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Politique-fraude fiscale : le tabou ! (Romain Huret, président de l’EHESS)

Politique-fraude fiscale : le tabou ! (Romain Huret, président de l’EHESS)


L’historien Romain Huret, spécialiste des Etats-Unis, retrace le grand procès du puissant ministre des Finances américain Andrew Mellon, accusé de fraude fiscale par l’administration Roosevelt, dans le contexte de la terrible crise financière des années 1930. Cette chronique judiciaire longtemps oubliée entre en résonance avec notre époque marquée par l’éclatement des affaires d’évasion fiscale à répétition partout sur la planète. dans la Tribune.

L’historien Romain Huret est président de l’Ecole des hautes études en sciences sociales depuis novembre 2022. Il prépare une série en trois volets sur l’histoire du capitalisme pour la chaîne Arte qui sera diffusée en 2023.


Quelle est la genèse de votre ouvrage (*) ?

ROMAIN HURET- J’avais entendu parler du procès, mais personne n’avait jamais travaillé dessus. J’ai décidé de creuser le sujet. Très vite, j’ai eu beaucoup de mal à trouver les archives du procès tant la famille Mellon ne souhaitait plus en parler. Avec un peu de chance et de ténacité, j’ai retrouvé les minutes du procès me permettant de rédiger l’ouvrage et de comprendre l’ampleur de ce qui se déroule au cours des mois de procédure.

Le procès d’Andrew Mellon a eu lieu dans le contexte de la Grande dépression des années 1930. Quel rôle a pu jouer la crise économique dans ce procès ?
Son rôle est essentiel. En raison de son pouvoir économique et politique – il fut ministre des Finances pendant onze ans! -, il devint un bouc émissaire commode. Avec lui, le président Roosevelt veut aussi faire le procès des élites qui ont dirigé le pays pendant onze années et ont conduit le pays à la crise.

Au début de l’ouvrage, vous expliquez que depuis l’essor de la fiscalité fédérale au milieu du XXe siècle, les décisions de justice exonèrent le plus souvent les plaignants. Ce procès a-t-il vraiment renversé la tendance outre-Atlantique ?
Oui, en partie. Jusqu’alors, le doute bénéficiait à l’accusé et pas au fisc. Si les avocats arrivaient à démontrer une erreur, le plaignant s’en sortait et ne payait pas d’impôt. L’appel étant suspensif, les millionnaires s’en donnaient à cœur joie et engorgeaient les bureaux du fisc de contestations en tout genre. Avec le procès, « la substance économique » des montages fiscaux devint primordiale. Si les contribuables avaient joué avec les lois pour payer le moins d’impôts possible, notamment pour les réorganisations d’entreprises, ils allaient devoir payer des pénalités.
Le grand banquier Andrew Mellon a été ministre des Finances pendant onze ans aux Etats-Unis.

Vous montrez que ce grand financier a contourné les lois qu’il avait lui-même contribué à instaurer. Pourquoi l’administration fiscale américaine a-t-elle soudainement décidé de mener des investigations sur cet homme d’Etat ?

Pour faire un exemple de ces élites qui se sont appropriées l’Etat fédéral pendant onze années. Roosevelt est persuadé que Mellon a utilisé sa position pour s’enrichir et avec lui les industriels et les banquiers. Comment a-t-il pu utiliser des montages aussi grossiers dans sa déclaration alors qu’il luttait contre ces mêmes montages en tant que ministre? Cet écart nourrit le procès, et passionne les Américains.

L’ouvrage met également en relief l’affrontement au cours du procès entre les New Dealers incarnés par le président Roosevelt et les Conservateurs, opposant deux visions diamétralement opposées de la fiscalité. Vous expliquez que la Second Guerre mondiale a rétabli une certaine forme de consensus autour de la fiscalité. Comment expliquez-vous cela ?
Dans les années 1930, l’impôt était vu, et le procès l’y aida, comme « un moyen de faire payer les riches ». A cette date, seulement 5% de la population acquitte l’impôt. La guerre change la donne : tout le monde paye désormais. Le consensus fiscal devient très fort et ne fut remis en cause que dans les années 1970.

Le procès d’Andrew Mellon a-t-il contribué à changer le regard des Américains sur les pratiques de certaines élites économiques et politiques ?
Oui, beaucoup découvrent alors que le capitalisme a changé. Le capitalisme « à la papa » a disparu avec une dissociation croissante entre propriété et management. Mellon ne s’occupe de rien, mais contrôle avec sa famille des centaines d’entreprises dans une grande variété de secteurs.
Pendant le procès, il se félicite du succès de sa prise de risque et de ce capitalisme familial. Le public lui reproche à l’inverse de n’être qu’un spéculateur. Au moment du procès, les frères Parker (NDLR; les propriétaires du jeu Monopoly) observent Mellon et l’utilisent même comme silhouette du jeu qu’ils relancent alors : le Monopoly.

Le récit du procès montre également que la fiscalité américaine a évolué durant cette période d’entre-deux guerres vers plus de progressivité avant d’autres périodes de baisse de l’imposition sur les plus hauts patrimoines et les grandes fortunes Les inégalités du début du 20e siècle ont-elles joué en défaveur d’Andrew Mellon ?

Oui, car il a voulu massivement réduire les impôts fédéraux dans les années 1920. Mellon croyait à l’impôt juste, à un point d »équilibre entre les besoins de l’Etat régalien et le consentement des plus riches. Si ces derniers étaient confrontés à des taux trop élevés, ils ne paieraient pas. Mellon s’attacha donc à baisser les taux, ce qui lui fut reproché pendant le procès à cause de la crise.

Vous avez travaillé à partir de nombreuses archives. Quel a été le traitement médiatique de cette affaire à l’époque ?

Le traitement est immense. En raison de la notoriété de l’accusé, la presse se passionne pendant plusieurs mois pour ces débats très techniques. Très mystérieux, Mellon apparaît pour la première fois sous les lumières médiatiques. A 80 ans, il veut toujours en découdre avec ses détracteurs. Le procès devient le théâtre d’un affrontement passionnant sur deux conceptions du capitalisme et de la démocratie.

Comment expliquez vous que ce procès ait été oublié pendant des décennies ?
La famille fit tout pour le faire disparaître des livres d’histoire. Beaucoup ont eu aussi l’impression que la ficelle était trop grosse: Roosevelt s’attaquait à une cible facile! Ce livre est le premier à redonner tout son sens à ce procès oublié.

Vous évoquez « un capitalisme de papier » dans l’ouvrage. A quoi faites vous référence par cette expression ?

Au capitalisme financier. Les Américains comprennent alors que l’actionnariat a changé les choses et que vous pouvez vous enrichir en vendant des actions, en créant des trusts et en multipliant les investissements. Même s’il refusa toujours de créer une holding à son nom, Mellon aida à la financiarisation du capitalisme, et beaucoup d’Américains le découvrent alors, regrettant le capitalisme plus familial d’antan.

L’histoire de ce procès entre en résonance avec la situation économique actuelle. Beaucoup d’Etats revendiquent de s’attaquer à l’évasion fiscale mais les scandales d’évasion continuent toujours d’éclater. Comment expliquez-vous cette inertie ?
Très simplement : Mellon a gagné ! Son idée du « trop d’impôts tue l’impôt » a gagné et tout le monde rechigne à s’attaquer à l’évasion fiscale. Celle-ci est devenue si complexe qu’elle fait passer Mellon pour un piètre amateur. Il faudrait bien plus qu’un procès pour s’attaquer aux stratégies mises en œuvre par certains milliardaires aujourd’hui.

Société-Fin de vie : le tabou

Société-Fin de vie : le tabou

Interview de Marie de Hennezel qui a exercé auprès de personnes en fin de vie, au sein de la première unité de soins palliatifs créée en France, à Paris. En 2003, à la demande du gouvernement, elle a rendu un rapport intitulé « Fin de vie, le devoir d’accompagnement », qui a inspiré la première loi française spécifique aux droits des malades à l’approche de la mort, dite loi Leonetti de 2005. Aujourd’hui âgée de 76 ans, elle s’oppose à toute légalisation de l’aide active à mourir en France et milite pour une meilleure prise en compte des personnes âgées dans la société. ( franceinfo)

Dans un récent rapport, le Conseil consultatif national d’éthique a relevé que « la fin de vie n’est plus perçue comme un temps essentiel de l’expérience humaine ». Partagez-vous ce constat ?

Marie de Hennezel : Oui. On veut escamoter ce temps. On veut anticiper la mort ou être endormi dans les derniers moments. On considère que bien mourir, c’est mourir dans son sommeil, rapidement, sans déranger les autres. Or, le temps du mourir est précieux. Les derniers échanges qu’un mourant peut avoir avec ses proches lui permettent de partir apaisé et aident les autres à vivre un deuil différent.

N’oublions pas la rupture anthropologique qu’a constituée l’interdiction des visites lors de la crise du Covid-19. De nombreuses familles ont été privées des rituels d’adieu. Les dernières paroles et les derniers gestes sont irremplaçables. Ce sont des temps de méditation sur la finitude, une confrontation de chacun à sa propre mort.

Le fait de pouvoir choisir le moment de sa mort ne permettrait-il pas de mieux organiser sa fin de vie et de redonner de la force à ce « temps essentiel » ?

Je comprends que certaines personnes puissent se dire que c’est la seule manière de pouvoir être sujet de sa mort. Mais c’est quand même dommage. Le suicide assisté et l’euthanasie poseraient d’autres problèmes. Pensez aux proches. Ceux qui accompagnent la personne peuvent se sentir coupables de ne pas avoir réussi à la retenir à la vie. Ceux qui n’y vont pas se sentent coupables de ne pas avoir été là dans les derniers instants. Quoi qu’on fasse, on se sent coupable. C’est quand même assez violent. Quant aux médecins qui pratiquent l’euthanasie, ce n’est pas anodin. J’en ai suivi en psychothérapie. Ils en faisaient des cauchemars après. C’est un acte radical, brutal.

Depuis une quinzaine d’années, vous animez des groupes de parole auprès de personnes retraitées. Quel est leur regard sur leur fin de vie ?

Il y a deux publics. Les 60-80 ans que je rencontre souhaitent préserver leur autonomie et souvent pouvoir choisir le moment de leur mort. C’est une génération encore bien portante, qui veut maîtriser ses derniers moments. Pour les 80-100 ans avec qui j’échange, c’est complètement autre chose. Ils ne demandent pas d’injection létale, mais pensent tous à la mort et aimeraient en parler. Seulement, ils n’ont personne avec qui le faire. Les familles ne veulent pas souvent aborder la question, le personnel des résidences non plus. La solidarité intergénérationnelle s’effrite. Il y a une solitude immense.

Qu’ont envie de dire ces personnes âgées ?

Elles appréhendent la mort en tant que destin de façon relativement apaisée. En revanche, elles redoutent la manière dont elles vont mourir, avec le spectre d’être transférées à l’hôpital et de finir sur un brancard aux urgences, comme cela arrive trop fréquemment.

« Les personnes âgées s’interrogent aussi sur le sens et l’utilité de leur existence. »

Leur crainte : être considérées un jour comme un poids pour la société. « Ne fera-t-on pas pression sur nous pour qu’on ait l’élégance de s’en aller ? », me confiait une femme de 86 ans. « Peut-être qu’on nous culpabilisera de vouloir rester en vie », m’a dit une autre. Nous vivons dans une société jeuniste, qui valorise la performance, la rentabilité, l’efficacité. Ces personnes le perçoivent très bien.

Une loi sur le grand âge, promise lors du précédent quinquennat et destinée à améliorer les conditions de vie des personnes en perte d’autonomie, a finalement été abandonnée. Comment l’interprétez-vous ?

C’est un très mauvais signal, d’autant qu’il est désormais question d’une loi sur la fin de vie. La génération des baby-boomers commence à arriver dans les zones de fragilité du grand âge. Elle perçoit bien le manque d’investissements en matière d’accompagnement, d’habitat, de mobilité… Quand vous allez avoir presque 30% de la population en perte d’autonomie, ces personnes âgées risquent de se sentir comme un poids pour la société. Vous verrez qu’un certain nombre de personnes auront le sentiment d’une vieillesse indigne et réclameront la mort. Prenons soin de préserver leur estime d’elles-mêmes.

Où en est notre société dans son rapport à la mort ?

Elle entretient un rapport très paradoxal avec la mort. Il y a une phrase de l’anthropologue Louis-Vincent Thomas qui résume tout : « Nous sommes dans une société thanatophobe et mortifère. »

« Par peur de la mort, nous voulons l’anticiper. »

Faire face à la mort et rester vivant jusqu’au bout n’est pas facile dans un monde qui dénie la mort et qui valorise l’autonomie et la maîtrise sur sa vie. On en vient à parler de « droit à la mort », de « liberté de choisir le moment de sa mort ». Cette volonté de maîtrise est une façon de faire face à sa peur. Or c’est surtout une volonté de bien-portants. Plus on approche de la fin de sa vie et plus, en général, on y tient. Mais le tabou qui règne dans les familles et dans le monde médical engendre une grande solitude chez ceux qui vont mourir.

A quand remonte le déni de la mort ?

Cela a commencé après-guerre, avec les progrès de la médecine et le souhait de faire reculer la mort. Avec succès, d’ailleurs, puisque nous avons gagné 20 années d’espérance de vie depuis 1945. Or cette médecine toute-puissante a un rapport difficile à la mort. Durant mon parcours, je n’ai presque connu que des médecins pour qui la mort était un échec.

Le corps médical a beaucoup à apprendre des services de soins palliatifs : on y accepte que les personnes vont mourir et que ce n’est pas un échec. Plutôt que de s’obstiner, on y aide les patients à mourir le mieux possible, sans souffrance. Malheureusement, les médecins sont trop peu formés à cette culture. Il faudrait instituer, chaque année, dans les hôpitaux, une réunion obligatoire pour sensibiliser tous les soignants à l’accompagnement de la fin de vie.

Vous avez été la première psychologue à intervenir en unité de soins palliatifs. Comment les patients y appréhendaient-ils leurs derniers moments ?

Ils avaient d’abord besoin de vérité. A l’époque, il y avait cette comédie du mensonge dans les autres services : on racontait aux gens qu’on allait les retaper et que, 15 jours plus tard, ils allaient sortir et que tout irait bien. Mais ces personnes sentaient bien que leur corps s’affaiblissait et qu’elles allaient mourir. Le discours qu’on leur tenait, en contradiction avec ce qu’elles sentaient, les angoissait.

J’ai trouvé remarquable, en soins palliatifs, que les médecins et l’équipe ne jouent pas cette comédie. Ils avaient l’intelligence de dire ce qu’ils savaient et ce qu’ils ne savaient pas. Ils reconnaissaient ne plus pouvoir guérir le patient, mais ne donnaient pas de pronostic chiffré.

« Le temps qu’il reste à quelqu’un dépend du mystère des corps et des échéances intimes de chacun. »

Certains ont peur de mourir et se disent : « Autant que cela intervienne le plus vite possible. » J’en ai vu lâcher prise intérieurement et mourir assez rapidement. D’autres ont besoin de temps, pour vivre des choses importantes. Il peut y avoir un regain de vitalité, une appétence relationnelle, une envie de rencontrer des gens, de boucler la boucle avec eux. C’est une question de tempérament et de personnalité. A partir du moment où chacun est dans la vérité, il peut décider au fond de lui ce qui va se passer.

Comment les proches, plongés dans cette société de déni de la mort, trouvaient-ils leur place ?

Ce sont les mourants qui aidaient les vivants. Ils abordaient eux-mêmes la question de leur mort. Et nous, dans l’équipe, nous faisions tout ce que nous pouvions pour aider les proches à surmonter leur peur d’entrer dans la chambre, d’être présents, de tenir la main, de parler. C’est vraiment un temps essentiel, qu’il faut préserver, sans l’escamoter.

Fin de vie : le tabou

Fin de vie : le tabou

Interview de Marie de Hennezel qui a exercé auprès de personnes en fin de vie, au sein de la première unité de soins palliatifs créée en France, à Paris. En 2003, à la demande du gouvernement, elle a rendu un rapport intitulé « Fin de vie, le devoir d’accompagnement », qui a inspiré la première loi française spécifique aux droits des malades à l’approche de la mort, dite loi Leonetti de 2005. Aujourd’hui âgée de 76 ans, elle s’oppose à toute légalisation de l’aide active à mourir en France et milite pour une meilleure prise en compte des personnes âgées dans la société. ( franceinfo)

Dans un récent rapport, le Conseil consultatif national d’éthique a relevé que « la fin de vie n’est plus perçue comme un temps essentiel de l’expérience humaine ». Partagez-vous ce constat ?

Marie de Hennezel : Oui. On veut escamoter ce temps. On veut anticiper la mort ou être endormi dans les derniers moments. On considère que bien mourir, c’est mourir dans son sommeil, rapidement, sans déranger les autres. Or, le temps du mourir est précieux. Les derniers échanges qu’un mourant peut avoir avec ses proches lui permettent de partir apaisé et aident les autres à vivre un deuil différent.

N’oublions pas la rupture anthropologique qu’a constituée l’interdiction des visites lors de la crise du Covid-19. De nombreuses familles ont été privées des rituels d’adieu. Les dernières paroles et les derniers gestes sont irremplaçables. Ce sont des temps de méditation sur la finitude, une confrontation de chacun à sa propre mort.

Le fait de pouvoir choisir le moment de sa mort ne permettrait-il pas de mieux organiser sa fin de vie et de redonner de la force à ce « temps essentiel » ?

Je comprends que certaines personnes puissent se dire que c’est la seule manière de pouvoir être sujet de sa mort. Mais c’est quand même dommage. Le suicide assisté et l’euthanasie poseraient d’autres problèmes. Pensez aux proches. Ceux qui accompagnent la personne peuvent se sentir coupables de ne pas avoir réussi à la retenir à la vie. Ceux qui n’y vont pas se sentent coupables de ne pas avoir été là dans les derniers instants. Quoi qu’on fasse, on se sent coupable. C’est quand même assez violent. Quant aux médecins qui pratiquent l’euthanasie, ce n’est pas anodin. J’en ai suivi en psychothérapie. Ils en faisaient des cauchemars après. C’est un acte radical, brutal.

Depuis une quinzaine d’années, vous animez des groupes de parole auprès de personnes retraitées. Quel est leur regard sur leur fin de vie ?

Il y a deux publics. Les 60-80 ans que je rencontre souhaitent préserver leur autonomie et souvent pouvoir choisir le moment de leur mort. C’est une génération encore bien portante, qui veut maîtriser ses derniers moments. Pour les 80-100 ans avec qui j’échange, c’est complètement autre chose. Ils ne demandent pas d’injection létale, mais pensent tous à la mort et aimeraient en parler. Seulement, ils n’ont personne avec qui le faire. Les familles ne veulent pas souvent aborder la question, le personnel des résidences non plus. La solidarité intergénérationnelle s’effrite. Il y a une solitude immense.

Qu’ont envie de dire ces personnes âgées ?

Elles appréhendent la mort en tant que destin de façon relativement apaisée. En revanche, elles redoutent la manière dont elles vont mourir, avec le spectre d’être transférées à l’hôpital et de finir sur un brancard aux urgences, comme cela arrive trop fréquemment.

« Les personnes âgées s’interrogent aussi sur le sens et l’utilité de leur existence. »

Leur crainte : être considérées un jour comme un poids pour la société. « Ne fera-t-on pas pression sur nous pour qu’on ait l’élégance de s’en aller ? », me confiait une femme de 86 ans. « Peut-être qu’on nous culpabilisera de vouloir rester en vie », m’a dit une autre. Nous vivons dans une société jeuniste, qui valorise la performance, la rentabilité, l’efficacité. Ces personnes le perçoivent très bien.

Une loi sur le grand âge, promise lors du précédent quinquennat et destinée à améliorer les conditions de vie des personnes en perte d’autonomie, a finalement été abandonnée. Comment l’interprétez-vous ?

C’est un très mauvais signal, d’autant qu’il est désormais question d’une loi sur la fin de vie. La génération des baby-boomers commence à arriver dans les zones de fragilité du grand âge. Elle perçoit bien le manque d’investissements en matière d’accompagnement, d’habitat, de mobilité… Quand vous allez avoir presque 30% de la population en perte d’autonomie, ces personnes âgées risquent de se sentir comme un poids pour la société. Vous verrez qu’un certain nombre de personnes auront le sentiment d’une vieillesse indigne et réclameront la mort. Prenons soin de préserver leur estime d’elles-mêmes.

Où en est notre société dans son rapport à la mort ?

Elle entretient un rapport très paradoxal avec la mort. Il y a une phrase de l’anthropologue Louis-Vincent Thomas qui résume tout : « Nous sommes dans une société thanatophobe et mortifère. »

« Par peur de la mort, nous voulons l’anticiper. »

Faire face à la mort et rester vivant jusqu’au bout n’est pas facile dans un monde qui dénie la mort et qui valorise l’autonomie et la maîtrise sur sa vie. On en vient à parler de « droit à la mort », de « liberté de choisir le moment de sa mort ». Cette volonté de maîtrise est une façon de faire face à sa peur. Or c’est surtout une volonté de bien-portants. Plus on approche de la fin de sa vie et plus, en général, on y tient. Mais le tabou qui règne dans les familles et dans le monde médical engendre une grande solitude chez ceux qui vont mourir.

A quand remonte le déni de la mort ?

Cela a commencé après-guerre, avec les progrès de la médecine et le souhait de faire reculer la mort. Avec succès, d’ailleurs, puisque nous avons gagné 20 années d’espérance de vie depuis 1945. Or cette médecine toute-puissante a un rapport difficile à la mort. Durant mon parcours, je n’ai presque connu que des médecins pour qui la mort était un échec.

Le corps médical a beaucoup à apprendre des services de soins palliatifs : on y accepte que les personnes vont mourir et que ce n’est pas un échec. Plutôt que de s’obstiner, on y aide les patients à mourir le mieux possible, sans souffrance. Malheureusement, les médecins sont trop peu formés à cette culture. Il faudrait instituer, chaque année, dans les hôpitaux, une réunion obligatoire pour sensibiliser tous les soignants à l’accompagnement de la fin de vie.

Vous avez été la première psychologue à intervenir en unité de soins palliatifs. Comment les patients y appréhendaient-ils leurs derniers moments ?

Ils avaient d’abord besoin de vérité. A l’époque, il y avait cette comédie du mensonge dans les autres services : on racontait aux gens qu’on allait les retaper et que, 15 jours plus tard, ils allaient sortir et que tout irait bien. Mais ces personnes sentaient bien que leur corps s’affaiblissait et qu’elles allaient mourir. Le discours qu’on leur tenait, en contradiction avec ce qu’elles sentaient, les angoissait.

J’ai trouvé remarquable, en soins palliatifs, que les médecins et l’équipe ne jouent pas cette comédie. Ils avaient l’intelligence de dire ce qu’ils savaient et ce qu’ils ne savaient pas. Ils reconnaissaient ne plus pouvoir guérir le patient, mais ne donnaient pas de pronostic chiffré.

« Le temps qu’il reste à quelqu’un dépend du mystère des corps et des échéances intimes de chacun. »

Certains ont peur de mourir et se disent : « Autant que cela intervienne le plus vite possible. » J’en ai vu lâcher prise intérieurement et mourir assez rapidement. D’autres ont besoin de temps, pour vivre des choses importantes. Il peut y avoir un regain de vitalité, une appétence relationnelle, une envie de rencontrer des gens, de boucler la boucle avec eux. C’est une question de tempérament et de personnalité. A partir du moment où chacun est dans la vérité, il peut décider au fond de lui ce qui va se passer.

Comment les proches, plongés dans cette société de déni de la mort, trouvaient-ils leur place ?

Ce sont les mourants qui aidaient les vivants. Ils abordaient eux-mêmes la question de leur mort. Et nous, dans l’équipe, nous faisions tout ce que nous pouvions pour aider les proches à surmonter leur peur d’entrer dans la chambre, d’être présents, de tenir la main, de parler. C’est vraiment un temps essentiel, qu’il faut préserver, sans l’escamoter.

Politique-Evasion fiscale : le tabou permanent !

Politique-Evasion fiscale : le tabou permanent ! (Romain Huret, président de l’EHESS)

L’historien Romain Huret, spécialiste des Etats-Unis, retrace le grand procès du puissant ministre des Finances américain Andrew Mellon, accusé de fraude fiscale par l’administration Roosevelt, dans le contexte de la terrible crise financière des années 1930. Cette chronique judiciaire longtemps oubliée entre en résonance avec notre époque marquée par l’éclatement des affaires d’évasion fiscale à répétition partout sur la planète. dans la Tribune.
L’historien Romain Huret est président de l’Ecole des hautes études en sciences sociales depuis novembre 2022. Il prépare une série en trois volets sur l’histoire du capitalisme pour la chaîne Arte qui sera diffusée en 2023.

Quelle est la genèse de votre ouvrage (*) ?
ROMAIN HURET- J’avais entendu parler du procès, mais personne n’avait jamais travaillé dessus. J’ai décidé de creuser le sujet. Très vite, j’ai eu beaucoup de mal à trouver les archives du procès tant la famille Mellon ne souhaitait plus en parler. Avec un peu de chance et de ténacité, j’ai retrouvé les minutes du procès me permettant de rédiger l’ouvrage et de comprendre l’ampleur de ce qui se déroule au cours des mois de procédure.

Le procès d’Andrew Mellon a eu lieu dans le contexte de la Grande dépression des années 1930. Quel rôle a pu jouer la crise économique dans ce procès ?
Son rôle est essentiel. En raison de son pouvoir économique et politique – il fut ministre des Finances pendant onze ans! -, il devint un bouc émissaire commode. Avec lui, le président Roosevelt veut aussi faire le procès des élites qui ont dirigé le pays pendant onze années et ont conduit le pays à la crise.

Au début de l’ouvrage, vous expliquez que depuis l’essor de la fiscalité fédérale au milieu du XXe siècle, les décisions de justice exonèrent le plus souvent les plaignants. Ce procès a-t-il vraiment renversé la tendance outre-Atlantique ?
Oui, en partie. Jusqu’alors, le doute bénéficiait à l’accusé et pas au fisc. Si les avocats arrivaient à démontrer une erreur, le plaignant s’en sortait et ne payait pas d’impôt. L’appel étant suspensif, les millionnaires s’en donnaient à cœur joie et engorgeaient les bureaux du fisc de contestations en tout genre. Avec le procès, « la substance économique » des montages fiscaux devint primordiale. Si les contribuables avaient joué avec les lois pour payer le moins d’impôts possible, notamment pour les réorganisations d’entreprises, ils allaient devoir payer des pénalités.
Le grand banquier Andrew Mellon a été ministre des Finances pendant onze ans aux Etats-Unis.

Vous montrez que ce grand financier a contourné les lois qu’il avait lui-même contribué à instaurer. Pourquoi l’administration fiscale américaine a-t-elle soudainement décidé de mener des investigations sur cet homme d’Etat ?

Pour faire un exemple de ces élites qui se sont appropriées l’Etat fédéral pendant onze années. Roosevelt est persuadé que Mellon a utilisé sa position pour s’enrichir et avec lui les industriels et les banquiers. Comment a-t-il pu utiliser des montages aussi grossiers dans sa déclaration alors qu’il luttait contre ces mêmes montages en tant que ministre? Cet écart nourrit le procès, et passionne les Américains.

L’ouvrage met également en relief l’affrontement au cours du procès entre les New Dealers incarnés par le président Roosevelt et les Conservateurs, opposant deux visions diamétralement opposées de la fiscalité. Vous expliquez que la Second Guerre mondiale a rétabli une certaine forme de consensus autour de la fiscalité. Comment expliquez-vous cela ?
Dans les années 1930, l’impôt était vu, et le procès l’y aida, comme « un moyen de faire payer les riches ». A cette date, seulement 5% de la population acquitte l’impôt. La guerre change la donne : tout le monde paye désormais. Le consensus fiscal devient très fort et ne fut remis en cause que dans les années 1970.

Le procès d’Andrew Mellon a-t-il contribué à changer le regard des Américains sur les pratiques de certaines élites économiques et politiques ?
Oui, beaucoup découvrent alors que le capitalisme a changé. Le capitalisme « à la papa » a disparu avec une dissociation croissante entre propriété et management. Mellon ne s’occupe de rien, mais contrôle avec sa famille des centaines d’entreprises dans une grande variété de secteurs.
Pendant le procès, il se félicite du succès de sa prise de risque et de ce capitalisme familial. Le public lui reproche à l’inverse de n’être qu’un spéculateur. Au moment du procès, les frères Parker (NDLR; les propriétaires du jeu Monopoly) observent Mellon et l’utilisent même comme silhouette du jeu qu’ils relancent alors : le Monopoly.

Le récit du procès montre également que la fiscalité américaine a évolué durant cette période d’entre-deux guerres vers plus de progressivité avant d’autres périodes de baisse de l’imposition sur les plus hauts patrimoines et les grandes fortunes Les inégalités du début du 20e siècle ont-elles joué en défaveur d’Andrew Mellon ?
Oui, car il a voulu massivement réduire les impôts fédéraux dans les années 1920. Mellon croyait à l’impôt juste, à un point d »équilibre entre les besoins de l’Etat régalien et le consentement des plus riches. Si ces derniers étaient confrontés à des taux trop élevés, ils ne paieraient pas. Mellon s’attacha donc à baisser les taux, ce qui lui fut reproché pendant le procès à cause de la crise.

Vous avez travaillé à partir de nombreuses archives. Quel a été le traitement médiatique de cette affaire à l’époque ?
Le traitement est immense. En raison de la notoriété de l’accusé, la presse se passionne pendant plusieurs mois pour ces débats très techniques. Très mystérieux, Mellon apparaît pour la première fois sous les lumières médiatiques. A 80 ans, il veut toujours en découdre avec ses détracteurs. Le procès devient le théâtre d’un affrontement passionnant sur deux conceptions du capitalisme et de la démocratie.

Comment expliquez vous que ce procès ait été oublié pendant des décennies ?
La famille fit tout pour le faire disparaître des livres d’histoire. Beaucoup ont eu aussi l’impression que la ficelle était trop grosse: Roosevelt s’attaquait à une cible facile! Ce livre est le premier à redonner tout son sens à ce procès oublié.

Vous évoquez « un capitalisme de papier » dans l’ouvrage. A quoi faites vous référence par cette expression ?
Au capitalisme financier. Les Américains comprennent alors que l’actionnariat a changé les choses et que vous pouvez vous enrichir en vendant des actions, en créant des trusts et en multipliant les investissements. Même s’il refusa toujours de créer une holding à son nom, Mellon aida à la financiarisation du capitalisme, et beaucoup d’Américains le découvrent alors, regrettant le capitalisme plus familial d’antan.

L’histoire de ce procès entre en résonance avec la situation économique actuelle. Beaucoup d’Etats revendiquent de s’attaquer à l’évasion fiscale mais les scandales d’évasion continuent toujours d’éclater. Comment expliquez-vous cette inertie ?
Très simplement : Mellon a gagné ! Son idée du « trop d’impôts tue l’impôt » a gagné et tout le monde rechigne à s’attaquer à l’évasion fiscale. Celle-ci est devenue si complexe qu’elle fait passer Mellon pour un piètre amateur. Il faudrait bien plus qu’un procès pour s’attaquer aux stratégies mises en œuvre par certains milliardaires aujourd’hui.

Evasion fiscale : le tabou permanent !

Evasion fiscale : le tabou permanent ! (Romain Huret, président de l’EHESS)

L’historien Romain Huret, spécialiste des Etats-Unis, retrace le grand procès du puissant ministre des Finances américain Andrew Mellon, accusé de fraude fiscale par l’administration Roosevelt, dans le contexte de la terrible crise financière des années 1930. Cette chronique judiciaire longtemps oubliée entre en résonance avec notre époque marquée par l’éclatement des affaires d’évasion fiscale à répétition partout sur la planète. dans la Tribune.
L’historien Romain Huret est président de l’Ecole des hautes études en sciences sociales depuis novembre 2022. Il prépare une série en trois volets sur l’histoire du capitalisme pour la chaîne Arte qui sera diffusée en 2023.

Quelle est la genèse de votre ouvrage (*) ?
ROMAIN HURET- J’avais entendu parler du procès, mais personne n’avait jamais travaillé dessus. J’ai décidé de creuser le sujet. Très vite, j’ai eu beaucoup de mal à trouver les archives du procès tant la famille Mellon ne souhaitait plus en parler. Avec un peu de chance et de ténacité, j’ai retrouvé les minutes du procès me permettant de rédiger l’ouvrage et de comprendre l’ampleur de ce qui se déroule au cours des mois de procédure.

Le procès d’Andrew Mellon a eu lieu dans le contexte de la Grande dépression des années 1930. Quel rôle a pu jouer la crise économique dans ce procès ?
Son rôle est essentiel. En raison de son pouvoir économique et politique – il fut ministre des Finances pendant onze ans! -, il devint un bouc émissaire commode. Avec lui, le président Roosevelt veut aussi faire le procès des élites qui ont dirigé le pays pendant onze années et ont conduit le pays à la crise.

Au début de l’ouvrage, vous expliquez que depuis l’essor de la fiscalité fédérale au milieu du XXe siècle, les décisions de justice exonèrent le plus souvent les plaignants. Ce procès a-t-il vraiment renversé la tendance outre-Atlantique ?
Oui, en partie. Jusqu’alors, le doute bénéficiait à l’accusé et pas au fisc. Si les avocats arrivaient à démontrer une erreur, le plaignant s’en sortait et ne payait pas d’impôt. L’appel étant suspensif, les millionnaires s’en donnaient à cœur joie et engorgeaient les bureaux du fisc de contestations en tout genre. Avec le procès, « la substance économique » des montages fiscaux devint primordiale. Si les contribuables avaient joué avec les lois pour payer le moins d’impôts possible, notamment pour les réorganisations d’entreprises, ils allaient devoir payer des pénalités.
Le grand banquier Andrew Mellon a été ministre des Finances pendant onze ans aux Etats-Unis.

Vous montrez que ce grand financier a contourné les lois qu’il avait lui-même contribué à instaurer. Pourquoi l’administration fiscale américaine a-t-elle soudainement décidé de mener des investigations sur cet homme d’Etat ?

Pour faire un exemple de ces élites qui se sont appropriées l’Etat fédéral pendant onze années. Roosevelt est persuadé que Mellon a utilisé sa position pour s’enrichir et avec lui les industriels et les banquiers. Comment a-t-il pu utiliser des montages aussi grossiers dans sa déclaration alors qu’il luttait contre ces mêmes montages en tant que ministre? Cet écart nourrit le procès, et passionne les Américains.

L’ouvrage met également en relief l’affrontement au cours du procès entre les New Dealers incarnés par le président Roosevelt et les Conservateurs, opposant deux visions diamétralement opposées de la fiscalité. Vous expliquez que la Second Guerre mondiale a rétabli une certaine forme de consensus autour de la fiscalité. Comment expliquez-vous cela ?
Dans les années 1930, l’impôt était vu, et le procès l’y aida, comme « un moyen de faire payer les riches ». A cette date, seulement 5% de la population acquitte l’impôt. La guerre change la donne : tout le monde paye désormais. Le consensus fiscal devient très fort et ne fut remis en cause que dans les années 1970.

Le procès d’Andrew Mellon a-t-il contribué à changer le regard des Américains sur les pratiques de certaines élites économiques et politiques ?
Oui, beaucoup découvrent alors que le capitalisme a changé. Le capitalisme « à la papa » a disparu avec une dissociation croissante entre propriété et management. Mellon ne s’occupe de rien, mais contrôle avec sa famille des centaines d’entreprises dans une grande variété de secteurs.
Pendant le procès, il se félicite du succès de sa prise de risque et de ce capitalisme familial. Le public lui reproche à l’inverse de n’être qu’un spéculateur. Au moment du procès, les frères Parker (NDLR; les propriétaires du jeu Monopoly) observent Mellon et l’utilisent même comme silhouette du jeu qu’ils relancent alors : le Monopoly.

Le récit du procès montre également que la fiscalité américaine a évolué durant cette période d’entre-deux guerres vers plus de progressivité avant d’autres périodes de baisse de l’imposition sur les plus hauts patrimoines et les grandes fortunes Les inégalités du début du 20e siècle ont-elles joué en défaveur d’Andrew Mellon ?
Oui, car il a voulu massivement réduire les impôts fédéraux dans les années 1920. Mellon croyait à l’impôt juste, à un point d »équilibre entre les besoins de l’Etat régalien et le consentement des plus riches. Si ces derniers étaient confrontés à des taux trop élevés, ils ne paieraient pas. Mellon s’attacha donc à baisser les taux, ce qui lui fut reproché pendant le procès à cause de la crise.

Vous avez travaillé à partir de nombreuses archives. Quel a été le traitement médiatique de cette affaire à l’époque ?
Le traitement est immense. En raison de la notoriété de l’accusé, la presse se passionne pendant plusieurs mois pour ces débats très techniques. Très mystérieux, Mellon apparaît pour la première fois sous les lumières médiatiques. A 80 ans, il veut toujours en découdre avec ses détracteurs. Le procès devient le théâtre d’un affrontement passionnant sur deux conceptions du capitalisme et de la démocratie.

Comment expliquez vous que ce procès ait été oublié pendant des décennies ?
La famille fit tout pour le faire disparaître des livres d’histoire. Beaucoup ont eu aussi l’impression que la ficelle était trop grosse: Roosevelt s’attaquait à une cible facile! Ce livre est le premier à redonner tout son sens à ce procès oublié.

Vous évoquez « un capitalisme de papier » dans l’ouvrage. A quoi faites vous référence par cette expression ?
Au capitalisme financier. Les Américains comprennent alors que l’actionnariat a changé les choses et que vous pouvez vous enrichir en vendant des actions, en créant des trusts et en multipliant les investissements. Même s’il refusa toujours de créer une holding à son nom, Mellon aida à la financiarisation du capitalisme, et beaucoup d’Américains le découvrent alors, regrettant le capitalisme plus familial d’antan.

L’histoire de ce procès entre en résonance avec la situation économique actuelle. Beaucoup d’Etats revendiquent de s’attaquer à l’évasion fiscale mais les scandales d’évasion continuent toujours d’éclater. Comment expliquez-vous cette inertie ?
Très simplement : Mellon a gagné ! Son idée du « trop d’impôts tue l’impôt » a gagné et tout le monde rechigne à s’attaquer à l’évasion fiscale. Celle-ci est devenue si complexe qu’elle fait passer Mellon pour un piètre amateur. Il faudrait bien plus qu’un procès pour s’attaquer aux stratégies mises en œuvre par certains milliardaires aujourd’hui.

Corse: fin du tabou ?

Corse: fin du tabou ?

 

 

Face à la chienlit récurrente en Corse, le pouvoir politique se résoud à étudier la question de l’autonomie de l’île revendiquée par les nationalistes modérés.

Pas sûr cependant que cette éventualité satisfasse tout le monde tellement sont mêlés des intérêts politiques locaux très ambigus, des formes de mafias et des délinquances manipulées. Après l’attentat dont a été victime Yvon Colonna en prison le ministre de l’intérieur a cependant accepté d’ouvrir ce dossier de l’autonomie.

Après deux week-ends successifs de violences, qui ont fait 93 blessés dont 70 parmi les forces de l’ordre dimanche à Bastia, le ministre de l’Intérieur se rend en Corse mercredi et jeudi. Afin, selon la place Beauvau, d’ »ouvrir un cycle sans précédent de discussions» avec «l’ensemble des élus et des forces vives de l’île».

Les jeunes militants qui jettent des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre au cri de «Etat français assassin» n’étaient pas nés le 6 février 1998, jour de l’assassinat du préfet Erignac. Un quart de siècle qui semble n’avoir servi à rien. Résultat, 35% des Français souhaitent que la Corse devienne indépendante (ils étaient 38% au lendemain de l’attentat de 1998), selon un sondage Ifop-Corse Matin.

Le paradoxe sans doute cest qu’il y a davantage de français pour une indépendance que de Corses.

Vaccination obligatoire: Le tabou politique

 Vaccination obligatoire: Le tabou politique

Olivier Auguste dans l’Opinion dénonce le vrai tabou politique concernant la vaccination obligatoire

 

Les vagues successives de contaminations et les mutations à répétition du virus nous le font comprendre : la pandémie de Covid-19 ne peut plus être considérée comme une crise extraordinaire mais comme un phénomène avec lequel nous devrons vivre un certain temps. Cela pose différemment la question des restrictions de libertés. Salutaires, ces mesures étaient aussitolérables par leur caractère exceptionnel et temporaire. Peut-on durablement créer deux catégories de Français, avec des droits différents d’aller et venir, de se livrer à telle ou telle activité ? Peut-on durablement pister les déplacements et les loisirs de chacun, confier des missions de contrôle à des vigiles ou des restaurateurs ?

Pour autant, les raisons de vouloir faire reculer le nombre de non-vaccinés restent nombreuses, fortes et urgentes : épuisement des soignants, coût des soins intensifs, perte de chance des autres malades dont les traitements sont différés, risque encouru par les personnes fragiles pour qui la piqûre est contre-indiquée… et dizaines, voire centaines de décès quotidiens.

Concilier les deux facettes du problème devrait conduire à envisager une solution : la vaccination obligatoire. Le futur pass vaccinal, adopté lundi en Conseil des ministres, n’est qu’une façon un peu hypocrite — « déguisée », a admis Olivier Véran — de s’en approcher. Pour aller plus loin, il faudrait faire abstraction des voix bruyantes confondant choix individuels et mise en danger de la vie d’autrui, liberté de conscience et tyrannie de la minorité. Il faudrait aussi, dans notre vie publique toujours plus judiciarisée, ignorer le risque de se retrouver assigné au tribunal par des militants brandissant les rarissimes effets secondaires des vaccins (et occultant les milliers de victimes épargnées). Bref, il faudrait du courage politique — ou peut-être est-ce de l’inconscience ?

Vaccination des élèves: le tabou

Vaccination des élèves: le tabou

 

Le protocole sanitaire du ministère de l’éducation est sans doute nécessaire mais il fait l’impasse sur la vaccination obligatoire des élèves et des enseignants. Sans parler Du faite que l’on institue pas  le dépistage régulier et réglementaire. Alors on sait que les élèves en général sont plus asymptomatiques que les adultes mais qui sont des vecteurs de transmission entre eux, dans la famille et la population.

La vraie raison tient sans doute dans le faite d’un manque crucial de doses encore en France qui risque de se renforcer avec l’hypothèse d’une troisième vaccination pour les personnes les plus âgées et fragiles dés septembre.

Pour l’instant tout cas aussi bien côté ministériel que côté des organisations professionnelles la vaccination en milieu éducatif constitue un tabou. 

Pourquoi le short au bureau est-il encore tabou ?

Pourquoi le short au bureau est-il encore tabou ?

Le très sérieux journal les Échos s’interroge sur la question du port du short au bureau. Sans doute une question économique fondamentale dans la période ! Ou alors l’esprit de la journaliste qui prend aussi des vacances avec le réel . L’article s’interroge pour savoir pourquoi le port du short  est encore tabou au bureau. Les questions vestimentaires sollicitent donc l’intelligence en tout cas les fantasmes  des Français.

Ainsi s’est-on  aussi interrogé pour savoir si dans les collèges, le slip pouvait être apparent ou pas. Une question qui sans doute est responsable de l’écroulement du système de formation !

La journaliste devrait oser davantage pour demander que le port du string soit autorisé pour tout vêtement au bureau et pourquoi pas aussi à poil !

En cette période de vacances où l’information se fait rare où la plupart des journalistes sont en vacance,s la presse économique aussi se met à nu !

Le « tabou » de la taxation des épargnants retraités !!!

Le « tabou » de la taxation des épargnants retraités !!!

 

Une dépêche d’agence reprise par de nombreux médias indique que  le tabou de la taxation des épargnants pourrait tomber à la demande des milieux bancaires. Le tout sans autre commentaire! En fait les milieux bancaires considèrent que les dépôts de fonds dans les banques occasionnent des frais qui doivent être rémunérés ! Chacun sait pourtant que l’argent déposé en banque sous différentes formes ne dort pas, il est évidemment utilisé par les banques notamment pour faire des opérations de prêt à court terme très bien rémunérées.

D’une certaine manière,  cette taxe envisagée constituerait une double punition. En effet, les sommes déposées sur les livrets d’épargne ou les comptes courants ne apportent rien et sont bien évidemment affectées en plus par l’inflation. Leur imposer une taxation constituerait une double peine. Notons que les banques ont tout fait pour persuader les gouvernements de verser la plupart des revenus du travail sur des comptes bancaires qui génèrent une immense trésorerie et qui profite aux banques. Réclamer maintenant en plus une taxation des dépôts en banque relèveraient de l’escroquerie pure surtout quand on sait que lesdites banques ne vont pas se priver de distribuer encore des dividendes. Le texte de la dépêche d’agence évoquée:

 

« Stupeur en Irlande, où les retraités ne semblent pas pouvoir jouir d’un peu de répit en cet été obscurci par la crise sanitaire et économique. La mauvaise nouvelle est tombée fin juillet : les dépôts d’épargne retraite au sein de la Banque d’Irlande, établissement privé, seront ponctionnés dès septembre prochain pour compenser les taux négatifs. Pénalisée depuis de nombreux mois par la politique des taux bas de la Banque centrale européenne (BCE), la plus grande banque commerciale du pays estime qu’il n’est «plus viable de détenir des fonds aussi importants sans frais».

 

UE: une discussion « sans tabou » avec la Turquie ?

UE: une discussion « sans tabou » avec la Turquie ?

La France estime que l’Union européenne doit ouvrir une “discussion de fond sans tabou ni naïveté” sur ses relations avec la Turquie, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.

Les relations entre Paris et Ankara se sont dégradées ces dernières semaines, notamment sur le conflit en Libye ou les explorations turques de gisements gaziers en Méditerranée orientale.

Visiblement la France ne parvient pas à entamer de véritables négociations quant au partage  du pouvoir à intérieure  de la Libye. La France est accusée par la Turquie (soutenue par la Russie ) d’aider une  faction et la même accusation est  portée contre la France concernant l’autre tendance. Pas sûr que l’union européenne se sorte mieux de ce bourbier que la France elle-même car s’il y a des intérêts économiques, il y a aussi des intérêts géo stratégiques soutenus notamment par la Russie. “La France estime indispensable que l’Union européenne ouvre très vite une discussion de fond, sans tabou, sans naïveté sur les perspectives de la relation future de l’UE avec Ankara et que l’UE défende fermement ses propres intérêts car elle en a les moyens”, a déclaré Jean-Yves Le Drian lors de la séance des questions au gouvernement devant le Sénat.

“Il faut des clarifications sur le rôle que la Turquie entend jouer en Libye où j’estime que nous assistons à une syrianisation de la Libye puisque l’intervention militaire de la Turquie se fait par des supplétifs syriens”, a-t-il poursuivi.

La Turquie, qui soutient en Libye le gouvernement d’entente nationale, a estimé mardi qu’Emmanuel Macron souffrait de “trous de mémoire” dans le dossier libyen.

Plongée dans le chaos depuis 2011, la Libye est divisée en deux camps rivaux entre le gouvernement d’entente nationale (GEN) dirigé par Fayez el Sarraj, qui siège à Tripoli et qui est reconnu par la communauté internationale, et un gouvernement parallèle soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, dans l’Est.

Le 25 juillet 2017, une réunion interlibyenne sous l’égide du gouvernement français se tient au château de La Celle, en présence du président de la République, Emmanuel Macron, et du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian ; la réunion se conclut par la signature d’un accord entre Fayez el-Sarraj et le maréchal Haftar qui s’engagent à un cessez-le-feu en Libye19. Le 17 décembre 2017, deux ans après la signature des accords de Skhirat, le maréchal Haftar affirme que le mandat du Conseil présidentiel, reconnu par la communauté internationale, mais qu’il n’a jamais reconnu, a pris fin20.

Considéré comme l’homme fort de l’Est libyen, il retourne fin 2017 la situation politique à son avantage, ses forces contrôlant une grande partie du pays, au détriment du gouvernement d’entente nationale.

 

Ces deux camps sont soutenus officiellement ou officieusement par des puissances régionales – la Turquie pour le GEN et la Russie, l’Egypte ou encore les Emirats arabes unis pour le maréchal Haftar.

Bouteille plastique : le tabou du commerce de l’eau

Bouteille plastique : le tabou du commerce de l’eau

 

Pour contourner le tabou du fabuleux business de l’eau en bouteille plastique, gouvernement et autres lobbys ne cessent de tourner autour du pot. Pour éviter l’interdiction de ce commerce absurde,  on imagine nombre de solutions de recyclage et de consignes. Rappelons d’abord qu’il y a une cinquantaine d’années le commerce de l’eau était particulièrement marginal. Aujourd’hui on considère qu’il représente une activité d’environ 150 milliards, en croissance dans la plupart des zones mondiales. Pourtant, le plastique de ces bouteilles d’eau est l’un des principaux producteurs  de déchets et de pollution. D’abord cette eau  bouteille est 300  plus chères que celles de l’eau du robinet, moins bonne souvent aussi sur le plan de la santé. Cela lors que l’eau du  robinet obéit à des normes de qualité particulièrement drastique. Ce qui est proposé c’est le concept de consignes et de recyclage du plastique et non la suppression pure et simple du commerce de l’eau en bouteille plastique et plus généralement de l’eau tout court. On imagine évidemment les enjeux économiques concernant les producteurs, les distributeurs, les fabricants de bouteilles en PET, les recycleurs. On comprend évidemment que cette suppression du commerce de l’eau puisse être étalée sur une assez longue période pour permettre les reconversions. Pour l’instant en tout cas cette mesure n’est  nullement envisagée  et on tourne autour du pot et du commerce de l’eau.

 

Plastique : le tabou du commerce de l’eau

Plastique : le tabou du commerce de l’eau

 

Pour contourner le tabou du fabuleux business de l’eau en bouteille plastique, gouvernement et autres lobbys ne cessent de tourner autour du pot. Pour éviter l’interdiction de ce commerce absurde on imagine nombre de solutions de recyclage et de consignes. Rappelons d’abord qu’il y a une cinquantaine d’années le commerce de l’eau était particulièrement marginal. Aujourd’hui on considère qu’il représente une activité d’environ 150 milliards en croissance dans la plupart des zones mondiales. Pourtant, le plastique de ces bouteilles d’eau est l’un des principaux producteurs  de déchets et de pollution. D’abord cette eau  bouteille est 300  plus chères que celles de l’eau du robinet, moins bonne souvent aussi sur le plan de la santé. Cela lors que l’eau du  robinet obéit à des normes de qualité particulièrement drastique. Ce qui est proposé c’est le concept de consignes et de recyclage du plastique et non la suppression pure et simple du commerce de l’eau en bouteille plastique et plus généralement de l’eau tout court. On imagine évidemment les enjeux économiques concernant les producteurs, les distributeurs, les fabricants de bouteilles en PET, les recycleurs. On comprend évidemment que cette suppression du commerce de l’eau puisse être étalée sur une assez longue période pour permettre les reconversions. Pour l’instant en tout cas cette mesure n’est  nullement envisagée  et on tourne autour du pot.

Macron-Grand débat : Travailler plus, le tabou !

Macron-Grand débat : Travailler plus, le tabou !

Il est probable que Macron va se livrer un nouveau grand numéro de cirque abordant la quasi-totalité des aspects économiques et sociaux sans pour autant nécessairement apporter des réponses très satisfaisantes et surtout très concrètes. Ce dont on est à peu près sur, r c’est qu’il évitera sans doute la question du travailler plus. Cette question constitue en effet en France un véritable tabou. Or  si l’on tient compte d’une part de la durée hebdomadaire de travail et du départ à la retraite, les Français de très loin sont ceux  qui travaillent  le moins en Europe et ailleurs. Le pire sans doute c’est que les 35 heures ont non seulement affaibli la compétitivité française mais porté un coup décisif à la valeur travail. Bien sûr, nous ne sommes plus à l’époque napoléonienne où les salariés devaient consacrer 70 % de leur vie. Aujourd’hui 10 % de ce temps est affecté à ce travail. C’est beaucoup moins que partout ailleurs. La faiblesse structurelle de la France réside précisément dans l’insuffisance du volume de travail des actifs. Il est vraisemblable que Macron n’abordera qu’à la marge cette question fondamentale par exemple en créant un nouveau jour dont le produit pourrait aller au financement des retraites ou de la dépendance. Les 35 heures ont fini de gangrené toute la société à tel point que la vie économique s’arrête pour de nombreux salariés le vendredi à 12 heures pour ne reprendre que le lundi (Ou alors avec l’attribution des fameux RTT). La situation est d’autant plus grave qu’elle affecte aussi l’encadrement lui aussi aspiré par la société des loisirs. Or on ne peut distribuer que ce qu’on produit. Certes à production égale la richesse peut connaître une affectation plus juste mais le problème fondamental en France c’est que cette richesse est structurellement insuffisante,  voir en moyenne sur longue période d’évolution du PIB par rapport aux pays voisins. Évidemment on voit mal un responsable politique faire sauter ce tabou qui viendrait compromettre les futures possibilités d’élection. C’est toute la limite d’une démocratie qui s’alimente surtout de fausses promesses puis de désillusions.

Dépense publique : ni tabou ni panacée

 Dépense publique : ni tabou ni panacée

Trois grands noms du monde de l’entreprise, Jacques Fournier, Louis Gallois et Louis Schweitzer, jugent, dans une tribune au « Monde (extraits)

« Quels objectifs raisonnables d’évolution de la dépense publique le gouvernement pourrait-il retenir à l’issue du débat national ? Nous voudrions ici, à partir de nos expériences respectives et des travaux de l’association Services publics, faire cinq remarques à ce sujet.

Premièrement, c’est une mauvaise méthode que de fixer a priori un objectif de réduction du volume global de la dépense publique. Celle-ci n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Elle est l’instrument d’une action publique qui s’exerce à différents niveaux (Etat, collectivités territoriales) et dans différents domaines (défense, sécurité, éducation, santé, culture et autres fonctions collectives).

Elle a des impacts économiques très différents, selon que l’on considère les dépenses de production du service public, qui contribuent, dans la comptabilité nationale, à l’accroissement de la richesse nationale, et les dépenses de transfert (subventions, prestations sociales), qui redistribuent cette richesse.

Il est légitime de s’interroger sur l’utilité de ces dépenses, de chercher à en améliorer l’efficacité et de comparer la situation de la France à celle des autres pays. Mais se fixer a priori un objectif de limitation ou de réduction de leur volume global est une approche simpliste qui peut déboucher sur des décisions erronées.

Deuxièmement, s’agissant des dépenses de production du service public, la situation de la France n’a rien d’exceptionnel. Les pays scandinaves, la Belgique, les Pays-Bas, dépensent plus que nous sur ce terrain. Le Canada, l’Allemagne, le Royaume-Uni sont en dessous, mais pas très loin. L’instauration d’une limite à ces dépenses ne s’impose nullement, mais cela ne signifie pas qu’il faille renoncer à agir sur elles en jugeant de leur opportunité et en cherchant à en améliorer l’efficacité.

Les comparaisons internationales sont à utiliser avec prudence mais elles peuvent se révéler utiles pour guider des choix qui seront d’autant mieux acceptés qu’ils s’inséreront dans le cadre d’une vision concertée à long terme.

Elles nous montrent notamment que, pour les dépenses d’éducation, la France est à peu près dans la moyenne internationale, mais qu’elle dépense moins pour l’enseignement primaire : il en découle une moins bonne correction des inégalités de départ. Notre pays est en revanche au-dessus de la moyenne pour les dépenses de souveraineté – un choix politique qu’il faut à notre sens assumer – et les dépenses d’administration générale – c’est un terrain possible d’économies. »

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