale, franceinfo a mené la sienne. Les accusations visent six « suspects » qui déroulent chacun leur ligne de défense : Emmanuel Macron, Bruno Le Maire, les collectivités territoriales, les hauts fonctionnaires de Bercy, les ménages et les oppositions. Alors, qui a tué les finances publiques, où, et avec quelle arme ?

Le président

Quelles charges pèsent contre lui ? « Le premier coupable, c’est bien entendu l’Elysée », résume Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), pour qui le dérapage actuel trouve notamment sa source dans le choc fiscal réalisé en 2017. Suppression de la taxe d’habitation, remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune par un impôt sur la fortune immobilière, introduction d’un prélèvement forfaitaire unique… « Penser qu’en baissant les impôts sur les très riches, le manque à gagner allait être compensé avec une croissance et des recettes fiscales en hausse, c’est un pari perdu », juge-t-il.

Face aux crises, il est surtout reproché à Emmanuel Macron d’avoir défendu un bouclier tarifaire à « 50 milliards d’euros », insiste Eric Woerth, député Ensemble pour la République (EPR) et ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy. Au-delà des mauvaises nouvelles, le chef de l’Etat n’aurait pas suffisamment bien communiqué, selon ses accusateurs. « Il aurait pu et aurait dû trouver un moyen de solenniser cette période en appelant à un sursaut collectif », pointe le sénateur LR Jean-François Husson, rapporteur général du budget au Sénat. Pour les JO de Paris 2024, « il y a eu quatre discours du président de la République », rappelle l’entourage de Bruno Le Maire.

« Combien y a-t-il eu de discours présidentiels sur les finances publiques ? »

Par ailleurs, au printemps, malgré une situation budgétaire dégradée, Emmanuel Macron a balayé l’option d’un projet de loi de finances rectificative (PLFR), demandée par Bruno Le Maire et souhaitée par les oppositions. Ce texte aurait pu permettre d’ouvrir les débats sur des économies supplémentaires et des recettes plus élevées.

Mais à l’époque, les macronistes veulent d’abord sauver leur campagne des élections européennes. « La période électorale a beaucoup coûté », souffle le socialiste Claude Raynal, président de la commission des finances au Sénat. La désorganisation s’amplifie au soir des européennes avec la dissolution, qui plonge la vie politique française dans l’inconnu.

Quelle est sa ligne de défense ? Accusé de toutes parts, l’Elysée défend sa politique économique menée depuis 2017 : « Il n’y a pas de lien entre les baisses d’impôts et le dérapage budgétaire constaté ensuite », plaide l’entourage d’Emmanuel Macron. Il met en avant des causes extérieures aux choix du président. La France a connu deux années avec un déficit sous la barre des 3% de PIB fixé par l’UE, en 2018 et 2019, quand l’économie nationale a été percutée par la pandémie de Covid-19. « On assume d’avoir fait le ‘quoi qu’il en coûte’, explique-t-on. Peut-être qu’il aurait fallu en sortir plus vite, mais on ne savait pas s’il y aurait une nouvelle vague. »

Après la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et ses conséquences limitent la croissance. « Le Ségur de la santé, l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires, le chèque inflation, le chômage partiel… Qui était contre ? Non seulement tout le monde était d’accord, mais les oppositions demandaient de faire beaucoup plus », s’insurge un député Ensemble pour la République (EPR).

Quant au PLFR qu’Emmanuel Macron a rejeté au printemps, son entourage estime qu’« il aurait fallu le reporter en fin d’année plutôt que de courir après des prévisions erronées, avec le risque d’un PLFR inopérant ». De plus, le danger politique n’était pas lié à la campagne des européennes, assure-t-on, mais plus au risque de la motion de censure contre Gabriel Attal, alors Premier ministre. « A chaque fois qu’on a eu une alerte, on a appuyé sur la pédale de frein, par exemple avec les 10 milliards » d’euros de dépenses gelées en février, insiste la même source élyséenne.

Déficit public : tous coupables ?

 

 
Emmanuel Macron, Bruno Le Maire, les ménages français… En examinant les profils de six « suspects », franceinfo mène l’enquête pour savoir comment la France a vu ses comptes se dégrader aussi fortement ces derniers mois. Dans le box des accusés, ils sont six. Des élus, des entités de l’Etat, voire la population française dans son ensemble. Dans ce Cluedo politico-économique, point de chandelier, de corde ou de clé anglaise. Le « crime », s’il en est un, est plutôt commis à coups de rapports et de textes législatifs. La victime : les finances publiques du pays. Car l’estimation pour 2024 du déficit public (l’écart entre les rentrées fiscales des administrations et leurs dépenses) est progressivement passée de 4,4% du PIB à 6,1%, avant l’annonce du chiffre définitif redouté pour mars 2025.

 (Un article intéressant pour éclairer les facteurs explicatifs de la crise financière même si d’autres éléments sont à prendre en compte comme par exemple l’insuffisance de production de richesses, le rapport au travail, la faiblesse de la formation, La démocratie formelle, le corporatisme débridé substitut à l’intérêt général, le délitement de l’autorité partout etc. NDLR)

France Télévisions 

Alors qu’une commission d’enquête est lancée mardi 3 décembre à l’Assemblée nationale, franceinfo a mené la sienne. Les accusations visent six « suspects » qui déroulent chacun leur ligne de défense : Emmanuel Macron, Bruno Le Maire, les collectivités territoriales, les hauts fonctionnaires de Bercy, les ménages et les oppositions. Alors, qui a tué les finances publiques, où, et avec quelle arme ?

Le président

Quelles charges pèsent contre lui ? « Le premier coupable, c’est bien entendu l’Elysée », résume Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), pour qui le dérapage actuel trouve notamment sa source dans le choc fiscal réalisé en 2017. Suppression de la taxe d’habitation, remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune par un impôt sur la fortune immobilière, introduction d’un prélèvement forfaitaire unique… « Penser qu’en baissant les impôts sur les très riches, le manque à gagner allait être compensé avec une croissance et des recettes fiscales en hausse, c’est un pari perdu », juge-t-il.

Face aux crises, il est surtout reproché à Emmanuel Macron d’avoir défendu un bouclier tarifaire à « 50 milliards d’euros », insiste Eric Woerth, député Ensemble pour la République (EPR) et ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy. Au-delà des mauvaises nouvelles, le chef de l’Etat n’aurait pas suffisamment bien communiqué, selon ses accusateurs. « Il aurait pu et aurait dû trouver un moyen de solenniser cette période en appelant à un sursaut collectif », pointe le sénateur LR Jean-François Husson, rapporteur général du budget au Sénat. Pour les JO de Paris 2024, « il y a eu quatre discours du président de la République », rappelle l’entourage de Bruno Le Maire.

« Combien y a-t-il eu de discours présidentiels sur les finances publiques ? »

Par ailleurs, au printemps, malgré une situation budgétaire dégradée, Emmanuel Macron a balayé l’option d’un projet de loi de finances rectificative (PLFR), demandée par Bruno Le Maire et souhaitée par les oppositions. Ce texte aurait pu permettre d’ouvrir les débats sur des économies supplémentaires et des recettes plus élevées.

Mais à l’époque, les macronistes veulent d’abord sauver leur campagne des élections européennes. « La période électorale a beaucoup coûté », souffle le socialiste Claude Raynal, président de la commission des finances au Sénat. La désorganisation s’amplifie au soir des européennes avec la dissolution, qui plonge la vie politique française dans l’inconnu.

Quelle est sa ligne de défense ? Accusé de toutes parts, l’Elysée défend sa politique économique menée depuis 2017 : « Il n’y a pas de lien entre les baisses d’impôts et le dérapage budgétaire constaté ensuite », plaide l’entourage d’Emmanuel Macron. Il met en avant des causes extérieures aux choix du président. La France a connu deux années avec un déficit sous la barre des 3% de PIB fixé par l’UE, en 2018 et 2019, quand l’économie nationale a été percutée par la pandémie de Covid-19. « On assume d’avoir fait le ‘quoi qu’il en coûte’, explique-t-on. Peut-être qu’il aurait fallu en sortir plus vite, mais on ne savait pas s’il y aurait une nouvelle vague. »

Après la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et ses conséquences limitent la croissance. « Le Ségur de la santé, l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires, le chèque inflation, le chômage partiel… Qui était contre ? Non seulement tout le monde était d’accord, mais les oppositions demandaient de faire beaucoup plus », s’insurge un député Ensemble pour la République (EPR).

Quant au PLFR qu’Emmanuel Macron a rejeté au printemps, son entourage estime qu’« il aurait fallu le reporter en fin d’année plutôt que de courir après des prévisions erronées, avec le risque d’un PLFR inopérant ». De plus, le danger politique n’était pas lié à la campagne des européennes, assure-t-on, mais plus au risque de la motion de censure contre Gabriel Attal, alors Premier ministre. « A chaque fois qu’on a eu une alerte, on a appuyé sur la pédale de frein, par exemple avec les 10 milliards » d’euros de dépenses gelées en février, insiste la même source élyséenne.

 

Bruno Le Maire

Quelles charges pèsent contre lui ? Le suspect Bruno Le Maire a été aux commandes du paquebot Bercy pendant sept ans. Jusqu’en septembre, il a donc participé en première ligne aux choix budgétaires du gouvernement. Sur les derniers mois, à plusieurs reprises, l’ex-ministre des Finances a communiqué des chiffres de prévisions qui se sont révélés par la suite un peu trop positifs. « Chez Bruno Le Maire, il y a quelque chose qui relève de l’optimisme permanent », s’agace Claude Raynal. Le sénateur LR Jean-François Husson lui reproche aussi de ne pas avoir suffisamment informé les commissions des finances du Parlement des prévisions détériorées.

 

L’inspecteur Husson a bien étudié la chronologie des faits. En janvier 2024, Bruno Le Maire confirme son « objectif » d’un déficit public à 4,4% du PIB en 2024. Pourtant, dès le 7 décembre 2023, une note de la direction générale du Trésor, consultée par franceinfo, l’alerte d’un éventuel trou dans la caisse. Si rien n’est fait, le déficit risque de s’alourdir de 9,2 milliards d’euros. Puis, le 16 février, nouveau warning sur le budget 2024 avec une prévision de déficit actualisée à 5,7%, bien au-dessus des 4,4% du projet de loi de finances. Un écart de 35 milliards d’euros environ.

Le ministre, qui s’est refusé à démissionner malgré les appels, annonce deux jours plus tard, sur TF1, dix milliards d’économies.  »Un frein d’urgence », explique l’énarque dans Le Monde(Nouvelle fenêtre), avant de prévenir qu’il faut aller plus loin, évoquant  »un projet de loi de finances rectificative (PLFR) à l’été ». Mais il n’obtient pas gain de cause et les prévisions de déficit continuent de se dégrader pour atteindre 6,1%.  »En dehors des dix milliards d’économies, il ne s’est rien passé. Quand vous ne faites ni hausse d’impôts, ni baisse de la dépense publique, vous êtes dans le grand déni de la réalité », regrette Jean-François Husson.

Quelle est sa ligne de défense ? L’ex-ministre de l’Economie refuse d’être désigné comme le principal coupable du dérapage.  »Il n’y a eu ni dissimulation, ni volonté de tromperie », martèle-t-il devant la mission d’information du Sénat, début novembre. Bruno Le Maire explique que l’ensemble des notes de son administration n’a pas vocation à se retrouver sur la place publique, d’autant que les prévisions ne sont pas toujours consolidées. A l’époque, l’administration recommande d’ailleurs de ne pas communiquer concernant la note du 7 décembre. « On reçoit des notes tous les quinze jours, mais ce sont des points de situation, pas le point final. Un peu comme un sondage », explique à franceinfo l’entourage de l’ex-ministre.

Il a donc tenté de rassurer les marchés en annonçant plusieurs mesures. « A chaque fois qu’il y a eu des alertes confirmées, j’ai soit pris une décision, soit anticipé des décisions qui permettaient de tenir l’objectif », avance-t-il devant les sénateurs. Son entourage rappelle l’annonce en janvier de la hausse des taxes sur les factures d’électricité, puis les dix milliards d’économies en février.

Le ministre voulait aller encore plus loin dans la réduction de dépenses, mais il s’est senti parfois bien seul, notamment pour défendre l’idée d’un budget rectificatif.  »La réponse est à demander à ceux qui ont pris l’arbitrage » à l’Elysée et Matignon, balaie-t-il au Sénat, début novembre. Fallait-il démissionner pour créer un électrochoc ? « On n’était pas forcément en accord sur les finances publiques, mais on avait aussi d’autres points d’accord avec le président, notamment sur tout le volet économique », explique l’entourage de Bruno Le Maire.

Quelles charges pèsent contre eux ? Le principal grief qui est fait aux hauts fonctionnaires repose sur leurs erreurs supposées de calculs en matière de recettes fiscales, et donc de déficit. En l’occurrence, deux points d’écart entre les deux dernières estimations. Bruno Le Maire a pointé devant les sénateurs(Nouvelle fenêtre) une « grave erreur technique d’évaluation des recettes ».

Dans les bureaux du ministère, les spécialistes ont par ailleurs mal calibré leurs prévisions de croissance. Celle-ci a surtout été portée par une hausse des exportations et non par la consommation intérieure. Résultat : des recettes de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) moins élevées qu’attendu puisqu’il n’y en a pas sur les produits exportés. « Par ailleurs, ils ont commis une erreur sur l’inflation, elle a baissé plus rapidement qu’anticipé » et cela a creusé les déficits, ajoute l’économiste Eric Heyer. Là aussi, les recettes de TVA ont été moins importantes que prévu. Avec de mauvais calculs de recettes, difficile pour les responsables politiques de bâtir des projections solides.

Quelle est leur ligne de défense ? Les fonctionnaires de Bercy et le Trésor n’ont pas donné suite aux sollicitations de franceinfo. « La science économique n’est pas une science exacte, défend le sénateur Jean-François Husson. Il ne faut pas se planquer derrière ça. » Et s’ils ont commis quelques erreurs de calcul, les services de Bercy ont néanmoins fait remonter au ministre plusieurs notes sur les risques de dérapage du déficit.

les collectivités 

Quelles charges pèsent contre elles ? Communes, départements, régions ont-ils, à l’abri des regards, causé une partie du dérapage budgétaire ? Dans un courrier adressé à des parlementaires, début septembre, Bruno Le Maire dénonce « l’augmentation rapide des dépenses des collectivités territoriales » qui  »pourrait à elle seule dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d’euros »

Le camp présidentiel reproche notamment aux collectivités territoriales une absence de transparence sur l’état de leurs finances. « On ne connaît pas le rythme des dépenses au jour le jour », pointe Eric Woerth. Il estime que les collectivités « ne se sentent surtout pas liées » à l’Etat sur l’effort à fournir« Tout le monde veut rétablir les finances publiques, mais personne ne veut qu’on réduise ses dotations », renchérit l’entourage de Bruno Le Maire.

Quelle est leur ligne de défense ? Furieuses, les collectivités territoriales ont un alibi : oui, elles ont eu recours à un surcroît de dépenses, mais cela se justifie. Les municipalités ont été élues en 2020 et mettent du temps à lancer leurs projets. « Tout ça est retardé avec le Covid-19, donc les projets commencent en 2023, 2024″, résume Bertrand Hauchecorne, vice-président de l’Association des maires de France. C’est à ce moment-là qu’il faut décaisser l’argent. Contraintes de voter chaque année des budgets à l’équilibre, elles peuvent aussi compter sur les sénateurs pour les défendre. « Quand on regarde ce que pèsent les collectivités dans la dette, c’est entre 8% et 9% », s’emporte le socialiste Claude Raynal.

Quelles charges pèsent contre eux ? Au même titre que la prudence des entreprises qui ont différé des investissements, la propension des ménages à épargner au lieu de consommer est mise en cause : « En tendance, on voit qu’ils épargnent environ 15% de leurs revenus. Dans la crise sanitaire, ils sont passés à 18% environ », rappelle Eric Heyer. La crise du Covid-19 a donc généré une forme de sur-épargne, que l’économiste estime à « 270 milliards d’euros ». Une cagnotte qui aurait pu encourager la consommation et la croissance économique.

Quelle est leur ligne de défense ? Difficile de trouver un avocat pour 68 millions de Français, mais la succession de crises ne favorise pas la confiance. « Si, en tant que ménage, j’entends que les retraites vont être de plus en plus basses, il est possible que je sois prudent, ajoute Eric Heyer. Pourquoi les ménages changeraient-ils leur attitude aujourd’hui ? On ne voit pas les incitations à consommer », avec un budget 2025 qui veut par exemple revenir sur la prime à la conversion automobile.

les oppositions

Quelles charges pèsent contre elles ? Il est reproché aux oppositions, de droite et de gauche, de ne pas avoir proposé des pistes plus concrètes pour réduire les dépenses et augmenter les recettes. « Les premiers à lancer l’opprobre sur le gouvernement auraient sans doute été les derniers à réagir », s’agace le député Eric Woerth. Lors des différents projets de loi de finances, les oppositions ont rarement milité pour une baisse de la dépense publique. « Sur le bouclier tarifaire sur l’énergie, elles demandaient beaucoup plus, rappelle l’entourage présidentiel. LR avait même fait de l’adoption d’une baisse de 15 centimes de taxes sur les carburants une condition de vote du budget », fin 2023.

Quelle est leur ligne de défense ? « Pour le dernier projet de loi de finances, la majorité sénatoriale a proposé au gouvernement et voté sept milliards d’économies(Nouvelle fenêtre). On n’avait jamais vu ça sous la Ve République », rappelle le sénateur LR Jean-François Husson. « De toute façon, les oppositions ne gouvernent pas, donc on ne peut pas leur attribuer la responsabilité » de ce dérapage, balaie Eric Coquerel (La France insoumise), président de la commission des finances à l’Assemblée.

Avec Trump, tous les délires sont permis

Avec Trump, tous les délires sont permis

À quelques jours du vote pour le 47e présidant des États-Unis, certains milliardaires anticipent une victoire de Trump et font de leur mieux pour avoir ses bonnes grâces. Par Michel Santi, économiste (*). ( dans « La Tribune »)

Lors de sa première candidature à la Présidentielle, en 2016, Trump ne cessait de livrer certains médias importants à la vindicte populaire. Ses cibles privilégiées furent CNN dont il qualifiait les informations de « fake news » et de « garbage » (ordures), ainsi que le Washington Post traité de honte du journalisme (« A disgrace to journalism »). Après la victoire de Trump, le Post s’était érigé comme grand gardien de la démocratie. Le quotidien, fondé en 1877, se montrait tout à la fois déterminé et agressif dans la dénonciation des excès trumpistes, s’attirant les foudres du Président en exercice qui menaça à de nombreuses reprises – et en personne – Jeff Bezos, son propriétaire qui était évidemment à la manœuvre.

« Ils auront des problèmes, si je deviens Président », martelait Trump durant cette campagne à l’attention du Post et de CNN, dont les reportages et les éditorialistes lui étaient hostiles. «Ils auront tant de problèmes», poursuivant que – devenu Président – il bloquerait l’imminent projet de fusion entre Time Warner, propriétaire de CNN, avec AT&T. Trump et ses partisans accusaient CNN de conspirer à des suppressions de votes, et d’appartenir à une «structure de pouvoir» qu’il s’efforcerait de démanteler, car « mon administration n’autorisera pas cette opération de fusion ».

De fait, le Département de la Justice américain poursuit en novembre 2017 AT&T-Time Warner et bloque leur fusion. Quelques mois plus tard, par ailleurs, les pressions exercées par Trump sur les services postaux US aboutissent à une augmentation de leurs tarifs appliqués envers Amazon, pendant que le Président en exercice twittait que les frais de livraison de cette société augmenteraient, provoquant une plongée boursière du titre de l’ordre de 60 milliards de dollars.

 

Début 2022, et alors que Trump semble s’installer comme seul candidat valide des Républicains à la Maison-Blanche, CNN licencie Jeff Zucker, son rédacteur en chef, et le remplace par Chris Licht, présenté comme «plus neutre» envers le candidat Trump. Le nouvel arrivant fait en effet preuve de tant de mansuétude, et s’attelle à renvoyer plusieurs journalistes critiques de Trump. Tant et si bien qu’il finit par être remercié, suite à une révolte de sa rédaction.

De son côté, Mark Zuckerberg, patron de Meta, pourtant adversaire historique de Donald Trump, ne cache pas (lors d’une interview sur You Tube) son admiration publique pour Trump qui se relève suite à l’attentat raté contre sa personne. « Après avoir été visé au visage, poing en l’air face au drapeau américain, sa réaction est un des gestes les plus courageux que j’ai pu voir dans ma vie » (one of the most badass things I’ve ever seen in my life), balbutie Zuckerberg.

Le Washington Post, pour sa part, était sur le point de soutenir publiquement la candidature de Kamala Harris, suite à une discussion entre les rédacteurs qui avaient même préparé le texte. Pourtant, par la voix de son directeur de la rédaction, Will Lewis, le Post vient tout juste de déclarer qu’il ne se prononcera finalement en faveur d’aucun candidat. Décision prise à l’évidence par Jeff Bezos qui cherche à ménager ses intérêts en cas de victoire de Trump, dont il était pourtant farouchement opposé ces dernières années.

Il y a quelques jours encore, Mariel Garza, éditorialiste très connue d’un autre organe de presse, le Los Angeles Times, démissionne de son poste en guise de protestation, car son directeur éditorial bloque le papier où elle s’apprêtait à soutenir Harris.

Après Elon Musk, après Peter Thiel, entrepreneur et investisseur, cofondateur de PayPal et de Palantir, connu pour son influence dans la Silicon Valley, les méga patrons américains tombent comme un jeu de dominos dans l’escarcelle de Trump. Sous nos yeux, les entrepreneurs les plus brillants de leur génération basculent, voire affichent leur soumission, ne laissant quasiment pas d’autre choix aux leaders de l’économie moins puissants et moins médiatiques qu’eux. Quant à ceux qui ne peuvent se résoudre à soutenir publiquement, par dégoût de lui, le candidat Trump, ils s’abstiennent et restent muets par peur de représailles si et quand il sera élu.

L’historien Timothy Snyder, dans son ouvrage On Tyranny, avait théorisé ce phénomène où les citoyens, anticipant et se conformant à un régime sans même y être contraints, facilitent et renforcent son pouvoir. En effet, c’est lorsque des individus ou des groupes adoptent volontairement – et de manière proactive – des comportements conformes aux attentes (ou aux attentes supposées) de ceux qui détiennent le pouvoir, avant même que des ordres ou que des instructions n’aient été données, que l’on identifie cette obéissance anticipatrice (« Anticipatory obedience »).

Il s’agit là d’un acte de soumission volontaire qui renforce les pouvoirs autoritaires, car la population exerce sur elle-même un autocontrôle et une autocensure, qui réduit ainsi le besoin de coercition. Affligeant pour cette grande démocratie américaine, et aussi accessoirement pour le Washington Post. C’est ce grand quotidien qui avait dévoilé les scandales du « Watergate », des « Pentagon papers ». Lui dont le slogan depuis 165 ans est – ou était – « La démocratie meurt dans les ténèbres » (« Democracy dies in darkness »).

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(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales, écrivain. Il vient de publier un ouvrage critique sur la Banque centrale suisse : BNS : une banque centrale ne devrait pas faire ça. Son fil Twitter.

Déficits-Michel Barnier : « Nous devons tous faire un effort »

Déficits-Michel Barnier : « Nous devons tous faire un effort »

Michel Barnier détaille les économies à venir Dans une interview à la » Tribune »

 La crise financière « est devant nous », avez-vous déclaré vendredi en déplacement à Cournon-d’Auvergne. À  vos yeux, est-elle donc inéluctable  ?

MICHEL BARNIER - Non, certainement pas. La crise, si on ne fait rien, est probable. Notre devoir est donc de la prévenir. Et comme on va agir, on va l’empêcher. Quand on a une situation budgétaire comme la nôtre avec une dette de 3 228,4  milliards d’euros, des intérêts qui coûtent aux Français près de 55  milliards par an, c’est un devoir de responsabilité de freiner le déficit public. Je ne sais pas combien de temps je serai là. Cela dépendra de l’Assemblée nationale et, dans tous les cas, cela s’arrêtera en 2027. Mais tant que je serai ici, je me suis fixé deux ambitions : tenter de réduire les dettes budgétaire et écologique et trouver avec le gouvernement des solutions concrètes pour améliorer la vie des Français.

 

Diriez-vous être à la tête d’un État en faillite  ?

Non. D’abord je ne suis pas à la tête de l’État, c’est le président de la République qui l’est. Pour ma part, je suis à la tête d’un gouvernement qui doit gérer une situation très dégradée et sauvegarder la crédibilité de la signature française. Et, très franchement, cette dégradation ne date pas de six mois, ni même de sept ans. Je veux, pour être objectif, dire que Gabriel Attal a commencé à réduire la dépense publique et à faire des efforts.

Avez-vous l’impression de faire le sale boulot que les autres n’ont pas voulu faire  ?

Non. Je suis chargé à coup sûr d’un travail difficile. Mais je l’ai accepté en connaissance de cause quand le chef de l’État me l’a proposé. Je suis là pour servir. Je n’ai pas d’ambition pour l’après. J’ai 73 ans. Je ne me suis pas roulé par terre pour devenir Premier ministre. Ma seule préoccupation est d’être utile. Je suis à un moment de ma vie où je vais utiliser tout ce que j’ai appris depuis quarante ans. Et j’apprends encore beaucoup aujourd’hui.

Gabriel Attal a commencé à réduire la dépense publique et à faire des efforts

 

Vous imposez 60  milliards d’euros d’économies, dont 20  milliards de hausses d’impôts. Pour l’homme de droite que vous êtes, n’est-ce pas renier vos principes
et faire fausse route  ?

Nous ne faisons pas fausse route. Je veux que l’effort soit juste. Les hausses d’impôts seront exceptionnelles et ciblées sur les grandes entreprises et les très hauts revenus. Leur durée maximale sera de deux ans et elle sera inscrite dans la loi. Ce n’est pas cela qui va empêcher les entrepreneurs d’investir. Ce qui est susceptible de les décourager serait que l’État continue à créer des postes et à dépenser l’argent public alors qu’ils triment. Nous devons tous faire un effort et nous retrousser les manches. Un pays est mieux géré quand on lui donne une perspective et quand on dit la vérité.

La revalorisation des pensions de retraite est reportée du 1er  janvier au 1er  juillet. Qu’en est-il des autres prestations sociales  ?

Elles seront bien revalorisées aux dates prévues. Ce sera aussi le cas du minimum vieillesse, au 1er  janvier. Je vois bien que le gel provisoire des pensions de retraite génère du mécontentement. Laurent Wauquiez l’a fait remarquer. Cela reste néanmoins un effort raisonnable qui traduit cet effort collectif, partagé. Les parlementaires ont la possibilité, comme sur d’autres sujets, de faire évoluer le texte, à condition de trouver des économies équivalentes, à hauteur de 4 milliards d’euros. De manière générale, il est essentiel que les efforts votés au Parlement atteignent 60 milliards d’euros. Aux parlementaires, s’ils le souhaitent, de proposer d’autres économies que celles qui seront mises sur la table cette semaine.

 

Les 40  milliards d’économies sur la dépense publique restent extrêmement flous…

Nous allons demander un effort à tous les ministres. Nous allons regrouper des structures qui exercent des activités proches. Est-ce vraiment nécessaire d’avoir trois dispositifs différents pour accompagner la transition vers les voitures électriques  ? Nous avons aussi deux agences pour promouvoir l’économie française à l’étranger [Business France et Atout France], il n’y en aura plus qu’une. Nous pouvons également rapprocher les agences du sport et le ministère des Sports. Nous allons simplifier le fonctionnement de l’État  : nous pouvons gagner 1 ou 2 points de PIB en quelques années si nous simplifions nos structures. Je refuse que l’on ajoute de nouvelles normes à celles qui existent déjà. Il faut que ce pays soit géré au plus près des gens. Il faut que nous déconcentrions des pouvoirs à l’échelle des préfets. Il faut leur donner une capacité d’expérimentation, de dérogation et de flexibilité. Ce travail est long, il va s’étaler sur deux ou trois ans. Nous allons aussi engager un travail avec les collectivités locales. Partout où il y a des doublons, ils doivent être supprimés.

Les lois de programmation ont fixé des hausses budgétaires sur cinq ans
pour la défense, la justice et la recherche. Sont-elles remises en question  ?

Il y a plusieurs lois de programmation. De manière générale, accroître les moyens sur ces secteurs est essentiel pour notre justice, notre sécurité au quotidien et notre défense. Ces ministères devront néanmoins fournir leur part d’efforts, notamment par redéploiement, même si les lois de programmation seront dans l’ensemble préservées.

Les partenaires sociaux vont reprendre la main sur l’assurance chômage et rouvrir la négociation. Leur demandez-vous de dégager de nouvelles économies  ?

La négociation doit aboutir à mieux utiliser l’argent des contribuables. Il faut surtout que cette réforme encourage le travail. C’est aussi l’objectif de l’allocation sociale unique que nous comptons mettre en œuvre dans les prochaines années. Elle fusionnera plusieurs prestations sociales et garantira que les personnes au travail gagnent systématiquement plus que les autres. Il faut que le travail paie davantage.

S’agissant de la fonction publique, combien de postes seront supprimés  ?

Il n’y aura pas de coup de rabot. Je sais que l’on a besoin de fonctionnaires pour un service public de qualité dans la santé, à l’hôpital, à l’Éducation nationale, pour la sécurité.

 

Vous appliquerez le ratio d’un départ sur deux non remplacé, comme sous Nicolas Sarkozy  ?

Je le répète, nous ne voulons pas de coup de rabot. S’agissant des administrations centrales et des opérateurs, nous allons passer des contrats avec leurs responsables, qui doivent avoir une forte latitude de gestion. Une partie de leurs efforts pourraient être redistribués en interne, comme cela se pratique dans les entreprises.

 

Les collectivités locales sont pointées du doigt pour leurs dépenses excessives. Que leur demandez-vous  ?

Nous allons travailler avec les collectivités locales. Je ne veux pas les mettre en accusation. J’ai moi-même dirigé un département, la Savoie, pendant dix-sept ans. Certes, il y a beaucoup de dépenses d’investissement et de fonctionnement. Mais nous allons signer un contrat de responsabilité avec les mairies, départements et Régions. Catherine Vautrin, ministre que j’ai chargée du Partenariat avec les territoires, a engagé cette mission avec détermination.

L’apprentissage est une belle réussite, mais cela a pu créer des effets d’aubaine coûteux

 

Selon Bercy, les aides à l’apprentissage sont trop généreuses. Est-ce un gisement d’économies pour vous  ?

L’apprentissage est une belle réussite. Mais cela a pu créer des effets d’aubaine coûteux. Faut-il baisser l’aide forfaitairement, limiter le dispositif en fonction du niveau de diplôme  ? Cela fait partie des sujets pour lesquels la discussion est possible à l’Assemblée nationale et au Sénat. De manière générale, nous allons co-construire le budget avec les parlementaires. On discutera de leurs amendements, j’en déposerai au nom du gouvernement. Je vous rappelle que nous n’avons eu que quinze jours pour préparer ce budget  !

Les arrêts de travail coûtent de plus en plus cher, allez-vous limiter leur prise en charge  ?

Il y a plusieurs sujets, celui de la prise en charge, des indemnités journalières, du jour de carence, et de la prévention… Il faut en effet limiter le coût des arrêts de travail, et nous en discuterons avec les parlementaires.

Le récent rapport des économistes Bozio et Wasmer préconise une refonte des allègements de charges, avec 4  milliards d’euros d’économies à la clé. Allez-vous appliquer leur recommandation  ?

J’ai reçu ce rapport il y a quatre jours  ! Je souscris à l’idée de revoir les aides, afin d’éviter le phénomène de trappe à bas salaires dont tous les syndicats que j’ai rencontrés m’ont parlé. Il existe 80  milliards d’allégements de charges pour les entreprises, nous souhaitons en retirer quatre et favoriser une meilleure dynamique salariale au-dessus du smic avec les 76  milliards restants.

 

En matière de lutte contre la fraude, quels sont vos objectifs  ?

S’agissant de la fraude fiscale, nous renforcerons la lutte contre les réseaux mafieux et les trafiquants. Certains effets d’optimisation peuvent aussi être limités. S’agissant de la fraude sociale, nous voulons sécuriser les cartes Vitale en les adossant aux cartes d’identité numériques. Il y a, en France, trop de fraude sociale. Il faut redire cette vérité.

Votre ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, estime qu’il ne faut pas toucher à l’aide médicale d’État (AME) tandis que votre ministre de l’Intérieur veut la réformer. Dans quel sens allez-vous arbitrer  ?

Je ne ferai pas d’idéologie. Je vais être pragmatique. Je veux vérifier qui utilise l’AME et qui ne l’utilise pas. Nous verrons comment cette aide peut faire l’objet d’abus ou de détournements, et nous tiendrons compte avec les ministres des travaux d’évaluation précédents.

En matière d’OQTF (obligation de quitter le territoire français), la politique de restriction des visas vis-à-vis des pays du Maghreb a peu porté ses fruits. Pourquoi cela marcherait-il mieux avec vous  ?

Les Français ne le supportent plus. Les expulsions seront rendues plus effectives par le ministre de l’Intérieur. Il y est déterminé. Les pays d’origine doivent reprendre leurs nationaux. Cela n’a pas bien marché jusqu’à présent. On doit utiliser tous les moyens, y compris la renégociation de traités bilatéraux, pour améliorer le dialogue avec le Maroc, l’Algérie, le Sénégal et d’autres pays. J’en parlerai avec le chef de l’État pour que nous trouvions les meilleures solutions. On doit aussi aller vers une mise en œuvre des procédures d’asile dans les pays de transit en utilisant mieux nos consulats et ambassades.

Y a-t-il eu du laxisme en matière de politique migratoire  ?

Cela n’a pas fonctionné, depuis quinze ou vingt ans. On doit pouvoir rétablir des contrôles à nos frontières, comme le fait l’Allemagne. Au niveau européen, les frontières extérieures ne sont pas assez contrôlées. Le nouveau pacte européen asile et immigration, sur lequel Gérald Darmanin a beaucoup travaillé, nous donne de nouveaux moyens d’action. Frontex doit retrouver sa mission de garde-frontière. On doit pouvoir savoir qui entre dans l’Union européenne et qui en sort. Il faut y mettre les moyens.

 

Mardi, Marine Le  Pen a réclamé un projet de loi sur l’immigration reprenant les mesures censurées par le Conseil constitutionnel en janvier. Avez-vous l’intention d’y donner suite  ?

Bruno Retailleau a dit qu’il faudrait changer certaines lois, pas l’État de droit mais certaines lois  quand elles ne fonctionnent pas. On le fera. Mais nous allons d’abord utiliser tous les moyens que nous donnent aujourd’hui les textes européens et les lois qui ont déjà été votées pour mieux sécuriser les frontières et expulser ceux qui doivent l’être. Si on veut agir le plus efficacement et le plus rapidement pour les Français, il faut d’abord effectivement mettre en œuvre tout l’arsenal qui existe et rendre effective l’application des lois. Proposer de nouvelles lois et les faire voter, ça prend du temps. Je ne dis pas qu’on ne le fera pas, mais l’agenda est déjà chargé cet automne avec les textes budgétaires puis la loi d’orientation agricole, qu’il faut reprendre après les travaux très importants conduits par Marc Fesneau. À des lois qui auront des effets lointains, je préfère des progrès concrets. Je veux être le Premier ministre d’un gouvernement qui apporte des solutions concrètes, visibles sur le terrain.

 

J’irai moi-même en Nouvelle-Calédonie le moment venu parce que je pense que c’est la responsabilité d’un Premier ministre

Irez-vous bientôt en Nouvelle-Calédonie  ?

C’est un dossier dont je me suis occupé dès le lendemain de ma nomination. J’ai tout de suite consulté l’ensemble des élus de toutes sensibilités pour essayer de reconstruire un chemin d’apaisement, de discussion et de considération. Je pense que nous pouvons y parvenir avec les deux mesures que j’ai annoncées, d’un commun accord avec le chef de l’État, lors de ma déclaration de politique générale : un report des élections qui étaient prévues et la non-saisine du Congrès pour entériner le dégel initialement prévu du corps électoral. Nous prendrons le temps, au moins une année, pour en rediscuter et trouver un nouvel équilibre. Nous pouvons reconstruire un dialogue entre toutes les communautés. Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, que je remercie, vont aller en Nouvelle-Calédonie pour une mission de dialogue de très haut niveau. J’irai moi-même en Nouvelle-Calédonie le moment venu parce que je pense que c’est la responsabilité d’un Premier ministre. À côté de ce chemin d’apaisement que nous devons trouver, avec le ministre des Outre-Mer, il faudra s’atteler aussi à la reconstruction économique et sociale, puisque 20 % du capital productif a été détruit par les émeutiers durant la crise.

Sur la proportionnelle, quelle sera votre méthode  ?

Nous ouvrirons la discussion en début d’année prochaine. Faut-il faire appel à une personnalité extérieure pour éclairer le chantier ou repartir des travaux qui ont déjà été conduits à l’Assemblée nationale  ? Je prendrai le temps d’écouter tous les partis politiques.

Mais, depuis votre nomination, on vous sent personnellement plutôt réticent sur ce sujet…

Ce n’est pas le cas. J’ai moi-même été élu à la proportionnelle en 1986 et aux européennes en 2009. Ce sont d’ailleurs des modalités de scrutin proportionnel différentes.

Vous ne ménagez pas beaucoup vos alliés, comme par exemple Gabriel Attal. Êtes-vous sûr que cela va tenir  ?

Je suis comme je suis, c’est-à-dire assez spontané parfois. Mais, j’apprécie et j’ai confiance en mes alliés. Pour être clair, la dette que j’ai trouvée n’est pas seulement celle de mes prédécesseurs immédiats. Elle est le fruit de vingt ans de laisser-aller. Mon état d’esprit n’est pas celui de faire un inventaire, ni de distribuer des bons et des mauvais points. Je n’ai pas le temps pour ça. J’ai beaucoup d’estime pour Gabriel Attal. C’est un élu de grande qualité qui a un avenir. J’entends bien ce qui se dit, mais il n’y a entre nous aucune difficulté, même si nous avons un tempérament et un style différents. Nous nous parlons régulièrement. Il est à la tête d’un groupe parlementaire important. J’ai besoin de lui. Comme j’ai besoin en particulier de Laurent Wauquiez, de François Bayrou, d’Édouard Philippe et de tous les présidents de groupe et des parlementaires au Sénat et à l’Assemblée, et évidemment, des deux présidents des chambres, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. L’expérience que nous vivons est inédite. Nous sommes des « inventeurs ». Le gouvernement a besoin de tout le monde.

Mardi, vous affronterez votre première motion de censure. Dans quel état d’esprit l’abordez-vous  ?

Je sais que je suis dans la main du Parlement. S’il y a conjonction de la gauche et du Rassemblement national, je quitterai mon poste. Je sais ça. Quand je suis arrivé ici, j’ai passé des coups de fil à Boris Vallaud, à Olivier Faure que je connais bien, à François Hollande… Tous m’ont dit, avant même que je présente un programme de gouvernement, qu’ils déposeraient une censure tout simplement parce que j’ai été nommé. Je leur rappellerai simplement que si la majorité qui soutient mon gouvernement est relative, c’est bien la plus importante à l’Assemblée.

LR: Investiture pour tous les députés sortants sauf Ciotti

LR: Investiture pour tous les députés sortants sauf Ciotti

Les Républicains ont décidé mercredi 12 juin de réinvestir tous leurs députés sortants aux législatives anticipées, à l’exception de leur président tout juste exclu, Éric Ciotti.

«Il y aura un candidat LR contre Eric Ciotti dans sa circonscription», a ajouté Olivier Marleix, qui s’exprimait à la sortie d’une commission nationale d’investiture des Républicains.

 

Appel à tous les sociaux-démocrates

Appel à tous les sociaux-démocrates

Le Président de la République a choisi de demander aux Français de dire quelle France ils veulent. Une France républicaine, progressiste et européenne ou une France identitaire, repliée sur elle-même, climatosceptique et qui veut détricoter l’Union européenne.
Par Dominique Villemot, Jacky Bontems, Marie-Françoise Leflont, Rodrigue Tchouale (Démocratie Vivante)

Face à ce choix tous les sociaux-démocrates doivent se rassembler, qu’ils soient macronistes, qu’ils soient au PS ou ailleurs (à Place publique, au PRG…). L’enjeu est trop important. Il y va de l’avenir du pays, de celui de notre modèle républicain et social, de notre positionnement en Europe et dans le monde.

Les sociaux-démocrates ne peuvent pas participer à un front populaire avec LFI.

Car pour nous la gauche ce ne peut pas être l’adhésion aux thèses racialistes ni l’indulgence envers les islamistes ni le soutien aux terroristes du Hamas ni la faiblesse vis-à-vis de Poutine ni la dénonciation de la construction européenne.

 Pour nous la gauche c’est celle qui défend la République et la laïcité, qui allie promotion de notre modèle social et réalisme économique, qui soutient l’Union européenne. C’est la social-démocratie de Michel Rocard, Jacques Delors et François Hollande.

Jean-Luc Mélenchon prétend se réclamer de François Mitterrand, mais faut-il lui rappeler que l’ancien Président de la République était un authentique républicain et un Européen convaincu.

Nous ne demandons pas à tous les sociaux-démocrates de rejoindre Renaissance. Il ne s’agit pas de cela. Il s’agit de contribuer à bâtir une coalition à l’Assemblée nationale sur un projet clair fondé sur

  • l’universalisme républicain, c’est-à-dire l’adhésion à la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, la laïcité, le combat contre l’islamisme, mais aussi le refus de catégoriser les Français selon leur origine ou leur religion et le refus du communautarisme et du wokisme,
  • l’économie sociale de marché, pour reprendre l’expression du Congrès de Bad-Godesberg du SPD : le refus de l’étatisme, mais la défense de notre modèle social basé sur l’Etat providence, la solidarité fiscale et sociale et l’importance donnée au dialogue social,
  • l’écologie de progrès avec l’adhésion aux travaux du GIEC, la fermeture des centrales au charbon et la réduction de nos importations d’énergies fossiles. C’est aussi le refus de la décroissance et le choix d’investir dans nos centrales nucléaires,
  • l’Europe puissance : une Europe de la défense face à la Russie, une Europe sociale et une Europe de la santé ainsi que le soutien du Green deal.

Nous lançons donc un appel au rassemblement de tous les sociaux-démocrates, qu’ils soient dans la majorité, comme Clément Beaune, Elisabeth Borne, Olivier Dussopt, Sacha Houlié, Jean-Yves Le Drian et François Rebsamen, au PS, comme Carole Delga, Nicolas Mayer-Rossignol et Stéphane Le Foll ou ailleurs comme Raphaël Glucksmann et Bernard Cazeneuve. Il ne s’agit pas de rallier telle ou telle organisation, mais de rester fidèles à leurs valeurs, à ne pas se perdre dans une alliance avec LFI à bâtir un rassemblement de centre-gauche qui pèsera dans la formation d’une grande coalition républicaine et progressiste.

Société- De l’ordre à tous les étages : il serait temps !

Société- De l’ordre à tous les étages : il serait temps !

Après les incidents et les violences qui non seulement se multiplient mais s’amplifient dans leur nature y compris avec des morts , le ministre de la fonction publique fait le vœu qu’on « remette de leur à tous les étages ». Il serait temps car désormais on assiste non seulement à des règlements de compte notamment dans le cadre du trafic de drogue mais aussi à des violences sur des scolaires qui banalisent la sauvagerie.

D’une façon générale, la discipline à tous les étages et mise en cause et d’une certaine manière l’État est comprise par son inaction hormis quelques manifestations spectaculaires mais très temporaires comme les opérations antidrogue. À tout le moins la problématique de la sécurité et de la violence mérite un débat urgent au moins dans le cadre du Parlement mais aussi évidemment des orientations très fermes car ce sont les règles de la république et de la démocratie qui sont en cause.
Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, s’est exprimé vendredi 5 avril sur CNews et Europe 1 sur les récentes affaires de harcèlement et de violence scolaires survenues cette semaine en France. En réponse à ces actes, le membre du gouvernement a appelé à une sévérité accrue. « Il faut beaucoup de sévérité, il faut tout simplement remettre de l’ordre à tous les étages. On peut le faire et on doit le faire en remettant nos policiers dans nos rues. Il faut remettre de l’ordre à tous les étages de notre société », a-t-il déclaré sur le plateau de la chaîne.

« Cela commence évidemment à l’école et le Premier ministre a fait un sujet prioritaire d’appliquer les règles, tout simplement », en particulier en ce qui concerne le harcèlement, a poursuivi Stanislas Guerini, faisant référence à l’affaire Samara. Il a également souligné l’importance de l’autorité, mentionnant la nécessité d’appliquer la loi de 1905 sur la laïcité, estimant que ce principe était « le joyau de la République ».

 

De l’ordre à tous les étages : il serait temps

De l’ordre à tous les étages : il serait temps

Après les incidents et les violences qui non seulement se multiplient mais s’amplifient dans leur nature y compris avec des morts , le ministre de la fonction publique fait le vœu qu’on « remette de leur à tous les étages ». Il serait temps car désormais on assiste non seulement à des règlements de compte notamment dans le cadre du trafic de drogue mais aussi à des violences sur des scolaires qui banalisent la sauvagerie.

D’une façon générale, la discipline à tous les étages et mise en cause et d’une certaine manière l’État est comprise par son inaction hormis quelques manifestations spectaculaires mais très temporaires comme les opérations antidrogue. À tout le moins la problématique de la sécurité et de la violence mérite un débat urgent au moins dans le cadre du Parlement mais aussi évidemment des orientations très fermes car ce sont les règles de la république et de la démocratie qui sont en cause.
Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, s’est exprimé vendredi 5 avril sur CNews et Europe 1 sur les récentes affaires de harcèlement et de violence scolaires survenues cette semaine en France. En réponse à ces actes, le membre du gouvernement a appelé à une sévérité accrue. « Il faut beaucoup de sévérité, il faut tout simplement remettre de l’ordre à tous les étages. On peut le faire et on doit le faire en remettant nos policiers dans nos rues. Il faut remettre de l’ordre à tous les étages de notre société », a-t-il déclaré sur le plateau de la chaîne.

« Cela commence évidemment à l’école et le Premier ministre a fait un sujet prioritaire d’appliquer les règles, tout simplement », en particulier en ce qui concerne le harcèlement, a poursuivi Stanislas Guerini, faisant référence à l’affaire Samara. Il a également souligné l’importance de l’autorité, mentionnant la nécessité d’appliquer la loi de 1905 sur la laïcité, estimant que ce principe était « le joyau de la République ».

 

Gazole non routier : le secteur du bâtiment demande la suppression de la hausse pour tous

Gazole non routier : le secteur du bâtiment demande la suppression de la hausse pour tous

La Capeb réagit aux annonces de Gabriel Attal, lundi dans un communiqué. La confédération s’inquiète de la suppression de la hausse de la taxe sur le GNR pour le secteur agricole qu’elle considère comme une « iniquité ».

« Le secteur du BTP avait déjà consenti à un accord plus ambitieux du point de vue environnemental mais plus coûteux pour les professionnels par rapport au monde agricole en acceptant de voir ses taxes remonter en sept ans jusqu’au niveau normal », rappelle la Confédération. Elle rappelle que « la trajectoire de hausse progressive du gazole non routier » était justifiée par la « capacité collective à relever les défis environnementaux et énergétiques ». Elle refuse que « cet objectif repose désormais sur les épaules des entreprises du BTP ».

La Capeb avertit le gouvernement que « la tentation est forte » pour le secteur, d’exprimer son incompréhension « dans la rue, puisque cette forme d’expression semble désormais l’emporter sur une stratégie responsable et collective de sortie indispensable des énergies fossiles ».

« Les 620 000 entreprises artisanales du bâtiment ne peuvent entendre que 400 000 entreprises agricoles soient privilégiées sous prétexte qu’elles ont engagé un rapport de force contestataire aussi justifié soit-il », ajoute la Capeb qui pointe une « situation inacceptable ».

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Enseignement-Macron,, Lemaire, Darmanin, la ministre de l’éducation etc : tous élèves de l’école privée

Enseignement-Macron, Lemaire, Darmanin, la ministre de l’éducation etc : tous élèves de l’école privée

Ce qui semble caractériser la plupart des responsables de ce gouvernement et d’autres c’est le choix d’être candidat à la gestion de l’intérêt général mais de choisir son intérêt particulier pour l’éducation des enfants. Ainsi la plupart des responsables comme Macon, Bruno Lemaire, Dar mana ou encore l’actuel ministre de l’éducation ont tous choisis l’école privée soit comme élève, soit pour leurs enfants.

Sur le plan légal il n’y a rien à redire sinon qu’en général le coût d’accès école privé n’est pas le même que le coût dans le public. En bref pour l’essentiel ce sont les plus favorisés qui choisissent l’établissement d’enseignement privé.

Sur le plan strictement scolaire, il est clair que la déliquescence du système français a largement contribué au déclassement de la France dans ce domaine comme ailleurs. Le choix est donc légitime mais on peut reprocher à nos plus grands responsables la grande faiblesse de l’enseignement en France et d’une certaine manière leur hypocrisie par rapport à leur choix personnel.

Nouvelles technologies–IA Générative: Ouvert à tous chez Microsoft

Nouvelles technologies–IA Générative: Ouvert à tous chez Microsoft

Microsoft lance une version grand public à 20 dollars par mois .
Premier outil d’IA générative déployé en masse par Microsoft, Copilot a le potentiel pour dépasser ChatGPT et ses 100 millions d’utilisateurs hebdomadaires, puisqu’il va pouvoir s’appuyer sur le réservoir de plus de 345 millions d’abonnés payants de la suite 365.

Copilot est lié à la suite 365 et dispose donc de tout un contexte spécifique lié aux différents documents présents sur le compte de l’utilisateur. En revanche, il nécessite l’abonnement au logiciel de Microsoft.

Avec cette nouvelle mise à jour, Microsoft permet aussi aux utilisateurs de Copilot d’intégrer (et bientôt, de créer) des « Copilot GPTs », autrement dit des versions spécifiques de l’assistant Par type d’activité ou de thème.

Par exemple, un GPT peut être dédié au sport, au voyage ou encore à la cuisine. Les utilisateurs se trouvent ainsi en face d’un interlocuteur plus expert, sans avoir à donner tout un contexte à leur assistant au moment de poser leur question. OpenAI a tout juste déployé ce système la semaine dernière, et voilà déjà son miroir chez Microsoft…

Avec sa puissance commercial, Microsoft pourrait étouffer OpenAI, dont il a enfin réussi à infiltrer la gouvernance suite à la crise Altman fin 2023.

Copilot 365 pourrait donc rapporter des dizaines de milliards de chiffre d’affaires par an supplémentaires à l’entreprise, et ce, même si elle ne convertit qu’une partie de sa clientèle.

Intelligence artificielle ouverte à tous chez Microsoft

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Par exemple, un GPT peut être dédié au sport, au voyage ou encore à la cuisine. Les utilisateurs se trouvent ainsi en face d’un interlocuteur plus expert, sans avoir à donner tout un contexte à leur assistant au moment de poser leur question. OpenAI a tout juste déployé ce système la semaine dernière, et voilà déjà son miroir chez Microsoft…

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Sur le plan strictement scolaire, il est clair que la déliquescence du système français a largement contribué au déclassement de la France dans ce domaine comme ailleurs. Le choix est donc légitime mais on peut reprocher à nos plus grands responsables la grande faiblesse de l’enseignement en France et d’une certaine manière leur hypocrisie par rapport à leur choix personnel.

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