Archive pour le Tag 'terrorisme'

Page 2 sur 14

Terrorisme islamiste : encore un abruti auteur de deux meurtres à Bruxelles

Terrorisme islamiste : encore un abruti auteur de deux meurtres à Bruxelles

Encore une fois un abruti qui se réclame de la religion a fait deux meurtres à Bruxelles. Toujours le même processus le héros s’en prend sans aucun danger sur des civils évidemment désarmés et innocents. Le courage des lâches et des abrutis qui utilisent la religion pour masquer leur propre échec par la violence.

Un message vidéo de revendication a été posté sur les réseaux sociaux par un homme « se présentant comme l’assaillant et se disant inspiré par l’Etat islamique », a précisé le porte-parole du parquet fédéral.

L’homme dit également « avoir vengé les musulmans », possible référence à l’embrasement récent du conflit israélo-palestinien après l’attaque terroriste du Hamas qui a fait plus de 1.400 morts côté israélien.

« Nous vivons pour notre religion, nous mourrons pour notre religion, dieu merci », clame le suspect dans l’une des vidéos « Dieu merci, votre frère Abdesalam a vengé les musulmans, j’ai tué trois Suédois à l’instant », affirme-t-il plus loin alors que le bilan provisoire fait état de deux morts.

Hamas: Terrorisme ou crimes de guerre ?

Hamas: Terrorisme ou crimes de guerre ?

Depuis l’annonce des crimes de masse perpétrés par la branche armée du Hamas depuis le 7 octobre dernier, le débat se concentre notamment sur la qualification qu’il convient de leur apporter. Si nombre de commentateurs s’en saisissent pour brocarder sans nuances celles et ceux qui privilégient la notion de crimes de guerre à celle de terrorisme, cette question mérite pourtant mieux que la polémique politicienne à laquelle elle est réduite dans la plupart des médias.

par Vincent Sizaire, Maître de conférence associé, membre du centre de droit pénal et de criminologie, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières dans The Conversation.


Un article intéressant qui milite en faveur de la qualification de crimes de guerre et non de terrorisme mais qui ne convainc pas . La qualification d’atrocités ne saurait découler des capacités à les juger et à les condamner.Par ailleurs, la qualification ne change rien à l’horreur du crime. NDLR

On pourrait certes s’en tenir au fait que le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par un grand nombre d’États pour étendre mécaniquement cette qualification à chacun de ses actes.

L’analyse juridique rigoureuse des actes des belligérants, qui constitue l’une des conditions de la résolution du conflit (fut-elle aujourd’hui particulièrement improbable à court ou moyen terme), nous invite toutefois à d’autres conclusions. La qualification de crimes de guerre s’avère en effet sensiblement plus adéquate que celle de terrorisme, et ce pour au moins deux raisons.

En premier lieu, elle est celle qui permet de saisir de la façon la plus précise la réalité du conflit sous-jacent à la commission de ce massacre. La qualification terroriste se caractérise en effet par sa dimension inéluctablement subjective. Si on s’en tient à la définition donnée par la directive européenne du 15 mars 2017, elle sera notamment retenue dès lors que l’acte est perçu comment tendant à « gravement intimider une population » ou « gravement déstabiliser ou détruire les structures politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales fondamentales d’un pays ».

Bien sûr, l’extrême gravité des actes commis par le Hamas et sa volonté de déstabiliser voire détruire les structures politiques de l’État israélien ne souffrent en l’espèce d’aucune discussion.

Mais appliquer mécaniquement cette qualification conduit à escamoter le fait qu’il ne constitue pas un simple groupe armé mais, que l’on veuille ou non, le gouvernement élu d’une partie du peuple palestinien et qu’il s’inscrit à ce titre dans le cadre du conflit territorial et militaire qui oppose l’État israélien aux palestiniens.

Pour le dire autrement, les crimes commis par le Hamas s’inscrivent, plus largement, dans le cadre de la guerre discontinue qui oppose les deux nations depuis plus de soixante-dix ans. Retenir la qualification terroriste à son égard revient à nier cet état de guerre tout comme la dimension politique du conflit et, ainsi, à se priver de prendre la juste mesure de la situation.

Par ailleurs, on ne peut s’en tenir au terrorisme sans constater que sa définition juridique pourrait s’appliquer à d’autres acteurs. Ainsi cela peut-être le cas pour certains actes commis par les autorités israéliennes à l’encontre de civils palestiniens, en particulier depuis la constitution, en janvier 2023, d’un gouvernement d’extrême droite. Ce dernier a toléré, voire encouragé de graves exactions et notamment les homicides commis par des colons à l’encontre d’habitants de Cisjordanie et dont le but explicite est d’intimider le peuple palestinien. Il ne s’agit nullement de soutenir que les autorités israéliennes devraient être qualifiées de terroristes mais de souligner que le choix d’une telle appellation recèle nécessairement une part d’arbitraire.

Dans un tel contexte, réserver aux seuls crimes commis par des Palestiniens la qualification terroriste ne revient pas seulement à considérer qu’à la différence des Israéliens, leur action n’aurait aucun ressort politique. Cela revient aussi à considérer, au moins implicitement, que les moyens de lutte mis en œuvre par les belligérants peuvent être jugés différemment, et éventuellement approuvés, suivant le statut que l’on donne aux acteurs. Or, qu’une organisation ou un gouvernement soit ou non considéré comme terroriste, avec tout l’arbitraire qu’une telle qualification implique, c’est sur la nature des actes qu’elle met en œuvre ou qu’elle approuve qu’elle doit être jugée.

Pour le dire autrement, même si le Hamas cessait d’être majoritairement regardé comme un mouvement terroriste, ses actions criminelles doivent pouvoir être condamnées à la mesure de leur gravité.

La notion de crimes de guerre a précisément pour objet de rappeler que, quel que soit la finalité revendiquée par les autorités civiles ou militaires, il est certains actes qui ne pourront jamais être justifiés. L’article 8 du statut de la Cour pénale internationale, dit Statut de Rome, du 17 juillet 1998 prohibe en particulier :

« le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile en tant que telle ou contre des civils qui ne participent pas directement aux hostilités », « les prises d’otages » ou encore « le pillage d’une ville ou d’une localité, même prise d’assaut ».

Soit directement les crimes perpétrés par le Hamas du 7 au 9 octobre derniers.

En second lieu, la qualification de crimes de guerre apparaît préférable à celle de terrorisme en ce qu’elle permet de restituer aux faits toute leur gravité. Faut-il le rappeler, les crimes de guerre, notion consacrée au procès de Nuremberg au lendemain des atrocités perpétrées par le régime nazi, comptent au nombre des infractions les plus graves qui puissent être commises et, à ce titre, justiciables de la Cour pénale internationale et déclarés imprescriptibles par l’article 29 de son statut. À l’inverse, les crimes terroristes relèvent de la compétence des seuls États et sont soumis à la prescription (certes longue) de l’action publique.

Surtout, l’extension continue de la notion de terrorisme à laquelle nous assistons depuis le début du siècle a conduit, paradoxalement, à banaliser et ainsi édulcorer les actes recevant aujourd’hui cette qualification.

Lorsqu’elle s’applique indifféremment à la dégradation d’un bâtiment public ou l’agression d’un représentant de l’ordre – ainsi que le permet l’article 421-1 du code pénal – et au meurtre planifié de centaines de personnes, son application dans la seconde hypothèse peut avoir pour effet d’amoindrir symboliquement la gravité de l’acte.

Sans même évoquer l’utilisation massive de la qualification terroriste par les régimes autoritaires à l’encontre des leurs opposants…

Considérer comme criminels de guerre ceux qui s’adonnent aux massacres tels que ceux perpétrés par le Hamas depuis samedi dernier permet au contraire de garantir que l’extrême gravité et le caractère intolérable de ces actes demeurent incontestés, quelle que soit la finalité qu’on leur prête.

Cela permet également d’envisager la poursuite devant la cour pénale internationale non seulement des auteurs directs de ces crimes mais encore et surtout des dirigeants ayant planifié et ordonné l’attaque, directement responsables en application de l’article 28 du statut de Rome.

Soit sans doute la meilleure façon d’écarter les actuels gouvernants palestiniens sans, pour autant, exclure la possibilité d’un accord politique au bénéfice des peuples. Enfin, la qualification de crimes de guerre est celle qui permet le plus facilement d’envisager la requalification des faits en crime contre l’humanité, qualification qui ne peut être exclue aujourd’hui tant l’attaque perpétrée par le Hamas peut aussi être vue comme dirigée spécifiquement contre « un groupe national, ethnique, racial ou religieux » – soit l’un des éléments constitutifs du génocide en vertu de l’article 6 du statut de Rome.

Or l’exemple de la Syrie montre que l’utilisation systématique par les autorités européennes de la qualification terroriste à l’encontre des personnes accusées d’avoir participé aux exactions commises par l’organisation de l’État islamique a notamment eu pour effet d’empêcher en pratique toute réelle investigation et donc toute perspective de jugement des crimes contre l’humanité commis à l’encontre du peuple yézidi. Prendre la mesure de la gravité des crimes perpétrés par le Hamas encourage à ne pas suivre cette voie.

Terrorisme: 10.000 personnes à surveiller

Terrorisme: 10.000 personnes à surveiller


Driss Aït Youssef, docteur en droit public nous explique la complexité à surveiller tous les fichés S en France. Interview dans la Tribune

Le corps enseignant est de nouveau attaqué. Pourquoi l’école est-elle prise pour cible par les terroristes islamistes ?

DRISS AÏT YOUSSEF- Parce que l’Éducation nationale est le berceau de la République. Ce sont les professeurs, ceux d’histoire notamment, qui transmettent les savoirs, qui développent l’esprit critique des élèves face aux thèses obscurantistes, complotistes et antisémites, qui apprennent ce qu’est la laïcité. Les islamistes opèrent ainsi partout dans le monde. En Afghanistan, les talibans ferment les écoles. En Irak et en Syrie, Daech a démoli les sites antiques. Ils savent que pour détruire une nation il faut d’abord détruire son histoire.


Combien d’individus présentent ce profil de radicalisé ?

Il y a en France 5 300 fichés S pour islamisme ; 3 000 de la mouvance ultragauche et 1 300 d’ultradroite. Et il y a plus de 350 personnes condamnées dans des affaires terroristes en liberté sur le territoire après avoir purgé leur peine. Cela fait environ 10 000 personnes à surveiller. La DGSI a 5 000 agents, il en faudrait au moins 8 000 pour couvrir l’ensemble des menaces. D’autant que certains se radicalisent lentement et sont très difficiles à détecter. Rappelons qu’un fichage S n’est pas un délit, c’est un outil de travail pour les services de police. Les policiers prennent en charge, à plusieurs, un individu, essaient de lever les doutes, puis passent à un autre « fiché ».

Comment améliorer leur surveillance ?

Les services font leur maximum mais il y a un manque de moyens humains. Au niveau judiciaire, la qualification d’« association de malfaiteurs terroriste » permet de réprimer la préparation d’attentat avant le passage à l’acte. Être radicalisé, voyager en Irak et posséder une arme, par exemple, peut entraîner une incarcération. Mais le risque zéro n’existe pas, certains s’entourent de telles précautions qu’il est compliqué d’intervenir. L’assassin d’Arras était surveillé par la DGSI, il avait été contrôlé la veille par un équipage de police classique pour ne pas éveiller ses soupçons et pour vérifier qu’il ne portait pas d’arme. Il s’est sans doute senti surveillé et a décidé d’agir.

Il est en situation irrégulière mais non expulsable parce qu’arrivé en France avant ses 13 ans. Faut-il supprimer cette limite d’âge ?

Absolument. Le fait d’arriver très jeune sur le territoire ne doit pas protéger contre une expulsion dans le cas où son comportement serait incompatible avec son maintien sur le territoire. Plus généralement, il faut faire appliquer les obligations de quitter le territoire [OQTF], augmenter le nombre de places dans les centres de rétention administrative et faire inscrire les demandes d’asile depuis l’étranger. Ces réformes sont urgentes afin de mieux traiter l’augmentation des flux migratoires. Ce ne sera fait qu’avec un appui fort de l’Union européenne pour lutter contre les puissants trafics d’êtres humains. Les Français réclament cette réforme, ainsi que les étrangers qui ont fait un effort très important d’intégration et qui ne souhaitent pas devenir les destinataires d’un opprobre national.

La hausse des atteintes à la laïcité à l’école et le débat sur les abayas sont-ils des signes de radicalisation des élèves ?

Oui, et il y en a eu d’autres, une prière collective organisée dans un lycée du sud de la France, des refus d’enlever le voile à l’entrée des établissements. Ce sont les conséquences d’une erreur grave, celle d’avoir négligé l’Éducation nationale et l’autorité parentale. On s’est trompé en pensant que le ministère de l’Intérieur pourrait tout gérer. On a occulté la responsabilité parentale et le rôle des professeurs dans la formation des esprits citoyens. On ne peut espérer que la police et la justice règlent tout. D’autant qu’à l’issue d’une incarcération le fanatisme demeure, voire s’aggrave. Il est très difficile de faire renoncer les radicalisés à leur idéologie. Il faut miser, en amont, sur l’éducation et accompagner les parents. Leur concours est crucial pour prévenir la radicalisation. Sur ces points, notre échec saute aux yeux.

Ces attentats sont-ils aussi la conséquence de conflits extérieurs, comme celui qui oppose Israël au Hamas?

L’assassinat du professeur d’Arras Dominique Bernard n’est probablement pas en lien direct avec les exactions du Hamas, mais il y a depuis le 7 octobre une atmosphère propice au passage à l’acte. Et depuis les années 1990, des organisations d’extrême gauche ont importé et instrumentalisé les guerres au Moyen-Orient dans les banlieues françaises. Avec des effets néfastes.

Société-Terrorisme islamique : des lâches , des barbares et des tarés

Société–Terrorisme islamique : des lâches , des barbares et des tarés

Il y a bien sûr des factures explicatifs collectifs pour expliquer les attentats sur des individus comme à Arras. De ce point de vue, la situation de conflit à Gaza mais aussi ailleurs favorise un environnement de haine et de passage à l’acte chez les plus fragiles psychologiquement. Ce qui caractérise en effet la plupart des terroristes et les assassins qui agiraient au nom de la religion, c’est surtout la lâcheté, la barbarie et l’échec social des intéressé.

Ces individus ont à peu près tout raté dans leur vie, leurs études évidemment mais ensuite leur insertion sociale et sociétale. Ils instrumentalisent la religion pour justifier de leur barbarie. Le problème est que cette pratique fait partie intégrante du corpus idéologique de l’islamisme radical.

Un discours idéologique simpliste qui encourage les plus abrutis et les plus violents à sacrifier des vies.

Certains considèrent à juste titre qu’il s’agit en partie d’une guerre de civilisation entre d’une part des dictatures religieuses et la démocratie. Il s’agit aussi malheureusement d’une guerre intellectuelle entre des sociétés développées et instruites contre des sociétés rétrogrades incultes.

Sur le long terme le seul remède efficace sera l’extension du droit à la connaissance. Justement ce que ne veut pas la dictature religieuse de l’Iran en interdisant la moitié de la population d’accéder à la culture. Sur le court terme, les mesures de prévention et de sanction doive être à la hauteur de l’enjeu. De ce point de vue la politique d’immigration doit être entièrement revue et la violence réprimée avec force et détermination. Surtout vis-à-vis des agents qui assurent des missions de service public.

Les dirigeants religieux au service du terrorisme islamique jouent évidemment sur les instincts primaires d’individus frustrés et idiots afin de les manipuler.

Les sociétés modernes ont une responsabilité particulière pour lutter contre ces tragiques attaques. Et le seul moyen n’est pas seulement d’intégrer mais d’assimiler des populations aux origines étrangères en élevant leur niveau de connaissance et d’adhésion aux valeurs démocratiques et humaines.

Terrorisme islamique : des lâches , des barbares et des tarés

Terrorisme islamique : des lâches , des barbares et des tarés

Il y a bien sûr des factures explicatifs collectifs pour expliquer les attentats sur des individus comme à Arras. De ce point de vue, la situation de conflit à Gaza mais aussi ailleurs créé un environnement de haine et de passage à l’acte chez les plus fragiles psychologiquement. Ce qui caractérise en effet la plupart des terroristes et les assassins qui agiraient au nom de la religion, c’est surtout la lâcheté, la barbarie et l’échec social des intéressé.

Ces individus ont à peu près tout raté dans leur vie, leurs études évidemment mais ensuite leur insertion sociale et sociétale. Ils instrumentalisent la religion pour justifier de leur barbarie. Le problème est que cette pratique fait partie intégrante du corpus idéologique de l’islamisme radical.

Un discours idéologique simpliste qui encourage les plus abrutis et les plus violents à sacrifier des vies.

Certains considèrent à juste titre qu’il s’agit en partie d’une guerre de civilisation entre d’une part des dictatures religieuses et la démocratie. Il s’agit aussi malheureusement d’une guerre intellectuelle entre des sociétés développées et instruites contre des sociétés rétrogrades incultes.

Sur le long terme le seul remède efficace sera l’extension du droit à la connaissance. Justement ce qu’interdit la dictature religieuse de l’Iran en interdisant la moitié de la population d’accéder à la culture. Sur le court terme les mesures de prévention et de sanction doive être à la hauteur de l’enjeu. De ce point de vue la politique d’immigration doit être entièrement revue et la violence réprimée avec force et détermination. Surtout vis-à-vis des agents qui assurent des missions de service public.

Les dirigeants religieux au service du terrorisme islamique jouent évidemment sur les instincts primaires d’individus frustrés et idiots afin de les manipuler.

Les sociétés modernes ont une responsabilité particulière pour lutter contre ces tragiques attaques. Et le seul moyen n’est pas seulement d’intégrer mais d’assimiler des populations aux origines étrangères en élevant leur niveau de connaissance et d’adhésion aux valeurs démocratiques et humaines.

Avenir Afrique : une pauvreté favorable au populisme et au terrorisme

Avenir Afrique : une pauvreté favorable au populisme et au terrorisme


Face à l’assèchement des liquidités auquel est confronté un nombre croissant de pays du continent, l’économiste bissau-guinéen plaide, dans une tribune au « Monde », pour une réforme systémique.

Les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, imposée de manière unilatérale par le président américain Donald Trump alors que le monde subissait encore les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008-2009, ont eu un fort impact sur les pays africains. Les principales exportations du continent sont les matières premières. Lorsque la demande ralentit, le commerce génère moins de revenus pour les économies qui comptent sur ces entrées plus que sur tout autre apport de capitaux externes, y compris les investissements, les envois de fonds de la diaspora ou l’aide publique au développement.

La plupart des pays africains ont pour priorité le respect des obligations extérieures plutôt que les réformes internes et la satisfaction des besoins sociaux. Compte tenu de la faiblesse de leurs recettes fiscales, il leur est difficile de compenser une forte variation des revenus externes. Pour toutes ces raisons, la croissance en 2019, avec une hausse du PIB de 3,4 % , s’est révélée inférieure au record de 5 % enregistré en moyenne par an au cours de la décennie précédente. C’était déjà un signe inquiétant.

Lorsque, en mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid-19 pouvait être considérée comme une pandémie, l’Afrique était unanimement perçue comme la région la moins préparée pour faire face aux conséquences dévastatrices qui en découleraient. Heureusement, les prédictions alarmistes se sont révélées exagérées, l’énorme résilience de la population africaine ayant été sous-estimée. Cependant, la situation financière déjà fragile s’est détériorée immédiatement.

Les pays africains ont vu le service de la dette libellé en devises augmenter en raison de la dépréciation de leurs devises. Les marges budgétaires déjà limitées ont été consommées par les réponses d’urgence à la pandémie. Les confinements ont paralysé les économies et la demande extérieure de matières premières s’est évaporée. Des plans de relance ont été rapidement mis en place par les économies les plus riches, parfois jusqu’à 10 % de leur PIB, mais l’Afrique n’a pu mobiliser que 68 milliards de dollars en 2020 (64 milliards d’euros) et 62 milliards de dollars supplémentaires en 2021, soit moins de 2 % de son PIB. Le service de la dette a commencé à devenir problématique.

Avenir Afrique : un sous-développement favorable au populisme et au terrorisme

Avenir Afrique : un sous-développement favorable au populisme et au terrorisme


Face à l’assèchement des liquidités auquel est confronté un nombre croissant de pays du continent, l’économiste bissau-guinéen plaide, dans une tribune au « Monde », pour une réforme systémique.

Les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, imposée de manière unilatérale par le président américain Donald Trump alors que le monde subissait encore les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008-2009, ont eu un fort impact sur les pays africains. Les principales exportations du continent sont les matières premières. Lorsque la demande ralentit, le commerce génère moins de revenus pour les économies qui comptent sur ces entrées plus que sur tout autre apport de capitaux externes, y compris les investissements, les envois de fonds de la diaspora ou l’aide publique au développement.

La plupart des pays africains ont pour priorité le respect des obligations extérieures plutôt que les réformes internes et la satisfaction des besoins sociaux. Compte tenu de la faiblesse de leurs recettes fiscales, il leur est difficile de compenser une forte variation des revenus externes. Pour toutes ces raisons, la croissance en 2019, avec une hausse du PIB de 3,4 % , s’est révélée inférieure au record de 5 % enregistré en moyenne par an au cours de la décennie précédente. C’était déjà un signe inquiétant.

Lorsque, en mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid-19 pouvait être considérée comme une pandémie, l’Afrique était unanimement perçue comme la région la moins préparée pour faire face aux conséquences dévastatrices qui en découleraient. Heureusement, les prédictions alarmistes se sont révélées exagérées, l’énorme résilience de la population africaine ayant été sous-estimée. Cependant, la situation financière déjà fragile s’est détériorée immédiatement.

Les pays africains ont vu le service de la dette libellé en devises augmenter en raison de la dépréciation de leurs devises. Les marges budgétaires déjà limitées ont été consommées par les réponses d’urgence à la pandémie. Les confinements ont paralysé les économies et la demande extérieure de matières premières s’est évaporée. Des plans de relance ont été rapidement mis en place par les économies les plus riches, parfois jusqu’à 10 % de leur PIB, mais l’Afrique n’a pu mobiliser que 68 milliards de dollars en 2020 (64 milliards d’euros) et 62 milliards de dollars supplémentaires en 2021, soit moins de 2 % de son PIB. Le service de la dette a commencé à devenir problématique.

Avenir Afrique : dette et sous-développement ouvrent la porte au populisme et au terrorisme

Avenir Afrique : dette et sous-développement ouvrent la porte au populisme et au terrorisme


Face à l’assèchement des liquidités auquel est confronté un nombre croissant de pays du continent, l’économiste bissau-guinéen plaide, dans une tribune au « Monde », pour une réforme systémique.

Les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, imposée de manière unilatérale par le président américain Donald Trump alors que le monde subissait encore les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008-2009, ont eu un fort impact sur les pays africains. Les principales exportations du continent sont les matières premières. Lorsque la demande ralentit, le commerce génère moins de revenus pour les économies qui comptent sur ces entrées plus que sur tout autre apport de capitaux externes, y compris les investissements, les envois de fonds de la diaspora ou l’aide publique au développement.

La plupart des pays africains ont pour priorité le respect des obligations extérieures plutôt que les réformes internes et la satisfaction des besoins sociaux. Compte tenu de la faiblesse de leurs recettes fiscales, il leur est difficile de compenser une forte variation des revenus externes. Pour toutes ces raisons, la croissance en 2019, avec une hausse du PIB de 3,4 % , s’est révélée inférieure au record de 5 % enregistré en moyenne par an au cours de la décennie précédente. C’était déjà un signe inquiétant.

Lorsque, en mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid-19 pouvait être considérée comme une pandémie, l’Afrique était unanimement perçue comme la région la moins préparée pour faire face aux conséquences dévastatrices qui en découleraient. Heureusement, les prédictions alarmistes se sont révélées exagérées, l’énorme résilience de la population africaine ayant été sous-estimée. Cependant, la situation financière déjà fragile s’est détériorée immédiatement.

Les pays africains ont vu le service de la dette libellé en devises augmenter en raison de la dépréciation de leurs devises. Les marges budgétaires déjà limitées ont été consommées par les réponses d’urgence à la pandémie. Les confinements ont paralysé les économies et la demande extérieure de matières premières s’est évaporée. Des plans de relance ont été rapidement mis en place par les économies les plus riches, parfois jusqu’à 10 % de leur PIB, mais l’Afrique n’a pu mobiliser que 68 milliards de dollars en 2020 (64 milliards d’euros) et 62 milliards de dollars supplémentaires en 2021, soit moins de 2 % de son PIB. Le service de la dette a commencé à devenir problématique.

Afrique : dette et sous-développement ouvrent la porte au populisme et au terrorisme

Afrique : dette et sous-développement ouvrent la porte au populisme et au terrorisme


Face à l’assèchement des liquidités auquel est confronté un nombre croissant de pays du continent, l’économiste bissau-guinéen plaide, dans une tribune au « Monde », pour une réforme systémique.

Les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, imposée de manière unilatérale par le président américain Donald Trump alors que le monde subissait encore les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008-2009, ont eu un fort impact sur les pays africains. Les principales exportations du continent sont les matières premières. Lorsque la demande ralentit, le commerce génère moins de revenus pour les économies qui comptent sur ces entrées plus que sur tout autre apport de capitaux externes, y compris les investissements, les envois de fonds de la diaspora ou l’aide publique au développement.

La plupart des pays africains ont pour priorité le respect des obligations extérieures plutôt que les réformes internes et la satisfaction des besoins sociaux. Compte tenu de la faiblesse de leurs recettes fiscales, il leur est difficile de compenser une forte variation des revenus externes. Pour toutes ces raisons, la croissance en 2019, avec une hausse du PIB de 3,4 % , s’est révélée inférieure au record de 5 % enregistré en moyenne par an au cours de la décennie précédente. C’était déjà un signe inquiétant.

Lorsque, en mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid-19 pouvait être considérée comme une pandémie, l’Afrique était unanimement perçue comme la région la moins préparée pour faire face aux conséquences dévastatrices qui en découleraient. Heureusement, les prédictions alarmistes se sont révélées exagérées, l’énorme résilience de la population africaine ayant été sous-estimée. Cependant, la situation financière déjà fragile s’est détériorée immédiatement.

Les pays africains ont vu le service de la dette libellé en devises augmenter en raison de la dépréciation de leurs devises. Les marges budgétaires déjà limitées ont été consommées par les réponses d’urgence à la pandémie. Les confinements ont paralysé les économies et la demande extérieure de matières premières s’est évaporée. Des plans de relance ont été rapidement mis en place par les économies les plus riches, parfois jusqu’à 10 % de leur PIB, mais l’Afrique n’a pu mobiliser que 68 milliards de dollars en 2020 (64 milliards d’euros) et 62 milliards de dollars supplémentaires en 2021, soit moins de 2 % de son PIB. Le service de la dette a commencé à devenir problématique.

Afrique: Le danger du terrorisme …….et de la Russie

Afrique: Le danger du terrorisme …….et de la Russie

En sus de la guerre en Ukraine, d’autres menaces persistent et continuent de peser sur le territoire français ou celui de nos alliés. Dans ce contexte et malgré des difficultés avec certains pays africains, la France reste engagée de plain-pied contre le terrorisme, notamment au Sahel où elle fait là aussi face à l’expansionnisme russe. Par Gabriel Robin, Directeur de l’agence Monceau / Consultant en intelligence économique. ( la Tribune)

Frappé sur son sol à plusieurs reprises, depuis une dizaine d’années, lors d’attentats dramatiques, la France a douloureusement pris la mesure de la menace terroriste islamiste. Les gouvernements successifs ont ainsi mis en place un arsenal législatif et judiciaire afin d’anticiper et d’agir efficacement contre de potentielles attaques.

En 2017, le gouvernement d’Edouard Philippe faisait ainsi voter la loi sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme qui a institué des mesures prophylactiques de prévention contre ce phénomène, qui étaient autrefois contenues dans l’état d’urgence [1]. Les conflits internationaux comme l’Afghanistan, la Syrie ou la Libye furent des théâtres offrant aux djihadistes une formation guerrière qu’ils ont pu par la suite exporter dans leur pays d’origine. La France est alors intervenue à l’étranger avec l’aide de ses partenaires pour réduire la menace du djihadisme international. Cette lutte, par nature globale, ne peut être menée par la seule France qui compter sur des partenaires crédibles dans le monde occidental comme en Orient et en Afrique.
La France et ses partenaires opérationnels
Depuis le lancement de l’opération Serval au Mali en 2013 jusqu’à l’opération Barkhane dans le reste de Sahel, la France a pu s’appuyer sur ses alliés dans son soutien aux pays du G5 Sahel. Principal but de l’opération : coordonner régionalement la réponse à la menace terroriste. Le rôle de la France consistant à contenir la menace le temps que les armées des pays du G5 (Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger, Tchad) deviennent pleinement opérationnelles. Depuis, la progression a été inégale et le Mali a quitté l’organisation, mais cette dernière garde sa pertinence.

Paris sait jouer d’anciennes fidélités pour nouer des relations privilégiées avec des partenaires internationaux de longue date dans la région. Ainsi, le soutien des États-Unis s’est avéré décisif dans le domaine du renseignement opérationnel : les drones de Washington fournissant près de 50% du renseignement des forces françaises. Un appui ayant permis par exemple l’élimination d’Abdelmalek Droukdel émir d’AQMI[2].
Sur un autre plan, plus modeste, mais décisif, les Émirats Arabes Unis ont fourni un appui volontaire à la France. Dès 2017, les EAU ont contribué avec une enveloppe d’un montant de 30 millions d’euros à la force conjointe du G5 Sahel. En 2019, ils ont poussé leur engagement jusqu’à solliciter auprès du Niger l’installation d’une base militaire[3]. Ils s’investissent aussi dans le domaine institutionnel en soutenant la création du Collège de Défense du G5 Sahel. Alignée sur la stratégie française, la fédération émiratie apporte son soutien financier aux projets de développement locaux (Mauritanie, Burkina-Faso, Mali, etc) et à la lutte contre l’Islamisme politique.
Du côté européen, Paris reçoit l’aide de ses partenaires de l’Union via les missions de formations militaires comme EUTM Mali (Allemagne, Espagne) ou bien policière via EUCAP Niger. On note aussi un investissement ponctuel, sur le terrain, d’hélicoptères britanniques et danois. À noter également la présence d’un contingent d’une cinquantaine de soldats estoniens dans le cadre de l’opération Barkhane dès 2019, puis d’une centaine de forces spéciales dans le cadre de la Task Force Takuba, aux côtés d’autres pays européens. Ce qui fait de l’engagement estonien, proportionnellement, l’un des plus significatifs de tous les partenaires européens de la France, témoignant d’une approche proactive nouvelle à destination des pays de l’est voisins de la Russie qui ont un besoin impérieux de protection [4].

Malgré le changement de cap du Mali qui se tourne désormais vers la Russie, la France reste présente dans la région grâce au Niger qui lui fait désormais office de porte-avion [5].
Il est d’ailleurs intéressant de constater que les attaques informationnelles russes contre l’action française en Afrique n’ont pas les effets escomptés. L’expertise et l’efficacité militaires de la France sont toujours appréciées par ses alliés, qui savent pouvoir compter sur sa détermination sans faille dans la lutte contre le terrorisme et la protection d’un espace commun de prospérité.

La coopération dans le contre-terrorisme ne se limite pas au Sahel, malgré le caractère stratégique de la région. En 2014, la France rejoignait la coalition internationale menée par les États-Unis afin de lancer des frappes aériennes coordonnées contre des cibles terroristes en Irak et en Syrie. Paris a pu y jouer un rôle cadre via son opération Chammal par le déploiement d’artillerie lourde, d’avions de chasses et périodiquement du porte-avion Charles de Gaulle. Le succès des frappes françaises doit beaucoup au fructueux partenariat de défense signé en 2009 avec les Emirats Arabes Unis. L’accord prévoit l’établissement d’une base militaire française (toujours en place) et d’une coopération en matière de forces spéciales et de renseignement.

Autant d’aspects qui ont joué un rôle certain lors des opérations. Le volet renseignement s’est d’ailleurs renforcé en 2016, via l’installation, à Abu Dhabi, du Commandement maritime des navires français déployés dans l’océan Indien.

En ce mois de novembre, Europol a aussi annoncé le démantèlement d’un super-cartel de narco-trafiquants européens. Parmi les 49 suspects appréhendés, six cibles prioritaires l’ont été à Dubaï en collaboration avec les autorités émiraties, dont deux ressortissants français. La mocro-mafia néerlandaise dirigée par Ridouan Taghi, le milieu bosnien, le clan Kinahan irlandais, les familles espagnoles de Galice ou encore la mafia de Raffaelle Imperiale étaient impliquées dans ce trafic qui contrôlaient un tiers du marché de la cocaïne en Europe. Les bonnes relations entre les Emirats Arabes Unis et la France ne sont pas étrangères au succès de cette opération policière internationale.

Afrique: Faire face au terrorisme…. et à la Russie

Afrique: Faire face au terrorisme…. et à la Russie

En sus de la guerre en Ukraine, d’autres menaces persistent et continuent de peser sur le territoire français ou celui de nos alliés. Dans ce contexte et malgré des difficultés avec certains pays africains, la France reste engagée de plain-pied contre le terrorisme, notamment au Sahel où elle fait là aussi face à l’expansionnisme russe. Par Gabriel Robin, Directeur de l’agence Monceau / Consultant en intelligence économique. ( la Tribune)

Frappé sur son sol à plusieurs reprises, depuis une dizaine d’années, lors d’attentats dramatiques, la France a douloureusement pris la mesure de la menace terroriste islamiste. Les gouvernements successifs ont ainsi mis en place un arsenal législatif et judiciaire afin d’anticiper et d’agir efficacement contre de potentielles attaques.

En 2017, le gouvernement d’Edouard Philippe faisait ainsi voter la loi sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme qui a institué des mesures prophylactiques de prévention contre ce phénomène, qui étaient autrefois contenues dans l’état d’urgence [1]. Les conflits internationaux comme l’Afghanistan, la Syrie ou la Libye furent des théâtres offrant aux djihadistes une formation guerrière qu’ils ont pu par la suite exporter dans leur pays d’origine. La France est alors intervenue à l’étranger avec l’aide de ses partenaires pour réduire la menace du djihadisme international. Cette lutte, par nature globale, ne peut être menée par la seule France qui compter sur des partenaires crédibles dans le monde occidental comme en Orient et en Afrique.
La France et ses partenaires opérationnels
Depuis le lancement de l’opération Serval au Mali en 2013 jusqu’à l’opération Barkhane dans le reste de Sahel, la France a pu s’appuyer sur ses alliés dans son soutien aux pays du G5 Sahel. Principal but de l’opération : coordonner régionalement la réponse à la menace terroriste. Le rôle de la France consistant à contenir la menace le temps que les armées des pays du G5 (Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger, Tchad) deviennent pleinement opérationnelles. Depuis, la progression a été inégale et le Mali a quitté l’organisation, mais cette dernière garde sa pertinence.

Paris sait jouer d’anciennes fidélités pour nouer des relations privilégiées avec des partenaires internationaux de longue date dans la région. Ainsi, le soutien des États-Unis s’est avéré décisif dans le domaine du renseignement opérationnel : les drones de Washington fournissant près de 50% du renseignement des forces françaises. Un appui ayant permis par exemple l’élimination d’Abdelmalek Droukdel émir d’AQMI[2].
Sur un autre plan, plus modeste, mais décisif, les Émirats Arabes Unis ont fourni un appui volontaire à la France. Dès 2017, les EAU ont contribué avec une enveloppe d’un montant de 30 millions d’euros à la force conjointe du G5 Sahel. En 2019, ils ont poussé leur engagement jusqu’à solliciter auprès du Niger l’installation d’une base militaire[3]. Ils s’investissent aussi dans le domaine institutionnel en soutenant la création du Collège de Défense du G5 Sahel. Alignée sur la stratégie française, la fédération émiratie apporte son soutien financier aux projets de développement locaux (Mauritanie, Burkina-Faso, Mali, etc) et à la lutte contre l’Islamisme politique.
Du côté européen, Paris reçoit l’aide de ses partenaires de l’Union via les missions de formations militaires comme EUTM Mali (Allemagne, Espagne) ou bien policière via EUCAP Niger. On note aussi un investissement ponctuel, sur le terrain, d’hélicoptères britanniques et danois. À noter également la présence d’un contingent d’une cinquantaine de soldats estoniens dans le cadre de l’opération Barkhane dès 2019, puis d’une centaine de forces spéciales dans le cadre de la Task Force Takuba, aux côtés d’autres pays européens. Ce qui fait de l’engagement estonien, proportionnellement, l’un des plus significatifs de tous les partenaires européens de la France, témoignant d’une approche proactive nouvelle à destination des pays de l’est voisins de la Russie qui ont un besoin impérieux de protection [4].

Malgré le changement de cap du Mali qui se tourne désormais vers la Russie, la France reste présente dans la région grâce au Niger qui lui fait désormais office de porte-avion [5].
Il est d’ailleurs intéressant de constater que les attaques informationnelles russes contre l’action française en Afrique n’ont pas les effets escomptés. L’expertise et l’efficacité militaires de la France sont toujours appréciées par ses alliés, qui savent pouvoir compter sur sa détermination sans faille dans la lutte contre le terrorisme et la protection d’un espace commun de prospérité.

La coopération dans le contre-terrorisme ne se limite pas au Sahel, malgré le caractère stratégique de la région. En 2014, la France rejoignait la coalition internationale menée par les États-Unis afin de lancer des frappes aériennes coordonnées contre des cibles terroristes en Irak et en Syrie. Paris a pu y jouer un rôle cadre via son opération Chammal par le déploiement d’artillerie lourde, d’avions de chasses et périodiquement du porte-avion Charles de Gaulle. Le succès des frappes françaises doit beaucoup au fructueux partenariat de défense signé en 2009 avec les Emirats Arabes Unis. L’accord prévoit l’établissement d’une base militaire française (toujours en place) et d’une coopération en matière de forces spéciales et de renseignement.

Autant d’aspects qui ont joué un rôle certain lors des opérations. Le volet renseignement s’est d’ailleurs renforcé en 2016, via l’installation, à Abu Dhabi, du Commandement maritime des navires français déployés dans l’océan Indien.

En ce mois de novembre, Europol a aussi annoncé le démantèlement d’un super-cartel de narco-trafiquants européens. Parmi les 49 suspects appréhendés, six cibles prioritaires l’ont été à Dubaï en collaboration avec les autorités émiraties, dont deux ressortissants français. La mocro-mafia néerlandaise dirigée par Ridouan Taghi, le milieu bosnien, le clan Kinahan irlandais, les familles espagnoles de Galice ou encore la mafia de Raffaelle Imperiale étaient impliquées dans ce trafic qui contrôlaient un tiers du marché de la cocaïne en Europe. Les bonnes relations entre les Emirats Arabes Unis et la France ne sont pas étrangères au succès de cette opération policière internationale.

L’Égypte s’est aussi engagée aux côtés de la France contre la menace terroriste pesant sur son territoire. Le chaos libyen a rapidement fait peser sur Le Caire des risques d’incursions djihadistes. La multiplication des attaques sur des postes frontières a contraint le régime de Sissi à prendre position sur le conflit [6]. Des interventions directes sur le sol Lybien ont de mêmes étés officiellement envisagés [7]. Globalement, l’Égypte s’est alignée sur les positions françaises en Lybie, notamment face aux visées de la Turquie. La résolution de la situation dans le pays entraînant des conséquences directes sur le Sahel. L’Égypte est aujourd’hui un allié majeur de la France en méditerranée orientale, non seulement contre les djihadistes, mais aussi contre les manoeuvres néo-impérialistes d’Ankara. En vertu de cette coopération, la Direction du Renseignement Militaire (DRM) a lancé l’opération Sirli en 2016 qui a pour but de surveiller le désert occidental pour y détecter d’éventuelles menaces terroristes venues de Libye et de transmettre les renseignements recueillis aux militaires égyptiens [8]. Dix-neuf frappes ont ainsi été décidées contre des éléments pénétrant le territoire égyptien.
_______
________________________________________
[1] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000035932811
[2] https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200612-mort-droukdel-aqmi-implication-etats-unis-usa?ref=tw_i
[3] https://mondafrique.com/le-president-issoufou-accueille-une-base-militaire-emiratie-au-niger/

https://www.africaintelligence.fr/afrique-ouest/2019/08/28/le-projet-de-base-emiratie-en-suspens,108369797-bre

[4] https://www.aa.com.tr/fr/afrique/lestonie-décide-de-retirer-ses-forces-déployées-au-mali/2503117
[5] https://www.decryption.fr/le-niger-nouveau-porte-avion-de-la-france-en-afrique/
[6] https://www.bbc.com/afrique/region-53824591
[7] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/21/le-parlement-egyptien-approuve-une-possible-intervention-en-libye_6046815_3212.html
[8] https://egypt-papers.disclose.ngo/fr/chapter/operation-sirli
[9] https://www.revueconflits.com/ces-emirats-unis-a-la-france/

Sondage terrorisme : 76 % des Français toujours inquiets

Sondage terrorisme : 76 % des Français toujours inquiets

Le terrorisme constitue un sujet d’inquiétude pour la plus grande partie des Français.

Selon un sondage Ifop pour le JDD, 76 % d’entre eux estiment que la menace est élevée, alors que 24 % des personnes interrogées pensent le contraire. Il y a peu de différences selon la proximité politique des sondés, même si davantage de personnes proches du Rassemblement national pensent que la menace est élevée (87 %) que celles proches d’Europe Ecologie-Les Verts (63 %).

Mais de façon générale, les Français sont globalement préoccupés par la question globale de la sécurité. D’après un autre sondage de l’institut CSA pour CNEWS, près de 6 Français sur 10 (57 %) considèrent ne pas être suffisamment entendus par le gouvernement pour assurer leur sécurité.

57 % des Français estiment que le gouvernement ne prend pas suffisamment en compte leur sécurité.

Terrorisme: Quel équilibre entre sécurité et liberté

Terrorisme: Quel équilibre entre sécurité et liberté

Contrairement à la doctrine actuelle, ce n’est pas par le déploiement secret de technologies de surveillance toujours plus intrusives mais par davantage de débats politiques et de coopération interservices et interétatiques que la France assurera sa sécurité.

Par Jacques Follorou du Monde

On savait que le procès historique des attentats du 13 novembre 2015, ouvert le 8 septembre 2021, irait au-delà de l’examen des seules responsabilités pénales. Sa durée exceptionnelle, neuf mois, disait déjà que la cour d’assises serait aussi un lieu de compassion et de compréhension d’une violence hors du commun pour la France. Mais se doutait-on que la justice accorderait l’onction de son décorum solennel à une doxa française sécuritaire qui mérite pourtant d’être discutée ?

Le 17 décembre, Patrick Calvar, patron de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) de 2012 à 2017, fut le dernier témoin à passer à la barre avant la trêve des fêtes. Quand ce Breton taiseux, né à Madagascar, s’exprime, il faut toujours tendre un peu l’oreille. Parce qu’il parle à voix basse, mais aussi parce qu’il incarne à bien des égards un discours dominant en matière de politique de sécurité. Or, ce fut le cœur de son audition. Pour lui, si « tout attentat est un échec », les attaques de novembre 2015 posent une autre question : « Voulons-nous plus de liberté ou plus de sécurité ? »

Pour expliquer le manque d’efficacité de 2015, dit-il, il faut pointer les obstacles juridiques qui brident le renseignement humain, notamment en matière d’infiltration de réseaux. Mais surtout, M. Calvar estime que le cadre légal actuel en matière de respect des libertés individuelles revient à se priver de puissants moyens technologiques permettant de déchiffrer les communications ou de surveiller des milliers de suspects en même temps. Ainsi, l’usage de la biométrie aux frontières aurait, assure-t-il, permis d’interdire le territoire européen à Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats.

« Si vous voulez faire un contrôle frontière, il faut de la technologie, là vous aurez des résultats, a-t-il dit. Ces attentats questionnent des choix politiques (…), voulons-nous une société de plus grande surveillance ? Les technologies existent. Mais est-ce que nous voulons un peu moins de liberté ? » Tels seraient donc les termes du problème : moins de liberté pour plus de sécurité. Une équation qui appelle de nombreuses réserves.

Pour François Thuillier, ex-officier d’un service antiterroriste devenu chercheur au Centre d’études sur les conflits, l’efficacité n’est pas qu’une affaire de degré d’intrusion ou de surveillance des populations. « On ne peut pas faire une généralité de la question du contrôle biométrique. La préparation des attentats de novembre 2015 ne réside pas dans le seul franchissement de la frontière par Abaaoud, c’est un ensemble complexe de facteurs. En contrôlant la société, on croit bloquer la menace. Or, le renseignement technique est une fuite en avant qui maintient à distance de la cible, des nuances et des complexités humaines. »

 

Cancel culture et intolérance à Sciences Po: Des étudiants dénoncent la situation de terrorisme intellectuel

Cancel culture et intolérance à Sciences Po: Des étudiants dénoncent la situation de terrorisme intellectuel

Cette tribune a été rédigée par les étudiants suivants: Arthur Alemany (IEP d’Aix-en-Provence), Édouard Bina (IEP de Lyon), Quentin Coton (IEP de Paris et responsable UNI Sciences Po), Maël Dalgliesh (IEP de Paris), Louis Ehr (IEP de Strasbourg), Lou-Anna Roul (IEP de Bordeaux), Axel Roulliaux (IEP de Bordeaux), Merlin Santoro (IEP de Strasbourg).

Nous, étudiants de tous les instituts d’études politiques de France, déplorons la censure, officielle et officieuse, omniprésente dans nos établissements, de la part d’étudiants, d’associations, de professeurs et de l’administration. En outre, nous souhaitons, à notre échelle, alerter sur les dangers de la «cancel culture». Loin d’être un phénomène purement anglo-saxon cantonné aux murs des campus américains, l’esprit communautaire exacerbé de cette enclave intellectuelle hors du monde entend tout régenter.

 

L’objectif ici n’est pas de nous poser en victimes mais bien d’alerter nos concitoyens et nos dirigeants sur les dérives des IEP français qui, ne l’oublions pas, ont vocation à former nos futures élites intellectuelles, politiques et économiques. Les dérives que nous observons actuellement dans l’enceinte des Sciences Po de France s’étendront bientôt à l’ensemble de la vie publique. Ceux qui s’érigent en apprentis censeurs seront demain journalistes, députés, écrivains,«intellectuels», professeurs des universités ; en somme, ils auront la mainmise sur toutes les structures du pouvoir, sur les esprits.

Le procès politique latent qui menace en permanence tout étudiant, professeur ou association s’éloignant de la droite ligne progressiste tacite annonce l’extinction de l’esprit critique. Nombre d’exemples relayés publiquement le démontrent: professeurs accusés d’islamophobie l’an passé, lynchage d’associations comme l’UNI, Le Cercle Mauriac, Le Printemps Républicain ou encore les tentatives d’ostracisme des fondateurs des associations Génération Z ou RN. Ce ne sont pas seulement les étudiants, professeurs, ou associations de droite qui sont visés, mais bien tous ceux qui refusent de se plier à la doxa. Quiconque refuse de se soumettre aux dogmes établis décolonialistes, pro-LGBT, et anti-sexistes se voit insulté et conspué.

Ce progressisme dévoyé et la connivence des acteurs institutionnels qui le choient sont alimentés par les plus grands maux de notre époque: la peur d’être rejeté et la paresse intellectuelle d’une part, la mégalomanie et la victimisation d’autre part. Ce besoin qu’ont les nouveaux censeurs de détenir la vérité, et de justifier leurs échecs personnels par des oppressions présumées du «système», vient légitimer qu’on inflige une correction sociale, voire physique, aux mauvais.

Pour démontrer la connivence que nous dénonçons, il nous faut préciser le procédé classique du camp du «progrès» lorsqu’un intervenant jugé dissident est invité à s’exprimer dans nos murs: une myriade d’associations s’insurgent et alertent l’administration du «danger» imminent de cette intrusion. Notons qu’on trouve à la tête de ces dernières des individus qui se cooptent, d’une homogénéité idéologique sans pareil et qui s’arrogent le droit de parler au nom de toute la communauté estudiantine de nos IEP. Ce petit monde terrorise nos administrations et les enjoint à annuler les conférences sous peine d’opprobre public.

Nos directions, terrifiées et obsédées par l’image publique de leurs établissements respectifs, cèdent souvent, affichant sans aucune honte leur refus de recevoir des pseudo-fascistes dans leurs instituts. Plus subtile, la condescendance inhérente à cette communauté, où les pairs épousent l’onanisme intellectuel, rejette plus volontiers encore ceux qui ne sont pas de leur monde (comprenez ceux qui ne sont pas des urbains bourgeois cosmopolites): Jean Lassalle, incarnation et défenseur du monde rural, député de la Nation, s’est vu injurié publiquement par la direction de Sciences Po Bordeaux.

«Nos camarades viennent nous adresser en aparté leurs encouragements une fois que nous avons pris position et essuyé les crachats»Tribune collective d’étudiants des IEP

Les administrations des IEP refusent de recevoir des individus ne partageant pas les «valeurs» des instituts. Pourtant, ceux-ci ne devraient pas oublier que les valeurs cardinales de leurs établissements sont la réflexion, le débat et la liberté d’expression. Nous rappelons à ce titre que les IEP sont des établissements publics en partie financés par l’État. Le contribuable sera heureux d’apprendre que la majorité de la population n’est pas conforme aux valeurs qu’il finance. Les associations et étudiants qui osent tenir un discours souverainiste, patriote, traditionaliste, sont voués aux gémonies: messages d’insultes, menaces et ostracisme.

Mais, le réel danger est celui de l’autocensure. Chaque attaque ad hominem, chaque accusation calomnieuse, au-delà de la satisfaction qu’elles génèrent en nos opposants, sont autant d’avertissements à l’élève qui oserait émettre une réserve, une nuance. Nos camarades viennent nous adresser en aparté leurs encouragements sur le fond ou la forme une fois que nous avons pris position et essuyé les crachats. Combien aimeraient nous soutenir publiquement, mais ne le peuvent, car on ne dialogue pas avec des «racistes, sexistes, transphobes, LGBT-phobes, islamophobes, homophobes, xénophobes». L’emploi de ces qualificatifs diffamatoires se résume souvent sous l’étiquette de «fasciste».

«Un climat de surveillance généralisée qui pousse au mutisme de tout individu en désaccord»Tribune collective d’étudiants des IEP

Le climat aujourd’hui installé dans les différents instituts d’études politiques est mortifère. Il nous dirige irrémédiablement vers la systématisation du discours progressiste et l’annihilation de toute pensée contraire. Aujourd’hui, il reste enfermé entre nos murs, demain, il sera étendu à l’ensemble du débat public. Nous demandons tout d’abord aux administrations des différents IEP de faire preuve de courage et de cesser de céder aux intimidations des radicaux totalitaires. La place prépondérante prise par les associations féministes et LGBT ces dernières années dans les IEP fait régner un climat de surveillance généralisée qui pousse au mutisme de tout individu en désaccord avec leurs thèses extrémistes pour ne pas se faire taxer à tout va de machistes ou homophobes.

L’attitude sectaire et extrémiste de ces associations de gauche, pseudo-apolitiques, suivies par la foule docile des autres associations sportives ou culturelles, fait régner une aura délétère au sein de la vie étudiante des IEP, et au sein des associations elles-mêmes, dont les membres réfractaires aux idéaux progressistes radicaux sont vite évincés. Traumatisés d’être des «blancs cisgenres hétérosexuels» et donc «privilégiés» et «dominateurs», les professeurs et membres des directions des IEP tracent une voie royale pour les associations LGBT et féministes par besoin de repentance, voire de masochisme.

«Nous croyons au droit à l’offense, au droit de déranger les esprits, à la contradiction, au débat»Tribune collective d’étudiants des IEP

L’existence des associations de sensibilité de droite et le respect de leur bon fonctionnement nous semblent essentiels à la pluralité au sein des IEP. De plus, ceux-ci permettent de rompre quelque peu le microcosme déconnecté de la réalité que les IEP représentent. Le jour où les étudiants des IEP comprendront que les associations de droite ou aux positions hétérodoxes n’ont qu’une seule hâte – pouvoir produire et fournir aux étudiants un œil différent et éclairé, promouvant le débat sur des sujets et thèmes d’actualité – l’ensemble de la communauté de nos établissements respectifs se verra grandie d’un principe essentiel à la démocratie: la contradiction.

Nous croyons au droit à l’offense, au droit de déranger les esprits, à la contradiction, au débat. Nous souhaitons que les instituts d’études politiques, et l’université française plus largement, cessent d’être aussi déconnectés des réalités protéiformes de la France et des Français. Comme disait Mitterrand à Rennes en 1988: «Nous ne sommes pas les bons, ils ne sont pas les méchants même s’ils considèrent qu’ils sont les bons et nous les méchants». Nous demandons à Madame la Ministre Frédérique Vidal et au gouvernement de Monsieur le Premier ministre Jean Castex de prendre des mesures fortes pour permettre à nos IEP et à l’ensemble du monde universitaire de redevenir les espaces de débat et d’émulation intellectuelle qu’ils furent un temps.

Société– Terrorisme : la nouvelle guerre

Société– Terrorisme : la nouvelle guerre

Après avoir retracé son évolution depuis deux siècles, l’historien américain John Albert Lynn II distingue dans son ouvrage les différentes formes du terrorisme. ( Le Monde, extrait)

Sur un sujet aussi vaste et complexe que le terrorisme, il n’existera jamais de livre définitif. Mais certains, rares, s’en approchent. C’est le cas d’Une autre guerre. Histoire et nature du terrorisme, de John A. Lynn II. L’auteur, un des plus grands historiens de la guerre, travaille sur le sujet depuis 2003 et explique, dès l’introduction de son grand œuvre, que celui-ci est « né du choc des événements du 11 septembre 2001 ».

En France, où le sujet est plus ancien – en raison de la vague de terrorisme palestinien, iranien et gauchiste des années 1980, suivie, une décennie plus tard, en 1994-1996, des premiers attentats djihadistes en Occident, liés à la guerre civile algérienne –, mais le traumatisme plus récent – après les attentats de 2015 et des années qui ont suivi –, le terrorisme est devenu synonyme de djihadisme.

Discuté dans les médias et sur la scène politique, le sujet est souvent maltraité, comme si sa capacité à frapper le plus grand nombre autorisait à dire tout et n’importe quoi. A commencer par un ancien premier ministre qui a pu estimer que « comprendre, c’est justifier ». Comment combattre quelque chose que l’on ne comprend pas, que l’on se refuse même à comprendre ?

Là où règne la confusion, l’ouvrage de John A. Lynn II pose des bases théoriques après avoir exposé les différents points de vue, y compris ceux qu’il ne partage pas, donne des exemples historiques, argumente, étaye. Il fait preuve de pédagogie et de pondération là où il importe de garder la tête froide et se présente comme un « exercice d’éducation civique, et, en un sens, d’autodéfense ».

Le livre échappe au piège de la définition du terrorisme au profit d’une description qui offre plus de souplesse analytique. Il propose ainsi six caractéristiques : faire usage de la violence ou de menaces de violence ; s’attaquer aux personnes et aux biens ; frapper des victimes sans défense assimilées à des non-combattants ; chercher à instiller la peur ou provoquer l’indignation au sein du grand public ; faire usage de la violence et de son impact psychologique pour promouvoir des objectifs politiques, sociaux ou culturels.

Là où nombre de spécialistes expliquent que le terrorisme n’est pas une idéologie, mais une méthode, John A. Lynn II adopte une position plus nuancée : certes, le terrorisme est un procédé destiné à obtenir un effet maximal avec peu de moyens, mais c’est aussi une croyance dans cette méthode. Cette mystique – ce qui a fait du terrorisme un « isme » à l’instar de l’anarchisme, du communisme, du fascisme ou du nationalisme – remonte, selon lui, à l’échec des révolutions de 1848 en Europe.

12345...14



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol