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Terrorisme : Les drogués de l’intoxication religieuse

Terrorisme : Les drogués de l’intoxication religieuse

Venger le tort fait au prophète est l’un des arguments mis en avant par les terroristes, comme l’ont montré les assauts de Chérif et Saïd Kouachi à la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, ou ceux d’Adoullakh Anzorov au lycée de Conflans-Sainte-Honorine, le 16 octobre 2020. Ils ont « puni » les façonneurs d’image, complices de l’idôlatrie du peuple souverain, tels que d’éminents idéologues du djihadisme (Maqdidi, Tartusi, Abu Mus’ab al-Suri, Abou Quatada, etc.) les perçoivent. Souvenons-nous aussi de l’agression de Salman Rushdie par Hadi Matar, le 12 août 2022. À 24 ans, ce dernier avait agi plus de 30 ans après la fatwa lancée contre l’écrivain par l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, le 14 février 1989, en Iran, pour avoir blasphémé Mahomet dans son roman Les versets sataniques.

par
Laure Westphal
Psychologue, chercheuse associée, Sciences Po

Mais les djihadistes n’ont pas que le prophète à « défendre ». Il y a aussi ce qu’ils considèrent être les souffrances causées à l’Oumma, la communauté musulmane homogène et mythique. Le conflit israélo-palestinien a longtemps été identifié comme le point de fixation des humiliations arabes.

Avec la globalisation de l’islam, les nouvelles générations de terroristes lui ont substitué les conflits en Afghanistan, en Bosnie, en Tchétchénie, en Irak ou en Syrie. L’affaiblissement militaire de l’EI sur les territoires syriens et irakiens n’a pas éteint les velléités d’engagement. La guerre en Israël peut-elle accélérer le projet de fanatiques de se battre pour une identité commune, prise comme sorte d’unique référentiel politico-religieux ?

Mohammed Mogouchkov, l’assaillant à Arras, aurait pu sembler l’un de ces « loups solitaires » avec des moyens rudimentaires, mais il ferait partie de ceux, plus nombreux, experts en taqîya (dissimulation). La connaissance de son entourage familial délinquant et/ou radicalisé rappelle par ailleurs douloureusement à notre mémoire les fratries Kouachi, Merah, ou encore Abdeslam. S’agit-il d’un « passage à l’acte » comme le discours ambiant le décrit ?

Un passage à l’acte semble surgir ex nihilo mais il désigne en psychopathologie que son auteur est traversé par sa pulsion de mort et qu’il cherche à dissiper son angoisse. Le sens du passage à l’acte échappe à son auteur, mais pas le sens qu’il donne à son action meurtrière : il exerce cette dernière consciemment au nom d’une logique idéologique. Bien sûr, les enjeux inconscients et conscients peuvent très bien se conjuguer.

Aussi un individu peut-il par exemple se sentir « frère », sur la base d’un obscur sentiment d’injustice qu’il partage avec d’autres et choisir délibérément de renoncer à l’idée de société, ou de contrat social, pour lui préférer l’adhésion à une idéologie communautaire.

Il n’est pas rare qu’un adepte de la transgression, comme un délinquant ordinaire, se canalise avec la religion, au gré de son suivi à la lettre de certains hadiths. Il peut parvenir à l’équilibre jusqu’au moment où la force de la répétition l’amène à vouloir appliquer la charia en dissidence avec les lois de la république.

L’observation du parcours d’assaillants montre des biographies, des impasses psychiques et des tentatives de résolution proches.

À 34 et 32 ans, Saïd et Chérif Kouachi avaient grandi dans une misère sociale et affective auprès d’une mère incapable d’assumer seule sa parentalité. Livrés à eux-mêmes, ils ont vécu des violences signalées par les travailleurs sociaux de leur quartier, eux-mêmes désœuvrés sans relais institutionnel. Les deux frères n’avaient pas de père à qui s’identifier. Ont-ils seulement contracté une dette symbolique, comme ceux qui aspirent à emmener leurs parents aux paradis après avoir décrié leur lâcheté ?

À lire aussi : Fabien Truong : « Je refuse de considérer les attentats islamistes en ne raisonnant qu’à travers le prisme de la religion »

Au contraire, ils ont vécu la délinquance, la prison, rencontré des recruteurs, participé à des voyages en zone de guerre. Ils y ont accentué leur sentiment d’être étrangers à leurs pays et à tous ceux qu’ils considèrent comme mécréants.

Corrélativement à leur déclaration de foi, ils ont condamné la société occidentale et sa jahilya, c’est-à-dire son « état d’ignorance » analogue à celle en vigueur avant l’arrivée de l’islam au VIIe siècle, bref une société non inféodée aux valeurs islamiques, et dans un sens plus personnel, les excès qu’ils ont réalisés et qu’ils voulaient maintenir derrière eux, comme le racontent certains bénéficiaires du centre de Pontourny qui ont délaissé leurs addictions au profit de l’islam.

Les frères Kouachi ont d’apparence abandonné leur discours antisystème, pour se faire justice au nom de principes islamiques. Avec un désir d’intégrité, une pulsionnalité réprimée et une passion identitaire épanouie, ils sont peu à peu passés d’impies à juges des kouffars au nom d’Allah. Ils se sont appuyés sur le dogme d’al-wala wal al- bara, de « la loyauté et du désaveu » – un socle du salafisme et du djihadisme – pour s’unir entre coreligionnaires et venger un préjudice qu’ils ont réinterprété leur avoir été causé par l’intermédiaire du prophète, selon nos recherches.

Abdoullakh Anzorov, l’assassin de Samuel Paty, était quant à lui arrivé avec sa famille en France à l’âge de 6 ans. Ils ont obtenu le statut de réfugiés, ce qui les a déchut de leur nationalité russe. D’origine tchétchène, à 18 ans, Abdoullakh Anzorov est connu à la fois pour sa religiosité et des dégradations de biens publics et des violences en réunion. Or, deux, trois ans avant son acte meurtrier, « il s’était bien calmé » et « plongé dans la religion ».

Le rigorisme a l’effet de réguler la pulsionnalité par une série de hadiths attribués au prophète. Malgré plusieurs tentatives, il a échoué à suivre les pas de son père et à entrer dans la sécurité privée.

Est-ce que cet échec a résolu ses contradictions ? Un sentiment de trahison l’a-t-il amené à reconfigurer son affiliation et à préférer à la sécurité intérieure le djihad ? Il s’est retourné contre les institutions qu’il convoitait, ce dont son père s’est félicité. Nous pouvons penser ici aussi à Mohammed Merah qui a choisi la solution rapide du djihad pour remédier à son désir contrarié d’exercer sa soif de puissance en devenant militaire.

Les fanatiques revendiquent aussi une attaque du système institutionnel. La façade du ministère de l’Éducation illuminée aux couleurs du drapeau français en hommage à l’enseignant assassiné, Dominique Bernard, le 13 octobre 2023, par un ancien élève du lycée radicalisé. Geoffroy Van Der Hasselt/AFP
Pour certains, la foi en Allah prend le relais d’assuétudes, par exemple des addictions ou des passages à l’acte itératifs, comme de voler ou de brûler des voitures. Ils s’acharnent plutôt contre le taghout, l’autorité non fondée sur la foi que l’état incarne dans ses institutions. L’armée et la police sont les plus représentatives.

On peut penser à l’assassinat de militaires par Mohammed Merah le 11 mars 2012, à l’attentat de Mickaël Harpon le 3 octobre 2019 à la préfecture de police à Paris, ou encore l’attentat de Magnanville par Larossi Abballa, qui avait assassiné le policier Jean-Baptiste Salvaing et sa compagne, Jessica Schneider, le 14 juin 2016 et dont le procès – Mohamed Lamine Aberouz était le seul accusé – s’est tenu en septembre 2023.

Pour nombre de terroristes islamistes, venger des caricatures n’est qu’une de leurs actions destinées à faire triompher leur cause.

L’expérience clinique de Pontourny nous a appris que l’islam radical peut être entendu comme une solution à un sentiment d’injustice. Des individus aux problématiques subjectives toujours singulières trouvent dans l’idéologie politico-religieuse djihadiste de quoi superposer au tort qu’ils pensent leur avoir été fait, celui causé à la communauté musulmane.

Des recherches récentes sur les peines internes en milieu carcéral montrent que des détenus transforment leur frustration en sentiment d’humiliation sous l’effet d’une incarcération ou de conditions d’incarcération qu’ils jugent abusives.

Ils s’enlisent parfois d’autant plus dans des altercations avec le personnel ou d’autres détenus, dans une surenchère qui peine à être endiguée par la coordination des services pénitentiaires et judiciaires. Même des non radicalisés peuvent se réveiller du « mensonge » avec la foi et accentuer leur sentiment d’injustice avec les moyens d’y remédier : par l’islam radical, dont l’enseignement est parfois dispensé par des prédicateurs autoproclamés.

D’autres adoptent l’islam radical pour assouvir des pulsions meurtrières au nom d’une idéologie qui les sacralisent.

Ils s’identifient au prophète et s’émancipent des lois en prétendant servir sa cause. Tous galvanisés, ils trouvent en Allah un exaltant produit dopant, conjurant les carences et les échecs, et permettant de retrouver leur intégrité. Du latin « fanaticus », signifiant « inspiré », « prophétique », « en délire », « fanatique » désigne celui qui se croit transporté d’une fureur divine ou qui s’emporte sous l’effet d’une passion pour un idéal politique ou religieux.

En épousant leur destin d’élus d’Allah, ils veulent inspirer la crainte dont ils obtiendront le sentiment d’être respectés. Ils attendent de la valeur performative de leur acte de soumettre une société tout entière à leur affirmation de soi. Le Hamas offre-t-il à certains la perspective d’être reconnus comme préjudiciés, et de prendre une part héroïque à la guerre ?

Depuis la fermeture de ce centre (CPIC) en 2017, l’accompagnement des personnes radicalisées a été privilégié au niveau local. Un rapport d’information, enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 27 juin 2019 stipule que, selon l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT), au mois d’avril 2019, la prise en charge a été relayée dans 269 communes. Ces mesures semblent insuffisantes, si l’on en croit que chaque année depuis 2015 des attentats sont commis sur notre sol, bien que bon nombre soient déjoués. Parallèlement, on compte en France, en mars 2022, 570 détenus de droit commun radicalisés et 430 détenus pour terrorisme islamiste. Une centaine de détenus radicalisés seraient libérables en 2023.

La DGSI avait rapporté cet été que la menace terroriste était toujours la première en France.

L’attentat de vendredi dernier montre que derrière des « passages à l’acte », il y a des individus en échec d’intégration et inscrits dans des logiques idéologiques meurtrières.

Certes, Mohammed Mogouchkov aurait pu avoir été expulsé du territoire français, mais bien d’autres partagent son discours et pourraient s’inspirer du nouveau climat de tension internationale pour agir, galvanisés par la mise en avant de leur cause et l’exacerbation médiatique de leur sentiment d’injustice.

Cette thanato-politique naissant du désespoir d’une jeunesse qui ne parvient pas à imaginer d’autre avenir que le combat pour la foi, engage nos sociétés hypersécularisées à réfléchir à de nouvelles modalités de vivre-ensemble.

Sondage terrorisme : 63 % ne font pas confiance au gouvernement et à Darmanin

Sondage terrorisme : 63 % ne font pas confiance au gouvernement et à Darmanin

Selon un nouveau sondage Elabe pour BFMTV 84% des Français se disent inquiets face à la menace terroriste, dont 33% très inquiets.63 % ne font pas confiance au gouvernement et Darmanin dans ce domaine.

Si, après les événements des derniers jours, la majorité (56%) des Français ne compte pas modifier son quotidien, quatre sur 10 déclarent avoir l’intention de changer leurs comportements s’agissant de leur vie quotidienne et des sorties (éviter d’assister à de grands événements ou d’aller dans des lieux touristiques par exemple).

Mais pour 59% des Français, l’exécutif ne met pas en œuvre tous les moyens nécessaires à la lutte contre la menace terroriste en France (37% non, pas vraiment et 22% non, pas du tout). À l’inverse, pour 40% des Français, l’exécutif met en œuvre tous les moyens nécessaires, dont 32% plutôt et 8% tout à fait.

Les Français se montrent globalement peu confiants face aux capacités de l’exécutif dans ce dossier (63% ne font pas confiance à Gérald Darmanin pour lutter contre la menace terroriste et 55% ne font pas confiance à Gabriel Attal pour que l’école soit protégée).

Mais ce manque de confiance s’applique à l’ensemble de la classe politique: pour une majorité de Français, aucun parti d’opposition ne ferait mieux que l’exécutif. Seul le Rassemblement national tire un peu son épingle du jeu, avec 38% des Français qui déclarent que ce parti ferait mieux que le gouvernement d’Élisabeth Borne en matière de lutte contre le terrorisme.

Pour 75% des personnes interrogées par Elabe, l’expulsion de tous les étrangers considérés comme dangereux par les services de renseignement est une mesure efficace pour lutter contre le terrorisme en France (33% très efficace, 42% plutôt efficace). 19% jugent cette mesure pas vraiment efficace et 6% pas du tout efficace.

Mais l’ensemble de la population se montre très sceptique quant à sa mise en place: 77% pensent qu’elle ne va pas être appliquée. Un doute présent dans tous les électorats, y compris celui d’Emmanuel Macron (60%)

Terrorisme : encore un tordu à Cannes qui tente un meurtre

Terrorisme : encore un tordu à Cannes qui tente un meurtre


Il ne va pas manquer en France de tordus , d’abrutis et de violents pour se laisser prendre par la propagande meurtrière de l’islamisme. Potentiellement, il y a sans doute des centaines de tarés et de pauvres types qui vont essayer de se donner un rôle sociétal après avoir tout raté. Une sorte d’acte de contrition barbare qui passe par la tuerie d’un individu au hasard pour se concilier la bienveillance de Dieu. Un individu «très dangereux» a encore été interpellé par des policiers de la Brigade anticriminalité (Bac) ce mercredi 18 octobre dans la soirée, à Cannes (Alpes-Maritimes), a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur le réseau social X.

L’individu a été vu en train de prier sur un tapis de prière, dans un centre automobile, sur les coups de 19 heures, a appris Le Figaro auprès d’une source policière. Le «gérant» du centre l’aperçoit et lui signale que «ce n’est pas l’endroit pour prier», nous indique-t-on. L’individu aurait alors crié «Allah Akbar», en tentant de porter plusieurs coups de couteau au gérant, avant de prendre la fuite.

L’individu a ensuite été interpellé par la Bac, quelques minutes plus tard. Il était porteur d’un couteau à la ceinture. «Merci (aux policiers): ils ont évité le pire», a écrit Gérald Darmanin sur X. L’homme a été placé en garde à vue pour «apologie du terrorisme et violences avec arme». Il est «a priori» sans domicile fixe, toujours selon Damien Savarzeix.

Terrorisme islamiste : encore un abruti auteur de deux meurtres à Bruxelles

Terrorisme islamiste : encore un abruti auteur de deux meurtres à Bruxelles

Encore une fois un abruti qui se réclame de la religion a fait deux meurtres à Bruxelles. Toujours le même processus le héros s’en prend sans aucun danger sur des civils évidemment désarmés et innocents. Le courage des lâches et des abrutis qui utilisent la religion pour masquer leur propre échec par la violence.

Un message vidéo de revendication a été posté sur les réseaux sociaux par un homme « se présentant comme l’assaillant et se disant inspiré par l’Etat islamique », a précisé le porte-parole du parquet fédéral.

L’homme dit également « avoir vengé les musulmans », possible référence à l’embrasement récent du conflit israélo-palestinien après l’attaque terroriste du Hamas qui a fait plus de 1.400 morts côté israélien.

« Nous vivons pour notre religion, nous mourrons pour notre religion, dieu merci », clame le suspect dans l’une des vidéos « Dieu merci, votre frère Abdesalam a vengé les musulmans, j’ai tué trois Suédois à l’instant », affirme-t-il plus loin alors que le bilan provisoire fait état de deux morts.

Hamas: Terrorisme ou crimes de guerre ?

Hamas: Terrorisme ou crimes de guerre ?

Depuis l’annonce des crimes de masse perpétrés par la branche armée du Hamas depuis le 7 octobre dernier, le débat se concentre notamment sur la qualification qu’il convient de leur apporter. Si nombre de commentateurs s’en saisissent pour brocarder sans nuances celles et ceux qui privilégient la notion de crimes de guerre à celle de terrorisme, cette question mérite pourtant mieux que la polémique politicienne à laquelle elle est réduite dans la plupart des médias.

par Vincent Sizaire, Maître de conférence associé, membre du centre de droit pénal et de criminologie, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières dans The Conversation.


Un article intéressant qui milite en faveur de la qualification de crimes de guerre et non de terrorisme mais qui ne convainc pas . La qualification d’atrocités ne saurait découler des capacités à les juger et à les condamner.Par ailleurs, la qualification ne change rien à l’horreur du crime. NDLR

On pourrait certes s’en tenir au fait que le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par un grand nombre d’États pour étendre mécaniquement cette qualification à chacun de ses actes.

L’analyse juridique rigoureuse des actes des belligérants, qui constitue l’une des conditions de la résolution du conflit (fut-elle aujourd’hui particulièrement improbable à court ou moyen terme), nous invite toutefois à d’autres conclusions. La qualification de crimes de guerre s’avère en effet sensiblement plus adéquate que celle de terrorisme, et ce pour au moins deux raisons.

En premier lieu, elle est celle qui permet de saisir de la façon la plus précise la réalité du conflit sous-jacent à la commission de ce massacre. La qualification terroriste se caractérise en effet par sa dimension inéluctablement subjective. Si on s’en tient à la définition donnée par la directive européenne du 15 mars 2017, elle sera notamment retenue dès lors que l’acte est perçu comment tendant à « gravement intimider une population » ou « gravement déstabiliser ou détruire les structures politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales fondamentales d’un pays ».

Bien sûr, l’extrême gravité des actes commis par le Hamas et sa volonté de déstabiliser voire détruire les structures politiques de l’État israélien ne souffrent en l’espèce d’aucune discussion.

Mais appliquer mécaniquement cette qualification conduit à escamoter le fait qu’il ne constitue pas un simple groupe armé mais, que l’on veuille ou non, le gouvernement élu d’une partie du peuple palestinien et qu’il s’inscrit à ce titre dans le cadre du conflit territorial et militaire qui oppose l’État israélien aux palestiniens.

Pour le dire autrement, les crimes commis par le Hamas s’inscrivent, plus largement, dans le cadre de la guerre discontinue qui oppose les deux nations depuis plus de soixante-dix ans. Retenir la qualification terroriste à son égard revient à nier cet état de guerre tout comme la dimension politique du conflit et, ainsi, à se priver de prendre la juste mesure de la situation.

Par ailleurs, on ne peut s’en tenir au terrorisme sans constater que sa définition juridique pourrait s’appliquer à d’autres acteurs. Ainsi cela peut-être le cas pour certains actes commis par les autorités israéliennes à l’encontre de civils palestiniens, en particulier depuis la constitution, en janvier 2023, d’un gouvernement d’extrême droite. Ce dernier a toléré, voire encouragé de graves exactions et notamment les homicides commis par des colons à l’encontre d’habitants de Cisjordanie et dont le but explicite est d’intimider le peuple palestinien. Il ne s’agit nullement de soutenir que les autorités israéliennes devraient être qualifiées de terroristes mais de souligner que le choix d’une telle appellation recèle nécessairement une part d’arbitraire.

Dans un tel contexte, réserver aux seuls crimes commis par des Palestiniens la qualification terroriste ne revient pas seulement à considérer qu’à la différence des Israéliens, leur action n’aurait aucun ressort politique. Cela revient aussi à considérer, au moins implicitement, que les moyens de lutte mis en œuvre par les belligérants peuvent être jugés différemment, et éventuellement approuvés, suivant le statut que l’on donne aux acteurs. Or, qu’une organisation ou un gouvernement soit ou non considéré comme terroriste, avec tout l’arbitraire qu’une telle qualification implique, c’est sur la nature des actes qu’elle met en œuvre ou qu’elle approuve qu’elle doit être jugée.

Pour le dire autrement, même si le Hamas cessait d’être majoritairement regardé comme un mouvement terroriste, ses actions criminelles doivent pouvoir être condamnées à la mesure de leur gravité.

La notion de crimes de guerre a précisément pour objet de rappeler que, quel que soit la finalité revendiquée par les autorités civiles ou militaires, il est certains actes qui ne pourront jamais être justifiés. L’article 8 du statut de la Cour pénale internationale, dit Statut de Rome, du 17 juillet 1998 prohibe en particulier :

« le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile en tant que telle ou contre des civils qui ne participent pas directement aux hostilités », « les prises d’otages » ou encore « le pillage d’une ville ou d’une localité, même prise d’assaut ».

Soit directement les crimes perpétrés par le Hamas du 7 au 9 octobre derniers.

En second lieu, la qualification de crimes de guerre apparaît préférable à celle de terrorisme en ce qu’elle permet de restituer aux faits toute leur gravité. Faut-il le rappeler, les crimes de guerre, notion consacrée au procès de Nuremberg au lendemain des atrocités perpétrées par le régime nazi, comptent au nombre des infractions les plus graves qui puissent être commises et, à ce titre, justiciables de la Cour pénale internationale et déclarés imprescriptibles par l’article 29 de son statut. À l’inverse, les crimes terroristes relèvent de la compétence des seuls États et sont soumis à la prescription (certes longue) de l’action publique.

Surtout, l’extension continue de la notion de terrorisme à laquelle nous assistons depuis le début du siècle a conduit, paradoxalement, à banaliser et ainsi édulcorer les actes recevant aujourd’hui cette qualification.

Lorsqu’elle s’applique indifféremment à la dégradation d’un bâtiment public ou l’agression d’un représentant de l’ordre – ainsi que le permet l’article 421-1 du code pénal – et au meurtre planifié de centaines de personnes, son application dans la seconde hypothèse peut avoir pour effet d’amoindrir symboliquement la gravité de l’acte.

Sans même évoquer l’utilisation massive de la qualification terroriste par les régimes autoritaires à l’encontre des leurs opposants…

Considérer comme criminels de guerre ceux qui s’adonnent aux massacres tels que ceux perpétrés par le Hamas depuis samedi dernier permet au contraire de garantir que l’extrême gravité et le caractère intolérable de ces actes demeurent incontestés, quelle que soit la finalité qu’on leur prête.

Cela permet également d’envisager la poursuite devant la cour pénale internationale non seulement des auteurs directs de ces crimes mais encore et surtout des dirigeants ayant planifié et ordonné l’attaque, directement responsables en application de l’article 28 du statut de Rome.

Soit sans doute la meilleure façon d’écarter les actuels gouvernants palestiniens sans, pour autant, exclure la possibilité d’un accord politique au bénéfice des peuples. Enfin, la qualification de crimes de guerre est celle qui permet le plus facilement d’envisager la requalification des faits en crime contre l’humanité, qualification qui ne peut être exclue aujourd’hui tant l’attaque perpétrée par le Hamas peut aussi être vue comme dirigée spécifiquement contre « un groupe national, ethnique, racial ou religieux » – soit l’un des éléments constitutifs du génocide en vertu de l’article 6 du statut de Rome.

Or l’exemple de la Syrie montre que l’utilisation systématique par les autorités européennes de la qualification terroriste à l’encontre des personnes accusées d’avoir participé aux exactions commises par l’organisation de l’État islamique a notamment eu pour effet d’empêcher en pratique toute réelle investigation et donc toute perspective de jugement des crimes contre l’humanité commis à l’encontre du peuple yézidi. Prendre la mesure de la gravité des crimes perpétrés par le Hamas encourage à ne pas suivre cette voie.

Terrorisme: 10.000 personnes à surveiller

Terrorisme: 10.000 personnes à surveiller


Driss Aït Youssef, docteur en droit public nous explique la complexité à surveiller tous les fichés S en France. Interview dans la Tribune

Le corps enseignant est de nouveau attaqué. Pourquoi l’école est-elle prise pour cible par les terroristes islamistes ?

DRISS AÏT YOUSSEF- Parce que l’Éducation nationale est le berceau de la République. Ce sont les professeurs, ceux d’histoire notamment, qui transmettent les savoirs, qui développent l’esprit critique des élèves face aux thèses obscurantistes, complotistes et antisémites, qui apprennent ce qu’est la laïcité. Les islamistes opèrent ainsi partout dans le monde. En Afghanistan, les talibans ferment les écoles. En Irak et en Syrie, Daech a démoli les sites antiques. Ils savent que pour détruire une nation il faut d’abord détruire son histoire.


Combien d’individus présentent ce profil de radicalisé ?

Il y a en France 5 300 fichés S pour islamisme ; 3 000 de la mouvance ultragauche et 1 300 d’ultradroite. Et il y a plus de 350 personnes condamnées dans des affaires terroristes en liberté sur le territoire après avoir purgé leur peine. Cela fait environ 10 000 personnes à surveiller. La DGSI a 5 000 agents, il en faudrait au moins 8 000 pour couvrir l’ensemble des menaces. D’autant que certains se radicalisent lentement et sont très difficiles à détecter. Rappelons qu’un fichage S n’est pas un délit, c’est un outil de travail pour les services de police. Les policiers prennent en charge, à plusieurs, un individu, essaient de lever les doutes, puis passent à un autre « fiché ».

Comment améliorer leur surveillance ?

Les services font leur maximum mais il y a un manque de moyens humains. Au niveau judiciaire, la qualification d’« association de malfaiteurs terroriste » permet de réprimer la préparation d’attentat avant le passage à l’acte. Être radicalisé, voyager en Irak et posséder une arme, par exemple, peut entraîner une incarcération. Mais le risque zéro n’existe pas, certains s’entourent de telles précautions qu’il est compliqué d’intervenir. L’assassin d’Arras était surveillé par la DGSI, il avait été contrôlé la veille par un équipage de police classique pour ne pas éveiller ses soupçons et pour vérifier qu’il ne portait pas d’arme. Il s’est sans doute senti surveillé et a décidé d’agir.

Il est en situation irrégulière mais non expulsable parce qu’arrivé en France avant ses 13 ans. Faut-il supprimer cette limite d’âge ?

Absolument. Le fait d’arriver très jeune sur le territoire ne doit pas protéger contre une expulsion dans le cas où son comportement serait incompatible avec son maintien sur le territoire. Plus généralement, il faut faire appliquer les obligations de quitter le territoire [OQTF], augmenter le nombre de places dans les centres de rétention administrative et faire inscrire les demandes d’asile depuis l’étranger. Ces réformes sont urgentes afin de mieux traiter l’augmentation des flux migratoires. Ce ne sera fait qu’avec un appui fort de l’Union européenne pour lutter contre les puissants trafics d’êtres humains. Les Français réclament cette réforme, ainsi que les étrangers qui ont fait un effort très important d’intégration et qui ne souhaitent pas devenir les destinataires d’un opprobre national.

La hausse des atteintes à la laïcité à l’école et le débat sur les abayas sont-ils des signes de radicalisation des élèves ?

Oui, et il y en a eu d’autres, une prière collective organisée dans un lycée du sud de la France, des refus d’enlever le voile à l’entrée des établissements. Ce sont les conséquences d’une erreur grave, celle d’avoir négligé l’Éducation nationale et l’autorité parentale. On s’est trompé en pensant que le ministère de l’Intérieur pourrait tout gérer. On a occulté la responsabilité parentale et le rôle des professeurs dans la formation des esprits citoyens. On ne peut espérer que la police et la justice règlent tout. D’autant qu’à l’issue d’une incarcération le fanatisme demeure, voire s’aggrave. Il est très difficile de faire renoncer les radicalisés à leur idéologie. Il faut miser, en amont, sur l’éducation et accompagner les parents. Leur concours est crucial pour prévenir la radicalisation. Sur ces points, notre échec saute aux yeux.

Ces attentats sont-ils aussi la conséquence de conflits extérieurs, comme celui qui oppose Israël au Hamas?

L’assassinat du professeur d’Arras Dominique Bernard n’est probablement pas en lien direct avec les exactions du Hamas, mais il y a depuis le 7 octobre une atmosphère propice au passage à l’acte. Et depuis les années 1990, des organisations d’extrême gauche ont importé et instrumentalisé les guerres au Moyen-Orient dans les banlieues françaises. Avec des effets néfastes.

Société-Terrorisme islamique : des lâches , des barbares et des tarés

Société–Terrorisme islamique : des lâches , des barbares et des tarés

Il y a bien sûr des factures explicatifs collectifs pour expliquer les attentats sur des individus comme à Arras. De ce point de vue, la situation de conflit à Gaza mais aussi ailleurs favorise un environnement de haine et de passage à l’acte chez les plus fragiles psychologiquement. Ce qui caractérise en effet la plupart des terroristes et les assassins qui agiraient au nom de la religion, c’est surtout la lâcheté, la barbarie et l’échec social des intéressé.

Ces individus ont à peu près tout raté dans leur vie, leurs études évidemment mais ensuite leur insertion sociale et sociétale. Ils instrumentalisent la religion pour justifier de leur barbarie. Le problème est que cette pratique fait partie intégrante du corpus idéologique de l’islamisme radical.

Un discours idéologique simpliste qui encourage les plus abrutis et les plus violents à sacrifier des vies.

Certains considèrent à juste titre qu’il s’agit en partie d’une guerre de civilisation entre d’une part des dictatures religieuses et la démocratie. Il s’agit aussi malheureusement d’une guerre intellectuelle entre des sociétés développées et instruites contre des sociétés rétrogrades incultes.

Sur le long terme le seul remède efficace sera l’extension du droit à la connaissance. Justement ce que ne veut pas la dictature religieuse de l’Iran en interdisant la moitié de la population d’accéder à la culture. Sur le court terme, les mesures de prévention et de sanction doive être à la hauteur de l’enjeu. De ce point de vue la politique d’immigration doit être entièrement revue et la violence réprimée avec force et détermination. Surtout vis-à-vis des agents qui assurent des missions de service public.

Les dirigeants religieux au service du terrorisme islamique jouent évidemment sur les instincts primaires d’individus frustrés et idiots afin de les manipuler.

Les sociétés modernes ont une responsabilité particulière pour lutter contre ces tragiques attaques. Et le seul moyen n’est pas seulement d’intégrer mais d’assimiler des populations aux origines étrangères en élevant leur niveau de connaissance et d’adhésion aux valeurs démocratiques et humaines.

Terrorisme islamique : des lâches , des barbares et des tarés

Terrorisme islamique : des lâches , des barbares et des tarés

Il y a bien sûr des factures explicatifs collectifs pour expliquer les attentats sur des individus comme à Arras. De ce point de vue, la situation de conflit à Gaza mais aussi ailleurs créé un environnement de haine et de passage à l’acte chez les plus fragiles psychologiquement. Ce qui caractérise en effet la plupart des terroristes et les assassins qui agiraient au nom de la religion, c’est surtout la lâcheté, la barbarie et l’échec social des intéressé.

Ces individus ont à peu près tout raté dans leur vie, leurs études évidemment mais ensuite leur insertion sociale et sociétale. Ils instrumentalisent la religion pour justifier de leur barbarie. Le problème est que cette pratique fait partie intégrante du corpus idéologique de l’islamisme radical.

Un discours idéologique simpliste qui encourage les plus abrutis et les plus violents à sacrifier des vies.

Certains considèrent à juste titre qu’il s’agit en partie d’une guerre de civilisation entre d’une part des dictatures religieuses et la démocratie. Il s’agit aussi malheureusement d’une guerre intellectuelle entre des sociétés développées et instruites contre des sociétés rétrogrades incultes.

Sur le long terme le seul remède efficace sera l’extension du droit à la connaissance. Justement ce qu’interdit la dictature religieuse de l’Iran en interdisant la moitié de la population d’accéder à la culture. Sur le court terme les mesures de prévention et de sanction doive être à la hauteur de l’enjeu. De ce point de vue la politique d’immigration doit être entièrement revue et la violence réprimée avec force et détermination. Surtout vis-à-vis des agents qui assurent des missions de service public.

Les dirigeants religieux au service du terrorisme islamique jouent évidemment sur les instincts primaires d’individus frustrés et idiots afin de les manipuler.

Les sociétés modernes ont une responsabilité particulière pour lutter contre ces tragiques attaques. Et le seul moyen n’est pas seulement d’intégrer mais d’assimiler des populations aux origines étrangères en élevant leur niveau de connaissance et d’adhésion aux valeurs démocratiques et humaines.

Avenir Afrique : une pauvreté favorable au populisme et au terrorisme

Avenir Afrique : une pauvreté favorable au populisme et au terrorisme


Face à l’assèchement des liquidités auquel est confronté un nombre croissant de pays du continent, l’économiste bissau-guinéen plaide, dans une tribune au « Monde », pour une réforme systémique.

Les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, imposée de manière unilatérale par le président américain Donald Trump alors que le monde subissait encore les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008-2009, ont eu un fort impact sur les pays africains. Les principales exportations du continent sont les matières premières. Lorsque la demande ralentit, le commerce génère moins de revenus pour les économies qui comptent sur ces entrées plus que sur tout autre apport de capitaux externes, y compris les investissements, les envois de fonds de la diaspora ou l’aide publique au développement.

La plupart des pays africains ont pour priorité le respect des obligations extérieures plutôt que les réformes internes et la satisfaction des besoins sociaux. Compte tenu de la faiblesse de leurs recettes fiscales, il leur est difficile de compenser une forte variation des revenus externes. Pour toutes ces raisons, la croissance en 2019, avec une hausse du PIB de 3,4 % , s’est révélée inférieure au record de 5 % enregistré en moyenne par an au cours de la décennie précédente. C’était déjà un signe inquiétant.

Lorsque, en mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid-19 pouvait être considérée comme une pandémie, l’Afrique était unanimement perçue comme la région la moins préparée pour faire face aux conséquences dévastatrices qui en découleraient. Heureusement, les prédictions alarmistes se sont révélées exagérées, l’énorme résilience de la population africaine ayant été sous-estimée. Cependant, la situation financière déjà fragile s’est détériorée immédiatement.

Les pays africains ont vu le service de la dette libellé en devises augmenter en raison de la dépréciation de leurs devises. Les marges budgétaires déjà limitées ont été consommées par les réponses d’urgence à la pandémie. Les confinements ont paralysé les économies et la demande extérieure de matières premières s’est évaporée. Des plans de relance ont été rapidement mis en place par les économies les plus riches, parfois jusqu’à 10 % de leur PIB, mais l’Afrique n’a pu mobiliser que 68 milliards de dollars en 2020 (64 milliards d’euros) et 62 milliards de dollars supplémentaires en 2021, soit moins de 2 % de son PIB. Le service de la dette a commencé à devenir problématique.

Avenir Afrique : un sous-développement favorable au populisme et au terrorisme

Avenir Afrique : un sous-développement favorable au populisme et au terrorisme


Face à l’assèchement des liquidités auquel est confronté un nombre croissant de pays du continent, l’économiste bissau-guinéen plaide, dans une tribune au « Monde », pour une réforme systémique.

Les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, imposée de manière unilatérale par le président américain Donald Trump alors que le monde subissait encore les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008-2009, ont eu un fort impact sur les pays africains. Les principales exportations du continent sont les matières premières. Lorsque la demande ralentit, le commerce génère moins de revenus pour les économies qui comptent sur ces entrées plus que sur tout autre apport de capitaux externes, y compris les investissements, les envois de fonds de la diaspora ou l’aide publique au développement.

La plupart des pays africains ont pour priorité le respect des obligations extérieures plutôt que les réformes internes et la satisfaction des besoins sociaux. Compte tenu de la faiblesse de leurs recettes fiscales, il leur est difficile de compenser une forte variation des revenus externes. Pour toutes ces raisons, la croissance en 2019, avec une hausse du PIB de 3,4 % , s’est révélée inférieure au record de 5 % enregistré en moyenne par an au cours de la décennie précédente. C’était déjà un signe inquiétant.

Lorsque, en mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid-19 pouvait être considérée comme une pandémie, l’Afrique était unanimement perçue comme la région la moins préparée pour faire face aux conséquences dévastatrices qui en découleraient. Heureusement, les prédictions alarmistes se sont révélées exagérées, l’énorme résilience de la population africaine ayant été sous-estimée. Cependant, la situation financière déjà fragile s’est détériorée immédiatement.

Les pays africains ont vu le service de la dette libellé en devises augmenter en raison de la dépréciation de leurs devises. Les marges budgétaires déjà limitées ont été consommées par les réponses d’urgence à la pandémie. Les confinements ont paralysé les économies et la demande extérieure de matières premières s’est évaporée. Des plans de relance ont été rapidement mis en place par les économies les plus riches, parfois jusqu’à 10 % de leur PIB, mais l’Afrique n’a pu mobiliser que 68 milliards de dollars en 2020 (64 milliards d’euros) et 62 milliards de dollars supplémentaires en 2021, soit moins de 2 % de son PIB. Le service de la dette a commencé à devenir problématique.

Avenir Afrique : dette et sous-développement ouvrent la porte au populisme et au terrorisme

Avenir Afrique : dette et sous-développement ouvrent la porte au populisme et au terrorisme


Face à l’assèchement des liquidités auquel est confronté un nombre croissant de pays du continent, l’économiste bissau-guinéen plaide, dans une tribune au « Monde », pour une réforme systémique.

Les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, imposée de manière unilatérale par le président américain Donald Trump alors que le monde subissait encore les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008-2009, ont eu un fort impact sur les pays africains. Les principales exportations du continent sont les matières premières. Lorsque la demande ralentit, le commerce génère moins de revenus pour les économies qui comptent sur ces entrées plus que sur tout autre apport de capitaux externes, y compris les investissements, les envois de fonds de la diaspora ou l’aide publique au développement.

La plupart des pays africains ont pour priorité le respect des obligations extérieures plutôt que les réformes internes et la satisfaction des besoins sociaux. Compte tenu de la faiblesse de leurs recettes fiscales, il leur est difficile de compenser une forte variation des revenus externes. Pour toutes ces raisons, la croissance en 2019, avec une hausse du PIB de 3,4 % , s’est révélée inférieure au record de 5 % enregistré en moyenne par an au cours de la décennie précédente. C’était déjà un signe inquiétant.

Lorsque, en mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid-19 pouvait être considérée comme une pandémie, l’Afrique était unanimement perçue comme la région la moins préparée pour faire face aux conséquences dévastatrices qui en découleraient. Heureusement, les prédictions alarmistes se sont révélées exagérées, l’énorme résilience de la population africaine ayant été sous-estimée. Cependant, la situation financière déjà fragile s’est détériorée immédiatement.

Les pays africains ont vu le service de la dette libellé en devises augmenter en raison de la dépréciation de leurs devises. Les marges budgétaires déjà limitées ont été consommées par les réponses d’urgence à la pandémie. Les confinements ont paralysé les économies et la demande extérieure de matières premières s’est évaporée. Des plans de relance ont été rapidement mis en place par les économies les plus riches, parfois jusqu’à 10 % de leur PIB, mais l’Afrique n’a pu mobiliser que 68 milliards de dollars en 2020 (64 milliards d’euros) et 62 milliards de dollars supplémentaires en 2021, soit moins de 2 % de son PIB. Le service de la dette a commencé à devenir problématique.

Afrique : dette et sous-développement ouvrent la porte au populisme et au terrorisme

Afrique : dette et sous-développement ouvrent la porte au populisme et au terrorisme


Face à l’assèchement des liquidités auquel est confronté un nombre croissant de pays du continent, l’économiste bissau-guinéen plaide, dans une tribune au « Monde », pour une réforme systémique.

Les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, imposée de manière unilatérale par le président américain Donald Trump alors que le monde subissait encore les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008-2009, ont eu un fort impact sur les pays africains. Les principales exportations du continent sont les matières premières. Lorsque la demande ralentit, le commerce génère moins de revenus pour les économies qui comptent sur ces entrées plus que sur tout autre apport de capitaux externes, y compris les investissements, les envois de fonds de la diaspora ou l’aide publique au développement.

La plupart des pays africains ont pour priorité le respect des obligations extérieures plutôt que les réformes internes et la satisfaction des besoins sociaux. Compte tenu de la faiblesse de leurs recettes fiscales, il leur est difficile de compenser une forte variation des revenus externes. Pour toutes ces raisons, la croissance en 2019, avec une hausse du PIB de 3,4 % , s’est révélée inférieure au record de 5 % enregistré en moyenne par an au cours de la décennie précédente. C’était déjà un signe inquiétant.

Lorsque, en mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de Covid-19 pouvait être considérée comme une pandémie, l’Afrique était unanimement perçue comme la région la moins préparée pour faire face aux conséquences dévastatrices qui en découleraient. Heureusement, les prédictions alarmistes se sont révélées exagérées, l’énorme résilience de la population africaine ayant été sous-estimée. Cependant, la situation financière déjà fragile s’est détériorée immédiatement.

Les pays africains ont vu le service de la dette libellé en devises augmenter en raison de la dépréciation de leurs devises. Les marges budgétaires déjà limitées ont été consommées par les réponses d’urgence à la pandémie. Les confinements ont paralysé les économies et la demande extérieure de matières premières s’est évaporée. Des plans de relance ont été rapidement mis en place par les économies les plus riches, parfois jusqu’à 10 % de leur PIB, mais l’Afrique n’a pu mobiliser que 68 milliards de dollars en 2020 (64 milliards d’euros) et 62 milliards de dollars supplémentaires en 2021, soit moins de 2 % de son PIB. Le service de la dette a commencé à devenir problématique.

Afrique: Le danger du terrorisme …….et de la Russie

Afrique: Le danger du terrorisme …….et de la Russie

En sus de la guerre en Ukraine, d’autres menaces persistent et continuent de peser sur le territoire français ou celui de nos alliés. Dans ce contexte et malgré des difficultés avec certains pays africains, la France reste engagée de plain-pied contre le terrorisme, notamment au Sahel où elle fait là aussi face à l’expansionnisme russe. Par Gabriel Robin, Directeur de l’agence Monceau / Consultant en intelligence économique. ( la Tribune)

Frappé sur son sol à plusieurs reprises, depuis une dizaine d’années, lors d’attentats dramatiques, la France a douloureusement pris la mesure de la menace terroriste islamiste. Les gouvernements successifs ont ainsi mis en place un arsenal législatif et judiciaire afin d’anticiper et d’agir efficacement contre de potentielles attaques.

En 2017, le gouvernement d’Edouard Philippe faisait ainsi voter la loi sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme qui a institué des mesures prophylactiques de prévention contre ce phénomène, qui étaient autrefois contenues dans l’état d’urgence [1]. Les conflits internationaux comme l’Afghanistan, la Syrie ou la Libye furent des théâtres offrant aux djihadistes une formation guerrière qu’ils ont pu par la suite exporter dans leur pays d’origine. La France est alors intervenue à l’étranger avec l’aide de ses partenaires pour réduire la menace du djihadisme international. Cette lutte, par nature globale, ne peut être menée par la seule France qui compter sur des partenaires crédibles dans le monde occidental comme en Orient et en Afrique.
La France et ses partenaires opérationnels
Depuis le lancement de l’opération Serval au Mali en 2013 jusqu’à l’opération Barkhane dans le reste de Sahel, la France a pu s’appuyer sur ses alliés dans son soutien aux pays du G5 Sahel. Principal but de l’opération : coordonner régionalement la réponse à la menace terroriste. Le rôle de la France consistant à contenir la menace le temps que les armées des pays du G5 (Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger, Tchad) deviennent pleinement opérationnelles. Depuis, la progression a été inégale et le Mali a quitté l’organisation, mais cette dernière garde sa pertinence.

Paris sait jouer d’anciennes fidélités pour nouer des relations privilégiées avec des partenaires internationaux de longue date dans la région. Ainsi, le soutien des États-Unis s’est avéré décisif dans le domaine du renseignement opérationnel : les drones de Washington fournissant près de 50% du renseignement des forces françaises. Un appui ayant permis par exemple l’élimination d’Abdelmalek Droukdel émir d’AQMI[2].
Sur un autre plan, plus modeste, mais décisif, les Émirats Arabes Unis ont fourni un appui volontaire à la France. Dès 2017, les EAU ont contribué avec une enveloppe d’un montant de 30 millions d’euros à la force conjointe du G5 Sahel. En 2019, ils ont poussé leur engagement jusqu’à solliciter auprès du Niger l’installation d’une base militaire[3]. Ils s’investissent aussi dans le domaine institutionnel en soutenant la création du Collège de Défense du G5 Sahel. Alignée sur la stratégie française, la fédération émiratie apporte son soutien financier aux projets de développement locaux (Mauritanie, Burkina-Faso, Mali, etc) et à la lutte contre l’Islamisme politique.
Du côté européen, Paris reçoit l’aide de ses partenaires de l’Union via les missions de formations militaires comme EUTM Mali (Allemagne, Espagne) ou bien policière via EUCAP Niger. On note aussi un investissement ponctuel, sur le terrain, d’hélicoptères britanniques et danois. À noter également la présence d’un contingent d’une cinquantaine de soldats estoniens dans le cadre de l’opération Barkhane dès 2019, puis d’une centaine de forces spéciales dans le cadre de la Task Force Takuba, aux côtés d’autres pays européens. Ce qui fait de l’engagement estonien, proportionnellement, l’un des plus significatifs de tous les partenaires européens de la France, témoignant d’une approche proactive nouvelle à destination des pays de l’est voisins de la Russie qui ont un besoin impérieux de protection [4].

Malgré le changement de cap du Mali qui se tourne désormais vers la Russie, la France reste présente dans la région grâce au Niger qui lui fait désormais office de porte-avion [5].
Il est d’ailleurs intéressant de constater que les attaques informationnelles russes contre l’action française en Afrique n’ont pas les effets escomptés. L’expertise et l’efficacité militaires de la France sont toujours appréciées par ses alliés, qui savent pouvoir compter sur sa détermination sans faille dans la lutte contre le terrorisme et la protection d’un espace commun de prospérité.

La coopération dans le contre-terrorisme ne se limite pas au Sahel, malgré le caractère stratégique de la région. En 2014, la France rejoignait la coalition internationale menée par les États-Unis afin de lancer des frappes aériennes coordonnées contre des cibles terroristes en Irak et en Syrie. Paris a pu y jouer un rôle cadre via son opération Chammal par le déploiement d’artillerie lourde, d’avions de chasses et périodiquement du porte-avion Charles de Gaulle. Le succès des frappes françaises doit beaucoup au fructueux partenariat de défense signé en 2009 avec les Emirats Arabes Unis. L’accord prévoit l’établissement d’une base militaire française (toujours en place) et d’une coopération en matière de forces spéciales et de renseignement.

Autant d’aspects qui ont joué un rôle certain lors des opérations. Le volet renseignement s’est d’ailleurs renforcé en 2016, via l’installation, à Abu Dhabi, du Commandement maritime des navires français déployés dans l’océan Indien.

En ce mois de novembre, Europol a aussi annoncé le démantèlement d’un super-cartel de narco-trafiquants européens. Parmi les 49 suspects appréhendés, six cibles prioritaires l’ont été à Dubaï en collaboration avec les autorités émiraties, dont deux ressortissants français. La mocro-mafia néerlandaise dirigée par Ridouan Taghi, le milieu bosnien, le clan Kinahan irlandais, les familles espagnoles de Galice ou encore la mafia de Raffaelle Imperiale étaient impliquées dans ce trafic qui contrôlaient un tiers du marché de la cocaïne en Europe. Les bonnes relations entre les Emirats Arabes Unis et la France ne sont pas étrangères au succès de cette opération policière internationale.

Afrique: Faire face au terrorisme…. et à la Russie

Afrique: Faire face au terrorisme…. et à la Russie

En sus de la guerre en Ukraine, d’autres menaces persistent et continuent de peser sur le territoire français ou celui de nos alliés. Dans ce contexte et malgré des difficultés avec certains pays africains, la France reste engagée de plain-pied contre le terrorisme, notamment au Sahel où elle fait là aussi face à l’expansionnisme russe. Par Gabriel Robin, Directeur de l’agence Monceau / Consultant en intelligence économique. ( la Tribune)

Frappé sur son sol à plusieurs reprises, depuis une dizaine d’années, lors d’attentats dramatiques, la France a douloureusement pris la mesure de la menace terroriste islamiste. Les gouvernements successifs ont ainsi mis en place un arsenal législatif et judiciaire afin d’anticiper et d’agir efficacement contre de potentielles attaques.

En 2017, le gouvernement d’Edouard Philippe faisait ainsi voter la loi sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme qui a institué des mesures prophylactiques de prévention contre ce phénomène, qui étaient autrefois contenues dans l’état d’urgence [1]. Les conflits internationaux comme l’Afghanistan, la Syrie ou la Libye furent des théâtres offrant aux djihadistes une formation guerrière qu’ils ont pu par la suite exporter dans leur pays d’origine. La France est alors intervenue à l’étranger avec l’aide de ses partenaires pour réduire la menace du djihadisme international. Cette lutte, par nature globale, ne peut être menée par la seule France qui compter sur des partenaires crédibles dans le monde occidental comme en Orient et en Afrique.
La France et ses partenaires opérationnels
Depuis le lancement de l’opération Serval au Mali en 2013 jusqu’à l’opération Barkhane dans le reste de Sahel, la France a pu s’appuyer sur ses alliés dans son soutien aux pays du G5 Sahel. Principal but de l’opération : coordonner régionalement la réponse à la menace terroriste. Le rôle de la France consistant à contenir la menace le temps que les armées des pays du G5 (Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger, Tchad) deviennent pleinement opérationnelles. Depuis, la progression a été inégale et le Mali a quitté l’organisation, mais cette dernière garde sa pertinence.

Paris sait jouer d’anciennes fidélités pour nouer des relations privilégiées avec des partenaires internationaux de longue date dans la région. Ainsi, le soutien des États-Unis s’est avéré décisif dans le domaine du renseignement opérationnel : les drones de Washington fournissant près de 50% du renseignement des forces françaises. Un appui ayant permis par exemple l’élimination d’Abdelmalek Droukdel émir d’AQMI[2].
Sur un autre plan, plus modeste, mais décisif, les Émirats Arabes Unis ont fourni un appui volontaire à la France. Dès 2017, les EAU ont contribué avec une enveloppe d’un montant de 30 millions d’euros à la force conjointe du G5 Sahel. En 2019, ils ont poussé leur engagement jusqu’à solliciter auprès du Niger l’installation d’une base militaire[3]. Ils s’investissent aussi dans le domaine institutionnel en soutenant la création du Collège de Défense du G5 Sahel. Alignée sur la stratégie française, la fédération émiratie apporte son soutien financier aux projets de développement locaux (Mauritanie, Burkina-Faso, Mali, etc) et à la lutte contre l’Islamisme politique.
Du côté européen, Paris reçoit l’aide de ses partenaires de l’Union via les missions de formations militaires comme EUTM Mali (Allemagne, Espagne) ou bien policière via EUCAP Niger. On note aussi un investissement ponctuel, sur le terrain, d’hélicoptères britanniques et danois. À noter également la présence d’un contingent d’une cinquantaine de soldats estoniens dans le cadre de l’opération Barkhane dès 2019, puis d’une centaine de forces spéciales dans le cadre de la Task Force Takuba, aux côtés d’autres pays européens. Ce qui fait de l’engagement estonien, proportionnellement, l’un des plus significatifs de tous les partenaires européens de la France, témoignant d’une approche proactive nouvelle à destination des pays de l’est voisins de la Russie qui ont un besoin impérieux de protection [4].

Malgré le changement de cap du Mali qui se tourne désormais vers la Russie, la France reste présente dans la région grâce au Niger qui lui fait désormais office de porte-avion [5].
Il est d’ailleurs intéressant de constater que les attaques informationnelles russes contre l’action française en Afrique n’ont pas les effets escomptés. L’expertise et l’efficacité militaires de la France sont toujours appréciées par ses alliés, qui savent pouvoir compter sur sa détermination sans faille dans la lutte contre le terrorisme et la protection d’un espace commun de prospérité.

La coopération dans le contre-terrorisme ne se limite pas au Sahel, malgré le caractère stratégique de la région. En 2014, la France rejoignait la coalition internationale menée par les États-Unis afin de lancer des frappes aériennes coordonnées contre des cibles terroristes en Irak et en Syrie. Paris a pu y jouer un rôle cadre via son opération Chammal par le déploiement d’artillerie lourde, d’avions de chasses et périodiquement du porte-avion Charles de Gaulle. Le succès des frappes françaises doit beaucoup au fructueux partenariat de défense signé en 2009 avec les Emirats Arabes Unis. L’accord prévoit l’établissement d’une base militaire française (toujours en place) et d’une coopération en matière de forces spéciales et de renseignement.

Autant d’aspects qui ont joué un rôle certain lors des opérations. Le volet renseignement s’est d’ailleurs renforcé en 2016, via l’installation, à Abu Dhabi, du Commandement maritime des navires français déployés dans l’océan Indien.

En ce mois de novembre, Europol a aussi annoncé le démantèlement d’un super-cartel de narco-trafiquants européens. Parmi les 49 suspects appréhendés, six cibles prioritaires l’ont été à Dubaï en collaboration avec les autorités émiraties, dont deux ressortissants français. La mocro-mafia néerlandaise dirigée par Ridouan Taghi, le milieu bosnien, le clan Kinahan irlandais, les familles espagnoles de Galice ou encore la mafia de Raffaelle Imperiale étaient impliquées dans ce trafic qui contrôlaient un tiers du marché de la cocaïne en Europe. Les bonnes relations entre les Emirats Arabes Unis et la France ne sont pas étrangères au succès de cette opération policière internationale.

L’Égypte s’est aussi engagée aux côtés de la France contre la menace terroriste pesant sur son territoire. Le chaos libyen a rapidement fait peser sur Le Caire des risques d’incursions djihadistes. La multiplication des attaques sur des postes frontières a contraint le régime de Sissi à prendre position sur le conflit [6]. Des interventions directes sur le sol Lybien ont de mêmes étés officiellement envisagés [7]. Globalement, l’Égypte s’est alignée sur les positions françaises en Lybie, notamment face aux visées de la Turquie. La résolution de la situation dans le pays entraînant des conséquences directes sur le Sahel. L’Égypte est aujourd’hui un allié majeur de la France en méditerranée orientale, non seulement contre les djihadistes, mais aussi contre les manoeuvres néo-impérialistes d’Ankara. En vertu de cette coopération, la Direction du Renseignement Militaire (DRM) a lancé l’opération Sirli en 2016 qui a pour but de surveiller le désert occidental pour y détecter d’éventuelles menaces terroristes venues de Libye et de transmettre les renseignements recueillis aux militaires égyptiens [8]. Dix-neuf frappes ont ainsi été décidées contre des éléments pénétrant le territoire égyptien.
_______
________________________________________
[1] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000035932811
[2] https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200612-mort-droukdel-aqmi-implication-etats-unis-usa?ref=tw_i
[3] https://mondafrique.com/le-president-issoufou-accueille-une-base-militaire-emiratie-au-niger/

https://www.africaintelligence.fr/afrique-ouest/2019/08/28/le-projet-de-base-emiratie-en-suspens,108369797-bre

[4] https://www.aa.com.tr/fr/afrique/lestonie-décide-de-retirer-ses-forces-déployées-au-mali/2503117
[5] https://www.decryption.fr/le-niger-nouveau-porte-avion-de-la-france-en-afrique/
[6] https://www.bbc.com/afrique/region-53824591
[7] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/21/le-parlement-egyptien-approuve-une-possible-intervention-en-libye_6046815_3212.html
[8] https://egypt-papers.disclose.ngo/fr/chapter/operation-sirli
[9] https://www.revueconflits.com/ces-emirats-unis-a-la-france/

Sondage terrorisme : 76 % des Français toujours inquiets

Sondage terrorisme : 76 % des Français toujours inquiets

Le terrorisme constitue un sujet d’inquiétude pour la plus grande partie des Français.

Selon un sondage Ifop pour le JDD, 76 % d’entre eux estiment que la menace est élevée, alors que 24 % des personnes interrogées pensent le contraire. Il y a peu de différences selon la proximité politique des sondés, même si davantage de personnes proches du Rassemblement national pensent que la menace est élevée (87 %) que celles proches d’Europe Ecologie-Les Verts (63 %).

Mais de façon générale, les Français sont globalement préoccupés par la question globale de la sécurité. D’après un autre sondage de l’institut CSA pour CNEWS, près de 6 Français sur 10 (57 %) considèrent ne pas être suffisamment entendus par le gouvernement pour assurer leur sécurité.

57 % des Français estiment que le gouvernement ne prend pas suffisamment en compte leur sécurité.

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