CGT- Thierry Lepaon : l’appartement était déjà refait à neuf
Une affaire assez triste qui va discréditer l’intéressé qui s’enfonce un peu plus dans sa défense mais une affaire qui va aussi discréditer un peu plus la CGT et le syndicalisme en général. Un syndicalisme déjà bien mal en point avec l’hémorragie d’adhérents (5% de syndiqués en France à jour de leurs cotisations). Un syndicalisme surtout discrédité par son incapacité à comprendre les problématiques économiques et même sociales. Il faut dire que les patrons ne font rien pour élever le débat et la médiocrité entraine la médiocrité. L a CFDT exceptée, la plupart des syndicats adoptent des postures corporatistes et donc des stratégies d’opposition à toute évolution. Pas étonnant la plupart des permanents sont des fonctionnaires (ou agents d’entreprise publiques). En outre la plupart sont permanents à vie, se coupent des réalités et privilégient l’intérêt de leur organisation par rapport à celui de ceux qu’ils sont censés représenter. L’affaire de l’appartement de Lepaon n’est pas grave pas seulement par la somme en jeu mais surtout par le symbole qu’il donne ; la première question qu’il faudrait se poser c’est pourquoi un appartement de fonction ? Tous les permanents ont-ils un appartement de fonction ? La réponse à cette dernière question est non. Dès lors pourquoi au seul secrétaire général et pourquoi des travaux considérés auusi somptuaires par des mandants dont la plupart ont des fins de mois difficiles. C’est donc Nouveau coup de tonnerre dans l’affaire des travaux effectués dans l’appartement du secrétaire général de la CGT. Une semaine jour pour jour après les première révélations du Canard Enchaîné, qui expliquaient comment Thierry Lepaon avait fait effectuer 130.000 euros de travaux dans son appartement aux frais de la CGT, le journal satirique en remet une couche. Désormais, c’est la légitimité d’avoir fait faire des travaux dans cet appartement qui est remise en cause… puisqu’il venait tout juste d’être refait par son propriétaire! «Pas une rénovation de haut standing», écrit l’hebdomadaire satirique, mais des travaux tout ce qu’il y a de plus honnête. Un coup de peinture blanche sur les murs de l’appartement, une moquette toute neuve, agrémentés de meubles Ikéa posés dans la cuisine. «C’était parfait pour un jeune couple», explique le propriétaire de l’appartement. Parfait pour un jeune couple, mais pas – à l’évidence – pour Thierry Lepaon: la CGT a entrepris d’arracher la moquette pour y poser du parquet flottant, et de mettre un coup de pinceau plus soigné sur les murs de l’appartement.Autre surprise révélée par le Canard Enchaîné : la «vraie» surface dudit appartement, qui ferait en réalité 40 mètres carrés de moins que ce qui était annoncé initialement… Avec cette surface, les 2000 euros de loyer mensuels que la CGTqualifiait de «bonne affaire» se révèlent finalement être tout à fait raccords avec les prix actuels du marché. L’appartement avait été présenté à ce prix sur la vitrine de l’agence, et avait récolté trois candidatures. C’est celle de la CGT qui a remporté la mise, notamment grâce à la liste des travaux et aménagements qu’elle comptait effectuer à ses frais. Un devis de travaux gratiné culminant à un peu moins de 150.000 euros (105.000 euros de travaux et 45.000 de fournitures et de mobilier) qui a été approuvé et signé par le trésorier de la CGT. De cette manière, la petite entreprise AD Peinture, qui a réalisé les travaux, a signé – de loin – son contrat de l’année: cette dernière qui emploie deux personnes affichait 239.900 euros de chiffre d’affaires pour 2013. Avec devis faramineux, la petite entreprise artistique initialement spécialisée dans les peintures décoratives (pochoirs, fresques, faux bois) s’est donc adonnée à des activités beaucoup plus diversifiées: plomberie, électricité, maçonnerie… Un effort qui s’est vérifié sur les prix qu’elle a proposés à la CGT. Certains travaux se sont révélés exceptionnellement onéreux. Les toilettes qui ont été installées dans l’appartement de Thierry Lepaon en sont un parfait exemple: elles contiennent la bagatelle de… 4553 euros de fournitures, incluant 1397 euros pour une cuvette classique et 1595 euros de «lave-mains», écrit le Canard Enchaîné. Des détails qui accentuent encore davantage la pression sur le secrétaire général de la CGT, qui déclarait, pas plus tard que ce matin, qu’il a «découvert par la presse» le montant des travaux.