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La surestimation des bénéfices de la mondialisation

La surestimation des bénéfices de la mondialisation

Pour la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, « nous avons trop longtemps insisté sur les bénéfices de la mondialisation ». Dans un entretien au « Monde », la directrice générale du Fonds monétaire international s’inquiète du danger de fragmentation de l’économie mondiale et de la montée des risques géopolitiques.

Si l’inflation reflue enfin, la crise au Moyen-Orient et les risques géopolitiques pourraient de nouveau faire décoller les prix du pétrole, prévient Kristalina Georgieva. Présente à Paris du 9 au 11 novembre, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) s’alarme du risque de fragmentation du commerce mondial, susceptible, selon elle, d’augmenter la pauvreté et l’insécurité pour tous.

La tentation protectionniste monte sur tous les continents. La mondialisation basée sur le libre-échange est-elle morte ?
Pendant longtemps, nous avons trop insisté sur les bénéfices de la mondialisation. Ils ont été considérables : sur les trois dernières décennies, l’économie mondiale a triplé, en particulier au profit des économies en développement qui, elles, ont quadruplé, et il en a résulté une incroyable réduction de la pauvreté. Mais tout le monde n’en a pas profité. Trop longtemps, l’attention n’a pas suffisamment porté sur ceux dont les emplois et les moyens de subsistance se sont évaporés, parce que les mécanismes de compensation ont été insuffisants. Cela a créé un terrain fertile pour les mouvements altermondialistes et le populisme.

Pire, depuis la pandémie de Covid-19, nous assistons à des chocs exogènes en série qui entraînent des interruptions massives des chaînes d’approvisionnement. Cela peut pousser des entreprises à vouloir rapprocher une partie de leur production. Mais cela ne va pas sans poser de problème, car cela concentre les risques au même endroit en cas de nouveau choc.

Comment, alors, réinventer la mondialisation ?
Nous ne pouvons pas revenir au modèle passé, où trop de personnes ont perdu, et qui ne reconnaît pas suffisamment que la sécurité des approvisionnements est aussi une question de sécurité économique, et pas uniquement de sécurité nationale. Il convient de repenser la mondialisation autant que possible en collaboration avec nos partenaires.

Plan de relance : une surestimation des effets (économistes d’Euler Hermes )

Plan  de relance : une surestimation  des effets  (économistes d’Euler Hermes )

L’impact que du plan de relance est notoirement surestimé d’après une étude des économistes d’Euler Hermes rapporté dans le journal l’Opinion. Il n’y a rien d’étonnant à cela puisque l’essentiel du plan comprend des prêts aux entreprises qui vont hésiter à s’endetter une seconde fois pour rembourser leurs anciens prêts et d’un autre côté des investissements qui ne produiront des effets bénéfiques que bien au-delà de 2021 2022. En fait,  le principal reproche de ce plan c’est qu’on ne sait pas si le pays a un objectif d’urgence pour sauver des emplois ou un objectif d’évolution structurelle de l’appareil de production à plus long terme. Le gouvernement a présenté jeudi son plan de relance qui, espère-t-il, rajoutera 4 points de pourcentage à la croissance française en 2021-2022. Or selon Euler Hermes, il ne faut pas espérer plus de 2,4 points.

 

Cent milliards d’euros, c’est beaucoup, mais quels effets un tel investissement dans l’économie peut-il raisonnablement produire en deux ans ? Depuis qu’il a présenté jeudi son plan de relance, le gouvernement promet monts et merveilles : faire baisser le chômage dès l’année prochaine, relocaliser de grandes industries en France, et retrouver le niveau d’activité d’avant-crise au moins à la fin 2022, année de l’élection présidentielle. La sauvegarde de l’emploi paraît inatteignable à travers le plan du gouvernement

« Cela paraît difficile car le dispositif d’activité partielle s’arrêtera en mars prochain. Or, nous identifions plus d’un million d’emplois maintenus artificiellement – des emplois zombies – par les aides du gouvernement, commente Selin Ozyurt. Dans le plan de relance, le volet formation et réallocation des emplois entre secteurs et entreprises semble insuffisant pour avoir un effet très rapide. La structure du marché du travail reste encore très rigide en France. Il n’est pas plausible que tout devienne flexible d’ici au mois de mars et qu’au moment où l’activité partielle s’arrêtera, les emplois se réallouent (NDLR : par exemple que les employés de l’aérien ou de l’hôtellerie se mettent à rénover des maisons). »

Quant à la reprise mécanique de l’activité, beaucoup d’économistes en doutent. Les bonnes nouvelles conjoncturelles de juin et juillet pourraient avoir été dues à un effet de « rattrapage », et en août, plusieurs indicateurs en baisse sont venus tempérer cet enthousiasme.

Ce n’est pas que le plan de relance soit inutile ou insuffisant : c’est qu’il jouera plutôt sur le long terme que sur le court terme comme affiché par le gouvernement.




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