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Tirer les leçons des échecs de l’Europe

Tirer les leçons des échecs de l’Europe


Les leçons de la guerre russo-ukrainienne sont cruelles, très cruelles pour la France et son idéal d’Europe puissance. L’OTAN s’est renforcée et a balayé dans les grandes largeurs les illusions françaises. Un mal pour un bien ? La France doit « dorénavant veiller avant tout à préserver ses intérêts, à commencer par les domaines de souveraineté : l’alimentation et la santé, l’énergie et la défense, les services en réseau ». Ce que ne fait pas l’Union européenne. Par le groupe de réflexions Mars*.

« Les dernières velléités d’Europe puissance font partie des victimes de la guerre en Ukraine. Personne ne croit plus à l’autonomie stratégique des Européens, tant en matière de défense que d’énergie, pour ne rien dire de la santé. Bref, en une seule guerre livrée par procuration, les Américains se débarrassent à la fois d’un rival stratégique (la Russie) et rééquilibrent leur commerce avec leur rival économique » Le groupe Mars.

La guerre d’attrition, qui est une guerre économique, va donc continuer un certain temps, jusqu’à l’effondrement du front russe ou de l’arrière ukrainien. En livrant les armes demandées par les es forces ukrainiennes (UAF), les alliés font le pari hasardeux d’une percée tactique qui conduise à un retrait soudain des forces d’occupation, condition préalable aux négociations imposée par l’Ukraine. What if ? Et si les Russes ne jouaient pas le jeu ? Les alliés ont-ils réfléchi aux conséquences potentielles ?

Pour The Economist, parangon de la presse mainstream, « le meilleur scénario pour l’Ukraine est aussi le plus dangereux » : « The third scenario is the most encouraging — and perhaps the most dangerous.Ukraine keeps the initiative and the momentum, inflicting heavy damage on Russian forces as they leave Kherson and then bringing its long-range HIMARs rockets within range of Crimea for the first time. Russian lines in Luhansk collapse, with Ukraine recapturing Severodonetsk and then quickly moving farther east. As Russian casualties mount, new recruits refuse to fight. Western countries rush new air-defence systems to Ukraine, blunting the impact of Russia’s terror tactics, based on its rapidly dwindling arsenal of precision missiles. In the spring Mr Zelensky orders his army to open a new front in Zaporizhia. Five brigades slice through Russian lines, cutting Mr Putin’s land bridge to Crimea and encircling Mariupol by the summer. Ukraine moves its HIMARs rocket launchers into the south, targeting ports, bases and depots in Russian-occupied Crimea. Ukraine threatens to enter the peninsula. Mr Putin issues an ultimatum: stop, or face the use of nuclear weapons. Victory is within sight. But so, too, are the risks that it brings ». ( https://www.economist.com/the-world-ahead/2022/11/18/the-world-ahead-2023)

« Le troisième scénario est le plus encourageant – et peut-être le plus dangereux. L’Ukraine conserve l’initiative et l’élan, infligeant de lourds dommages aux forces russes lorsqu’elles quittent Kherson, puis amenant ses roquettes HIMARs à longue portée à portée de la Crimée pour la première fois. Les lignes russes à Louhansk s’effondrent, l’Ukraine reprend Severodonetsk et se déplace rapidement plus à l’est. Alors que les pertes russes s’accumulent, les nouvelles recrues refusent de se battre. Les pays occidentaux s’empressent de fournir de nouveaux systèmes de défense aérienne à l’Ukraine, afin d’atténuer l’impact des tactiques de terreur de la Russie, basées sur son arsenal de missiles de précision qui s’amenuise rapidement. Au printemps, M. Zelensky ordonne à son armée d’ouvrir un nouveau front à Zaporijjia. Cinq brigades transpercent les lignes russes, coupant le pont terrestre de M. Poutine vers la Crimée et encerclant Marioupol avant l’été. L’Ukraine déplace ses lance-roquettes HIMARs dans le sud, ciblant les ports, les bases et les dépôts de la Crimée occupée par les Russes. L’Ukraine menace d’entrer dans la péninsule. M. Poutine lance un ultimatum : arrêtez ou vous risquez d’utilisation d’armes nucléaires. La victoire est en vue. Mais les risques qu’elle comporte le sont tout autant »
Évidemment, c’est un message, car les Américains, qui ont lu Clausewitz, ne laisseront pas le conflit monter aux extrêmes. Ils arrêteront les Ukrainiens avant, quitte à provoquer une révolution de palais comme ils savent si bien en organiser au cas où leur message ne serait pas entendu. Le plus tôt sera le mieux, ce qui ne plaide pas pour des livraisons trop précoces de chars lourds.

Quels étaient les objectifs des États-Unis

Les Américains ont en effet atteint leurs buts de guerre en Europe, ils ne doivent pas s’y laisser fixer de crainte que l’ouverture d’un second front dans l’Indopacifique ne remette en cause leur imperium. L’armée russe, prétendue « deuxième du monde », est durablement affaiblie tout en continuant à faire peur à ses voisins européens (mais curieusement pas à ses voisins asiatiques, même le Japon). L’OTAN, relégitimée pour de nombreuses années, se renforce encore avec l’adhésion prochaine de la Suède et de la Finlande.

Les dernières velléités « d’Europe puissance » font partie des victimes de la guerre en Ukraine. Personne ne croit plus à l’autonomie stratégique des Européens, tant en matière de défense que d’énergie, pour ne rien dire de la santé. Bref, en une seule guerre livrée par procuration, les Américains se débarrassent à la fois d’un rival stratégique (la Russie) et rééquilibrent leur commerce avec leur rival économique (l’UE, même si les excédents allemands y restent confortables). L’humiliation de la chute de Kaboul est effacée. America is back, et les choses sérieuses peuvent commencer : contenir la Chine.

Quelles leçons pour l’Europe et la France ( groupe mars)

Il faut ouvrir les yeux sur le bilan de l’Union européenne, dont la crise ukrainienne a dévoilé autant l’incompétence de ses dirigeants (à commencer par Mme von der Leyen et M. Borrell) que les résultats de ses politiques.

Le PIB européen a plongé depuis 15 ans par rapport au PIB américain, certes de manière très inégale entre Européens. Le marché unique s’est rétréci depuis le Brexit et la France a perdu 3 milliards d’excédents avec le Royaume-Uni. L’euro, qui a retrouvé une parité proche du dollar (et perdu 20% face au rouble), n’est jamais parvenu à le concurrencer sérieusement ; à l’avenir, c’est le yuan qui jouera ce rôle. Dire que l’UE est une grande puissance exportatrice est une plaisanterie ; en réalité, c’est l’Allemagne qui a assis sa domination en Europe sur un mercantilisme qui s’exerce d’abord à l’encontre de ses partenaires européens et exploite le marché unique à son seul avantage, en intégrant l’économie des pays d’Europe centrale et orientale au profit de son industrie afin d’en abaisser les coûts de production. L’admission de l’Ukraine dans l’UE, qui coûtera cher au contribuable français (plus encore que le Brexit), n’a pas d’autre motivation que d’accroitre l’Ost Politik allemande. L’abandon des droits de douane pour les produits ukrainiens venant sur le marché européen sert les intérêts des pays et des entreprises qui ont investi en Ukraine.

Quant au prétendu soft power d’une « puissance libérale régie par le droit », il a perdu de sa superbe avec les accrocs faits à l’état de droit avec les livraisons d’armes à un pays en guerre, contraires à la « position commune » de 2008, à valeur contraignante, sur les transferts d’armement hors d’Europe. De ce point de vue, la position helvétique est plus cohérente. La propagande russe a beau jeu de prétendre lutter contre l’hypocrisie occidentale aux valeurs à géométrie variable.

Enfin, l’UE est incapable de protéger militairement les Européens. Cela vient d’être solennellement réaffirmé le 10 janvier dans la déclaration conjointe du président du Conseil européen, de la présidente de la Commission européenne et du secrétaire général de l’OTAN sur la coopération entre l’UE et l’OTAN (§8) : « L’OTAN reste le fondement de la défense collective de ses membres, et elle demeure essentielle pour la sécurité euro-atlantique ».

Pour la forme, la déclaration reconnaît « l’intérêt d’une défense européenne plus forte et plus performante, qui contribue effectivement à la sécurité mondiale et transatlantique, complète l’action de l’OTAN et soit interopérable avec celle ci. » Il n’est plus question ni d’Europe de la défense, ni d’Union européenne de défense (pour reprendre les terminologies française et allemande), mais bien de « défense européenne ». De quoi s’agit-il, dès lors que la défense collective est assurée par l’OTAN ?

Changement de paradigme

Le vice-amiral Hervé Bléjean, directeur général de l’état-major de l’UE (DG/EMUE) a donné la réponse lors de son audition à l’Assemblée nationale le 16 novembre dernier : « nous pouvons constater l’apparition d’un changement de paradigme et de mentalité. Il en résulte la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, et, de manière plus significative encore, la sortie du Danemark de l’opt-out, qui avait été décidé par crainte d’une concurrence entre l’OTAN et l’Union européenne. La guerre en Ukraine a au contraire démontré leur complémentarité, l’OTAN ayant la charge de la protection du territoire européen (ce qu’il a parfaitement accompli à travers un renforcement notamment des contingents, auquel la France participe avec un nouveau contingent en Roumanie), tandis que l’Union européenne est capable d’agir au-delà de ses frontières ».

On sait en quoi consistent les capacités d’intervention de l’UE et l’utilité des opérations qu’elle conduit. C’est encore l’amiral Bléjean qui en parle le mieux : « Je suis aujourd’hui très pessimiste sur l’avenir de la mission de l’Union européenne au Mali, (…) je réduis donc la mission EUTM Mali de 1.200 personnes potentiellement à 300 personnes, centrées sur Bamako, dans l’espoir de maintenir un dialogue ouvert et de poursuivre quelques actions dans le domaine de l’éducation et du conseil. Les conditions sont similaires en République centrafricaine. Il faut savoir terminer une mission lorsqu’elle n’a plus de sens. En l’occurrence, même si certains États membres y sont attachés pour des raisons historiques, il faut constater que cette mission n’a plus les capacités d’exercer son mandat. Une discussion franche, et non entachée par des considérations politiques, est nécessaire à ce sujet ».
A défaut d’efficacité opérationnelle, ces missions sont-elles un outil d’influence ou de « soft power » ? Le DG de l’EMUE répond en donnant deux exemples parlant. A propos des missions en Afrique : « Lors des votes des quatre principales résolutions des Nations Unies concernant la condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le taux d’abstention ou d’absence de nos partenaires africains doit nous interpeller. Le Mozambique, par exemple, qui fait l’objet d’une mission européenne, et constitue, per capita, le troisième pays d’investissement de l’Union européenne au développement, s’est abstenu à chaque vote, alors qu’il deviendra membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies au 1er janvier 2023. Le message envoyé est donc que notre modèle n’est plus le seul à être proposé à ces pays, et qui nous demandent de sortir de notre paternalisme passé pour entrer avec eux dans une relation de partenariat. C’est ainsi que nous envisageons les prochaines missions ».
Les Français financent le réarmement… polonais

A propos de l’aide à l’Ukraine : « La presse, notamment anglo-saxonne, a pu indiquer que l’effort de l’Union européenne représentait moins de 20 % de celui des États-Unis. Or, en incluant la Facilité européenne pour la paix (FEP) et les livraisons dont le remboursement n’a pas été réclamé par certains États membres, l’Union européenne a consacré collectivement plus de 8 milliards d’euros à l’assistance militaire à l’Ukraine, soit 45 % de l’effort américain à périmètre égal. Elle a consacré 0,05 % de son PIB à cette assistance, contre 0,07 % de leur PIB pour les États-Unis. En proportion du PIB, les deux efforts sont donc comparables. Il faut ainsi contrer le narratif inexact selon lequel « l’anglosphère » aiderait l’Ukraine et l’Union européenne n’aiderait qu’elle-même », explique le vice-amiral Bléjean.

Plus précisément, concernant la FEP, le vice-amiral Bléjean explique ainsi son étonnant fonctionnement : « Des crispations politiques apparaissent déjà entre les contributeurs et les dépensiers, du fait de l’écart entre l’éligibilité au remboursement de certains États et la quote-part de leur participation au budget de la FEP, ou en raison du rythme actuel de consommation des crédits, bien supérieur aux perspectives initiales. La Pologne, qui a donné pour plus de 1,5 milliard d’euros de matériel (principalement des chars de fabrication soviétique) paye ainsi une part très faible, de sorte que ce sont les États payant une part plus importante (la France et l’Allemagne notamment) qui financeront ce don ».
Si cette explication technocratique est peu compréhensible, c’est que le DG/EMUE ne dit pas que la Pologne a obtenu d’être remboursée non pas à la valeur réelle du matériel cédé (soit le prix de la tonne d’acier pour des blindés ex-soviétiques) mais au prix d’achat du matériel de remplacement, à savoir les chars Abrams américains et les engins sud-coréens les plus modernes. C’est donc le contribuable français qui va financer la création de la première armée européenne que deviendra bientôt l’armée polonaise. Et cet effort de « solidarité » ne profitera en rien à l’industrie européenne.

Mais c’est aussi un effet pervers de la FEP que d’encourager une certaine fuite en avant dans les cessions de matériels anciens afin de se faire rembourser leur remplacement au prix du neuf. La cession annoncée des AMX-10RC permettrait ainsi à la France de rentrer en partie dans ses frais en utilisant le milliard que la FEP lui coûte à rembourser l’achat des Jaguar. C’est la Cour des comptes qui va être contente !

Faut-il continuer dans de tels errements ? La faute n’est ni polonaise, ni allemande, elle est française et elle n’est pas récente. La gauche française a cru à l’idéal européen comme substitut à son idéal de transformation économique et sociale historiquement inspiré du marxisme à laquelle elle a renoncé en 1983 ; cette évolution s’est incarnée dans la figure de Jacques Delors. De son côté, la droite française, dominée par Jacques Chirac dès 1974, a rapidement renoncé à son héritage gaulliste (incarné par Philippe Séguin en tant qu’héritier d’un autre Jacques, Chaban-Delmas) pour faire de la construction européenne une perpétuation de la lutte des classes (le grignotage des acquis sociaux au nom des « acquis européens ») par d’autres moyens, à commencer par les transferts de compétence. Le macronisme (mais non Emmanuel Macron lui-même, dont la pensée est sans doute plus complexe) est l’héritier de cette double évolution.

Il n’y a pas de fatalité à ce que la France persévère dans une erreur ruineuse qui ne lui apporte ni la prospérité ni la sécurité promises. Comme il n’y a aucune solution réaliste à attendre des extrémités du spectre politique, c’est d’un nouveau retournement de la gauche et de la droite française, vampirisées par le macronisme au niveau national, qu’il convient d’attendre une réaction salutaire apte à répondre aux attentes d’un électorat découragé.

Ce retournement passera obligatoirement par l’abandon de toute illusion vis-à-vis de l’UE, qui n’est définitivement qu’un marché pour les plus riches et un tiroir-caisse pour les moins riches, dont les procédures sont organisées au profit de tous ceux qui y trouvent un intérêt. C’est à la France d’y rétablir son influence pour y faire à nouveau prévaloir ses intérêts. « L’intérêt général européen » n’existe pas, il n’existe que les intérêts particuliers des États membres et de certaines de leurs entreprises qui négocient en permanence pour troquer entre eux, ce qui a l’immense vertu de les dissuader de se faire la guerre, sinon économique. La France est la seule à ne pas jouer ce jeu, ce qui la rend de plus en plus inaudible, car nos partenaires ne supportent plus un discours considéré comme d’autant plus arrogant que les performances françaises ne plaident pas en sa faveur.

Il est temps pour la France de ne plus encourager le projet antisocial (cf. la nouvelle réforme des retraites) et contraire à nos intérêts stratégiques de l’UE actuelle. Le retour prochain du semestre européen remettra en cause l’exécution de la prochaine LPM, alors que l’UE ne protège pas les Européens et que l’horizon de la France ne se limite pas au continent européen et à ses approches maritimes. Dans l’intérêt de l’Europe, la France ne peut plus continuer à se saigner dans l’intérêt des autres. La France s’appauvrit de dix milliards nets par an au profit de ses partenaires de l’UE, y compris les plus riches. Cette hémorragie explosera avec l’arrivée de l’Ukraine. La France doit dorénavant veiller avant tout à préserver ses intérêts, à commencer par les domaines de souveraineté : l’alimentation et la santé, l’énergie et la défense, les services en réseau.

En même temps, la France doit abandonner l’illusoire « Europe puissance » pour s’investir à fond dans l’OTAN, dont les lignes de force ont bougé à la faveur du conflit ukrainien. Les Américains préparent d’ores et déjà leur retrait en faisant du nouveau « royaume polono-lituanien » (englobant l’Ukraine, vieille dénomination géographique qui qualifie une nation depuis un siècle) la puissance militaire dominante du pilier européen de l’alliance, un vassal entièrement dépendant et bien plus sûr que la France, l’Allemagne ou même le Royaume-Uni. Les vrais enjeux stratégiques de demain sont donc au sein de l’OTAN, non à l’UE. Pour la France, qui a des intérêts à protéger sur tous les continents, le risque de marginalisation est réel. La prochaine LPM doit être l’outil d’un redressement stratégique qui tienne compte de tous ces enjeux.
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(*) Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

Environnement-inégalités :Tirer les leçons du coronavirus ( Jean Tyrol)

Environnement-inégalités :Tirer les leçons du coronavirus ( Jean Tyrol)

 

Le Prix Nobel d’économie 2014, dans une tribune au « Monde », appelle à tirer les leçons du Corona virus sur d’autres champs que la santé comme le réchauffement climatique et  les inégalités.

 

Tribune. 

 

Qu’elles soient civiles, interétatiques ou sanitaires, les guerres laissent leur marque dans la société. Les recherches en sciences sociales montrent qu’elles réduisent les tendances individualistes et augmentent l’empathie. Les individus se comportent de manière plus coopérative et altruiste ; ils sont plus enclins à rejoindre des groupes sociaux. Avec des différences selon le type de guerre : contrairement aux guerres civiles, les guerres entre Etats génèrent des intérêts communs qui comblent les écarts entre les groupes.

Bien sûr, une grande partie de ce nouvel altruisme s’exprime envers son propre groupe, l’« endogroupe », comme par exemple les concitoyens dans une guerre contre un ennemi extérieur. Une guerre sanitaire contre le Covid-19 a cet avantage que le groupe s’étend, au-delà de ses concitoyens, à toute l’humanité et qu’il n’y a pas d’« exogroupe » autre que le virus… à condition que l’on n’appelle pas le virus « maladie chinoise », comme l’a fait le président américain, et que ne prévale pas le réflexe « chaque pays pour lui-même ».

Si cette crise génère un tel rapprochement entre nos compatriotes et entre Européens, cela pourrait être une bonne nouvelle, étant donné la tendance récente au populisme, au nationalisme, à l’intolérance ethnique et religieuse. De ce point de vue, la reformulation par le président Macron de la lutte contre le coronavirus comme une « guerre » pourrait avoir été judicieuse.

Si l’on peut être raisonnablement optimiste à cet égard, il est moins probable que l’élaboration des politiques publiques adopte une perspective à plus long terme. Allons-nous enfin apprendre notre leçon ? Nous sous-investissons dans l’éducation et la formation continue ; nous négligeons le combat contre le changement climatique et diverses autres politiques qui limiteraient les dommages causés à la prochaine génération par le climat, l’intelligence artificielle, la dette, l’inégalité et autres défis imminents.

Le Covid-19 nous rappelle notre vulnérabilité globale dans le domaine de la santé. Nous devons investir dans des systèmes de santé efficaces et promouvoir la recherche, qui nous permettra de répondre rapidement aux menaces émergentes. Nous étions déjà conscients du manque de recherche sur les antibiotiques, compte tenu de l’augmentation de l’antibiorésistance. Nous étions préoccupés par la guerre biologique. Nous tremblons de peur face à la fonte du pergélisol qui, en plus d’émettre des volumes importants de gaz à effet de serre, va libérer d’anciens virus et bactéries, avec des conséquences imprévisibles. Nous réalisons maintenant que le problème est encore plus large. Les crises sanitaires mondiales ne sont plus des « événements rares ».

 

« Coronavirus, en tirer des enseignements sur le changement climatique »

« Coronavirus, en tirer des enseignements  sur le  changement climatique »

Pour François Gemenne, Chercheur en science politique, Anneliese Depoux Spécialiste de la santé publique, le Corona virus aura forcément des effets dévastateurs sur le plan sanitaire et sur le plan économique. Mais cette épidémie permettra de tirer des enseignements sur un autre combat du fait de la réduction drastique des émissions polluantes pendant la maladie.  ( Tribune dans le Monde)

 

« Face à la crise du coronavirus, de nombreux gouvernements ont fait le choix de mettre en place des mesures radicales pour contenir l’avancée de l’épidémie, avec un impact économique sans précédent, encore difficile à chiffrer aujourd’hui.

Même si nous manquons encore de recul, il est prévisible que beaucoup de ces mesures de ralentissement forcé de l’économie ont induit une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre. On estime ainsi que ces émissions ont baissé de 25 % en Chine au cours du mois de février 2020, tandis que le trafic aérien mondial baissait de 4,3 % au cours du même mois – avant même que Donald Trump n’annonce, le 11 mars, l’interdiction pour les Européens de se rendre aux Etats-Unis.

Paradoxalement, certaines de ces mesures ont même des effets bénéfiques pour la santé publique : la concentration de particules fines a baissé de 20 % à 30 % en Chine pendant la période de confinement, ce qui a vraisemblablement épargné, dans ce pays, un nombre de vies plus important que le coronavirus n’en a coûté : la pollution atmosphérique y est responsable au bas mot, d’une surmortalité annuelle de 1,1 million de personnes, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Il sera sans doute difficile d’estimer l’ensemble des effets, à moyen et long terme, de la crise du coronavirus sur le climat. Mais cette crise montre en tout cas une chose : il est possible que des gouvernements prennent des mesures urgentes et radicales face à un danger imminent, y compris des mesures (très) coûteuses. Et il est possible que ces mesures soient acceptées par la population.

Et pourtant, malgré les menaces très graves qui y sont également associées, nous n’avons pas été capables de prendre des mesures similaires pour contrer le changement climatique. Avant la pandémie, et malgré les appels répétés des scientifiques et des activistes pour décréter « l’urgence climatique », les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuaient de croître de 1 % par an en moyenne, très loin des objectifs de l’accord de Paris, signé en 2016.

Alors que nous sommes parfaitement capables de traiter la pandémie du coronavirus pour ce qu’elle est – une urgence absolue, nécessitant des mesures radicales sur la base d’avis scientifiques – nous sommes à l’évidence incapables de faire de même pour le changement climatique. Pour le dire simplement : nous avons beaucoup plus peur du coronavirus que du changement climatique. Pourquoi ? »

 

Démocratie : Pourquoi pas tirer le président de la république au sort

Démocratie : Pourquoi pas tirer le président de la république au sort

 

Récemment la sous-secrétaire d’État à l’écologie a déclaré que la décision du rétablissement de la taxe carbone serait décidée par le fameux conseil citoyen 250 personnes une curiosité juridique avec cette assemblée citoyenne nationale consacrée à l’environnement dont les 150 membres seront tirés au sort. Peut-être dans un but de meilleur fonctionnement démocratique ou plutôt dans un objectif de récupération politique de la contestation des élus et autres corps intermédiaires. Dès lors pourquoi ne pas envisager aussi un parlement, un gouvernement et même un président de la république tirés au sort.  Bref, ce serait le Graal de la république démocratique. Bien sûr, on objectera que ces Français sortis d’une sorte de loto politique ne sont pas forcément compétents pour assumer les tâches de gestion de l’intérêt général. Mais il est vrai que les élus actuels sont bien souvent incompétents dans beaucoup de domaines. Notons quand même que cette propositions anachronique de Macron n’a  d’autres objectifs que de créer un machin supplémentaire et en plus rattaché au conseil économique, social et environnemental qui n’est pas beaucoup écouté par le pouvoir. Tout cela relève de la démagogie et de l’instrumentalisation politique. En effet, c’est là énième institution pour répondre à la crise des Gilets jaunes. Observons que les membres de cette assemblée devront en plus être représentatifs de la société française ! De plus, ils n’auront t que six mois pour construire une politique environnementale qui sera soumise un débat parlementaire et un référendum. On imagine ce qui peut sortir d’une telle assemblée dans les membres seront à 90 % au moins complètement incompétents en matière environnementale mais aussi sociale, économique ou technologique. Bref une sorte d’immense discussion de  bistrot d’où ne pourra sortir que des propos de café du commerce ou alors manipulé par les rapporteurs désignés par le pouvoir (le pouvoir envisage d’y nommer aussi un certain nombre d’élus !). L’innovation politique est à la mode ; pour preuve, on a choisi un comique comme président en Ukraine pourquoi pas aussi un président français tiré au sort ?

Taxes importations Etats-Unis : Trump va se tirer une balle dans le pied

Taxes importations Etats-Unis : Trump va se tirer une balle dans le pied

Contradictoire et excessif Trump fait du Trump. Une annonce tonitruante et ensuite une rectification du tir pour ne pas se tirer uen balle dans le pied. Certes on ne peut reprocher au États-Unis de faire dans le patriotisme économique d’autant plus que leur balance commerciale est très déséquilibrée non seulement vis-à-vis de la Chine évidemment mais aussi de nombreuses autres zones notamment l’Europe. MaisTrump ne fait pas dans le patriotisme économique (que pratiquent  à peu près tous les pays notamment l’Allemagne ou encore le Japon et la Chine) mais dans le nationalisme économique, c’est-à-dire le repli économique qui conduit tout droit au nationalisme politique et à la guerre. Avec les taxes qu’il propose Trump  pourrait bien se tirer une balle dans le pied. En effet aujourd’hui l’économie se caractérise par la complexification des processus de production qui consistent  à assembler des systèmes de production répartie dans différents pays. Pratiquement,  aucune production un peu sophistiquée n’est pure nationalement. Elle intègre toujours des importations. C’est vrai pour les États-Unis, comme pour la France comme pour la plupart des pays. Du coup,  les intrants vont être affectés d’une taxe nouvelle qui viendra affaiblir la compétitivité des produits finis. En clair,  cela va plomber les exportations et pouvoir d’achat aussi  bien des ménages que des entreprises. Bref,  une balle  dans le pied. Du coup il est vraisemblable qu’après avoir fait dans le nationalisme économique pour contenter ses électeurs, Trump devra accepter de nombreuses exceptions et pas seulement avec le Canada ; sinon  en retour il  subira des mesures de rétorsion qui viendront elles aussi affaiblir la compétitivité  des États-Unis. De toute évidence, Trump un peu difficulté  à comprendre la complexité de l’économie actuelle.

France-Honduras : une victoire mais dont on ne peut pas tirer de conclusion

France-Honduras : une victoire mais dont on ne peut pas tirer de conclusion

 

L’équipe de France a gagné 3-0 mais il est prématuré d’en tirer des conclusions car  l’adversaire était vraiment très faible. En plus réduit à 10 après un penalty. On aurait pu souhaiter davantage de rythme et un plus grand réalisme devant le but notamment lors des coups francs et des corners. Karim Benzema a confirmé sa bonne forme actuelle, après des soucis pré-Mondial aux adducteurs. Deux buts dont une frappe de mule sous la transversale, de bons appels et une grosse activité : les Bleus disposent d’un buteur d’exception, une nécessité à l’heure d’aborder une grande compétition. L’ancien Lyonnais rejoint Neymar, van Persie et Robben en tête du classement des buteurs. Un sacré club fermé. Difficile de juger la défense qui n’a pratiquement pas été sollicitée. Devant la Suisse, il faudra sans mettre davantage de rythme et concrétiser davantage les occasions près du but. Une confirmation, la place indiscutable de Valbuena, un des rares à pouvoir créer des décalages et donner du rythme. Tous les autres joueurs ont exécuté une bonne prestation mais rappelons-le devant un adversaire techniquement très faible, athlétiquement moins costaud. Ce qi n’a pas empêché le Honduras de distribuer avec générosité quelques bons coups tordus qui auraient pu être dangereux pour l’intégrité physique des bleus. A souligner pour une fois une grande qualité d’arbitrage qui a su calmer l’ardeur excessive du Honduras. Enfin l’utilisation de la vidéo pour vérifier si le ballon est entré dans le but a été favorable à l’équipe de France. On se demande bien pourquoi Platini est contre cette utilisation !

 

La baisse des cotisations va tirer les salaires vers le bas

La baisse des cotisations va tirer les salaires vers le bas

Il a raison Baroin,  la baisse des cotisations sur les bas salaires va tirer les rémunérations vers le bas ; du fait de effets de seuil les patrons auront tendance à embaucher plutôt des bas salaires pour retrouver de la compétitivité. Il est clair qu’une baisse générale des cotisations aurait été préférable. Le maire de Troyes estime que la baisse des charges sur les bas salaires va décourager les patrons d’employer à des salaires plus élevés. Si François Baroin approuve « l’initiative du pacte de responsabilité », il n’en est pas de même pour les baisses des cotisations sur les bas salaires annoncées par Manuel Valls.  Selon lui, la baisse des charges « va dans la bonne direction ». Mais il prévient :  »Je ne voterai jamais un texte qui impose des conditions de création d’emploi aux entreprises car pour moi c’est la négation de l’économie ». En revanche, sur la baisse des cotisations sur les bas salaires, il affirme : « Plus on baissera les charges sur les bas salaires plus on aura une économie pauvre ».  « C’est une trappe à pauvreté. Nous allons créer un coût prohibitif pour la création d’emplois très largement au-dessus du SMIC », estime-t-il.

 




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