Archive pour le Tag 'stratégie'

Quelle stratégie de coopération économique en Europe

Quelle stratégie de coopération économique en Europe

« Pour Airbus, comme pour Eurocopter et MBDA, la France a choisi le modèle de la ‘Best team’. Trois excellentes décisions qui ne furent pas si faciles à prendre. Trois excellentes décisions dont la France et l’Europe récoltent aujourd’hui les fruits : Airbus numéro 1 mondial des avions commerciaux, une position de leader mondial dans les hélicoptères et les missiles » (Antoine Bouvier, ancien directeur de la stratégie d’Airbus, ancien PDG de MBDA dans La Tribune)

« Pour Airbus, comme pour Eurocopter et MBDA, la France a choisi le modèle de la ‘Best team’. Trois excellentes décisions qui ne furent pas si faciles à prendre. Trois excellentes décisions dont la France et l’Europe récoltent aujourd’hui les fruits :…

Merci Président Trump ! Oui, un grand merci. Combien d’années avons-nous perdues à argumenter entre Européens sur les bénéfices et les limites de la coopération européenne ! En quelques semaines un consensus a émergé. Les Européens déplorent, à juste titre, la fragmentation de l’industrie de défense, ils appellent, à juste titre, à plus de coopération. Il y a encore loin de la coupe aux lèvres, mais c’est un pas dans la bonne direction.

De quelle coopération parlons-nous ?.

Le F-35 est un modèle de « coopération à l’américaine » : achat sur étagères, quelques contrats de sous-traitance et des réassurances militaires. Lockheed Martin, maître d’œuvre du F-35, emploie la merveilleuse expression « Global partnership ».

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En Europe, deux approches s’opposent : « Best athlete » et « Best team ». Le « Best athlete », est convaincu, certainement à juste titre, qu’il a le meilleur produit et qu’il possède toutes les compétences. Il peut être tenté de faire cavalier seul et de proposer un modèle de coopération s’inspirant de la« coopération à l’américaine » ; mais sans les réassurances militaires que seuls les Etats-Unis, malheureusement, peuvent aujourd’hui apporter.

La « Best team », est une vraie coopération. Une coopération entre partenaires, il n’y a pas un maître d’œuvre et des sous-traitants. Évidemment c’est plus compliqué. Certains programmes en coopération ont eu des débuts difficiles, mais ce sont révélés, comme le Tigre ou l’A400M, des produits exceptionnels.

Entre « Best athlete » ou « Best team », comment choisir ?

Si c’est un sport individuel, comme le saut à la perche, le « Best athlete » s’impose. Si c’est un sport collectif comme le rugby, la « Best team » fera le job. Le terrain de jeu, c’est l’Europe, c’est le Monde. C’est donc un sport collectif que joue l’équipe d’Europe. Et au rugby, chacun a sa place : le grand costaud, le petit qui court vite… à l’image de la diversité européenne. Et, bien sûr, le « Best athlète » a toute sa place dans la « Best team ». L’Europe des compétences ne peut être l’Europe d’un seul pays.

Avions commerciaux, hélicoptères et missiles… En 1970, à la création d’Airbus, la France aurait pu revendiquer la place de « Best athlète », de même en 1992 à la création d’Eurocopter et en 2001 à la création de MBDA. Mais pour Airbus, comme pour Eurocopter et MBDA, la France a choisi le modèle de la « Best team ». Trois excellentes décisions qui ne furent pas si faciles à prendre. Trois excellentes décisions dont la France et l’Europe récoltent aujourd’hui les fruits : Airbus numéro 1 mondial des avions commerciaux, une position de leader mondial dans les hélicoptères et les missiles.

Et progressivement, ces trois « Best teams » sont devenues trois « Best athletes », champions européens intégrés, capables de se battre avec succès contre leurs grands concurrents non européens. Capables aussi de protéger la souveraineté française, en particulier la dissuasion nucléaire.

Dans d’autres secteurs, l’équipe européenne ne s’est pas formée. Nous avons en France avec le Rafale un avion de combat exceptionnel. Mais force est de constater que les Etats-Unis (F-16 et F-35) ont conquis environ la moitié du marché européen. Les trois avions de combat européens, le Rafale, l’Eurofighter-Typhoon et le Saab Gripen se partagent l’autre moitié. Nous aurions fait mieux ensemble.

Indépendance et autonomie stratégique

On cite souvent le Général de Gaulle qui a construit les solides fondations de notre posture de défense : indépendance et dissuasion. Le Général était un esprit visionnaire qui bousculait les idées reçues. Le Général a imposé en 1963 le Traité de l’Élysée de réconciliation franco-allemande. Qu’imposerait-il aujourd’hui ? Nul n’est légitime pour parler à sa place.

Mais, pour rester fidèle à cet impératif d’indépendance, sans doute faudrait-il, aujourd’hui aussi, bousculer quelques idées reçues et ne pas craindre d’aborder de face des questions qui nous feraient sortir de notre zone de confort. Comment s’articulent l’autonomie stratégique française et européenne ? Comment garantir la taille critique, condition d’une industrie de défense efficace et innovante ? Comment organiser, sur le modèle de MBDA, une dépendance mutuelle « Share it or lose it » qui garantit l’indépendance de chacun des pays partenaires ? Comment les programmes en coopération peuvent-ils contribuer à la convergence des besoins capacitaires des armées européennes ?

Enfin, pense-t-on sérieusement que l’impératif de préférence européenne pourra être mis en œuvre si les grands programmes structurants européens ne sont pas confiés par les États à des « Best teams » compétentes, volontaristes et ayant appris les leçons du passé ?

Économie : Face à Trump, l’Europe a besoin d’une stratégie claire

Économie : Face à Trump, l’Europe a besoin d’une stratégie claire

 

Depuis le 20 janvier, le président américain, Donald Trump, a promulgué une soixantaine de décrets (executive orders) qui couvrent une gamme étendue de sujets – de l’expulsion en masse des immigrés clandestins à la refonte de la politique familiale et à la redéfinition de la politique énergétique. Leur trait commun est qu’ils visent à ouvrir une nouvelle ère pour l’Amérique et pour le monde. Le radicalisme de leur ambition est sans précédent depuis des décennies. Même Ronald Reagan, élu en 1980, s’était montré plus mesuré.

 

par Jean Pisani-Ferry

professeur d’économie à Sciences Po (Paris), à l’Institut Bruegel (Bruxelles) et au Peterson Institute for International Economics (Washington) dans Le Monde.

Les menaces sur le Groenland et la volonté de reprendre possession du canal de Panama, vingt-cinq ans après la rétrocession de celui-ci, témoignent parallèlement du fait que Donald Trump ne se sent lié par aucune norme internationale et qu’aucun accord, même formellement ratifié, ne fait à ses yeux obstacle à l’affirmation de la puissance américaine. Pour lui, « America first » doit s’entendre au sens strict.

Lire aussi la chronique | Article réservé à nos abonnés « Abandonner le Groenland à l’appétit de Donald Trump serait une erreur funeste qui ne ferait que nourrir les tensions internationales »Cette semaine, la Commission a publié un projet de « boussole de compétitivité » présenté comme une réponse aux initiatives de Donald Trump. Si la volonté doit être saluée et si certains projets – union de l’épargne et de l’investissement, statut commun pour les start-up innovantes, simplification réglementaire – vont dans le bon sens, il est excessif d’y voir une « réponse à Trump ».

Outre qu’il ne s’agit, à ce stade, que d’orientations, et non d’une décision commune, les propositions formulées dans ce texte relèvent pour la plupart de la mise en œuvre de recommandations issues des rapports d’Enrico Letta (avril 2024) et de Mario Draghi (septembre 2024). L’élection de Donald Trump et ses premières décisions ont probablement joué un rôle d’accélérateur. 

Stratégie énergétique : une consultation publique bidon !

Stratégie énergétique : une consultation publique bidon !

Le gouvernement français veut lancer une consultation publique sur l’énergie tout simplement pour éviter l’obstacle du Parlement où les contradictions sont rédhibitoires. Une énième consultation sur la question et qui devrait se traduire non pas par une loi mais par la publication d’un décret simple en 2025.Théoriquement il faut évidemment se réjouir de voir le débat sur les grandes questions stratégiques qui structurent l’avenir élargi à l’ensemble de l’opinion. En réalité , cette consultation sera comme les autres : bidon. Il y aura deux ou trois grandes réunions solennelles, de grands discours et on ne retiendra pas grand-chose de la vision d’avenir. De toute manière, les points de vue sont relativement inconciliables entre les partisans du tout nucléaire qui représente un atout économique et écologique indiscutable et les écolos politisés qui ne jurent que par des énergies alternatives sans doute utiles  mais complètement inadaptés aux besoins globaux.

Cette grande consultation sur le plan démocratique ressemblera sans doute à ce » grand débat nationa »l qu’avait lancé le président de la république et dont aucune synthèse ni aucune orientation n’ont été tirées.

On objectera qu’ici ou là dans quelques grandes villes on va organiser entre les deux camps opposés quelques séminaires ou réunions solennelles. Quelques articles dans les journaux locaux. Globalement comme d’ailleurs à chaque fois lors des consultations publiques seulement une infime partie de la population aura l’occasion de donner son avis et en six semaines.
En cause l’organisation même de nos pratiques démocratiques. Ces débats publics type « conventions citoyennes » sont bidons tout simplement parce qu’on ne peut pas brusquement devenir en quelques jours ou quelques semaines un expert capable de prendre en compte la problématique globale, la question énergétique bien sûr mais plus généralement la question économique mais aussi sociale, sociétale voire culturelle.

Ces débats d’une grande complexité exigent un minimum de sérieux et de connaissances que seules les organisations et institutions représentatives peuvent aborder avec pertinence. Or précisément depuis l’ère Maco,n la plupart des institutions et organisations intermédiaires ont été ignorées encore davantage que naguère.

Lae gouvernement a donc  lancé ce lundi une consultation publique sur la « Programmation pluriannuelle de l’énergie » (PPE), c’est-à-dire la feuille de route pour la production et la consommation de chaque source d’énergie dans l’Hexagone sur les dix ans à venir (2025-2035).

Le document devrait entraîner la publication d’un décret « d’ici à la fin du premier trimestre 2025 », après plus d’un an et demi de retard. Et non d’une loi, comme l’avait pourtant promis par Emmanuel Macron en 2019, afin d’éviter les débats parlementaires sur ce sujet explosif. Il s’agissait en effet d’une obligation légale, d’ailleurs inscrite dans le Code de l’Energie.

Concrètement, pendant six semaines, chacun pourra donner son avis sur les documents soumis à consultation, qui ont été mis en ligne cet après-midi. L’idée : établir une « planification » des sources de production d’énergie (nucléaire, renouvelables…) avec des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre associées, mais aussi des objectifs sur la sobriété, sans devoir passer par le Sénat et l’Assemblée nationale. Et pour cause, une grande partie de la gauche entend diminuer le poids du nucléaire, tandis que la droite se refuse au développement massif du renouvelable.

Il  faudra utiliser davantage d’électricité pour se passer du gaz, du fioul et du pétrole, puisque la part de ces fossiles dans la consommation finale passera de 60% en 2022 à 42% en 2030, indiquent les documents. Ce qui ne signifie pas que la demande globale d’énergie montera en flèche. À l’inverse, celle-ci devrait même décliner de 20% en 2030 par rapport à 2012. Sobriété, efficacité et électrification seront donc les maîtres-mots.

 

La stratégie de Marine le Pen a échoué

La stratégie de Marine le Pen a échoué

Gunter Krichbaum, porte-parole du groupe CDU au Bundestag pour les questions européennes, réagit dans le Figaro au résultat des élections législatives en France.

 Vous êtes un membre historique de la commission parlementaire franco-allemande au Bundestag. Quelle a été votre première réaction à l’annonce des résultats ?

Gunter KRICHBAUM .- Ma crainte initiale était qu’on aboutisse à une majorité de droite et de gauche confondues qui, indépendamment de sa capacité à gouverner, se serait détournée de l’Europe. Cette inquiétude s’est totalement dissipée et grâce aux alliances de court terme, le pire a été évité. La situation reste néanmoins paradoxale.

Avec Marine Le Pen, on a affaire à une perdante mais qui a néanmoins gagné, en progressant en nombre de sièges. Quant à Ensemble, la coalition d’Emmanuel Macron perd de facto mais peut être considérée comme vainqueur car on s’attendait à pire. Enfin, le nouveau Front populaire, qui se résume à une alliance de circonstance destinée à battre le RN, reste très fragile : une majorité de procédure ne signifie pas une majorité d’organisation.

 

Profil bas : la stratégie de Marine Le Pen

Profil bas : la stratégie  de Marine Le Pen

La lutte contre l’extrême droite est régulièrement présentée comme une priorité par le président de la République et par la majorité des autres partis politiques. Pourtant, Marine Le Pen et le RN n’ont jamais été aussi proches du pouvoir. Alors que le RN est passé de 18,7 % des voix en 2022 à 33,15%  (en intégrant les voix d’Éric Ciotti et ses amis) en 2024 dans le cadre du premier tour des élections législatives, cette popularité croissante met en lumière le succès d’une stratégie inédite. Cette dernière, marquée par l’absence et la discrétion, tranche avec l’omniprésence médiatique des responsables politiques en général, et d’Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon en particulier.

 

par ,Enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École dans The Conversation  

25 avril 2022 : le second tour de l’élection présidentielle vient de rendre son verdict et Emmanuel Macron est réélu face à Marine Le Pen. La bataille des législatives commence… et Marine Le Pen annonce qu’elle part en vacances. Sa décision ne peut que surprendre avant une échéance électorale de cette importance et alors que certains responsables politiques présentent les élections législatives comme le 3ᵉ tour de l’élection présidentielle qui pourrait forcer Emmanuel Macron à cohabiter si le camp présidentiel n’est pas majoritaire à l’Assemblée nationale.

L’opposition entre le camp présidentiel mené par Emmanuel Macron et une Nupes naissante menée par Jean-Luc Mélenchon prend dès lors toute la lumière. L’opposition est assez frontale entre d’un côté un président réélu qui perçoit le danger que représente la grande coalition de gauche et un leader insoumis qui caresse l’espoir de s’installer à Matignon.

Face à une dynamique électorale bien moins porteuse que lors des législatives de 2017 pour son mouvement, Emmanuel Macron se positionne alors comme un rempart face au danger que signifierait l’arrivée au pouvoir d’une coalition de gauche dominée par les Insoumis. Son discours de l’entre deux tours devant l’avion présidentiel à quelques minutes d’un départ pour rendre visite à des militaires français en Roumanie, appelant au sursaut républicain face à la menace des extrêmes, vient parfaitement illustrer cette posture.

Cette stratégie rappelle alors l’attitude de Charles de Gaulle dénonçant la chienlit de mai 68 et se posant en rempart face aux désordres de l’époque. Le mouvement gaulliste avait ensuite largement remporté les législatives de 1968 après la dissolution décidée par le chef de l’État.

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Du côté de la Nupes, la domination de la France Insoumise dessine une stratégie marquée par la critique du président réélu et par une personnalisation de la campagne autour de la figure de Jean-Luc Mélenchon, légitimée par ses 21,95 % obtenus au premier tour de l’élection présidentielle.

À côté de cette omniprésence médiatique, la campagne législative de Marine Le Pen – de retour de vacances – et du RN semble peu audible. Elle permet pourtant au mouvement d’extrême droite de faire élire, à la surprise générale, 89 députés dans le cadre d’un scrutin majoritaire historiquement défavorable au RN avant 2022.

La « stratégie de la cravate »

Après sa réélection de 2022, Emmanuel Macron déclare que « ce vote l’oblige » et qu’il doit par conséquent tenir compte des votes qui se sont portés sur sa candidature pour faire uniquement barrage à Marine Le Pen et faire évoluer sa pratique du pouvoir.

La séquence, qui va de sa réélection en juin 2022 aux élections européennes de 2024, est pourtant marquée par l’utilisation répétée du 49.3 par son gouvernement pour faire passer des lois parfois très contestées, comme la réforme des retraites. Sa grande conférence de presse télévisée du 16 janvier 2024, devant le gouvernement et une assemblée de journalistes n’ayant droit qu’à quelques questions, illustre aussi une verticalité persistante de sa pratique du pouvoir en droite ligne de son premier quinquennat.

Du côté de la Nupes, la stratégie de « guérilla » parlementaire défendue par Jean-Luc Mélenchon et menée par les députés de la France Insoumise créé la polémique – notamment pendant les discussions concernant la réforme des retraites. Elle semble mal passer dans l’opinion publique et finit par faire exploser la coalition de gauche suite aux attentats du Hamas sur le sol israélien.

Marine Le Pen, quant à elle réélue députée, impose aux 89 députés du RN à l’Assemblée la « stratégie de la cravate ». Il s’agit d’être bien habillés, courtois et respectueux. En dehors de quelques dérapages comme l’affaire des propos racistes de Grégoire de Fournas, la tactique est globalement respectée par les élus RN. Leur attitude tranche avec les violents échanges opposant notamment régulièrement les députés insoumis et les membres du gouvernement ou certains députés de la majorité présidentielle.

Rétrospectivement, la stratégie de Marine Le Pen et du RN lors des législatives de 2022 a pu paraître surprenante et contre-productive. Alors que c’est elle qui est arrivée en seconde position à l’élection présidentielle, elle semble laisser la place de première opposante au pouvoir à Jean-Luc Mélenchon.

La suite semble pourtant légitimer cette stratégie visant à ne pas faire de vagues et à faire profil bas. Elle se révèle, lors des travaux de l’Assemblée nationale élue en 2022, cohérente avec son travail de dédiabolisation mis en place à son arrivée à la tête du parti frontiste.

Surtout, elle la distingue de ses deux principaux rivaux de l’élection présidentielle, qui finissent par apparaître l’un comme l’autre plus clivants.

Au-delà de la question de savoir si la stratégie de dramatisation des enjeux choisie par Emmanuel Macron et celle du combat permanent et de la polémique adoptée par Jean-Luc Mélenchon sont utiles à leur camp, ces deux stratégies semblent légitimer, par contraste, celle de Marine Le Pen. Et ainsi accompagner une montée progressive du RN, désormais aux portes du pouvoir.

En laissant le champ libre à Jordan Bardella pour un éventuel poste de premier ministre, Marine Le Pen semble vouloir rester sur cette ligne qui lui a particulièrement réussi ces deux dernières années. Mais une telle stratégie présente aussi des risques… surtout si le RN accède au pouvoir à la suite des législatives actuelles.

En cas d’échec, Marine Le Pen pourrait aborder les prochaines élections présidentielles à la tête d’un mouvement rendu potentiellement moins populaire par la pratique du pouvoir.

À l’inverse, la possibilité que Jordan Bardella profite de son nouveau rôle pour gagner en popularité et se sente dès lors légitime pour se présenter à la prochaine présidentielle, à l’instar d’Édouard Balladur suite à la cohabitation de 1993, n’est pas à exclure.

Sans compter qu’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale avant 2027 est une possibilité déjà envisagée par le camp présidentiel (il faudra attendre au moins un an pour le faire).

Dans tous les cas, il y a fort à parier que Marine Le Pen soit obligée de s’exposer davantage et de laisser de côté une stratégie pourtant couronnée de succès, si elle veut un jour accéder à la présidence de la République.

Politique-Stratégie de Poutine : mettre « le bordel » partout dans le monde

Politique-Stratégie de Poutine : mettre « le bordel » partout dans le monde

Il n’y a pas de pensée complexe à l’origine de la stratégie de Poutine. Ce produit du KGB ne connaît que la violence et le crime aussi bien pour assurer son pouvoir en interne que pour contrer l’Occident en soutenant tous les mouvements terroristes. Une stratégie par parenthèse qui pourrait lui revenir comme un boomerang un jour compte tenu de la diversité sociétale en Russie.

En apparence, il est curieux que Poutine qui a muselé les différents oppositions notamment terroristes décide maintenant de recevoir en grande pompe les représentants du hamas.

En réalité, il n’y a pas vraiment de stratégie mondiale pour Poutine sinon celle qui consiste à mettre le « bordel » ou à l’encourager partout dans le monde aussi bien au Moyen-Orient, qu’en Afrique ou dans les Balkans.

Le problème avec ce genre d’individu, voyou et criminel notoire, c’est qu’il est assez imprévisible puisqu’il n’obéit pas à une idéologie claire mais seulement à ses seuls intérêts du moment pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir et exister au plan international.

Le problème c’est que nombre d’Etats de pays en développement se fait en l’illusion que Poutine incarne le libérateur face aux puissances occidentales. Une libération qui ne conduit qu’à la dictature .

De quoi sourire si le sujet n’était pas aussi grave. Poutine a tellement peu de consistance idéologique que progressivement ses mouvements d’humeur guerriers vont fragiliser le pays et le rendre de plus dépendant d’une Chine qui tranquillement un jour avalera tout ou partie de la Russie.

En attendant Poutine jette de lui sur le feu de tous les foyers guerriers de manière tout à fait irresponsable y compris pour lui-même et son pays.

La stratégie antinucléaire allemande contre la France

La stratégie antinucléaire allemande contre la France

Par l’intermédiaire de la Commission européenne et sous l’influence d’Ursula von der Leyen, l’Allemagne a fait pression sur le reste de l’Europe, suivant deux axes. Mettre un terme définitif à l’énergie nucléaire, d’abord. Privilégier l’implantation des énergies renouvelables, ensuite. Cette stratégie, somme toute rationnelle, peut être perçue comme une forme de billard à trois bandes. Par Christian Semperes, Ingénieur énergéticien(*). dans La Tribune

L’Allemagne a réussi à obtenir, de haute lutte et avec la collaboration active des gouvernements français depuis deux quinquennats, la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim dans l’Hexagone. Moins connu en France, un schéma similaire a conduit à l’arrêt des réacteurs belges Doel 3 et Tihange 2. En témoigne, dans le cas français, la lettre adressée par l’ancienne ministre de l’Environnement allemande Barbara Hendricks à son homologue Ségolène Royal, exigeant la fermeture de la centrale dans les délais les plus brefs. Pour les pays concernés, une telle stratégie équivaut à une privation volontaire de production sûre, pilotable, économiquement rentable et amortie, bas-carbone et non conditionnée aux humeurs météorologiques. En bref, une balle dans le pied. C’est la première bande du billard. L’Allemagne a, quant à elle, « montré l’exemple » en arrêtant définitivement son parc nucléaire au début de l’année 2023, se privant ainsi de 30TWh par an d’électricité à faible impact carbone.

La littérature scientifique a désormais admis que la lutte contre le réchauffement climatique repose largement sur la sortie des énergies fossiles ou, du moins, leur maintien a minima pour répondre à d’éventuels besoins ponctuels. Une évidence que l’Allemagne, contrainte par la sortie accélérée du nucléaire, ignore globalement. Berlin a construit et démarré à Datteln, en juin 2020, une centrale à charbon flambant neuve de 1.100MW, équivalent à 60% des capacités de Fessenheim. Ironie de l’histoire, Élisabeth Borne se réjouissait publiquement à quelques jours près, le 30 juin 2020, de l’arrêt définitif de Fessenheim. « Il y a ceux qui en parlent. Nous, on le fait », affirmait alors l’actuelle Première ministre, répondant à la promesse de campagne de l’ancien Président François Hollande.

Dans le même temps, Berlin conserve un parc fossile hors norme, comprenant une puissance installée en gaz de 34,8GW ; en lignite et en charbon, de respectivement 18,6GW et 19GW et, en fuel, de 4,7GW, selon les données du portail Energy Charts. Soit, au total, une puissance installée pilotable fossile de 77,1GW pour l’Allemagne, là où la France ne conserve qu’une puissance installée pilotable très largement nourrie par le nucléaire de 61,4GW, auxquels doivent s’ajouter l’hydraulique et notre reliquat de centrales fossiles. C’est la seconde bande du billard. La montée en puissance du parc renouvelable allemand ne peut, à ce jour, pas répondre aux besoins domestiques. Depuis début août, l’Europe de l’Ouest est confrontée à une canicule qui dure et un anticyclone qui force l’ensemble du parc éolien européen à l’arrêt. Pour l’illustrer, le 10 septembre à 10h du matin, le parc éolien allemand, subventionné à hauteur de 500 milliards d’euros d’argent public, ne produisait que 0,18% de la puissance installée. Même la très bonne production solaire ne permet pas à l’Allemagne d’assurer une production d’énergie domestique suffisante pour répondre à sa propre demande.

Dans l’Hexagone, tous les signaux semblent en revanche au vert. En juillet, selon les données du think tank Agora Energiewende, environ un tiers de l’électricité allemande provenait du nucléaire français. Dans le même temps, la France s’est durablement installée sur le podium des pays les moins émetteurs de gaz à effet de serre sur le segment de la production d’électricité, là où l’Allemagne occupe de longue date la queue du classement du fait d’un recours au charbon à des niveaux encore très importants. La faible disponibilité du parc nucléaire l’année passée a certes placé la France en situation d’importatrice nette d’électricité, surtout entre juillet et septembre. Mais le parc nucléaire, qui n’a produit que 2.479TWh en 2022, son niveau de production le plus faible depuis 1988 et en baisse de 30% par rapport aux moyennes de ces 20 dernières années, retrouve aujourd’hui des niveaux de production normaux.

De prime abord, il serait aisé de penser que l’Allemagne se pénalise financièrement en étant entièrement dépendante des importations. En y regardant de plus près, la situation apparaît plus complexe. La stratégie de Berlin-Est en effet d’éviter de solliciter ses centrales à gaz et de stocker massivement son gaz cet été pour préparer au mieux ses journées sans soleil et, en cas d’anticyclone d’hiver, sans vent. Depuis début janvier, le facteur de charge des centrales au gaz est de 17%, un taux très faible eu égard des capacités de production allemandes, qui se gardent de la marge.

De longues dates, l’Allemagne a donc préparé le terrain chez ses voisins européens, dont certains devraient manquer de production pilotable. Une stratégie qui s’est aussi dessinée au plus haut niveau réglementaire, en témoigne la bataille à la Commission européenne sur l’intégration de l’atome dans la taxonomie verte, obtenue de très haute lutte par la France, en échange de l’inclusion — scandaleuse — du très polluant gaz «naturel ». L’Allemagne pourrait ainsi se positionner comme un fournisseur européen de gaz naturel, dont les besoins devraient être notables cet hiver.

Compte tenu du mécanisme de fixation du prix de l’électricité, l’Allemagne va facturer ses exportations d’hiver au prix fort du gaz devenu rare, évidemment plus fort que ce qu’elle a payé l’électricité en été, 2, 3 voire 10 fois plus cher si une vague de froid intense sévit. L’Allemagne va rafler la mise cet hiver. Une approche qu’il est possible de percevoir comme la troisième bande du billard. Peut-être même que ses pertes estivales sont considérées par Berlin comme un investissement pour l’hiver ? Dans ce contexte, la France doit fermement poursuivre sa stratégie de maintien d’un puissant parc nucléaire, malgré la pression allemande.

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(*) Christian Semperes a participé au démarrage des 58 réacteurs REP des années 1980-1990, à la conduite des installations, et à la formation sur simulateur des exploitants.

La manipulation antinucléaire allemande contre la France

La stratégie antinucléaire allemande contre la France

Par l’intermédiaire de la Commission européenne et sous l’influence d’Ursula von der Leyen, l’Allemagne a fait pression sur le reste de l’Europe, suivant deux axes. Mettre un terme définitif à l’énergie nucléaire, d’abord. Privilégier l’implantation des énergies renouvelables, ensuite. Cette stratégie, somme toute rationnelle, peut être perçue comme une forme de billard à trois bandes. Par Christian Semperes, Ingénieur énergéticien(*). dans La Tribune

L’Allemagne a réussi à obtenir, de haute lutte et avec la collaboration active des gouvernements français depuis deux quinquennats, la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim dans l’Hexagone. Moins connu en France, un schéma similaire a conduit à l’arrêt des réacteurs belges Doel 3 et Tihange 2. En témoigne, dans le cas français, la lettre adressée par l’ancienne ministre de l’Environnement allemande Barbara Hendricks à son homologue Ségolène Royal, exigeant la fermeture de la centrale dans les délais les plus brefs. Pour les pays concernés, une telle stratégie équivaut à une privation volontaire de production sûre, pilotable, économiquement rentable et amortie, bas-carbone et non conditionnée aux humeurs météorologiques. En bref, une balle dans le pied. C’est la première bande du billard. L’Allemagne a, quant à elle, « montré l’exemple » en arrêtant définitivement son parc nucléaire au début de l’année 2023, se privant ainsi de 30TWh par an d’électricité à faible impact carbone.

La littérature scientifique a désormais admis que la lutte contre le réchauffement climatique repose largement sur la sortie des énergies fossiles ou, du moins, leur maintien a minima pour répondre à d’éventuels besoins ponctuels. Une évidence que l’Allemagne, contrainte par la sortie accélérée du nucléaire, ignore globalement. Berlin a construit et démarré à Datteln, en juin 2020, une centrale à charbon flambant neuve de 1.100MW, équivalent à 60% des capacités de Fessenheim. Ironie de l’histoire, Élisabeth Borne se réjouissait publiquement à quelques jours près, le 30 juin 2020, de l’arrêt définitif de Fessenheim. « Il y a ceux qui en parlent. Nous, on le fait », affirmait alors l’actuelle Première ministre, répondant à la promesse de campagne de l’ancien Président François Hollande.

Dans le même temps, Berlin conserve un parc fossile hors norme, comprenant une puissance installée en gaz de 34,8GW ; en lignite et en charbon, de respectivement 18,6GW et 19GW et, en fuel, de 4,7GW, selon les données du portail Energy Charts. Soit, au total, une puissance installée pilotable fossile de 77,1GW pour l’Allemagne, là où la France ne conserve qu’une puissance installée pilotable très largement nourrie par le nucléaire de 61,4GW, auxquels doivent s’ajouter l’hydraulique et notre reliquat de centrales fossiles. C’est la seconde bande du billard. La montée en puissance du parc renouvelable allemand ne peut, à ce jour, pas répondre aux besoins domestiques. Depuis début août, l’Europe de l’Ouest est confrontée à une canicule qui dure et un anticyclone qui force l’ensemble du parc éolien européen à l’arrêt. Pour l’illustrer, le 10 septembre à 10h du matin, le parc éolien allemand, subventionné à hauteur de 500 milliards d’euros d’argent public, ne produisait que 0,18% de la puissance installée. Même la très bonne production solaire ne permet pas à l’Allemagne d’assurer une production d’énergie domestique suffisante pour répondre à sa propre demande.

Dans l’Hexagone, tous les signaux semblent en revanche au vert. En juillet, selon les données du think tank Agora Energiewende, environ un tiers de l’électricité allemande provenait du nucléaire français. Dans le même temps, la France s’est durablement installée sur le podium des pays les moins émetteurs de gaz à effet de serre sur le segment de la production d’électricité, là où l’Allemagne occupe de longue date la queue du classement du fait d’un recours au charbon à des niveaux encore très importants. La faible disponibilité du parc nucléaire l’année passée a certes placé la France en situation d’importatrice nette d’électricité, surtout entre juillet et septembre. Mais le parc nucléaire, qui n’a produit que 2.479TWh en 2022, son niveau de production le plus faible depuis 1988 et en baisse de 30% par rapport aux moyennes de ces 20 dernières années, retrouve aujourd’hui des niveaux de production normaux.

De prime abord, il serait aisé de penser que l’Allemagne se pénalise financièrement en étant entièrement dépendante des importations. En y regardant de plus près, la situation apparaît plus complexe. La stratégie de Berlin-Est en effet d’éviter de solliciter ses centrales à gaz et de stocker massivement son gaz cet été pour préparer au mieux ses journées sans soleil et, en cas d’anticyclone d’hiver, sans vent. Depuis début janvier, le facteur de charge des centrales au gaz est de 17%, un taux très faible eu égard des capacités de production allemandes, qui se gardent de la marge.

De longues dates, l’Allemagne a donc préparé le terrain chez ses voisins européens, dont certains devraient manquer de production pilotable. Une stratégie qui s’est aussi dessinée au plus haut niveau réglementaire, en témoigne la bataille à la Commission européenne sur l’intégration de l’atome dans la taxonomie verte, obtenue de très haute lutte par la France, en échange de l’inclusion — scandaleuse — du très polluant gaz «naturel ». L’Allemagne pourrait ainsi se positionner comme un fournisseur européen de gaz naturel, dont les besoins devraient être notables cet hiver.

Compte tenu du mécanisme de fixation du prix de l’électricité, l’Allemagne va facturer ses exportations d’hiver au prix fort du gaz devenu rare, évidemment plus fort que ce qu’elle a payé l’électricité en été, 2, 3 voire 10 fois plus cher si une vague de froid intense sévit. L’Allemagne va rafler la mise cet hiver. Une approche qu’il est possible de percevoir comme la troisième bande du billard. Peut-être même que ses pertes estivales sont considérées par Berlin comme un investissement pour l’hiver ? Dans ce contexte, la France doit fermement poursuivre sa stratégie de maintien d’un puissant parc nucléaire, malgré la pression allemande.

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(*) Christian Semperes a participé au démarrage des 58 réacteurs REP des années 1980-1990, à la conduite des installations, et à la formation sur simulateur des exploitants.

Stratégie économique :Le choix entre l’inflation et la croissance ?

Stratégie économique :Le choix entre l’inflation et la croissance ?

Nombre d’experts patentés surtout néolibéraux considèrent que le choix du ralentissement de l’économie voire de la récession est préférable au maintien de l’inflation.

Ce qu’oublient cependant ces experts distingués c’est qu’aujourd’hui il n’y a pas le choix entre récession et inflation mais qu’on risque de subir les deux phénomènes en même temps. C’est encore le cas en 2023.

Il est de bon ton d’affirmer que l’inflation est intenable et que pour la contenir il faut sérieusement affaiblir la croissance, développer le chômage et empêcher la spirale salaire prix.

On oublie que la science économique est une science molle en tout cas qui ne peut prétendre à l’exactitude scientifique, elle est soumise à des réactions des acteurs économiques le plus souvent insuffisamment prises en compte. Ainsi par exemple face au phénomène de l’inflation, les ménages ont déjà réagi en réduisant le coût moyen du panier concernant l’alimentation. Le résultat sera une baisse de la consommation et derrière de la croissance.

Une partie de l’inflation sera combattue de cette manière mais l’inflation contrairement encore aux dires des mêmes experts n’est nullement uniquement conjoncturelle, elle est aussi structurelle et va donc s’installer dans le temps. En cause , la moindre dépendance vis-à-vis de la Chine qui renchérit les coûts de production, le réajustement des monnaies ( notamment la baisse de l’euro), les préoccupations environnementales et l’augmentation générale des matières premières et de l’énergie.

Il n’y aura donc pas à choisir entre récession et inflation. L’économie européenne ( et la moitié environ du monde d’après le FMI) va cumuler les deux. L’inflation en 2023 par exemple sera a du même ordre qu’en 2022 .

Ceux qui proposent la récession pour lutter contre l’inflation ont en fait un autre objectif : limiter à tout prix l’augmentation du pouvoir d’achat. Or il n’est pas démontré qu’une certaine inflation soit forcément contradictoire avec un développement économique de l’activité. Par contre, une fois la tendance baissière de la croissance installée personne ne sait quand le PIB peut se redresser. La crise peut alors durer plusieurs années .

Brefs certains économistes ont encore besoin de réviser leurs théories.

Niger: Pourquoi la mise en cause de la stratégie occidentale

Niger: Pourquoi la mise en cause de la stratégie occidentale

Un papier du Monde tente d’analyser les raisons de l’échec de la stratégie occidentale au Niger.

La tentative de renversement du président du Niger, Mohamed Bazoum, qui est séquestré depuis mercredi 26 juillet par des militaires putschistes, est un nouveau coup dur porté à la démocratie en Afrique de l’Ouest. Après le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, le Niger, jusqu’alors allié des pays occidentaux, devient le quatrième pays de la région à connaître un coup d’Etat depuis 2020. Certes, Mohamed Bazoum n’est pas arrivé au pouvoir en 2021 dans les conditions les plus parfaites. En décembre 2020, son plus sérieux opposant, l’ex-président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, avait été écarté de la course dans des circonstances contestées. Son installation à la présidence s’était ensuite déroulée dans un contexte agité. Quelques jours avant son entrée en fonctions officielle, des soldats avaient tenté de le renverser. En vain.
Ironie de l’histoire, le commandant de la garde présidentielle, le général Tchiani, que toutes les sources présentent aujourd’hui comme l’orchestrateur du putsch de mercredi, était apparu à l’époque comme le premier protecteur du nouvel élu. Malgré sa fragilité, le régime nigérien avait le mérite d’être un pouvoir civil et légitime sur lequel la France et les Etats-Unis pouvaient s’appuyer pour combattre le djihadisme.

Les récents coups d’Etat au Mali, au Burkina ou en Guinée ont incontestablement créé un contexte favorable pour que le Niger bascule à son tour. Les condamnations internationales et les menaces de sanctions ne dissuadent plus les militaires de renverser les institutions qu’ils sont censés défendre.

Au Mali et au Burkina Faso, ce sont les échecs de la lutte contre les groupes djihadistes qui ont poussé ces armées à se retourner contre les pouvoirs civils. En Guinée et dans une certaine mesure au Niger, l’élément déclencheur semble plus prosaïque : le refus des prétoriens de se voir relever de leurs responsabilités. Néanmoins, comme leurs voisins maliens et burkinabés, les soldats du Niger ont eux aussi connu des pertes terribles dans la lutte contre les islamistes.

Dans le combat contre les filiales d’Al-Qaida ou de l’Etat islamique, le Niger a su trouver des partenaires. La France, l’Union européenne et les Etats-Unis soutiennent depuis des années le pays, tant sur le plan sécuritaire qu’en matière de développement ou d’aide humanitaire. Au-delà de la guerre contre le djihadisme, les Européens avaient l’espoir que le Niger joue le rôle d’un premier filtre pour retenir les migrants en route vers la Méditerranée, sans compter que le pays est un producteur important d’uranium.

Avec ce coup d’Etat, force est de constater que les appuis occidentaux n’ont pas produit l’effet escompté. Le développement espéré par la population se fait attendre. Quant aux putschistes, le fait qu’ils aient été formés par les Occidentaux ne les a pas empêchés de prendre les armes contre le pouvoir.

La chute du président Bazoum doit être mise à profit par les Occidentaux pour méditer sur les raisons des échecs successifs dans la région. Leur priorité donnée au sécuritaire sans prendre suffisamment en considération le niveau de vie des populations concernées a montré ses limites.

Environnement- La douteuse stratégie nationale bas carbone

Environnement- La douteuse stratégie nationale bas carbone

par
Christian de Perthuis
Professeur d’économie, fondateur de la chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine – PSL dans the Conversation

Le 22 mai dernier, la Première ministre Élisabeth Borne annonçait que la « stratégie nationale bas carbone » (SNBC), la feuille de route fixant les trajectoires d’émission du pays d’ici 2050, était en cours de révision. L’actuelle feuille de route, la « SNBC-2 » pour les initiés, arrive en effet à expiration en décembre 2023. La « SNBC-3 » doit désormais s’aligner sur nos engagements européens : en décembre 2020, l’Union européenne (UE) avait porté son objectif de réduction d’émission de gaz à effet de serre à 55 % entre 1990 et 2030, contre 40 % antérieurement.

Une sacrée marche d’escalier à franchir en 7 ans seulement.

L’objectif de 55 % s’applique à l’ensemble des gaz à effet de serre, transports internationaux inclus. Il concerne les émissions nettes des absorptions de CO2 par les changements d’usage des terres, mesurées par les inventaires nationaux. Il doit être atteint sans utilisation de crédits carbone internationaux.

La contrainte porte donc sur les émissions brutes qui doivent être réduites et sur la capacité d’absorption du carbone atmosphérique qui doit être renforcée. Commençons par l’examen des émissions brutes.

Depuis 1990, ces émissions ont reculé d’un quart. La totalité de la baisse a été obtenue entre 2005 et 2022. D’une année à l’autre, ces émissions subissent des fluctuations pouvant être importantes. Sur la période 2005-2022, elles suivent une tendance, robuste au plan statistique, et indépendante des alternances politiques : une baisse annuelle de 1,8 %, ou encore de 8,5 mégatonnes (Mt) d’équivalent CO2 par an.

La prolongation de cette tendance conduirait à des émissions de 340 Mt d’équivalents CO2 en 2030. Or, la cellule de planification écologique rattachée à la Première ministre estime qu’il faudrait viser 270 Mt pour être en phase avec l’objectif européen du -55 %. Pour combler l’écart en 7 ans, il faut donc, non pas doubler comme cela est souvent affirmé, mais tripler le rythme de l’effort : passer d’une baisse annuelle de 1,8 % à 5 % ou encore de 8,5 Mt à 17,5 Mt par an.

Si la France n’émet plus que 270 Mt d’équivalent CO2 en 2030, elle n’aura pas réduit ses émissions de 55 % mais de 48 % relativement à 1990. La transposition nationale de l’objectif européen s’effectue en effet via un double mécanisme.

La grande majorité des émissions de l’industrie et du secteur de l’énergie sont directement régulées par le système européen d’échange des quotas de CO2. Pour cette catégorie d’émission, la contrainte est mutualisée au niveau européen et il n’y a pas d’obligations nationales spécifiques.

Pour les autres émissions, principalement localisées dans les secteurs du transport, de l’agriculture, des bâtiments et des déchets, le passage de l’objectif européen aux objectifs nationaux s’effectue via un règlement dit du « partage de l’effort ». Au titre de ce partage, la France doit réduire de 47,5 % les émissions de ces secteurs d’ici 2030, relativement à 2005. L’un des plus gros travaux de la SNBC consiste à répartir cet objectif de réduction par secteur et par agent économique.

Une façon de hiérarchiser les actions à engager consisterait à utiliser le critère du coût de la tonne de CO2 évitée : s’il en coûte 20 euros de réduire les émissions par l’action A et 100 euros par l’action B, on abat avec la même mise initiale cinq fois plus d’émissions en retenant l’action A plutôt que l’action B. Il serait dommage de s’en priver.

Conduit sous l’autorité de l’économiste Patrick Criqui, un travail important a été réalisé pour cerner ces coûts par secteur d’activité. Cette boite à outils semble relativement peu utilisée dans les arbitrages proposés par la cellule de planification écologique de Matignon. Les potentiels de réduction sont estimés par des méthodes technico-économiques s’adaptant aux caractéristiques propres à chaque secteur.

Représentant à lui seul un tiers des émissions nationales, le secteur des transports cristallise bien le casse-tête de la réévaluation de la SNBC. En 2022, les émissions du transport ont été supérieures de 5 % à leur niveau de 1990, à comparer à une baisse d’un tiers dans l’ensemble des autres secteurs. Le projet de SNBC-3, préparé à Matignon, vise une baisse de 30 % entre 2022 et 2030. Comment y parvenir ?

Les deux leviers principaux identifiés sont l’électrification des transports routiers et le transfert modal vers le rail. Ils exigent l’un et l’autre des investissements conséquents qui n’auront qu’un effet limité d’ici 2030 : il faut du temps pour électrifier les parcs existants de véhicules et encore plus pour réaliser les infrastructures ferroviaires permettant de reprendre du trafic à la route.

Pour viser une baisse de 30 % d’ici 2030, il convient donc d’agir simultanément sur la demande en actionnant des leviers qui ont un impact plus rapide sur les émissions : réduire les déplacements superflus, élargir la pratique du co-voiturage, favoriser les transports en commun et la mobilité douce, limiter la vitesse des déplacements sur route et autoroute.

Ces leviers, dits de « sobriété », renvoient aux usages que font les citoyens des infrastructures existantes. Ces usages sont impactés par les prix et les contraintes budgétaires des ménages, mais pas seulement. En 2022, le gouvernement a subventionné les prix de l’énergie avec le fameux « bouclier tarifaire ». Les effets ont été bien différents sur la consommation d’électricité et de gaz des ménages pour lesquels les messages de sobriété ont été entendus et sur les carburants dont la consommation a nettement progressé en l’absence de tels messages.

Ce partage entre actions sur la demande et sur l’offre est important pour l’évaluation des impacts économiques de la feuille de route climatique. Dans leur rapport remis à la Première ministre sur la question, les économistes Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz retiennent l’hypothèse que 15 % des réductions d’émission sont obtenues grâce à la sobriété. D’autres scénarios, comme celui élaboré par l’association Negawatt, misent plutôt sur 33 %.

Cette hypothèse est cruciale pour le calcul des investissements requis pour mettre en œuvre la SNBC. Une partie des réductions d’émission résultant de la sobriété n’exige en effet pas ou peu d’investissements additionnels. Mais la sobriété ne se décrète pas. Elle implique une adhésion citoyenne, difficile à obtenir quand le contexte social est dégradé.

Un enseignement important du rapport est que le supplément d’investissement requis par la transition, estimé à un peu plus de 2 % du PIB, ne va pas doper la croissance. Il va se traduire par une baisse de la productivité apparente du capital. Ce point est essentiel : ce qui réduit les émissions de CO₂, ce n’est pas d’investir dans des sources décarbonées. C’est de désinvestir des sources fossiles en retirant ou reconvertissant le capital lié à la production ou l’utilisation de l’énergie fossile. La capacité productive n’est donc pas accrue par l’investissement bas carbone et il faut financer le désinvestissement en assurant les reconversions industrielles et professionnelles.

Pour viser la neutralité climat, il ne suffit pas d’opérer la transition énergétique en s’affranchissant de la dépendance à l’énergie fossile. Il faut opérer une seconde transformation systémique concernant les activités travaillant le « carbone vivant » : l’agriculture, la forêt, la gestion des déchets organiques. Nous y sommes très mal préparés.

Dans le projet de SNBC-3, la baisse attendue des émissions agricoles, deuxième secteur émetteur après le transport, est bien plus modeste que celles visées dans les autres secteurs. Elle résulte plus d’aménagements incrémentaux que de l’amorce d’une transition systémique conduisant à basculer vers des modèles agricoles reposant sur la diversité du vivant pour produire de façon résiliente et intensive à l’hectare. Or, c’est bien d’un changement de système dont a besoin l’agriculture pour réduire ses émissions spécifiques et contribuer à la protection du puits de carbone national en protégeant ses sols vivants pour stocker du CO2.

Car l’évolution la plus inquiétante des dix dernières années ne concerne pas l’insuffisance de la baisse des émissions, mais la perte de capacité de stockage du CO2 atmosphérique par le milieu naturel. Si la superficie forestière continue d’augmenter, la croissance des arbres subit les effets conjugués des sécheresses, des intempéries, des incendies et de la remontée des maladies et des parasites. Résultat : la capacité du puits de carbone national a été divisée par trois depuis 2005.

La récente régulation européenne assigne à la France l’objectif d’absorber 34 Mt de CO2 atmosphérique en 2030, alors que seulement 17 Mt l’ont été en 2022. Ce sera le principal casse-tête de la prochaine SNBC : comment multiplier par deux la capacité d’absorption du puits de carbone national alors que nous l’avons divisée par trois sur les quinze dernières années ?

La douteuse stratégie nationale bas carbone

La douteuse stratégie nationale bas carbone

par
Christian de Perthuis
Professeur d’économie, fondateur de la chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine – PSL dans the Conversation

Le 22 mai dernier, la Première ministre Élisabeth Borne annonçait que la « stratégie nationale bas carbone » (SNBC), la feuille de route fixant les trajectoires d’émission du pays d’ici 2050, était en cours de révision. L’actuelle feuille de route, la « SNBC-2 » pour les initiés, arrive en effet à expiration en décembre 2023. La « SNBC-3 » doit désormais s’aligner sur nos engagements européens : en décembre 2020, l’Union européenne (UE) avait porté son objectif de réduction d’émission de gaz à effet de serre à 55 % entre 1990 et 2030, contre 40 % antérieurement.

Une sacrée marche d’escalier à franchir en 7 ans seulement.

L’objectif de 55 % s’applique à l’ensemble des gaz à effet de serre, transports internationaux inclus. Il concerne les émissions nettes des absorptions de CO2 par les changements d’usage des terres, mesurées par les inventaires nationaux. Il doit être atteint sans utilisation de crédits carbone internationaux.

La contrainte porte donc sur les émissions brutes qui doivent être réduites et sur la capacité d’absorption du carbone atmosphérique qui doit être renforcée. Commençons par l’examen des émissions brutes.

Depuis 1990, ces émissions ont reculé d’un quart. La totalité de la baisse a été obtenue entre 2005 et 2022. D’une année à l’autre, ces émissions subissent des fluctuations pouvant être importantes. Sur la période 2005-2022, elles suivent une tendance, robuste au plan statistique, et indépendante des alternances politiques : une baisse annuelle de 1,8 %, ou encore de 8,5 mégatonnes (Mt) d’équivalent CO2 par an.

La prolongation de cette tendance conduirait à des émissions de 340 Mt d’équivalents CO2 en 2030. Or, la cellule de planification écologique rattachée à la Première ministre estime qu’il faudrait viser 270 Mt pour être en phase avec l’objectif européen du -55 %. Pour combler l’écart en 7 ans, il faut donc, non pas doubler comme cela est souvent affirmé, mais tripler le rythme de l’effort : passer d’une baisse annuelle de 1,8 % à 5 % ou encore de 8,5 Mt à 17,5 Mt par an.

Si la France n’émet plus que 270 Mt d’équivalent CO2 en 2030, elle n’aura pas réduit ses émissions de 55 % mais de 48 % relativement à 1990. La transposition nationale de l’objectif européen s’effectue en effet via un double mécanisme.

La grande majorité des émissions de l’industrie et du secteur de l’énergie sont directement régulées par le système européen d’échange des quotas de CO2. Pour cette catégorie d’émission, la contrainte est mutualisée au niveau européen et il n’y a pas d’obligations nationales spécifiques.

Pour les autres émissions, principalement localisées dans les secteurs du transport, de l’agriculture, des bâtiments et des déchets, le passage de l’objectif européen aux objectifs nationaux s’effectue via un règlement dit du « partage de l’effort ». Au titre de ce partage, la France doit réduire de 47,5 % les émissions de ces secteurs d’ici 2030, relativement à 2005. L’un des plus gros travaux de la SNBC consiste à répartir cet objectif de réduction par secteur et par agent économique.

Une façon de hiérarchiser les actions à engager consisterait à utiliser le critère du coût de la tonne de CO2 évitée : s’il en coûte 20 euros de réduire les émissions par l’action A et 100 euros par l’action B, on abat avec la même mise initiale cinq fois plus d’émissions en retenant l’action A plutôt que l’action B. Il serait dommage de s’en priver.

Conduit sous l’autorité de l’économiste Patrick Criqui, un travail important a été réalisé pour cerner ces coûts par secteur d’activité. Cette boite à outils semble relativement peu utilisée dans les arbitrages proposés par la cellule de planification écologique de Matignon. Les potentiels de réduction sont estimés par des méthodes technico-économiques s’adaptant aux caractéristiques propres à chaque secteur.

Représentant à lui seul un tiers des émissions nationales, le secteur des transports cristallise bien le casse-tête de la réévaluation de la SNBC. En 2022, les émissions du transport ont été supérieures de 5 % à leur niveau de 1990, à comparer à une baisse d’un tiers dans l’ensemble des autres secteurs. Le projet de SNBC-3, préparé à Matignon, vise une baisse de 30 % entre 2022 et 2030. Comment y parvenir ?

Les deux leviers principaux identifiés sont l’électrification des transports routiers et le transfert modal vers le rail. Ils exigent l’un et l’autre des investissements conséquents qui n’auront qu’un effet limité d’ici 2030 : il faut du temps pour électrifier les parcs existants de véhicules et encore plus pour réaliser les infrastructures ferroviaires permettant de reprendre du trafic à la route.

Pour viser une baisse de 30 % d’ici 2030, il convient donc d’agir simultanément sur la demande en actionnant des leviers qui ont un impact plus rapide sur les émissions : réduire les déplacements superflus, élargir la pratique du co-voiturage, favoriser les transports en commun et la mobilité douce, limiter la vitesse des déplacements sur route et autoroute.

Ces leviers, dits de « sobriété », renvoient aux usages que font les citoyens des infrastructures existantes. Ces usages sont impactés par les prix et les contraintes budgétaires des ménages, mais pas seulement. En 2022, le gouvernement a subventionné les prix de l’énergie avec le fameux « bouclier tarifaire ». Les effets ont été bien différents sur la consommation d’électricité et de gaz des ménages pour lesquels les messages de sobriété ont été entendus et sur les carburants dont la consommation a nettement progressé en l’absence de tels messages.

Ce partage entre actions sur la demande et sur l’offre est important pour l’évaluation des impacts économiques de la feuille de route climatique. Dans leur rapport remis à la Première ministre sur la question, les économistes Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz retiennent l’hypothèse que 15 % des réductions d’émission sont obtenues grâce à la sobriété. D’autres scénarios, comme celui élaboré par l’association Negawatt, misent plutôt sur 33 %.

Cette hypothèse est cruciale pour le calcul des investissements requis pour mettre en œuvre la SNBC. Une partie des réductions d’émission résultant de la sobriété n’exige en effet pas ou peu d’investissements additionnels. Mais la sobriété ne se décrète pas. Elle implique une adhésion citoyenne, difficile à obtenir quand le contexte social est dégradé.

Un enseignement important du rapport est que le supplément d’investissement requis par la transition, estimé à un peu plus de 2 % du PIB, ne va pas doper la croissance. Il va se traduire par une baisse de la productivité apparente du capital. Ce point est essentiel : ce qui réduit les émissions de CO₂, ce n’est pas d’investir dans des sources décarbonées. C’est de désinvestir des sources fossiles en retirant ou reconvertissant le capital lié à la production ou l’utilisation de l’énergie fossile. La capacité productive n’est donc pas accrue par l’investissement bas carbone et il faut financer le désinvestissement en assurant les reconversions industrielles et professionnelles.

Pour viser la neutralité climat, il ne suffit pas d’opérer la transition énergétique en s’affranchissant de la dépendance à l’énergie fossile. Il faut opérer une seconde transformation systémique concernant les activités travaillant le « carbone vivant » : l’agriculture, la forêt, la gestion des déchets organiques. Nous y sommes très mal préparés.

Dans le projet de SNBC-3, la baisse attendue des émissions agricoles, deuxième secteur émetteur après le transport, est bien plus modeste que celles visées dans les autres secteurs. Elle résulte plus d’aménagements incrémentaux que de l’amorce d’une transition systémique conduisant à basculer vers des modèles agricoles reposant sur la diversité du vivant pour produire de façon résiliente et intensive à l’hectare. Or, c’est bien d’un changement de système dont a besoin l’agriculture pour réduire ses émissions spécifiques et contribuer à la protection du puits de carbone national en protégeant ses sols vivants pour stocker du CO2.

Car l’évolution la plus inquiétante des dix dernières années ne concerne pas l’insuffisance de la baisse des émissions, mais la perte de capacité de stockage du CO2 atmosphérique par le milieu naturel. Si la superficie forestière continue d’augmenter, la croissance des arbres subit les effets conjugués des sécheresses, des intempéries, des incendies et de la remontée des maladies et des parasites. Résultat : la capacité du puits de carbone national a été divisée par trois depuis 2005.

La récente régulation européenne assigne à la France l’objectif d’absorber 34 Mt de CO2 atmosphérique en 2030, alors que seulement 17 Mt l’ont été en 2022. Ce sera le principal casse-tête de la prochaine SNBC : comment multiplier par deux la capacité d’absorption du puits de carbone national alors que nous l’avons divisée par trois sur les quinze dernières années ?

Politique- Stratégie de Macron: la com, la com, la com !

Politique- Stratégie de Macron: la com, la com, la com !

Il est de plus en plus clair que la politique de Macron se résume à la communication. Ainsi, il s’est livré à une intervention télévisée relativement floue et mal appréciée par 80 % des Français. Ensuite, il s’est rendu en Province où il a été constitué. Cet activisme désordonné démontre à l’évidence la nervosité du pouvoir et l’illusoire programme des 100 jours. Comment en effet Macron pourrait-il résoudre des problèmes en si peu de temps alors qu’ils existent depuis presque une cinquantaine d’années ? Peu importe car pour lui il s’agit de la com.

Évidemment l’intéressé n’a pas compris que plus il intervenait et plus l’opposition à sa politique montait dans le pays. En cause évidemment le contenu, la hiérarchie des priorités et surtout peut-être les modalités. De ce point de vue la retraite a été un exemple d’échec sur tous les plans. En outre Macron a le culot d’imputer la responsabilité de cet échec au gouvernement considérant que les choses se seraient mieux passées s’il s’était engagé davantage. Exactement le contraire si l’on s’en tient à la chute de popularité à chacune de ses interventions.

« Il y a trop de bavardage dans le système… Et, peut-être que j’aurais dû plus me mouiller, mais ce sont les institutions », détaille-t-il.
« Je pense surtout que je dois me réengager dans le débat public parce qu’il y a des choses qui ne sont pas claires », explique-t-il, affirmant toutefois qu’il ne souhaitait pas « intervenir tout le temps » durant les débats sur la réformes des retraites.

Le chef de l’État concède des erreurs… mais les reportent sur les autres !. « Est-ce qu’on aurait pu mieux faire? Oui », déclare-t-il dans les colonnes du Parisien, « .

« Peut-être que l’erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une constance et porter cette réforme moi-même », complète-t-il.

Comme durant son interview à TF1 et France 2, Emmanuel Macron pointe également des « erreurs de communication » et « des choses qui n’étaient pas claires ». Il déplore le fait de ne pas avoir réussi à faire adhérer les Français à la réforme. « Le premier élément qui n’a pas fonctionné est qu’on n’ait pas installé l’idée qu’il y avait besoin de faire cette réforme », explique-t-il.

Stratégie Politique de Macron: la com, la com, la com !

Stratégie Politique de Macron: la com, la com, la com !

Il est de plus en plus clair que la politique de Macron se résume à la communication. Ainsi, il s’est livré à une intervention télévisée relativement floue et mal appréciée par 80 % des Français. Ensuite, il s’est rendu en Province où il a été constitué. Cet activisme désordonné démontre à l’évidence la nervosité du pouvoir et l’illusoire programme des 100 jours. Comment en effet Macon pourrait-il résoudre des problèmes en si peu de temps alors qu’ils existent depuis presque une cinquantaine d’années ? Peu importe car pour lui il s’agit de la com.

Évidemment l’intéressé n’a pas compris que plus il intervenait et plus l’opposition à sa politique montait dans le pays. En cause évidemment le contenu, la hiérarchie des priorités et surtout peut-être les modalités. De ce point de vue la retraite a été un exemple d’échec sur tous les plans. En outre Macron a le culot d’imputer la responsabilité de cet échec au gouvernement considérant que les choses se seraient mieux passées s’il s’était engagé davantage. Exactement le contraire si l’on s’en tient à la chute de popularité à chacune de ses interventions.

« Il y a trop de bavardage dans le système… Et, peut-être que j’aurais dû plus me mouiller, mais ce sont les institutions », détaille-t-il.
« Je pense surtout que je dois me réengager dans le débat public parce qu’il y a des choses qui ne sont pas claires », explique-t-il, affirmant toutefois qu’il ne souhaitait pas « intervenir tout le temps » durant les débats sur la réformes des retraites.

Le chef de l’État concède des erreurs… mais les reportent sur les autres !. « Est-ce qu’on aurait pu mieux faire? Oui », déclare-t-il dans les colonnes du Parisien, « .

« Peut-être que l’erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une constance et porter cette réforme moi-même », complète-t-il.

Comme durant son interview à TF1 et France 2, Emmanuel Macron pointe également des « erreurs de communication » et « des choses qui n’étaient pas claires ». Il déplore le fait de ne pas avoir réussi à faire adhérer les Français à la réforme. « Le premier élément qui n’a pas fonctionné est qu’on n’ait pas installé l’idée qu’il y avait besoin de faire cette réforme », explique-t-il.

Stratégie Politique de Macron: la com, la com, la com !

Stratégie Politique de Macron: la com, la com, la com !

Il est de plus en plus clair que la politique de Macron se résume à la communication. Ainsi lundi dernier il s’est livré à une intervention télévisée relativement floue et mal appréciée par 80 % des Français. Ensuite, il s’est rendu en Alsace et il a également été conspué. Il y a eu la visite à Vendôme où il a mieux mobilisé des centaines de policiers pour éviter la confrontation avec les manifestants repoussés au loin. Il a fait d’autres visites avec les mêmes conséquences et une grande interview dans le Parisien pour annoncer qu’il sera davantage présent dans le débat public. Cet activisme désordonné démontre à l’évidence la nervosité du pouvoir et l’illusoire programme des 100 jours. Comment en effet Macon pourrait-il résoudre des problèmes en si peu de temps alors qu’ils existent depuis presque une cinquantaine d’années ? Peu importe car pour lui il s’agit de la com.

Évidemment l’intéressé n’a pas compris que plus il intervenait et plus l’opposition à sa politique montait dans le pays. En cause évidemment le contenu, la hiérarchie des priorités et surtout peut-être les modalités. De ce point de vue la retraite a été un exemple d’échec sur tous les plans. En outre Macron a le culot d’imputer la responsabilité de cet échec au gouvernement considérant que les choses se seraient mieux passées s’il s’était engagé davantage. Exactement le contraire si l’on s’en tient à la chute de popularité à chacune de ses interventions.

« Il y a trop de bavardage dans le système… Et, peut-être que j’aurais dû plus me mouiller, mais ce sont les institutions », détaille-t-il.
« Je pense surtout que je dois me réengager dans le débat public parce qu’il y a des choses qui ne sont pas claires », explique-t-il, affirmant toutefois qu’il ne souhaitait pas « intervenir tout le temps » durant les débats sur la réformes des retraites.

Le chef de l’État concède des erreurs… mais les reportent sur les autres !. « Est-ce qu’on aurait pu mieux faire? Oui », déclare-t-il dans les colonnes du Parisien, « .

« Peut-être que l’erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une constance et porter cette réforme moi-même », complète-t-il.
Comme durant son interview à TF1 et France 2, Emmanuel Macron pointe également des « erreurs de communication » et « des choses qui n’étaient pas claires ». Il déplore le fait de ne pas avoir réussi à faire adhérer les Français à la réforme. « Le premier élément qui n’a pas fonctionné est qu’on n’ait pas installé l’idée qu’il y avait besoin de faire cette réforme », explique-t-il.

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