Intox ou réalité, c’est en tout cas ce que dit le patron d’Orange qui »a évoqué la reprise de contacts entre les opérateurs sans qu’Orange soit moteur dans ces échanges » lors d’une rencontre avec des investisseurs à Londres le 13 septembre, a rapporté un porte-parole de l’ancien monopole public. Les concurrents d’Orange démentent cependant les perspectives de rapprochement. Un rapprochement qui paraît pourtant inévitable, il y a en effet un opérateur de trop sur le marché. Du coup la concurrence s’accroît dans des conditions excessives, la rentabilité se dégrade et on voit surtout mal comment autant d’opérateurs pourront financer les énormes investissements pour développer le très haut débit. Pour l’instant le consommateur profite de cette concurrence exacerbée par la présence de quatre opérateurs. Un de trop de toute évidence. Cependant « Le groupe Bouygues dément catégoriquement avoir repris des discussions avec des opérateurs télécoms en vue d’une consolidation du marché français », a réagi ce dernier dans un communiqué, un démenti aussi formulé par un porte-parole d’Altice. Un porte-parole d’Iliad a de son côté refusé de commenter cette information. Depuis deux ans, les opérateurs télécoms ont déjà tenté à de multiples reprises de trouver un accord pour ramener à trois le nombre d’acteurs sur un marché éprouvé par la bataille des prix consécutive à l’arrivée de Free dans le mobile en 2012. Dernière tentative en date, Bouygues et Orange avaient officialisé début janvier la reprise de discussions après avoir échoué une première fois à s’entendre en 2014. L’opération, évaluée à 10 milliards d’euros, était conditionnée à la revente d’actifs de Bouygues Telecom à Free et SFR pour obtenir le feu vert de l’Autorité de la concurrence. Les discussions ont été rompues début avril, les différents protagonistes se rejetant alors la responsabilité de cet échec. Bouygues, qui a depuis décidé de faire cavalier seul, avait précédemment refusé un chèque de 10 milliards d’euros de l’homme fort des télécoms Patrick Drahi, le fondateur d’Altice. En dépit de ces échecs répétés, certains investisseurs espèrent toujours une consolidation alors que la bataille des promotions continue de faire rage entre les opérateurs au moment même où ils doivent consentir de lourds investissements pour déployer leurs réseaux de très haut débit.
(Avec Reuters)