Une taupe à l’UMP
La confiance règne, la preuve l’UMP va recruter un plombier- enquêteur pour connaitre l’origine des fuites qui aliment la presse sur les scandales financiers du parti. Alain Juppé, membre du triumvirat à la tête de l’UMP, a fustigé vendredi les règlements de comptes et les fuites répétées sur le train de vie des dirigeants du parti, rappelant qu’une enquête avait été décidée pour en identifier l’origine. « Cette pratique des fuites, des allégations plus au moins fondées est absolument détestable », a déploré le maire de Bordeaux lors d’un point presse, appelant une nouvelle fois les militants du parti d’opposition à « se rassembler ». Depuis plus d’une semaine, les révélations se succèdent dans la presse sur les dépenses de ténors du parti en marge d’un audit financier sur les comptes de l’UMP, grevés par une dette de plus de 74 millions d’euros. Ce grand déballage succédant à l’affaire Bygmalion a touché tour à tour l’ancien président de l’UMP Jean-François Copé, son ex-rival François Fillon et d’autres candidats potentiels à la direction du parti ou à la primaire pour la présidentielle de 2017. Outre les billets d’avion de l’épouse de Jean-François Copé et la rémunération de cette dernière sur le crédit collaborateurs de l’Assemblée, les révélations ont visé des déplacements en hélicoptère de François Fillon, des vacances de Xavier Bertrand et notes de téléphone de Rachida Dati. Le secrétaire général intérimaire, Luc Chatel, avait qualifié mercredi de « boules puantes » les informations distillées dans la presse par ceux qui veulent « déstabiliser l’UMP ». Interrogé sur le fait de savoir si ces fuites étaient orchestrées par des clans rivaux, Alain Juppé a jugé cette hypothèse « possible ». « Il y aura évidemment des tentatives de règlements de comptes, tout ça est détestable et pour ma part je ne m’y prêterai en aucune manière », a-t-il dit. Contraint d’abandonner la direction du parti après le scandale Bygmalion, Jean-François Copé a évoqué des « souhaits de vengeance » et des « rancoeurs personnelles », sans pour autant démentir les informations sur le train de vie de la « maison Copé » sous sa présidence. Son rival malheureux pour la direction du parti, François Fillon, a estimé jeudi à Cannes que le parti était « en danger » et affaibli par un « scandale financier » et « des comportements contraires aux valeurs », dénonçant une « atmosphère fétide ».