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Dividendes salarié : Pour plus tard !

Dividendes salarié : Pour plus tard !

Le très bavard ministre porte-parole du gouvernement Olivier Véran a justifié le report plus tard d’une éventuelle loi sur le dividende salarié, pour que les entreprises versant des dividendes à leurs actionnaires en distribuent aussi à leurs salariés. La réforme aura lieu  » d’ici la fin du quinquennat ».Dans le même temps le gouvernement s’oppose toujours aussi à une taxe sur les multinationales qui réalisent d’énormes profits.

Initialement, Emmanuel Macron visait un vote de cette mesure dès cet été, mais le gouvernement a temporisé. Reste que personne, au sein de l’exécutif, n’a réellement défini ce que serait ce « dividende salarié » exactement.

Cependant le patronat français est toujours aussi réactionnaire pour permettre une véritable participation des salariés dans les entreprises. le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux avait déclaré au début du mois : « On est plutôt pour revoir les dispositifs existants, les améliorer et les étendre. »

Le président de la Confédération des PME François Asselin considérait, lui, qu’« on mélange tout avec cette terminologie de « dividende salarié » : celui qui porte le risque, et qui est potentiellement rémunéré par le dividende pour cela, et les salariés qui ne portent pas le risque ».Une dernière observation assez juste mais qui devrait être complété par le faite que ce sont les salariés qui produisent cette valeur donc aussi les dividendes

Du côté des syndicats, les revendications portent plutôt sur des augmentations de salaires immédiates.

« Le salaire, c’est tous les mois, c’est des cotisations sociales » tandis que les primes sont ponctuelles, avait affirmé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Olivier Véran a balayé la possibilité d’une taxe sur les superprofits réalisés par les entreprises énergétiques que la gauche entend porter lors de l’examen du projet de budget pour 2023 au Sénat. « Rien que sur l’énergie, on en est à 40 milliards de d’argent public pour accompagner les Français », a-t-il argumenté. « Donc même si vous mettiez une taxe à 10% sur les profits que vous pourriez appeler surprofits, ça ne fait pas la maille », a-t-il avancé. Une telle taxe est toutefois déjà en place au Royaume-Uni.

Si cette mesure était mise en place, TotalEnergies estime à 1 milliard d’euros le montant de la contribution qu’il aurait à payer, dans six pays de l’Union européenne. Cette dernière est fixée à 33% de la part des superprofits de 2022, c’est-à-dire des bénéfices supérieurs de plus de 20% à la moyenne des années 2019-21. Selon l’économiste Maxime Combes, de l’Observatoire des multinationales, une émanation de l’ONG Attac, sur ce milliard d’euros que TotalEnergies paierait ainsi, 40 à 65 millions seulement reviendraient en France.

Changement climatique: Il sera bientôt trop tard

 Changement climatique: Il sera bientôt trop tard

 

 

le journal Monde  échange avec,Magali Reghezza-Zitt, géographe,   membre du Haut Conseil pour le climat, qui évoque la réalité du réchauffement et des changements qu’il impose.

L’été 2022 sera-t-il celui du basculement ? La vague de chaleur en Europe, les incendies en Gironde, les sécheresses extrêmes illustrent une nouvelle fois à quel point les conséquences du changement climatiques sont incontournables. Mais comment faire face à ce défi majeur ?

Depuis l’accord de Paris sur le climat, en 2015, le consensus semble s’être établi : la quasi-totalité des pays du monde, les grandes entreprises, les banques, les collectivités locales se sont fixés pour objectif d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050 pour limiter les effets de la catastrophe climatique. Cet horizon est ambitieux : concrètement, cela signifie que le monde doit se débarrasser en trente ans du pétrole, du gaz, du charbon, qui comptent encore pour 80 % de la consommation d’énergie. Cela demande des changements majeurs dans nos manières de vivre, de nous déplacer, de nous nourrir, de travailler, de nous chauffer.

 

Comment vivre dans un monde qui se réchauffe ? Montée des eaux, hausse des températures, incendies, événements climatiques extrêmes : tout cela est en train d’arriver – et arrivera, malgré tous les efforts que nous faisons pour limiter les conséquences du réchauffement. Comment faire quand on vit dans un territoire où on sait que dans dix ans, dans quinze ans, on ne pourra plus habiter ? Comment rendre nos villes habitables malgré les canicules ? Que vont devenir les vallées qui vivent du ski, les littoraux qui vivent du tourisme ? Pour répondre à ces questions, notre journaliste Nabil Wakim échange avec la géographe Magali Reghezza-Zitt, spécialiste de la grande crue de Paris de 1910, membre du Haut Conseil pour le climat depuis 2018 où elle porte notamment les réflexions sur la question de l’adaptation.

 

Vous dites que pour comprendre la question de l’adaptation au changement climatique, il faut s’imaginer qu’on regarde un album photo. Pourquoi ?

Le changement climatique, c’est une tendance de fond qui fait que l’atmosphère se réchauffe à l’échelle planétaire. Or, une tendance, on ne la voit pas. Quand on regarde un album photo, on remonte dix ans, quinze ans avant, on constate qu’on a changé. Sauf que tous les jours, quand on se regarde dans le miroir, on ne voit pas ces changements. Il y a la tendance qu’on est capable de mesurer sur plusieurs décennies. Et puis il y a ce que chacun d’entre nous voit, perçoit et vit. Sachant évidemment que ce qu’on voit du changement climatique, généralement, ce sont les extrêmes, les chocs.

Lutte contre l’Inflation aux États-Unis : trop tard !

Lutte contre l’Inflation aux  États-Unis : trop tard !

 

Le président de la Réserve fédérale américaine espère encore pouvoir lutter contre la hausse des prix à doses homéopathiques. Mais n’est-ce pas déjà trop peu, trop tard ? s’interroge Arnaud Leparmentier, correspondant du « Monde » à New York, dans sa chronique.

 

Les marchés financiers aiment les conférences de presse du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, sa modestie sincère, ses réponses rassurantes et son optimisme tempéré, qui conduisent à un feu d’artifice à Wall Street, comme ce fut le cas, mercredi 4 mai, après que la Fed a augmenté d’un demi-point ses taux directeurs, une première depuis l’an 2000, mais exclu une hausse de 0,75 point.

Et puis, la nuit portant conseil, une partie des opérateurs a réfléchi, se demandant s’ils ne s’étaient pas fait intoxiquer pas le président de la banque centrale. C’est ainsi qu’après la fête est venue la dégelée sur les marchés financiers, la pire depuis les soubresauts du Covid-19. Jerome Powell trompe-t-il son monde en laissant espérer un atterrissage en douceur de l’économie américaine, alors que l’inflation est à 8,5 %, son plus haut niveau depuis 1981 ? Moins que le président démocrate, Joe Biden, qui attribue l’inflation à Vladimir Poutine et au cartel des entreprises, sans dire un mot sur son plan de relance excessif voté à contretemps, en avril 2021, qui a inondé les Américains de liquidités.

Mais M. Powell veut croire à un miracle, qui permettrait à l’inflation de se résorber d’elle-même. Il y a déjà cru à l’automne 2021, ne réagissant pas tant qu’il était temps, alors que l’emploi était revenu et que persistaient des goulets d’étranglement dans l’économie. Les tergiversations politiques de Joe Biden pour le renommer pour un second mandat n’y sont sans doute pas étrangères et ont fait perdre de précieuses semaines.

Un retour à la normale est possible, mais loin d’être certain. D’abord, les taux d’intérêt réels sont beaucoup trop bas pour refroidir l’économie : 3,1 % à dix ans avec une inflation deux fois supérieure, c’est une dose homéopathique, un placebo. Ensuite, la crise n’est pas finie : le prix des matières premières connaît un répit, mais c’est parce que la Chine est fermée pour cause de Covid-19. D’ici six mois, elle va mettre les bouchées doubles pour repartir, et Patrick Artus, conseiller économique à la banque Natixis, prévoit une nouvelle bouffée inflationniste.

Dans ce contexte, la Fed s’adapte et laisse filtrer, réunion après réunion, une politique de plus en plus stricte, mais progressivement. Faut-il annoncer brutalement la couleur, quitte à provoquer une récession, comme le fit Paul Volcker à partir de 1979 pour terrasser la stagflation consécutive aux deux chocs pétroliers, ou couper la queue du chat par petits bouts pour préparer les esprits ?

Trop tard pour les télés politiques ?

Trop tard pour les télés politiques ?

Le journaliste Samuel Étienne, qui a développé sa propre chaîne sur Twitch (460 000 followers), revient sur l’arrivée sur le média de l’écologiste Yannick Jadot et sur le rôle que peut ou non avoir Twitch dans la campagne présidentielle.

 

Le candidat écologiste Yannick Jadot a récemment lancé sa chaîne. Que peut apporter Twitch dans cette campagne présidentielle ?
Pour moi, à deux mois du premier tour de l’élection présidentielle, si des responsables politiques pensent à se servir de ce média pour mener campagne, c’est trop tard. Jean-Luc Mélenchon est sur Twitch depuis plus longtemps, il est le seul, mais sa curiosité pour les nouveaux médias est connue. Il y a aussi cette initiative de Yannick Jadot qui a lancé sa propre chaîne. C’est original car ils ont compris que sur Twitch la régularité est importante. Ils proposent donc divers contenus, avec un programme. La chaîne de Jean-Luc Mélenchon est davantage événementielle, avec moins de récurrence. Mais Twitch est un média très long à apprivoiser. Si sur ma chaîne, j’interroge, par un sondage, l’utiliser moyen de Twitch pour savoir s’il connaît la chaîne de Yannick Jadot, je sais ce qu’il va me répondre : non. Cela paraît bien trop tard.

Pourquoi ?
Premièrement, il est très long de construire sa communauté sur Twitch. Un jeune « viewer » qui se met à streamer sait que pour que sa chaîne commence à être regardée ne serait-ce que par quelques dizaines de personnes, ça va prendre un temps fou, sans notoriété précédente. Certes, chez les politiques, la notoriété est existante, mais il faut alors contrecarrer la méfiance très forte des spectateurs, qui vient encore, pour une grande partie, du monde du jeu vidéo. On connaît la défiance des Français vis-à-vis de la politique, on connaît la défiance des Français vis-à-vis de la politique, je me demande si celle des « viewers » ne l’est pas encore plus…

Covid: un passe vaccinal qui vient trop tard

Covid: un passe vaccinal qui vient trop tard

 

Un curieux pass vaccinal qui se substitue aux passe sanitaire pour renforcer les mesures restrictives mais juste au moment où le gouvernement en même temps annonce la levée prochaine de nombreuses contraintes dont plusieurs dès lundi..En fait,  un pass vaccinal qui vient bien trop tard et qui est assez contradictoire. On ne peut pas à la fois mettre en place un outil contraignant et en même temps annoncer la sortie du tunnel. Le Conseil constitutionnel a donné son feu vert vendredi mais avec des conditions.

 

Les  Sages ont exigé dans leur avis qu’il soit «mis fin» au passe vaccinal «sans délai» lorsqu’il «ne sera plus nécessaire» avant la date butoir du 31 juillet. L’exécutif s’y est engagé jeudi, lors d’une conférence de presse organisée à l’issue d’un Conseil de défense sanitaire«Je veux être clair, le passe vaccinal pourrait tout à fait être suspendu si la pression épidémique et surtout hospitalière venait à se réduire fortement et durablement», a assuré le premier ministre, Jean Castex.

COVID- PASS VACCINAL D’ICI FIN JANVIER: beaucoup trop tard

COVID- PASS VACCINAL D’ICI FIN JANVIER: beaucoup trop tard

Une nouvelle fois le gouvernement se félicite d’une mesure qui va se révéler beaucoup trop tardive. En effet ,il est probable que les pouvoirs publics seront rapidement débordés par l’envol des statistiques du faite notamment de la prolifération du variant Omicron. Pour répondre à l’actuel crise sanitaire qui pour l’instant est surtout imputable aux variant Delta ,le gouvernement sort de sa poche un pass  vaccinal pour remplacer le pass sanitaire.

 

Tout cela pour ne pas fâcher l’opinion publique et éviter d’avoir à déclarer que la vaccination est obligatoire pour tous. Un manque de lucidité et de courage en même temps. En outre le gouvernement pense pouvoir faire adopter par le Parlement cette mesure d’ici fin janvier. Là encore, un calendrier beaucoup trop tardif. En effet en février on pourrait atteindre des chiffres de 100 000 contaminés voire davantage par jour sans parler évidemment des soins intensifs qui vont bloquer les hôpitaux.

 

Si par hypothèse le pass vaccinal était adopté fin janvier il n’entrerait en application qu’au mois de mars là où par exemple le Royaume-Uni s’attend à des poussées de contamination jusqu’à 200 000 par jour.

 

Au lieu de multiplier les interventions télévisées inutiles et les fausses mesures restrictives, le gouvernement ferait bien de prendre la dimension de l’ampleur de la catastrophe sanitaire et d’imposer enfin à tous des règles de protection impératives . Et notamment de déclarer la vaccination obligatoire.

Transition énergétique : déjà trop tard ?

Transition énergétique : déjà trop tard ?

Habituellement publié en novembre, le « World Energy Outlook » (WEO), rapport de référence de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), paraît cette année avec quelques semaines d’avance, mercredi 13 octobre. A la veille de la 26e conférence mondiale sur le climat (COP26), prévue fin octobre à Glasgow, en Ecosse, il rappelle à quel point les Etats doivent encore accroître leurs efforts en faveur de la transition énergétique, explique Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE.(intreview, Le Monde)

Que retenir de cette édition du WEO ?

Dans ce rapport, nous regardons ce que veulent dire les engagements déjà pris par les Etats : où nous conduisent-ils en matière d’émissions de CO2 et d’évolution du secteur énergétique ? Est-ce qu’ils changent quelque chose ?


En ce qui concerne les émissions justement, ils ne couvrent malheureusement que 20 % des réductions nécessaires d’ici à 2030 pour être sur la voie d’une limitation du réchauffement à 1,5 °C à la fin du siècle [par rapport à l’ère préindustrielle]. C’est inquiétant.

Mais même cette trajectoire insuffisante par rapport aux objectifs climatiques, qui nous conduirait à une augmentation des températures de 2,1 °C, aurait d’énormes conséquences sur les marchés de l’énergie. Si les engagements actuels sont respectés, nous voyons la demande de pétrole atteindre un pic en 2025 et le charbon décliner fortement.

Peut-on encore espérer limiter le réchauffement à 1,5 °C ?

Si les Etats renforcent leurs engagements, le scénario 1,5 °C est toujours possible. Il mènera à l’émergence d’un secteur de l’énergie totalement différent de celui d’aujourd’hui, avec des flux commerciaux internationaux qui évolueront pour passer du pétrole et du gaz à l’hydrogène et aux minerais stratégiques.

Qu’attendez-vous de la COP26 ?

D’abord, j’espère qu’après la publication du WEO, de nouveaux engagements seront pris par des Etats. Ensuite, l’un des problèmes majeurs tient aux financements. Si vous excluez la Chine, les économies en développement ne reçoivent qu’un cinquième des investissements mondiaux dans l’énergie propre, alors qu’elles pourraient représenter 80 % de la croissance des émissions au cours des prochaines décennies.

 

Il faut que la COP26 permette de mobiliser ces investissements pour atteindre 100 milliards de dollars (87 milliards d’euros) par an [les Etats ont atteint la somme de 79,6 milliards de dollars en 2019], ce que je considère comme le minimum, mais qui ne sera pas suffisant.

Mais surtout, il faut que les dirigeants du monde entier envoient un message sans ambiguïté aux investisseurs : « Nous sommes déterminés à ce que le futur de l’énergie soit propre et si vous continuez à investir dans l’énergie sale, vous risquez de perdre de l’argent. »

Fin de la voiture thermique : 2035 pour la commission européenne ou plus tard pour la France

Fin de la voiture thermique : 2035 pour la commission européenne ou plus tard  pour la France

 

La France commence à prendre conscience que l’Europe est engagée dans la voie d’une démolition sans précédent de son industrie automobile avec des objectifs beaucoup trop précipités voir même hasardeux. Ainsi la commission européenne souhaiterait  que les véhicules thermiques soient interdits dès 2035. La France préférerait plus trad avec une transition plus douce incluant la prise en compte des véhicules hybrides. La France ne voit pas les choses du même œil et opte de son côté pour une transition plus lente. « Les hybrides rechargeables sont une bonne solution de transition, il faut qu’ils soient une option de transition dans la durée », a indiqué l’Elysée. « On n’a pas acté la fin du moteur thermique en 2035, ça fermerait la porte à l’hybride également ».

Pour 2030, le gouvernement français et la filière militent pour « un objectif réaliste »« autour de 55% de baisse des émissions maximum », soit moins que ce que devrait proposer la Commission européenne.

Le problème majeur c’est que ici 2035 l’industrie européenne notamment française n’aura pas eu le temps de s’assurer de la maîtrise d’un certain nombre de technologies du véhicule électrique notamment concernant les batteries. Du coup les normes européennes pourraient constituer une sorte de porte ouverte à la Chine en Europe pour ses technologies

Le gouvernement prépare d’ailleurs dans ce sens, pour la fin de l’été, un plan d’investissements pour soutenir la transition du marché automobile, selon l’Elysée, un an après la mise en œuvre d’un plan de relance de la filière en mai 2020, doté de huit milliards d’euros. Une « cartographie détaillée de l’impact de cette transition et des moyens de l’Etat qui peuvent être mis en place », filière par filière, doit également être présentée au Premier ministre.

La Plateforme automobile (PFA), qui représente la filière, estime à 17 milliards d’euros l’enveloppe nécessaire pour localiser en France « dans les cinq ans les technologies clés de l’automobile du 21ème siècle ». La plateforme estime à 30% le niveau d’aide publique requis. PFA, qui se fonde sur un rapport du cabinet McKinsey, indique par ailleurs que 6,6 milliards d’euros devront être débloqués pour être investis dans l’installation de bornes de recharges publiques, nécessaires pour les deux millions de véhicules électriques attendus en 2025.

Dans un marché globalement en recul à cause de la pandémie de Covid-19, les voitures électriques progressent mais bien insuffisamment pour compenser la baisse des immatriculation. En cause notamment la fiabilité de la technique électrique et surtout son cout. Nombre de ménages ne sont pas prêts à dépenser 40 à 50 000 € pour changer leur véhicule.

 

Afghanistan : Est-il trop tard pour agir ?

Afghanistan : Est-il trop tard pour agir ?

Un collectif de personnalités politiques et d’intellectuels appelle dans le Monde  la France et l’Europe à ne pas se cantonner dans une attitude de retrait et d’agir pour la paix en  Afghanistan . La question est de savoir s’il n’est pas trop tard.

Tribune

 

 

 La situation s’est récemment aggravée en Afghanistan. Alors que le retrait des forces américaines et de l’OTAN approche de son terme, les talibans, délaissant la table des négociations, ont lancé des offensives dans de nombreuses régions d’Afghanistan et pris le contrôle d’un certain nombre de districts ruraux. La capacité de l’armée afghane à garder le contrôle de la majeure partie du territoire rural, voire de plusieurs grandes villes, est incertaine.

La population afghane vit dans l’angoisse. Les attentats contre des cibles civiles se sont multipliés, visant des écoliers, des journalistes, des fonctionnaires, des femmes, des artistes. Des Afghans demandent l’asile à l’étranger, d’autres doivent abandonner leur domicile, d’autres enfin prennent les armes. Beaucoup en effet refusent l’avènement d’un régime qui, sous couvert d’une application rigoriste de règles religieuses, serait un régime dictatorial, refusant des élections libres, réalisant la suprématie d’un groupe sur les autres, ne permettant pas aux femmes de vivre librement et dignement.


Toute la population afghane aspire à la paix. Beaucoup ont espéré que les négociations entamées à Doha aboutiraient à une solution acceptable par la majorité. Hélas, la rigidité des talibans, leur jusqu’au-boutisme, les maladresses américaines, l’absence de concertation avec les autres acteurs de la région et la mise à l’écart du gouvernement afghan n’ont pas permis aux négociations d’avancer.

Le centenaire des relations entre l’Afghanistan et la France

L’Afghanistan est à présent doté d’un réseau médiatique performant. Les zones rurales les plus reculées reçoivent la télévision. Les Afghans savent ce qui se passe dans le monde et beaucoup ne sont pas prêts à accepter les conditions de vie que leur imposeront les talibans s’ils venaient à prendre le pouvoir.

La communauté internationale se trouve donc à présent devant une alternative. Ou bien elle contraint les talibans à une véritable négociation (pendant laquelle toute action militaire devrait cesser) ou bien l’Afghanistan sombre de nouveau, comme dans les années 1990, dans une guerre civile dévastatrice.

Nous ne pouvons pas accepter cette seconde hypothèse, lourde de conséquences pour les Afghans mais aussi pour la stabilité de la région et la sécurité mondiale.


Alors que se profile le centenaire des relations diplomatiques, économiques et culturelles entre l’Afghanistan et la France, alors que les deux pays sont liés par un traité d’amitié et de coopération signé en 2012 par un président et ratifié par son successeur, alors que l’Union européenne et ses Etats membres ont conclu en 2019 avec l’Afghanistan un accord de coopération en matière de partenariat et de développement et au moment où la France prend la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU, nous demandons instamment au gouvernement français et aux instances européennes de ne pas se cantonner dans une attitude de retrait et d’agir pour la paix.

Plan de relance européen: Trop peu trop tard

Plan de relance européen: Trop peu trop tard 

Selon Mathieu Plane, économiste, Ce plan est intéressant mais c’est trop peu et sans doute aussi trop tard car c’est maintenant que l’économie a besoin de relance et non dans 5 ou 10 ans

Interview dans France Info

 

Pourquoi la validation de ce plan de relance a-t-elle pris autant de temps ?

Mathieu Plane : C’est sûr que l’argent promis arrive après la bataille, car les Etats membres en auraient eu besoin immédiatement après le début de la crise sanitaire. Mais pour pouvoir verser cet argent, il a fallu que le plan soit accepté à l’unanimité par les pays et les divergences étaient nombreuses.

La particularité de ce plan réside dans le fait que les Etats ne vont pas recevoir des sommes proportionnelles au montant de leur produit intérieur brut (PIB), mais proportionnelles à leurs besoins. Par exemple, l’Espagne va percevoir plus d’argent que l’Allemagne. L’Allemagne a une situation économique qui lui permet très bien de faire ses investissements sans l’Europe, ce qui n’est pas le cas de l’Espagne et de l’Italie, pays pour lesquels il est plus compliqué de contracter une dette. En somme, ce plan de relance est un transfert d’argent des pays du Nord vers les pays du Sud.

Les pays frugaux ont été très réticents à aller plus loin, parce qu’ils versent une large contribution au plan de relance et accusent les pays du Sud de ne pas respecter les normes européennes en termes de dette et de déficit.

De plus, il y a de l’euroscepticisme dans plusieurs pays, ce qui pousse certains à s’opposer à toute solidarité avec les membres les plus en difficulté. Il n’y a pas d’Europe politique sur la question budgétaire, tout est une affaire de consensus. Etonnamment, l’Allemagne, qui est plutôt le pays tenant de l’orthodoxie budgétaire, a été leader dans les négociations.

Que va-t-il se passer, maintenant que le plan de relance est validé ?

La totalité de la somme promise aux Etats de l’UE, soit 750 milliards d’euros, va être débloquée progressivement pour financer les budgets nationaux. Un premier volet va être versé le mois prochain et les financements vont monter en charge progressivement, sur plusieurs années.

Pour pouvoir toucher cet argent, chaque Etat membre de l’UE devait rendre un rapport à la Commission européenne, pour expliquer comment ce budget serait dépensé. Celle-ci devait ensuite le valider. Le dossier de la France contenait pas moins de 800 pages. En contrepartie, chacun reçoit un financement direct, qui vient compléter les budgets nationaux alloués à la relance.

Comment le plan de relance va-t-il se traduire concrètement ?

Pour le moment, on voit les effets du plan de relance français, mais pas celui du plan de relance européen. Car dans l’enveloppe de 100 milliards d’euros que la France a dédiée à la relance économique, l’Union européenne va contribuer à hauteur de 40 milliards d’euros. Les 60 milliards restants sont financés par le budget français.

Le gouvernement a déjà commencé à dépenser cette somme, principalement pour trois mesures : la baisse des impôts de production qui a été décidée dès le début d’année, le soutien à l’activité partielle de longue durée et l’aide à l’embauche des jeunes.

Pour ce qui est de la partie financée par le plan de relance européen, l’exigence est de dépenser cet argent dans la transition climatique et la transition numérique. Cela demande une transformation de l’économie en profondeur. Rénovation thermique des bâtiments, construction d’une filière industrielle dans l’hydrogène… Tout cela va nécessiter du temps, déjà d’un point de vue administratif, car il faut lancer des appels d’offres. Une fois cette étape passée, le déclenchement des travaux va créer de l’emploi et donc de l’activité économique à moyen terme.

Ce plan sera-t-il suffisant pour soutenir les Etats membres ?

Il faut souligner que ce plan est une bonne nouvelle, car il crée une solidarité européenne, mais on aurait pu aller beaucoup plus loin. Si l’on compare le plan de relance de l’Union européenne à celui des Etats-Unis, on voit qu’on n’y consacre que deux points de PIB européen, contre huit points aux Etats-Unis. Pourtant, la taille de l’UE est comparable à celle de ce pays.

Même en Chine, les montants investis dans le secteur de l’énergie sont astronomiques. Nous aussi, on aurait pu aller plus loin pour construire un leadership économique dans ce domaine et garantir la souveraineté énergétique des pays.

Ce plan européen révèle aussi les failles de l’Europe sur le plan fiscal, car on a réussi à avancer l’argent, mais les conditions de financement et de remboursement restent encore vagues. Ce n’est pas un problème pour le moment, mais en toute logique, il faudrait créer une taxation européenne pour le faire

La fin du couvre-feu : en juin …… ou plus tard

La fin du couvre-feu : en juin …… ou  plus tard

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Les sélections découlant du couvre-feu pourraient être levées en juin d’après le chef de l’État mais seulement si les conditions le permettent. Un peu la même philosophie que pour la réouverture progressive de certaines activités notamment commerciales. Les grandes lignes du plan de déconfinement seront arrêtées d’ici la fin de la semaine. Ces réouvertures progressives s’étaleront jusqu’au mois de juillet et une deuxième étape du plan de relance sera lancée à l’été.

Climat : 2050, c’est trop tard

Climat : 2050, c’est trop tard

Pour le PDG de Metron, Vincent Sciandra , société française spécialisée dans l’optimisation énergétique, les promesses pour 2050, c’est trop tard.

 

(Tribune dans l’Opinion)

 

Rien ne se fera en 2050 : réalisons la transition énergétique ici et maintenant ! Les investissements en faveur de cette transition ont battu en 2020 tous les records, et c’est en soi une excellente nouvelle. La question n’est donc plus de savoir si elle doit avoir lieu, mais grâce à quels acteurs, à quelle échéance et selon quelles priorités. C’est sur ces points que l’image se brouille et qu’il faut l’éclaircir.

Quels acteurs pour cette transition ? En ces temps de plans de relance massifs, on semble tout attendre de la puissance publique, sur les plans réglementaire ou financier. L’idée d’une taxe carbone est notamment invoquée comme électrochoc, mais son acceptabilité économique et sociale est problématique.

C’est oublier que les acteurs économiques ont déjà de nombreux leviers entre leurs mains : pour répondre aux attentes des marchés, pour rester compétitives et innovantes, les entreprises inventent déjà un monde post-carbone et devancent bien souvent la réglementation. Il faut faire connaître ces myriades d’initiatives, issues d’intérêts bien compris et d’une synergie vertueuse entre la dynamique du marché et les espoirs de la société.

C’est l’objectif de L’Observatoire du verdissement de l’économie lancé par Metron, dont la première édition vient de paraître. Dans tous les secteurs, plus d’une dizaine d’acteurs majeurs de l’économie y exposent les solutions déjà mises en œuvre.

Quelle échéance ensuite ? 2040, 2050 ? En agitant ces chiffres ronds, nous supposons que nous aurions le temps d’attendre une rupture technologique et alimentons une certaine procrastination. Le progrès scientifique doit bien sûr être encouragé, mais le défi devant nous est urgent et mondial. Toute révolution technologique est aléatoire, très inégalement diffusée et accessible. Dans aucun secteur, nous ne pourrons tout remplacer par une solution up to date. Nous devons dès aujourd’hui travailler sur le parc industriel, les bâtiments et les infrastructures existants, par une optimisation des consommations.

Les solutions sont là, elles peuvent certes inspirer les réglementations et bénéficier d’aides publiques, mais elles doivent surtout faire école et mobiliser les acteurs du marché. C’est dès aujourd’hui qu’il faut former massivement les jeunes aux métiers de la transition énergétique. C’est dès aujourd’hui qu’il faut optimiser les infrastructures industrielles. C’est dès aujourd’hui que la finance doit accorder des prêts verts à long terme aux entreprises les plus vertueuses. Nous devons travailler sur les usages et raisonner à technologies constantes.

Le digital permet déjà aux industriels de modéliser et d’évaluer leurs consommations énergétiques, aux financeurs de mieux évaluer les entreprises à impact positif à aider en priorité, aux fabricants de relocaliser et de personnaliser leur production, et donc d’économiser sur les coûts de transport et de production. Dans les transports, la numérisation encourage l’optimisation des flottes par une mobilité partagée. Enfin l’écologie industrielle offre d’ores et déjà l’exemple d’entreprises en symbiose énergétique avec leurs territoires.

Quelles priorités, enfin ? L’essentiel des investissements actuels vise en réalité à produire toujours plus d’énergie, et toujours plus d’électricité. La production globale augmente, mais reste dominée à plus de 80% par les énergies fossiles. L’électricité reste produite aux deux tiers par les mêmes sources. Éolien et solaire ne représentent toujours que quelques pourcents de notre consommation, et leur croissance est de plus en plus coûteuse en métaux rares et en espace. Verdir ne peut donc se réduire à produire plus.

Or l’essentiel de la baisse des émissions de gaz à effet de serre de l’énergie réalisée ces dernières années a été le fait de l’efficacité énergétique, qui doit être considérée comme une source d’énergie à part entière. Elle suppose une connaissance fine de nos consommations, grâce au digital, qui doit nous éviter une fuite en avant dans toujours plus de capacités de production. Alignons celles-ci sur nos besoins revisités, et non l’inverse !

En privilégiant l’efficience et la sobriété énergétiques, nous redécouvrirons que le kWh que l’on ne consomme pas reste le plus vert de tous… Les petites boîtes noires remplies de capteurs et d’algorithmes incarnent déjà bien mieux le futur de l’énergie que les pales géantes des éoliennes.

Le climat n’attendra pas 2050. Donnons-nous toujours l’année en cours comme horizon. C’est dans ce temps réel que nous gagnerons le compte à rebours.

Vincent Sciandra est le fondateur de Metron, jeune société française spécialisée dans l’optimisation énergétique des entreprises.

Des Etats généraux de la laïcité ? Un peu tard après la loi séparatiste !

 

 

Une initiative intéressante celle de Marlène Chiappa et du gouvernement d’organiser les états généraux de la laïcité. Le problème c’est que cette proposition vient après le projet de loi contre le séparatisme – rebaptisé « projet de loi confortant le respect des principes de la République », .

Schématiquement le grand débat public vient donc après la décision législative. Une sorte d’inversion de la démocratie. Pas tout à fait  car en réalité car la loi initialement sur le séparatisme a été progressivement affaiblie pour devenir une sorte de loi molle sur quelques principes éloignés de l’objectif du départ. Pour parler clair cette loi est d’une grande faiblesse pour lutter contre l’islamisme.

Adopté le 9 décembre 2020 en Conseil des ministres , cette loi énonce des principes très intemporels qui évitent les sujets qui fâchent et ne constituent pas un instrument juridique pour lutter contre ceux qui veulent saper les bases républicaines.

Peut-être que devant l’insatisfaction générale, le gouvernement essaye de corriger le tir en organisant maintenant mais évidemment trop tard un débat sur la laïcité. En outre se pose la question de savoir quelle sera la forme de ce débat et dans quelles conditions pour être pris en compte les orientations qui pourraient se dégager. Marlène Chiappa  tente de s’expliquer laborieusement sur le sujet. Explications dans le JDD .

- La ministre chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, nous annonce une consultation nationale sur la laïcité. Elle ambitionne de « rassembler autour de la laïcité à la française » des citoyens divisés sur cette question.

Pas de nouvelles ­mesures à l’horizon, plutôt une tentative de dépassionner le débat. Quand la laïcité fait naître des « ­invectives sur les réseaux ­sociaux », Schiappa rêve que germent « des points d’accords » de cette nouvelle initiative associant responsables religieux, intellectuels, associations et jeunes Français. « C’est aussi l’occasion de faire vivre la laïcité partout sur le territoire, d’en faire la pédagogie et de lutter contre les fake news », explique-t-elle.

En quoi consistent ces états généraux de la laïcité que vous avez décidé d’organiser?

La laïcité est un principe qui doit nous rassembler. Je lancerai ces états généraux ce mardi au Cnam [Conservatoire national des arts et métiers] avec une conférence de haut niveau entre des intellectuels de toutes les sensibilités : l’académicienne Barbara Cassin, l’essayiste Caroline Fourest, les philosophes Henri Peña-Ruiz ou Gaspard Koenig… Puis nous organiserons, jusqu’à l’été, des tables rondes et des groupes de travail sur la liberté d’expression – avec l’avocat Richard Malka –, la recherche, la jeunesse, l’intégration citoyenne… Je laisserai aussi carte blanche à des associations et des syndicats, comme la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme et la CFDT. Enfin, nous lançons une grande consultation avec Make.org auprès de 50 000 jeunes.

Les partis politiques ne seront-ils pas associés?

Ils sont bien sûr libres de s’engager dans cette démarche.

Quel est l’objectif de ces échanges?

76 % des Français veulent que la laïcité soit plus défendue. L’application du projet de loi confortant le respect des principes de la République, que nous portons avec Gérald Darmanin, le permettra. Par exemple, ce texte crée un réseau de référents laïcité dans toutes les administrations publiques. Mais ces échanges doivent surtout être l’occasion de nous rassembler autour de la laïcité à la française. C’est un sujet de passion. L’idée est de dire : parlons-en ensemble et écoutons-nous.

Au vu du caractère brûlant du sujet, ces débats ne risquent-ils pas de virer au pugilat?

Je fais confiance aux organisateurs des tables rondes. Quand les gens se parlent, s’écoutent, on constate qu’on trouve des points d’accord, loin des invectives sur les réseaux sociaux. C’est aussi l’occasion de faire vivre la laïcité partout sur le territoire, d’en faire la pédagogie et de lutter contre les fake news. Par exemple : non, le voile n’est pas interdit dans l’espace public.

N’est-ce pas précisément le rôle de l’Observatoire de la laïcité, que vous comptez supprimer?

Le Premier ministre a décidé, après huit ans, de faire évoluer le portage du sujet. Je le soutiens ! Auprès de lui, nous travaillons avec Gérald Darmanin, Jean-Michel Blanquer, Amélie de Montchalin et nos collègues. C’est un sujet primordial, et le gouvernement a besoin d’une administration solide sur la laïcité pour porter ces beaux projets et d’une instance consultative, avec des personnalités qualifiées.

Dans une tribune dans Le Monde, 119 universitaires s’inquiètent du fait que la laïcité devienne « un outil répressif, de contrôle et d’interdiction ». Ont-ils raison?

J’entends les craintes et je veux y répondre : la laïcité n’est en aucun cas une arme de répression contre les religions. J’étais à l’église Saint-Sulpice et à la mosquée de Paris pour sécuriser les lieux de culte la semaine dernière, je serai demain au Centre européen du judaïsme. Nous voulons justement sortir de la tenaille entre d’un côté les identitaires d’extrême droite et de l’autre les indigénistes et Europe Écologie-Les Verts. J’invite chacun à prendre la parole dans le cadre des états généraux de la laïcité. Qu’Evian en arrive à s’excuser d’avoir incité ses clients à boire de l’eau [sur Twitter le premier jour du Ramadan] et tombe ainsi dans le piège des extrémistes de tous bords qui ont monté cette histoire en épingle, c’est kafkaïen. Cela prouve l’urgence de développer un contre-discours républicain.

 

Réforme des retraites : on verra plus tard ( Elisabeth Borne)

Réforme des retraites : on verra plus tard ( Elisabeth Borne)

 

La ministre du travail, qui ne s’éloigne pas d’une iota du discours officiel présidentiel, affirme que la réforme des retraites est forcément nécessaire mais qu’on verra plus tard. Plus tard, c’est sans doute renvoyer aux calendes grecques tout cas aux calendes présidentielles car le sujet est évidemment explosif.

 

En attendant il faut déjà faire avaler la réforme de l’assurance-chômage contestée par tous les syndicats. «Aujourd’hui, la priorité c’est de gérer la crise et d’en sortir. C’est une réforme nécessaire mais elle doit se faire dans le dialogue social. Pour cela, il faut que le contexte ait évolué», déclare la ministre dans un entretien au Parisien mis en ligne ce mardi soir. «Je ne sais pas de quoi seront faits les prochains mois. On verra en fonction de l’évolution de la situation.

 

À ce stade, il n’y a pas de rencontre à ce sujet prévu dans l’agenda social», ajoute-t-elle.

Élisabeth Borne, qui a présenté ce mardi les arbitrages de l’exécutif pour adapter la réforme de l’assurance-chômage à la crise, entend mener à partir d’avril une réflexion sur la gouvernance de l’Unédic, . En clair il faut faire aussi avaler une couleuvre et passer de la gestion paritaire à une gestion étatique. Ce qui ne constitue pas vraiment une garantie de gestion .

Croissance : la reprise en 2021,2022 ou plus tard ! (Christine Lagarde )

Croissance : la reprise en 2021,2022 ou plus tard  !  (Christine Lagarde )

 

 

Une nouvelle fois Christine Lagarde ne se mouille pas  en indiquant que la reprise devrait intervenir en 2021, en 2022 en 2023. Bref, elle instille un léger vent d’optimisme face au pessimisme des acteurs économiques qui ne voient guère le bout du tunnel du virus et ses conséquences. On notera comme d’habitude que pas une aspérité ne dépasse d’un discours préparé par les experts de la BCE et que comme d’habitude elle  se contente de lire les notes de ses collaborateurs. (Interview dans le JDD)

 

Les mauvaises nouvelles s’accumulent en Europe. Comment maintenir les prévisions de conjoncture?
Les incertitudes, en effet, se multiplient. De mémoire d’économistes de la BCE, il n’y en a jamais eu autant. Nos projections sont publiées tous les trois mois. L’une des façons de conserver un certain optimisme en dépit des conditions actuelles consiste simplement à se souvenir des projections de la BCE rendues publiques en septembre 2020 et des multiples incertitudes qu’elles prenaient en compte. Quels en étaient alors les faits saillants? Les modalités de la conclusion du Brexit n’étaient pas connues. Les risques d’une sortie sans accord demeuraient intacts, tant pour l’Union européenne que pour le Royaume-Uni. Sur le front de la pandémie, aucun vaccin n’existait. Aucun pronostic n’était possible sur la date de leur éventuelle apparition. Les élections américaines, déterminantes pour l’ensemble du monde, n’avaient pas eu lieu. Aujourd’hui, ces incertitudes majeures ont toutes été dissipées. Notamment la plus cruciale d’entre elles, la mise à disposition de vaccins fiables, puisque plusieurs ont été validés depuis par les autorités de santé internationales compétentes. C’est une nouvelle donne. Et un facteur indéniable d’optimisme.

Est-ce suffisant pour espérer que 2021 soit une meilleure année?
Nous demeurons convaincus, à la BCE, que 2021 sera une année de reprise. La reprise économique a été retardée, mais non battue en brèche. Elle est évidemment attendue avec impatience. Nous anticipons une montée en puissance autour du milieu de l’année, même si des incertitudes persistent. Nous ne sommes pas à l’abri de risques encore inconnus. Soyons lucides : nous ne retrouverons pas les niveaux d’activité économique d’avant la pandémie avant mi-2022.

Quel niveau de croissance prévoyez-vous pour la zone euro cette année?
Aux alentours de 4%. Peut-être un peu en dessous. Cela représenterait déjà une hausse très significative par rapport à la chute du PIB de 6,8% enregistrée dans la zone euro en 2020. Tout dépendra de la politique de vaccination et du déroulement des campagnes. Ainsi que des mesures économiques prises par les gouvernements en réponse aux conditions sanitaires.

Le 21 juillet 2020, les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont décidé un plan de relance de 750 milliards d’euros. Avez-vous des inquiétudes sur sa concrétisation?
Il ne fait aucun doute que la crise actuelle a renforcé l’Union européenne. La décision prise par les Etats membres d’emprunter pour la première fois en commun a constitué un moment de cohésion exceptionnel dans l’histoire de la construction européenne. Mais il faut à tout prix maintenir le rythme. La pandémie a un effet accélérateur sur tout : nous devons donc accélérer, nous aussi, en conséquence. On combat le feu par le feu. Il est préférable d’agir vite, quitte à revenir en arrière pour rectifier d’éventuelles erreurs le cas échéant. Ce plan doit être ratifié à temps pour que la Commission puisse emprunter comme prévu en juin, pour répartir ensuite les fonds entre les Etats membres de l’Union européenne. Pour ce faire, il est nécessaire que l’ensemble des plans de relance nationaux, comprenant des actions en faveur de la transition climatique et de la numérisation, soit présenté à la Commission très bientôt.

Comment la BCE va-t-elle continuer à agir?
Elle soutient les ménages, les entreprises et les économies des Etats membres depuis le tout début de la crise. Elle a agi très rapidement, avec un premier plan de 750 milliards d’euros annoncé dès le 18 mars 2020, suivi par deux augmentations de notre enveloppe d’achat de titres qui atteint aujourd’hui 1.850 milliards d’euros. Il fallait éviter une fragmentation des conditions de financement des Etats de la zone euro face à l’expansion du virus. Nous nous sommes engagés à rester actifs sur les marchés au moins jusqu’en mars 2022, pour soutenir et préserver les conditions financières en Europe. Notre outil privilégié est le PEPP [Pandemic Emergency Purchase Programme], qui diffère des autres programmes d’achat de la BCE pour deux raisons : son caractère d’urgence absolue et la possibilité qu’il confère de nous écarter des limites habituelles, dès lors qu’elles constitueraient un obstacle au soutien que nous devrions fournir aux économies de la zone euro. C’est un outil exceptionnel et temporaire. Comme je l’ai dit dès le mois de mars 2020, notre engagement vis-à-vis de l’euro est sans limites. Nous agirons aussi longtemps que la pandémie mettra la zone euro en situation de crise. Nous pensons que l’échéance de mars 2022 est un délai raisonnable et que l’enveloppe du PEPP est la bonne. Mais si le Conseil des gouverneurs estime d’ici là qu’il y a besoin de faire plus, plus longtemps, nous ferons plus. En revanche, si on n’a pas besoin de toute l’enveloppe, on ne l’utilisera pas. C’est le principe de la flexibilité.

Cette politique monétaire accommodante ne comporte-t-elle pas des risques?
Nous n’observons pas de phénomène inquiétant. Nous ne voyons pas de bulles immobilières à l’échelle de la zone euro mais des indicateurs de prix surévalués localement, dans des grandes villes, en France, en Allemagne au Luxembourg ou en Belgique. Cela étant dit, il est crucial de continuer à soutenir le crédit dans l’ensemble du système économique. Les banques apportent des actifs en collatéral à la BCE et se financent en retour à des taux très bas, de façon à financer ensuite les entreprises. La priorité consiste à donner à ces dernières l’accès aux financements dont elles ont besoin. Nous n’avons pas le choix : quand l’économie est ainsi mise sous cloche, le rôle de la BCE n’est pas d’effectuer un tri entre les entreprises. Il faut privilégier la croissance, la concurrence et l’innovation. La sélection s’opérera d’elle-même.

Comment faudra-t-il agir une fois la crise terminée?
Une fois la pandémie passée et la crise économique derrière nous, nous ferons face à une situation délicate. Il va falloir s’organiser. Et ne pas commettre les erreurs d’autrefois, comme serrer d’un coup tous les robinets des politiques budgétaires et de politique monétaire. Il faudra, à l’inverse, apporter aux économies un accompagnement souple et graduellement diminué, au fur et à mesure que la pandémie s’éloignera et que la reprise se manifestera. L’économie devra alors réapprendre à fonctionner sans les aides exceptionnelles rendues nécessaires par la crise. Je ne suis pas inquiète, car la capacité de rebond est forte. Nos économies sont résilientes. Il suffit de voir le formidable rebond de l’économie française au troisième trimestre de 2020, avec une croissance trimestrielle de 18,5%, pour s’en convaincre.

Les écarts entre Etats de la zone euro compliquent-ils l’élaboration d’une politique monétaire commune?
La crise de la Covid-19 a surtout accentué les différences antérieures. Dans ce contexte, le plan de relance européen, Next Generation EU, n’en est que plus fondamental, notamment par le volet des subventions qui seront accordées à chaque Etat en fonction justement des spécificités des situations nationales. L’Italie recevra par exemple environ 200 milliards d’euros sous forme de prêts et de subventions. C’est pourquoi il est crucial de ne pas gâcher cette solution exceptionnelle et de la déployer dès que possible.

Les inquiétudes au sujet des niveaux très élevés d’endettement des Etats sont-elles fondées?
Il est indéniable que notre politique monétaire serait plus efficace si la convergence entre les politiques économiques des Etats membres était plus grande. Tous les pays de la zone euro émergeront de cette crise avec des niveaux de dette élevés. Il ne fait aucun doute qu’ils parviendront à la rembourser. Les dettes se gèrent dans le temps long. Les investissements réalisés dans des secteurs déterminants pour l’avenir engendreront une croissance plus forte. La reprise sera créatrice d’emplois, et donc fédératrice. Nous allons vers une autre économie, plus numérique, plus verte, plus engagée face au changement climatique et pour le maintien de la biodiversité. Elle sera aussi portée par de nouvelles valeurs, que les jeunes expriment déjà par leurs exigences en matière de carrière et d’emploi, qui obéiront à des paramètres différents. La santé, notamment, fait partie de leurs références.

Une pétition signée par cent économistes réclame l’effacement des dettes publiques détenues par la BCE. Que leur répondez-vous?
L’annulation de cette dette est inenvisageable. Ce serait une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des Etats. Cette règle constitue l’un des piliers fondamentaux de l’euro. Le traité européen a été accepté et ratifié librement et volontairement par les Etats membres de l’Union européenne. Si l’énergie dépensée à réclamer une annulation de la dette par la BCE était consacrée à un débat sur l’utilisation de cette dette, ce serait beaucoup plus utile! A quoi sera affectée la dépense publique? Sur quels secteurs d’avenir investir? Voilà le sujet essentiel aujourd’hui.

Votre prédécesseur, Mario Draghi a été chargé de former un gouvernement en Italie. Que vous inspire cette nomination?
C’est une chance pour l’Italie, et une chance pour l’Europe, que Mario Draghi ait accepté de relever ce défi : sortir son pays de la crise économique, et sociale, alors que l’Italie est le pays de la zone euro le plus touché par la pandémie. J’ai toute confiance en Mario Draghi pour accomplir cette tâche. Il a toutes les qualités requises, la compétence, le courage, et l’humilité pour réussir dans sa nouvelle mission : relancer l’économie italienne, avec le soutien de l’Europe.

Janet Yellen, l’ancienne présidente de la Banque centrale américaine, la Fed, devient secrétaire du Trésor. Est-ce une bonne nouvelle?
Une femme pour la première fois à ce poste est une excellente nouvelle! Janet Yellen présente un profil idéal compte tenu des circonstances, puisque c’est une économiste spécialiste du marché du travail. Or l’emploi sera déterminant pour le redémarrage de l’économie. C’est une femme chaleureuse et agréable. Humble dans son excellence. Sa nomination fluidifiera les relations économiques transatlantiques. Nous allons retrouver une logique de coopération dans des domaines clés, comme les échanges internationaux et les enjeux climatiques.

Vous défendez un « verdissement » de la politique monétaire. Est-ce du ressort d’une banque centrale?
Absolument. Dans la lutte contre le changement climatique, chacun doit prendre sa part. La BCE est dans le cadre de son mandat de stabilité des prix, car le changement climatique comporte des risques en la matière, en exerçant une influence sur la croissance, le niveau des prix et l’économie en général. La base juridique est légitime. L’opinion publique est en faveur de la prise en compte de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.

Bref, comme d’habitude, quand on a écouté Christine Lagarde on a un peu de mal à déceler qu’il est exactement l’intérêt est la nature du message Avec des propos aussi lisses, l’intéressée est assurée de rester une bonne vingtaine d’années dans son poste. (NDLR).

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