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Burkini : la stratégie subversive des islamistes ( Mezri Haddad)

 

 


Dans un article d’Huffington post  Mezri Haddad
, Philosophe et directeur du Centre International de Géopolitique et de Prospective Analytique (CIGPA),  dénonce la stratégie des islamistes.

 

Du débat byzantin sur l’interdiction du voile dit islamique dans les écoles, à la controverse récente sur le port du burkini au bord des plages, que de chemin parcouru dans le « féminisme » islamiste, que de progrès politique et philosophique au pays des Lumières éteintes! Interdire ou autoriser à certaines femmes grenouilles de la « diversité » de se baigner aux côtés des femmes émancipées et décomplexées de la France profonde, est en effet une question hautement philosophique et éminemment politique, qui aurait passionné Jean-Paul Sartre et son Castor, non sans affliger Raymond Aron. Pour le moment, cette question mobilise le Conseil d’Etat, qui va devoir se prononcer sur la légalité des arrêtés municipaux l’interdisant.  Cette régression intellectuelle et politique vertigineuse est inversement proportionnelle à la progression fulgurante de l’islamisme en France et de façon plus générale en Europe. Mieux encore, l’affaire du burkini, comme celles du voile, de la burka, des piscines exclusivement réservées aux vierges effarouchées, des caricatures de Mohamed, de la conférence du pape Benoît XVI à Ratisbonne, de la viande halal dans les cantines scolaires…, toutes ces affaires sont autant de batailles idéologiques et politiques engagées contre la République par les islamistes et plus exactement par les Frères musulmans. Ces affaires obéissaient à la même logique subversive et s’inscrivaient dans le combat contre la laïcité et contre la civilisation occidentale en général, selon une stratégie graduelle de conquête de la France, l’ex-fille aînée de l’Eglise que certains polygames voudraient marier au calife. Dans cette guerre de l’obscurantisme contre les Lumières conduite par les Frères musulmans, qui est consubstantiellement et idéologiquement liée à l’autre guerre terroriste que mène Daech contre l’Occident, la stratégie de l’ennemi de l’intérieur est à la fois simple et redoutable: susciter le scandale, provoquer le débat pour en récolter les bénéfices médiatiques ou symboliques et éventuellement les acquis politico-juridiques. Déjà dans le bras de fer qui avait opposé les zélotes du voile aux gouvernants, ce sont les premiers qui avaient gagné la bataille et ce, malgré la loi votée sur l’interdiction du voile dans les établissements scolaires. Ce fut plus exactement une victoire à la Pyrrhus, puisqu’interdit dans les collèges et les lycées, le voile aggravé par la burka afghane a proliféré dans les rues, les établissements privés et même dans les universités, nonobstant la proscription de cette burka venue du fond des âges. Même ponctuellement et conjoncturellement défait, l’islamisme progresse donc et rien ne semble dissuader ses tenants enturbannés, qui dictent leurs lois dans les cités, ou en costume-cravate, qui font du marketing et de la communication sur les plateaux de télévision.  Comble de la subversion et du cynisme, cette guerre à la fois symbolique, idéologique et politique n’est pas faite au nom de l’islam, ni même d’une prétendue réappropriation identitaire. Elle est déployée sous la double imposture de la liberté de conscience et des sacro-saints droits de l’homme dans lesquels Jean-Louis Harouel voit à juste titre « un avatar de la religion de l’humanité » devenue « mortelle aux Européens ». Ces droits de l’homme sont surtout une arme dissuasive que l’islamisme aseptisé par la Turquie et financé par le Qatar utilise pour islamiser la France.  On ne le dira jamais assez, l’islamisme, si « modéré » soit-il, n’est pas l’islam mais sa déviance théocratique et néofasciste. L’islamisme n’est pas la religion quiétiste pratiquée par la majorité des musulmans de ce pays, mais une « religion séculière » dans le sens que Raymond Aron assignait à ce terme en pensant au national-socialisme hitlérien et au communisme stalinien, à savoir une doctrine totalitaire et génocidaire. Que dit précisément l’islam sur la prétendue obligation coranique de porter le voile? Rien de plus que ce que n’a prescrit le judaïsme antique ou le christianisme primitif. Dans la première Epître aux Corinthiens, Paul écrit que «Toute femme qui prie ou prophétise, le chef non voilé, fait honte à son chef (Dieu); c’est exactement comme si elle était une femme rasée. Si donc une femme ne se voile pas, qu’elle se tonde aussi! Mais s’il est honteux pour une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle se voile !» En phase avec l’enseignement paulinien, Tertullien, l’auteur du De virginis velandi (Du voile des vierges), recommandait aux fidèles chrétiennes de porter le voile. Idem pour saint Augustin. Dans le Coran, la question du voile n’est évoquée qu’en deux occurrences: primo, « Dis aux croyantes de baisser les yeux et de contenir leur sexe ; de ne pas faire montre de leurs agréments, sauf ce qui émerge, de rabattre leur fichu sur les échancrures de leur vêtement… » (sourate XXIV, 31); secundo, « Prophète, dis à tes épouses, à tes filles, aux femmes des croyants de revêtir leurs mantes: sûr moyen d’être reconnues (pour des dames) et d’échapper à toute offense » (sourate XXXIII, 59). Comme l’indiquait l’illustre Jacques Berque, à l’origine, « le port du voile distingue la femme libre des femmes de condition inférieure ».   L’égyptien Ashmawy a précisément consacré un ouvrage au problème du voile dit islamique, intitulé Vérité du voile et validité du Hadith, où on lit cette phrase troublante: « Ce n’est pas l’islam qui a imposé le voile à la femme, mais c’est plutôt le voile qui a été imposé et à l’islam et à la femme. » Dans son magistral Notre femme. Dans la loi coranique et la société (1930), le tunisien Tahar Haddad écrivait: « Si l’usage du voile en était formellement ordonné et appuyé par le Prophète lui-même, il n’y aurait pas eu des controverses à ce sujet entre les jurisconsultes de l’islam parmi lesquels des contemporains du Prophète. » C’est en profitant de cette brèche que Bourguiba, pour lequel « le voile n’est qu’un affreux torchon », a pu faire adopter dès 1956 un code du statut personnel révolutionnaire et résolument féministe. Caprice de l’Histoire, depuis l’irruption du « printemps arabe » et l’arrivée au pouvoir en Tunisie des Frères musulmans, voile et burka se sont métastasés, écoles et crèches islamistes ont proliféré et plusieurs cas de polygamie ont même été relevés.  La bataille juridique qui se joue aujourd’hui devant le Conseil d’Etat sera déterminante, non seulement pour les valeurs dont est porteuse la France mais également pour l’avenir des musulmans dans ce pays. Dans leur écrasante majorité, ces derniers ne se reconnaissent ni dans le voile dit islamique, ni encore moins dans la burka ou le burkini, qui ne sont pas « un vêtement comme un autre », selon la fatwa islamo-trotskyste d’Edwy Plenel, mais les panneaux publicitaires ambulants de l’idéologie théocratique et totalitaire des Frères musulmans et la bannière noire de Daech. Consciemment ou involontairement, par cynisme ou par ignorance, des femmes acceptent d’être le vecteur de cette idéologie mortifère, néofasciste et résolument antiféministe, qui profite des lois libérales pour les phagocyter à moyens termes et les annihiler à long termes.  Etant donné que le port du voile en général et de la burka ou du burkini en particulier procède beaucoup plus d’une recommandation islamique conjoncturelle que d’une obligation coranique immuable, attendu que le port du voile relève soit du prosélytisme islamiste, soit de l’exhibitionnisme identitaire, le législateur français doit l’interdire, pas seulement sur les plages mais dans tous les lieux publics. En République et même en Islam, la pudeur discrète est nettement préférable à la pudibonderie ostentatoire. En cela, Jean-Pierre Chevènement, qu’on ne peut accuser de réaction ou d’islamophobie, a eu raison de recommander aux musulmans la discrétion.   Devant le dilemme suivant lequel interdire le burkini serait une atteinte à la liberté de conscience et l’autoriser serait une offense à la laïcité, une maxime de Lacordaire serait à méditer: « C’est la loi qui libère et parfois c’est la liberté qui opprime. » Autant le dire clairement: si le Conseil d’Etat, pour des considérations droit-de-l’hommistes et des ratiocinations juridiques, invalide les arrêtés municipaux, ce serait une défaite des Lumières devant l’obscurantisme, une victoire symbolique, idéologique et politique des Frères musulmans et de leurs alliés daéchiens en terre « mécréante »…comme ils disent!

(Huffington)

 

 




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