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Banques centrales : bientôt des taux négatifs ?

Banques centrales : bientôt des taux négatifs ?

Les grandes banques centrales pourraient tenter d’adopter des taux d’intérêts négatifs si leurs plans anti-crise « perdaient en efficacité », a indiqué le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié jeudi. Depuis le déclenchement de la crise, les banques centrales de plusieurs pays riches, notamment la Fed aux États-Unis, sont engagées dans des politiques coûteuses mêlant rachat d’actifs et abaissement de leur taux directeur afin d’injecter des liquidités dans le circuit financier. Si l’efficacité de ces mesures déclinait, le FMI estime que d’autres actions non-conventionnelles pourraient être déployées, même si elles poseraient de « plus grands risques ». « Les banques centrales pourraient essayer de pousser leurs taux dans des territoires négatifs et certaines ont déjà fait de petits pas dans cette direction », assure ainsi l’institution dans son rapport. Un taux de dépôt négatif reviendrait à faire payer les établissements financiers qui préfèrent placer leurs liquidités auprès des banques centrales plutôt que des les utiliser pour prêter de l’argent à des ménages ou à des entreprises. « Les obstacles à la mise en œuvre (de cette mesure, NDLR) sont toutefois importants », admet le FMI, précisant que le fonctionnement du marché interbancaire pourrait s’en trouver « détérioré ». Début mai, un membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), Ewald Nowotny, avait indiqué que le recours à des taux négatifs était une « option », tout en jugeant qu’elle n’était pas pertinente « dans un avenir proche ». Son président, Mario Draghi, avait lui assuré que la BCE était « prête sur le plan technique » pour cette mesure. Actuellement, le taux de dépôt au jour le jour de la BCE est fixé à 0 %. Selon le rapport du FMI, les grandes banques centrales pourraient également diversifier leurs rachats d’actifs, actuellement principalement des obligations publiques, en faisant l’acquisition de titres de dettes de banques ou d’entreprises, voire de biens immobiliers.

Taux négatifs pour la France, pourquoi ?

Taux négatifs pour la France, pourquoi ?

Quelle est la signification économique de taux négatifs pour la France, la France va-t-elle mieux ? Est-elle sauvée ? Non c’est tout simplement une réaction aux risques excessifs dans les pays du sud. La demande est actuellement supérieure à l’offre et les capitaux se réfugient dans les emprunts les moins dangereux ; la Grèce, Chypre, surtout l’Italie et l’Espagne cumulent des dettes abyssales avec des croissances négatives qui font craindre des risques de défaut si la situation empire. Cependant au moindre dérapage, ce qi sera sans doute le cas avec le budget 2013, sauf ponction fiscale massive, la situation des taux français peut se retourner. En attendant c’est toujours bon à prendre, ne serait que pour refinancer d’anciens emprunts plus coûteux.  Paris a emprunté 3,917 milliards d’euros à un taux de -0,005% pour des titres de dette à échéance le 11 octobre, selon l’Agence France Trésor qui gère la dette française.  Elle a également levé 1,993 milliard d’euros à un taux de -0,006% pour des placements à échéance le 27 décembre.  Dans la mesure où les rendements évoluent à l’inverse des cours, cette faiblesse des taux signifie que jamais le prix des obligations n’a été aussi élevé. Autrement dit, la demande bat des records.   »Cela prouve qu’en ces temps de turbulences financières, la France fait figure de pays sûr », note Patrick Jacq, stratégiste obligataire pour BNP Paribas.  L’intérêt de l’investisseur est de jouer la sécurité et de se prémunir contre les vents très défavorables qui soufflent en zone euro », notamment en Grèce, Portugal, Espagne ou même Italie, explique-t-il.  Contrairement à ces pays d’Europe du sud, la France n’est pas en récession, même si la croissance de son économie reste très faible.  Le gouvernement français anticipe une progression du produit intérieur brut de 0,3% pour 2012. Sur la même période, l’Espagne devrait voir son économie se contracter de 1,7% et l’Italie de 2%.   »Les investisseurs doutent de la capacité de ces deux pays à assainir leurs finances publiques vu la dégradation de leur situation économique », souligne Jean-François Robin, stratégiste chez Natixis.  Cette défiance profite mécaniquement au noyau dur de la zone euro.  Berlin a déjà emprunté deux fois à des taux négatifs depuis le début de l’année. Le pays a notamment placé, ce lundi, 3,29 milliards d’euros à six mois à -0,03%.  Aux yeux des analystes interrogés par l’AFP, la baisse des taux d’emprunt payés par Paris est amenée à se poursuivre.  Les investisseurs professionnels (fonds de pension, investisseurs institutionnels…) « sont obligés de détenir dans leur portefeuille des actifs notés +triple A+ (la meilleure note possible) par les agences de notation. Or ces placements ne sont plus si nombreux », note M. Robin.  La dette française est encore notée triple A par deux des trois grandes agences de notation (Moody’s et Fitch). Elle est donc considérée comme telle par les opérateurs.  Par ailleurs, « le gouvernement semble pour l’instant vouloir tenir ses objectifs budgétaires, ce qui rassure les marchés », souligne M. Jacq.  Paris compte ramener le déficit public à 4,5% du produit intérieur brut en 2012 et à 3% en 2013. L’objectif est de revenir à l’équilibre budgétaire en 2017.  Pour respecter cet engagement, le gouvernement a annoncé la semaine dernière 7 milliards d’euros d’impôts supplémentaires en 2012.   »Attention au moindre dérapage, il sera sanctionné immédiatement par un envol des taux d’emprunt », avertit M. Jacq.  La situation de la France reste donc toujours fragile.  Pour preuve, la prime de risque payée par le pays par rapport à l’Allemagne (spread) s’inscrivait au-dessus des 100 points de base (un point de pourcentage) sur le marché obligataire, là où s’échangent les titres de dette déjà émis par les Etats.   »Paris n’apporte tout de même pas les mêmes garanties que Berlin qui table sur un déficit de seulement 0,9% cette année », rappelle M. Robin.

 




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