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Politique: Un nouveau concept , « l’intelligence territoriale »

Politique: Un nouveau concept , « l’intelligence territoriale » !

Par Guillaume Guérin, Jean-Luc Moudenc, Franck Proust, Olivier Bianchi, Frédéric Augis, Alain Gest, Robert Vila, François Grosdidier, David Margueritte, Nicolas Daragon, Philippe Gamen et Jean-Pierre Gorges

Une tribune sympathique dans « l’Opinion »pour vanter les mérites de la décentralisation. Le seul problème c’est que le pouvoir est aussi concentré au plan local et même davantage qu’au plan national. La très grosse majorité des citoyens ignorent complètement ou presque les stratégies et l’action locale. La démocratie locale est l’espace réservé aux professionnels de la politique et ce ne sont pas quelques comités locaux bidon qui peuvent changer la situation. Pire avec l’empilage des structures communautés de communes et Métropole notamment le pouvoir local s’éloigne encore plus du citoyen mais les hausse de fiscalité ne cessent, elles, de se rapprocher. NDLR

Les élections législatives ont démontré la volonté de nos compatriotes de ne pas concentrer les pouvoirs à l’Elysée comme ils l’avaient fait en 2017 en réaction à un quinquennat Hollande décevant à bien des égards.

Mais les Français ne s’y sont pas trompés. Ils ne se trompent jamais (!). Après avoir pour la troisième fois voté par défaut pour fermer les portes de l’Elysée à la représentante du parti historique de Jean-Marie Le Pen, ils ont dessiné une Assemblée nationale plus représentative des diversités de l’électorat français avec dix groupes parlementaires. Alors certes, la distribution des vice-présidences et des présidences de commissions a agité le microcosme politique. Mais est-ce bien là l’essentiel ? Lorsque quatre Français sur dix seulement se sont déplacés pour élire leurs députés, combien de ceux-là s’intéressent à qui sous-présidera telle ou telle commission ? Bien peu…

Désormais, un projet de loi gouvernemental ne pourra être voté que si l’un au moins des groupes d’opposition apporte ses voix à la majorité relative du Président Macron. Le rôle du Parlement s’en trouve restauré. C’est le retour du régime parlementaire et de la culture de compromis. Dans ce contexte, le Sénat, émanation faut-il le rappeler des territoires, retrouve toute sa place dans la fabrication éclairée et raisonnée de la loi.

Mais quel est le cap du président de la République ? Quelles options de politiques publiques, pour quelles réformes ? Dans ses propres rangs, bien peu se risquent à répondre car, au fond, ils n’en savent rien. Les armées de mercenaires ont-elles jamais servi les nations ? C’est le nœud gordien d’une hypothétique coalition. Au contraire de nos amis allemands, coutumiers du fait, la question posée est une coalition « autour de qui ? » au lieu de se demander « autour de quoi ? ». Pas, ou peu, de programme et pour seule idée-force la lutte contre des extrêmes, pourtant utiles en période électorale, et une défense tous azimuts de l’élargissement européen. C’est bien, mais un peu léger.

Les difficultés quotidiennes des Français sont immenses et de toute évidence, la déconnexion du pouvoir central a résisté à l’émergence du nouveau monde. Qui parle vraiment de la France périphérique, de la France d’à côté ? L’Etat profond a porté bien des noms. Lorsque les sachant ne savent plus, faisons confiance à celles et ceux qui pratiquent au plus près les territoires.
Nous, maires et présidents d’intercommunalités, vivons et habitons nos territoires quotidiennement et affectivement. Or, la réalité est là et elle est cruelle : les prix de l’énergie explosent, l’inflation atteint des niveaux historiques et le pouvoir d’achat de nos compatriotes fond comme neige au soleil !La sobriété est un concept à la mode. Elle serait le remède à tous nos maux. Que les ministres du gouvernement viennent dans nos communes exiger d’une mère célibataire ou d’un couple de retraités qu’ils basculent dans la sobriété lorsque depuis plusieurs années déjà ils peinent à payer leurs factures ! Nous ne ferons pas cet affront à nos administrés. Nous le refusons. La sobriété, beaucoup baignent déjà dedans, non pas par choix ou par effet de mode mais parce que, structurellement, les décisions politiques passées et présentes les y contraignent.

« L’essentiel des forces vives des courants politiques auxquels nous appartenons se situe désormais en province. A ce titre, nous réclamons un leadership qui soit enfin d’extraction territoriale »
Les collectivités locales et les maires en particulier portent des actions concrètes et visibles. Les mairies répondent-elles aux besoins quotidiens de nos enfants ? Oui. Les Conseils départementaux apportent-ils assistance à nos aînés dépendants ? Oui. Les intercommunalités et les régions accompagnent-elles efficacement les entreprises dans un contexte économique incertain ? Toujours oui.
Partage. L’essentiel des forces vives des courants politiques auxquels nous appartenons se situe désormais en province. A ce titre, nous réclamons un leadership qui soit enfin d’extraction territoriale. Alors, sans tomber dans la facilité stérile qui consisterait à s’opposer aux élites parisiennes, nous appelons à ne pas fragiliser ce qui fonctionne et au contraire à assumer un partage efficace de la décision. L’hypercentralisation démontre chaque jour ses limites et la parole politique ne fait pas exception. Nos concitoyens, qui constatent l’éloignement des centres de pouvoir dans les préfectures de régions ou à Paris, voient aussi des responsables politiques hors-sol prodiguer leurs bons conseils sur les plateaux de télévision.

Il est essentiel de rompre cette spirale dont le baromètre s’appelle l’abstention et de redonner espoir avec des paroles et des actes tangibles. Aussi nous, maires et présidents de collectivités territoriales, sans ambition hégémonique aucune, revendiquons une décentralisation effective des options politiques choisies par nos décideurs. Assumons d’appartenir à des courants revendiquant l’intelligence territoriale !

Un nouveau concept politique : l’intelligence territoriale !

Un nouveau concept politique :l’intelligence territoriale !

Par Guillaume Guérin, Jean-Luc Moudenc, Franck Proust, Olivier Bianchi, Frédéric Augis, Alain Gest, Robert Vila, François Grosdidier, David Margueritte, Nicolas Daragon, Philippe Gamen et Jean-Pierre Gorges

Une tribune sympathique dans « l’Opinion »pour vanter les mérites de la décentralisation. Le seul problème c’est que le pouvoir est aussi concentré au plan local et même davantage qu’au plan national. La très grosse majorité des citoyens ignorent complètement ou presque les stratégies et l’action locale. La démocratie locale est l’espace réservé aux professionnels de la politique et ce ne sont pas quelques comités locaux bidon qui peuvent changer la situation. Pire avec l’empilage des structures communautés de communes et Métropole notamment le pouvoir local s’éloigne encore plus du citoyen NDLR

Les élections législatives ont démontré la volonté de nos compatriotes de ne pas concentrer les pouvoirs à l’Elysée comme ils l’avaient fait en 2017 en réaction à un quinquennat Hollande décevant à bien des égards.

Mais les Français ne s’y sont pas trompés. Ils ne se trompent jamais (!). Après avoir pour la troisième fois voté par défaut pour fermer les portes de l’Elysée à la représentante du parti historique de Jean-Marie Le Pen, ils ont dessiné une Assemblée nationale plus représentative des diversités de l’électorat français avec dix groupes parlementaires. Alors certes, la distribution des vice-présidences et des présidences de commissions a agité le microcosme politique. Mais est-ce bien là l’essentiel ? Lorsque quatre Français sur dix seulement se sont déplacés pour élire leurs députés, combien de ceux-là s’intéressent à qui sous-présidera telle ou telle commission ? Bien peu…

Désormais, un projet de loi gouvernemental ne pourra être voté que si l’un au moins des groupes d’opposition apporte ses voix à la majorité relative du Président Macron. Le rôle du Parlement s’en trouve restauré. C’est le retour du régime parlementaire et de la culture de compromis. Dans ce contexte, le Sénat, émanation faut-il le rappeler des territoires, retrouve toute sa place dans la fabrication éclairée et raisonnée de la loi.

Mais quel est le cap du président de la République ? Quelles options de politiques publiques, pour quelles réformes ? Dans ses propres rangs, bien peu se risquent à répondre car, au fond, ils n’en savent rien. Les armées de mercenaires ont-elles jamais servi les nations ? C’est le nœud gordien d’une hypothétique coalition. Au contraire de nos amis allemands, coutumiers du fait, la question posée est une coalition « autour de qui ? » au lieu de se demander « autour de quoi ? ». Pas, ou peu, de programme et pour seule idée-force la lutte contre des extrêmes, pourtant utiles en période électorale, et une défense tous azimuts de l’élargissement européen. C’est bien, mais un peu léger.

Les difficultés quotidiennes des Français sont immenses et de toute évidence, la déconnexion du pouvoir central a résisté à l’émergence du nouveau monde. Qui parle vraiment de la France périphérique, de la France d’à côté ? L’Etat profond a porté bien des noms. Lorsque les sachant ne savent plus, faisons confiance à celles et ceux qui pratiquent au plus près les territoires.
Nous, maires et présidents d’intercommunalités, vivons et habitons nos territoires quotidiennement et affectivement. Or, la réalité est là et elle est cruelle : les prix de l’énergie explosent, l’inflation atteint des niveaux historiques et le pouvoir d’achat de nos compatriotes fond comme neige au soleil !La sobriété est un concept à la mode. Elle serait le remède à tous nos maux. Que les ministres du gouvernement viennent dans nos communes exiger d’une mère célibataire ou d’un couple de retraités qu’ils basculent dans la sobriété lorsque depuis plusieurs années déjà ils peinent à payer leurs factures ! Nous ne ferons pas cet affront à nos administrés. Nous le refusons. La sobriété, beaucoup baignent déjà dedans, non pas par choix ou par effet de mode mais parce que, structurellement, les décisions politiques passées et présentes les y contraignent.

« L’essentiel des forces vives des courants politiques auxquels nous appartenons se situe désormais en province. A ce titre, nous réclamons un leadership qui soit enfin d’extraction territoriale »
Les collectivités locales et les maires en particulier portent des actions concrètes et visibles. Les mairies répondent-elles aux besoins quotidiens de nos enfants ? Oui. Les Conseils départementaux apportent-ils assistance à nos aînés dépendants ? Oui. Les intercommunalités et les régions accompagnent-elles efficacement les entreprises dans un contexte économique incertain ? Toujours oui.
Partage. L’essentiel des forces vives des courants politiques auxquels nous appartenons se situe désormais en province. A ce titre, nous réclamons un leadership qui soit enfin d’extraction territoriale. Alors, sans tomber dans la facilité stérile qui consisterait à s’opposer aux élites parisiennes, nous appelons à ne pas fragiliser ce qui fonctionne et au contraire à assumer un partage efficace de la décision. L’hypercentralisation démontre chaque jour ses limites et la parole politique ne fait pas exception. Nos concitoyens, qui constatent l’éloignement des centres de pouvoir dans les préfectures de régions ou à Paris, voient aussi des responsables politiques hors-sol prodiguer leurs bons conseils sur les plateaux de télévision.

Il est essentiel de rompre cette spirale dont le baromètre s’appelle l’abstention et de redonner espoir avec des paroles et des actes tangibles. Aussi nous, maires et présidents de collectivités territoriales, sans ambition hégémonique aucune, revendiquons une décentralisation effective des options politiques choisies par nos décideurs. Assumons d’appartenir à des courants revendiquant l’intelligence territoriale !

Auto électrique : une nouvelle rupture sociale et territoriale

Auto électrique  : une nouvelle rupture sociale et territoriale

 

 

La fin annoncée des voitures à moteur thermique en 2035 ouvre la voie à une transition accélérée vers la voiture électrique, avec un vrai risque de fracture territoriale et sociale. Un gouffre sépare toujours et encore les grands centres urbains des zones périphériques et rurales en matière de qualité d’infrastructure. Par Matthieu Dischamps, directeur France et BeLux de Power Dot.(dans la Tribune)

Tribune

 

Le gouvernement s’était fixé pour objectif d’atteindre les 100.000 bornes pour véhicules électriques installées à fin 2021. Nous n’en sommes aujourd’hui qu’à 60.000 points de charge recensés, mais ce rendez-vous manqué a eu le mérite d’accélérer le déploiement de l’infrastructure de bornes de recharge avec une progression spectaculaire de plus de 55% en un an (*). On pourrait presque s’en féliciter si toutes les régions étaient logées à la même enseigne. L’objectif quantitatif est certes nécessaire pour fixer un cap mais il ne peut se faire au détriment de la qualité de l’infrastructure et de son adéquation avec les temps de passage sur site.

En y regardant de plus près, l’Île-de-France rassemble à elle seule près de 20% des bornes installées. Logique a priori si l’on se réfère à sa part dans la population nationale. Mais l’Île-de-France est aussi la région métropolitaine où le taux de motorisation des ménages est le plus faible (**) et qui bénéficie de l’infrastructure de transports publics la plus dense et la plus variée. À l’inverse, les régions les moins urbanisées, celles où la voiture est indispensable pour assurer les déplacements du quotidien, apparaissent nettement sous-équipées. La France rurale délaissée, après avoir subi les zones blanches de la téléphonie mobile et de l’internet haut débit, connaît maintenant celles de la recharge électrique. Le gouvernement a pourtant eu le mérite d’enclencher très tôt la dynamique d’équipement dans les communes, avec un décret de 2014, mais ces initiatives, souvent publiques, ont privilégié la recharge lente qui s’avère maintenant inadaptée aux usages.

 

Intéressons-nous maintenant aux bornes de recharge les plus puissantes, celles qui facilitent le quotidien et exploitent pleinement le potentiel des nouvelles générations de voitures électriques équipées de batteries de plus forte capacité afin de rivaliser en autonomie et en polyvalence avec les modèles essence et diesel. Avec seulement 8 % de ces bornes dites rapides (à courant continu, plus efficace que celles à courant alternatif qui alimentent nos prises domestiques), la France apparaît déjà mal lotie par rapport à certains de ses voisins européens comme l’Allemagne qui en compte 16 % ou le Portugal 18 %. Mais les nuées de points qui les localisent esquissent de manière encore plus flagrante une France à deux vitesses, concentrées dans les plus grandes agglomérations et autour des voies rapides qui les relient.

En dehors des principaux centres urbains, ces prises si recherchées par ceux qui parcourent de grandes distances, capables de fournir plusieurs centaines de kilomètres d’autonomie le temps d’une pause, sont conçues pour les électromobilistes de passage et non pour ceux qui y vivent sans alternative à la voiture pour leurs trajets quotidiens. Les insuffisances de l’infrastructure de recharge, après le prix à l’achat d’un véhicule électrifié toujours élevé malgré les aides publiques, représentent pourtant l’un des principaux freins à l’adoption de la voiture électrique. Avec la volonté européenne d’interdire les moteurs thermiques d’ici 2035, il est impératif de combler les lacunes d’un réseau français à la fois inadapté au temps de passage et mal entretenu, afin de répondre aux besoins quotidiens des automobilistes.

 

Les annonces d’implantation de bornes de recharge rapide n’ont jamais été si nombreuses, toutes plus spectaculaires les unes que les autres, par centaines dans tel grand parking parisien ou par dizaines le long d’une autoroute. Est-ce vraiment là que doit se porter l’effort ? La rentabilité d’un réseau de bornes, dont l’investissement est d’autant plus lourd que la puissance de charge est élevée, répond à des impératifs de taux d’utilisation, de facilité de maintenance et de réparation, peu compatibles avec des sites dispersés. Mais sans points de recharge visibles, les régions péri-urbaines et rurales resteront à l’écart de la transition vers la mobilité électrique. Les inégalités d’accès aux bornes rapides constituent un risque supplémentaire de fracture sociale et territoriale.

 

Les opérateurs de bornes de recharge peuvent éviter cet énième risque de fracture. À la condition de ne pas oublier les zones en déficit d’infrastructure, et surtout en se rapprochant des utilisateurs et de leurs lieux de passage quotidiens : les lieux d’activités et de consommation en particulier (supermarchés, restaurants, centres commerciaux et de loisirs…), en garantissant une qualité de service optimale pour se recharger le temps de faire ses courses, aller au cinéma ou se restaurer. Avec la recharge électrique, il existe une opportunité de simplifier la vie des Français en leur amenant l’électricité là où ils sont naturellement plutôt que leur faire faire des détours sur des stations-services. Et seul un objectif de rentabilité à long terme pourra contribuer à démocratiser la voiture électrique dans tous les territoires d’ici 2035.

______

* Baromètre Avere www.avere-france.org/publications
** INSEE www.insee.fr/fr/statistiques/2012694#titre-bloc-3

Voiture électrique : une nouvelle rupture sociale et territoriale

Voiture électrique  : une nouvelle rupture sociale et territoriale

 

 

La fin annoncée des voitures à moteur thermique en 2035 ouvre la voie à une transition accélérée vers la voiture électrique, avec un vrai risque de fracture territoriale et sociale. Un gouffre sépare toujours et encore les grands centres urbains des zones périphériques et rurales en matière de qualité d’infrastructure. Par Matthieu Dischamps, directeur France et BeLux de Power Dot.(dans la Tribune)

Tribune

 

Le gouvernement s’était fixé pour objectif d’atteindre les 100.000 bornes pour véhicules électriques installées à fin 2021. Nous n’en sommes aujourd’hui qu’à 60.000 points de charge recensés, mais ce rendez-vous manqué a eu le mérite d’accélérer le déploiement de l’infrastructure de bornes de recharge avec une progression spectaculaire de plus de 55% en un an (*). On pourrait presque s’en féliciter si toutes les régions étaient logées à la même enseigne. L’objectif quantitatif est certes nécessaire pour fixer un cap mais il ne peut se faire au détriment de la qualité de l’infrastructure et de son adéquation avec les temps de passage sur site.

En y regardant de plus près, l’Île-de-France rassemble à elle seule près de 20% des bornes installées. Logique a priori si l’on se réfère à sa part dans la population nationale. Mais l’Île-de-France est aussi la région métropolitaine où le taux de motorisation des ménages est le plus faible (**) et qui bénéficie de l’infrastructure de transports publics la plus dense et la plus variée. À l’inverse, les régions les moins urbanisées, celles où la voiture est indispensable pour assurer les déplacements du quotidien, apparaissent nettement sous-équipées. La France rurale délaissée, après avoir subi les zones blanches de la téléphonie mobile et de l’internet haut débit, connaît maintenant celles de la recharge électrique. Le gouvernement a pourtant eu le mérite d’enclencher très tôt la dynamique d’équipement dans les communes, avec un décret de 2014, mais ces initiatives, souvent publiques, ont privilégié la recharge lente qui s’avère maintenant inadaptée aux usages.

 

Intéressons-nous maintenant aux bornes de recharge les plus puissantes, celles qui facilitent le quotidien et exploitent pleinement le potentiel des nouvelles générations de voitures électriques équipées de batteries de plus forte capacité afin de rivaliser en autonomie et en polyvalence avec les modèles essence et diesel. Avec seulement 8 % de ces bornes dites rapides (à courant continu, plus efficace que celles à courant alternatif qui alimentent nos prises domestiques), la France apparaît déjà mal lotie par rapport à certains de ses voisins européens comme l’Allemagne qui en compte 16 % ou le Portugal 18 %. Mais les nuées de points qui les localisent esquissent de manière encore plus flagrante une France à deux vitesses, concentrées dans les plus grandes agglomérations et autour des voies rapides qui les relient.

En dehors des principaux centres urbains, ces prises si recherchées par ceux qui parcourent de grandes distances, capables de fournir plusieurs centaines de kilomètres d’autonomie le temps d’une pause, sont conçues pour les électromobilistes de passage et non pour ceux qui y vivent sans alternative à la voiture pour leurs trajets quotidiens. Les insuffisances de l’infrastructure de recharge, après le prix à l’achat d’un véhicule électrifié toujours élevé malgré les aides publiques, représentent pourtant l’un des principaux freins à l’adoption de la voiture électrique. Avec la volonté européenne d’interdire les moteurs thermiques d’ici 2035, il est impératif de combler les lacunes d’un réseau français à la fois inadapté au temps de passage et mal entretenu, afin de répondre aux besoins quotidiens des automobilistes.

 

Les annonces d’implantation de bornes de recharge rapide n’ont jamais été si nombreuses, toutes plus spectaculaires les unes que les autres, par centaines dans tel grand parking parisien ou par dizaines le long d’une autoroute. Est-ce vraiment là que doit se porter l’effort ? La rentabilité d’un réseau de bornes, dont l’investissement est d’autant plus lourd que la puissance de charge est élevée, répond à des impératifs de taux d’utilisation, de facilité de maintenance et de réparation, peu compatibles avec des sites dispersés. Mais sans points de recharge visibles, les régions péri-urbaines et rurales resteront à l’écart de la transition vers la mobilité électrique. Les inégalités d’accès aux bornes rapides constituent un risque supplémentaire de fracture sociale et territoriale.

 

Les opérateurs de bornes de recharge peuvent éviter cet énième risque de fracture. À la condition de ne pas oublier les zones en déficit d’infrastructure, et surtout en se rapprochant des utilisateurs et de leurs lieux de passage quotidiens : les lieux d’activités et de consommation en particulier (supermarchés, restaurants, centres commerciaux et de loisirs…), en garantissant une qualité de service optimale pour se recharger le temps de faire ses courses, aller au cinéma ou se restaurer. Avec la recharge électrique, il existe une opportunité de simplifier la vie des Français en leur amenant l’électricité là où ils sont naturellement plutôt que leur faire faire des détours sur des stations-services. Et seul un objectif de rentabilité à long terme pourra contribuer à démocratiser la voiture électrique dans tous les territoires d’ici 2035.

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* Baromètre Avere www.avere-france.org/publications
** INSEE www.insee.fr/fr/statistiques/2012694#titre-bloc-3

Aménagement du territoire– La cohésion territoriale passe par l’économie

Aménagement du territoire– La cohésion territoriale passe par l’économie

 

 

Associé du cabinet de conseil PwC Strategy&, et ancien délégué aux Territoires d’industrie/2019-2020, ancien délégué aux Territoires d’industrie, le consultant Olivier Lluansi souligne, dans une tribune au « Monde », l’importance des dynamiques locales, au-delà des choix sectoriels de l’Etat central

 

Tribune

 

Entre 2009 et 2015, quand le pays détruisait massivement de l’emploi industriel, une cinquantaine de zones d’emplois ont continué à créer de l’emploi industriel. Il n’y a donc pas de fatalité. L’effet local – les caractéristiques et les dynamiques propres à un territoire donné – a été longtemps sous-estimé par nos politiques industrielles.

Il représente pourtant 38 % de la dynamique de l’emploi industriel d’un territoire, contre 52 % pour les conditions macroéconomiques (sur lesquelles, dans un contexte de mondialisation, les marges de manœuvre des gouvernants sont limitées), et seulement 10 % pour l’effet de spécialisation sectorielle (Denis Carré, Philippe Frocrain et Nadine Levratto, L’Etonnante Disparité des territoires industriels. Comprendre la performance et le déclin, Fabrique de l’industrie, 2019).


L’impératif de réindustrialisation, renforcé par la crise sanitaire, est une occasion unique de raccrocher nos territoires, ruraux et villes moyennes, au récit économique national. Il en va de notre cohésion nationale. 75 % des emplois industriels français sont situés en dehors des métropoles ; 71 % des projets d’investissements industriels étrangers se réalisent dans des communes de moins de 20 000 habitants.

Plusieurs défis à relever

La mise en place du programme Territoires d’industrie est une première réponse. Il a permis la sélection de 146 territoires fin 2018. En trois ans, ces territoires animés par un binôme élu local-industriel ont porté plus de 3 200 projets industriels. C’est le fruit d’un partenariat inédit entre les industriels, l’Etat, les régions, les intercommunalités et les opérateurs publics.

Pendant quarante ans, ces territoires ont été écartés des politiques publiques de développement économique, comme si seuls comptaient les métropoles et leurs services à valeur ajoutée. Ils ont démontré que leur dynamique et leur envie d’industrie dans notre pays étaient toujours là.


Évidemment, plusieurs défis restent encore à relever : le foncier productif, dont la rareté va être croissante dans les prochaines années et sans lequel les projets de relocalisation et de réindustrialisation ne pourront se réaliser ; la disponibilité des compétences, qui constitue un nœud criant du développement de notre outil productif depuis des années ; et enfin l’acceptabilité sociale de l’industrie : nombre de projets industriels sont bloqués par des contentieux.

Refaire cohésion par l’économie

Ce dernier point doit guider la réflexion collective. Le succès de la réindustrialisation reposera sur un constat simple : une industrie puissante est un élément essentiel pour répondre à certains grands défis de ce siècle (environnement, souveraineté, cohésion).

La cohésion territoriale passe par l’économie

La cohésion territoriale passe par l’économie

 

 

Associé du cabinet de conseil PwC Strategy&, et ancien délégué aux Territoires d’industrie/2019-2020, ancien délégué aux Territoires d’industrie, le consultant Olivier Lluansi souligne, dans une tribune au « Monde », l’importance des dynamiques locales, au-delà des choix sectoriels de l’Etat central

 

Tribune Entre 2009 et 2015, quand le pays détruisait massivement de l’emploi industriel, une cinquantaine de zones d’emplois ont continué à créer de l’emploi industriel. Il n’y a donc pas de fatalité. L’effet local – les caractéristiques et les dynamiques propres à un territoire donné – a été longtemps sous-estimé par nos politiques industrielles.

Il représente pourtant 38 % de la dynamique de l’emploi industriel d’un territoire, contre 52 % pour les conditions macroéconomiques (sur lesquelles, dans un contexte de mondialisation, les marges de manœuvre des gouvernants sont limitées), et seulement 10 % pour l’effet de spécialisation sectorielle (Denis Carré, Philippe Frocrain et Nadine Levratto, L’Etonnante Disparité des territoires industriels. Comprendre la performance et le déclin, Fabrique de l’industrie, 2019).


L’impératif de réindustrialisation, renforcé par la crise sanitaire, est une occasion unique de raccrocher nos territoires, ruraux et villes moyennes, au récit économique national. Il en va de notre cohésion nationale. 75 % des emplois industriels français sont situés en dehors des métropoles ; 71 % des projets d’investissements industriels étrangers se réalisent dans des communes de moins de 20 000 habitants.

Plusieurs défis à relever

La mise en place du programme Territoires d’industrie est une première réponse. Il a permis la sélection de 146 territoires fin 2018. En trois ans, ces territoires animés par un binôme élu local-industriel ont porté plus de 3 200 projets industriels. C’est le fruit d’un partenariat inédit entre les industriels, l’Etat, les régions, les intercommunalités et les opérateurs publics.

Pendant quarante ans, ces territoires ont été écartés des politiques publiques de développement économique, comme si seuls comptaient les métropoles et leurs services à valeur ajoutée. Ils ont démontré que leur dynamique et leur envie d’industrie dans notre pays étaient toujours là.


Évidemment, plusieurs défis restent encore à relever : le foncier productif, dont la rareté va être croissante dans les prochaines années et sans lequel les projets de relocalisation et de réindustrialisation ne pourront se réaliser ; la disponibilité des compétences, qui constitue un nœud criant du développement de notre outil productif depuis des années ; et enfin l’acceptabilité sociale de l’industrie : nombre de projets industriels sont bloqués par des contentieux.

Refaire cohésion par l’économie

Ce dernier point doit guider la réflexion collective. Le succès de la réindustrialisation reposera sur un constat simple : une industrie puissante est un élément essentiel pour répondre à certains grands défis de ce siècle (environnement, souveraineté, cohésion).

Économie : »la fracture territoriale n’est pas une fatalité »

Économie : »la  fracture territoriale n’est pas une fatalité »

 

Membre du Conseil exécutif du Medef national, présidente du Medef Limousin, Dorothée Ferreira est directrice générale d’Independance Royale, estime dans l’Opinion que la fracture territoriale n’est pas une fatalité.

Les petites villes se vident. Les grandes se remplissent. Où en est la France en termes d’équilibre des territoires ?

L’exode rural à partir du XIXe siècle avait vidé les campagnes. Le risque est désormais que le phénomène de métropolisation vide les petites villes et les villes moyennes. Aujourd’hui, le problème n’est plus uniquement le rapport entre Paris et le reste du territoire, mais l’écart croissant entre les grandes métropoles et le reste du pays. Nous sommes passés d’une hyperconcentration parisienne à une concentration sur quelques métropoles, dont Paris fait partie. Entre 2000 et 2020, la population française a augmenté de 12 %, tandis que celle des plus grandes métropoles, c’est-à-dire Lyon, Aix-Marseille, Toulouse, Bordeaux, Lille et Nice, s’est accrue de 17 %, selon le baromètre Arthur Lloyd sur l’attractivité des métropoles françaises. La population des grandes métropoles a ainsi augmenté deux fois plus vite que celle de la France. Désormais, les 15 aires urbaines de plus de 500 000 habitants concentrent 43 % de la population, 46 % des emplois et 55 % de la masse salariale. Cela s’accompagne de disparités économiques, d’inégalités. Le PIB par habitant est ainsi de 50 % plus élevé dans ces métropoles que dans le pays.

Il suffit de parcourir la France pour être frappé par des centres-villes qui se vident parfois. Quel est l’état des lieux ?

La désertification des centres-villes saute souvent aux yeux. Dans les villes de moins de 100 000 habitants, 12 % des commerces sont vacants. Bien sûr, le phénomène est complexe. L’étalement urbain, le fait que de plus en plus de Français habitent à quelques kilomètres du centre-ville est un facteur explicatif. Mais la corrélation avec le dynamisme économique est évidente. Et les territoires sont plus âgés que les métropoles. Je suis présidente du Medef Limousin, qui fait partie de la Nouvelle-Aquitaine, région la plus âgée de France. L’écart entre le Limousin (25 % de plus de 65 ans) et l’Ile-de-France (15 % de cette même classe d’âge) est très important. Deux des transitions majeures des décennies à venir se joueront dans les territoires, la transition écologique et la transition démographique, qui est le cœur d’activité du groupe que je dirige.

Le défi est de mettre en place des logiques de coopérations territoriales, des écosystèmes diversifiés pour que métropoles et territoires se renforcent mutuellement

La mondialisation explique-t-elle ce phénomène de métropolisation ?

Oui, et c’est le cas partout dans le monde. La mondialisation et ses corollaires, la désindustrialisation, le développement d’économies de services, la connexion des flux et des centres de décision, sont à l’origine de cette concentration dans les grandes métropoles. Aujourd’hui, 55 % de la population mondiale vit déjà dans des villes. En 2050, ce sera les deux tiers. Et la France est particulièrement concernée.

Quels sont les risques d’une France à deux vitesses ? Le mouvement des Gilets Jaunes est-il un signe avant-coureur de cette fracture territoriale et d’une explosion sociale ?

Nous sommes tous concernés par la fracture territoriale. Nous devons agir. L’avenir de notre pays passe par une armature territoriale forte, associant de grandes métropoles à un réseau de villes petites et moyennes dynamiques. Notre cohésion nationale est à ce prix. La fracture territoriale est le terreau du développement du populisme. La mondialisation a créé cette France à deux vitesses, mais le phénomène n’est pas inéluctable. Ce qui se joue dans la métropolisation n’est pas seulement économique. L’enjeu est aussi démocratique. La fracture territoriale est aussi une fracture culturelle. James Goodhart dans The road to somewhere, distinguait les anywhere, les gagnants de la mondialisation, qui vivent et travaillent où ils veulent et les somewhere, ceux qui restent attachés à un mode de vie et un territoire déterminé. Christophe Guilluy, dans La France périphérique avait prédit la crise des Gilets jaunes. Le Brexit, le vote contestataire, sont autant de signaux auxquels il faut être attentif.

Comment bâtir une France mieux équilibrée ?

Le défi est de mettre en place des logiques de coopérations territoriales, des écosystèmes diversifiés pour que métropoles et territoires se renforcent mutuellement. L’enjeu est de créer des synergies entre des identités locales fortes et des zones métropolitaines à fort effet d’entraînement. Une métropole est une force : la croissance de l’emploi autour des métropoles a été de 1,4 % entre 1999 et 2014 contre 0,8 % sur l’ensemble du territoire selon France Stratégie. En organisant des réseaux d’entreprises, en travaillant main dans la main, élus locaux et chefs d’entreprise, en bâtissant les infrastructures nécessaires, on peut faire mieux encore. Et tirer parti de nos métropoles pour irriguer plus profondément les territoires.

Des territoires se désertifient quand les emplois disparaissent. Est-ce une fatalité ?

Il faut gagner la bataille de l’emploi dans les territoires. Jusque dans les années 1990, la croissance du salariat a profité à toutes les villes, ce n’est plus le cas. Entre 2009 et 2019, 80 % des créations d’emplois sont intervenues sur 10 % de la surface de la France. Il s’est créé plus d’emplois à Bordeaux en dix ans que dans 76 % du territoire. Pierre Veltz a bien montré dans son récent ouvrage La France des territoires, défis et promesses qu’il n’y a pas de fatalité. Si des entrepreneurs, des politiques, des citoyens se prennent en main, alors tout peut changer. Parfois, à 30 kilomètres de distance, on voit une ville dynamique et une qui ne l’est pas, parce que des acteurs ont créé des écosystèmes. L’idée est donc de maintenir des identités culturelles spécifiques, tout en bénéficiant de l’attractivité d’une région capable de faire jeu égal avec d’autres grandes régions européennes. C’est la philosophie de Geoffroy Roux de Bézieux qui a renforcé le rôle des Medef territoriaux et des Medef régionaux. Je m’inscris dans cette logique comme présidente du Medef Limousin qui fait partie de la région Nouvelle-Aquitaine du Medef.

Les jeunes générations veulent retrouver une plus grande proximité : des chaînes de décisions courtes, moins de temps pour aller au travail, des relations plus chaleureuses avec leurs collègues

L’envie de certains habitants des grandes métropoles de partir dans des villes moyennes vous paraît-elle durable ? Est-ce une chance ?

L’attachement à un territoire n’est pas donné, il se construit. Je suis née portugaise, fille de parents portugais. Le Limousin n’est pas le territoire de mes ancêtres. Pourtant, j’y suis très attachée, c’est là que je suis née, que j’ai grandi, fait mes études, menées l’essentiel de ma carrière professionnelle et ma famille y réside. C’est un attachement qui s’est construit dans le temps, et c’est le cas de beaucoup de Français. Les jeunes générations veulent retrouver une plus grande proximité : des chaînes de décisions courtes, moins de temps pour aller au travail, des relations plus chaleureuses avec leurs collègues. Une région comme le Limousin permet d’avoir cette qualité de vie. Aujourd’hui, réussir, c’est pour beaucoup être capable de rester dans le territoire où ils ont leurs attaches. C’est nouveau et c’est une chance à saisir pour les territoires. Les entreprises trouvent plus facilement qu’avant des talents en régions.

La crise sanitaire, le télétravail rebattent-ils les cartes ?

L’exode de 450 000 Franciliens a été une expérience grandeur nature. Les outils numériques ont montré que l’on peut travailler ailleurs que dans une grande ville. De nombreux territoires ont commencé à prendre leur destin en main, en engageant des actions de revitalisation économique. Il n’y a pas fatalité. En Nouvelle-Aquitaine, la création du pôle de compétitivité Avenia, sur les technologies du sous-sol comme la géothermie, est une réussite. Qui aurait pensé que des PME sur les géo-sciences se développeraient un jour à Pau ? Tout est affaire de volonté et de soutien des dynamiques locales par l’action publique. Il faudra investir dans les infrastructures pour que les territoires restent attractifs. En 2012, le World Economic Forum classait la France à la première place mondiale pour la qualité des routes, nous sommes tombés à la 18e place. Les territoires ne pourront relever le défi de l’environnement, du vieillissement de la population, que si un véritable New deal est mis en œuvre. Nos territoires le méritent !

La faillite démocratique de la réforme territoriale

 La faillite  démocratique de la réforme territoriale

Non seulement on n’a pas allégé le millefeuilles territorial mais on l’a encore alourdi  avec des formes de supra communauté. Globalement, des financements se sont perdus  dans les sables des superstructures au détriment des communes . le maire de Sceaux, commune des Hauts-de-Seine, déplore dans une tribune au « Monde » la détérioration des relations entre les édiles et l’Etat. (tribune au Monde)

 

 

Tribune. 

 

Le 102congrès des maires s’ouvre le 18 novembre. Il s’agit d’un rendez-vous important. D’une part, c’est le dernier de la mandature des maires élus (ou réélus) en 2014, et donc le dernier pour nombre d’entre eux. D’autre part, il intervient en plein débat concernant de nombreux sujets : réforme fiscale, rôle des maires, relations avec l’Etat, décentralisation, etc. Enfin, il est porteur d’un enjeu majeur qui concerne tout simplement la République et ce que signifie réellement, aujourd’hui l’expression de « valeurs républicaines ».

Le mandat qui s’achève fut certainement le plus difficile à accomplir pour la plupart des maires. Et la violence sourde qu’ils subissent, et qui a éclaté au grand jour cet été [notamment la mort du maire de Signes, dans le Var, Jean-Mathieu Michel, le 5 août, renversé par une camionnette], n’en est pas, loin de là, la seule raison.

 

Le bouleversement institutionnel et bureaucratique résultant de la mise en œuvre de la loi NOTRe [Nouvelle organisation territoriale de la République] de 2015 a consacré le passage progressif d’une intercommunalité choisie à une intercommunalité quelquefois subie, voire à une forme de supra-communalité de fait. Les maires et leurs équipes en ont ressenti de la frustration et retiré un sentiment de gâchis. D’une part, l’Etat leur a imposé avec qui désormais travailler. D’autre part, des responsabilités parfaitement exercées, de longue date, au niveau communal se retrouvent obligatoirement exercées au niveau intercommunal, avec parfois une efficacité douteuse.

 

L’Association des maires de France (AMF) avait pourtant alerté à l’époque sur les dangers de cette intégration forcée. En vain : la détermination incompréhensible de l’appareil d’Etat à imposer partout la même organisation administrative a nié la diversité du territoire national, pourtant l’une des richesses de notre pays.

Parallèlement, les communes – comme toutes les collectivités locales – ont subi de plein fouet une diminution inédite de leurs moyens, qui n’avait même pas été annoncée lors des élections municipales de 2014. En 2017, les dotations de l’Etat étaient inférieures de plus de 11 milliards à ce qu’elles étaient trois ans plus tôt. Une telle ponction n’est pas sans conséquence : elle a provoqué une hausse de la fiscalité locale – entraînant le transfert de l’impopularité fiscale de l’Etat vers les communes – en même temps qu’une baisse inédite des investissements d’infrastructure que nous paierons cher, à terme. Déjà, les conséquences en sont visibles puisque la France a dégringolé en un an de la septième à la dix-huitième place dans le classement mondial de la qualité des infrastructures routières (selon un rapport du Forum économique mondial) !

 

La faillite de la réforme territoriale

La faillite de la réforme territoriale

Non seulement on n’a pas allégé le millefeuille territorial mais on l’a encore alourdi  avec des formes de supra communauté. Globalement, des financements se sont perdus  dans les sables des superstructures au détriment des communes . le maire de Sceaux, commune des Hauts-de-Seine, déplore dans une tribune au « Monde » la détérioration des relations entre les édiles et l’Etat. (tribune au Monde)

 

 

Tribune. 

Le 102congrès des maires s’ouvre le 18 novembre. Il s’agit d’un rendez-vous important. D’une part, c’est le dernier de la mandature des maires élus (ou réélus) en 2014, et donc le dernier pour nombre d’entre eux. D’autre part, il intervient en plein débat concernant de nombreux sujets : réforme fiscale, rôle des maires, relations avec l’Etat, décentralisation, etc. Enfin, il est porteur d’un enjeu majeur qui concerne tout simplement la République et ce que signifie réellement, aujourd’hui l’expression de « valeurs républicaines ».

Le mandat qui s’achève fut certainement le plus difficile à accomplir pour la plupart des maires. Et la violence sourde qu’ils subissent, et qui a éclaté au grand jour cet été [notamment la mort du maire de Signes, dans le Var, Jean-Mathieu Michel, le 5 août, renversé par une camionnette], n’en est pas, loin de là, la seule raison.

 

Le bouleversement institutionnel et bureaucratique résultant de la mise en œuvre de la loi NOTRe [Nouvelle organisation territoriale de la République] de 2015 a consacré le passage progressif d’une intercommunalité choisie à une intercommunalité quelquefois subie, voire à une forme de supra-communalité de fait. Les maires et leurs équipes en ont ressenti de la frustration et retiré un sentiment de gâchis. D’une part, l’Etat leur a imposé avec qui désormais travailler. D’autre part, des responsabilités parfaitement exercées, de longue date, au niveau communal se retrouvent obligatoirement exercées au niveau intercommunal, avec parfois une efficacité douteuse. 

 

L’Association des maires de France (AMF) avait pourtant alerté à l’époque sur les dangers de cette intégration forcée. En vain : la détermination incompréhensible de l’appareil d’Etat à imposer partout la même organisation administrative a nié la diversité du territoire national, pourtant l’une des richesses de notre pays. 

Parallèlement, les communes – comme toutes les collectivités locales – ont subi de plein fouet une diminution inédite de leurs moyens, qui n’avait même pas été annoncée lors des élections municipales de 2014. En 2017, les dotations de l’Etat étaient inférieures de plus de 11 milliards à ce qu’elles étaient trois ans plus tôt. Une telle ponction n’est pas sans conséquence : elle a provoqué une hausse de la fiscalité locale – entraînant le transfert de l’impopularité fiscale de l’Etat vers les communes – en même temps qu’une baisse inédite des investissements d’infrastructure que nous paierons cher, à terme. Déjà, les conséquences en sont visibles puisque la France a dégringolé en un an de la septième à la dix-huitième place dans le classement mondial de la qualité des infrastructures routières (selon un rapport du Forum économique mondial) !

Une réforme territoriale pas très démocratique

Une réforme territoriale pas très démocratique

 

Ce que dénoncent dans un premier rapport sur « l’état de la démocratie locale en France » qui sera discuté ce mois-ci, les rapporteurs de la commission de contrôle, un organe du Conseil de l’Europe, « se montrent préoccupés par l’absence de véritable consultation des collectivités locales avant le vote de la loi » portant sur la Nouvelle organisation territoriale de la République. Pas étonnant les Français n’ont pas été consultés, ni sur le nouveau découpage des régions,  ni sur les nouvelles communautés de communes ni sur le regroupement des communes. Une réforme qui était sans doute nécessaire mais qui aurait appelé une autre concertation démocratique, un ou plusieurs référendums par exemple par exemple. La réforme territoriale entrée en vigueur le 1er janvier en France inquiète le Conseil de l’Europe qui pourrait tancer Paris dans un rapport, en raison de l’ »absence de véritable consultation des collectivités locales » avant le vote de la loi, a-t-on appris samedi auprès de l’organisation. Dans un premier rapport sur« l’état de la démocratie locale en France » qui sera discuté ce mois-ci, les rapporteurs de la commission de contrôle, un organe du Conseil de l’Europe, « se montrent préoccupés par l’absence de véritable consultation des collectivités locales avant le vote de la loi » portant sur la Nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRe, NDLR), précise le projet de ce document publié sur le site internet du Conseil de l’Europe. Les auteurs de ce rapport se disent également préoccupés par le « déséquilibre financier entre les collectivités territoriales » dû à  »un système inadapté de péréquation » et à « une recentralisation au niveau national des décisions fiscales locales ». Ils recommandent aux autorités françaises de « revoir le processus de consultation des représentants directs des collectivités locales pour toutes les décisions les concernant », notamment « celles ayant trait à leurs frontières territoriales ». Au niveau fiscal, les auteurs du  rapport demandent également à la France de « revoir son système de péréquation afin de le rendre plus équitable », de « décentraliser » les décisions relatives aux assiettes d’impositions locales, mais aussi de  »clarifier les provenances des ressources financières des collectivités locales ». Ils appellent aussi Paris à  »clarifier la répartition des compétences » entre les différents niveaux d’autorités locales pour « éviter tout chevauchement » mais aussi à « poursuivre l’augmentation de la part des ressources propres dans le budget des collectivités locales », précise ce document. Le projet de rapport note par ailleurs « un progrès, globalement, dans le processus de décentralisation en France » et souligne« les efforts déployés » dans le domaine de la coopération entre collectivités territoriales, notamment en matière de coopération transfrontalière. Il constate aussi  »une plus grande autonomie financière » des collectivités françaises  »grâce à une part croissante des ressources propres dans leur budget ».

(Avec AFP)

Réforme territoriale : une guerre des capitales régionales pour rien !

Réforme territoriale : une guerre des capitales régionales  pour rien !

Les Français ont raison, ils pensent à 75% que la réforme territoriale sera inefficace. En cause le fait que cette réforme était essentiellement justifiée par la suppression des départements. Des départements aux structures administratives et aux couts  de fonctionnement démentiels. Suite à l’opposition du lobby des élus  les départements ont été maintenus et la réforme territoriale se limite au regroupement de certaines régions. Du coup neuf capitales régionales vont perdre leur titre. Mais pour faire passer la pilule il est probable que dans certains cas on désignera une capitale régionale politique et une autre capitale régionale administrative. Autant dire qu’on va encore complexifier la situation et provoquer des coûts supplémentaires.  Le gouvernement présentera, vendredi en Conseil des ministres ses premières décisions sur la réorganisation des services de l’Etat. La liste des nouvelles capitales régionales ne sera cependant que provisoire. Les chefs-lieux définitifs seront arrêtés en juillet 2016. Il s’agit d’un dossier sensible à quatre mois d’élections régionales, les 6 et 13 décembre prochain, qui s’annoncent difficile pour la gauche qui ne devrait conserver que trois à quatre régions, tout au plus.  Après la nouvelle carte des régions adoptée en décembre dernier et après la loi de janvier 2014 sur les métropoles, la loi NOTRe, Nouvelle Organisation Territoriale de la République adopté par l’Assemblée Nationale et le Sénat le 22 juillet 2015, constitue le troisième et dernier volet de cette réforme territoriale qui devrait être adoptée à compter du 1er janvier 2016. « Nous sommes en train de dessiner la nouvelle France des territoires: des grandes régions fortes qui portent l’aménagement, le développement économique, des départements qui doivent assurer la cohésion sociale, une intercommunalité et des communes qui sont là pour maintenir cette indispensable proximité« , a rappelé Manuel Valls jeudi soir en déplacement en Picardie.   La liste des nouvelles capitales des treize régions avait été présentée en Conseil des ministres en avril dernier, et plusieurs médias avaient eu vent des pistes qui devraient être retenues. On apprenait alors que Toulouse l’emportait sur Montpellier, et Dijon sur Besançon.

Sondage : Régions-réforme territoriale : du pipeau pour 75% des français

Sondage : Régions-réforme territoriale : du pipeau pour 75% des français

Selon un dernier sondage réalisé par l’Ifop et publié dans le Journal du Dimanche (JDD), les citoyens sont toujours sceptiques et ne pensent pas qu’elle simplifiera leur vie quotidienne. L’argument de la réduction des coûts ne les convainc pas non plus. À la question « D’après vous, la réforme territoriale marquée par le passage de 22 à 13 régions métropolitaines à partir du 1er janvier 2016 va-t-elle se traduire par une simplification de la vie des habitants ? », 75% des personnes sondées répondent « non, plutôt pas », 24% « oui, plutôt ». 60% des sondés estiment que la réforme n’entraînera pas une réduction des coûts de fonctionnement de ces nouvelles régions, contre 30% qui pensent le contraire.  Le scepticisme est également de mise avec la question de savoir si la réforme se traduira par un renforcement du poids politique des ces nouvelles régions, puisque 55% estiment que ce ne sera pas le cas, contre 44% qui jugent le contraire.  Enfin, les sondeurs ont demandé aux personnes interrogées quelle serait leur préférence en matière de « capitale » de quelques unes de ces nouvelles régions. Pour la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Lille (76%) devance Amiens (21%). Rouen (54%) a la préférence sur Caen (44%) pour être la capitale de la région Normandie, Toulouse devance Montpellier pour être celle de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (58% contre 41%). Dijon enfin est préférée à Besançon pour être la capitale de la région Bourgogne-Franche-Comté (74% contre  24%).

Réforme territoriale : guerres picrocholines des capitales régionales

Ce sera forcément rabelaisien tellement il y a de motifs à entretenir la confusion désuète . En fait nos régions ne seront pas de vraies régions à l’échelle de l’Europe, en plus et surtout on maintient les départements. Enfin on va se battre pour désigner les capitales. Tout cela finira dans le ridicule avec une capitale politique et une capitale administrative. Avec évidemment des sureffectifs partout. Caen ou Rouen, Dijon ou Besançon, Toulouse ou Montpellier etc. ? La réunification de la Normandie, séparée en deux en 1956, semble logique d’un point de vue historique et territorial. C’est d’ailleurs la moins contestée des unions décidées par l’Elysée, même si le maire PS de Rouen avait évoqué son envie de fusionner les deux Normandie avec la Picardie, qui aurait eu le mérite de placer sa ville au milieu de la nouvelle entité… Si cette réunification semble bien accueillie, le choix de la capitale n’en est donc pas simplifié pour autant. La trop grande proximité de Rouen avec Paris peut jouer contre elle. A l’inverse, la position de Caen, à 110 kilomètres de Rouen, est plus centrale, au cœur de la Normandie réunifiée. Dans un sondage réalisé par Tendance Ouest , 65% des internautes la choisissent pour capitale régionale.   Le grand port marchand est parfois présenté comme l’outsider qui permettrait de ne pas avoir à départager les deux sœurs ennemies que sont Caen et Rouen. Mais la petite taille du Havre et sa position excentrée lui laisse peu de chances. Sans doute conscient que la bataille entre les élus normands sera rude, Joël Bruneau, nouveau maire UMP de Caen, a évoqué sur France 3 une solution alternative, « une capitale à trois », avec Rouen et Le Havre.   Quelle capitale pour cette nouvelle entité territoriale, qui s’étendra sur plus de 81 900 km2, devenant ainsi la plus grande région de France? Le député-maire PS de Poitiers, Alain Claeys, semble avoir déjà accepté que sa ville ne décrocherait pas le titre, comme il l’a déclaré à 7 à Poitiers: « Tant que le CHU et l’université (de Poitiers) se développent et que Poitiers reste au coeur des flux de déplacement, notre territoire bénéficiera de cette fusion ». Orléans, capitale de l’actuelle région Centre, risque de pâtir de sa situation géographique, trop proche de Paris. A l’inverse, Limoges, capitale du Limousin, sera sans doute perçue comme trop excentrée par rapport aux autres départements de la nouvelle région.  Dans un sondage réalisé par Sud-Ouest auprès des ses internautes, 46% des plus de 2000 votants choisissent la ville de La Rochelle comme capitale régionale, en dépit de sa position complètement excentrée à l’ouest du nouvel ensemble. Un choix qui ne laissera sans doute pas de marbre Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, et candidate malheureuse aux élections législatives de La Rochelle, face à un certain Olivier Falorni.   La bataille s’annonce très féroce entre les deux métropoles du Sud. Si Toulouse, quatrième ville de France, semble s’imposer comme future capitale, Montpellier et la région Languedoc-Roussillon semble bien décidés à ne pas se laisser annexer par leur puissant voisin. « L’efficacité d’un territoire n’augmente pas forcément s’il devient plus grand. Ce n’est pas mécanique. Je ne lâcherai rien! », a prévenu dans Les Echos le président PS Christian Bourquin. On comprend pourquoi la lutte entre Toulouse et Montpellier ne laisse pas la place au moindre outsider.  La partie semble jouée d’avance, tant Clermont-Ferrand fait figure de poids coq face au Lyon, troisième ville de France, véritable poids super-welter économique. Il n’y aurait même pas la place pour une solution alternative.   Sauf que la situation reste quand même délicate, comme le souligne René Souchon, président de la région Auvergne, auprès de France Bleu: « Vous ne pouvez pas gérer un lycée à 500 kilomètres, c’est impossible. Il faut bien des antennes de la grande région déconcentrée. On ne va pas dire aux 400 agents que j’ai dans la région: ‘c’est terminé, on fusionne avec Rhône-Alpes, vous, vous partez à Lyon’ à cause de l’étendue du territoire ». De plus, la région Auvergne doit prochainement inaugurer son nouvel hôtel de région. A Clermont-Ferrand, évidemment. C’est ballot.   Devins ou très bien informés, les élus du conseil municipal d’Amiens avaient adopté dès le 14 avril un voeu réaffirmant solennellement leur « attachement à la Picardie et à Amiens comme sa capitale régionale ».   La Picardie a finalement échappé à un démentelement complet qui aurait conduit à un partage entre l’Ile de France, la Normandie et le Nord pas de Calais. Son intégrité préservée, la lutte entre la Picardie et sa capitale et Chalons en Champagne, la capitale de Champagne-Ardenne, pourrait donc être longue et compliquée.  D’après le site Internet Reflets Actuels, la ville de Reims, en Champagne-Ardenne, serait la favorite pour décrocher le titre de la nouvelle capitale régionale.   « Je ne peux accepter que Strasbourg, avec son statut européen, appartienne à une région dont elle ne serait pas la capitale », a déclaré Roland Ries, maire PS de Strasbourg, aux Dernières Nouvelles d’Alsace. Voilà qui a le mérite d’être clair.   Du côté des Lorrains, aucune réaction officielle -une explication à cette absence de réaction est peut-être à chercher du côté de l’affrontement qui oppose de longue date Metz, siège du conseil régional de Lorraine, et Nancy, de taille comparable en nombre d’habitants, et située au beau milieu de la région.  Régions aux terroirs souvent célébrés, Bourgogne et Franche Comté étaient faites pour s’entendre. Elles ont été les premières à annoncer leur intention de convoler, avant même l’annonce de l’Elysée. Reste à choisir une maison commune. Dijon, ville dont le maire, François Rebsamen, est aussi ministre du travail, tiendrait la corde. Même si Marie-Guite Dufay, présidente de Franche-Comté, a affirmé au Journal du Centre que, « dans ce nouvel ensemble Bourgogne-Franche-Comté, il n’y aura pas une capitale qui sera Besançon ou Dijon, il y aura une métropole entre Dijon et Besançon ». !

 

 

 

 

 » Une réforme territoriale confuse qui coûtera plus cher »( Raffarin :)

Raffarin :  » Une  réforme territoriale confuse qui coûtera plus cher »( Raffarin :)

Il est clair que cette réforme confuse coûtera plus cher. En cause, le maintien de départements qui conserveront leur superstructure alors que celles des régions vont grossir. Il faut en effet se souvenir que cette réforme a surtout été justifiée par la perspective de suppression des départements. Or sur pression des élus, le gouvernement a dû reculer et finalement maintenir les collectivités qui existaient déjà avec toutefois une nouvelle répartition de responsabilités. ( intreview JDD)
Raffarin

Il y aura peu d’économies et pas de clarification. L’essentiel de cette réforme était de clarifier les compétences et d’organiser le territoire de manière rationnelle. Là on voit que l‘organisation est en train de devenir politique et que les compétences restent confuses. Prenez le tourisme : il y aura des superpositions de compétences inutiles. Le manque de réflexion en amont se paie par un grand désordre aujourd’hui, en aval, sur le terrain. […]

 

 

Une bagarre est en cours sur le siège des capitales régionales. Est-ce une bonne idée que la préfecture se situe dans une ville et le Conseil régional dans une autre?

 

Raffarin
C’est une mauvaise idée. Cela révèle l’incapacité de l’exécutif à faire des choix. Une capitale régionale doit rassembler dans un même lieu à la fois les représentants du territoire et l’autorité administrative. Créer une distance entre le lieu de travail du préfet et celui du président du Conseil régional engendrera beaucoup de frais de fonctionnement supplémentaires. Il y a fort à parier que cette réforme coûtera au final plus cher que la situation précédente

 

La réforme territoriale sera annulée (Sarkozy)

La réforme territoriale sera annulée (Sarkozy)

Encore uen belle pagaille à venir avec la possible annulation de la réforme territoriale de Hollande. Sarkozy promet s’il est élu de revenir dessus. Sarkozy a raison de dénoncer cette réforme d’autant que c’est le flou total quant aux attributions respectives des collectivités locales. En outre et surtout cette réforme ne supprime rien, n’allège rien du mille-feuilles administratif et politique. Hollande avait pourtant promis de supprimer les départements en 2020. Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, a donc affirmé mercredi que si la droite revenait aux affaires, elle reviendrait sur la réforme territoriale en raison « du redécoupage scandaleux » des départements et des régions. « On a cassé les cantons dont le périmètre était immuable depuis deux siècles, pour faire un redécoupage scandaleux. Cette réforme, qui va mettre la pagaille partout, est totalement improbable dans des régions », qui font jusqu’à « 800 km de long », a dénoncé Nicolas Sarkozy. L’ex-chef de l’Etat s’exprimait lors de la première réunion, au siège de l’UMP à Paris, du Comité des maires qu’il a mis sur pied sous la responsabilité d’Hubert Falco, sénateur-maire de Toulon. Au lendemain de l’adoption par l’Assemblée du projet de loi réformant l’organisation territoriale du pays, Nicolas Sarkozy a dénoncé « l’amateurisme du gouvernement », qui « convoque 36 millions d’électeurs » (les élections départementales se déroulent les 22 et 29 mars) « alors que nous ne connaissons pas les compétences des élus territoriaux qu’on va élire ». « Ça va retomber sur le nez » des socialistes, a-t-il pronostiqué. « Si j’avais fait ça, on aurait protesté du déni de démocratie et ça aurait été un déni de démocratie ! » Pendant son quinquennat, l’ex-président avait préparé une réforme de l’organisation des territoires, censée entrer en vigueur en 2015 et retoquée par les socialistes en 2012. Sa mesure phare était la création de conseillers territoriaux, siégeant à la fois au département et à la région. Cela aurait permis, faisait-il valoir, de diviser par deux (de 6.000 à 3.000 environ) le nombre d’élus de ces deux échelons territoriaux.

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