Télé réalité : « la vérité sur le patrimoine »
Après la malheureuse affaire de Kho Lanta, il fallait trouver une nouvelle émission de téléréalité, c’est fait avec « la vérité sur mon patrimoine ». Premier candidat Fillon qui l’a dévoilé sur France 2. D’autres l’ont fait seulement par écrit mais pas de doute que nombreux sont ceux qui vont se livrer à cet exercice de voyeurisme truqué. On découvre déjà certains de nos élus sont pratiquement pauvres, qu’ils roulent avec des voitures de plus de dix ans, qu’ils ont des appartements ridiculement petit au regard de l’évaluation annoncée, il y a même un PEA à 120 euros, la misère ! Un détail, cette déclaration ne concerne que les biens au nom de l’intéressé en France, rien sur les biens au nom des enfants, des femmes, des copains (genre SCI) ou encore des biens et valeurs à l’étranger. D’ailleurs aucune vérification n’est prévue. Ni des services fiscaux (qui ne savent d’ailleurs pas tout), ni de la Cour des comptes. »Les déclarations de patrimoine de tous les membres du gouvernement seront publiées d’ici le 15 avril, à l’instar des déclarations d’intérêts qui sont déjà disponibles sur le site internet du gouvernement », ont indiqué les services du Premier ministre dans un communiqué. Marie-Arlette Carlotti a été la première ministre (déléguée aux personnes handicapées et à l’exclusion), à publier lundi sa déclaration, sur son blog. En fin d’après-midi, les deux ministres écologistes, Cécile Duflot et Pascal Canfin, ainsi que les trois présidents de groupes parlementaires EELV (Jean-Vincent Placé au Sénat, François de Rugy et Barbara Pompili à l’Assemblée nationale) ont fait de même sur le site internet de EELV. A droite, François Fillon a dévoilé son patrimoine lundi au journal télévisé de 20h00 sur France 2. Il a jugé cependant qu’ »a priori » il n’y avait « pas besoin d’un projet de loi pour moraliser la vie politique ». L’ancien ministre et député UMP Laurent Wauquiez avait fait le même choix de transparence dimanche, dans Le JDD, en publiant le montant de son patrimoine. Xavier Bertrand, lui aussi ancien ministre et député UMP de l’Aisne, s’est déclaré lundi « totalement favorable » à la transparence, même s’il n’a pas abordé la question sur un terrain personnel. Parmi les députés socialistes, Christophe Castaner a été l’un des premiers à ouvrir le bal. »Personne ne doit pouvoir croire que l’on s’enrichit en étant élu. Parce que nous devons être exemplaires, j’ai fait le choix d’assumer cette transparence », écrit ainsi cet élu des Alpes-de-Haute-Provence sur son blog qui détaille, par le menu, le montant de son IRFM (indemnité de représentation de frais de mandat) attribuée mensuellement à chaque député, ainsi que son patrimoine. De même, Vincent Feltesse, député PS de Gironde et président de la communauté urbaine de Bordeaux, a décidé de « rendre des comptes » sur ses indemnités et son patrimoine, tout au long de la semaine, sur sa page Facebook. A l’instar de leurs ministres et chefs de files, l’ensemble des parlementaires écologistes devraient publier leurs déclarations, certains, comme la députée du Val-de-Marne Laurence Abeille, l’ayant déjà fait lundi. L’un d’entre eux pourtant, Noël Mamère, s’est déclaré lundi « pas d’accord avec cette course à la vertu ». »Attention à ce prurit de transparence », a-t-il dit, « ce n’est pas avec des initiatives individuelles que l’on va répondre » au problème de l’affaire Cahuzac. « On est dans un Etat de droit et le président de la République a deux outils sous la main: le rapport Sauvé (ndlr: Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d’Etat qui avait remis un rapport au chef de l’Etat en janvier 2011 sur les conflits d’intérêts) et les prescriptions de Lionel Jospin », a souligné M. Mamère.