Archive pour le Tag 'Stiglitz'

Taxer les superprofits ( Stiglitz)

Taxer les superprofits ( Stiglitz)

En plein marasme économique, le professeur d’économie de renommée internationale Joseph Stiglitz plaide pour une fiscalité sur les superprofits réalisés par les géants de l’énergie, de la pharmacie et du numérique. L’ancien conseiller du président Bill Clinton considère que ces entreprises « n’ont rien fait pour mériter » leurs superprofits qui devraient être frappés par une taxation exceptionnelle et redistribués à « ceux qui souffrent ».( article de la La tribune)

Une guerre aux portes de l’Union européenne, une crise de l’énergie historique, une inflation au sommet, une menace de récession, des pénuries alimentaires : les perspectives économiques de l’Europe se sont considérablement assombries ces derniers mois. Il y a un an, beaucoup d’économistes tablaient sur une poursuite de la reprise post-pandémie marquée par un fort rebond de l’activité dans la plupart des grandes économies de la planète. L’éclatement de la guerre en Ukraine a brutalement plongé le Vieux continent dans un épais brouillard. Sept mois après l’entrée en guerre de la Russie, les économistes de la Banque de France n’excluent pas une récession de l’économie tricolore dans les mois à venir.

Dans leurs dernières prévisions dévoilées ce jeudi 15 septembre, les conjoncturistes tablent désormais sur une fourchette de projections oscillant entre -0,5% et 0,8% de croissance du PIB pour 2023. Et la France est loin d’être un cas isolé en Europe. L’Allemagne a récemment annoncé qu’elle fonçait tout droit vers la récession et l’économie britannique est en proie à d’immenses difficultés. Depuis plusieurs mois, les grèves se multiplient dans de nombreux secteurs alors qu’une grande partie de la population doit faire face à une explosion du coût de la vie.

Dans ce contexte troublé, les économistes Joseph Stiglitz, Thomas Piketty et d’autres personnalités réclament au nom de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises, une coalition internationale de personnalités et dirigeants, « des mesures fiscales d’urgence pour faire face à la crise de l’inflation ». Lors d’un point presse organisé à l’Ecole d’économie de Paris ce vendredi dans le XIVème arrondissement de la capitale, le prix Nobel d’Economie américain et ancien conseiller de l’ex-chef d’Etat Bill Clinton a tiré la sonnette d’alarme. « Dans les pays développés, les Américains et les Européens sont frappés par l’inflation [...] Dans les pays en développement et les économies émergentes, les populations continuent de souffrir de la pandémie. La réponse des Etats doit passer par plus de redistribution », a déclaré le professeur à l’université de Columbia aux Etats-Unis.

En France, le débat sur les superprofits a ressurgi ces derniers jours avec la publication des résultats semestriels stratosphériques de grandes entreprises dans l’énergie ou le fret maritime (CMA-CGM). Du côté du gouvernement, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, après avoir affirmé qu’il ne savait pas « ce qu’étaient les superprofits » devant le Medef à Longchamp à la fin du mois d’août, s’oppose toujours à cette fiscalité. Lors d’une récente réunion avec des journalistes, il a réaffirmé qu’il ne voulait pas « de nouveau impôt, pas de nouvelle taxe. La justice fiscale, ce n’est pas des impôts tous azimuts ». En revanche, il s’est montré favorable à « un mécanisme de contribution [à l'échelle européenne]. Nous voulons supprimer certaines rentes ». Mardi dernier, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, dans son discours sur l’Etat de l’Union, a plaidé pour un plafonnement des prix des producteurs d’électricité à partir d’énergies renouvelables et du nucléaire qui permettrait de lever plus de 140 milliards d’euros en Europe.

Parmi les mesures préconisées par les économistes de renommée planétaire figurent notamment une taxe sur « les bénéfices exceptionnels des entreprises qui profitent de la crise et de la pandémie, y compris, mais sans se limiter, au secteur de l’énergie. » Les universitaires ont notamment évoqué les géants de la pharmacie ou les services numériques par exemple.

Ils recommandent également aux Etats de « taxer les entreprises oligopolistiques [..] en ciblant des rentes économiques ». Une des difficultés souvent mentionnée « est qu’il n’y a pas de définition claire. Les profits évoqués sont liés à des événements extérieurs comme la crise sanitaire ou la crise énergétique. Ces profits ne sont pas liés à des décisions des entreprises. Ces entreprises ont généré des profits qui sont surtout liés à une rente » a expliqué récemment à La Tribune, le directeur adjoint du CEPII Vincent Vicard, spécialiste français de la fiscalité des multinationales.

Après de longues années d’âpres tractations et de négociations, l’OCDE se félicitait il y a un an de l’accord obtenu de haute volée sur la fiscalité des multinationales. Pour rappel, cet accord jugé historique comporte deux piliers. Le pilier 1 de la réforme vise à répartir équitablement entre les pays les droits à taxer les profits des multinationales. L’impôt ne sera donc plus dû uniquement là où leurs sièges sociaux sont installés mais sur les profits également réalisés à l’étranger. Le pilier 2 fixe un taux d’imposition minimum de 15% sur les plus grandes entreprises.

Lors du point presse, Eva Joly, ex-député européenne et spécialiste de l’évasion fiscale a rappelé que depuis la révélation de scandales comme « Luxleaks, les multinationales ne paient pas les taux d’imposition affichés par les pays. En Irlande, le taux d’imposition de 12% n’est pas effectif [...] Dans ce sens, l’accord limite les intérêts des paradis fiscaux ». En revanche, « l’accord tel qu’il est conçu actuellement, ne s’appliquerait qu’à environ 140 des multinationales les plus grandes et les plus rentables. En outre, il n’attribuerait qu’une petite partie de leurs bénéfices aux pays où elles ont des ventes ».

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En outre, malgré des avancées récentes, l’entrée en vigueur de cet outil se heurte à de multiples obstacles en Europe. La Hongrie dirigée par Victor Orban continue de freiner des quatre fers pour appliquer cette fiscalité. Face à ce refus, la France, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas ont annoncé dans un communiqué la semaine dernière qu’ils allaient mettre en place une coopération renforcée pour tenter de contourner les refus du régime hongrois.

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L’impôt minimum mondial risque de léser les pays en développement

La dernière critique exprimée sur l’accord fiscal planétaire concerne la répartition des bénéfices entre les pays riches et les pays pauvres, c’est-à-dire le pilier 1. « Les pays en développement n’en tireraient que peu d’avantages – beaucoup pourraient même voir leur situation se détériorer. En effet, le système de répartition qui résulterait de l’accord favoriserait les pays riches, alors que tous les pays, y compris les pays à faible revenu, devraient renoncer à tous leurs autres droits de taxer les multinationales, comme les taxes sur les services numériques », estiment les auteurs du rapport. Face à ces difficultés, Léonce Ndikumana, professeur d’économie à l’université du Massachusetts et membre de la commission sur la fiscalité des entreprises a affirmé « qu’il faut absolument inviter l’Afrique à la table des négociations ». Le chemin pour appliquer cette taxe risque d’être encore très long.

 

Suisse : la corruption derrière le secret bancaire (Joseph Stiglitz)

Suisse : la corruption derrière le secret bancaire (Joseph Stiglitz)

Le Prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz,  salue  dans le Monde l’effet provoqué par les « Suisse Secrets » et souligne que les principales victimes de l’argent sale caché chez Credit Suisse sont les populations de pays pauvres ayant des dirigeants corrompus.

 

Tribune.

 

« Suisse Secrets », la dernière bombe lâchée par un groupe de médias internationaux, est la continuation du travail commencé avec les « Panama Papers » et les « Paradise Papers ». Il s’agit de la même vieille histoire qui se répète, à l’infini. Chaque fois que des journalistes lèvent le voile sur ce qui se passe dans le secteur financier, nous comprenons mieux l’importance du secret bancaire : chaque fois apparaît un réseau de corruption et d’activités sordides derrière lesquels se cachent sans surprise une armée de clients douteux et de familles de dictateurs, mais aussi une poignée de responsables politiques, apparemment respectables, de pays démocratiques.

Mais cette fois-ci, cela semble différent. Il ne s’agit pas d’une petite île obscure située dans des eaux reculées, ni d’un pays en développement en quête d’un autre modèle économique que celui de la drogue. Non, il s’agit d’une grande banque, Credit Suisse, implantée au cœur de l’Europe, dans l’un des pays les plus prospères du monde, un pays où l’État de droit est censé primer. Ces révélations sont d’autant plus désolantes que le pays et la banque impliqués ont promis transparence et amendement – après avoir, des décennies durant, facilité l’évasion fiscale sans que cela paraisse poser le moindre problème. Or le problème se trouve précisément là : il ne saurait y avoir de responsabilité financière des États et des banques en l’absence de transparence accrue.

La position de la Suisse, dont la loi sanctionne ceux qui tentent de percer son secret, semble de plus en plus double. Dans le monde entier, des pays adoptent des lois sur les lanceurs d’alerte, exposés à l’extrême difficulté de faire la lumière sur des comportements nuisibles. Aux Etats-Unis, les révélations de Frances Haugen sur les méfaits de Facebook n’auraient sans doute pas été possibles sans les solides lois américaines sur les lanceurs d’alerte. A l’inverse, la Suisse semble s’arc-bouter sur la défense du secret bancaire, en dépit de ses conséquences néfastes, et sanctionne les journalistes et autres personnes qui parviennent à accéder à des données sur ce qui se passe à l’ombre de son système financier.

Il est regrettable, mais hélas pas surprenant, qu’aucun média suisse n’ait pu participer à cette enquête collaborative mondiale, étant donné les lourdes conséquences légales prévues par les lois suisses sur le secret bancaire. Nous ne pouvons donc que saluer l’action de ces journalistes non suisses qui risquent des poursuites des autorités helvétiques. Sans aucun doute, la Suisse sait l’effet dissuasif de sa législation : sans aucun doute ou presque, son but est de préserver aussi longtemps que possible son modèle économique, pour empocher une petite part des biens illicites ou mal acquis, en échange d’un refuge sûr et secret où amasser et stocker leurs lingots.

 

Les pronostics pour l’économie mondiale en 2022 (Joseph Stiglitz)

 Les  pronostics pour l’économie mondiale en 2022  (Joseph Stiglitz)

 

Dans une tribune au « Monde », le Prix Nobel d’économie 2001  Souligne le rôle du système des prix dans l’évolution économique, sociale et sociétale.(extrait)

 

Une réflexion évidemment intéressante mais aussi un peu limitée dans la mesure où des grands événements géopolitiques ou sociétaux peuvent toujours bouleverser les meilleures prévisions ert ignorer même le système des prix NDLR

 

Tribune

 

L’année 2021 a mis nos nerfs à dure épreuve, à mesure que les statistiques sur les pandémies et les aléas politiques soufflaient le chaud et le froid. La nouvelle année sera sensiblement similaire, d’autant qu’il y aura des élections de mi-mandat aux Etats-Unis en novembre – et elles seront déterminantes. Compte tenu de ce haut degré d’incertitude, il semble imprudent de faire des prédictions très assurées. Pourtant, je vais donner mes meilleurs pronostics.

Pour commencer, le Covid-19 sera enfin jugulé, mais pas éradiqué. Suffisamment de personnes auront été vaccinées dans suffisamment de régions du monde pour surmonter la peur qui pèse sur nous depuis deux ans. Mais faire que ce relâchement d’une énergie jusqu’ici retenue permette de redémarrer l’économie mondiale ne sera pas si simple.

Le système des prix peut fournir des indications fiables pour les décisions marginales – l’économie a besoin d’un peu plus de ceci, d’un peu moins de cela – mais il n’est pas aussi efficace pour gérer de grandes transformations structurelles comme les tournants de l’agriculture vers l’industrie, de l’industrie vers les services et de la paix vers la guerre (ou vice versa). Nous constatons déjà de nombreux hoquets – et il pourrait y en avoir d’autres –, mais nous devrions nous préparer à des changements importants dans les modes de production et de consommation : davantage de visioconférences et d’e-commerce, moins d’achats physiques dans les commerces de détail traditionnels. La demande de biens immobiliers commerciaux pourrait diminuer, tandis que la demande de logements pourrait augmenter.

Le marché du travail est perturbé comme jamais auparavant, et certains de ces changements pourraient s’avérer permanents. De nombreux travailleurs se demandent si cela vaut la peine de conserver son emploi : pourquoi endurer tant de stress et de si mauvaises conditions de travail pour un si bas salaire ? Les pénuries de main-d’œuvre aux Etats-Unis ont persisté même après l’expiration des allocations-chômage. Les travailleurs sont plus exigeants, et cela pourrait faire pencher le rapport de force en faveur de la main-d’œuvre, après quatre décennies d’augmentation de la part du capital dans le gâteau économique.

Les nouvelles pénuries se refléteront dans les prix de façon asymétrique, mais les hausses de prix résultant des pénuries ont tendance à être disproportionnées par rapport aux réductions de prix résultant des excédents, ce qui signifie que l’inflation est probable. Le problème est que, si nous savons contrôler l’inflation lorsqu’elle résulte d’une demande excessive, dans le contexte actuel, bien différent, la hausse des taux d’intérêt va augmenter le chômage plus qu’elle ne va diminuer l’inflation…

 

La fin du PIB (Joseph Stiglitz) ?

La  fin du  PIB (Joseph Stiglitz)

Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz estime que le coronavirus a révélé au grand jour que l’économie mondiale tournait sans roue de secours et plaidé pour une meilleure mesure de la santé économique d’un pays que le PIB, dans un entretien avec l’AFP. Or dans le pipe classique une voiture sans roue de secours est plus efficace qu’une voiture avec. Le prix Nobel d’économie aurait pu ajouter une autre contradiction à savoir justement dans le domaine des accidents de circulation que plus l’accidentologie augmente et plus le pipe progresse aussi du faite des réparations notamment matérielles qu’elle provoque

 

Le discours des politiques étant imprégné par l’idée de relance «verte», Joseph Stiglitz affirme qu’il faudrait «réfléchir au type d’économie dont nous voulons après cette pandémie». «Et il ne faudrait pas se contenter de revenir là où nous étions. Nous savions alors et nous savons d’autant plus aujourd’hui que cet équilibre comportait beaucoup d’iniquités et d’inégalités. Ce qu’il nous faut donc faire, c’est mener l’économie dans une direction qui reflète toutes ces préoccupations. Le PIB n’est pas une bonne mesure. Le PIB ne prend pas en compte les inégalités, le manque de résilience, le manque de durabilité.»

Joseph Stiglitz ajoute que «l’indicateur le plus important est l’impact des émissions de gaz à effet de serre. Pas seulement le CO2, mais aussi le méthane. Ils ont chacun des dimensions différentes, comme leur durée de vie et leur puissance. Ces dernières années, nous en avons appris davantage sur les multiples manifestations du changement climatique, par exemple sur la manière dont il va affecter les événements météorologiques extrêmes. Ce que nous avons appris, c’est la complexité du changement climatique lui-même.»

 

Cependant, le PIB reste l’indicateur clé pour évaluer le succès de toute politique, et il se pourrait que l’évolution vers un nouveau modèle de croissance soit influencée par les outils que nous utilisons pour la mesurer. Le Prix Nobel de l’économie pense en effet que «les indicateurs sont importants à deux égards. Dans notre nouveau rapport (pour l’OCDE), nous avons souligné que si nous avions eu de meilleures mesures, nous aurions eu une meilleure idée des dommages que la crise de 2008 était en train de causer. Plus largement, nous devrions travailler à une meilleure mesure de la santé de l’économie, pour savoir dans quelle mesure nos politiques de relance améliorent réellement nos sociétés.»

Selon Joseph Stiglitz, l’accent mis sur le PIB n’a pas permis de réaliser le manque de résilience de la société. «Il ne nous a pas permis de calculer la force de notre économie», dit-il. «Pour faire simple, il y a une grande différence entre le fait qu’une voiture ait une roue de secours ou non. Mais dans la façon dont nous mesurons le PIB, une voiture sans roue de secours est plus efficace qu’une voiture avec une roue de secours: elle coûte moins cher.»

«Nous avons créé une économie sans roue de secours, sans lits d’hôpitaux supplémentaires, nous ne nous sommes pas préparés à la pandémie, nous n’avons pas fait beaucoup de choses qui nous auraient permis de répondre à la pandémie. Ce n’est pas que nous aurions pu l’empêcher, mais nous aurions pu avoir une économie beaucoup plus résiliente, plus apte à réagir, et cela, je crois que nos statistiques ne nous le disent pas.», ajoute-t-il.

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Sur la relance «verte», Joseph Stiglitz se dit «plein d’espoir, surtout en Europe». Mais il précise : «nous devons continuer à travailler. Le monde a pris l’engagement d’être neutre en carbone d’ici à 2050. Je pense que c’est réalisable. C’est une étape très positive, mais ce n’est pas suffisant d’avoir cette aspiration, il faut commencer à dépenser l’argent. Et évidemment la pandémie nous incite à commencer à dépenser cet argent.»

«Nous devons aider les gens à se reconvertir, les diriger vers d’autres emplois, comme vendeur de panneaux solaires», explique l’économiste américain. «Ne pas faire cette transition aurait un coût extrêmement élevé pour le monde. Nous devons donc reconnaître que certains individus seront plus mal lotis. Nous devrons absolument veiller à ce qu’ils soient correctement protégés et à les aider à se diriger vers d’autres secteurs de production.»

Mettre fin au PIB (Joseph Stiglitz)

Mettre fin au PIB (Joseph Stiglitz)

Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz estime que le coronavirus a révélé au grand jour que l’économie mondiale tournait sans roue de secours et plaidé pour une meilleure mesure de la santé économique d’un pays que le PIB, dans un entretien avec l’AFP.


Le discours des politiques étant imprégné par l’idée de relance «verte», Joseph Stiglitz affirme qu’il faudrait «réfléchir au type d’économie dont nous voulons après cette pandémie». «Et il ne faudrait pas se contenter de revenir là où nous étions. Nous savions alors et nous savons d’autant plus aujourd’hui que cet équilibre comportait beaucoup d’iniquités et d’inégalités. Ce qu’il nous faut donc faire, c’est mener l’économie dans une direction qui reflète toutes ces préoccupations. Le PIB n’est pas une bonne mesure. Le PIB ne prend pas en compte les inégalités, le manque de résilience, le manque de durabilité.»

Joseph Stiglitz ajoute que «l’indicateur le plus important est l’impact des émissions de gaz à effet de serre. Pas seulement le CO2, mais aussi le méthane. Ils ont chacun des dimensions différentes, comme leur durée de vie et leur puissance. Ces dernières années, nous en avons appris davantage sur les multiples manifestations du changement climatique, par exemple sur la manière dont il va affecter les événements météorologiques extrêmes. Ce que nous avons appris, c’est la complexité du changement climatique lui-même.»


Cependant, le PIB reste l’indicateur clé pour évaluer le succès de toute politique, et il se pourrait que l’évolution vers un nouveau modèle de croissance soit influencée par les outils que nous utilisons pour la mesurer. Le Prix Nobel de l’économie pense en effet que «les indicateurs sont importants à deux égards. Dans notre nouveau rapport (pour l’OCDE), nous avons souligné que si nous avions eu de meilleures mesures, nous aurions eu une meilleure idée des dommages que la crise de 2008 était en train de causer. Plus largement, nous devrions travailler à une meilleure mesure de la santé de l’économie, pour savoir dans quelle mesure nos politiques de relance améliorent réellement nos sociétés.»

Selon Joseph Stiglitz, l’accent mis sur le PIB n’a pas permis de réaliser le manque de résilience de la société. «Il ne nous a pas permis de calculer la force de notre économie», dit-il. «Pour faire simple, il y a une grande différence entre le fait qu’une voiture ait une roue de secours ou non. Mais dans la façon dont nous mesurons le PIB, une voiture sans roue de secours est plus efficace qu’une voiture avec une roue de secours: elle coûte moins cher.»

«Nous avons créé une économie sans roue de secours, sans lits d’hôpitaux supplémentaires, nous ne nous sommes pas préparés à la pandémie, nous n’avons pas fait beaucoup de choses qui nous auraient permis de répondre à la pandémie. Ce n’est pas que nous aurions pu l’empêcher, mais nous aurions pu avoir une économie beaucoup plus résiliente, plus apte à réagir, et cela, je crois que nos statistiques ne nous le disent pas.», ajoute-t-il.

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Sur la relance «verte», Joseph Stiglitz se dit «plein d’espoir, surtout en Europe». Mais il précise : «nous devons continuer à travailler. Le monde a pris l’engagement d’être neutre en carbone d’ici à 2050. Je pense que c’est réalisable. C’est une étape très positive, mais ce n’est pas suffisant d’avoir cette aspiration, il faut commencer à dépenser l’argent. Et évidemment la pandémie nous incite à commencer à dépenser cet argent.»

«Nous devons aider les gens à se reconvertir, les diriger vers d’autres emplois, comme vendeur de panneaux solaires», explique l’économiste américain. «Ne pas faire cette transition aurait un coût extrêmement élevé pour le monde. Nous devons donc reconnaître que certains individus seront plus mal lotis. Nous devrons absolument veiller à ce qu’ils soient correctement protégés et à les aider à se diriger vers d’autres secteurs de production.»

Monde d’après : les propositions fiscales de Piketty et Stiglitz pour le monde d’après

Monde d’après : les propositions fiscales de Piketty et Stiglitz pour le monde d’après

(Thomas Piketty et Joseph Stiglitz) ( chronique de la tribune)

 

Dans le cadre de ‘l’ ICRICT ( cercle de réflexion) , Thomas Piketty et Joseph Stiglitz recommandent  les gouvernements ne doivent pas accorder des allégements fiscaux et renflouer

Les entreprises à tout-va et les plus riches doivent être mis à contribution, plaident ce lundi des

économistes . Une idée qui rirait plutôt à l’inverse des tendances au repli des pays sur eux-mêmes, voire nationalistes avec des organisations internationales fragilisées ;l’ idée d’une refonte de la fiscalité internationale n’est pas nouvelle, elle pose cependant la question de l’identification de la résidence principale de ceux qui sont visés qui par définition pratique la mobilité internationale.

La pandémie de Covid-19 a entraîné une hausse « des dépenses publiques pour financer la santé, le maintien des revenus et l’emploi, mais ce fardeau économique ne doit pas peser de manière disproportionnée sur les groupes de personnes et les pays défavorisés », plaident ces économistes, qui participent à la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des sociétés. Des idées qui vont évidemment à l’encontre de la tendance à la fermeture des frontières voir au nationalisme. Notons qu’il s’agit d’une réflexion intéressante mais limitée au respect de répartition de la richesse et aux inégalités. Or la problématique est plus large que l’approche économique et financière classique elle pose notamment la question de la nature de la production, de son utilité, de son volume de son rapport à l’environnement et à la biodiversité. Bref du rapport entre les hommes eux-mêmes et pas seulement qu’en termes marchands ainsi entre les hommes et leur cadre.

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Dans cette perspective, « les réductions de l’impôt sur les sociétés « pour stimuler les investissements de reconstruction » ne sont ni économiquement efficaces ni socialement souhaitables », estime l’Icrict, alors même  que les recettes fiscales mondiales vont déjà chuter avec la baisse de la consommation et le chômage. Il ne faut pas encourager « une « course au moins-disant » des taux d’imposition des sociétés visant à attirer les investissements étrangers » et au contraire renforcer « les efforts de coordination fiscale », avec « un taux d’imposition minimum effectif sur les bénéfices mondiaux des multinationales d’au moins 25 % », plaide encore l’Icrict.

Concernant les entreprises qui ont pu profiter de la crise, par exemple dans le secteur pharmaceutique ou celui du commerce électronique, il faudrait taxer leurs « bénéfices excessifs », en modulant le taux d’imposition en fonction de la taille des entreprises. Les que les économistes posent cependant d’une certaine manière la problématique environnementale en s’interrogeant sur l’opportunité de plan de sauvetage pourrait porter atteinte à l’égalité de traitement sur les mêmes marchés

La commission met donc en garde contre les « plans de sauvetage », qui « détruisent les conditions équitables du marché » et « sont particulièrement néfastes pour les pays en développement, qui n’ont pas les ressources nécessaires » pour en mettre en place. Le soutien de l’Etat devrait être interdit aux entreprises ayant leur siège ou des filiales dans des paradis fiscaux car elles ne financent pas « le contrat social ».

L’Icrict demande aussi à ce que les riches prennent « en charge une part proportionnelle du fardeau économique de la pandémie », avec « une imposition effective du patrimoine, et en particulier du patrimoine offshore ». Pour cela, les économistes réclament « des données sur la richesse offshore afin de permettre à toutes les juridictions d’adopter des impôts sur la fortune progressifs effectifs sur leurs résidents et de pouvoir mieux contrôler les taux d’imposition effectifs sur les contribuables aux revenus les plus élevés ».

 

 

Les États frappés par cette maladie infectieuse et dépourvus de stocks de masques et de tests suffisants ont souvent été obligés de prendre des mesures strictes de confinement pour contrôler la diffusion de l’épidémie et limiter le nombre de victimes.

Les gouvernements ont déjà annoncé des aides parfois jugées insuffisantes pour tenter d’enrayer les ravages de cette crise sur le système productif et le marché du travail. En outre, les États ont sérieusement accru leurs dépenses de santé pour affronter cette pandémie mondiale.

Face à ces montagnes de dépense et pour relancer l’économie, les gouvernements vont devoir faire des choix de politique économique dans les semaines à venir afin de relancer la machine.

En Europe, l’Allemagne a déjà annoncé un plan massif de relance de 130 milliards d’euros étalés sur deux ans. L’Italie a également commencé à plancher lors d’états généraux le week-end dernier sur des pistes de relance. Enfin, pour la France, le gouvernement a prévu de bâtir un plan cet été pour le présenter à la rentrée en septembre.

La baisse de l’impôt sur les sociétés, actuellement pratiquée dans un grand nombre de pays développés, dont les États-Unis et la France,  »‘pour stimuler les investissements de reconstruction’ ne sont ni économiquement efficaces ni socialement souhaitables » estiment les chercheurs. Face aux partisans d’une politique de l’offre stricte, les universitaires ont formulé cinq grandes propositions visant à réformer le système fiscal international. Ils préconisent notamment.

- l’introduction de « taxes progressives sur les services numériques, sur les rentes économiques captées par les entreprises… bref une sorte de taxe de médiation entre la production et la commercialisation. Pas vraiment une idée très nouvelle surtout de la part de ceux qui ont compris qu’il valait mieux vendre que produire surtout dans des pays qui subissent des distorsions de concurrence sur le plan environnemental, social, fiscal ou en matière de santé.

Inégalités : une autre approche ( collectif Stiglitz )

Inégalités : une autre approche ( collectif Stiglitz )

Un collectif, composé notamment du prix Nobel Joseph Stiglitz, de Jean-Paul Fitoussi et de Martine Durand, directrice des statistiques et des données à l’OCDE, appelle à mieux mesurer les effets de la crise et à se pencher sur « la qualité de la croissance. » Ils plaident notamment pour une approche qui va bien au delà de la mesure du PIB en insistant sur la notion de bien-être.  » La crise de 2008 et ses répercussions montrent pourquoi il est nécessaire de changer de perspective. La perte de PIB qui en a résulté n’a pas été l’événement ponctuel et temporaire prédit par les modèles macroéconomiques classiques. Le fait que ses effets perdurent donne à penser que la crise a provoqué la perte définitive de grandes quantités de capital, non seulement sous la forme de machines et de structures, mais aussi de manière déguisée : à travers le recul des formations des personnes en emploi, les séquelles permanentes que les jeunes subissent en entrant sur le marché du travail en période de récession et le discrédit dans lequel le système économique est tombé, car jugé ‘truqué’ au profit de quelques-uns. » Et l’heure est cruciale. Dans un récent sondage réalisé par BVA pour la Tribune, près de trois quart des Français interrogés (72%) se reconnaissent dans les revendications exprimées par les « gilets jaunes ». Le rapport des experts souligne que, en plus de nuire à la sécurité économique, la crise de 2008 a réduit la confiance de la population à l’égard des institutions et de nombreux résultats électoraux ont illustré cette défiance ces dernières années. Face aux lacunes des politiques publiques en matière de pauvreté et d’inégalités, les experts invitent les gouvernements et institutions à prendre en considération des indicateurs plus adaptés pour mesurer l’insécurité économique. D’autres outils « auraient révélé que les conséquences de la récession étaient beaucoup plus lourdes que ne l’indiquaient les statistiques fondées sur le PIB. » Au lieu d’imposer un grand nombre de mesures d’austérité à des pays déjà en souffrance et se focaliser sur les dépenses publiques, les États auraient pu adopter des politiques économiques qui auraient pu favoriser la croissance à plus long terme, soulignent les économistes. « L’inadéquation de la riposte à la crise a été accentuée par le fait qu’une attention excessive a été accordée aux conséquences des dépenses publiques sur la dette des États, alors que ces dépenses auraient pu prendre la forme d’investissements qui auraient ajouté des actifs dans le bilan des administrations.« Les politiques publiques menées par le gouvernement souffrent parfois d’un manque d’évaluation de leur efficacité. Face à ce déficit, le collectif d’experts recommande de dresser un tableau de bord d’indicateurs « qui renseignerait sur la manière dont la population vit les chocs économiques, sur les moyens dont elle dispose pour les amortir et sur l’adéquation du système de protection sociale en place contre les grands risques. » En France, des parlementaires réclament plus de moyens pour évaluer les politiques publiques menées. Dans un rapport parlementaire publié au printemps, les auteurs citaient le professeur d’économie Marc Ferracci à l’université Paris 2 Assas qui expliquait que  »pour réconcilier les citoyens avec l’État, il faut produire de l’information claire, fiable, transparente et indépendante. »

 

Sauver l’euro en virant l’Allemagne ! (Stiglitz)

Sauver l’euro en virant l’Allemagne ! (Stiglitz)

La proposition de l’économiste américain de gauche peut surprendre : sauver l’euro en virant l’Allemagne ou encore un euro flexible. Les réflexions du prix Nobel d’économie sont respectables mais suscitent  cependant de sérieuses interrogations. En effet Joseph Stieglitz oublie simplement que la sortie de l’Allemagne ou un euro flexible conduirait inévitablement à une baisse de leur de 20 % de la monnaie donc du pouvoir d’achat en France. Ce sont en effet les excédents commerciaux allemands qui permettent une telle valorisation de l’euro. On peut évidemment reprocher beaucoup de choses à l’Allemagne notamment son entêtement vis-à-vis de la brutalité de la rigueur budgétaire en période de faible croissance, on peut aussi lui reprocher son refus de vraiment soutenir la croissance, On peut aussi regretter que l’Allemagne s’investisse très peu en matière de politique étrangère notamment en matière de défense. Par contre,  si la France conserve en dépit de la crise untel niveau de vie c’est surtout grâce à la monnaie unique laquelle repose sur la solidité économique et financière de l’Allemagne. Par contre Joseph Stieglitz n’a pas tort de souhaiter une véritable union bancaire et dans ce domaine Allemagne traîne les pieds. Il faut souhaiter une plus grande intégration, idem pour la solidarité financière. Il en est des économistes comme des politiques, ils occupent tout le spectre des idéologies. On trouve des économistes ultralibéraux, des  économies sociaux libéraux, des économistes socialistes et même des économistes gauchistes. En outre la profession d’économiste est sans doute l’une des plus répandues dans le monde avec celle de psychologue. Du coup les réflexions de ces experts ressemblent à une sorte d’auberge espagnole.  Dans un entretien au Figaro, Joseph Stieglitz évoque plusieurs scénarios surprenants : un divorce à l’amiable de la Grèce; un «euro flexible» où pays du Sud et du Nord par exemple, auraient chacun leur monnaie; et même un abandon de l’euro par l’Allemagne.

Mais pour l’économiste américain qui a conseillé plusieurs gouvernements sociaux-démocrates en Europe, ces solutions sont le dernier recours. Il propose en effet un plan de sauvetage qui exige «plus d’Europe» avec plus d’intégration économique et politique

 

(Avec AFP)

Comité d’experts Panama Papers : Joseph Stiglitz démissionne

Comité d’experts Panama Papers : Joseph Stiglitz démissionne

Le comité mis en place par le Panama pour faire la lumière sur son système financier manque de transparence, a dit vendredi à Reuters le lauréat du prix Nobel de l’économie Joseph Stiglitz, après en avoir démissionné. La publication en avril de plus de 11,5 millions de documents du cabinet panaméen Mossack Fonseca, les « Panama Papers », a révélé les détails financiers de nombreux comptes offshore susceptibles d’être utilisés pour échapper au fisc. Joseph Stiglitz ainsi que l’expert anti-corruption suisse Mark Pieth, qui comptaient parmi les sept membres du comité de transparence convoqué par le pays pour auditer son système financier, notoirement opaque, disent avoir trouvé le gouvernement peu disposé à soutenir une enquête ouverte. Ils ont tous deux démissionné vendredi après le refus du Panama de garantir que les rapports du comité seraient rendus publics. « Je pensais que le gouvernement était plus engagé, mais ce n’est manifestement pas le cas », a dit le professeur américain. « C’est extraordinaire comme ils ont essayé de nous saboter », a-t-il ajouté. Le gouvernement panaméen a défendu la gestion « autonome «du comité dans un communiqué, regrettant les départs de Stiglitz et Pieth, qu’il attribue à des « divergences internes ». Il a remercié les deux hommes pour leurs recommandations et s’est dit toujours attaché à la « transparence et la coopération internationale ». Lors de la première réunion du comité à New York les 4 et 5 juin, la nécessité d’un engagement du gouvernement panaméen à publier les résultats du rapport faisait consensus, ont dit Stiglitz et Pieth. Mais la semaine dernière, ces derniers ont reçu une lettre du gouvernement revenant sur cette promesse.

(Avec Reuters)

Economie : la France va dans le mur (Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie)

Economie : la France va dans le mur (Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie)

L’économie française fonce droit dans le mur. C’est en tout cas ce que pense le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz dans un article du Figaro. Le  célèbre économiste américain, de passage à Paris pour la promotion de son ouvrage «La grande fracture», critique sévèrement la politique menée par François Hollande. «Pour moi, ce que le gouvernement fait, c’est la pire stratégie pour le futur de la France», explique-t-il.  Le prix Nobel d’Économie critique notamment la décision du gouvernement Hollande de baisser les dépenses publiques. De ce point de vue, «François Hollande a tout faux», regrette-t-il. L’ancien chef économiste de la Banque mondiale et conseiller du président américain Bill Clinton estime au contraire que pour relancer la croissance, il faudrait plus de dépenses «en investissant dans les infrastructures, la recherche, l’éducation». L’addition pour les générations futures «sera encore plus importante si vous n’investissez pas et que le chômage reste élevé. Les entreprises n’investissent pas s’il n’y a pas de demande», rappelle-t-il.  Joseph Stiglitz dénonce également les baisses de charges et d’impôts des entreprises, au cœur du Pacte de responsabilité et de solidarité, mis en place pour stimuler l’économie. Une «idée vraiment stupide», tacle-t-il, ajoutant que cette «politique de l’offre» mise en œuvre par Ronald Reagan aux États-Unis dans les années 1980 est aujourd’hui «totalement discréditée». «Ce n’est même plus un sujet de débat pour les économistes, seulement pour les Allemands et pour quelques personnes en France», affirme-t-il. Selon lui, cette stratégie économique contribue à «la croissance molle» de la France et «sape le potentiel de croissance» du pays. La France «est de toutes les nations du monde celle qui a le plus fortement embrassé le concept d’égalité», mais est désormais confrontée à un «vrai risque» de creusement des inégalités en raison de ses choix budgétaires.  Comme l’a déjà fait avant lui l’ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, Joseph Stiglitz pointe du doigt l’influence allemande sur François Hollande. Ce dernier subit selon lui une «forme d’intimidation» qui le pousse à suivre la voie de l’austérité. «Le gouvernement de centre gauche en France n’a pas été capable de tenir tête à l’Allemagne», déplore-t-il. Joseph Stiglitz constate par ailleurs que la pression allemande s’exerce sur l’ensemble de l’Europe, comme l’a illustré la crise grecque cet été. Loin de marquer la fin de la crise, l’accord signé entre Athènes et ses créanciers aura selon lui pour conséquence d’ «affaiblir un peu plus le peuple grec», d’«approfondir et d’allonger la récession». «La crise sera de retour dans deux ou trois ans. Peut-être même avant!», prévient Joseph Stiglitz.  Cette grande figure de la critique de l’austérité, aux côtés d’autres chercheurs tels que l’américain Paul Krugman et le Français Thomas Piketty, exhorte aujourd’hui les dirigeants européens à revoir leur stratégie. «Le type de politique mise en place en Grèce, à savoir les politiques d’austérité, c’est ce qui est en train de tuer l’Europe», affirme-t-il. «Je ne comprends pas pourquoi l’Europe choisit cette voie aujourd’hui», regrette-t-il.

 




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