Inversion du chômage : une supercherie
Hollande ment évidemment car l’inversion du chômage est une supercherie contestée par tous les experts ;( supercherie du même type que » l’ennemi c’est la finance ») ; le chômage augmentera en 2013 et en 2014. Ayrault plus prudent (et plus naïf) a d’ailleurs déclaré inversion… si la croissance reprend (un an pour découvrir cette évidence). Aucun des économistes interrogés cette semaine par Reuters ne pense que l’objectif de François Hollande d’inverser la courbe du chômage fin 2013 se réalisera, et quasiment tous prévoient que le chômage continuera à augmenter l’an prochain. Ces résultats sont cohérents avec les prévisions du FMI, de la Commission européenne et de l’OCDE. L’Unedic, qui gère l’assurance chômage, estime quant à elle qu’une stabilisation du nombre de chômeurs est possible fin 2013, avant une nouvelle hausse en 2014. À la question de savoir si le gouvernement atteindra son objectif d’inverser la courbe du chômage fin 2013, douze économistes répondent « non » et un treizième ne se prononce pas. Quand on leur demande quand le taux de chômage trimestriel baissera pour la première fois, les réponses vont du premier trimestre 2014 à l’année 2015, avec en moyenne une première baisse attendue aux alentours du troisième trimestre 2014. Au gouvernement, on assure que l’objectif présidentiel n’est pas hors d’atteinte. « Ce n’est pas un objectif facile, ni certain, mais c’est encore possible », explique-t-on au ministère de l’Economie. Après un nombre record de demandeurs d’emploi en avril, l’Insee doit publier ce jeudi le taux de chômage du premier trimestre. Il était de 10,2% au quatrième trimestre 2012 en métropole et de 10,6% avec les départements d’Outre-mer. En moyenne, les économistes voient le chômage toucher 11,2% de la population active française en 2013 et 11,5% en 2014, leurs prévisions allant de 10,7% à 11,5% pour cette année et de 10,8% à 11,7% pour l’an prochain. « Je crois que la situation va rester extrêmement difficile », explique Julien Manceaux, économiste chez ING. « Pour que la courbe du chômage baisse, il faut que la France soit prête à bénéficier de la reprise mondiale mais cela semble difficile dans la mesure où les pays du sud de l’Europe, contrairement à la France, font énormément d’efforts pour rattraper leur compétitivité », ajoute-t-il. Dans le détail, les économistes estiment en moyenne que le taux de chômage atteindra 10,9% au premier trimestre 2013, 11,2% au deuxième, 11,4% au troisième et 11,5% au quatrième. La situation est moins tranchée pour l’an prochain, avec un taux attendu en moyenne à 11,4% au premier trimestre, 11,4% au second, 11,5% au troisième et 11,4% au quatrième. Un seul économiste voit le taux de chômage annuel baisser en 2014 par rapport à 2013, dix autres attendant une hausse et un autre une stabilisation.