French Tech: Déjà 120 start-ups et 163 000 salariés; En attendant 225 000 dans trois ans
La Tribune fait le point sur le poids économique et sociétal des startups françaises à partir d’une étude du cabinet Roland Berger.(Extrait)
En 2020, les 120 pépites du French Tech 120 ont créé à elles seules 163.000 emplois directs et indirects en France, et 233.000 à l’international. Si la part des emplois directs est faible -26.000 contre 136.000 emplois indirects en France-, c’est parce que ces entreprises créent d’importants effets de ruissellement.
« Chaque emploi direct qu’elles créent permet, à son tour, de créer 5,2 emplois indirects qui dépendent de son activité, qu’ils soient fournisseurs, sous-traitants ou prestataires de services. La moyenne de l’ensemble des entreprises industrielles en France s’établit plutôt à 1,4 emplois indirects créés pour chaque emploi direct », explique l’étude.
Autre bonne nouvelle : le salaire médian dans les entreprises du French Tech 120 est 60% plus élevé que la médiane française. 82% des emplois sont en CDI, contre 73% dans les autres secteurs. Globalement, « les emplois du French Tech Next40/120 sont à la fois mieux rémunérés, plus stables et davantage tournés vers la jeunesse », résume l’étude. Seule ombre au tableau : la place des femmes dans les instances de direction -26%- et au poste de dirigeants -9%-. Mais ces chiffres faibles sont plus élevés que ceux des grands groupes français et européens, d’après l’index de la Commission européenne.
D’ici à 2025, Roland Berger estime que ces entreprises vont créer 224.000 nouveaux emplois directs et indirects en France. Ce qui fait de la tech le secteur le plus dynamique de l’économie française en termes de croissance des emplois. En revanche, les inégalités territoriales persistent : 76% des emplois directs dans les startups se concentrent en Ile-de-France.
L. D’après l’étude, le taux de croissance annuel moyen est de 41%. Mais il peut monter à plus de 100% par an pour les produits et solutions à destination des consommateurs (BtoC) et des professionnels (BtoB). A titre de comparaison, les entreprises du CAC40 ont atteint entre 2015 et 2019 une croissance annuelle moyenne de leur chiffre d’affaires de… 3%.Logiquement, « la contribution du French Tech Next40/120 à la relance économique et au rayonnement international de la France, à l’horizon 2025, sera déterminante« , écrit l’étude. Ses entreprises devraient ainsi représenter 6% de la croissance du PIB de la France. Signe d’une ouverture toujours plus importante à l’international, elles devraient peser 14% de la croissance des exportations françaises de biens et de services entre 2020 et 2025. De leur côté, les nouveaux emplois créés -224.000 d’ici à 2025- « contribueront notamment à la reconstitution du tissu industriel français« .
Plutôt que d’aborder la French Tech sous le prisme des secteurs d’activité que ces startups disruptent -fintech, agritech, mobilités, publicité, e-santé…-, l’étude de Roland Berger prend un parti pris intéressant qui consiste à les classer en groupes selon leur modèle d’activité. Une petite révolution méthodologique, car c’est la première fois qu’on pense la tech en tant que secteur à part entière, avec ses propres caractéristiques et ses propres modèles économiques, indépendamment des secteurs « d’origine » des startups. « Inédite, cette segmentation a permis de distinguer les spécificités propres à chaque groupe et motrices de leur succès, et de tracer des trajectoires de croissance différenciées pour chacun » précise l’étude.
L