Archive pour le Tag 'technocrates'

Un gouvernement de technocrates incompétents

Un gouvernement de technocrates incompétents

Paradoxalement plus les membres du gouvernement sont diplômés en économie et en école de commerce et plus ils semblent démontrer leur incompétence en matière de gestion. La preuve sans doute que le diplôme n’est pas un brevet de capacité politique et que les sciences molles se heurtent facilement aux réalités. Témoin ce budget de 2025 complètement incohérent.

par , Enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École dans the Conversation

Jamais un gouvernement n’avait compté en son sein autant d’économistes et de diplômés d’écoles de commerce. Sur les 39 ministres et secrétaires d’État du gouvernement Barnier, 16 appartiennent à la première catégorie et 14 à la seconde. C’est Luc Rouban, chercheur au CEVIPOF (le Centre de Recherche de Sciences Po) qui a mis en lumière ce phénomène en comparant la composition du nouveau gouvernement (41 % d’économistes, 36 % de diplômés d’école de commerce) aux gouvernements Fillon (23 % d’économistes, 6 % de diplômés d’écoles de commerce) et Philippe (respectivement 21 % et 13 %).

Si l’on analyse tous les gouvernements, du second gouvernement Philippe en remontant jusqu’au gouvernement Jospin, ce contraste est encore plus marqué. Sur cette période, les parcours prédominants des ministres étaient droit et sciences politiques (32 %), Sciences Po Paris (30 %) et l’ENA (19 %). Les sciences économiques et de gestion représentaient seulement 10 % des profils et les écoles de commerce 9 %. Avec 41 % d’économistes et 36 % de diplômés d’écoles de commerce, le gouvernement Barnier se distingue donc par une augmentation notable de ces profils. Comment expliquer et interpréter une telle évolution ?

Dès le début de son aventure politique et surtout présidentielle, Emmanuel Macron va apparaître comme un « politicien manager » et afficher un positionnement pro-entreprise qui va se concrétiser par la mise en avant des start-up ou la mise en place d’une fiscalité favorisant l’investissement financier.

En plus d’une hyper-présidentialisation pouvant donner l’image d’un « grand patron » régnant sur son entreprise, ses mandats vont être marqués par des pratiques inspirées du monde des affaires : organisation de séminaires de team-building, recours aux cabinets de conseils privés, mise de côté des personnes n’atteignant pas leurs objectifs.

La présence accrue de diplômés d’études économiques et d’écoles de commerce dans le gouvernement semble s’inscrire naturellement dans cette philosophie macroniste assimilant la gestion de l’État à celle d’une entreprise. Mais alors, pourquoi cette évolution n’est pas intervenue plus tôt, alors qu’Emmanuel Macron est au pouvoir depuis 2017 ?

Malgré une image de serviteur de l’État et de représentant de la haute fonction publique, Michel Barnier possède un profil plus managérial que ne le laisse entendre sa réputation. Il est ainsi diplômé de l’ESCP Business School (Paris), l’une des trois plus prestigieuses écoles de commerce française. Au regard de sa formation et des recherches portant sur ce sujet, il a pu être naturellement enclin à choisir des profils proches du sien lors de la constitution de son équipe gouvernementale.

La présence de ces profils fait aussi écho à son étiquette politique de membre des Républicains et du poids important de la droite au sein de ce nouveau gouvernement. En moyenne, la proportion de diplômés d’écoles de commerce est 3 fois plus importante au sein des gouvernements de droite que dans ceux de gauche (12 % à droite et 4,2 % à gauche pour l’ensemble des gouvernements de 2000 à 2020).

Mais au delà de l’influence du macronisme ou du profil de Michel Barnier, l’équilibre « sociologique » du nouveau gouvernement s’inscrit aussi dans une tendance historique plus profonde, et dans le contexte économique actuel.

Depuis les années 1980 et l’émergence du New Public Management (“nouvelle gestion publique”), de nombreuses réformes inspirées de la culture managériale du secteur privé ont été appliquées aux organisations publiques, y compris en France. Leur but ? Améliorer l’efficacité des structures en charge de missions d’intérêt général, comme les hôpitaux ou les écoles, en leur assignant des objectifs de performance. En dépit de limites et de résultats parfois mitigés, cette stratégie est allée de pair avec un contrôle accru des équilibres financiers et des performances économiques des services publics. L’augmentation de profils issus de formations en lien avec l’économie et la gestion symbolise l’avènement progressif de cette approche.

Dans le cas du gouvernement de Michel Barnier, qui préconise lui-même le renforcement d’une culture de l’évaluation dans l’administration, cette présence est probablement accentuée par l’urgence des problèmes de budget et de déficit auxquels la France fait face actuellement.

Au-delà de ces éléments, la composition du gouvernement Barnier traduit aussi une évolution de la perception des formations publiques et privées en France.

Si on prend le cas des écoles de commerce, leur présence dans les classements internationaux, comme celui du Financial Times, a augmenté la visibilité des plus prestigieuses d’entre elles. Dans le même temps, l’image de Sciences Po Paris était ternie par des problèmes de gouvernance et des tensions internes alors que les critiques dont faisait l’objet l’ENA aboutissaient, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, à son remplacement par un institut dédié au service public.

Les exemples d’Arnaud Montebourg et de Marlène Schiappa, étudiants en école de commerce après leurs fonctions ministérielles, ainsi que le choix de ministres, notamment de l’Education nationale comme Pap Ndiaye ou Amélie Oudéa-Castera, d’inscrire leurs enfants dans le privé, ont aussi renforcé cette impression.

De ce point de vue, la sociologie du gouvernement Barnier reflète la valorisation par le personnel politique actuel des filières « d’excellence » privées au détriment des formations publiques et de l’université.

Cette évolution signe-t-elle “la disparition d’une certaine culture de l’État” comme le redoute le politiste Luc Rouban ? Selon lui, l’augmentation des profils de type économiste et école de commerce montre que l’État et l’action politique se « privatisent ». L’action étatique perd de sa spécificité vis-à-vis de l’action privée dans la mesure où services publics et entreprises privées tendent à être gérés de la même façon. Il y voit un changement culturel et craint que la puissance publique se concentre désormais sur ses missions régaliennes et laisse de côté sa mission sociale. Si la question reste posée, ce glissement interroge en tous cas l’évolution des rapports entre services publics et secteur privé en France.

D’un côté, les difficultés financières et le manque de moyens alloués à la puissance publique poussent à la prise d’initiatives individuelles et ouvrent la porte à l’intervention d’acteurs « privés » dans le cadre de missions autrefois prises en charge par l’État.

De l’autre, les entreprises sont de plus en plus sollicitées pour jouer un rôle dans le bon fonctionnement de la société, comme en témoigne l’essor des concepts de parties prenantes, de responsabilité sociétale des entreprises ou d’entreprises à mission.

Au regard de l’intensité des défis sociaux et environnementaux actuels, le rapprochement et la coopération public/privé semblent donc nécessaires. Mais ceux-ci souffrent souvent d’une mauvaise connaissance et d’une compréhension limitée du secteur public par certains acteurs du secteur privé et de certaines personnes du secteur publics vis-à-vis du secteur privé. Les à-priori et les biais idéologiques associés à chacune des deux sphères constituent souvent des freins à leur coopération. Cette question demeurera stratégique bien au-delà des mandats d’Emmanuel Macron, de Michel Barnier et de la composition des prochains gouvernements.

Barnier: Un gouvernement de technocrates incompétents

Barnier: Un gouvernement de technocrates incompétents

Paradoxalement plus les membres du gouvernement sont diplômés en économie et en école de commerce et plus ils semblent démontrer leur incompétence en matière de gestion. La preuve sans doute que le diplôme n’est pas un brevet de capacité politique et que les sciences molles se heurtent facilement aux réalités. Témoin ce budget de 2025 complètement incohérent.

par , Enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École dans the Conversation

Jamais un gouvernement n’avait compté en son sein autant d’économistes et de diplômés d’écoles de commerce. Sur les 39 ministres et secrétaires d’État du gouvernement Barnier, 16 appartiennent à la première catégorie et 14 à la seconde. C’est Luc Rouban, chercheur au CEVIPOF (le Centre de Recherche de Sciences Po) qui a mis en lumière ce phénomène en comparant la composition du nouveau gouvernement (41 % d’économistes, 36 % de diplômés d’école de commerce) aux gouvernements Fillon (23 % d’économistes, 6 % de diplômés d’écoles de commerce) et Philippe (respectivement 21 % et 13 %).

Si l’on analyse tous les gouvernements, du second gouvernement Philippe en remontant jusqu’au gouvernement Jospin, ce contraste est encore plus marqué. Sur cette période, les parcours prédominants des ministres étaient droit et sciences politiques (32 %), Sciences Po Paris (30 %) et l’ENA (19 %). Les sciences économiques et de gestion représentaient seulement 10 % des profils et les écoles de commerce 9 %. Avec 41 % d’économistes et 36 % de diplômés d’écoles de commerce, le gouvernement Barnier se distingue donc par une augmentation notable de ces profils. Comment expliquer et interpréter une telle évolution ?

Dès le début de son aventure politique et surtout présidentielle, Emmanuel Macron va apparaître comme un « politicien manager » et afficher un positionnement pro-entreprise qui va se concrétiser par la mise en avant des start-up ou la mise en place d’une fiscalité favorisant l’investissement financier.

En plus d’une hyper-présidentialisation pouvant donner l’image d’un « grand patron » régnant sur son entreprise, ses mandats vont être marqués par des pratiques inspirées du monde des affaires : organisation de séminaires de team-building, recours aux cabinets de conseils privés, mise de côté des personnes n’atteignant pas leurs objectifs.

La présence accrue de diplômés d’études économiques et d’écoles de commerce dans le gouvernement semble s’inscrire naturellement dans cette philosophie macroniste assimilant la gestion de l’État à celle d’une entreprise. Mais alors, pourquoi cette évolution n’est pas intervenue plus tôt, alors qu’Emmanuel Macron est au pouvoir depuis 2017 ?

Malgré une image de serviteur de l’État et de représentant de la haute fonction publique, Michel Barnier possède un profil plus managérial que ne le laisse entendre sa réputation. Il est ainsi diplômé de l’ESCP Business School (Paris), l’une des trois plus prestigieuses écoles de commerce française. Au regard de sa formation et des recherches portant sur ce sujet, il a pu être naturellement enclin à choisir des profils proches du sien lors de la constitution de son équipe gouvernementale.

La présence de ces profils fait aussi écho à son étiquette politique de membre des Républicains et du poids important de la droite au sein de ce nouveau gouvernement. En moyenne, la proportion de diplômés d’écoles de commerce est 3 fois plus importante au sein des gouvernements de droite que dans ceux de gauche (12 % à droite et 4,2 % à gauche pour l’ensemble des gouvernements de 2000 à 2020).

Mais au delà de l’influence du macronisme ou du profil de Michel Barnier, l’équilibre « sociologique » du nouveau gouvernement s’inscrit aussi dans une tendance historique plus profonde, et dans le contexte économique actuel.

Depuis les années 1980 et l’émergence du New Public Management (“nouvelle gestion publique”), de nombreuses réformes inspirées de la culture managériale du secteur privé ont été appliquées aux organisations publiques, y compris en France. Leur but ? Améliorer l’efficacité des structures en charge de missions d’intérêt général, comme les hôpitaux ou les écoles, en leur assignant des objectifs de performance. En dépit de limites et de résultats parfois mitigés, cette stratégie est allée de pair avec un contrôle accru des équilibres financiers et des performances économiques des services publics. L’augmentation de profils issus de formations en lien avec l’économie et la gestion symbolise l’avènement progressif de cette approche.

Dans le cas du gouvernement de Michel Barnier, qui préconise lui-même le renforcement d’une culture de l’évaluation dans l’administration, cette présence est probablement accentuée par l’urgence des problèmes de budget et de déficit auxquels la France fait face actuellement.

Au-delà de ces éléments, la composition du gouvernement Barnier traduit aussi une évolution de la perception des formations publiques et privées en France.

Si on prend le cas des écoles de commerce, leur présence dans les classements internationaux, comme celui du Financial Times, a augmenté la visibilité des plus prestigieuses d’entre elles. Dans le même temps, l’image de Sciences Po Paris était ternie par des problèmes de gouvernance et des tensions internes alors que les critiques dont faisait l’objet l’ENA aboutissaient, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, à son remplacement par un institut dédié au service public.

Les exemples d’Arnaud Montebourg et de Marlène Schiappa, étudiants en école de commerce après leurs fonctions ministérielles, ainsi que le choix de ministres, notamment de l’Education nationale comme Pap Ndiaye ou Amélie Oudéa-Castera, d’inscrire leurs enfants dans le privé, ont aussi renforcé cette impression.

De ce point de vue, la sociologie du gouvernement Barnier reflète la valorisation par le personnel politique actuel des filières « d’excellence » privées au détriment des formations publiques et de l’université.

Cette évolution signe-t-elle “la disparition d’une certaine culture de l’État” comme le redoute le politiste Luc Rouban ? Selon lui, l’augmentation des profils de type économiste et école de commerce montre que l’État et l’action politique se « privatisent ». L’action étatique perd de sa spécificité vis-à-vis de l’action privée dans la mesure où services publics et entreprises privées tendent à être gérés de la même façon. Il y voit un changement culturel et craint que la puissance publique se concentre désormais sur ses missions régaliennes et laisse de côté sa mission sociale. Si la question reste posée, ce glissement interroge en tous cas l’évolution des rapports entre services publics et secteur privé en France.

D’un côté, les difficultés financières et le manque de moyens alloués à la puissance publique poussent à la prise d’initiatives individuelles et ouvrent la porte à l’intervention d’acteurs « privés » dans le cadre de missions autrefois prises en charge par l’État.

De l’autre, les entreprises sont de plus en plus sollicitées pour jouer un rôle dans le bon fonctionnement de la société, comme en témoigne l’essor des concepts de parties prenantes, de responsabilité sociétale des entreprises ou d’entreprises à mission.

Au regard de l’intensité des défis sociaux et environnementaux actuels, le rapprochement et la coopération public/privé semblent donc nécessaires. Mais ceux-ci souffrent souvent d’une mauvaise connaissance et d’une compréhension limitée du secteur public par certains acteurs du secteur privé et de certaines personnes du secteur publics vis-à-vis du secteur privé. Les à-priori et les biais idéologiques associés à chacune des deux sphères constituent souvent des freins à leur coopération. Cette question demeurera stratégique bien au-delà des mandats d’Emmanuel Macron, de Michel Barnier et de la composition des prochains gouvernements.

Barnier: Un gouvernement de technocrates incompétents

Barnier: Un gouvernement de technocrates incompétents

Paradoxalement plus les membres du gouvernement sont diplômés en économie et en école de commerce et plus ils semblent démontrer leur incompétence en matière de gestion. La preuve sans doute que le diplôme n’est pas un brevet de capacité politique et que les sciences molles se heurtent facilement aux réalités. Témoin ce budget de 2025 complètement incohérent.

par , Enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École dans the Conversation

Jamais un gouvernement n’avait compté en son sein autant d’économistes et de diplômés d’écoles de commerce. Sur les 39 ministres et secrétaires d’État du gouvernement Barnier, 16 appartiennent à la première catégorie et 14 à la seconde. C’est Luc Rouban, chercheur au CEVIPOF (le Centre de Recherche de Sciences Po) qui a mis en lumière ce phénomène en comparant la composition du nouveau gouvernement (41 % d’économistes, 36 % de diplômés d’école de commerce) aux gouvernements Fillon (23 % d’économistes, 6 % de diplômés d’écoles de commerce) et Philippe (respectivement 21 % et 13 %).

Si l’on analyse tous les gouvernements, du second gouvernement Philippe en remontant jusqu’au gouvernement Jospin, ce contraste est encore plus marqué. Sur cette période, les parcours prédominants des ministres étaient droit et sciences politiques (32 %), Sciences Po Paris (30 %) et l’ENA (19 %). Les sciences économiques et de gestion représentaient seulement 10 % des profils et les écoles de commerce 9 %. Avec 41 % d’économistes et 36 % de diplômés d’écoles de commerce, le gouvernement Barnier se distingue donc par une augmentation notable de ces profils. Comment expliquer et interpréter une telle évolution ?

Dès le début de son aventure politique et surtout présidentielle, Emmanuel Macron va apparaître comme un « politicien manager » et afficher un positionnement pro-entreprise qui va se concrétiser par la mise en avant des start-up ou la mise en place d’une fiscalité favorisant l’investissement financier.

En plus d’une hyper-présidentialisation pouvant donner l’image d’un « grand patron » régnant sur son entreprise, ses mandats vont être marqués par des pratiques inspirées du monde des affaires : organisation de séminaires de team-building, recours aux cabinets de conseils privés, mise de côté des personnes n’atteignant pas leurs objectifs.

La présence accrue de diplômés d’études économiques et d’écoles de commerce dans le gouvernement semble s’inscrire naturellement dans cette philosophie macroniste assimilant la gestion de l’État à celle d’une entreprise. Mais alors, pourquoi cette évolution n’est pas intervenue plus tôt, alors qu’Emmanuel Macron est au pouvoir depuis 2017 ?

Malgré une image de serviteur de l’État et de représentant de la haute fonction publique, Michel Barnier possède un profil plus managérial que ne le laisse entendre sa réputation. Il est ainsi diplômé de l’ESCP Business School (Paris), l’une des trois plus prestigieuses écoles de commerce française. Au regard de sa formation et des recherches portant sur ce sujet, il a pu être naturellement enclin à choisir des profils proches du sien lors de la constitution de son équipe gouvernementale.

La présence de ces profils fait aussi écho à son étiquette politique de membre des Républicains et du poids important de la droite au sein de ce nouveau gouvernement. En moyenne, la proportion de diplômés d’écoles de commerce est 3 fois plus importante au sein des gouvernements de droite que dans ceux de gauche (12 % à droite et 4,2 % à gauche pour l’ensemble des gouvernements de 2000 à 2020).

Mais au delà de l’influence du macronisme ou du profil de Michel Barnier, l’équilibre « sociologique » du nouveau gouvernement s’inscrit aussi dans une tendance historique plus profonde, et dans le contexte économique actuel.

Depuis les années 1980 et l’émergence du New Public Management (“nouvelle gestion publique”), de nombreuses réformes inspirées de la culture managériale du secteur privé ont été appliquées aux organisations publiques, y compris en France. Leur but ? Améliorer l’efficacité des structures en charge de missions d’intérêt général, comme les hôpitaux ou les écoles, en leur assignant des objectifs de performance. En dépit de limites et de résultats parfois mitigés, cette stratégie est allée de pair avec un contrôle accru des équilibres financiers et des performances économiques des services publics. L’augmentation de profils issus de formations en lien avec l’économie et la gestion symbolise l’avènement progressif de cette approche.

Dans le cas du gouvernement de Michel Barnier, qui préconise lui-même le renforcement d’une culture de l’évaluation dans l’administration, cette présence est probablement accentuée par l’urgence des problèmes de budget et de déficit auxquels la France fait face actuellement.

Au-delà de ces éléments, la composition du gouvernement Barnier traduit aussi une évolution de la perception des formations publiques et privées en France.

Si on prend le cas des écoles de commerce, leur présence dans les classements internationaux, comme celui du Financial Times, a augmenté la visibilité des plus prestigieuses d’entre elles. Dans le même temps, l’image de Sciences Po Paris était ternie par des problèmes de gouvernance et des tensions internes alors que les critiques dont faisait l’objet l’ENA aboutissaient, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, à son remplacement par un institut dédié au service public.

Les exemples d’Arnaud Montebourg et de Marlène Schiappa, étudiants en école de commerce après leurs fonctions ministérielles, ainsi que le choix de ministres, notamment de l’Education nationale comme Pap Ndiaye ou Amélie Oudéa-Castera, d’inscrire leurs enfants dans le privé, ont aussi renforcé cette impression.

De ce point de vue, la sociologie du gouvernement Barnier reflète la valorisation par le personnel politique actuel des filières « d’excellence » privées au détriment des formations publiques et de l’université.

Cette évolution signe-t-elle “la disparition d’une certaine culture de l’État” comme le redoute le politiste Luc Rouban ? Selon lui, l’augmentation des profils de type économiste et école de commerce montre que l’État et l’action politique se « privatisent ». L’action étatique perd de sa spécificité vis-à-vis de l’action privée dans la mesure où services publics et entreprises privées tendent à être gérés de la même façon. Il y voit un changement culturel et craint que la puissance publique se concentre désormais sur ses missions régaliennes et laisse de côté sa mission sociale. Si la question reste posée, ce glissement interroge en tous cas l’évolution des rapports entre services publics et secteur privé en France.

D’un côté, les difficultés financières et le manque de moyens alloués à la puissance publique poussent à la prise d’initiatives individuelles et ouvrent la porte à l’intervention d’acteurs « privés » dans le cadre de missions autrefois prises en charge par l’État.

De l’autre, les entreprises sont de plus en plus sollicitées pour jouer un rôle dans le bon fonctionnement de la société, comme en témoigne l’essor des concepts de parties prenantes, de responsabilité sociétale des entreprises ou d’entreprises à mission.

Au regard de l’intensité des défis sociaux et environnementaux actuels, le rapprochement et la coopération public/privé semblent donc nécessaires. Mais ceux-ci souffrent souvent d’une mauvaise connaissance et d’une compréhension limitée du secteur public par certains acteurs du secteur privé et de certaines personnes du secteur publics vis-à-vis du secteur privé. Les à-priori et les biais idéologiques associés à chacune des deux sphères constituent souvent des freins à leur coopération. Cette question demeurera stratégique bien au-delà des mandats d’Emmanuel Macron, de Michel Barnier et de la composition des prochains gouvernements.

Barnier: Un gouvernement de technocrates incompétents

Barnier: Un gouvernement de technocrates incompétents

Paradoxalement plus les membres du gouvernement sont diplômés en économie et en école de commerce est plus ils semblent démontrer leur incompétence en matière de gestion. La preuve sans doute que le diplôme n’est pas un brevet de capacité politique et que les sciences molles se heurtent facilement aux réalités. Témoin ce budget de 2025 complètement incohérent.

par , Enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École dans the Conversation 

Jamais un gouvernement n’avait compté en son sein autant d’économistes et de diplômés d’écoles de commerce. Sur les 39 ministres et secrétaires d’État du gouvernement Barnier, 16 appartiennent à la première catégorie et 14 à la seconde. C’est Luc Rouban, chercheur au CEVIPOF (le Centre de Recherche de Sciences Po) qui a mis en lumière ce phénomène en comparant la composition du nouveau gouvernement (41 % d’économistes, 36 % de diplômés d’école de commerce) aux gouvernements Fillon (23 % d’économistes, 6 % de diplômés d’écoles de commerce) et Philippe (respectivement 21 % et 13 %).

Si l’on analyse tous les gouvernements, du second gouvernement Philippe en remontant jusqu’au gouvernement Jospin, ce contraste est encore plus marqué. Sur cette période, les parcours prédominants des ministres étaient droit et sciences politiques (32 %), Sciences Po Paris (30 %) et l’ENA (19 %). Les sciences économiques et de gestion représentaient seulement 10 % des profils et les écoles de commerce 9 %. Avec 41 % d’économistes et 36 % de diplômés d’écoles de commerce, le gouvernement Barnier se distingue donc par une augmentation notable de ces profils. Comment expliquer et interpréter une telle évolution ?

Dès le début de son aventure politique et surtout présidentielle, Emmanuel Macron va apparaître comme un « politicien manager » et afficher un positionnement pro-entreprise qui va se concrétiser par la mise en avant des start-up ou la mise en place d’une fiscalité favorisant l’investissement financier.

En plus d’une hyper-présidentialisation pouvant donner l’image d’un « grand patron » régnant sur son entreprise, ses mandats vont être marqués par des pratiques inspirées du monde des affaires : organisation de séminaires de team-building, recours aux cabinets de conseils privés, mise de côté des personnes n’atteignant pas leurs objectifs.

La présence accrue de diplômés d’études économiques et d’écoles de commerce dans le gouvernement semble s’inscrire naturellement dans cette philosophie macroniste assimilant la gestion de l’État à celle d’une entreprise. Mais alors, pourquoi cette évolution n’est pas intervenue plus tôt, alors qu’Emmanuel Macron est au pouvoir depuis 2017 ?

Malgré une image de serviteur de l’État et de représentant de la haute fonction publique, Michel Barnier possède un profil plus managérial que ne le laisse entendre sa réputation. Il est ainsi diplômé de l’ESCP Business School (Paris), l’une des trois plus prestigieuses écoles de commerce française. Au regard de sa formation et des recherches portant sur ce sujet, il a pu être naturellement enclin à choisir des profils proches du sien lors de la constitution de son équipe gouvernementale.

La présence de ces profils fait aussi écho à son étiquette politique de membre des Républicains et du poids important de la droite au sein de ce nouveau gouvernement. En moyenne, la proportion de diplômés d’écoles de commerce est 3 fois plus importante au sein des gouvernements de droite que dans ceux de gauche (12 % à droite et 4,2 % à gauche pour l’ensemble des gouvernements de 2000 à 2020).

Mais au delà de l’influence du macronisme ou du profil de Michel Barnier, l’équilibre « sociologique » du nouveau gouvernement s’inscrit aussi dans une tendance historique plus profonde, et dans le contexte économique actuel.

Depuis les années 1980 et l’émergence du New Public Management (“nouvelle gestion publique”), de nombreuses réformes inspirées de la culture managériale du secteur privé ont été appliquées aux organisations publiques, y compris en France. Leur but ? Améliorer l’efficacité des structures en charge de missions d’intérêt général, comme les hôpitaux ou les écoles, en leur assignant des objectifs de performance. En dépit de limites et de résultats parfois mitigés, cette stratégie est allée de pair avec un contrôle accru des équilibres financiers et des performances économiques des services publics. L’augmentation de profils issus de formations en lien avec l’économie et la gestion symbolise l’avènement progressif de cette approche.

Dans le cas du gouvernement de Michel Barnier, qui préconise lui-même le renforcement d’une culture de l’évaluation dans l’administration, cette présence est probablement accentuée par l’urgence des problèmes de budget et de déficit auxquels la France fait face actuellement.

Au-delà de ces éléments, la composition du gouvernement Barnier traduit aussi une évolution de la perception des formations publiques et privées en France.

Si on prend le cas des écoles de commerce, leur présence dans les classements internationaux, comme celui du Financial Times, a augmenté la visibilité des plus prestigieuses d’entre elles. Dans le même temps, l’image de Sciences Po Paris était ternie par des problèmes de gouvernance et des tensions internes alors que les critiques dont faisait l’objet l’ENA aboutissaient, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, à son remplacement par un institut dédié au service public.

Les exemples d’Arnaud Montebourg et de Marlène Schiappa, étudiants en école de commerce après leurs fonctions ministérielles, ainsi que le choix de ministres, notamment de l’Education nationale comme Pap Ndiaye ou Amélie Oudéa-Castera, d’inscrire leurs enfants dans le privé, ont aussi renforcé cette impression.

De ce point de vue, la sociologie du gouvernement Barnier reflète la valorisation par le personnel politique actuel des filières « d’excellence » privées au détriment des formations publiques et de l’université.

Cette évolution signe-t-elle “la disparition d’une certaine culture de l’État” comme le redoute le politiste Luc Rouban ? Selon lui, l’augmentation des profils de type économiste et école de commerce montre que l’État et l’action politique se « privatisent ». L’action étatique perd de sa spécificité vis-à-vis de l’action privée dans la mesure où services publics et entreprises privées tendent à être gérés de la même façon. Il y voit un changement culturel et craint que la puissance publique se concentre désormais sur ses missions régaliennes et laisse de côté sa mission sociale. Si la question reste posée, ce glissement interroge en tous cas l’évolution des rapports entre services publics et secteur privé en France.

D’un côté, les difficultés financières et le manque de moyens alloués à la puissance publique poussent à la prise d’initiatives individuelles et ouvrent la porte à l’intervention d’acteurs « privés » dans le cadre de missions autrefois prises en charge par l’État.

De l’autre, les entreprises sont de plus en plus sollicitées pour jouer un rôle dans le bon fonctionnement de la société, comme en témoigne l’essor des concepts de parties prenantes, de responsabilité sociétale des entreprises ou d’entreprises à mission.

Au regard de l’intensité des défis sociaux et environnementaux actuels, le rapprochement et la coopération public/privé semblent donc nécessaires. Mais ceux-ci souffrent souvent d’une mauvaise connaissance et d’une compréhension limitée du secteur public par certains acteurs du secteur privé et de certaines personnes du secteur publics vis-à-vis du secteur privé. Les à-priori et les biais idéologiques associés à chacune des deux sphères constituent souvent des freins à leur coopération. Cette question demeurera stratégique bien au-delà des mandats d’Emmanuel Macron, de Michel Barnier et de la composition des prochains gouvernements.

Société- L’environnement en otage entre les écolos bobos et les technocrates

Société- L’environnement en otage entre les écolos bobos et les technocrates


Si la dégradation de l’environnement en général- et du climat en particulier- ne suscite guère de contestation dans la société par contre, les facteurs explicatifs et encore davantage les orientations rencontrent de graves contradictions.

Pour schématiser à outrance les écolos bobos imputent la responsabilité à la croissance et propose des mesures de sobriété brutale en faisant fi des conséquences économiques mais aussi sociales. Rien d’étonnant à cela car pour la plupart les écolos sont des gauchistes recasés dans la lutte environnementale et dont le combat vise surtout à détruire le système. Beaucoup sont d’ailleurs d’obédience communiste. Les préoccupations sont d’ailleurs bien davantage politiques qu’écologistes. Cette radicalité est totalement contre-productive car au lieu de persuader de la nécessaire appropriation de l’enjeu environnemental, elle inquiète et même provoque le rejet de la cause écologique.

En face en quelque sorte, il y a les technocrates finalement assez peu persuadés de la nécessité de la transition écologique mais qui par effet de mode adhèrent à condition de perpétuer le système économique, financier et social. Ainsi la problématique écologique est internalisée dans le marché notamment via des taxes avec le totem du signal prix qui en réalité n’affecte que les plus défavorisés. Dernier exemple en date , les zones urbaines interdites aux véhicules anciens; en gros, aux pauvres ! Aussi des mesures de nature très bureaucratique concernant par exemple le logement et en particulier le chauffage. Mais là encore la facture est pour les plus défavorisés qui n’ont pas les moyens financiers d’opérer les mutations imposées.

La problématique environnementale est donc prise en otage des deux côtés : par ceux qui détiennent le pouvoir politique d’une part et par ceux qui proposent de remplacer finalement la démocratie par la révolution. De quoi nourrir malheureusement les doutes sur l’urgence de la transition écologique.

Société-L’environnement pris en otage entre les écolos bobos et les technocrates

Société-L’environnement pris en otage entre les écolos bobos et les technocrates


Si la dégradation de l’environnement en général- et du climat en particulier- ne suscite guère de contestation dans la société par contre, les facteurs explicatifs et encore davantage les orientations rencontrent de graves contradictions.

Pour schématiser à outrance les écolos bobos imputent la responsabilité à la croissance et propose des mesures de sobriété brutale en faisant fi des conséquences économiques mais aussi sociales. Rien d’étonnant à cela car pour la plupart les écolos sont des gauchistes recasés dans la lutte environnementale et dont le combat vise surtout à détruire le système. Beaucoup sont d’ailleurs d’obédience communiste. Les préoccupations sont d’ailleurs bien davantage politiques qu’écologistes. Cette radicalité est totalement contre-productive car au lieu de persuader de la nécessaire appropriation de l’enjeu environnemental, elle inquiète et même provoque le rejet de la cause écologique.

En face en quelque sorte, il y a les technocrates finalement assez peu persuadés de la nécessité de la transition écologique mais qui par effet de mode adhèrent à condition de perpétuer le système économique, financier et social. Ainsi la problématique écologique est internalisée dans le marché notamment via des taxes avec le totem du signal prix qui en réalité n’affecte que les plus défavorisés. Dernier exemple en date , les zones urbaines interdites aux véhicules anciens; en gros, aux pauvres ! Aussi des mesures de nature très bureaucratique concernant par exemple le logement et en particulier le chauffage. Mais là encore la facture est pour les plus défavorisés qui n’ont pas les moyens financiers d’opérer les mutations imposées.

La problématique environnementale est donc prise en otage des deux côtés : par ceux qui détiennent le pouvoir politique d’une part et par ceux qui proposent de remplacer finalement la démocratie par la révolution. De quoi nourrir malheureusement les doutes sur l’urgence de la transition écologique.

L’environnement pris en otage entre les écolos bobos et les technocrates

L’environnement pris en otage entre les écolos bobos et les technocrates


Si la dégradation de l’environnement en général- et du climat en particulier- ne suscite guère de contestation dans la société par contre, les facteurs explicatifs et encore davantage les orientations rencontrent de graves contradictions.

Pour schématiser à outrance les écolos bobos imputent la responsabilité à la croissance et propose des mesures de sobriété brutale en faisant fi des conséquences économiques mais aussi sociales. Rien d’étonnant à cela car pour la plupart les écolos sont des gauchistes recasés dans la lutte environnementale et dont le combat vise surtout à détruire le système. Beaucoup sont d’ailleurs d’obédience communiste. Les préoccupations sont d’ailleurs bien davantage politiques qu’écologistes. Cette radicalité est totalement contre-productive car au lieu de persuader de la nécessaire appropriation de l’enjeu environnemental, elle inquiète et même provoque le rejet de la cause écologique.

En face en quelque sorte, il y a les technocrates finalement assez peu persuadés de la nécessité de la transition écologique mais qui par effet de mode adhèrent à condition de perpétuer le système économique, financier et social. Ainsi la problématique écologique est internalisée dans le marché notamment via des taxes avec le totem du signal prix qui en réalité n’affecte que les plus défavorisés. Dernier exemple en date , les zones urbaines interdites aux véhicules anciens; en gros, aux pauvres ! Aussi des mesures de nature très bureaucratique concernant par exemple le logement et en particulier le chauffage. Mais là encore la facture est pour les plus défavorisés qui n’ont pas les moyens financiers d’opérer les mutations imposées.

La problématique environnementale est donc prise en otage des deux côtés : par ceux qui détiennent le pouvoir politique d’une part et par ceux qui proposent de remplacer finalement la démocratie par la révolution. De quoi nourrir malheureusement les doutes sur l’urgence de la transition écologique.

Trop de technocrates, mais pas assez de soudeurs

France: «Trop de technocrates, mais pas assez de soudeurs» ! (Xavier Fontanet)


Un coup de gueule qu’on espère salutaire de la part de l’ancien président du groupe Essilor qui estime qu’on forme beaucoup trop de technocrates mais pas assez de soudeurs nécessaires dans l’industrie et en particulier dans l’industrie nucléaire.

L’ancien patron critique la politique d’orientation scolaire qui favorise les métiers intellectuels. Notons cependant la bienveillance de l’intéressé car nombre de filières ne correspondent ni à une orientation technique, ni à une orientation réellement intellectuelle. ( Un nombre incalculable de bacs pro voire de licences qui ne débouchent que sur le chômage ou sur l’emploi dans l’administration).

En cause, évidemment le système éducatif qui pousse la quasi-totalité des élèves vers des bacs dont beaucoup sans aucune valeur au lieu d’orienter vers des métiers techniques et manuels.

La responsabilité incombe aussi aux familles dont trop manifestent une forme de dédain pour les métiers manuels.

Le pire évidemment c’est que cette orientation forcée vers des bacs inutiles est responsables non seulement du manque de qualification et de compétence des salariés français mais aussi de l’écroulement du niveau scolaire

La pénurie de soudeurs dans les centrales nucléaires françaises témoigne des carences de notre système, qui ne valorise que les métiers intellectuels, argumente l’ex-PDG du groupe Essilor.
dans LE FIGARO. – En manque de main-d’œuvre, le groupe EDF a fait venir une centaine de soudeurs de la société américaine Westinghouse pour intervenir sur ses problèmes de corrosion. Comment en sommes-nous arrivés là?

Xavier FONTANET. – On comprend la réaction d’EDF quand on sait ce que coûte chaque mois de retard de fonctionnement d’une centrale nucléaire. Mais, si nous en sommes arrivés là, c’est pour deux raisons. D’abord, à cause de la décision européenne de couper les métiers de l’électricité en trois (la production, la distribution longue distance et la distribution finale) pour favoriser la concurrence, EDF a dû subventionner l’entrée de concurrents en production (éolien et solaire) et en distribution locale, en leur vendant sa production à prix cassés.

Ensuite, l’État, qui est au capital de l’entreprise, a sacrifié la stratégie nucléaire d’EDF pour obtenir les voix des écologistes. On l’a vu avec l’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim.

L’heure d’été dimanche : l’invention ridicule des technocrates écolos

L’heure d’été dimanche : l’invention ridicule des technocrates écolos

Une fois de plus , il faudra se soumettre à ce changement d’heure dimanche. Et cela sans doute jusqu’en 2021. Pourquoi ? Personne n’en sait plus rien. Au départ il y avait un souci d’économiser l’énergie d’après les technocrates écolos. Mais on s’est vite rendu compte que ce qui était économisé éventuellement le matin était forcément dépensée le soir. Pire que nombre de biorythmes étaient bouleversés chez les hommes comme chez les animaux.

 Cette invention qui entend en quelque sorte influencée la régulation du temps est aussi idiote que celle qui consisterait à passer les journées de 24 heures à 25 heures en raison de l’ensoleillement de l’été. Inversement on pourrait diminuer la journée à 23 heures pendant l’hiver !

 Tout cela n’a aucun sens. Et le pire c’est que l’Europe est tellement empêtrée dans cette session des fuseaux horaires qu’elle ne pourra envisager la fin de de cette mesure  avant 2021 et encore ce n’est pas certain !

En France, une consultation en ligne organisée en 2019 par la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale avait reçu plus de deux millions de réponses, massivement (83,74%) en faveur de la fin du changement d’heure. Plus de 60% des personnes ayant participé assuraient avoir eu «une expérience négative ou très négative». Quant à l’heure à laquelle rester toute l’année, c’est celle d’été (en France UTC +2) qui a eu la préférence de 59% des participants.

Particularité méconnue de l’actuel système: il ne concerne pas les territoires d’Outre-mer, qui ne changent jamais d’heure (à l’exception de Saint-Pierre et Miquelon, qui se cale sur le Canada voisin). En effet, la plupart d’entre eux se trouvent sous des latitudes où les écarts d’ensoleillement sont faibles au long de l’année, contrairement à l’Europe.

Zones agricoles défavorisées : un découpage de technocrates

 Zones agricoles défavorisées : un découpage de technocrates

 

Presque que la moitié des communes en France sont concernées par les aides aux zones défavorisées. Environ 1400 communes vont être exclues de ces  zones bénéficiant à ce titre d’aides européennes ; Soit en moyenne autour de 10 000 euros par an. Souvent le revenu de l’agriculteur. Un découpage par commune n’a aucun sens car il ne tient pas compte de la diversité de terre qui fait la richesse du patrimoine agricole français.  Il existe, d’après le ministère, trois types bien distincts de zones défavorisées : les « zones de montagne », les « zones défavorisées simples », ainsi que les « zones affectées de handicaps spécifiques ».  Les agriculteurs résidant et travaillant dans ces zones bénéficient depuis 1976 d’une aide spécifique de l’Union européenne. Cette aide s’appelle l’indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN), et est versée à pas moins de 99 000 agriculteurs, précise le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Financée pour 25% par l’Etat, et à 75% par le Fonds européen agricole de développement rural (Feader), selon le ministère, elle représente un budget de plus d’un milliard d’euros chaque année.   L’ICHN fait partie intégrante du budget de la politique agricole commune (PAC), et permet aussi aux agriculteurs en bénéficiant d’accéder à des aides à l’installation et à l’investissement plus favorables, L’indemnité, versée en fonction du nombre d’hectares « défavorisés », est dégressive : « l’aide est plus forte sur les 25 premiers hectares et plafonnée à 75 hectares », détaille le ministère. Et elle n’est pas négligeable : selon Le Figaro, cette aide varie de 5 000 à 15 000 euros par an pour une exploitation.  Près de 1 400 communes sortiront du dispositif des zones défavorisées, et perdraient ainsi des subventions de la part de l’Union européenne. Le ministre a néanmoins affirmé que l’Etat s’engagerait à « accompagner » les agriculteurs touchés par cette réforme. « Je ne les laisserai pas tomber », a-t-il garanti. Une promesse qui n’engage que ceux qui y croient ! Comme l’explique le ministère, cette réforme des zones défavorisées « a été rendue obligatoire au niveau européen suite aux critiques de la Cour des comptes européenne », qui estimait qu’il existait une « hétérogénéité trop importante entre les Etats membres », ainsi qu’une « non justification du maintien de l’éligibilité de certaines zones ». Un réglement de l’Union européenne, datant du 17 décembre 2013, a ainsi estimé qu’« en vue de garantir une utilisation efficace des fonds de l’Union et l’égalité de traitement pour les agriculteurs dans l’ensemble de l’Union », il était nécessaire de redéfinir « selon des critères objectifs » ces zones. Comme l’a annoncé Stéphane Travert dimanche, autour de 1 400 communes ne seront plus, au 1er janvier 2019, considérées comme des zones défavorisées simples. Le ministre de l’agriculture le reconnaît : même s’il compte  »faire en sorte que cette perte soit la moins forte possible », plusieurs agriculteurs « perdront de l’argent » du fait de cette réforme. « Les Deux-Sèvres, l’Indre-et-Loire et l’Aveyron sont, entre autres, les zones où cela coince », précise à franceinfo le ministère. Que se passera-t-il alors, dans un an, pour ces zones exclues ? « Ils toucheront 80% de l’aide en 2019, et 20% en 2020″, tempère le ministère. « On a un tout petit peu de temps pour trouver d’autres outils pour compenser cette perte. »  Comment ? Combien ?

« Hollande est trop entouré de technocrates» (Cuvillier, ancien ministre PS)

« Hollande est trop entouré de technocrates» (Cuvillier, ancien ministre PS)

Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, le député socialiste Frédéric Cuvillier, soutien historique du président de la République, analyse finalement avec assez de pertinence certains  facteurs explicatifs de la perte de crédibilité de l’exécutif.

JDD-La gauche a-t-elle perdu le peuple?
La gauche doit rassurer le peuple. Une partie du peuple « espère désespérément ». L’autre n’y croit plus, ne nous croit plus. Tout le monde comprend qu’on doit lutter contre les déficits, mais notre politique ne peut se limiter à cela. Le fossé se creuse entre les territoires, entre deux France. Une France se sent reléguée, ignorée. La France pauvre se réfugie dans les bras de l’extrême droite même si, heureusement, il y a des endroits, comme dans le Pas-de-Calais, où l’on résiste. Les ­municipales étaient un premier avertissement, les départementales en sont un nouveau. Le pouvoir semble s’éloigner de la réalité des Français.

Cuvillier- Pierre Mauroy, en 2002, disait que « le mot « ouvrier » n’était pas un gros mot », et s’alarmait que la gauche ne l’emploie plus. François Hollande parle rarement des ouvriers….
Ouvrier, c’est une fierté, un très beau mot de la langue française. Je l’utilisais quand j’étais au gouvernement. D’origine populaire, je sais ce qu’il veut dire. L’ouvrier aime son métier, son instrument de travail, son entreprise. Mais la tradition ouvrière ne se retrouve plus dans le langage du pouvoir. On ne parle plus assez au cœur des gens. Parlons de l’emploi plutôt que de la compétitivité. Défendons nos actions, le compte pénibilité, le tiers payant, la couverture sociale complémentaire. Accompagnons notre politique de mesures pour gommer les inégalités. C’est à cela que doit servir la gauche au pouvoir.

«Le monde des palais est un monde qui isole et éloigne de la réalité»

Vous êtes en colère?
Je suis en colère de voir que l’extrême droite prospère. Je suis dépité quand je vois les résultats électoraux. Je suis inquiet quand le message que je porte est insuffisamment entendu ou repris.

Pourquoi cette surdité?
Le monde des palais est un monde qui isole et éloigne de la réalité. J’en étais témoin, et j’ai lutté contre cette tendance. Pour échapper à ce travers, il faut des gens de terrain, des ministres élus. Il faut éviter de ne s’entourer que de technocrates éloignés de la ­société, des coteries parisiennes qui ne comprennent pas la souffrance de la France.

François Hollande n’était pas de ce monde-là…
Il ne l’est toujours pas. Mais il en est trop entouré. J’espère en sa réussite. La légitimité politique doit reprendre le pas sur la gestion technocratique. Il faut repartir à la base, s’inspirer des endroits qui résistent, car on ne perd pas partout! Il faut redonner de la dignité aux gens par le travail, il faut aider les territoires qui en ont le plus besoin, où le chômage est très fort, où les fondamentaux du savoir et de la connaissance sont à assurer. Mais le temps presse. Si les résultats sont indispensables, il ne reste que deux ans pour adresser les bons messages et prendre les bonnes mesures.  «Il faut éviter de ne s’entourer que de technocrates éloignés de la société, des coteries parisiennes qui ne comprennent pas la souffrance de la France», préconise le maire de Boulogne-sur-Mer. «Le monde des palais est un monde qui isole et éloigne de la réalité», assure celui qui a occupé les bureaux du ministère des Transports de 2012 à 2014.

François Hollande est-il lui même un technocrate éloigné de la société?

«Il ne l’est toujours pas», souligne Frédéric Cuvillier. Avant d’accuser son cercle proche: «Il en est trop entouré». «La légitimité politique doit reprendre le pas sur la gestion technocratique», continue le député socialiste.  En août 2014, profitant du départ de Benoît Hamon et d’Arnaud Montebourg du gouvernement, Frédéric Cuvillier avait refusé d’être reconduit comme secrétaire d’État aux transports. «Quand vous avez une forme d’idéal et que le projet qu’on vous propose est insuffisant, c’est dur», s’était-il justifié dans Le Monde. Celui qui lorgnait sur un grand ministère s’était retrouvé avec un secrétariat d’État sous la tutelle de Ségolène Royal. En janvier 2012 déjà, alors que François Hollande n’était pas encore président de la République, c’est le député socialiste Henri Emmanuelli qui l’avait mis en garde sur ses proches. «Il faut qu’il fasse attention aux gens qui parlent autour de lui», avait-il considéré. Il avait moqué, sur LCP, «ceux qui se promènent comme s’ils portaient le Saint Sacrement». «Les Français n’aiment pas ça», avait-il déjà averti. Plus récemment, en juin 2014, c’est le député Carlos Da Silva, proche de Manuel Valls, qui avait émis des réserves quant au recrutement par François Hollande de Laurence Boone, conseillère économique et chef économiste de Bank of America Merril Lynch. Elle était venue remplacer Emmanuel Macron, réclamé à Bercy, et avait du se justifier sur ses opinions, accusée de ne pas être assez de gauche.

 

 

Fessée interdite par l’Europe… et le coup de pied au cul des technocrates ?

Fessée interdite par l’Europe… et le coup de pied au cul des technocrates ?

On sait pourquoi il y a autant d’instances, de fonctionnaires et d’élus à Bruxelles : pour rien. Ainsi le « conseil de l’Europe » ( c’est quoi ce machin ? Le Conseil, souvent appelé Conseil de l’Union européenne, et parfois appelé officieusement Conseil des ministres, est l’une des principales institutions de l’Union européenne, avec la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil européen, plus un tas d’autres machins).  Donc la France va être condamnée ;  finies les fessées, les claques. Pas sûr même qu’on puisse gronder les enfants tellement cela pourraiat créer des traumatismes psychologiques irréversibles. La France pourraiat tente d’adoucir la sentence avec un amendement qui indiquerait que les parents peuvent signifier à l’enfant qui ferait usage d’une kalachnikov sans autorisation que ce n’est pas bien, mais pas trop fort pour ne pas traumatiser le bambin. On se demande si l’Europe n’est pas tombée sur la tête et d’uen manière générale les pays occidentaux. Pas étonnant que le laxisme général érigé en principe favorise toutes les dérives, toutes les violences. Certes la fessée n’est pas le mode éducatif privilégié mais dans certains cas cela peut s’imposer, comme la gifle. L’autorité doit s’exprimer d’une autre manière ,pour autant une ou deux fessées ( maitrisées bien sûr) dans une vie d’ enfant  ne saurait constituer un traumatisme irréversible. Bien au contraire. En abandonnant progressivement ses valeurs et ses traditions, la civilisation occidentale se délite complètement et prépare uen société qui nie toute autorité, tout respect des personnes et des biens. En réponse à cette ingérence européenne, on se demande s’il ne faudrait pas instituer et légaliser «  le coup de pieds au culs des technocrates et des élus européens ».  En matière de gifles et de fessées, le droit français est trop flou. C’est ce qu’estime le Conseil de l’Europe. Il doit rendre officiellement sa décision mercredi prochain mais Le Monde a pu la consulter ce lundi. Il n’y aura pas d’amende car cette condamnation est symbolique. La France devra cependant revoir sa législation. 27 des 47 pays membres du Conseil de l’Europe l’ont déjà fait. Le quotidien explique que, pour le Conseil de l’Europe, « le droit français ne prévoit pas d’interdiction suffisamment claire, contraignante et précise des châtiments corporels« . La claque et la fessée violent donc l’article 17 de la Charte européenne des droits sociaux.  Sur France Info, le médecin Gilles Lazimi, fervent défenseur de l’éducation sans violence, rappelle que « tout coup porté à un enfant est une violence. En France, les enfants sont les seuls êtres vivants qu’on peut frapper sans être puni par la loi« . Selon Gille Lazimi, ce n’est pas de l’éducation, mais de la violence, « l’éducation c’est tout autre chose. C’est accompagner, cadrer son enfant, être autoritaire mais ne pas lui prodiguer de coups, de claques, de fessées ou de gifles». Sur le fond sans doute mais est-il vraiment nécessaire de légiférer, ne serait-il pas plus urgent de doter l’Europe d’uen politique économique, d’uen politique étrangère ou encore d’uen politique sociale ?

Iran: gouvernement de technocrates

Iran:  gouvernement de technocrates

 

Ce gouvernement de 18 membres est composé de technocrates expérimentés ayant déjà servi dans les gouvernements de l’ex-président modéré Akbar Hachemi Rafsandjani (1989-1997) et de l’ex-président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005). L’Iran, dont l’économie est étranglée par les sanctions économiques occidentales qui ont fait chuter ses exportations et devises pétrolières de 50%, a besoin de reprendre les négociations nucléaires avec les grandes puissances afin d’arriver à un accord permettant la levée progressive de ces sanctions.  Mais d’ores et déjà, les conservateurs ont critiqué le choix de plusieurs ministres, en particulier celui du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, qui a déjà occupé le même poste entre 1997 et 2005.  Ainsi, sous la plume de son directeur Hossein Shariatmadari, le quotidien ultraconservateur Kayhan s’en prend directement à M. Zanganeh. « Quelqu’un qui a de nombreux dossiers ouverts concernant des contrats qui ont porté atteinte (aux intérêts du pays, ndlr) peut-il prendre la direction du ministère sensible et déterminant du Pétrole? », s’interroge-t-il.  M. Zanganeh était ministre du Pétrole sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami entre 1997 et 2005. Il était aussi dans l’état-major de campagne de Mir Hossein Moussavi, candidat malheureux à la présidentielle de 2009 qui a vu la réélection controversée de Mahmoud Ahmadinejad.  Le député conservateur Ramezan Shojaie a pour sa part critiqué « l’absence de femmes et de jeunes dans le cabinet ». En effet, l’âge moyen des ministres est de 58 ans, selon le quotidien Jomhouri Eslami.  Selon l’agence Mehr, le gouvernement comprend trois conservateurs, sept réformateurs, quatre modérés et quatre indépendants.  Mais leur point commun est d’être tous proches de la position modérée du président Rohani. Ce dernier avait dès son élection annoncé qu’il ferait son choix en fonction de la compétence et de la position modérée des candidats et non en fonction de leur appartenance politique.  Ainsi c’est le conservateur Abdolreza Rahmani Fazli qui prend le ministère de l’Intérieur. De même, le ministère des Renseignements a été attribué à un autre conservateur, l’hodjatoleslam Mahmoud Alavi.   »C’est un gouvernement médian, qui aura un soutien à la fois des réformateurs et des conservateurs », a déclaré Sadegh Zibakalam, un analyste politique proches des modérés.   »L’équipe économique de M. Rohani est forte, compétente et saura travailler ensemble. Le Parlement doit savoir qu’une équipe unie et forte sera capable de régler les problèmes économiques et quotidiens des gens », a écrit Ahmad Khoram, ancien ministre réformateur, dans un éditorial publié dans le quotidien Arman.  Mais, selon le quotidien conservateur modéré Hafte-Sobh, certains des ministres choisis n’obtiendront pas la confiance du Parlement majoritairement conservateur citant « un ou deux membres » réformateurs.  Le Parlement doit procéder la semaine prochaine à un vote de confiance à une date qui n’a pas été officiellement arrêtée.  En revanche, le choix Mohammad Javad Zarif, ex-ambassadeur d’Iran auprès de l’ONU (2002-2007), pour le ministère des Affaires étrangères, a été salué par la presse.  Personnalité modérée, M. Zarif, proche de M. Rohani avait joué un rôle actif dans les négociations nucléaires entre 2003 et 2005 lorsque Hassan Rohani était chef des négociateurs nucléaires. L’Iran avait accepté à l’époque la suspension de l’enrichissement d’uranium à la suite d’une série de négociations avec la troïka européenne (France, Grande-Bretagne et Allemagne).   »Avec la nécessité de détente et le changement de ton de l’Iran vis-à-vis de l’Occident, le choix de M. Zarif, qui connaît les structures du pouvoir des pays occidentaux et a eu une longue expérience internationale est l’un des meilleurs choix de M. Rohani », a déclaré M. Zibakalam.

 




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