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Ski et changement climatique : Des stations en danger

Ski et changement climatique : Des stations en danger

Pour la Cour des comptes, : le modèle des stations de ski françaises, héritées des années 1960 et 1970, s’essouffle. Pire : il ne serait pas à la hauteur des enjeux.

Ce rapport de la Cour des comptes émet, entre autres, l’idée d’une « conditionnalité écologique » des aides publiques versées aux stations de ski.

L’objectif de la Cour des comptes, épaulée par ses cinq chambres régionales (CRC Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur), était donc de « préciser les conséquences du changement climatique sur le tourisme hivernal en montagne et d’examiner comment les stations s’y sont adaptées ».

Le premier constat de la juridiction financière est sans appel : selon elle, le modèle des stations de ski françaises s’essouffle.

« Alors qu’il pouvait compter à la fin du XXe siècle sur une dynamique alimentée par une croissance du tourisme de ski entraînant celle des infrastructures immobilières et des remontées mécaniques (…), à compter de la fin des années 2000, la diminution de l’activité ski et l’inadaptation croissante du patrimoine immobilier des stations ont commencé à fragiliser l’équilibre financier des remontées mécaniques et l’économie locale qui en découle », observe-t-elle.

Tous les massifs seront touchés à horizon 2050
Un phénomène accentué davantage par le changement climatique, dont les effets et notamment la hausse des températures sont devenus encore plus manifestes qu’en plaine. « Toutes les stations de ski seront plus ou moins touchées à horizon 2050 »

De quoi justifier, pour la Cour des comptes, la nécessité de mettre en place dès à présent « un fonds d’adaptation au changement climatique destiné à financer les actions de diversification et de déconstruction des installations obsolètes, alimenté par la taxe locale sur les remontées mécaniques ».

Stations européennes: 50 % manqueront de neige d’ ici 2050

Stations européennes: 50 % manqueront de neige d’ici 2050

Le chercheur grenoblois Hugues François (INRAE), l’un de ses principaux contributeurs de l’étude publiée par l’INRAE et Météo France sur l’avenir de l’enneigement des stations de ski européennes Estime que au moins la moitié des stations européennes manquerons de neige d’ici 2050. Une véritable catastrophe économique évidemment.

Interview dans le journal la Tribune

Vous avez étudié les scénarii à venir, en matière d’enneigement, de plus de 2.000 stations de ski européennes, dans 28 pays, de la Turquie à l’Islande en passant par les Balkans, la Scandinavie, les Carpates, les Alpes etc. Quelles sont les conclusions ? Devrons-nous faire une croix sur le ski ?

Hugues François – En partant du scenario le plus probable désormais, c’est-à-dire un réchauffement planétaire de plus deux degrés qui devrait être atteint à horizon 2050, il apparaît que 53% des stations européennes seront exposées à un risque qualifié de « très élevé » de manque de neige, sans production de neige. Avec une hausse de + 3 degrés, cette proportion passerait à 75% environ et à 98% dans l’hypothèse d’une hausse de quatre degrés.

Les situations sont très variables selon l’implantation géographique. Plus spécifiquement, dans les Alpes françaises, la proportion est de 31% des stations présentant un très haut risque de faible enneigement avec une hypothèse de + 2 degrés. Dans les Pyrénées, ce sont 89% des stations qui seraient exposées à un très haut niveau de risque de faible enneigement et 80% dans les moyennes montagnes Franco-Suisse (Massif-Central, Vosges et Jura).

Sur quels outils vous êtes-vous appuyés pour arriver à ces conclusions ?

Cette étude repose sur une dynamique de recherche amorcée depuis assez longtemps et qui croise les outils et les compétences de Météo France et de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE). Nous avons développé des outils de modélisation permettant d’avoir une vision assez précise de ce qu’on peut attendre en matière d’enneigement dans les prochaines décennies, en fonction du changement climatique.

Est-ce que la production de neige artificielle pourrait permettre de compenser ce faible enneigement ?

Il n’est pas possible de généraliser, car la contribution de la production de neige pour s’adapter aux impacts du changement climatique est très hétérogène, en fonction des massifs et à l’intérieur des massifs. La capacité à produire de la neige dépend également des conditions météo locales et varie donc beaucoup d’une station à l’autre. Cela dépend notamment de la latitude et de l’altitude. La production de neige peut avoir un impact positif sur les conditions d’enneigement des domaines skiables mais ne constitue pas une solution générique. En outre, la capacité de production diminue également en fonction du niveau de réchauffement.

Pour donner quelques chiffres, selon nos modélisations, à + 2° de réchauffement planétaire en 2050, la production de neige permettrait de faire passer à 27% la proportion des stations européennes exposées à un haut risque de faible enneigement. Avec 50% des pistes couvertes par les installations de production de neige, la proportion de stations exposées à un risque très élevé passe de 31 à 7% dans les Alpes françaises. Dans les Pyrénées, ce chiffre passe de 89 à 9%. En revanche, dans les moyennes montagnes franco-suisses, l’exposition au risque est réduite de manière moins importante : il passe de 80% de stations exposées à un très haut niveau de risque de faible enneigement à 54%.

Mais cette production de neige artificielle ne participe-t-elle pas elle-même au cycle du réchauffement climatique ?

L’empreinte carbone de la production de neige en elle-même est assez limitée. Cependant, elle ne peut pas être détachée de celle de l’activité touristique et des émissions de gaz à effet de serre principalement dues au transport pour se rendre en station et à l’hébergement durant le séjour au ski. La question est également celle du lien entre le maintien des activités touristiques et les objectifs de décarbonation des économies pour limiter le changement climatique dont les impacts menacent le tourisme de montagne.

Autre point à ne pas négliger sur ce sujet : l’eau. Notre étude évalue le besoin en eau nécessaire pour produire de la neige en fonction du besoin et des conditions climatiques, mais ne tient pas compte de la disponibilité des ressources en eau nécessaires. En outre, notre étude n’évalue pas non plus les conditions de partage de la ressource entre différents usages, y compris pour répondre aux besoins des écosystèmes.

Finalement, quel est le message de cette étude ?

Le principal enjeu est de permettre aux stations d’évaluer les risques auxquelles elles sont exposées face au réchauffement climatique et la capacité de la production de neige pour en limiter les effets et jusqu’à quel point. D’une certaine manière, l’enjeu c’est de rentrer dans une forme de démarche coûts/bénéfices pour évaluer l’opportunité de concentrer les efforts sur le tourisme de neige par rapport à d’autres voies de développement. L’ensemble de ces éléments apporte des données objectivées aux responsables de stations de sports d’hiver pour définir leur stratégie d’adaptation. Jusqu’à quel point investir dans les installations de production ? Dans le renouvellement des remontées mécaniques ?


Sports d’hiver : les stations des Alpes françaises vont-elles tenir le choc face aux crises ?

Il faut savoir que dans un premier temps, le changement climatique a été ignoré par de nombreux professionnels du tourisme de ski. Ceci est sans doute lié aux progrès techniques de la production de neige qui ont amélioré la capacité des gestionnaires à composer avec la variabilité naturelle de l’enneigement d’une année à l’autre, contribuant ainsi à masquer les premiers effets sensibles du réchauffement climatique. Du côté de la recherche, la première étude publiée à l’échelle européenne, au début des années 2000, ne tenait pas compte de la production de neige. Le fait de prendre en compte les pratiques de gestion de l’enneigement utilisées par les stations de sports d’hiver a contribué à la reconnaissance du changement climatique et de ses impacts au sein de la profession.

L’avenir des stations de sports d’hiver est un objet de débat généralement clivant et un des enjeux de nos travaux est d’apporter des éléments factuels comme bases d’échanges aussi constructifs que possible. En France, nos travaux contribuent depuis 2020 à la production du service climatique ClimSnow, en partenariat avec le bureau d’étude Dianeige, qui a été utilisé par plus de 150 stations. Cet outil dresse un état des lieux de l’enneigement et de son évolution projetée sous la forme d’un ensemble de graphiques et de cartes établi pour chaque station.

Carburant : menace de panne sèche dans les stations ?

Carburant : menace de panne sèche dans les stations ?

En raison de la grève qui importante qui se maintient dans le secteur de l’énergie, le carburant pourrait venir à manquer dans nombre de stations dans les jours à venir; Cela d’autant plus que les automobilistes font des provisions.

A l’instar du secteur des transports, le mouvement de grève contre la réforme des retraites se poursuit aussi dans les raffineries ce mercredi 8 mars. Les expéditions de carburant sont ainsi interrompues aujourd’hui dans l’ensemble des raffineries de TotalEnergies en France, a déclaré un porte-parole de l’énergéticien.

Sur les 269 opérateurs postés mercredi matin sur les sites de TotalEnergies, 54 % d’entre eux étaient en grève, a précisé le porte-parole du groupe français, ajoutant que certains dépôts étaient aussi bloqués, sans plus de précisions.

La CGT a de son côté fait savoir que les grèves se poursuivaient aussi dans les deux raffineries Esso (groupe Exxon-Mobil) à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) et à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), entraînant l’arrêt des livraisons de carburant. Le syndicat a précisé qu’à Fos-sur-Mer, 90 % des salariés étaient actuellement en grève, tandis que le taux de grévistes était de 20 % à Port-Jérôme-sur-Seine.

(Avec Reuters)

Fin de la neige dans nombre de stations d’ici la fin du siècle

Fin  de la neige dans nombre de stations d’ici la fin du siècle

Si les grandes stations se trouvent à une altitude suffisante pour espérer avoir de la neige pendant la saison par contre  nombre de petites et moyennes stations situées à moins de 1500 m pourrait voir leur enneigement très réduit voire même disparaître en dessous de 1200 m d’ici la fin du siècle. Une Nouvelle étude scientifique confirme qu’il va neiger de moins en moins en raison du réchauffement climatique. « Si nous ne faisons rien, on peut s’attendre à avoir à peu près 70% d’enneigement en moins à la fin du siècle », a expliqué lundi 20 février, sur franceinfo, Mathias Bavay, chercheur, scientifique au sein de l’institut WSL, qui a réalisé l’étude. Cela signifierait que  »la saison de ski sur neige naturelle commencerait beaucoup plus tard, et finirait beaucoup plus tôt », anticipe-t-il.

 

: Peut-on sauver les stations de ski ?

Mathias Bavay : Si nous ne faisons rien, on peut s’attendre à avoir à peu près 70% d’enneigement en moins à la fin du siècle. Une telle réduction signifie un recours plus grand à la neige artificielle. Un quart des stations sont en-dessous de 1 200 mètres. Ces stations-là n’auraient sans doute plus d’enneigement permanent pendant l’hiver.

Que va entraîner ce déneigement ?

Cela aura un impact sur le tourisme hivernal pour toutes ces stations qui n’auraient plus d’enneigement correct. La saison de ski sur neige naturelle commencerait beaucoup plus tard, et finirait beaucoup plus tôt. Cela aura aussi des conséquences sur l’écologie. Il y aura des répercussions au niveau du lit des rivières et donc sur l’irrigation et la production électrique. En début de saison, la neige pourrait être remplacée par de la pluie.

Est-il trop tard ?

Aujourd’hui, on a un réchauffement, au niveau global, qui est d’un degré, mais il y a une amplification dans les régions alpines. Cela veut dire que dans les Alpes, le réchauffement est de 1,8 degré. Un réchauffement global de deux degrés serait équivalent à quatre degrés dans les Alpes. Ces deux degrés sont les objectifs qui ont été discutés à la COP 15 et je ne sais pas si on peut les tenir.




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