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Inversion des taux américains: alerte sur l’économie

Inversion des taux américains: alerte sur l’économie

Aux États-Unis, le taux d’intérêt à 3 mois au-dessus du 10 ans constitue une sorte d’alerte sur l’économie. Ainsi, la confiance est bien davantage accordée au court terme qu’au long terme. En clair, la croissance américaine pourrait bien se rapprocher de la récession dès 2023.

Les huit dernières récessions que les États-Unis ont connues ont toutes été précédées d’une inversion de la courbe des taux.
Le taux d’intérêt des obligations d’État américaines à 3 mois est passé jeudi au-dessus de leur équivalent à 10 ans, un phénomène très rare qui a systématiquement été suivi d’une récession depuis plus d’un demi-siècle.

La théorie veut qu’avec cette inversion, le marché signale qu’il est moins confiant dans la croissance économique à long terme qu’à court terme. Il envisage ainsi une récession à moyen terme, qui contraindrait la Banque centrale américaine (Fed) à baisser ses taux.

En mars dernier, la courbe des taux avait déjà montré de premiers signes d’inversion. Depuis début juillet, le taux à 2 ans évolue sans discontinuer au-dessus du taux à 10 ans, ce qui était déjà considéré par certains comme un premier marqueur annonciateur d’une récession. «C’est un signal préoccupant», selon Christopher Vecchio, de DailyFX, pour qui l’inversion entre taux à 3 mois et 10 ans «est peut-être plus importante que celle avec le taux à 2 ans.»

Mercredi, le taux à 3 mois était monté à son plus haut niveau depuis 15 ans, à 4,04%. Il ressortait à 4% jeudi, tandis que le taux à 10 s’affichait à 3,91%.

Chômage: une baisse de 10,9 % sur un an (catégorie A)

Chômage: une baisse de 10,9 % sur un an (catégorie A)

Mécaniquement, le chômage suit l’évolution de la croissance économique . Une croissance en hausse au premier et deuxième trimestre et qui se tasse à partir du troisième.

Ainsi la croissance devrait atteindre 2,6 % d’après l’INSEE pour l’ensemble de l’année 2022 et le chômage enregistrer une baisse de plus de 10 % pour la catégorie A après une forte baisse enregistrée en début d’année.

Selon les prévisions conjoncturelles de l’Insee la croissance pour 2022 devrait s’établir à 2,6 %, le troisième trimestre s’annonçant poussif (+ 0,2 % de croissance au lieu des + 0,3 % prévus avant l’été) et le quatrième atone (+ 0,0 %, au lieu de + 0,3 %). Un violent coup de frein après le rebond de 6,8 % en 2021, et surtout une impulsion plus que modeste pour démarrer 2023. A ce stade, l’acquis de croissance calculé par l’institut de conjoncture pour l’an prochain n’est que de l’ordre de + 0,2 %.

Logiquement l’emploi devrait donc ce passé au cours du quatrième trimestre. Globalement, taux de chômage en France (hors Mayotte) reste stable sur le troisième trimestre 2022, avec 3,164 millions de demandeurs d’emploi de catégorie A, selon les chiffres publiés, mercredi 26 octobre, par la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares).

La baisse en catégorie A est de 10,9% sur un an, soit 388 000 personnes en moins. Sur le deuxième trimestre, cela représente 1 700 chômeurs en moins, comme l’indique Le Parisien.
Age. Pour les moins de 25 ans, le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 1,5 %, tandis qu’il reste stable pour les 25-49 ans et recule de 0,7 % pour les plus de 50 ans. En ce qui concerne le nombre de demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite, il augmente de 5,5 % par rapport au trimestre précédent en catégorie B et décroît de 2,7 % en catégorie C.
Au total, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C est stable sur ce trimestre (+ 900) et recule de 7,3 % sur un an.

Ventes Automobile en Europe : Léger rebond sur tendance nettement baissière

Ventes Automobile en Europe :Léger rebond sur tendance baissière

Un léger rebond de 9,6% au mois de septembre Surtout du aux progressions du groupe Volkswagen . Globalement cependant les immatriculations s’inscrivent dans une tendance baissière retrait même de 2021 est sans doute en retrait de 25 % par rapport à 2019.

Ce mois de septembre a été marqué par un fort rebond du numéro un européen, Volkswagen (+25,7%). Cela s’explique par des ventes en forte hausse notamment chez Skoda, Audi et Porsche. Une performance qui améliore ses chiffres sur les neuf premiers mois de l’année (-13,9% et 1,7 million de véhicules vendus).
Quant à son concurrent direct, Stellantis affiche un mois de septembre stable (+0,3%). Il est, par contre, le grand groupe le plus touché depuis début 2022 : -17,2% et 1,4 million de véhicules vendus. Il enregistre de forts reculs de ses marques Jeep, Fiat et Citroën.
Quant à Renault, le français se défend bien. Avec une légère baisse de ses ventes en septembre (-1,2%) et une plus modérée sur les neuf premiers mois de l’année (-6,4%), après de fortes chutes les années précédentes. Le groupe au losange est porté par les performances de sa marque économique Dacia.

En cause les difficultés d’approvisionnement d’équipements en prenant surtout de la Chine mais sans doute encore davantage des interrogations des automobilistes quant aux perspectives de la voiture du futur surtout compte tenu du prix de la voiture électrique

Iran : Un régime fondé sur le contrôle des femmes

Iran : Un régime fondé sur le contrôle des femmes

Tribune par Firouzeh Nahavandi dans « The Conversation »

En Iran, la « question des femmes » fait aujourd’hui les gros titres des journaux du monde entier, en raison de la révolte en cours depuis plusieurs semaines, violemment réprimée par un régime aux abois. Cette « question » n’est pas nouvelle ; en réalité, elle a régulièrement été un terrain de contestation politique et culturelle depuis des décennies.

L’ancien régime de la dynastie Pahlavi (1925-1979) en avait fait son cheval de bataille et le symbole de la modernisation du pays. À rebours, le régime actuel en a fait le pilier de son authenticité, de son rejet du système précédent et de sa lutte contre l’impérialisme et l’occidentalisation.

Avant 1979, ces intellectuels qui dénonçaient les droits des femmes
Bien avant la révolution de 1979, le sociologue et militant politique Ali Shariati (1933-1977), parfois considéré comme l’idéologue de la révolution iranienne, encourageait la participation politique et sociale des femmes en leur suggérant de s’inspirer des combattantes algériennes ou palestiniennes, en première ligne dans les luttes d’indépendance de leurs patries respectives, et non des femmes des classes moyennes qu’il stigmatisait comme hich o poutch (insignifiantes), oisives et obsédées par le sexe.

En outre, il mobilisait des images de femmes connues du chiisme, surtout celle de Fatima, fille du prophète et épouse d’Ali (premier imam des chiites) qui, aujourd’hui encore, est promue comme le modèle idéal de la femme, mère et épouse, et célébrée durant la Journée des mères qui a remplacé celle du 8 mars.

Un autre auteur avait également préparé le terrain. Dans son livre Occidentosis (Gharbzadegui), publié en 1962, Jalal Al-e-Ahmad (1923-1969) dénonçait la « dégénérescence » de la culture iranienne due à la modernité, interprétée comme un processus essentiellement impérialiste et toxique. Cette occidentosis était selon lui une maladie dont la femme portait le virus et contre laquelle il fallait protéger la population.

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Dès l’instauration de la République islamique, en 1979, le voile (hedjab) assure ce rôle de protection. Selon les nouveaux maîtres du pays, il prémunit aussi bien l’homme que la femme, et immunise toute la population. Ce voile que les modernistes considéraient comme un symbole de sous-développement culturel est érigé comme signe d’émancipation vis-à-vis du modèle « occidental » imposé par le régime précédent. Reza Shah Pahlavi (au pouvoir de 1925 à 1941) l’avait interdit mais, sous son fils Mohammad Reza Shah (1941-1979), il était toléré.

L’évolution du discours de l’ayatollah Khomeiny
En 1963, Ruhollah Khomeiny, le futur Guide de la révolution islamique, fustige comme « non islamiques » les droits de vote et d’éligibilité accordés cette année-là aux femmes. Mais son positionnement semble évoluer avec les années : à la fin des années 1970, il déclare que les femmes seront libres de choisir leur destin (à condition de respecter quelques principes) probablement pour se garantir leur soutien.

Pourtant, après l’euphorie révolutionnaire, les femmes se rendent rapidement compte que la République islamique ne leur accorderait pas la place qu’elles entendaient avoir et qu’elles devraient faire face à la double contrainte de l’autoritarisme et du patriarcat.

Des femmes protestent contre l’ordre de l’ayatollah Ruhollah Khomeiny de se débarrasser de leurs vêtements de style occidental, le 8 mars 1979 à Téhéran, pendant la révolution iranienne. AFP
Dès son arrivée au pouvoir en février 1979, l’ayatollah Khomeiny renvoie les Iraniennes dans leurs foyers afin qu’elles y reprennent un rôle « conforme aux valeurs de l’islam » et deviennent le symbole de la chasteté de la société… tout en les remerciant pour leur soutien dans le processus révolutionnaire.

L’institutionnalisation des discriminations
Le préambule de la nouvelle Constitution de la République islamique d’Iran, adoptée en 1979, entérine la biologisation/naturalisation de la femme dont le rôle n’est plus valorisé qu’au travers et en référence à la famille.

Le propre de la République islamique est l’utilisation simultanée de l’appareil d’un État moderne et de l’idéologie religieuse pour asseoir son autorité, combattre les dissensions et contrôler les femmes.

La révolution, qui entraîne la réislamisation de la société, commence par la soumission du statut des femmes à la charia, qui consolide la suprématie de l’homme tant dans la sphère privée que dans la sphère publique ; dès 1979, les intimidations et les mesures coercitives se multiplient et une campagne massive de purification (paksâzi) dans tous les secteurs est lancée.

Dès lors, les mesures discriminatoires se succèdent : abolition de la Loi de la protection de la famille, interdiction de devenir juge, ségrégation des sexes dans les activités sportives et sur les plages et obligation du port du voile (hedjab) qui, ironiquement, ne suscite pas de réaction des libéraux et de la gauche iranienne, qui avaient soutenu Khomeiny dans sa prise de pouvoir.

En 1983, le Parlement entérine une loi qui punit les femmes ne portant pas le voile de 74 coups de fouet puis, en 1995, son « port non conforme » devient passible de 10 à 60 jours d’emprisonnement. Le code civil de l’actuel régime est assez proche du précédent ; néanmoins, en 1979, une modification introduit le droit unilatéral à la polygamie et au divorce pour l’homme, son autorité parentale et son rôle de chef de famille. Pourtant, le droit à la participation à la vie politique n’est pas révoqué, le droit de vote n’est pas restreint et l’article 115 de la Constitution reste flou sur la possibilité pour une femme d’accéder à la présidence.

L’âge légal du mariage des filles est abaissé à 9 ans (plus tard, il sera lié à la puberté). Pour le code pénal, le prix du sang des femmes devient la moitié de celui des hommes et le témoignage d’une femme dans une affaire pénale n’est accepté que s’il est corroboré par celui d’un homme. Ces dispositions se veulent une mise en œuvre de la tradition islamique.

Dans ce cadre, la virginité est centrale. Les femmes adultères et les prostituées sont fouettées, exécutées ou lapidées.

L’invisibilité du corps des femmes, la ségrégation des sexes et l’inégalité institutionnalisée, en effaçant l’égalité des sexes, deviennent partie intégrante de l’identité islamique promue par l’État et de son discours anti-impérialiste et anti-occidental. Dans le même temps, le contrôle du corps des femmes sert les intérêts du patriarcat. Le voile surveille la sexualité féminine. Il affirme le comportement vertueux et modeste qui doit symboliser toute femme musulmane.

Dès lors, dans la mesure où la position subalterne des femmes et le port du voile sont présentés comme des éléments fondateurs de la République islamique, toute modification mettrait en péril l’édifice. En effet, la question des femmes en Iran, tout en étant partiellement religieuse, est surtout éminemment politique et liée à l’identité du régime. Les femmes sont l’emblème public de l’honneur de la nation, tandis que le féminisme, associé à l’Occident, symbolise la décadence, tout comme les lois concernant les femmes, édictées sous Mohammad Reza Shah, ont été présentées comme un danger pour la sécurité nationale.

Les femmes sont perçues comme garantes de la cohésion familiale et sociale. Même si elles ne sont pas totalement écartées du travail, de l’enseignement, de l’organisation sociale, politique et économique du pays, elles sont incitées à rester dans leur foyer et à s’orienter vers des études ou des emplois considérés comme féminins et, aujourd’hui, à soutenir la campagne nataliste du Guide suprême Ali Khamenei.

À la mort de Khomeiny en 1989, des tentatives timides de changement ont lieu, notamment sous la présidence de Mohammad Khatami (1997-2005). Néanmoins, après l’élection de Mahmoud Ahmadinejad en 2005, les autorités intensifient les mesures de réislamisation, dispositions répressives à l’appui – entre autres, en renforçant la police des mœurs. En particulier, la réislamisation passe par la purge des influences occidentales dans les programmes universitaires, ainsi que par des mesures ayant pour objectif la diminution du nombre d’étudiantes. De même, les cours portant sur les questions de genre sont remaniés afin d’exclure les références possibles aux droits des femmes reconnus par le droit international, ce dans le souci de mettre l’accent sur les valeurs islamiques.

En faisant du corps des femmes et de leur position un enjeu fondamental de l’authenticité et de l’islamité, la République islamique les a finalement aussi transformés en mesure de la liberté de tous et en un champ de bataille pour la conquête de l’avenir tout autant qu’en force motrice potentielle de démocratisation.

Il ne faut dès lors pas s’étonner qu’aujourd’hui la vague de contestation qui secoue l’Iran passe par les jeunes filles qui remettent en cause le port obligatoire du voile, les discriminations dont elles font l’objet et le régime en tant que tel. Jamais la détermination des femmes – et, surtout, des plus jeunes d’entre elles – n’avait atteint cette ampleur.

La France parie aussi sur l’hydrogène

La France parie aussi sur l’hydrogène

 

La France parie aussi sur l’hydrogène car vraisemblablement rien n’est encore définitivement joué par rapport à la filière électrique actuelle concernant en particulier le transport. Dix  projets industriels ont été sélectionnés dans le cadre d’un PIIEC, un Projet important d’intérêt européen commun. Ce dispositif, né il y a quelques années, permet de demander à la Commission européenne l’autorisation de distribuer des aides d’État massives à des projets industriels. Dans le cadre de ce processus, la Commission a retenu, en juillet dernier, 41 projets portés par 15 États membres de l’Union européenne et pour lesquels un montant maximal de 5,4 milliards d’euros d’aides pourra être accordé par les États concernés. Autrement dit, la Commission ne verse pas elle-même ces 5,4 milliards d’euros, mais autorise les États à verser ces aides.

Hydrogène : quel avenir ?

 Il est bien difficile de trouver des articles un peu objectifs sur les potentialités des différentes énergies qualifiées de nouvelles. En effet, la plupart du temps la littérature sur chaque source d’énergie est surtout le fait de lobbies qui vantent  les mérites des intérêts qu’ils représentent, c’est le cas du nucléaire évidemment mais tout autant par exemple du lobby du solaire, de l’éolienne ou encore de l’hydrogène. Un article intéressant émanant du blog cavainc.blogspot.com  essaye de faire le point sur le sujet, il évoque les potentialités mais souligne aussi toutes les difficultés qui restent à résoudre en matière de production, aujourd’hui encore trop polluantes et/ou  trop peu compétitives, aussi en matière de transport,  de stockage et ‘utilisation notamment les risques d’explosion.

 

« L’hydrogène apporte à l’électricité la souplesse d’utilisation qui lui fait défaut. En effet, si l’on sait produire de l’électricité de multiples façons, on ne sait pas la stocker efficacement. Les batteries sont coûteuses et n’offrent qu’une autonomie très limitée. L’hydrogène, lui, peut être stocké. Ainsi, avec une réserve d’hydrogène et une pile à combustible, il devient possible de produire de l’électricité n’importe où et n’importe quand, sans être relié au réseau électrique. Grâce à l’hydrogène et à la pile à combustible, électricité et mobilité deviennent plus aisément compatibles.

Petit historique de l’hydrogène

C’est en 1766 que le chimiste britannique Henry Cavendish parvint à isoler une nouvelle substance gazeuse qui brûlait dans l’air, et qu’il appela pour cela “air inflammable”. Pour arriver à ses fins, il recueillit avec beaucoup de soins, dans des vessies de porc, le gaz produit par l’action de l’acide chlorhydrique sur le fer, le zinc, l’étain, et découvrit qu’au moment où le gaz s’échappait de la vessie il brûlait avec une même flamme bleue pour chacun des échantillons dès qu’on l’allumait.

L’hydrogène doit son nom au chimiste français Antoine-Laurent de Lavoisier, qui effectua peu de temps après en 1781 la synthèse de l’eau. En 1804 le Français Louis-Joseph Gay-Lussac et l’Allemand Alexander von Humboldt démontrèrent conjointement que l’eau est composée d’un volume d’oxygène pour deux volumes d’hydrogène, et c’est en 1839 que l’Anglais William R. Grove découvrît le principe de la pile à combustible : il s’agit d’une réaction chimique entre l’hydrogène et l’oxygène avec production simultanée d’électricité, de chaleur et d’eau.

Dans les années 1939-1953 l’Anglais Francis T. Bacon fît progresser les générateurs chimiques d’électricité, qui permirent la réalisation du premier prototype industriel de puissance, et à partir de 1960 la NASA utilisa la pile à combustible pour alimenter en électricité ses véhicules spatiaux (programmes Apollo et Gemini).

 

Une petite molécule pleine d’énergie

La molécule d’hydrogène que nous utilisons le plus couramment est composée de deux atomes d’hydrogène (H2). Incolore, inodore, non corrosive, cette molécule a l’avantage d’être particulièrement énergétique : la combustion de 1 kg d’hydrogène libère environ 3 fois plus d’énergie qu’1 kg d’essence (soit 120 MJ/kg contre 45 MJ/kg pour l’essence). En revanche, comme l’hydrogène est le plus léger des éléments, il occupe, à poids égal, beaucoup plus de volume qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 litre d’essence, il faut 4,6 litres d’hydrogène comprimé à 700 bars. Ces volumes importants sont une contrainte pour le transport et le stockage sous forme gazeuse.

Comme de nombreux combustibles, l’hydrogène peut s’enflammer ou exploser au contact de l’air. Il doit donc être utilisé avec précaution. Mais la petitesse de ses molécules lui permet de diffuser très rapidement dans l’air (quatre fois plus vite que le gaz naturel), ce qui est un facteur positif pour la sécurité.

 

Une technologie d’avenir déjà ancienne

Le développement de la filière hydrogène repose en grande partie sur la technologie de la pile à combustible (PAC). Son principe n’est pas nouveau mais, s’il paraît simple, sa mise en œuvre est complexe et coûteuse, ce qui a interdit sa diffusion dans le grand public pendant longtemps. Aujourd’hui, des progrès ont été réalisés et les applications envisageables sont nombreuses.

Les enjeux sont immenses, notamment dans le cas des transports, aujourd’hui exclusivement dépendants des énergies fossiles non renouvelables et très polluantes. Des véhicules électriques alimentés par une pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène pourront remplacer avantageusement nos véhicules actuels : de nos voitures ne s’échappera plus que de l’eau ! Les constructeurs automobiles ont déployé depuis 2008 les premières applications de l’hydrogène dans les “flottes captives” : bus et véhicules utilitaires ont en effet un point de passage ou de stationnement obligé, ce qui facilite le ravitaillement. Les premières voitures particulières pourraient, quant à elles, commencer à pénétrer le marché entre 2010 et 2020.

Déjà, la micro-PAC produit les quelques watts nécessaires à l’alimentation d’appareils portables (téléphones, ordinateurs…), en multipliant par 5 leur autonomie par rapport aux systèmes actuels et permettant une recharge en un instant et n’importe où.

Les applications stationnaires d’une PAC capable de produire par exemple 1 MW sont également intéressantes. Elles pourraient être commercialisées à l’horizon 2010. Dans les habitations, l’hydrogène sera ainsi tout à la fois source de chaleur et d’électricité. Il permettra, de plus, d’alimenter en électricité les relais isolés qui ne peuvent être raccordés au réseau (sites montagneux, mer…).

Sur ce terrain, il peut devenir le parfait complément des énergies renouvelables. En effet, les énergies solaire ou éolienne ont l’inconvénient d’être intermittentes. Grâce à l’hydrogène, il devient possible de gérer ces aléas : en cas de surproduction, l’électricité excédentaire peut servir à produire de l’hydrogène ; lorsque la production est insuffisante, l’hydrogène peut à son tour être converti en électricité.

Les potentialités de ce gaz ne se limitent pas à la production d’électricité. Il peut également fournir de l’énergie par combustion. C’est déjà le cas dans le domaine spatial, où il sert à la propulsion des fusées. Il pourrait entrer également dans la composition de gaz de synthèse, ce qui permettrait d’obtenir des carburants plus énergétiques que les carburants actuels.

 

Présent partout… mais disponible nulle part

L’hydrogène est extrêmement abondant sur notre planète. Chaque molécule d’eau (H2O) en contient deux atomes. Or, l’eau couvre 70 % du globe terrestre. On trouve également de l’hydrogène dans les hydrocarbures qui sont issus de la combinaison d’atomes de carbone et d’hydrogène. De même la biomasse (organismes vivants, animaux ou végétaux) est donc une autre source potentielle d’hydrogène.

Mais bien qu’il soit l’élément le plus abondant de la planète, l’hydrogène n’existe pratiquement pas dans la nature à l’état pur. Il pourrait donc être converti en énergie de façon inépuisable… à condition de savoir le produire en quantité suffisante.

Il a heureusement l’avantage de pouvoir être produit à partir des trois grandes sources : fossile, nucléaire, biomasse. Mais pour être économiquement et écologiquement viable, sa production doit répondre à trois critères :

- la compétitivité : les coûts de production ne doivent pas être trop élevés

- le rendement énergétique : la production ne doit pas nécessiter trop d’énergie

- la propreté : le processus de fabrication doit être non polluant sous peine d’annuler l’un des principaux atouts de l’hydrogène.

Plusieurs méthodes sont aujourd’hui opérationnelles, mais aucune ne répond pour l’instant parfaitement à ces trois critères. Les coûts de production restent notamment très élevés, ce qui est un obstacle pour des utilisations massives. De nouvelles voies prometteuses sont en cours d’élaboration.

 

La production actuelle

Si l’hydrogène n’est quasiment pas utilisé dans le domaine de l’énergie, il est une des matières de base de l’industrie chimique et pétrochimique. Il est utilisé notamment pour la production d’ammoniac et de méthanol, pour le raffinage du pétrole ; il est également employé dans les secteurs de la métallurgie, de l’électronique, de la pharmacologie ainsi que dans le traitement de produits alimentaires. Pour couvrir ces besoins, 50 millions de tonnes d’hydrogène sont déjà produits chaque année. Mais si ces 50 millions de tonnes devaient servir à la production d’énergie, elles ne représenteraient que 1,5 % des besoins mondiaux d’énergie primaire. Utiliser l’hydrogène comme vecteur énergétique suppose donc d’augmenter énormément sa production.

 

Enquête sur le financement de Partis politiques par de grandes firmes financières ou par des pays étrangers

Enquête sur le financement de Partis politiques par de grandes firmes financières ou par des pays étrangers

 

Des  députés de Renaissance veulent une enquête sur d’éventuels financements russes au sein de partis français. Parallèlement, le parti de Marine Lepen demande une enquête sur les liens entre les géants américains et le parti du pouvoir en France

Pour la majorité il s’agit de « savoir si des partis politiques avaient bénéficié de financements russes » et ils ont notamment pointé « des prises de position en faveur de la Russie de plusieurs dirigeants politiques français de premier plan ». D’après ces  députés, « la gravité des faits » impose une enquête. Une autre de leurs accusations porte sur « des prêts contractés pour financer des campagnes électorales et dont les sommes sont toujours dues bien des années plus tard ». Ils visent ici le Rassemblement national .

Le parti de Marine Le Pen avait de son côté annoncé ce vendredi qu’il allait bientôt déposer une résolution afin de créer une commission d’enquête à l’Assemblée qui aurait pour rôle d’éluder les rapports de la majorité avec différentes puissances étrangères. Ils espèrent que cette commission pourra « préciser la nature des liens entre certains élus de la majorité présidentielle et le Qatar » et « enquêter sur ce qui s’apparente à une véritable coproduction législative entre le parti présidentiel et les géants américains Amazon, Microsoft, Google ou encore Uber ». De possibles liens entre la Chine et la majorité sont aussi évoqués par le Rassemblement national.

Données: Et l’impact des entreprises sur le changement climatique ?

Données: Et l’impact des entreprises sur le changement climatique ?

Pour les agences d’information américaines, seul le risque couru par les entreprises en raison du dérèglement climatique doit être pris en compte dans la plate-forme de données que l’ONU doit bientôt lancer, s’inquiète, dans une tribune au « Monde », la professeure en sciences de gestion Frédérique Déjean.

L’Elysée a annoncé le 3 juin le lancement d’une initiative internationale, soutenue par l’Etat, visant à la création d’une plate-forme de données sur le comportement des entreprises vis-à-vis du changement climatique. Un projet qui doit être officiellement présenté au public dans les tout prochains jours, à New York, lors de l’assemblée générale des Nations unies qui se tient du 13 au 26 septembre.

Les objectifs mis en avant sont louables : il s’agit de produire des informations comparables – car présentées de manière homogène et centralisées – afin d’aider les investisseurs à placer leurs fonds dans les sociétés les plus mobilisées dans la transition bas carbone. Pour le bien de la planète.

Cette annonce suscite cependant de nombreuses interrogations, voire des réserves. Il existe déjà une plate-forme analogue, créée en 2000 à l’initiative d’investisseurs britanniques, le Carbon Disclosure Project (aujourd’hui CDP), qui publie des informations sur l’impact environnemental des entreprises et des villes. Six mille grandes entreprises la nourrissent volontairement de données en continu. Plutôt que de repartir de zéro, pourquoi ne pas soutenir son activité ?

Le projet annoncé par l’Elysée mentionne par ailleurs de nombreux acteurs américains de l’information financière comme partenaires incontournables (Bloomberg, Moodys, etc.). Effectivement, ceux-ci sont en train de développer rapidement leur activité de fournisseur d’information climatique grâce à des partenariats, voire des rachats d’agences spécialisées.

Mais le communiqué présidentiel omet curieusement de citer des initiatives européennes pourtant d’un intérêt majeur.

En Europe, un organisme dédié, l’European Financial Reporting Advisory Group (EFRAG, en français, Groupe consultatif européen sur l’information financière), est précisément en train de mettre au point des normes « extra-financières », afin que l’ensemble des entreprises du continent présentent leur impact climatique de manière chiffrée et comparable.

La consultation des parties prenantes avant finalisation de ces normes s’est achevée en août. Toujours en Europe, l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF, en anglais ESMA pour European Securities and Markets Authority) est pressentie pour contrôler l’activité des agences d’évaluation extra-financières.

Tout un écosystème européen de production d’une information climatique fiable est donc en train de se mettre en place. Il est, semble-t-il, ignoré par les promoteurs du nouveau projet. Ignoré ? En réalité, il ne s’agit pas d’ignorance mais d’un conflit entre deux visions de cette information.

« France travail »: un nouveau coup de peinture sur pôle emploi

  • « France travail »: un nouveau coup de peinture sur « pôle emploi »

Encore une nouvelle institution complètement bidon avec  » France  travai »l supposé organiser des synergies entre les acteurs pour faciliter la réinsertion des chômeurs.

La vérité c’est qu’il s’agit simplement d’un coup de peinture sur « pôle emploi » qui a largement démontré son incapacité à offrir de manière significative des emplois aux chômeurs« La création de France Travail suppose une transformation de Pôle emploi et de tous les acteurs du service public de l’emploi, ainsi qu’une mise en commun des compétences de l’Etat, des collectivités locales et de l’ensemble des acteurs économiques et associatifs pertinents, en lien notamment avec les partenaires sociaux », peut-on lire dans la lettre de mission à laquelle « Les Echos » ont eu accès.

Début juillet, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, Elisabeth Borne avait donné le la. « Notre organisation est trop complexe. Son efficacité en pâtit. Nous ne pouvons plus continuer à avoir, d’un côté, l’Etat qui accompagne les demandeurs d’emploi, de l’autre, les régions qui s’occupent de leur formation et les départements en charge de l’insertion des bénéficiaires du RSA », avait déclaré la Première ministre, nourrie de son expérience d’ex-ministre du Travail.

Avec France Travail, il y aura un pilote dans l’avion dans chaque bassin d’emploi, qui sera jugé sur l’amélioration des taux d’insertion professionnelle », décrypte-t-on dans la majorité.Si l’ambition fait consensus, Thibaut Guilluy sait qu’il avance en terrain quelque peu miné. Les régions, qui partagent la formation des chômeurs avec Pôle emploi, ou les partenaires sociaux, jaloux de leurs prérogatives sur l’assurance-chômage , redoutent une mainmise de l’Etat qui ne dirait pas son nom. « Une attention particulière sera apportée à l’acceptabilité par le corps social des impacts du projet », demande d’ailleurs Olivier Dussopt dans la lettre de mission, soucieux d’éviter trop de vagues.

 

Les menaces cybernétiques russes sur l’Occident

Les menaces cybernétiques russes sur l’Occident

 Bien avant le début de l’invasion physique de l’Ukraine par la Russie, les experts en cybersécurité s’interrogeaient déjà : à quand le « gros coup » ? Par Sam Curry, Chief Security Officer de Cybereason.( la Tribune)

 

 

La Russie est en effet (tristement) célèbre pour ses capacités cybernétiques offensives, notamment suite aux attaques perpétrées telles que NotPetya et SolarWinds. Il semblait alors inévitable que toute offensive majeure menée par la Russie s’accompagne d’un recours à des attaques hybrides dévastatrices, notamment des cyber opérations contre les infrastructures critiques de l’Ukraine. Lorsque les nations occidentales, y compris les États-Unis et les membres de l’UE (parmi tant d’autres), ont apporté leur soutien à l’Ukraine, il semblait très probable qu’elles deviendraient elles aussi la cible d’une telle offensive.

Pourtant, selon toute vraisemblance, ces attaques n’ont pas eu lieu, du moins pas aux niveaux prévus. Les lumières ne se sont pas éteintes dans tout l’Occident après que la Russie a lancé des attaques contre les infrastructures critiques de ceux qui ont eu la témérité de s’allier à l’Ukraine. Il convient également de noter que l’Ukraine a bel et bien subi des attaques sur ses infrastructures critiques dans le cadre de la première salve d’attaques, notamment un assaut dévastateur sur son système de satellites Viasat.

Celui-ci n’était pas sans rappeler l’attaque NotPetya du GRU contre l’Ukraine en 2014, qui s’est propagée de manière incontrôlée au-delà de ses cibles prévues, causant des dommages collatéraux dans d’autres nations. Cette fois-ci, l’attaque n’a cependant eu que peu ou pas d’impact. Mais si diverses théories ont été avancées pour expliquer pourquoi l’Occident reste largement indemne, il convient de noter que « pas encore » ne signifie pas « jamais ».

Les pays alliés de l’Ukraine doivent continuer à se méfier d’une attaque potentielle pour de nombreuses raisons, notamment parce que le gouvernement des États-Unis, qui avait déjà été à juste titre averti de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, partage des rumeurs d’attaques potentielles. La CISA a lancé un appel urgent au secteur privé pour qu’il soit en état d’alerte et qu’il partage toute activité inhabituelle, précisément parce que ces attaques peuvent commencer n’importe où et à tout moment, et qu’il est difficile de les repérer avant qu’il ne soit trop tard.

Le problème pourrait simplement survenir plus tard que prévu, peut-être parce que les renseignements sur l’attaque en Russie n’ont été transmis qu’à un groupe très restreint.

Il est possible que la Russie ait placé ces attaques plus haut dans la progression de l’escalade et qu’elle craigne de s’exposer à une contre-attaque alors qu’elle se bat déjà sur de nombreux fronts. Il convient également de noter que la Russie ne dispose que d’un nombre limité de zero-day et d’exploits inconnus dans son arsenal, et qu’une fois ceux-ci déclenchés, les indicateurs de compromission (IOC) seront disponibles et les tactiques, techniques et procédures (TTP) deviendront rapidement obsolètes. D’où l’importance pour elle de choisir soigneusement les cibles et le moment.

La guerre elle-même est loin d’être terminée, et son issue est encore inconnue. Il est donc possible que la Russie se tourne finalement vers la cyberguerre pour renflouer ses propres coffres à mesure que le conflit et les sanctions qui l’accompagnent s’éternisent, à l’instar des activités cybercriminelles de la Corée du Nord. Même si la Russie n’opte pas pour la cybercriminalité pour faire du profit, des pirates patriotiques comme le gang des ransomwares Conti (récemment dissout et qui réapparaîtra sans doute bientôt sous un nouveau nom) se sont publiquement alignés sur les intérêts russes et tireront parti du conflit pour leurs propres bénéfices.

Même ceux qui se désintéressent complètement de la politique pourraient prendre note des secteurs mis à mal par le conflit, tels que l’énergie et l’agriculture, pour en tirer profit, sachant, grâce à leur propre suivi de l’actualité, que ces secteurs font face à une crise mondiale et seront plus prompts à payer des rançons, des vies étant en jeu.

La mauvaise nouvelle pour les industries occidentales qui s’inquiètent des attaques liées à la Russie est que le conflit a montré peu de signes d’arrêt ou même de ralentissement des activités cybercriminelles liées à la Russie, et qu’il pourrait même conduire à une accélération de ce type d’attaques. La bonne nouvelle est que la Russie elle-même ne semble pas être à l’abri de ces préoccupations.

En attendant d’en savoir plus sur l’évolution du conflit, les personnes et les organisations concernées doivent faire preuve de vigilance en renforçant leurs défenses, en appliquant des correctifs aux systèmes vulnérables le plus rapidement possible et vérifier les mises à jour. C’est aujourd’hui le minimum vital.

Peu d’effet des taux d’intérêt sur l’inflation ?

Peu d’effet des taux d’intérêt sur l’inflation ?

 

L’inflation est plus due à une hausse durable des coûts de production qu’à une flambée de la demande, analyse l’économiste Gilles Dufrénot, dans une tribune au « Monde », qui redoute des effets négatifs importants sur la croissance.

 

L’auteur minimise l’effet de la hausse des taux d’intérêt sur l’inflation considérant qu’il s’agit surtout d’un problème de hausse des coûts de production. La  hausse des taux d’intérêt viendra affaiblir encore un peu plus une demande assez atone et mécaniquement fera diminuer l’inflation. Le danger est alors de sauver les prix mais de tuer la croissance NDLR

 

De la réunion annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole, aux Etats-Unis, le 25 août, les commentateurs ont retenu deux informations importantes.

La première est que les banques centrales des pays industrialisés – la Réserve fédérale américaine (Fed) en tête – sont prêtes à remonter vigoureusement leurs taux directeurs pour enrayer la spirale inflationniste naissante, quitte à sacrifier la croissance économique.

La seconde est l’effet de signal censé donner une crédibilité à ces annonces : Jerome Powell, le président de la Fed, a prévenu que ménages et entreprises souffriraient de la récession induite par la remontée des taux.

Ce narratif, relayé abondamment dans les médias, suppose que le durcissement de la politique monétaire est l’approche appropriée pour ramener l’inflation à des niveaux bas. Or, il repose sur une hypothèse fausse, à savoir que l’inflation actuelle serait principalement due à des facteurs de demande.

Aux Etats-Unis, ceux-ci n’expliquent qu’au plus un tiers de l’inflation (« How Much Do Supply and Demand Drive Inflation ? »Adam Shapiro, Federal Reserve Bank of San Francisco, 21 juin 2022).

Bien que ne disposant pas d’études similaires pour la zone euro, l’économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane, identifiait, dans un discours prononcé à Bruxelles en mai pour le cercle de réflexion Bruegel, les causes majeures de l’inflation actuelle : l’engorgement des chaînes de valeur mondiales, les facteurs géopolitiques – dont la guerre en Ukraine, la sortie des politiques de confinement mises en œuvre pour lutter contre le Covid-19 (« Les perspectives de la zone euro : quelques considérations analytiques », Philip R. Lane, Bruxelles, le 5 mai 2022).

Pour comprendre l’inflation actuelle, la théorie monétariste n’est pas la bonne clé de lecture. C’est plutôt la structure des coûts de production qui gouverne l’inflation. Depuis au moins quatre décennies, l’inflation des prix à la consommation est corrélée à l’évolution des prix de production, qui suivent de longs cycles de hausse et de baisse. Ces prix dépendent de quatre composantes :

- premièrement, la croissance des salaires nominaux corrigée des gains de productivité du travail ;
- deuxièmement, l’évolution du taux d’intérêt corrigée de la croissance de la productivité du capital ;
- troisièmement, l’évolution du coût des importations ;
- quatrièmement, l’évolution des taxes indirectes.

Depuis 1980, et jusque très récemment, les pays industrialisés ont évolué dans un régime d’inflation baissière qui s’est ensuite stabilisée à des niveaux bas, en lien direct avec l’évolution de ces quatre composantes.

Ukraine : Des conséquences sur les importations de blé en Afrique

 Ukraine : Des conséquences sur les importations de blé en Afrique 

 

 

Traditionnellement cultivés en Afrique, mil, sorgho, fonio, maïs et orge sont délaissés au profit du blé. Le continent devrait davantage les exploiter pour éviter les risques de pénurie alimentaire engendrés par le conflit russo-ukrainien, explique Njoya Tikum, du bureau sous-régional du PNUD pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, dans une tribune au « Monde ».

 

La crise ukrainienne provoque de graves problèmes d’approvisionnement de blé à l’Afrique mais aussi le renchérissement des arrêts alimentaires importés comme le riz. NDLR

Les céréales ukrainiennes s’acheminent lentement par cargos vers le monde, depuis l’accord du 22 juillet entre Moscou et Ankara visant à établir des couloirs de navigation sécurisés. Mais ces 20 à 25 millions de tonnes de blé et de maïs bloquées dans les ports de la mer Noire vont-elles suffire à combler la pénurie provoquée en Afrique par le conflit russo-ukrainien et la sécheresse qui sévit ?

Des chiffres sont martelés partout, comme si la dépendance à l’égard du blé russe et ukrainien – 30 % de la production mondiale – relevait d’une fatalité. Certes, la situation est alarmante. Selon la Banque africaine de développement (BAD), l’Afrique est confrontée à une pénurie d’au moins 30 millions de tonnes métriques de denrées alimentaires, en particulier de blé, de maïs et de soja importés. Cette situation se révèle encore plus dramatique pour certains pays, tels que l’Egypte – qui importe jusqu’à 85 % de ses besoins en blé de la Russie et de l’Ukraine.

Cependant, pour prendre du recul, d’autres chiffres tout aussi importants méritent d’être rappelés. Ainsi, en Côte d’Ivoire, le manioc représente la deuxième culture après l’igname, avec une production de 6,4 millions de tonnes par an. Une abondante ressource pour fabriquer du pain – ce que les autorités encouragent, même si les consommateurs estiment le produit local de moindre qualité.

De ce point de vue, une évolution des mentalités est essentielle afin de promouvoir des habitudes alimentaires moins extraverties. Le Togo n’a pas attendu le conflit en Ukraine pour décider, fin 2019, de l’incorporation de 15 % de céréales locales dans la préparation du pain. L’Egypte, de son côté, recommande aux boulangers la fabrication du pain à base de patate douce.

Le sort de l’Afrique sur la question de la sécurité alimentaire ne se joue pas dans l’actuelle crise des importations de blé. Le continent ne devrait plus cultiver de nouvelles dépendances, mais plutôt ses propres céréales. Mil, sorgho, fonio, manioc, maïs et orge représentent des bases alimentaires dans nombre de pays au sud du Sahara. Elles sont parfois délaissées pour des produits importés jugés meilleurs, dans ce qu’il faut bien considérer comme un effet de la mondialisation, mais aussi d’une forme d’aliénation postcoloniale.

Le Sénégal importe environ 600 000 tonnes de blé par an contre 100 000 dans les années 1980, en raison d’une mode qui fait fureur dans les villes : le sandwich, rebaptisé « pain-thon » au pays de Senghor. Pas moins de 8 millions de baguettes de blé sont consommées chaque jour pour une population de 16 millions d’habitants.

Inflation Allemagne: Une taxe sur le superprofits pour relancer l’économie

 

 

Inflation Allemagne: Une taxe sur le superprofits pour relancer l’économie 

 

Les superprofits seront désormais taxés en Allemagne notamment pour certains producteurs d’électricité. Un vaste projet de soutien à l’économie d’un montant de 65 milliards sera mis en œuvre.

Un changement de stratégie économique très net pour soutenir une croissance défaillante, limiter l’inflation et soutenir des ménages.

Une décision qui par ailleurs va peser dans le débat français. En  effet le gouvernement s’oppose jusqu’à maintenant à toute idée de taxe sur les superprofits en justifiant en France la présence d’un bouclier tarifaire. Le problème, c’est que cette question va revenir à l’occasion du budget et de l’augmentation sans doute des prix de l’électricité qui pourrait atteindre 20 % en 2023.

Le gouvernement allemand a, lui,  décidé le principe d’un un nouveau plan d’aides au pouvoir d’achat et aux entreprises dans le contexte de forte inflation, à travers des mesures totalisant 65 milliards d’euros, selon un projet d’accord consulté dimanche par l’AFP.

« Une aide rapide et proportionnée aux citoyens et aux entreprises est nécessaire en raison de l’augmentation rapide des prix élevés de l’énergie », explique ce document élaboré après des semaines de discussions laborieuses entre les trois partis de la coalition du chancelier social-démocrate, Olaf Scholz.

Les aides comprennent notamment une chèque versé aux étudiants et aux retraités, ainsi qu’une augmentation de l’allocation logement, selon le document.

Restreindre les superprofits des énergéticiens

Par ailleurs, le gouvernement y indique qu’il plaidera pour qu’une mesure « de prélèvement partiel des bénéfices aléatoires » des entreprises énergétiques ayant dégagé des profits exceptionnels du fait de l’envolée des cours. Celui-ci devrait être mis en œuvre dans le cadre de l’Union européenne, mais l’exécutif se dit prêt à agir au niveau national, précise le plan. Berlin veut peser pour l’adoption rapide des mesures d’urgence récemment proposées par la Commission européenne et visant notamment à plafonner les prix pour certains producteurs d’électricité à partir d’énergies renouvelables, de nucléaire ou de charbon, afin de restreindre les profits exceptionnels des énergéticiens.

« Des producteurs profitent simplement des prix très élevés du gaz qui déterminent le prix de l’électricité », a ainsi défendu le chancelier lors d’une conférence de presse.

« Les entreprises énergétiques qui produisent par exemple de l’électricité à base de renouvelables, de charbon ou de nucléaire, le font à des coûts de production toujours aussi faibles, mais gagnent énormément d’argent grâce aux mécanismes actuels du marché européen de l’électricité », a ajouté le ministre de l’Economie Robert Habeck pour justifier la nécessité d’agir.

En Allemagne, ce plan massif constitue le troisième train de mesures destiné à compenser les hausses drastiques des prix, notamment dans le secteur de l’énergie, consécutives à la guerre en Ukraine. Olaf Scholz avait réuni samedi, jusque tard dans la soirée, les principales figures du gouvernement pour finaliser ce plan.

Et pour cause, déjà poussée par la flambée des prix de l’énergie dans le sillage de la guerre en Ukraine, l’inflation est repartie à la hausse en Allemagne en août, à 7,9% sur un an, après deux mois de ralentissement. Selon des chiffres provisoires publiés le 27 août par l’institut de statistiques Destatis, l’indice des prix a gagné 0,4 point en glissement annuel par rapport à juillet, et revient donc à son niveau de mai.

Surtout, en octobre, une taxe sur le gaz destinée à éviter la faillite des groupes énergétiques allemands entrera en vigueur. Et celle-ci entraînera une nouvelle hausse de plusieurs centaines d’euros de la facture énergétique des ménages. Dans ces conditions, le patron de la Banque centrale allemande, la Bundesbank, a jugé probable que l’inflation atteigne 10% d’ici la fin de l’année, une première depuis les années 1950.

Une taxe sur les superprofits…. peut-être ! (Borne)

Une taxe sur les superprofits…. peut-être ! (Borne)

Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Finalement Élisabeth borne ne s’est guère mouillée par rapport aux perspectives d’une taxe sur les superprofits de certaines grandes multinationales. Ainsi la première ministre toujours aussi prudente ouvre une porte mais en se tenant prête à la fermer si l’Élysée s’y oppose toujours.

 

Elisabeth Borne « ne ferme pas la porte à taxer les super profits Élisabeth borne se limite pour l’instant encouragez les entreprises à reverser une partie de leurs bénéfices exceptionnels. Et la piste d’une fiscalité sur les superprofits n’est qu’une éventualité.»

« Personne ne comprendrait que des entreprises dégagent des profits exceptionnels alors même que les Français peuvent être inquiets pour leur pouvoir d’achat », a-t-elle affirmé dans sa première interview depuis la pause estivale. « Je ne ferme pas la porte à taxer les super profits », a ajouté Elisabeth Borne, qui doit s’exprimer lundi devant le Medef.

L’inflation atteignait, en juillet dernier, atteignait 6,1% sur un an, un record depuis 1985. De quoi remettre sur la table la question de la taxation des super profits qui a déjà largement divisé en France. Le débat fait rage entre les différentes tendances politiques. Les forces de droite s’opposant en général à une surtaxation tandis qu’à gauche on souhaiterait une fiscalité spécifique. Il est clair cependant qu’une régulation plus parfaite devrait amener les entreprises à reverser immédiatement des superprofits à leurs clients. Une taxe est un pis aller car cela rejoindra le grand trou du budget. Le problème est que la régulation des prix est très insuffisante. D’un autre côté il n’est pas possible d’étatiser les prix saufpar exemple l’électricité mais cela plonge encore davantage EDF dans une crise financière ingérable

« Je pense que le plus efficace et le plus concret pour les Français, c’est quand une entreprise, quand elle le peut, baisse les prix pour le consommateur et donne du pouvoir d’achat à ses salariés », a néanmoins affirmé Elisabeth Borne. « Prioritairement, je pense que les entreprises qui font des super profits doivent rendre du pouvoir d’achat aux Français en mobilisant les dispositifs votés début août » comme le triplement de la prime pouvoir d’achat, dite « prime Macron », sans charges sociales ni fiscalité, rappelle la cheffe du gouvernement qui promet qu’elle sera « attentive à ce qu’elles le fassent ». La cheffe du gouvernement se félicite que certaines entreprises aient « déjà pris des engagements ». « Nous veillerons à ce qu’ils soient respectés. Dans la période actuelle, tout le monde doit être responsable », a-t-elle insisté. Même si elle rappelle que le gouvernement n’a pas « cessé de baisser les impôts » et qu’elle ne va pas, à cet égard, « changer radicalement de position en (se) mettant à imposer des taxes à toutes les entreprises ».

A

Salman Rushdie: La victoire de la plume sur le couteau

 Salman Rushdie: La victoire de la plume sur le couteau

 

Lui-même par trois fois agressé, l’écrivain égyptien Alaa El Aswany  constate, dans une tribune au « Monde », que si le wahhabisme a privé son pays, et plus largement le monde arabe, de son atmosphère de tolérance, il ne peut rien contre la diffusion des idées.

 

« Je suis athée… Les causes qui m’y ont conduit sont nombreuses : scientifiques, philosophiques, ou bien personnelles, mais je vous assure que l’athéisme me procure une paix spirituelle aussi totale que celle de la foi dans l’esprit des croyants. » Cela n’a pas été écrit par un Occidental, mais dans un article publié en 1937 par un mathématicien égyptien, Ismaïl Adham (1911-1940), sous le titre « Pourquoi je suis athée ? ».

Ismaïl Adham, qui a ensuite réuni ses articles dans un livre, n’a été ni arrêté ni traduit en justice ; il n’a pas subi de menaces ni d’agressions et a continué à vivre normalement, à donner des conférences, à fréquenter les cafés et les clubs et à discuter avec les gens.

Des écrivains croyants ont répondu à son livre dans plusieurs ouvrages intitulés : Pourquoi je suis croyant ? ou Pourquoi je suis musulman ?. Le lecteur égyptien pouvait ainsi acheter dans une même librairie le livre d’Ismaïl Adham prônant l’athéisme et un autre défendant la foi pour se faire son opinion personnelle.

Ce cas n’était pas unique : Chebli Chemayel, un penseur et médecin libanais vivant au Caire, a débattu, dans les pages de la revue Al-Manar, avec Mohamed Rachid Reda, un penseur de l’islam. Des milliers d’Egyptiens ont suivi ce dialogue respectueux et de haut niveau entre l’athée et le musulman. Il est impossible de citer tous les exemples de la tolérance de la société égyptienne de cette époque. Il suffit de regarder n’importe quel film égyptien des années 1930 à 1960 pour voir une Egypte différente de celle d’aujourd’hui. Il n’y avait alors ni hidjab ni niqab, et toutes les femmes étaient dévoilées, y compris les étudiantes de l’université religieuse d’Al-Azhar.

Un débat public sur la politique française au Sahel ?

Un débat public sur la politique française au Sahel ?

 

Un collectif d’associations et d’universitaires demande au président de la République qu’un grand débat parlementaire soit lancé, qui donne aussi la parole avec aux sociétés civiles des pays concernés.

 

Un débat qui n’est pas forcément inutile mais qui  montrera rapidement que la position de la France est surtout intenable du fait de l’indifférence quasi totale de l’Union européenne. Ce qui est en cause ce n’est pas seulement la faiblesse et l’incohérence de la politique française mais l’insignifiance de la politique européenne vis-à-vis de l’Afrique travaillée d’une part par l’islamisme, par la Chine et la Russie d’autre part NDLR

 

tribune

L’année 2022 marque un retour brutal des enjeux internationaux dans le débat public sous l’effet d’une guerre en Ukraine qui alimente conflits, instabilité et de potentielles crises alimentaires un peu partout dans le monde. Après un cycle électoral majeur en France, c’est aussi vers le Sahel et l’Afrique que l’attention des nouvelles autorités doit se tourner.

Car, depuis bientôt dix ans, c’est dans cette région que l’investissement militaire et diplomatique français a été le plus marqué – à commencer par les décès de plus de cinquante de ses soldats – et c’est là que pourrait se jouer plus largement une bonne partie de l’avenir de la relation de la France avec le continent.Or les évènements survenus ces derniers mois n’ont fait que renforcer le constat d’un échec de la politique menée par la France. Le retrait de la force « Barkhane » du Mali, annoncé en février, et la multiplication de manifestations hostiles à la France et à ses intérêts auront été des éléments marquants de cette réalité. Ils ne sont pas les seuls.

Le conflit sahélien a pris une tournure géopolitique nouvelle que la crise ukrainienne éclaire de façon inattendue avec la consolidation des intérêts russes dans la région. La politique française au Sahel est en cela un chantier de reconstruction majeur qu’il faut aborder avec sérieux et clairvoyance.

Cela implique de tirer les leçons des manquements et des revers de son approche, qui aura été principalement structurée autour d’une dimension militaire et sécuritaire, sans prise en considération suffisante des racines politiques et sociales de la crise. Les gouvernements sahéliens peinent à assurer à l’ensemble de la population – dont 40 % vit sous le seuil de pauvreté – les services sociaux de base tels que la santé, l’éducation, la protection sociale, la sécurité, et le respect des droits fondamentaux.

Le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, trois des cinq pays du G5 Sahel, sont désormais gouvernés par des autorités militaires ; 4,5 millions de personnes ont fui les violences et près de 7 millions de personnes au Sahel central sont en insécurité alimentaire aiguë.

Cette crise multidimensionnelle conduira sûrement les populations sahéliennes à opérer de nouveaux choix de formes d’Etat et plus largement de valeurs et modèles de société. Comme en témoignent l’extension des conflits, les contestations populaires et l’instabilité politique, la région est sans doute en train de basculer dans une nouvelle période de son histoire.

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