Archive pour le Tag 'techniquement'

Bayrou : un projet de budget déjà techniquement et politiquement obsolète

Bayrou : un projet de budget déjà techniquement et politiquement obsolète

Le seul intérêt du débat autour du projet de budget deux Bayrou aura sans doute été de favoriser une plus grande sensibilisation sur la situation assez dramatique des finances de la France. Pour le reste, on peut légitimement considérer que ce projet du Premier ministre est à la fois obsolète du point de vue technique et politique.

Sur le plan technique , les prévisions de recettes vont se révéler assez rapidement obsolètes. En effet les rentrées fiscales en dépit de la non révision des barèmes vont se montrer assez inférieures aux prévisions. En cause une croissance qui ne sera pas au rendez-vous. Au mieux il faut s’attendre à une stagnation de l’économie. On sait en effet que la consommation alimente surtout la croissance en France. Les salaires et les prestations sociales désindexées donc vont diminuer et affecter négativement la dynamique de l’activité économique donc aussi les ressources fiscales.

L’environnement international et les mesures douanières de Trump vont aussi constituer un environnement défavorable aux échanges et aux croissances internes. Le pouvoir d’achat des particuliers mais aussi des entreprises sera affecté par la hausse des droits de douane. Le problème des finances publiques de la France est double il s’agit de réduire des dépenses qui actuellement produisent un déficit annuel de leurs 150 milliards par an . D’où la nécessité d’emprunter pour boucher les trous avec une perspective de charge financière de 100 milliards d’ici 2030, soit le premier budget du pays. Les mesures Bayrou ( 43 milliards d’économies théoriques) sont loin d’être à la hauteur des enjeux.

Pour résumer il propose le blocage des salaires et des prestations sociales, la hausse des impôts sur le revenu provoqué par le figeage du barème et la suppression de deux jours fériés. Le très net tassement de la croissance voire sa régression vont venir peser négativement sur les dépenses sociales. Les incertitudes politiques par ailleurs vont encourager l’attentisme aussi bien dans le domaine des investissements que dans celui de la consommation.

Mais ce budget va surtout souffrir du climat politique délétère et n’a aucune chance d’être soutenu par une majorité dans une l’assemblée nationale complètement irresponsable. Pire une motion de censure paraît incontournable pour des motifs d’orientations tout autant que par vraie démagogie en perspective des prochaines élections municipales. Au final après plusieurs semaines de discussions assez inutiles, la France risque d’être condamnée à se passer de budget voté par l’Assemblée nationale. On devra alors se soumettre encore à une loi spéciale, vraie année blanche celle-là, qui ne va pas rassurer à l’intérieur du pays mais aussi qui ne va pas satisfaire les investisseurs extérieurs et notamment les prêteurs quant à la vraie volonté de réformer en profondeur et de manière durable la gestion financière du pays.

La France vit au-dessus de ses moyens depuis 30 à 50 ans, du fait d’une dépense incontrôlée; tout autant que par son insuffisance de production de richesses : de l’ordre de 15 % en moins par rapport aux voisins européens. Il faudrait aussi faire le lien avec les autres facteurs explicatifs du déclassement de la France comme par exemple l’écroulement du niveau scolaire et la dépréciation de la valeur travail.

Climat : Quelle civilisation techniquement soutenable ?

Climat : Quelle civilisation techniquement soutenable ?

Dans l’industrie, sur la question du réchauffement climatique, le professeur d’économie Christian Le Bas démontre, dans une tribune au « Monde », qu’il est vain de vouloir opposer les low-tech aux high-tech, car il faut conjuguer les deux.

 

Christian Le Bas,Professeur d’économie à Esdes Institute of Sustainable Business and Organizations Lyon Business School et UR Confluence, Sciences & Humanités – Université catholique de Lyon

Tribune

Dans l’industrie, sur la question du réchauffement climatique, le professeur d’économie Christian Le Bas démontre, dans une tribune au « Monde », qu’il est vain de vouloir opposer les low-tech aux high-tech, car il faut conjuguer les deux.

Les travaux sur les types de technologies permettant d’affronter en particulier l’impérieuse question du réchauffement climatique et de créer les bases d’une (nouvelle) économie soutenable d’après-crise ont fait resurgir une polarisation des débats sur des positions extrêmes entre les partisans du tout low-tech et les tenants de toujours plus de high-tech. Dans son livre L’Age des low tech (Seuil 2014), Philippe Bihouix défend l’idée d’une civilisation techniquement soutenable.

La thèse centrale est que les solutions à la crise environnementale et sociale ne doivent pas être recherchées « dans toujours plus d’innovations, de hautes technologies, de métiers à valeur ajoutée, de numérique… » On doit « au contraire nous orienter, au plus vite et à marche forcée, vers une société essentiellement basée sur des basses technologies, nettement plus économes en ressources et maîtrisables localement ».

 

L’économie circulaire n’aurait pas plus de valeur écologique aux yeux de l’auteur. Le livre se caractérise également par une forte critique de l’innovation. Or, les secteurs de basses technologies peuvent être extrêmement innovants, contrairement à ce que le livre laisse supposer. Et toute innovation n’est pas (loin de là) high-tech !

Une autre attitude extrême est celle qui consiste à refuser, en quelque sorte par principe, les solutions low-tech. Un bon exemple de ce point de vue a été récemment fourni par Les Sept Ecologies, de Luc Ferry (L’Observatoire. 2021). L’auteur parle du « retour au low-tech », du « retour au terroir et au low-tech » , « du retour en arrière aux low-tech ». Celles-ci sont irrémédiablement associées au passé, or, rien n’est plus faux. Les low-tech nous sont contemporaines.

Des secteurs industriels entiers sont low-tech tels que le textile et l’habillement, et l’agroalimentaire. Luc Ferry voit dans les technologies low-tech des secteurs peu innovants alors que l’innovation technologique y est présente et rapide. Elle est ainsi associée à la production pour de nouveaux marchés, à l’amélioration de la qualité des biens, à l’adaptation aux nouveaux goûts.




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