Corse : un combat de coqs Valls-Talamoni à prévoir
Il serait étonnant que Valls comme Talabani ne profitent pas de leur rencontre pour se livrer à un combat de coq dans une lutte pour montrer qui a la plus grande force de caractère mais en même temps qui est le plus nul en matière de compromis. Le résultat est difficile à prévoir tellement l’un comme l’autre sont entêtés pour ne pas dire parfois bornés. L’environnement électoral se prête par ailleurs à cet affrontement de tigre de papier. Chacun voudra d’autant plus affirmer sa légitimité qu’il ne représente pas grand-chose sur le plan politique. Valls comme Talamoni sont en effet très minoritaire politiquement. Mais les minoritaires sont souvent capables de faire beaucoup de bruit à défaut de faire œuvre utile. Évidemment Valls aura beau jeu de s’affirmer comme le défenseur de l’intégrité territoriale et de la république face aux revendications ridicules de Talamoni qui considère la France comme un pays ami mais étranger ! Succulent quand on sait que l’intéressé est né à Saumur dans le Maine et Loire et qu’il n’a appris que tardivement le corse. Mais Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse, assume. Il ne renie en rien son provocateur « la France est un pays ami » lancé en janvier, après la victoire historique des nationalistes aux régionales. Inacceptable pour Matignon. « Ce n’était pas de l’humour », nous confie Talamoni, qui va plus loin. « Je n’ai jamais considéré que la Corse était française. Pour moi, la Corse est un pays, pas une entité administrative française. Je ne suis pas devenu français parce que je suis devenu président de l’Assemblée nationale de Corse ! » Un missile contre la ligne édictée par le Premier ministre, ouvert à un statut spécifique, mais dans le strict cadre de la Constitution. Entouré de quatre ministres, Manuel Valls est arrivé tard hier soir en Corse pour son premier déplacement depuis son entrée à Matignon. Et il compte bien insister sur la présence de l’Etat dans l’île. « La Corse a une place dans la République, mais le Premier ministre parlera aussi de la place de la République et de l’Etat en Corse », prévient-on fermement à Matignon.