Archive pour le Tag 'surprise'

Sauf surprise, le salaire minimum ne devrait pas progresser au 1er janvier 2025.

Retraite : pas de coût : au 1er janvier ?

 

Sauf surprise, le salaire minimum ne devrait pas progresser au 1er janvier 2025.

Depuis sa création en 2008, le groupe d’experts chargé de conseiller le gouvernement sur le suivi du smic a toujours recommandé de s’abstenir de tout coup pouce en faveur du salaire minimum. Le rapport pour l’année 2024, publié ce jeudi 28 novembre, n’échappe pas à la règle. Une constance qui a le don de hérisser les syndicats. « Nous n’avons pas besoin de comité d’experts, si c’est toujours pour dire qu’il ne faut pas de coup de pouce », s’emportait déjà l’an dernier Sophie Binet, numéro un de la CGT. Son organisation allant même jusqu’à publier dans la foulée un article au nom évocateur, « Pour en finir avec les experts de la non-augmentation du smic ».

 

Politique -Venezuela : surprise ! Les faux résultats électoraux confirmés

Politique -Venezuela : surprise ! Les faux résultats électoraux confirmés

 Le Tribunal supérieur de justice (TSJ) a validé la victoire de Maduro alors que ces derniers n’a guère obtenu plus de 40 % de suffrages. Il ne fallait sans doute pas s’attendre à un autre verdict de cette instance bidon ( qu’on utilise de la même manière dans nombre d’autres pays illibéraux). Conséquence:  les États-Unis et 10 pays d’Amérique latine ne reconnaissent pas la victoire de Maduro

La Cour « certifie ( sans rire ) de manière non contestable le matériel électoral et valide les résultats de l’élection présidentielle du 28 juillet 2024, émis par le Conseil national électoral (CNE), où le citoyen Nicolas Maduro Moros a été élu président de la République bolivarienne du Venezuela pour la période constitutionnelle 2025-2031 », a affirmé sa présidente Caryslia Rodriguez.

Pour mémoire, l’annonce de la réélection du président vénézuélien pour un troisième mandat a provoqué des manifestations spontanées, qui ont été brutalement réprimées. Elles ont jusqu’ici fait 27 morts, 192 blessés et 2.400 arrestations, selon les autorités.

Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le CNE, qui n’a cependant pas fourni les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d’un piratage informatique. Une telle attaque est jugée peu crédible par l’opposition et de nombreux observateurs, qui y voient une manœuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact des votes.

Mais selon l’opposition, qui a rendu publics les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs, son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec plus de 60% des voix.

Attaque surprise de l’Ukraine en Russie sur 1000 km²

Attaque surprise de l’Ukraine en Russie sur 1000 km²

Une attaque surprise de l’Ukraine en Russie qui ne remet pas en cause cependant les rapports de force sur l’ensemble de la ligne de front où la Russie a progressé ces derniers temps mais qui constitue cependant un revers politique pour Poutine visiblement très remonté contre les carences de l’armée russe.

« Nous continuons à mener des opérations offensives dans la région de Koursk. A l’heure actuelle, nous contrôlons environ 1.000 km2 du territoire de la Fédération de Russie », a déclaré le commandant de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, lors d’une réunion avec le président Volodymyr Zelensky.

L’opération ukrainienne, que l’armée russe essaie de repousser depuis six jours, s’étend sur une zone de 12 kilomètres de profondeur et 40 kilomètres de largeur, avait auparavant déclaré le gouverneur par intérim, Alexeï Smirnov. Les forces ukrainiennes occupent 28 localités dans la zone, selon les Russes.

Selon Alexeï Smirnov, quelque 121.000 personnes ont été évacuées de la région en raison de l’offensive militaire ukrainienne. « A ce jour, 121.000 »  personnes « sont parties ou ont été évacuées » de la région de Koursk, a précisé Alexeï Smirnov, lors d’une réunion présidée par Vladimir Poutine, retransmise à la télévision russe.

Attaque surprise de l’Ukraine en Russie

Attaque surprise de l’Ukraine en Russie

Une attaque surprise de l’Ukraine en Russie qui s’est caractérisée par une avancée sur une trentaine de kilomètres. Les Russes eux-mêmes reconnaissent cette percée tout en assurant avoir stoppé les troupes ukrainiennes.

Après des mois de retraite face à l’armée du Kremlin sur le front Est, l’Ukraine a lancé mardi une opération d’envergure dans la région frontalière russe de Koursk, y pénétrant, selon des analystes, sur des dizaines de kilomètres et prenant le contrôle de plusieurs localités. Face à cette attaque surprise, la Russie a dépêché des renforts et instauré un régime « antiterroriste » dans trois régions frontalières de l’Ukraine, dont celle de Koursk.

L’incursion vise à « étirer » les forces de Moscou et à « déstabiliser » la Russie, selon un haut responsable ukrainien interrogé samedi soir par l’AFP. D’après cette source, « des milliers » de soldats ukrainiens participent à cette offensive.

 

 

Politique-Après la surprise du NFP , et maintenant ?

Politique-Après la surprise du NFP ,  et maintenant ?

Alors que tout indiquait que nous allions devoir résister à l’extrême droite au pouvoir, une digue démocratique et républicaine a permis d’éviter le désastre annoncé. Il reste certes un très long chemin avant que la menace d’un gouvernement d’extrême droite ne soit définitivement écartée. En effet, les prochaines élections présidentielles pourraient voir triompher des idéaux profondément contraires à nos principes.

 

par 

Chercheur associé en science politique (Cevipof), Sciences Po dans The Conversation

Il est néanmoins un moyen, auquel la classe politique se montre largement indifférente, d’éviter cette triste perspective : supprimer – par un vote du Congrès, soit des deux chambres du parlement, recueillant au moins 2/3 des voix des parlementaires – l’élection du président de la République au suffrage universel, et donc revenir à un régime parlementaire, configuration plus démocratique qui est, comme le montrent nombre de nos voisins européens, parfaitement stable.

Il est hélas fort probable que cette hypothèse soit négligée, en arguant l’attachement (supposé) des Français à la façon de désigner le chef de l’exécutif. Dès lors, si elles se sont éloignées, les craintes que nous avions nourries avant le deuxième tour des élections législatives restent identiques : il s’agit de savoir dans quelle société nous désirons vivre.

Depuis la fin du régime de Vichy, et malgré les guerres coloniales, nous n’avions pas réellement eu le sentiment que les principes de la République, « liberté, égalité, fraternité », unanimement revendiqués, étaient en péril. C’est la conscience du péril qui, à n’en pas douter, explique largement l’inattendu verdict des urnes. Quelle que soit la diversité des motivations, les électeurs, en rejetant l’introduction de la préférence (ou la priorité) nationale dans la Constitution, ont refusé de créer deux catégories de Français.

Ils ont également refusé que les libertés les plus fondamentales – celles de création, d’expression et de programmation, les libertés académiques aussi – soient drastiquement limitées.

Et, bien entendu, ils se sont opposé à l’institutionnalisation de la xénophobie, laquelle, dissimulée derrière la promotion du patriotisme, aurait accentué la répression des migrants et des réfugiés.

Cependant cette réaction salutaire ne fait qu’éloigner le danger. Elle ne doit pas nous émanciper de la tâche de comprendre comment nous avons pu consentir à dessiner les contours d’une société inhospitalière à la différence au sein de laquelle la dimension émancipatrice des droits (notamment des droits sociaux) puisse être sacrifiée à des fins d’exclusion de certains d’entre nous, désignés comme Français incomplets.

L’éventualité d’un semblable bouleversement est la conséquence d’une série de facteurs, parmi lesquels l’idée, désormais profondément ancrée chez une majorité de Français, que l’immigration est un problème.

Bien que très éloignée d’une description adéquate du réel, la thèse du « grand remplacement » a fourni un motif aux peurs irrationnelles, si fréquentes en temps de crise.

Car crise il y a, et les gouvernants des 50 dernières années en portent la responsabilité conjointe. Sans doute, celle d’Emmanuel Macron, l’acteur majeur de la disqualification de la parole présidentielle, est-elle décisive.

Le discrédit qui frappe le politique se traduit dès lors par la volonté de donner la parole au « peuple », autrement dit par une méfiance pérenne pour la démocratie représentative, phénomène alimenté par le resserrement de l’éligibilité, c’est-à-dire par la diminution du nombre de ceux qui peuvent être élus.

 

Ce discrédit accentue le découplage entre démocratie et gouvernement représentatif. La crise de la représentation, sur laquelle Daniel Bougnoux, dans un ouvrage éponyme de 2006, a attiré l’attention, se manifeste notamment dans l’érosion de l’électorat des grands partis (manque à la fois du renouvellement du personnel politique et des idées) et aussi dans l’augmentation de la volatilité électorale (c’est-à-dire de la possibilité que, d’une échéance électorale à l’autre, les électeurs modifient leurs préférences politiques).

Dans ce contexte, les stratégies habituelles de diabolisation, que l’on a pu croire efficaces jusqu’au coup de tonnerre d’avril 2002, échouent désormais. Plus encore, elles victimisent ceux que l’on cherche à exclure du champ légitime d’expression du débat public, et les renforcent en donnant à penser qu’il y aurait des thèmes tabous.

La guerre culturelle, théorisée dans une perspective néo-gramscienne par la Nouvelle droite (Alain de Benoist, la revue Eléments et le GRECE), dès les années 1960, semble être gagnée par la droite radicale, comment en témoignent les doutes consistants sur la valeur de la démocratie et l’hégémonie de l’idéologie néo-libérale. La traduction concrète majeure est, en France, l’influence de l’empire médiatique constitué par Vincent Bolloré.

 

Aussi, les motivations du vote en faveur du Rassemblement national sont-elles profondément différentes du vote protestataire d’autrefois. Il s’agit de donner sa chance à une « autre politique » que la propagande est parvenue à faire passer pour neuve, et que la banalisation de ses thématiques par la droite de gouvernement (et, parfois, par une gauche théorisant une sorte de « racisme de résistance », en tant qu’expression de la défense de notre civilisation contre ceux qui porteraient atteinte à ses valeurs fondatrices) a rendue attrayante.

Nous devrions pourtant savoir ce que, parvenue au pouvoir, l’extrême droite s’emploie à réaliser. Très récemment, en Pologne, nous en avons eu la démonstration.

Le principal vecteur de légitimation du nouveau pouvoir est la prétention à incarner la volonté du peuple, le vrai peuple dont les nouveaux leaders sont supposés connaître les besoins, ce qui rend inutiles les institutions intermédiaires.

On voit ainsi à l’œuvre une logique de rejet du pluralisme : les autres partis ne traduisent pas la volonté populaire et sont donc illégitimés.

Le « peuple » auquel se réfère ce que l’on nommera désormais national-populisme est donné, ce qui renvoie à des origines largement mythifiées.

Il existe donc une forte dimension nativiste dont la fonction est de priver de droits ceux qui, par leur origine ou leur confession, sont censés menacer l’intégrité de la nation. Les bienfaits de l’État-providence ne devraient être destinés qu’au « vrai peuple » : le populisme procède d’une révolte contre le partage des acquis sociaux, durement obtenus sur le long terme, avec de nouveaux venus, les immigrés, qui ne les mériteraient pas.

Ainsi, alors qu’il y a peu, l’Union européenne était la cible privilégiée du national-populisme, le nativisme a pris le relais, avec son rejet des immigrés et des minorités religieuses, plus précisément l’hostilité envers l’islam. Il ne s’agit plus désormais, comme le voulait Tocqueville, de « protéger les minorités » mais d’imposer les « droits de la majorité ».

On passe ainsi à une citoyenneté définie sur une base socioculturelle essentialisante, tendance observable à l’échelle mondiale (au Brésil, en Inde, aux États-Unis, etc.)

 

Il s’agit donc de restaurer la souveraineté d’un peuple autochtone (bien que l’autochtonie demeure indéfinissable), qui serait victime d’une élite cosmopolite, vis-à-vis de laquelle se manifeste un profond ressentiment.

Les nationaux-populistes s’arrogent ainsi le monopole moral de la représentation. D’autant que l’indifférence reprochée aux élus justifie une intervention directe des citoyens dans la décision politique, ainsi qu’une efficacité immédiate de l’action publique.

Arrivés au pouvoir, les partis populistes confisquent l’État : comme ils sont l’expression du peuple, l’État doit le servir. Dès lors, celui-ci devient illibéral : il restreint les libertés et empêche la discussion démocratique. Les manifestations et contestations sont alors décrites comme l’expression d’un complot, ourdi évidemment depuis l’étranger, pour faire échouer l’expérience en cours.

Cette caractérisation sombre de ce que pourrait être notre avenir n’était-elle pas, comme le souligne Jean-François Bayart, largement inscrite dans le processus de rédemption de la nation sur le mode d’un fondamentalisme identitaire ?

Le mal est profond, et les Lumières ne nous éclairent plus guère. La question cependant demeure : dans quelle société désirons-nous vivre ?

Après la surprise du NFP , et maintenant ?

Après la surprise du NFP ,  et maintenant ?

Alors que tout indiquait que nous allions devoir résister à l’extrême droite au pouvoir, une digue démocratique et républicaine a permis d’éviter le désastre annoncé. Il reste certes un très long chemin avant que la menace d’un gouvernement d’extrême droite ne soit définitivement écartée. En effet, les prochaines élections présidentielles pourraient voir triompher des idéaux profondément contraires à nos principes.

 

par 

Chercheur associé en science politique (Cevipof), Sciences Po dans The Conversation

Il est néanmoins un moyen, auquel la classe politique se montre largement indifférente, d’éviter cette triste perspective : supprimer – par un vote du Congrès, soit des deux chambres du parlement, recueillant au moins 2/3 des voix des parlementaires – l’élection du président de la République au suffrage universel, et donc revenir à un régime parlementaire, configuration plus démocratique qui est, comme le montrent nombre de nos voisins européens, parfaitement stable.

Il est hélas fort probable que cette hypothèse soit négligée, en arguant l’attachement (supposé) des Français à la façon de désigner le chef de l’exécutif. Dès lors, si elles se sont éloignées, les craintes que nous avions nourries avant le deuxième tour des élections législatives restent identiques : il s’agit de savoir dans quelle société nous désirons vivre.

Depuis la fin du régime de Vichy, et malgré les guerres coloniales, nous n’avions pas réellement eu le sentiment que les principes de la République, « liberté, égalité, fraternité », unanimement revendiqués, étaient en péril. C’est la conscience du péril qui, à n’en pas douter, explique largement l’inattendu verdict des urnes. Quelle que soit la diversité des motivations, les électeurs, en rejetant l’introduction de la préférence (ou la priorité) nationale dans la Constitution, ont refusé de créer deux catégories de Français.

Ils ont également refusé que les libertés les plus fondamentales – celles de création, d’expression et de programmation, les libertés académiques aussi – soient drastiquement limitées.

Et, bien entendu, ils se sont opposé à l’institutionnalisation de la xénophobie, laquelle, dissimulée derrière la promotion du patriotisme, aurait accentué la répression des migrants et des réfugiés.

Cependant cette réaction salutaire ne fait qu’éloigner le danger. Elle ne doit pas nous émanciper de la tâche de comprendre comment nous avons pu consentir à dessiner les contours d’une société inhospitalière à la différence au sein de laquelle la dimension émancipatrice des droits (notamment des droits sociaux) puisse être sacrifiée à des fins d’exclusion de certains d’entre nous, désignés comme Français incomplets.

L’éventualité d’un semblable bouleversement est la conséquence d’une série de facteurs, parmi lesquels l’idée, désormais profondément ancrée chez une majorité de Français, que l’immigration est un problème.

Bien que très éloignée d’une description adéquate du réel, la thèse du « grand remplacement » a fourni un motif aux peurs irrationnelles, si fréquentes en temps de crise.

Car crise il y a, et les gouvernants des 50 dernières années en portent la responsabilité conjointe. Sans doute, celle d’Emmanuel Macron, l’acteur majeur de la disqualification de la parole présidentielle, est-elle décisive.

Le discrédit qui frappe le politique se traduit dès lors par la volonté de donner la parole au « peuple », autrement dit par une méfiance pérenne pour la démocratie représentative, phénomène alimenté par le resserrement de l’éligibilité, c’est-à-dire par la diminution du nombre de ceux qui peuvent être élus.

 

Ce discrédit accentue le découplage entre démocratie et gouvernement représentatif. La crise de la représentation, sur laquelle Daniel Bougnoux, dans un ouvrage éponyme de 2006, a attiré l’attention, se manifeste notamment dans l’érosion de l’électorat des grands partis (manque à la fois du renouvellement du personnel politique et des idées) et aussi dans l’augmentation de la volatilité électorale (c’est-à-dire de la possibilité que, d’une échéance électorale à l’autre, les électeurs modifient leurs préférences politiques).

Dans ce contexte, les stratégies habituelles de diabolisation, que l’on a pu croire efficaces jusqu’au coup de tonnerre d’avril 2002, échouent désormais. Plus encore, elles victimisent ceux que l’on cherche à exclure du champ légitime d’expression du débat public, et les renforcent en donnant à penser qu’il y aurait des thèmes tabous.

La guerre culturelle, théorisée dans une perspective néo-gramscienne par la Nouvelle droite (Alain de Benoist, la revue Eléments et le GRECE), dès les années 1960, semble être gagnée par la droite radicale, comment en témoignent les doutes consistants sur la valeur de la démocratie et l’hégémonie de l’idéologie néo-libérale. La traduction concrète majeure est, en France, l’influence de l’empire médiatique constitué par Vincent Bolloré.

 

Aussi, les motivations du vote en faveur du Rassemblement national sont-elles profondément différentes du vote protestataire d’autrefois. Il s’agit de donner sa chance à une « autre politique » que la propagande est parvenue à faire passer pour neuve, et que la banalisation de ses thématiques par la droite de gouvernement (et, parfois, par une gauche théorisant une sorte de « racisme de résistance », en tant qu’expression de la défense de notre civilisation contre ceux qui porteraient atteinte à ses valeurs fondatrices) a rendue attrayante.

Nous devrions pourtant savoir ce que, parvenue au pouvoir, l’extrême droite s’emploie à réaliser. Très récemment, en Pologne, nous en avons eu la démonstration.

Le principal vecteur de légitimation du nouveau pouvoir est la prétention à incarner la volonté du peuple, le vrai peuple dont les nouveaux leaders sont supposés connaître les besoins, ce qui rend inutiles les institutions intermédiaires.

On voit ainsi à l’œuvre une logique de rejet du pluralisme : les autres partis ne traduisent pas la volonté populaire et sont donc illégitimés.

Le « peuple » auquel se réfère ce que l’on nommera désormais national-populisme est donné, ce qui renvoie à des origines largement mythifiées.

Il existe donc une forte dimension nativiste dont la fonction est de priver de droits ceux qui, par leur origine ou leur confession, sont censés menacer l’intégrité de la nation. Les bienfaits de l’État-providence ne devraient être destinés qu’au « vrai peuple » : le populisme procède d’une révolte contre le partage des acquis sociaux, durement obtenus sur le long terme, avec de nouveaux venus, les immigrés, qui ne les mériteraient pas.

Ainsi, alors qu’il y a peu, l’Union européenne était la cible privilégiée du national-populisme, le nativisme a pris le relais, avec son rejet des immigrés et des minorités religieuses, plus précisément l’hostilité envers l’islam. Il ne s’agit plus désormais, comme le voulait Tocqueville, de « protéger les minorités » mais d’imposer les « droits de la majorité ».

On passe ainsi à une citoyenneté définie sur une base socioculturelle essentialisante, tendance observable à l’échelle mondiale (au Brésil, en Inde, aux États-Unis, etc.)

 

Il s’agit donc de restaurer la souveraineté d’un peuple autochtone (bien que l’autochtonie demeure indéfinissable), qui serait victime d’une élite cosmopolite, vis-à-vis de laquelle se manifeste un profond ressentiment.

Les nationaux-populistes s’arrogent ainsi le monopole moral de la représentation. D’autant que l’indifférence reprochée aux élus justifie une intervention directe des citoyens dans la décision politique, ainsi qu’une efficacité immédiate de l’action publique.

Arrivés au pouvoir, les partis populistes confisquent l’État : comme ils sont l’expression du peuple, l’État doit le servir. Dès lors, celui-ci devient illibéral : il restreint les libertés et empêche la discussion démocratique. Les manifestations et contestations sont alors décrites comme l’expression d’un complot, ourdi évidemment depuis l’étranger, pour faire échouer l’expérience en cours.

Cette caractérisation sombre de ce que pourrait être notre avenir n’était-elle pas, comme le souligne Jean-François Bayart, largement inscrite dans le processus de rédemption de la nation sur le mode d’un fondamentalisme identitaire ?

Le mal est profond, et les Lumières ne nous éclairent plus guère. La question cependant demeure : dans quelle société désirons-nous vivre ?

Iran: Élection du président sans doute sans grande surprise

Iran: Élection du président sans doute sans  grande surprise

 

Il n’y aura sans doute pas de grande surprise pour l’élection du nouveau président iranien d’une part parce que la participation est relativement faible  d’autre part parce que les candidats doivent recevoir la bénédiction des autorités politiques et religieuses. Elle pourrait toutefois donner une petite indication pour le remplacement le moment venu du guide suprême de la révolution islamique qui est âgée de 85 ans et qui dispose, lui , du véritable  pouvoir .

 

Les Iraniens sont appelés aux urnes vendredi pour une élection présidentielle organisée après le décès d’Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère survenu le mois dernier.

Le résultat de l’élection ne devrait avoir que peu d’incidence en matière de politique mais pourrait influer sur la succession de l’ayatollah Ali Khamenei.

Le guide suprême de la Révolution islamique, âgé de 85, a appelé à une participation « maximale » afin d’enrayer une crise de légitimité alimentée par le mécontentement de la population face aux difficultés économiques et aux restrictions imposées aux libertés politiques et sociales.

La participation aux scrutins a reculé ces quatre dernières années en Iran, alors que les jeunes iraniens se révoltent contre les restrictions politiques et sociales.

Dans le système théocratique iranien, le président gère les affaires courantes du gouvernement tandis que les principales décisions reviennent au guide suprême de la révolution islamique, qui dispose par exemple du dernier mot sur le nucléaire et la politique étrangère.

« Surprise »en Russie : Le ministre adjoint de la Défense arrêté corruption

« Surprise »en Russie : Le ministre adjoint de la Défense arrêté pour corruption

L’arrestation d’un ministre russe ou corruption laisse un peu pantois. En effet si l’on devait arrêter tous les responsables politiques qui pillent les richesses du pays, il n’y avait sans doute plus aucun responsable russe en poste. À commencer par le premier d’entre eux à savoir Poutine qui a dû détourner autour d’une centaine de milliards. La guerre en Ukraine a d’ailleurs démontré l’immense détournement de fonds opérés par les responsables politiques et les oligarques. Conclusion pour le ministre adjoint de la défense russe il s’agit sans doute d’un règlement de compte du FSB (ex KGB).Le ministre adjoint de la Défense russe, Timour Ivanov, a été arrêté pour des accusations de corruption, a déclaré mardi via la messagerie Telegram le principal organe d’investigation du pays, précisant que l’enquête se poursuivait sur des pots-de-vin qu’aurait reçus le membre du gouvernement.

Le porte-parole du Kremlin, cité par les agences de presse officielles russes, a indiqué qu’un rapport d’enquête avait été présenté au président Vladimir Poutine. Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, avait été informé au préalable que Timour Ivanov allait être arrêté, a ajouté Dmitry Peskov.

Selon le magazine Forbes, Timour Ivanov, expert en cybernétique et industrie nucléaire, est l’un des hommes les plus riches présents au sein des structures sécuritaires de la Russie.

 

 

Agriculture : des prix plancher votés par surprise à l’assemblée nationale mais inapplicables

Economie-

Agriculture : des prix plancher votés par surprise à l’assemblée nationale mais inapplicables

Les écolos on réussit à faire voter par l’Assemblée nationale- très clairsemée,  le principe de prix plancher. D’ores et déjà on peut prévoir que cette disposition ne pourra pas être appliquée puisque ces prix plancher seraient arrêtés par des conférences publiques ! On confond ainsi les concepts de coûts et de prix. Ou le retour de la régulation administrative des prix dans des marchés internationaux.

 

La proposition de loi qui doit être examiné par le Sénat avant de revenir à l’assemblée relève davantage d’un affichage politique que d’une proposition économique crédible.

Un texte d’une grande confusion qui mélange un peu tout y compris l’introduction de rémunérations. Un texte qui pourrait se retourner complètement contre l’agriculture avec par exemple des coopératives d’achat étrangères, une envolée des importations et des produits français plombés par une tarification théorique.

Dernière observation, la négociation ne serait être d’ordre public à moins d’administrer le secteur ou le retour du système socialiste.

Les pouvoirs publics doivent se concentrer sur les conditions de concurrence notamment en assurant le contrôle scientifique des coûts et en laissant la profession négocier librement les prix. Ce concept de conférence publique sur les prix apparaît surtout démagogique et illusoire.

Certes Macron avait curieusement évoqué l’idée de prix plancher en surprenant d’ailleurs toute sa majorité mais c’était au moment le plus chaud de la contestation des agriculteurs.

La proposition de loi de Marie Pochon a été approuvée par 89 voix contre 66. La gauche a voté pour, la majorité présidentielle contre, le RN s’est abstenu et Les Républicains n’étaient pas présents au moment du scrutin.

 Mais deux mois après le mouvement de colère des agriculteurs, le vote ce jeudi à l’Assemblée nationale a des airs de symboles. La proposition de loi prévoit un prix minimal d’achat fixé par « une conférence publique ». Sauf que cette « conférence publique » ne pourra être réunie « qu’à la demande d’une majorité de ses producteurs » dans une filière.

Seulement si une majorité de producteurs d’une filière s’accordent pour convoquer cette conférence, elle aura alors lieu chaque année, avant le 31 décembre, sous l’égide du médiateur des relations commerciales agricoles, nommé par le gouvernement.

Les prix ainsi déterminés permettront de rémunérer les agriculteurs à hauteur de deux fois le Smic, le prix minimum pouvant être revu tous les quatre mois. « La conférence publique de filière détermine un prix minimal d’achat des produits agricoles, qui ne peut être inférieur aux coûts de production », précise la proposition de loi.

« En cas de présomption de forte hausse ou forte baisse des coûts de production agricoles », une nouvelle conférence publique de filière est réunie pour déterminer un nouveau prix minimal d’achat. Enfin, si aucun accord n’est trouvé lors des négociations, un compte-rendu des discussions est remis au gouvernement qui pourra arrêter un prix minimal. Bref le retour au prix administré.

Au banc pour le gouvernement, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher a rejeté avec vigueur le dispositif proposé par Marie Pochon, le jugeant « inopérant » même si le gouvernement « partage pleinement (sa) préoccupation » quant au revenu des agriculteurs.

« La piste conduisant à des prix administrés doit être écartée » car ce n’est pas le gouvernement qui « peut déterminer le prix pour un secteur économique », a-t-elle dit.

Le Sénat doit maintenant se prononcer sur la proposition de loi, le texte suivant la navette parlementaire. Mais son adoption est loin d’être garantie. Fin février, le chef des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau dénonçait « une très mauvaise idée, promue notamment par LFI ».

« Il s’agira d’un revenu minimum universel agricole, idée socialiste! Le prix plancher deviendra un prix de marché dans Egalim. Dans la diversité des régions et des exploitations, les écarts vont s’agrandir. On marche sur la tête! » écrivait le sénateur de Vendée sur X.

 

Agriculture : des prix plancher votés par surprise à l’assemblée nationale mais inapplicables

Agriculture : des prix plancher votés par surprise à l’assemblée nationale mais inapplicables

Les écolos on réussit à faire voter par l’Assemblée nationale- très clairsemée,  le principe de prix plancher. D’ores et déjà on peut prévoir que cette disposition ne pourra pas être appliquée puisque ces prix plancher seraient arrêtés par des conférences publiques ! On confond ainsi les concepts de coûts et de prix. Ou le retour de la régulation administrative des prix dans des marchés internationaux.

 

La proposition de loi qui doit être examiné par le Sénat avant de revenir à l’assemblée relève davantage d’un affichage politique que d’une proposition économique crédible.

Un texte d’une grande confusion qui mélange un peu tout y compris l’introduction de rémunérations. Un texte qui pourrait se retourner complètement contre l’agriculture avec par exemple des coopératives d’achat étrangères, une envolée des importations et des produits français plombés par une tarification théorique.

Dernière observation, la négociation ne serait être d’ordre public à moins d’administrer le secteur ou le retour du système socialiste.

Les pouvoirs publics doivent se concentrer sur les conditions de concurrence notamment en assurant le contrôle scientifique des coûts et en laissant la profession négocier librement les prix. Ce concept de conférence publique sur les prix apparaît surtout démagogique et illusoire.

Certes Macron avait curieusement évoqué l’idée de prix plancher en surprenant d’ailleurs toute sa majorité mais c’était au moment le plus chaud de la contestation des agriculteurs.

La proposition de loi de Marie Pochon a été approuvée par 89 voix contre 66. La gauche a voté pour, la majorité présidentielle contre, le RN s’est abstenu et Les Républicains n’étaient pas présents au moment du scrutin.

 Mais deux mois après le mouvement de colère des agriculteurs, le vote ce jeudi à l’Assemblée nationale a des airs de symboles. La proposition de loi prévoit un prix minimal d’achat fixé par « une conférence publique ». Sauf que cette « conférence publique » ne pourra être réunie « qu’à la demande d’une majorité de ses producteurs » dans une filière.

Seulement si une majorité de producteurs d’une filière s’accordent pour convoquer cette conférence, elle aura alors lieu chaque année, avant le 31 décembre, sous l’égide du médiateur des relations commerciales agricoles, nommé par le gouvernement.

Les prix ainsi déterminés permettront de rémunérer les agriculteurs à hauteur de deux fois le Smic, le prix minimum pouvant être revu tous les quatre mois. « La conférence publique de filière détermine un prix minimal d’achat des produits agricoles, qui ne peut être inférieur aux coûts de production », précise la proposition de loi.

« En cas de présomption de forte hausse ou forte baisse des coûts de production agricoles », une nouvelle conférence publique de filière est réunie pour déterminer un nouveau prix minimal d’achat. Enfin, si aucun accord n’est trouvé lors des négociations, un compte-rendu des discussions est remis au gouvernement qui pourra arrêter un prix minimal. Bref le retour au prix administré.

Au banc pour le gouvernement, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher a rejeté avec vigueur le dispositif proposé par Marie Pochon, le jugeant « inopérant » même si le gouvernement « partage pleinement (sa) préoccupation » quant au revenu des agriculteurs.

« La piste conduisant à des prix administrés doit être écartée » car ce n’est pas le gouvernement qui « peut déterminer le prix pour un secteur économique », a-t-elle dit.

 

Le Sénat doit maintenant se prononcer sur la proposition de loi, le texte suivant la navette parlementaire. Mais son adoption est loin d’être garantie. Fin février, le chef des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau dénonçait « une très mauvaise idée, promue notamment par LFI ».

« Il s’agira d’un revenu minimum universel agricole, idée socialiste! Le prix plancher deviendra un prix de marché dans Egalim. Dans la diversité des régions et des exploitations,les écarts vont s’agrandir. On marche sur la tête! » écrivait le sénateur de Vendée sur X.

 

Russie: surprise ! Poutine réélu

Russie: surprise ! Poutine réélu 

 

On connaît par avance les résultats de l’élection russe, un score sans doute encore sans précédent. Rien d’étonnant à cela le score est déjà fixé avant le  avant le dépouillement. En cause, évidemment l’interdiction aux vrais candidats de position de se présenter. Et des candidats fantoches pour donner l’impression d’une démocratie dans un pays devenu totalitaire depuis que le voyou criminel Poutine a pris le pouvoir.

Pour lui,  le résultat est aussi existentiel. En effet la stratégie du dictateur est de créer un climat de tension permanent avec l’extérieur pour entretenir le nationalisme récurrent en Russie quitte à faire accepter des conditions de vie encore plus dures.

C’est grâce à ce climat guerrier que Poutine peut maintenir un état d’exception et la loi martiale permanente. Sans parler évidemment des exactions de l’ancien KGB (FSB aujourd’hui) qui permet d’éliminer, d’empoisonner et de tuer les opposants présents en Russie et même à l’étranger.

De toute manière même si Poutine était élu avec 100 % des voix, personne ne s’en étonnerait tellement cette consultation est complètement bidon. Le pire évidemment c’est que cette posture illibérale inspire nombre de pays dits du sud global dont les responsables contestent en réalité la démocratie qui menace leur place.

Russie-mort de Prigojine : pas vraiment une surprise et avertissement

Russie-mort de Prigojine : pas vraiment une surprise et avertissement

Comme souvent en Russie, les problèmes sont résolus avec des solutions criminelles. C’est sans doute le cas avec la mort de celui qui avait été à la tête d’une tentative de putsch contre Poutine. C’est ce que pense en tout cas le président Biden. Le président américain a réagi ce mercredi au crash d’un avion en Russie dans lequel le patron de Wagner pourrait avoir trouvé la mort. Prigojine se trouvait sur la liste des passagers. Joe Biden s’est dit «pas surpris» de sa possible mort.

«Je ne sais pas encore tout à fait ce qu’il s’est passé, mais je ne suis pas surpris», a-t-il déclaré à des journalistes. «Peu de choses ne se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose», a ajouté le président américain

En même temps cet accident mortel constitue un nouvelle avertissement à toutes les élites russes qui contestent Poutine
Le crash mortel d’un avion en Russie, avec le patron de Wagner Evgueni Prigojine figurant sur la liste des passagers, est un «signal» envoyé par Vladimir Poutine aux élites russes, a déclaré en effet mercredi un conseiller de la présidence ukrainienne.

«L’élimination spectaculaire de Prigojine et du commandement de Wagner deux mois après (leur) tentative de coup d’État est un signal de Poutine aux élites russes avant les élections de 2024», a affirmé sur X Mykhaïlo Podoliak, estimant que «Poutine ne pardonne à personne».

Sans surprise la grande presse tape maintenant sur des syndicats

Sans surprise la grande presse tape maintenant sur des syndicats

Le Figaro mais aussi le JDD , les télés d’information continue commencent à taper sur cette intersyndicale qui agace les grands intérêts financiers. Évidemment l’objectif est d’enfoncer des coins pour faire sauter cette unité et revenir au bon vieux temps d’avant où les divisions syndicales faisaient éclater le rapport de force en faveur du grand patronat.

Rien d’étonnant à cela la grande presse est essentiellement détenue par des financiers à plus de 80 %. Comme l’action syndicale conduit par l’intersyndicale a montré à la fois son unité et sa responsabilité, les grands médias ont bien été contraints d’en parler du bout des lèvres. Maintenant qu’on observe une pause des grandes manifestations les grands médias peuvent recommencer à taper sur les syndicats. Le problème c’est que la grande presse n’est pas aussi populaire que cela alors que les syndicats ont acquis grâce à l’intersyndicale une crédibilité retrouvée.

D’une façon générale les grands médias télé etc. sont culturellement réactionnaires . Ils ont largement parlé des grandes manifestations de ces derniers mois pour ne pas perdre encore davantage de lecteurs ou de téléspectateurs. Désormais c’est le retour aux bonnes vieilles certitudes d’antan qui se fondent la détestation des syndicats. On est loin évidemment de l’acceptation syndicale des pays du nord et notamment de l’Allemagne.

Les élections législatives: la surprise qui pourrait tout changer

Les élections législatives: la surprise qui pourrait tout changer

 

 La mobilisation électorale connaît une érosion régulière : l’attention portée sur la présidentielle ne doit pourtant pas éclipser le scrutin législatif qui pourrait bien créer la surprise. Par Julien Navarro, Institut catholique de Lille (ICL).

Finalement le grand événement que constitue l’élection présidentielle pourrait passer au second rang médiatique avec les élections législatives si Macron ne parvenait pas à obtenir une majorité. Dans ce cas, le pouvoir passerait dans les mains d’un Premier ministre majoritaire à l’assemblée. La grande faiblesse de Macron est en effet de ne pas disposer d’implantation locale et même de parti . Les trois quarts des députés recrutés par Internet en 2017 par Macron seront certainement balayés par les élections de 2022. Très peu ont en effet émergé, très peu se sont montrés à la fois compétents et de dimension nationale. On ne peut non plus écarter le cas d’une victoire de la gauche rassemblée-mais hétéroclite-  de fait par la disparition du parti socialiste. NDLR

 

Passées au second plan de l’élection présidentielle, les élections législatives auront lieu dans quelques semaines à peine, les dimanches 12 et 19 juin précisément. Rien n’a jusqu’ici laissé paraître de l’imminence et l’importance de ce scrutin, ni dans les médias ni dans les conversations.

Aucun vrai débat n’a été initié sur le bilan de la législature élue en 2017, la désignation des candidats à la députation ou les programmes des partis politiques pour les cinq prochaines années. La raison est somme toute assez évidente : toute l’attention s’est portée sur la campagne présidentielle. Faut-il en déduire que les élections législatives n’ont pas d’enjeu réel et qu’en fin de compte elles ne servent à rien ?

Alors qu’elles sont partout ailleurs en Europe le moment clé de la vie politique, les législatives passent en général en France à l’arrière-plan de l’élection présidentielle. Le peu d’intérêt qu’elles suscitent se traduit très nettement dans la faiblesse de la participation. Lors du dernier scrutin, en 2017, moins d’un inscrit sur deux s’était déplacé pour voter au premier tour.

Il faut dire que la mobilisation électorale connaît une érosion régulière depuis les débuts de la Ve République. Alors qu’elle se situait autour de 80 % dans les années 1970, elle était de 70,7 % en 1981, 78,5 % en 1986, 65,7 % en 1988, 68,9 % en 1993, 67,9 % en 1997, 64,4 % en 2002, 60,4 % en 2007, 57,2 % en 2012 et donc 48,7 % en 2017. Un recul de la participation électorale n’est pas un phénomène isolé à l’échelle européenne mais il est ici particulièrement marqué, d’autant plus que la France faisait déjà partie des pays les plus abstentionnistes.

Plus significatif encore, en matière de participation électorale, la France ne se distingue pas seulement des régimes parlementaires classiques : elle se singularise également par rapport aux régimes semi-présidentiels (c’est-à-dire ceux où, comme en France, le président est directement élu). Ainsi, le différentiel de participation entre les élections législatives et présidentielles y tutoie les sommets. En 2017, il a d’ailleurs atteint un record de 25,9 points de pourcentage !

Au-delà de la participation, c’est la portée politique des législatives qui est en question. Depuis l’adoption du quinquennat pour le mandat présidentiel en 2000 et l’inversion du calendrier électoral qui a vu les législatives suivre la présidentielle à partir de 2002, les électeurs assurent systématiquement une majorité au chef de l’État nouvellement élu. La science politique a bien montré les mécanismes à l’œuvre ici. D’abord, en raison de la proximité temporelle entre les deux scrutins, le parti du président bénéficie d’un effet lune de miel.

Les électeurs, quelles que soient leurs préférences politiques, peuvent en effet être tentés de laisser sa chance au président au début de son mandat, surtout s’ils souhaitent éviter un affaiblissement du pouvoir exécutif. Cela conduit alors une partie des opposants à soutenir le parti présidentiel ou, plus probablement, à s’abstenir lors des législatives. Ce phénomène est par ailleurs renforcé par un effet d’anticipation : les opposants – mesurant à travers le résultat de la présidentielle leurs faibles chances de succès aux législatives – sont faiblement incités à voter pour redire leur opposition à un président tout juste élu. Bref, les législatives apparaissent comme une élection de second ordre et, plus précisément, comme une élection de confirmation.

Mais si les électeurs boudent les élections législatives, ce n’est pas seulement en raison du calendrier électoral, c’est aussi et avant tout parce qu’ils perçoivent que l’Assemblée nationale produit une représentation très déformée des opinions politiques et qu’elle n’est pas (ou n’est plus) le lieu de pouvoir le plus décisif dans la vie politique française.

C’est ici l’abaissement délibéré du Parlement dans l’architecture institutionnelle de la Ve République qui est en cause. Face aux atermoiements de la IVe République, le parlementarisme rationalisé théorisé par Michel Debré a précisément consisté à brider la volonté parlementaire afin d’assurer une plus grande stabilité gouvernementale. Malgré la réforme constitutionnelle de 2008, les électeurs ne s’y trompent pas : le parlement français reste un des plus faibles d’Europe.

Pour autant, la France n’est pas le seul pays à avoir fortement encadré les pouvoirs du parlement. En réalité, les armes généralement décrites comme les plus caractéristiques de la Ve République comme, par exemple, l’encadrement strict du droit d’initiative parlementaire, le contrôle étroit de l’agenda législatif par le gouvernement ou la possibilité qu’a ce dernier de faire procéder à un « vote bloqué » ne sont pas inconnues d’autres systèmes politiques comparables.

Mieux, la Loi fondamentale allemande va à certains égards plus loin que la Constitution française avec l’exigence d’une motion de censure constructive en vertu de laquelle une motion de censure doit automatiquement prévoir un chef de gouvernement pour remplacer celui qu’elle propose de renverser.

Si l’on étend la comparaison à des régimes dans lesquels le Président est élu au suffrage direct, la situation française n’apparaît non plus comme totalement exceptionnelle. Pour ne donner qu’un seul exemple, alors que la constitution française ne prévoit pas que le Président puisse mettre fin de sa propre initiative aux fonctions du Premier ministre, en Autriche, le président fédéral dispose constitutionnellement de la capacité de nommer mais aussi de révoquer le chancelier et son gouvernement dans son ensemble.

Autrement dit, les dispositions constitutionnelles qui certes contribuent à l’abaissement du parlement français et donnent les coudées franches à l’exécutif, en particulier au président, ne suffisent pas à expliquer l’éclipse de l’élection législative.

Un deuxième facteur à l’origine de la moindre centralité des élections législatives tient au mode de scrutin. La singularité française est ici réelle puisque la France est en Europe le seul pays, avec le Royaume-Uni, à pratiquer un scrutin majoritaire.

Si ce mode de scrutin a pour avantage (au moins en théorie) d’assurer une large majorité au parti arrivé en tête des suffrages et donc de permettre une plus grande stabilité gouvernementale, cela se fait au prix d’une distorsion de la représentation. Ainsi, en ce qui concerne l’actuelle législature, alors que la République en marche et le Modem totalisaient environ 32 % des voix au soir du premier tour des législatives de 2017, ces deux partis ont obtenu 350 sièges à l’Assemblée nationale, soit 60 % des 577 sièges. Cette faible représentativité, doublée de la faiblesse de l’ancrage politique des élus de 2017, nuit à la légitimité des députés incapables de peser politiquement face au Président à qui, comme on l’a expliqué, ils doivent en partie leur élection.

Faut-il conclure que les législatives sont des élections dépourvues de tout enjeu ? Ce serait aller un peu vite en besogne. Soulignons, tout d’abord, qu’en dépit des fortes contraintes institutionnelles qui pèsent sur le fonctionnement de l’Assemblée nationale et sur l’élection de ses membres dans la foulée des présidentielles, l’abaissement du Parlement est en partie une prophétie autoréalisatrice. Rien en effet ne condamne celui-ci à être une simple chambre d’enregistrement, mais la mauvaise image du Parlement dans l’opinion publique et le faible niveau de confiance que les citoyens lui accordent contribuent à son affaiblissement.

C’est aussi parce qu’ils ne le perçoivent pas comme un acteur majeur du système politique que les médias y prêtent moins attention et que les électeurs s’abstiennent en nombre lors des élections législatives – reportant ainsi toutes leurs attentes sur le président. La perte de légitimité qui en résulte contribue en retour à diminuer effectivement la capacité des députés à assurer un contrepoids efficace à l’exécutif.

Pourtant, sans entrer dans une analyse constitutionnelle très poussée, il demeure que c’est le gouvernement – et non le président - qui est investi constitutionnellement de la mission de diriger la politique de la nation sous le contrôle du parlement qui peut lui retirer sa confiance à travers une motion de censure.

Une façon de s’en convaincre consiste à imaginer ce qu’il se passerait si les électeurs désignaient en juin une assemblée d’une couleur politique différente de celle du président – ou si le président ne disposait pas d’une majorité stable au sein de l’assemblée. Le président n’aurait d’autre choix que de choisir un Premier ministre ayant le soutien de la majorité des députés. Nous entrerions alors dans une nouvelle période de cohabitation et de rééquilibrage des pouvoirs en faveur du gouvernement et in fine du parlement. Ce n’est certes pas le scénario le plus probable, mais la vie politique est pleine d’incertitudes et des élections avec un mode de scrutin majoritaire, compte tenu de la forte fragmentation partisane actuelle, recèlent de nombreuses inconnues.

En définitive, même si cela ne transparaît pas vraiment dans le débat public, les législatives ont une vraie importance et ce n’est pas sans raison qu’aussitôt annoncé le résultat du premier tour de la présidentielle, des appels à faire des législatives un « troisième tour » en vue d’imposer une cohabitation au futur président ont commencé à émerger. Une telle perspective si elle devait advenir ne ferait pas que modifier l’orientation des politiques publiques pour les cinq prochaines années : elle transformerait en profondeur la façon dont les différents organes du pouvoir sont perçus et donc, en fin de compte, la nature profonde de la Ve République.

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Par Julien Navarro, Chargé de recherche en science politique, Institut catholique de Lille (ICL).

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Note de la Russie en baisse ( agence S&P)

Note de la Russie en baisse ( agence S&P)

S&P avait déjà placé la note de la dette à long terme en monnaie étrangère de la Russie dans la catégorie des investissements spéculatifs la semaine dernière, mais l’a fait descendre jeudi de huit crans supplémentaires. Les deux autres grandes agences de notation Fitch et Moody’s, ont, elles, rétrogradé la Russie dans la catégorie des placements spéculatifs mercredi.

S&P décidera dans les prochaines semaines si elle abaisse ou non de nouveau la dette de la Russie «une fois qu’il y aura plus de clarté sur la capacité technique et/ou la volonté du gouvernement d’honorer ses obligations de dette en totalité et en heure».

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