Réforme territoriale : imposer un referendum pour éviter la magouille
Repousser les élections, bricoler le découpage administratif, tripatouiller le nombre d’élus et surtout éviter de consulter les Français, c’est la démarche de Hollande qui s’oppose à tout référendum sur la question. Cette réforme- nécessaire – ne doit pas se faire sans consulter les électeurs (qui approuvent en majorité sur le principe mais pas sur la méthode), il s’agit en effet dune modification constitutionnelle qui ne peut s’effectuer en douce. François Hollande est resté sourd aux appels de l’opposition, de droite comme de gauche, réclamant un référendum sur la réforme territoriale à propos de laquelle le président a achevé vendredi l’audition des partis politiques représentés au Parlement. Du premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, à la présidente du Front national, Marine Le Pen, le chef de l’Etat a consulté sur trois jours les élus de 14 formations sur son plan qui prévoit la réduction de moitié du nombre de régions et la suppression des conseils départementaux. Cette réforme pourrait permettre à l’Etat de faire entre 12 et 25 milliards d’euros d’économies par an à terme, selon le secrétaire d’Etat chargé du dossier, André Vallini. L’entourage de François Hollande a décrit des entretiens « riches et fournis », où chacun « a constaté qu’une réforme est nécessaire ». « Après, il peut y avoir des nuances, voire des divergences sur la carte territoriale, le calendrier, la mise en œuvre de la réforme et les conséquences pour les élections ». On annonce de même source que « le président s’exprimera prochainement pour faire le bilan » sans préciser la forme ni la date de cette intervention. François Hollande prendra d’ici là « le temps de réfléchir » et de consulter le Premier ministre, Manuel Valls, et les ministres concernés, ajoute-t-on.