Climat : des engagements trop tardifs de la Chine et des Etats-Unis
Trop peu et trop tard, ce qui pourrait qualifier accord entre le Chine et les Etats Unis port réduire la pollution (les deux pays les plus pollueurs du monde). Barack Obama s’est en effet engagé à réduire de 26-28% les émissions de gaz à effet de serre américaines d’ici 2025. Et la Chine a promis un pic de ses émissions « autour de 2030″. Pour Barack Obama, il s’agit d’un « accord historique ». C’est en effet c’est la première fois que la Chine s’engage sur l’année à partir de laquelle ses émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique en cours, cesseront d’augmenter et où la courbe s’inversera. Ce sera donc en 2030. Et c’est important car les Etats-Unis et la Chine représentent à eux deux plus de 40% du total des émissions de CO2 de la planète. Reste qu’il ne s’agit que de promesses. Que 2030 c’est loin. Et cela n’empêchera pas la planète de connaitre +3.6 degré d’ici 2040, un scénario catastrophe de l’agence internationale de l’énergie avec pour conséquence notamment la montée des mers. En cause surtout le gaspillage d’énergie polluante notamment en Chine où la réduction de la pollution ne sera pas effective avant 2030. En 2040 le cocktail énergétique mondial sera composé à parts égales de pétrole, de gaz, de charbon et d’énergies vertes ou peu carbonées, selon l’AIE. Et pour chacune de ces énergies, « les ressources ne constituent pas une contrainte » durant ces 25 ans, écrivent les experts de l’Agence, qui dépend de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Pas de choc pétrolier ni gazier à prévoir, donc, notamment grâce à l’essor du pétrole et du gaz de schistes. La mauvaise nouvelle, maintenant. Du fait en partie de cette ressource relativement abondante, mais aussi des 2 milliards d’humains supplémentaires attendus sur terre, la consommation mondiale d’énergie va encore s’accroître de 37 % d’ici à 2040. Une hausse cohérente avec les dernières prévisions d’ExxonMobil (+35 %). En conséquence, les émissions de gaz à effet de serre vont continuer à grimper, et la température sur terre va augmenter en moyenne de 3,6 degrés. Un scénario catastrophique. La hausse des températures envisagée est en effet bien supérieure à l’objectif international de limiter le réchauffement mondial à 2 degrés. Ce seuil franchi, les événements climatiques extrêmes risquent de se multiplier, et le niveau de la mer menace de s’élever dangereusement. « Cet objectif de 2 degrés requiert des actions urgentes afin de ramener le système énergétique sur une voie plus sûre », écrivent les experts de l’AIE.