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Pourquoi une telle inertie des politiques climatiques

Pourquoi une telle inertie des politiques climatiques

Canicule, ouragans, inondations, feux de forêt… Les effets du dérèglement climatique deviennent de plus en plus visibles et violents. Sans pour autant que les ripostes politiques à ces phénomènes des plus inquiétants n’adviennent, s’inquiétait encore, la semaine dernière, le secrétaire général de l’ONU Antonio Gueterres en affirmant que l’humanité ouvrait « les portes de l’enfer » en n’arrivant pas à mettre fin à son « addiction aux énergies fossiles ». Mais si l’industrie pétrolière a pu réussir à se rendre indispensable d’un certain mode de vie occidental, elle est en partie responsable de cette inertie politique par l’influence qu’elle exerce sur les décideurs politiques et par l’imposition de l’idée que le consommateur est le premier responsable de la crise climatique.

par Sarah M. Munoz
Doctoral researcher in political science / Doctorante en science politique, Université de Montréal dans The Conversation

Doctorante en science politique et spécialiste de l’adaptation aux changements climatiques, je me suis penchée sur les intérêts, les idées et les institutions qui façonnent et restreignent nos pratiques d’adaptation. J’analyse ce phénomène en Amérique du Nord, et en particulier, depuis trois ans, les discours environnementaux en Louisiane, aux États-Unis, afin d’expliquer l’inertie des politiques climatiques.

Pour sécuriser leurs intérêts, les industries polluantes utilisent deux types de discours. Tout d’abord, elles discréditent et marginalisent les enjeux écologiques. On n’a qu’à penser, par exemple, aux actions menées par les compagnies pétrolières et gazières contre les politiques climatiques. On l’a vu à Seattle aux États-Unis : des lobbyistes ont été embauchés pour torpiller des politiques pro-environnementales adoptées par la Ville, et des influenceurs Instagram ont été payés pour faire la promotion du gaz.

Dans un deuxième temps, ces industriels s’emploient à convaincre que leurs activités polluantes sont compatibles avec la gestion de la crise climatique et environnementale. Ces stratégies de changement d’image s’inscrivent dans une dynamique plus large de « greenwashing » des activités extractivistes. Sur les trois dernières décennies, les cinq plus grandes compagnies pétrolières américaines ont ainsi dépensé plus de 3 milliards de dollars US en marketing et donations pour renforcer leur communication auprès du grand public et des décideurs politiques.

Une stratégie rhétorique particulièrement significative de l’industrie pétrolière est l’attribution de la responsabilité de l’atténuation et de l’adaptation aux changements climatiques au niveau individuel.

Ainsi, en faisant porter la charge de réduire la pollution et les émissions de gaz à effets de serre aux individus, et par conséquent, la lutte contre le changement climatique, les industries pétrolières et leurs alliés politiques visent à empêcher un changement de leurs pratiques de production, de consommation et d’exploitation des énergies fossiles.

L’expression la plus évidente de cette stratégie d’individualisation est la création de l’empreinte carbone. Née d’une campagne de communication du géant British Petroleum au début des années 2000, « Beyond petroleum », l’empreinte carbone mesure les impacts de la consommation individuelle sur les émissions de gaz à effet de serre.

À travers de nombreuses publicités promouvant l’importance des gestes individuels dans la crise climatique, BP est parvenu à renverser la responsabilité du problème climatique vers le consommateur, de manière à en effacer celle des industries en s’excluant de la recherche de solutions.

La campagne « Beyond Petroleum » de BP visait par ailleurs à encourager les individus à adopter un mode de vie plus durable par des gestes leur permettant tout de même de maintenir leur consommation. Cette stratégie contribue à ce que les chercheurs Karl Smerecnik et Valerie Renegar, de San Diego State University et Southwestern University, appellent l’agentivité capitalistique.

Endossant l’image environnementaliste et se retirant du problème, le géant pétrolier restreint la capacité des gens à penser d’autres formes d’actions environnementales au-delà de la consommation, et donc, de la croissance économique. Il circonscrit ainsi l’individu et sa responsabilité envers les changements climatiques dans des logiques de marché, réduisant les possibilités de transformation systémique.

ExxonMobil et Total utilisent également les mêmes stratégies. Elles mettent l’emphase sur les émissions de gaz à effets de serre comme un problème de demande, et non d’offre. Elles créent ainsi un imaginaire autour de l’individu comme consommateur, seul responsable de l’atténuation des changements climatiques.

Cette stratégie de communication légitime ainsi la production continue des énergies fossiles et sert à protéger l’industrie des régulations environnementales contraignantes en pointant du doigt la demande grandissante.

Ma recherche doctorale sur les discours et pratiques politiques de l’adaptation en Louisiane démontre que les industries fossiles s’inscrivent dans ces logiques rhétoriques et marketing. Le « greenwashing » leur permet de renverser leur rôle et de se poser en véritables sauveurs environnementaux par leurs investissements dans la restauration des côtes, ainsi que par la promotion d’une industrie écoresponsable et ancrée dans la communauté.

Les lobbyistes de grandes compagnies pétrolières comme ExxonMobil et les groupes de représentation comme le Louisiana Mid-Continent Oil and Gas Association, ainsi que leurs partenaires politiques au Sénat et à la Chambre de représentants de la Louisiane, insistent sur la caractéristique « verte » des énergies fossiles.

Cette rhétorique véhicule l’idée que la préservation des activités extractivistes est un bénéfice pour les États-Unis et pour la lutte contre les changements climatiques. Selon ce raisonnement, le pétrole et le gaz américain ont une meilleure empreinte carbone que ceux produits à l’international. Ils contribuent donc à réduire les émissions globales face à une demande grandissante des consommateurs.

Le narratif des industries fossiles « verts » prend également de l’ampleur dans les sphères législatives d’autres États et assure la mainmise de ces industries sur les économies locales.

Parlant d’un véritable « mouvement environnemental Cajun » pour désigner les activités écologiques des compagnies pétrolières en Louisiane, les lobbyistes sollicitent les identités locales et le soutien des citoyens pour la préservation des activités d’exploitation. Cette autre forme d’individualisation cible les politiques climatiques, notamment celles de l’administration Biden, comme une attaque directe sur les intérêts et le bien-être des populations locales.

Une véritable « culture du pétrole » est ainsi née par le biais d’investissements dans la communauté (par exemple, le financement depuis de nombreuses années du Jazz and Heritage Festival de La Nouvelle-Orléans par Shell, ou celui des opérations locales de secours après les ouragans). On met aussi en exergue l’enchevêtrement des identités cajuns dans l’histoire du développement de l’industrie pétrolière locale.

En Louisiane, particulièrement, l’individualisation se manifeste ainsi par un soutien populaire aux activités extractivistes et un rejet des régulations contraignantes ou des mouvements écologistes. Positionnée en véritable protecteur environnemental et communautaire, l’industrie pétrolière et gazière maintient son influence sur les sphères législatives par le lobbyisme politique et le soutien de l’opinion publique. Elle empêche ainsi une reconsidération de ses pratiques d’exploitation.

L’individualisation à grande échelle, qu’elle existe à travers les campagnes de BP ou l’appel du président Macron aux élèves à planter des arbres, inverse la responsabilité de la lutte contre les changements climatiques. Elle favorise l’inertie politique qui préserve, toujours aujourd’hui, les intérêts des industries polluantes.

Automobile : des grèves américaines qui pourraient faire telle huile

Automobile : des grèves américaines qui pourraient faire telle huile

Le mouvement de grève entamé vendredi chez les trois principaux constructeurs automobiles américains pourrait Faire tache d’huile et s’étendre à d’autres secteurs au États-Unis. Une épidémie sociale qui pourrait peut-être gagner aussi d’autres pays où les salaires certes ont progressé mais pas suffisamment pour combler l’inflation depuis deux ans. Contrairement aux affirmations des gouvernements ou des experts il manque en moyenne autour de 10 % sur deux ans dans les pays développés.

Le puissant syndicat du secteur automobile américain, United Auto Workers (UAW), met la pression sur les Big three, General Motors, Ford, Stellantis. Ce dimanche, au troisième jour d’une grève historique pour des hausses de salaire, le syndicat a menacé d’amplifier le mouvement, qui touche pour l’heure trois sites industriels, si les constructeurs n’amélioraient pas leurs propositions. De tels mouvements pour améliorer les conventions collectives d’un secteur peuvent durer très longtemps aux Etats-Unis.

Ce samedi, Stellantis a proposé une hausse de 21% au cours des quatre prochaines années, contre 14,5% jusqu’ici. Un niveau quasi-identique à ceux de GM et Ford qui proposent tous deux une augmentation de 20%. Des propositions très éloignées de celles de UAW qui demande une augmentation de 40%, dont la moitié immédiatement.

Comment en est-on arrivé à un telle crise environnementale ?

Comment en est-on arrivé à un telle crise environnementale ?

La Terre à l’époque de l’Anthropocène : comment en est-on arrivé là ? Peut-on en limiter les dégâts ?

Par
Victor Court
Économiste, chercheur associé au Laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain, Université Paris Cité dans The Conversation

En 2000, deux scientifiques proposèrent pour la première fois l’hypothèse que l’époque de l’Holocène, amorcée il y a 11 700 ans, était révolue.

L’emprise de l’humanité sur le système terrestre serait devenue si profonde qu’elle rivaliserait avec certaines des grandes forces de la nature, au point d’avoir fait bifurquer la trajectoire géologique et écologique de la Terre.

Il faudrait désormais utiliser le terme d’« Anthropocène » pour désigner avec plus de justesse l’époque géologique actuelle. Cette annonce a ouvert des débats considérables.

Parmi les nombreuses polémiques soulevées par ce nouveau concept, la plus évidente porte encore aujourd’hui sur la date du début de l’Anthropocène.

La proposition initiale portait symboliquement sur 1784, l’année du dépôt du brevet de James Watt pour sa machine à vapeur, véritable emblème de l’amorce de la révolution industrielle. Ce choix coïncide en effet avec l’augmentation significative des concentrations atmosphériques de plusieurs gaz à effet de serre, comme en témoignent les données extraites des carottes de glace.

Des chercheurs d’autres disciplines, archéologie et archéobiologie en l’occurrence, avancèrent ensuite l’idée que l’Anthropocène et l’Holocène devraient être considérés comme une même époque géologique.

Dans la perspective de ces disciplines, c’est la fin de la dernière période glaciaire, il y a plus de 10 000 ans, qui aurait favorisé une augmentation sans précédent de la population humaine (grâce à l’apparition progressive de l’agriculture) et, donc, l’émergence de son rôle de force géoécologique.

Une autre approche défend une idée assez similaire, mais en ajoutant quelques milliers d’années à la date du début de l’Anthropocène. Il aurait fallu attendre que la domestication des plantes et des animaux soit suffisamment développée pour que les répercussions environnementales des sociétés agraires – en particulier les rejets de dioxyde de carbone (CO2) dus à la déforestation – soient assez importantes pour faire sortir la Terre de l’Holocène.

À l’opposé, certains membres de la communauté scientifique penchent pour une date plus récente que celle initialement avancée.

La course de l’humanité semble en effet suivre dans sa partie la plus contemporaine une trajectoire particulière qu’on a qualifiée de « Grande Accélération ». C’est autour de 1950 que les principaux indicateurs du système socioéconomique mondial et du système Terre se sont mis à avoir une tendance réellement exponentielle.

L’empreinte écologique de l’humanité prend des formes diverses et interconnectées qui ne cessent de s’aggraver depuis cette date : une modification du climat sans précédent, par sa vitesse et son intensité ; une dégradation généralisée du tissu de la vie, par l’artificialisation des écosystèmes et les rejets de substances entièrement nouvelles (comme les produits de la chimie de synthèse, les plastiques, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les radionucléides et les gaz fluorés) ; un effondrement de la biodiversité d’une ampleur et d’une rapidité inédites (signe pour certains d’une sixième grande extinction, la cinquième étant celle qui vit disparaître les dinosaures, il y a 66 millions d’années) ; et de multiples perturbations des cycles biogéochimiques (notamment ceux de l’eau, de l’azote et du phosphore).

En parallèle avec cette question sur la date du début de l’Anthropocène, d’autres débats ont émergé autour de ce concept. Le plus important a été porté par Andreas Malm et Alf Hornborg, tous deux membres du département de géographie humaine de l’Université de Lund (Suède).

Ces deux chercheurs ont remarqué que le concept d’Anthropocène suggère que toute l’espèce humaine serait responsable des bouleversements planétaires. C’est pour cette raison que de nombreux auteurs ont tendance, même lorsqu’ils font remonter l’Anthropocène au moment du décollage industriel de quelques nations, à affirmer que la cause ultime de l’émergence de sociétés reposant sur les énergies fossiles correspondrait à un processus évolutif long, donc naturel, qui aurait commencé avec la maîtrise du feu par nos ancêtres (il y a au moins 400 000 ans).

Malm et Hornborg affirment que parler de l’Anthropocène en utilisant des catégories généralisantes, comme « l’espèce humaine », « les humains » ou « l’humanité », revient à naturaliser ce phénomène, c’est-à-dire à supposer qu’il était inéluctable, car découlant d’une propension naturelle de notre espèce à exploiter un maximum de ressources dès qu’elle en a l’occasion.

Pour les deux chercheurs, cette naturalisation occulte la dimension sociale du régime fossile des 200 dernières années.

L’adoption de la machine à vapeur alimentée par le charbon, puis des technologies reposant sur le pétrole et le gaz, n’a pas été réalisée à la suite d’une décision unanime de tous les membres de l’humanité, et ce ne sont pas non plus quelques représentants de cette dernière – qui auraient été élus sur la base de caractéristiques naturelles – qui ont décidé de la trajectoire empruntée par notre espèce.

L’exploitation des énergies fossiles émet du CO₂, première cause du réchauffement climatique. Zbynek Burival/Unsplash
Pour Malm et Hornborg, ce sont au contraire des conditions sociales et politiques particulières qui ont, chaque fois, créé la possibilité d’un investissement lucratif pour quelques détenteurs de capitaux, quasi systématiquement des hommes blancs, bourgeois ou aristocrates.

Par exemple, la possibilité d’exploiter les travailleurs britanniques dans les mines de charbon a été déterminante dans le cas de la machine à vapeur aux XVIIIe et XIXe siècles ; tout comme le soutien de plusieurs gouvernements occidentaux l’a été en ce qui concerne la mise en place des infrastructures nécessaires à l’exploitation du pétrole depuis le milieu du XIXe siècle.

L’Anthropocène perçu à l’échelle de la totalité de l’humanité occulte un autre fait majeur : l’inégalité intraespèce dans la responsabilité des bouleversements climatiques et écologiques.

À l’heure actuelle, parmi tous les habitants du monde, les 10 % qui émettent le plus de gaz à effet de serre (GES) sont responsables de 48 % du total des émissions mondiales, alors que les 50 % qui en émettent le moins sont responsables d’à peine 12 % des émissions globales. Parmi les plus gros émetteurs individuels de la planète, les estimations mettent en avant le 1 % le plus riche (composé majoritairement d’Américains, de Luxembourgeois, de Singapouriens, de Saoudiens, etc.), avec des émissions par personne supérieures à 200 tonnes d’équivalent CO2 par année.

À l’autre extrémité du spectre des émetteurs, on trouve les individus les plus pauvres du Honduras, du Mozambique, du Rwanda et du Malawi, avec des émissions 2000 fois plus faibles, proches de 0,1 tonne d’équivalent CO2 par personne et par an.

Ce lien étroit entre richesse et empreinte carbone implique une responsabilité commune, mais différenciée, qui sied mal à la catégorisation englobante de l’Anthropocène.

Par ailleurs, cette critique prend encore plus de sens dans une perspective historique puisque le dérèglement climatique dépend du cumul des émissions de GES. À titre d’exemple, on peut se dire que le Royaume-Uni n’a pas à être à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique, car il ne représente actuellement qu’environ 1 % des émissions mondiales de carbone… C’est oublier un peu vite que ce pays a contribué à 4,5 % des émissions globales depuis 1850, ce qui le place au huitième rang des plus gros pollueurs de l’histoire.

Les nations du monde, et les individus au sein de chacune d’entre elles, n’ont pas contribué de façon équivalente à la trajectoire exponentielle du système Terre depuis 200 ans. L’Europe et l’Amérique du Nord sont historiquement les régions les plus polluantes de l’histoire. Le Royaume-Uni et les États-Unis, chefs d’orchestre respectifs du développement économique mondialisé du XIXe et du XXe siècle, ont une dette écologique particulièrement colossale envers les autres nations. Le charbon a été le carburant du projet de domination impériale britannique, alors que c’est le pétrole qui a joué ce rôle pour les États-Unis.

Pour garder les idées claires sur ce sujet épineux de la contribution historique de chaque nation à la dérive climatique, il peut être avisé de toujours garder en tête que les émissions de GES, et plus généralement l’empreinte environnementale d’un pays ou d’une personne donnée, sont déterminées au premier ordre par leur niveau de consommation de biens et de services.

Habiter dans un pays riche et penser être « écolo » n’a généralement aucun rapport avec la réalité. De plus, toutes les données quantitatives en notre possession ne disent rien de la nécessité vitale – ou, au contraire, de la futilité la plus extrême – à l’origine de l’émission d’un même kilogramme de dioxyde de carbone !

Pour certains, émettre un peu plus de gaz à effet de serre est une question de survie : cela peut représenter une ration de riz ou l’installation d’une toiture. Pour d’autres, il ne s’agit que d’acheter un gadget de plus pour se divertir quelques heures. À ceux qui avancent qu’il faudrait réduire la taille de la population mondiale pour lutter efficacement contre le dérèglement climatique (et toutes les autres perturbations environnementales), on répondra qu’il suffirait plutôt d’empêcher les plus riches de continuer de mener leur train de vie indécent et climaticide.

Parce qu’il fabrique une humanité abstraite qui est uniformément concernée, le discours dominant sur l’Anthropocène suggère une responsabilité tout aussi uniformisée. Les Yanomami et les Achuar d’Amazonie, qui vivent sans recourir à un gramme d’énergie fossile et se contentent de ce qu’ils retirent de la chasse, de la pêche, de la cueillette et d’une agriculture vivrière, devraient-ils donc se sentir aussi responsables du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité que les plus riches industriels, banquiers et autres avocats d’affaires ?

Si la Terre est vraiment entrée dans une nouvelle époque géologique, les responsabilités de chaque nation et de chaque individu sont trop différentes dans l’espace et dans le temps pour qu’on puisse considérer que « l’espèce humaine » est une abstraction satisfaisante pour endosser le fardeau de la culpabilité.

Au-delà de ces nombreux débats et controverses, le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité réclament des actions massives, concrètes, sans délai. Les efforts et les initiatives, dont certaines conduites à un niveau global, ne semblent pas manquer… Mais lesquelles fonctionnent véritablement ?

Quelle efficacité réelle pour l’Accord de Paris ?

Prenons par exemple la 21e Conférence des parties (COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique, qui s’est tenue à Paris en 2015.

Celle-ci a débouché sur un accord qualifié d’historique puisque, pour la première fois, 196 pays se sont engagés à décarboner l’économie mondiale. En pratique, cet accord laisse à chaque État le soin de définir sa stratégie nationale de transition énergétique. Chaque pays membre doit ensuite présenter aux autres signataires sa « contribution déterminée au niveau national » (CDN). L’addition des CDN forme la trajectoire attendue des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Le problème d’une telle stratégie (si tant est qu’elle soit effectivement appliquée), c’est que le compte n’y est pas : même si toutes les promesses annoncées étaient réalisées, les émissions de GES d’origine humaine nous conduiraient à un réchauffement climatique d’environ 2,7 °C d’ici la fin du siècle.

En 2030, il y aura déjà un écart de 12 milliards de tonnes d’équivalent CO₂ par an (Gtéq-CO₂/an) par rapport au plafond requis pour limiter la hausse des températures à 2 °C. Cet écart grimpe à 20 Gtéq-CO2/an si on considère un réchauffement maximal de 1,5 °C.

Dans le cadre de l’Accord de Paris de 2015, les États peuvent théoriquement amender leurs engagements tous les cinq ans pour renforcer leurs ambitions. Dans les faits, rappelons que les émissions continuent d’augmenter pour quasiment tous les pays signataires (lorsqu’elles sont comptabilisées selon la consommation et non selon la production).

Laurent Fabius acte l’adoption de l’accord de Paris, lors de la COP21 de 2015. Cop Paris/Flickr
Comment pourrait-il en être autrement puisque l’Accord de Paris n’incorpore aucun mécanisme de sanction pour les États qui ne respectent pas leurs engagements ? Seule la pression internationale et populaire est censée les contraindre. Mais quel intérêt peut avoir une stratégie de dénonciation si tous les acteurs sont en faute ?

Bien que l’Accord de Paris ait été présenté comme un succès diplomatique, il faut bien admettre qu’il constitue une coquille vide de plus dans la grande liste des engagements inefficaces pour lutter contre le dérèglement climatique. On aurait d’ailleurs pu s’en douter dès la ratification de ce texte puisque les mots « énergie fossile » n’y apparaissent pas une seule fois… Tout a donc été fait pour ne froisser aucun acteur (public ou privé) et pour qu’ainsi un maximum d’États en viennent à signer un accord qui n’apportera aucune solution au problème le plus urgent de l’humanité.

Arriver à se féliciter du contenu de l’Accord de Paris comme l’ont fait de nombreux représentants politiques montre à quel point ces derniers – et les médias relayant complaisamment leurs idées – n’ont pas du tout saisi l’ampleur du problème.

Au moment de la signature de l’accord en 2015, le volume cumulé de CO2 que l’humanité pouvait se permettre d’émettre pour conserver une chance raisonnable de limiter le réchauffement climatique à 2 °C n’était plus que de 1000 Gt. Compte tenu des émissions des cinq dernières années, ce budget carbone n’est déjà plus que de 800 Gt. Cela correspond donc au tiers des 2420 Gt de CO2 émises jusqu’à présent, de 1850 à 2020, dont 1680 Gt par la combustion des énergies fossiles (et la production de ciment) et 740 Gt par l’usage des sols (principalement la déforestation).

Et à raison d’environ 40 Gt d’émissions annuelles, ce budget carbone se réduit comme peau de chagrin : il sera épuisé d’ici 20 ans si rien ne change.

La solution par un traité de non-prolifération des énergies fossiles ?
Pour atteindre ces objectifs de réduction, les humains, et en particulier les plus riches d’entre eux, doivent consentir à ne plus utiliser ce qui a historiquement représenté la source de leur opulence matérielle.

Les réserves de combustibles fossiles correspondent en effet à des émissions potentielles colossales : au niveau mondial, un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80 % des réserves de charbon doivent rester inutilisés. Dans ce cadre, l’augmentation de la production d’hydrocarbures, que ce soit au travers de mines de charbon ou de gisements de pétroles et de gaz déjà connus, ou par l’exploitation de nouvelles ressources fossiles (par exemple en Arctique), vont à contresens des efforts nécessaires pour limiter le dérèglement du climat.

Par ailleurs, plus nous retardons le moment où nous amorcerons réellement la décarbonation de l’économie mondiale, plus les efforts nécessaires deviendront draconiens. Si la réduction des émissions mondiales de CO2 avait été engagée en 2018, l’humanité aurait pu se contenter d’une baisse annuelle de 5 % jusqu’en 2100 pour limiter le réchauffement à 2 °C. Amorcer ce travail colossal en 2020 aurait demandé une réduction annuelle de 6 %. Patienter jusqu’en 2025, c’est s’obliger à une réduction de 10 % par an.

Face à l’urgence, certains en appellent depuis quelques années à un traité de non-prolifération des combustibles fossiles.

Il « suffirait », en somme, que tout le monde s’engage à ne plus utiliser ce qui active l’économie mondiale depuis 150 ans !

À ce jour, seuls les pays insulaires les plus vulnérables (comme le Vanuatu, les Fidji ou encore les îles Salomon) ont signé ce traité, pas les pays producteurs d’hydrocarbures ni les grands pays importateurs. Il est facile de comprendre pourquoi : cette initiative ne comporte aucun mécanisme financier pour compenser les gouvernements détenteurs de ressources d’hydrocarbures qui accepteraient de laisser sous leurs pieds ce PIB potentiel.

Or, pour que les réserves de combustibles fossiles ne soient pas exploitées, c’est bien une compensation de ce type qu’il faudrait mettre en place pour qu’un accord international puisse aboutir à des résultats significatifs.

La finance, cet acteur clé
Alors, tout est foutu ? Pas forcément !

Une étude a récemment apporté une lueur d’espoir. Deux chercheurs de la Harvard Business School ont montré que le choix de certaines banques de ne plus investir dans le secteur du charbon semble porter leurs fruits.

Les données étudiées (de 2009 à 2021), montrent que les entreprises charbonnières confrontées à de fortes politiques de désinvestissement de la part de leurs bailleurs de fonds réduisent leurs emprunts d’un quart par rapport à leurs homologues non affectés. Ce rationnement du capital semble bien entraîner une réduction des émissions de CO2, car les entreprises « désinvesties » sont plus susceptibles de fermer certaines de leurs installations.

Pourrait-on envisager la même approche avec le secteur du pétrole et du gaz ? En théorie, oui, mais cela serait plus difficile à mettre en œuvre.

Les acteurs du charbon disposent d’un nombre limité d’options pour obtenir un financement alternatif de leur dette si une source existante disparaît. En effet, le nombre de banques qui facilitent les transactions liées au charbon est si faible – et les relations si profondément ancrées – que, par défaut, les banquiers exercent une grande influence sur ce qui est financé dans ce secteur. Ce n’est pas le cas dans le secteur du pétrole et du gaz, où les possibilités de financement sont plus diversifiées. Néanmoins, tout cela montre que le secteur de la finance a bel et bien un rôle à jouer dans la transition bas carbone.

Mais croire que le secteur financier va rediriger l’économie mondiale vers une voie plus écologique, comme par enchantement, serait un leurre.

Le capitalisme impose un impératif de croissance qui n’a tout simplement aucun sens dans un monde aux ressources finies. Ne plus dépasser les limites écologiques du système Terre demande de redéfinir entièrement ce à quoi nous tenons et ce à quoi nous sommes prêts à renoncer.

Covid Delta : pourquoi une telle vitesse de contamination

Covid  Delta : pourquoi une telle vitesse de contamination

 

Jean-Michel Pawlotsky,  professeur au CHU Henri-Mondor (AP-HP), explique que la vitesse de contaminations du variant Delta est liée à son origine indienne. En effet d’après lui, les variants se développent toujours dans les pays peuplés à forte contamination. (Interview dans le JDD, extrait)

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Comment le virus Delta est-il arrivé en Europe?
Delta est entré au Royaume-Uni par l’intermédiaire de voyageurs venus d’Inde –quelques cas ont été rapportés en France à la même période. Dans un premier temps, il s’est transmis au sein de la communauté indienne, qui connaît des conditions de vie plus propices à une transmission rapide que la moyenne de la population britannique : promiscuité, logements exigus, difficultés économiques. Et puis le virus s’est diffusé à tout le Royaume-Uni, avant d’arriver chez nous.

Pourquoi domine-t-il désormais en France et en Europe?
Deux facteurs principaux expliquent cela. D’abord, ses propriétés intrinsèques : il est 60% plus transmissible que le variant alpha, lui-même 50% plus contagieux que la souche originelle. Il a gagné la course parce qu’il fait mieux que les autres : tous les variants à succès ont des avantages compétitifs. Deuxièmement, il a trouvé un terreau épidémiologique favorable chez nous au début de l’été, à un moment où ses concurrents, et notamment le variant Alpha, refluaient. Il est toujours plus facile pour un virus de pénétrer une population lorsque la vague précédente se termine.

Ses mutations expliquent-elles son avantage compétitif?
Le variant Delta a au moins 13 mutations par rapport à la souche de Wuhan, mais parfois il peut en porter 15 ou 17. Parmi les mutations localisées sur la protéine spike, la clé qui permet au virus Sars-CoV-2 de pénétrer dans les cellules, deux semblent avoir un impact particulier. La première, la L452R, était déjà présente sur le variant Henri-Mondor, que nous avons identifié au CHU de Créteil. La deuxième, dite P681R, semble augmenter la capacité du virus à infecter les cellules. C’est probablement l’association de ces deux mutations qui lui donne un avantage compétitif. Lorsqu’une plus grande quantité de virus est produite, il y a plus de particules infectées dans les postillons ou l’air alentour et l’entourage des sujets infectés a plus de risques d’être contaminé. Pour le variant Delta, on évalue le taux de reproduction R0, c’est à-dire le nombre de personnes infectées par un cas positif en l’absence de toute mesure barrière ou de distanciation sociale, à 6 environ, ce qui est équivalent à celui de la varicelle. Au début de l’épidémie en 2020, on l’estimait pour le variant originel à environ 2,5.

Quelle est la place de Delta par rapport aux autres souches?
Delta est désormais majoritaire à 80 %-90 %. Il est probable que la situation reste à peu près inchangée durant les prochaines semaines. Dans ce contexte, l’intérêt n’est pas de savoir s’il va représenter bientôt 95% des prélèvements analysés mais d’observer une éventuelle inflexion, comme l’émergence d’une souche nouvelle ou la progression d’un autre variant connu car ça pourrait influer sur l’évolution de la situation épidémique. En revanche, savoir qu’un individu est infecté par Delta ou un autre n’a aucun intérêt en matière de soins. Le malade sera traité exactement de la même manière quel que soit le variant à l’origine de sa maladie.

Le recul actuel du respect des gestes barrière vous inquiète-t il, vu la contagiosité accrue de Delta?
En pleine poussée épidémique de ce variant très contagieux, le port du masque et les gestes barrière restent des éléments essentiels de la prévention de la transmission, en plus de la vaccination qui, à ce jour, n’a touché qu’un peu plus de la moitié de la population française. Les personnes vaccinées sont bien protégées contre les formes sévères de la maladie, mais certaines d’entre elles peuvent être infectées, présenter une forme bénigne de la maladie et transmettre l’infection pendant une courte durée.

Faut-il s’inquiéter du fait que les vaccins soient un bouclier imparfait contre la transmission de Delta, comme viennent de l’assurer les autorités américaines?
Une personne vaccinée qui attrape le virus fera en général une forme très peu symptomatique et très courte, avec beaucoup moins de chances de transmettre la maladie qu’une personne malade non vaccinée. Le nombre de personnes vaccinées susceptibles de développer une forme sévère de la maladie est très réduit, car les vaccins sont efficaces à 90-95 %. Il s’agit essentiellement de personnes très âgées ou dont le système immunitaire est déficient. C’est pour elles qu’on réfléchit à une troisième dose de rappel. Certes, nous ne disposons pas encore de toutes les données démontrant qu’un rappel est indispensable, mais le principe de précaution suggère qu’il faudra le faire à la rentrée pour booster leur réponse immunitaire.

Delta est-il plus dangereux que les souches précédentes?
Il n’existe aujourd’hui aucun argument permettant de penser que le Covid-19 est plus ou moins sévère avec tel ou tel variant, y compris Delta. Les résultats des études peuvent être biaisés par les caractéristiques épidémiologiques des différentes poussées, qui ne touchent pas toujours les mêmes publics et ont des temporalités différentes. L’extension de la vaccination va également considérablement modifier la présentation de la maladie.

Jean-François Delfraissy avait parlé d’une « épidémie dans l’épidémie » au sujet du variant Alpha. Pourrait-on dire la même chose du Delta?
Non, il ne s’agissait pas pour le variant Alpha – et il ne s’agit pas pour le Delta – d’une nouvelle épidémie, mais de l’évolution naturelle de l’épidémie d’origine. L’expression nourrit à tort un certain catastrophisme. Le rebond actuel dû au variant Delta s’inscrit dans la série des vagues successives du phénomène pandémique. Tout n’est pas noir : nous sommes en train de passer d’une première phase pandémique, au cours de laquelle le virus s’est répandu très rapidement à la surface de la Terre, à une phase endémique, qui sera vraisemblablement caractérisée par des poussées régulières. Les régions les plus vaccinées seront moins touchées que les autres. Nous allons vivre avec ce virus comme nous vivons depuis des siècles avec les autres virus respiratoires.

Nous, profanes en biologie, nous nous ferions peur pour rien en nous focalisant sur les variants?
Tous les virus respiratoires mutent, mais on ne les avait jamais regardés d’aussi près ! Les outils pour le faire n’existaient pas. Aujourd’hui, grâce à la crise sanitaire, le radar du séquençage génétique pour suivre l’évolution des épidémies s’est étoffé. Les techniques, elles, avaient heureusement fait un bond spectaculaire ces dernières années. Les mutations, on s’y intéressait seulement pour des maladies chroniques comme le VIH ou l’hépatite C car elles rendent les virus résistants aux traitements antiviraux, mais pas pour des infections aiguës de ce genre. Peut-être que ce travail sur le Covid-19 permettra de changer notre regard sur d’autres infections virales respiratoires. Par exemple, chaque année, entre 5. 000 et 15 .000 personnes meurent dans une certaine indifférence des complications de la grippe.

Un variant encore plus contagieux pourrait-il émerger?
Oui, bien sûr. L’évolution naturelle des virus se fait vers une plus grande efficacité de propagation, en particulier quand l’immunité collective se renforce. Le virus lutte pour sa survie et pour continuer à se transmettre le plus efficacement possible. En général, cette meilleure efficacité de propagation s’accompagne d’une atténuation progressive au fil des années des symptômes de la maladie. C’est ce qui s’est sans doute passé pour d’autres infections respiratoires présentes depuis des siècles et aujourd’hui à l’origine de maladies bénignes chez l’homme.

Variant Delta : pourquoi une telle vitesse des contaminations

Variant Delta : pourquoi une telle vitesse des  contaminations

 

Jean-Michel Pawlotsky,  professeur au CHU Henri-Mondor (AP-HP), explique que la vitesse de contaminations du variant Delta est liée à son origine indienne. En effet d’après lui, les variants se développent toujours dans les pays peuplés à forte contamination. (Interview dans le JDD, extrait)

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Comment le virus Delta est-il arrivé en Europe?
Delta est entré au Royaume-Uni par l’intermédiaire de voyageurs venus d’Inde –quelques cas ont été rapportés en France à la même période. Dans un premier temps, il s’est transmis au sein de la communauté indienne, qui connaît des conditions de vie plus propices à une transmission rapide que la moyenne de la population britannique : promiscuité, logements exigus, difficultés économiques. Et puis le virus s’est diffusé à tout le Royaume-Uni, avant d’arriver chez nous.

Pourquoi domine-t-il désormais en France et en Europe?
Deux facteurs principaux expliquent cela. D’abord, ses propriétés intrinsèques : il est 60% plus transmissible que le variant alpha, lui-même 50% plus contagieux que la souche originelle. Il a gagné la course parce qu’il fait mieux que les autres : tous les variants à succès ont des avantages compétitifs. Deuxièmement, il a trouvé un terreau épidémiologique favorable chez nous au début de l’été, à un moment où ses concurrents, et notamment le variant Alpha, refluaient. Il est toujours plus facile pour un virus de pénétrer une population lorsque la vague précédente se termine.

Ses mutations expliquent-elles son avantage compétitif?
Le variant Delta a au moins 13 mutations par rapport à la souche de Wuhan, mais parfois il peut en porter 15 ou 17. Parmi les mutations localisées sur la protéine spike, la clé qui permet au virus Sars-CoV-2 de pénétrer dans les cellules, deux semblent avoir un impact particulier. La première, la L452R, était déjà présente sur le variant Henri-Mondor, que nous avons identifié au CHU de Créteil. La deuxième, dite P681R, semble augmenter la capacité du virus à infecter les cellules. C’est probablement l’association de ces deux mutations qui lui donne un avantage compétitif. Lorsqu’une plus grande quantité de virus est produite, il y a plus de particules infectées dans les postillons ou l’air alentour et l’entourage des sujets infectés a plus de risques d’être contaminé. Pour le variant Delta, on évalue le taux de reproduction R0, c’est à-dire le nombre de personnes infectées par un cas positif en l’absence de toute mesure barrière ou de distanciation sociale, à 6 environ, ce qui est équivalent à celui de la varicelle. Au début de l’épidémie en 2020, on l’estimait pour le variant originel à environ 2,5.

Quelle est la place de Delta par rapport aux autres souches?
Delta est désormais majoritaire à 80 %-90 %. Il est probable que la situation reste à peu près inchangée durant les prochaines semaines. Dans ce contexte, l’intérêt n’est pas de savoir s’il va représenter bientôt 95% des prélèvements analysés mais d’observer une éventuelle inflexion, comme l’émergence d’une souche nouvelle ou la progression d’un autre variant connu car ça pourrait influer sur l’évolution de la situation épidémique. En revanche, savoir qu’un individu est infecté par Delta ou un autre n’a aucun intérêt en matière de soins. Le malade sera traité exactement de la même manière quel que soit le variant à l’origine de sa maladie.

Le recul actuel du respect des gestes barrière vous inquiète-t il, vu la contagiosité accrue de Delta?
En pleine poussée épidémique de ce variant très contagieux, le port du masque et les gestes barrière restent des éléments essentiels de la prévention de la transmission, en plus de la vaccination qui, à ce jour, n’a touché qu’un peu plus de la moitié de la population française. Les personnes vaccinées sont bien protégées contre les formes sévères de la maladie, mais certaines d’entre elles peuvent être infectées, présenter une forme bénigne de la maladie et transmettre l’infection pendant une courte durée.

Faut-il s’inquiéter du fait que les vaccins soient un bouclier imparfait contre la transmission de Delta, comme viennent de l’assurer les autorités américaines?
Une personne vaccinée qui attrape le virus fera en général une forme très peu symptomatique et très courte, avec beaucoup moins de chances de transmettre la maladie qu’une personne malade non vaccinée. Le nombre de personnes vaccinées susceptibles de développer une forme sévère de la maladie est très réduit, car les vaccins sont efficaces à 90-95 %. Il s’agit essentiellement de personnes très âgées ou dont le système immunitaire est déficient. C’est pour elles qu’on réfléchit à une troisième dose de rappel. Certes, nous ne disposons pas encore de toutes les données démontrant qu’un rappel est indispensable, mais le principe de précaution suggère qu’il faudra le faire à la rentrée pour booster leur réponse immunitaire.

Delta est-il plus dangereux que les souches précédentes?
Il n’existe aujourd’hui aucun argument permettant de penser que le Covid-19 est plus ou moins sévère avec tel ou tel variant, y compris Delta. Les résultats des études peuvent être biaisés par les caractéristiques épidémiologiques des différentes poussées, qui ne touchent pas toujours les mêmes publics et ont des temporalités différentes. L’extension de la vaccination va également considérablement modifier la présentation de la maladie.

Jean-François Delfraissy avait parlé d’une « épidémie dans l’épidémie » au sujet du variant Alpha. Pourrait-on dire la même chose du Delta?
Non, il ne s’agissait pas pour le variant Alpha – et il ne s’agit pas pour le Delta – d’une nouvelle épidémie, mais de l’évolution naturelle de l’épidémie d’origine. L’expression nourrit à tort un certain catastrophisme. Le rebond actuel dû au variant Delta s’inscrit dans la série des vagues successives du phénomène pandémique. Tout n’est pas noir : nous sommes en train de passer d’une première phase pandémique, au cours de laquelle le virus s’est répandu très rapidement à la surface de la Terre, à une phase endémique, qui sera vraisemblablement caractérisée par des poussées régulières. Les régions les plus vaccinées seront moins touchées que les autres. Nous allons vivre avec ce virus comme nous vivons depuis des siècles avec les autres virus respiratoires.

Nous, profanes en biologie, nous nous ferions peur pour rien en nous focalisant sur les variants?
Tous les virus respiratoires mutent, mais on ne les avait jamais regardés d’aussi près ! Les outils pour le faire n’existaient pas. Aujourd’hui, grâce à la crise sanitaire, le radar du séquençage génétique pour suivre l’évolution des épidémies s’est étoffé. Les techniques, elles, avaient heureusement fait un bond spectaculaire ces dernières années. Les mutations, on s’y intéressait seulement pour des maladies chroniques comme le VIH ou l’hépatite C car elles rendent les virus résistants aux traitements antiviraux, mais pas pour des infections aiguës de ce genre. Peut-être que ce travail sur le Covid-19 permettra de changer notre regard sur d’autres infections virales respiratoires. Par exemple, chaque année, entre 5. 000 et 15 .000 personnes meurent dans une certaine indifférence des complications de la grippe.

Un variant encore plus contagieux pourrait-il émerger?
Oui, bien sûr. L’évolution naturelle des virus se fait vers une plus grande efficacité de propagation, en particulier quand l’immunité collective se renforce. Le virus lutte pour sa survie et pour continuer à se transmettre le plus efficacement possible. En général, cette meilleure efficacité de propagation s’accompagne d’une atténuation progressive au fil des années des symptômes de la maladie. C’est ce qui s’est sans doute passé pour d’autres infections respiratoires présentes depuis des siècles et aujourd’hui à l’origine de maladies bénignes chez l’homme.

Pourquoi une telle opacité des débats scientifiques ?

Pourquoi une telle opacité des  débats scientifiques ?

Quatre chercheurs, un économiste, un historien, un médecin et un gestionnaire, détaillent, dans une tribune au « Monde », la façon dont la crise du Covid-19 permet de mieux comprendre les principes du travail scientifique.- …….(et parfois permet aussi de complexifier la problématique sous prétexte de méthodologies qui dissimulent les enjeux financiers NDLR°)°.

Tribune. 

 

La crise sanitaire, à travers les débats qu’elle a provoqués sur la connaissance en science médicale représente une opportunité féconde d’initiation citoyenne à l’épistémologie. Comme le définit l’historien des sciences Etienne Klein, l’épistémologie est l’analyse de la validité des connaissances. Les spécialistes historiques de cette discipline, Gaston Bachelard, Karl Popper ou Jean Piaget, ont forgé des principes épistémologiques qui ont pris un relief singulier durant cette crise. Ces principes, accessibles si on les explique, sont importants afin que les citoyens, spectateurs d’un débat scientifique médiatisé, puissent mieux appréhender les connaissances médicales et, au-delà, débusquer d’éventuelles « vérités alternatives » ou « fake news ». Nombre de controverses publiques renvoyaient en effet à des questions épistémologiques sur la qualité des connaissances invoquées, concernant, par exemple, l’efficacité de l’hydroxychloroquine contre le Covid19, le port du masque grand public, la fermeture puis l’ouverture des écoles, la célérité du confinement puis du déconfinement.

Certains scientifiques ont jugé néfastes de livrer au public ces controverses, considérant qu’elles devaient être réservées aux initiés. Pourtant, à l’heure du tout-info, il est vain de rendre opaques des débats scientifiques lorsqu’ils portent sur un sujet universel comme la santé. En outre, dans une optique de science citoyenne, la diffusion de la connaissance vers la société est autant éthique qu’utile, comme facteur de création de connaissance elle-même, si, néanmoins, les principes épistémologiques fondamentaux sont rendus accessibles.

D’autres objectent que la connaissance ne peut être diffusée vers la société que lorsqu’elle est figée, validée, mais pas en pleine élaboration. Certes, mais une connaissance scientifique peut-elle être jamais figée ? Sans doute pas, car une hypothèse ne devient connaissance que lorsqu’elle fait consensus ici et maintenant.

En raison du principe de « falsifiabilité » forgé par les épistémologues, une connaissance acquiert ce statut tant qu’elle reste ouverte aux critiques sur sa valeur. Sinon, c’est un dogme ou une croyance. Ainsi, une connaissance d’aujourd’hui peut retrouver son statut de simple hypothèse demain, voire être complètement abandonnée. Les cimetières scientifiques sont ainsi remplis de connaissances valides hier qui ne le sont plus aujourd’hui, comme celle de mettre les bébés sur le ventre pour dormir afin d’éviter leur mort subite ou bien celle de considérer l’Univers comme statique. »

Décès Coronavirus : pourquoi une telle différence entre la France et l’Allemagne

Décès Coronavirus : pourquoi une telle différence entre la France et l’Allemagne

Curieusement, on compare surtout les conséquences du Coronavirus entre la France, l’Italie voir l’Espagne en Europe. Par contre, les informations concernant l’Allemagne sont traités à la marge . Pourtant,  la différence entre la France et l’Allemagne, deux pays comparables,  est énorme. Alors  l’Allemagne compte 3000 décès pour 14 000 en France. Au plan mondial, l’Allemagne s’est même exception. En cause,  plusieurs facteurs explicatifs. D’abord sans doute la discipline allemande quand en France le confinement est loin d’être respecté partout . La seconde raison est liée à la qualité du système sanitaire allemand.

 Le pire,  c’est que ce système sanitaire est financièrement équilibré et qu’il permet une offre de soins au moins aussi bonne que le système technocratique français. Pour le Coronavirus, le système allemand  est beaucoup plus performant avec un nombre de lits notoirement supérieur pour  les cas les plus graves. L’Allemagne a aussi procédé un dépistage massif de l’ordre  de 500 000 par semaine quand la France en réalisé seulement 60 000. Sans parler de la lamentable pénurie de masques en France.

Notons aussi  que l’Allemagne dispose d’un plus grand nombre de respirateurs et pour cause puisque la plupart sont fabriqués par une industrie allemande qui ,  elle ,reste puissante quand celle de la France a été délocalisée dans les pays en développement. On peut alors se demander où passe l’argent du système sanitaire français, des sommes énormes avec en plus des déficits tout aussi énormes. Tout simplement dans les superstructures du niveau national jusqu’au plan local où par exemple les directeurs et sous-directeur sont plus nombreux que les chirurgiens. Sans parler d’une organisation logistique et d’un fonctionnement des services complètement inefficaces et archaïques.

Paradoxalement la crise du Coronavirus aura fait éclater les frontières des services qui jusque-là s’ignoraient  presque totalement et fonctionnaient de façon autonome sans aucune synergie. À cela il faut ajouter toute la bureaucratie administrative nationale, régionale et locale.

 

Démocratie: Pourquoi des députés En marche d’une telle nullité

 

Démocratie: Pourquoi  des députés En marche d’une telle nullité

 

L‘inconsistance, le manque d’expérience et de compétences de la quasi-totalité des députés En marche se vérifient chaque jour notamment lors leurs prestations  dans les médias. Visiblement, ces députés ne sont pas prêts à soutenir la comparaison avec leurs interlocuteurs dans les débats télévisés. Première observation, ils connaissent très mal les dossiers et se contentent  de répéter comme des perroquets les éléments de langage du type:   »retraite universelle , un euro égal un euro, système à points ». Plus récemment, le fameux slogan de Philippe,   » la réforme systémique est indispensable indissociable de la réforme paramétrique ». Aucun député ne se distingue vraiment de cette masse macroniste  composée pour l’essentiel d’arrivistes et de courtisans. Souvent de très jeunes gens frais émoulus d’instituts politiques , des instituts qui  n’apprennent  rien et surtout pas les réalités socio-économiques. On fera observer qu’il y a aussi quelques vieux crocodiles de la politique venus du parti des républicains ou des socialistes mais qui dans cette affaire particulière de la retraite évitent  de trop s’impliquer sachant qu’il y a surtout des coups à prendre compte tenu des contradictions du gouvernement. Pour preuve ,Macron a éprouvé bien des difficultés à trouver un remplaçant à Delevoye  et a dû se rabattre sur un député ancien DRH d’ Auchan sans véritable expérience politique et qui avait l’habitude de gérer les relations sociales à la hache. Il s’est surtout mis en évidence chez Auchan par la multiplication des plans de licenciement. Bref, comme la plupart de ses collègues députés, surtout un arriviste sans réelle  vision politique  autre que sa propre carrière.

 

Faut-il rappeler cet incident significatif de sa personnalité quand il a voulu licencier une déléguée CFDT quand il était responsable des ressources humaines dans le magasin Auchan de Béthune, dans le Pas-de-Calais. Une caissière, qui est par ailleurs à l’époque déléguée syndicale CFDT, offre à une cliente un pain au chocolat qui était trop cuit. Immédiatement mise à pied, elle est placée en garde à vue pour vol. « Cela a été d’une violence sans nom », témoigne sur franceinfo Guy Laplatine, à l’époque délégué régional pour la CFDT.  « Cela a fini par s’arranger et notre collègue a été réintégrée », poursuit Guy Laplatine. « C’est une erreur de jeunesse, après, il s’est calmé », assure-t-il. De son côté, Laurent Pietraszewski assume :  »Mon rôle a été d’examiner des éléments objectifs. Après avoir sollicité l’inspection du travail, j’ai pris cette décision. La collaboratrice ne l’a pas contesté aux prud’hommes », explique-t-il dans le journal L’Humanité. Le problème global des députés de la république en marche c’est qu’ils n’ont aucune légitimité politique. Ils ont profité de la vague Macron pour se faire élire là où de toute manière une chèvre aurait aussi été portée  par la vague macroniste. .En plus sans doute par mimétisme,  beaucoup reprennent cette posture de Macron qui combine la condescendance et le mépris. Il y a quelque chose de surréaliste à voir ces jeunes députés tenter d’expliquer des problématiques socio économiques qu’ils ne connaissent pas et donner des leçons d’intérêt général quand pour l’essentiel, ils  ne pensent  qu’à leur intérêt particulier.

 

Mais cette nullité des députés en marche n’est sans doute pas due au hasard . Elle correspond au caractère théocratique de la gestion du pouvoir de Macron. Lui seul s’estime qualifié pour décider. C’est aussi avec condescendance qu’il considère la plupart de ses collaborateurs. À dessein, il a choisi d’écarter toutes les personnalités politiques ayant réellement une certaine épaisseur et une certaine expérience. Voir par exemple avec quelle violence en public,  il a humilié Borloo et son excellent rapport sur les banlieues. En cause, le fait que Borloo représentait  évidemment un possible concurrent en 2022. Il est clair qu’on ne peut prétendre à des responsabilités politiques nationales sans avoir un passé une politique et une expérience socio-économique réelle. En général,  pour  former  un responsable national de parti, d’association ou de syndicat, il faut compter au moins une dizaine d’années. Là en quelques mois ont émergé les adeptes du macronisme dont  les compétences se limitent à répéter de manière malhabile et sans talent le discours du patron. Dans aucune organisation économique, politique sociale on ne peut devenir responsable national aussi vite que l’ont été les députés de Macron. Le même reproche peut être fait  à Macron, sorti de nulle part. On ne peut devenir président de la république à 39 ans sans le moindre passé politique, social voir même économique ( on peut même s’interroger sur la nature des fonctions réelles de Macron dans la banque). De la même manière qu’on peut s’interroger sur l’origine des fonds qui ont permis à Macron de financer sa campagne. (Une instruction judiciaire est en cours mais elle risque de durer longtemps !)

 

traites : Caricature de débat entre gauchistes   et réactionnaires  

 

En France le débat social est souvent réduit à une caricature entre le point de vue des gauchistes et celui des réactionnaires. Les chaînes d’info continue se régalent  de ce spectacle de Guignol parce qu’il hystérise  les positions et participe ainsi au spectacle médiatique en quête de sensationnalisme. Il y a quelque chose de surréaliste de part et d’autre. D’un côté,  il y a les positions des gauchistes qui s’appuient sur une idéologie révolutionnaire le plus souvent marxiste et de l’autre la droite la plus bête du monde qu’on trouve notamment au Medef, chez certains républicains et la bourgeoisie journalistique. Une tendance par ailleurs largement représentée dans le parti en marche, sorte de cocktail qui regroupe d’anciens socialistes mollassons en recherche autant d’idéologies que de carrières, de nombreux arrivistes sortis d’on ne sait où et d’anciens républicains psychorigides comme le Premier ministre par exemple. Des deux côtés, les positions obéissent davantage à des postures idéologiques qu’à une prise en compte de l’intérêt général. Certains leaders gauchistes vont même jusqu’à reconnaître que leur véritable objectif est la révolution ( et sans doute derrière un régime de type communiste comme peut-être en Chine où au Venezuela). De l’autre côté, on affirme sans vergogne, qu’il faut préserver les intérêts financiers des plus favorisés.

 

Ainsi sur la question de l’âge de la retraite, les positions sont inconciliables. Les républicains souhaitent un report de cet âge à 65 ans tandis que des gauchistes défendent des départs anticipés autour de 55 ans dans les régimes spéciaux. Deux positions complètement idiotes et injustes. La généralisation de la retraite à 65 ans est en effet complètement impossible pour certaines catégories sociales dont  les conditions de travail sont particulièrement difficiles voire accidentogènes. Pour cette catégorie, un âge de 60 ans est déjà très limite. En outre,  entre 60 et 65 ans, seuls 25 % sont encore actifs, les autres sont soit au chômage, soit en maladie, soit sans ressources autres que les aides sociales. La posture des gauchistes n’est ni réaliste, ni juste socialement. Les gauchistes  raisonnent par corporation, par statut et souhaite le maintien de la retraite autour de 55 ans y compris pour des sédentaires qui ont passé toute leur carrière dans les bureaux et qui n’ont pas été soumis à des contraintes de pénibilité. D’un côté, ces gauchistes veulent ignorer totalement l’environnement économique et financier.

 

De l’autre, les réactionnaires agitent le chiffon rouge de la faillite budgétaire pour mieux protéger les intérêts des privilégiés. Dans cet affrontement caricatural, il y a peu de place pour les syndicats de salariés réformistes et pour un patronat modéré. Il faut ajouter à cela le manque de culture économique générale aussi bien des gauchistes que des journalistes et autres experts dont beaucoup se contentent de propos de bistrot. Bref un débat assez lamentable, pas au niveau des enjeux ; un débat qui cumule  la caricature, l’incompétence et hypocrisie. Une situation pas tellement étonnante dans la mesure où la France cultive toujours la maladie du centralisme théocratique, les méthodes de l’ancien régime et refuse délibérément un paritarisme qui priverait de leurs pouvoirs les technocrates. De part et d’autre, ont fait ainsi émerger les plus radicaux, les plus forts en gueule et les plus incompétents. Pas étonnant qu’ avec de tels interlocuteurs la France soit presque ingouvernable.

 

Politique: Pourquoi des députés En marche d’une telle nullité

Politique: Pourquoi  des députés En marche d’une telle nullité

 

L‘inconsistance, le manque d’expérience et de compétences de la quasi-totalité des députés En marche se vérifient chaque jour notamment lors leurs prestations  dans les médias. Visiblement, ces députés ne sont pas prêts à soutenir la comparaison avec leurs interlocuteurs dans les débats télévisés. Première observation, ils connaissent très mal les dossiers et se contentent  de répéter comme des perroquets les éléments de langage du type:   »retraite universelle , un euro égal un euro, système à points ». Plus récemment, le fameux slogan de Philippe,   » la réforme systémique est indispensable indissociable de la réforme paramétrique ». Aucun député ne se distingue vraiment de cette masse macroniste  composée pour l’essentiel d’arrivistes et de courtisans. Souvent de très jeunes gens frais émoulus d’instituts politiques , des instituts qui  n’apprennent  rien et surtout pas les réalités socio-économiques. On fera observer qu’il y a aussi quelques vieux crocodiles de la politique venus du parti des républicains ou des socialistes mais qui dans cette affaire particulière de la retraite évitent  de trop s’impliquer sachant qu’il y a surtout des coups à prendre compte tenu des contradictions du gouvernement. Pour preuve ,Macron a éprouvé bien des difficultés à trouver un remplaçant à Delevoye  et a dû se rabattre sur un député ancien DRH d’ Auchan sans véritable expérience politique et qui avait l’habitude de gérer les relations sociales à la hache. Il s’est surtout mis en évidence chez Auchan par la multiplication des plans de licenciement. Bref, comme la plupart de ses collègues députés, surtout un arriviste sans réelle  vision politique  autre que sa propre carrière.

 

Faut-il rappeler cet incident significatif de sa personnalité quand il a voulu licencier une déléguée CFDT quand il était responsable des ressources humaines dans le magasin Auchan de Béthune, dans le Pas-de-Calais. Une caissière, qui est par ailleurs à l’époque déléguée syndicale CFDT, offre à une cliente un pain au chocolat qui était trop cuit. Immédiatement mise à pied, elle est placée en garde à vue pour vol. « Cela a été d’une violence sans nom », témoigne sur franceinfo Guy Laplatine, à l’époque délégué régional pour la CFDT.  « Cela a fini par s’arranger et notre collègue a été réintégrée », poursuit Guy Laplatine. « C’est une erreur de jeunesse, après, il s’est calmé », assure-t-il. De son côté, Laurent Pietraszewski assume :  »Mon rôle a été d’examiner des éléments objectifs. Après avoir sollicité l’inspection du travail, j’ai pris cette décision. La collaboratrice ne l’a pas contesté aux prud’hommes », explique-t-il dans le journal L’Humanité. Le problème global des députés de la république en marche c’est qu’ils n’ont aucune légitimité politique. Ils ont profité de la vague Macron pour se faire élire là où de toute manière une chèvre aurait aussi été portée  par la vague macroniste. .En plus sans doute par mimétisme,  beaucoup reprennent cette posture de Macron qui combine la condescendance et le mépris. Il y a quelque chose de surréaliste à voir ces jeunes députés tenter d’expliquer des problématiques socio économiques qu’ils ne connaissent pas et donner des leçons d’intérêt général quand pour l’essentiel, ils  ne pensent  qu’à leur intérêt particulier.

 

Mais cette nullité des députés en marche n’est sans doute pas due au hasard . Elle correspond au caractère théocratique de la gestion du pouvoir de Macron. Lui seul s’estime qualifié pour décider. C’est aussi avec condescendance qu’il considère la plupart de ses collaborateurs. À dessein, il a choisi d’écarter toutes les personnalités politiques ayant réellement une certaine épaisseur et une certaine expérience. Voir par exemple avec quelle violence en public,  il a humilié Borloo et son excellent rapport sur les banlieues. En cause, le fait que Borloo représentait  évidemment un possible concurrent en 2022. Il est clair qu’on ne peut prétendre à des responsabilités politiques nationales sans avoir un passé une politique et une expérience socio-économique réelle. En général,  pour  former  un responsable national de parti, d’association ou de syndicat, il faut compter au moins une dizaine d’années. Là en quelques mois ont émergé les adeptes du macronisme dont  les compétences se limitent à répéter de manière malhabile et sans talent le discours du patron. Dans aucune organisation économique, politique sociale on ne peut devenir responsable national aussi vite que l’ont été les députés de Macron. Le même reproche peut être fait  à Macron, sorti de nulle part. On ne peut devenir président de la république à 39 ans sans le moindre passé politique, social voir même économique ( on peut même s’interroger sur la nature des fonctions réelles de Macron dans la banque). De la même manière qu’on peut s’interroger sur l’origine des fonds qui ont permis à Macron de financer sa campagne. (Une instruction judiciaire est en cours mais elle risque de durer longtemps !)

 

Pourquoi des députés « En marche » d’une telle nullité

Pourquoi  des députés En marche d’une telle nullité

 

L‘inconsistance, le manque d’expérience et de compétences de la quasi-totalité des députés En marche se vérifient chaque jour notamment lors leurs prestations  dans les médias. Visiblement, ces députés ne sont pas prêts à soutenir la comparaison avec leurs interlocuteurs dans les débats télévisés. Première observation, ils connaissent très mal les dossiers et se contentent  de répéter comme des perroquets les éléments de langage du type:  retraite universelle , un euro égal un euro, système à points. Plus récemment, le fameux slogan de Philippe,  » la réforme systémique est indispensable indissociable de la réforme paramétrique ». Aucun député ne se distingue vraiment de cette masse macroniste  composée pour l’essentiel d’arrivistes et de courtisans. Souvent de très jeunes gens frais émoulus d’instituts politiques qui n’apprennent  rien et surtout pas les réalités socio-économiques. On fera observer qu’il y a aussi quelques vieux crocodiles de la politique venus du parti des républicains ou des socialistes mais qui dans cette affaire particulière de la retraite évitent  de trop s’impliquer sachant qu’il y a surtout des coups à prendre compte tenu des contradictions du gouvernement. Pour preuve Macron a éprouvé bien des difficultés à trouver un remplaçant à Delevoye  et a dû se rabattre sur un député ancien DRH d’ Auchan sans véritable expérience politique et qui avait l’habitude de gérer les relations sociales à la hache. Il s’est surtout mis en évidence chez Auchan par la multiplication des plans de licenciement. Bref comme la plupart de ses collègues députés, surtout un arriviste sans réel vision politique  autre que sa propre carrière.

 

Faut-il rappeler cet incident significatif de sa personnalité quand il a voulu licencier une déléguée CFDT quand il était responsable des ressources humaines dans le magasin Auchan de Béthune, dans le Pas-de-Calais. Une caissière, qui est par ailleurs à l’époque déléguée syndicale CFDT, offre à une cliente un pain au chocolat qui était trop cuit. Immédiatement mise à pied, elle est placée en garde à vue pour vol. « Cela a été d’une violence sans nom », témoigne sur franceinfo Guy Laplatine, à l’époque délégué régional pour la CFDT« Cela a fini par s’arranger et notre collègue a été réintégrée », poursuit Guy Laplatine. « C’est une erreur de jeunesse, après, il s’est calmé », assure-t-il. De son côté, Laurent Pietraszewski assume :  »Mon rôle a été d’examiner des éléments objectifs. Après avoir sollicité l’inspection du travail, j’ai pris cette décision. La collaboratrice ne l’a pas contesté aux prud’hommes », explique-t-il dans le journal L’Humanité. Le problème global des députés de la république en marche c’est qu’ils n’ont aucune légitimité politique. Ils ont profité de la vague Macron pour se faire élire là où de toute manière une chèvre aurait aussi été portée  par la vague macroniste. . En plus sans doute par mimétisme beaucoup reprennent cette posture de Macron qui combine la condescendance et le mépris. Il y a quelque chose de surréaliste à voir ces jeunes députés tenter d’expliquer des problématiques socio économiques qu’ils ne connaissent pas et donner des leçons d’intérêt général quand pour l’essentiel, ils  ne pensent  qu’à leur intérêt particulier.

 

Mais cette nullité des députés en marche n’est sans doute pas dû au hasard . Elle correspond au caractère théocratique de la gestion du pouvoir de Macron. Lui seul s’estime qualifié pour décider. C’est aussi avec condescendance qu’il considère la plupart de ses collaborateurs. À dessein, il a choisi d’écarter toutes les personnalités politiques ayant réellement une certaine épaisseur et une certaine expérience. Voir par exemple avec quelle violence en public,  il a humilié Borloo et son excellent rapport sur les banlieues. En cause, le fait que Borloo représentait  évidemment un possible concurrent en 2022. Il est clair qu’on ne peut prétendre à des responsabilités politiques nationales sans avoir un passé une politique et une expérience socio-économique réelle. En général pour  former  un responsable national de parti, d’association ou de syndicat, il faut compter au moins une dizaine d’années. Là en quelques mois ont émergé les adeptes du macronisme dont  les compétences se limitent à répéter de manière malhabile et sans talent le discours du patron. Dans aucune organisation économique, politique sociale on ne peut devenir responsable national aussi vite que l’ont été les députés de Macron. Le même reproche peut être fait  à Macron, sorti de nulle part. On ne peut devenir président de la république à 39 ans sans le moindre passé politique, social voir même économique ( on peut même s’interroger sur la nature des fonctions réelles de Macron dans la banque). De la même manière qu’on peut s’interroger sur l’origine des fonds qui ont permis à Macron de financer sa campagne. (Une instruction judiciaire est en cours mais elle risque de durer longtemps !)

 

Affaire Benalla : pourquoi une telle hystérie du pouvoir ?

Affaire Benalla : pourquoi une telle hystérie du pouvoir ?

Si on se demande vraiment pourquoi le pouvoir manifeste une telle hystérie pour défendre un personnage relativement aussi secondaire que Benalla. Une sorte de videur qui assurait la sécurité pendant les voyages de Macron. Officiellement, sa mission aurait été d’organiser les déplacements du chef de l’État. Cependant on sait que les services officiels sont déjà suffisamment nombreux pour prendre en charge cette mission. D’où la question brûlante : Benalla un autre rôle ? Benalla est-il détenteur d’informations politiques menaçantes pour le pouvoir ? Il est clair en tout cas que le pouvoir se ridiculise en ce transformant en avocat d’un petit personnage sulfureux. Étonnant en effet que la ministre de la justice s’exprime avec autant de force pour défendre Benalla et l’inciter même à ne pas se rendre à la commission d’enquête du Sénat même chose pour Castaner  ministre pourtant chargé des relations avec le Parlement et patron de la république en marche. Maintenant ce sont des sénateurs d’en marche qui décident de ne pas assister à l’audience. Les godillots d’en marche, tous ralliés de la 25e heure à Macron, ne témoignent pas d’une grande autonomie par rapport au pouvoir. Il n’y a aucune ambiguïté et aucune confusion entre l’enquête judiciaire et l’enquête du Sénat. L’enquête judiciaire, elle, porte sur des faits délictueux clairement identifiés passibles de sanctions suite au débordement de Benalla. L’enquête parlementaire, cherche à comprendre comment fonctionne l’organisation de la sécurité du chef de l’État, qui en est réellement responsable, la commande, qui la compose ? Des interrogations dont la justice ne s’est pas saisie. Il n’y a donc aucune confusion. Pourtant  François Patriat, 75 ans, vieux crocodile de la politique, chef de file des sénateurs La République en Marche a déclaré.  »Les sénateurs de la République en Marche n’assisteront pas à l’audition de Benalla », a-t-il affirmé confirmant une information de BFMTV. Ce boycott concerne les trois sénateurs LREM suivants à savoir Alain de Belenet (Seine-et-Marne), vice-président de la commission, l’ancien ministre socialiste Alain Richard (Val-d’Oise) et le vice-président du Sénat Thani Mohamed Soilihi (Mayotte). Le jeune homme mis en examen pour violences sur un manifestant le 1er mai a récemment refusé de se rendre devant la commission d’enquête du sénatLors de l’audition, la commission va essayer de comprendre les principales fonctions d’Alexandre Benalla à la présidence de la République. L’audition de cet ancien collaborateur de l’Élysée raffermit les tensions qui règnent entre la Haute Assemblée et l’exécutif. Les sénateurs sont en effet accusés d’empiéter sur le domaine de l’enquête judiciaire.




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