L’anti culture “woke” : une sorte d’évangélisation en forme de terreur
- Lama ABU-ODEH , Professeur à la faculté de droit de l’université de Georgetown, cette Américaine d’origine palestinienne raconte dans le Figaro le climat de censure et de surveillance généralisée qui s’installe sur tous les campus d’Amérique.
- Interview
- Deux enseignants de l’université de Georgetown ont été licenciés pour avoir déploré les mauvaises performances de leurs étudiants noirs. S’agit-il d’un événement isolé ou est-ce le symptôme d’un phénomène plus général?
- Lama ABU-ODEH. - Cet incident participe d’un phénomène à l’œuvre dans toutes les universités américaines. La domination progressive de la culture «woke» sur les campus me fait penser à l’essor de l’islamisme dans le monde arabe pendant les années 1980. Un beau jour, on s’est aperçu que toutes les femmes portaient le voile, et tous les hommes la barbe, et qu’il était trop tard. L’idéologie «woke» se répand de la même façon, et les personnes de gauche en Occident sont incapables de lui résister, tout comme les conservateurs dans le monde musulman ont été débordés par l’islamisme.
- C’est un phénomène que j’ai personnellement vécu en Jordanie, où j’ai grandi. J’ai été témoin de l’entrisme des islamistes dans toutes les sphères culturelles et académiques.