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Sri Lanka : Un exemple de révolution silencieuse de la société civile

 

Sri Lanka : Un exemple de révolution silencieuse de la société civile

. Les protestations des derniers mois à Sri Lanka donnent à voir la structuration progressive d’une société civile mobilisée pour un changement démocratique radical. Par Anthony Goreau-Ponceaud, Université de Bordeaux et Delon Madavan, Université du Québec à Montréal (UQAM).

 

Le dernier membre du clan Rajapaksa à s’accrocher encore au pouvoir, Gotabaya, devait annoncer sa démission le mercredi 13 juillet. Chassé samedi du palais présidentiel par une foule de manifestants en colère, le président a pris la fuite sous la protection de l’armée et se trouve dorénavant en exil.

Il semble donc que les protestations de ces trois derniers mois ont eu raison d’un régime corrompu, autoritaire, discriminatoire et fortement militarisé. Au-delà d’un cri de colère contre une gestion accablante du pays débouchant sur des pénuries de carburant, de gaz, de pétrole, de médicaments et de nourriture, une inflation spectaculaire, et plus globalement la faillite économique et politique de l’île, ces protestations donnent à voir l’organisation et la structuration progressive d’une société civile sur laquelle il est important de revenir tant cette dernière pourrait permettre d’échapper au processus de bipolarisation de la vie politique à Sri Lanka et à son corollaire longtemps mortifère : la création d’identités prédatrices.

 

Cet élan de protestation apparaît comme le prolongement de la marche pacifique du 3 février 2021 qui permettait de relier en cinq jours Pottuvil à Polikandy, deux localités correspondant aux limites sud et nord du territoire traditionnellement occupé par les Tamouls et revendiqué en tant que tel par les organisations séparatistes. On compte parmi ces dernières les LTTE ou Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul, mouvement luttant jusqu’en 2009 pour l’autodétermination des Tamouls dans une « patrie » tamoule composée des provinces unies du Nord et de l’Est, formant un État souverain indépendant appelé Tamil Eelam).

Un grand nombre de familles de victimes de la guerre civile – entre 80 000 et 100 000 victimes selon l’ONU, mais pour certains auteurs, le nombre de morts reste à évaluer - a organisé cette marche aux côtés d’associations de la société civile, des prêtres de différentes religions (christianisme, hindouisme, islam) et des politiciens tamouls. Cette marche dite « P2P », avait pour objectif d’alerter la communauté internationale.

En effet, les conditions de vie réservées aux populations tamoules et musulmanes de l’île se sont détériorées depuis la fin du conflit en 2009 dans un contexte d’escalade militaire, d’autoritarisme et de favoritisme concernant la population majoritaire de l’île, cinghalaise, principalement de confession bouddhiste.

Dès son arrivée au pouvoir en 2019, Gotabaya Rajapaksa s’est en effet engagé à renforcer la suprématie bouddhiste cinghalaise et à limiter le droit des minorités (ethniques, religieuses, sexuelles), sans pouvoir pour autant réussir à concrétiser les « perspectives de prospérité » promises dans son programme électoral.

Au lieu de cela, la baisse des revenus du tourisme due aux attaques du dimanche de Pâques 2019 - que les partisans de Gotabaya ont transformé en un discours anti-islamique a renforcé le sentiment majoritaire des bouddhistes cinghalais et projeté Gotabaya comme un sauveur national.

La mauvaise gestion de l’économie, avec des réductions d’impôts drastiques au profit des classes les plus aisées et une tentative désastreuse de passer à l’agriculture biologique du jour au lendemain, ont contribué à décrédibiliser la mince marge de manœuvre politique du président.

Une participation inédite

Après des décennies de violences et de méfiance mutuelle, la participation (évaluée de 50 000 à 70 000 personnes selon les sources) conjointe à cette marche de citoyens tamouls et musulmans est inédite.

Cet éveil des consciences s’est poursuivi et s’est massifié pour culminer en avril dernier à Galle Face Green, vaste espace public de Colombo, qui à partir du 9 s’est transformé en « Gota-go-gama » (gama signifiant « village », par extension, « Gotabaya doit quitter le village »), épicentre de la protestation contre le gouvernement de Gotabaya Rajapaksa, avec d’autres sites de protestation (de moindre envergure) qui ont essaimé dans de nombreuses villes du pays.

Ces manifestations, qui se sont multipliées depuis la fin février en réaction à la pire crise économique que le Sri Lanka ait connue en près de 75 ans d’indépendance, se sont progressivement transformées en un soulèvement national. La vague de protestation a pris de l’ampleur lorsque les résultats de la mauvaise gestion financière et économique du gouvernement sont devenus de plus en plus visibles, avec la disparition rapide des réserves de devises et des pénuries généralisées.

Les manifestations, qui se sont poursuivies pendant plus de trois mois, ont été principalement organisées par le grand public, y compris des enseignants, des étudiants, des médecins, des infirmières, des professionnels de l’informatique, des agriculteurs, des avocats, quelques officiers de police, des activistes des droits sociaux, des sportifs, des ingénieurs et des membres issus des minorités sexuelles : bref des membres de la classe moyenne, souvent celle-là même qui avait conduit par ses voix le clan Rajapaksa au pouvoir. Il s’agit en grande partie d’un mouvement dirigé par des jeunes, utilisant l’art et la culture de manière créative, abordant au quotidien les questions de justice économique et sociale, notamment la longue histoire des violations des droits de l’homme et de l’impunité à Sri Lanka

La communauté LGBTQ+ qui a longtemps été humiliée, ridiculisée et stigmatisée à Sri Lanka, a largement participé à ces protestations. Pour la première fois dans l’histoire de l’île cette communauté a même pu organiser, en lien avec ces protestations, la marche des fiertés.

Ces manifestants ont sacrifié leur confort, sont restés résolument apolitiques et ont gagné l’admiration d’un grand nombre de sympathisants, tant à Sri Lanka qu’à l’étranger, le tout relayé par les diasporas tamoule, cinghalaise et musulmane.

Progressivement, ce qui se joue à Sri Lanka, est désormais une lutte acharnée entre deux camps – le camp de Diyawannawa (du nom du vaste espace public qui fait face au Parlement), composé des 225 parlementaires et de leurs alliés issus des classes aisées, et le camp de Galle Face Green, composé de la lutte – ou Aragalaya - de gens ordinaires.

Cette lutte ne vise pas seulement le retrait de la famille Rajapaksa de la vie politique. Les manifestants de Galle Face Green exigent depuis plusieurs mois des enquêtes approfondies sur les allégations de corruption à grande échelle et de crimes politiques largement attribués à la famille au pouvoir et à ses associés.

Ils veulent aussi renouveler la classe politique dans son entièreté à commencer par l’éviction des 225 membres du Parlement comme le suggère certains slogans mobilisés au sein de Galle Face : pour en finir avec la Gotacratie.

L’histoire contemporaine de l’île est jalonnée de tels moments de désobéissance civile dont le plus illustre est le hartal (grève) de 1953 ayant conduit à la démission du Premier ministre et à la préservation des droits (en l’occurrence une subvention sur le riz).

Majoritairement pacifistes, les manifestations de Galle Face sont malgré tout émaillées de sursaut de violence : certaines des factions sont impliquées dans des réactions violentes contre les députés du gouvernement, voire même l’assassinat d’un député - Amarakeerthi Athukorala – et ont détruit leurs propriétés, un signe de l’effondrement social plus large de la légitimité de la classe dirigeante. Tout comme l’est l’occupation du palais et secrétariat présidentiels, une première dans l’histoire de Sri Lanka. Le régime a tout de même réagi avec une force écrasante : passages à tabac, arrestations massives, tirs. Si la réputation de répression politique des Rajapaksas avait auparavant dissuadé de nombreux manifestants, la colère croissante semble néanmoins cette fois avoir vaincu la peur.

Forte de nombreux relais médiatiques et d’un soutien depuis plusieurs mois, la mission de l’aragalaya est aussi d’apporter un changement systémique vers un mouvement démocratique de grande ampleur, dépassant les clivages ethniques, raciaux et de classe.

Dédié à la mise en place d’un nouvel ordre socio-politique et économique, le mouvement cherche à combiner constitutionnellement la démocratie avec l’état de droit et une économie qui garantirait un niveau minimum de subsistance à tous (et plus seulement à destination de la classe urbaine aisée).

Dès les premières années de la nation indépendante srilankaise, le pays a été marqué par une polarisation autour des questions ethniques et/ou religieuses. Le premier gouvernement, dirigé par le Premier ministre SWRD Bandaranaike (1956 à 1959) avait ainsi adopté le Sinhala Only Act qui fait du cinghalais l’unique langue officielle. Ses successeurs jusqu’à Gotabaya Rajapaksa, ont poursuivit cette idée de bâtir la nation sur des fondations d’abord nationalistes.

Le référentiel srilankais s’est peu à peu nourri de la démocratie parlementaire, du néolibéralisme et du clientélisme. Ce dernier a permis l’établissement d’une oligarchie (le clan Rajapaksa) qui s’est considérablement enrichie aux dépens du pays et de ses masses.

Cependant, il n’est pas certain que les partis d’opposition soient prêts à assumer la responsabilité de voir le Sri Lanka traverser la crise économique, étant donné que les créanciers internationaux (comme la Chine) sont certains d’imposer des conditions pour de nouveaux prêts qui obligeront cette classe moyenne mobilisée depuis des mois à faire des sacrifices douloureux. Ce qui aura pour corollaire de rendre impopulaire celui qui sera au pouvoir.

La situation est toutefois volatile. La paralysie politique pourrait entraîner un effondrement économique encore plus profond ou des troubles sociaux plus graves. Les autorités pourraient à leur tour utiliser les troubles pour justifier une répression violente et un rôle encore plus important de l’armée dans la gouvernance. Pour le moment, le mouvement aragalaya n’est ni homogène, ni unifié, ni doté d’une direction centrale distincte.

C’est d’ailleurs cette absence de forme du mouvement qui a permis à tant de groupes – étudiants, groupes affiliés à des partis politiques, syndicats, activistes de la société civile, artistes et familles – de se rassembler sous la bannière aragalaya. Mais cela signifie également que de nombreuses contradictions non résolues subsistent et pourraient être instrumentalisées : l’ancien meurt mais le nouveau ne peut pas naître.

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Par Anthony Goreau-Ponceaud, Géographe, enseignant-chercheur, UMR 5115 LAM, Institut Français de Pondichéry, Université de Bordeaux et Delon Madavan, Chercheur en géograp.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

 

Sri Lanka : une transition écologique trop brutale mais pas seulement

Sri Lanka : une transition écologique  trop brutale mais pas seulement

Une crise agricole économique qui se transforme en crise politique et qui chasse le président du Sri Lanka. En cause, une grande incompétence en même temps qu’une corruptiona et surtout une transition écologique brutale qui provoque une crise de la fain et la révolte. D’après France Info, Le président Rajapaksa a décidé d’accélérer le plan de conversion du pays à l’agriculture bio en interdisant brusquement les importations d’intrants chimiques. Une interdiction entrée en vigueur le 26 avril 2021, avant d’être abandonnée six mois plus tard.

Cependant selon Jean-Joseph Boillot, expert du monde indien, les causes de la crise de régime sont plus profondes. « On est face à une mal-gouvernance croissante qui est très bien perçue par la population : des routes qui ne sont pas réparées, des centrales qui ne sont pas entretenues… Et puis le Sri Lanka, qui est un pays plutôt égalitaire dans la tradition, a vu ses inégalités exploser. Il y a une colère populaire qui demande des comptes au clan qui s’est beaucoup enrichi. »

L’agronome Jacques Caplat livre la même analyse : « La focalisation de certains sur le bio est d’une grande malhonnêteté. On ne peut pas nier qu’il y a eu une erreur à ce niveau-là, mais ce n’est pas la cause de la crise, qui existait déjà avant. » Le spécialiste de l’agro-écologie paysanne adhère cependant au mécontentement des paysans sri lankais. « On ne peut pas demander aux paysans de passer au bio en un an. Par exemple, pour faire des légumes en bio, il faut mettre des légumineuses l’année d’avant. »

« La transition vers le bio se prévoit sur cinq à dix ans. Le bio, ce n’est pas uniquement supprimer les produits chimiques, c’est tout un travail pour recaler l’agrosystème dans une vision écologique, faire interférer positivement l’écosystème et les cultures. »

Selon une étude réalisée par un think tank sri lankais (en anglais), 64% des paysans sont favorables à une transition vers une agriculture sans engrais chimiques. Mais parmi eux, 78% disent avoir besoin de plus d’un an pour opérer cette transition. « Les paysans sri lankais ne sont pas hostiles au bio sur le principe, mais ils sont en colère avec la manière dont cela a été fait en 2021, » explique Jacques Caplat. « Le régime a perdu son assise populaire dans les campagnes. Aucun manifestant n’est mécontent de la transition organique en elle-même, mais l’imposition verticale brutale a mis en colère les paysans », abonde Jean-Joseph Boillot.

Si le passage imposé au bio en 2021, et depuis annulé, a pu accélérer la hausse des prix de l’alimentation, il est faux d’affirmer que c’est la cause de la crise de régime qui a conduit à la démission (et la fuite) du président Rajapaksa. Les pénuries alimentaires que connaît le pays sont en premier lieu dues à un modèle économique qui a ruiné l’île. L’endettement extérieur du Sri Lanka a entraîné la dévaluation de sa monnaie (la roupie sri lankaise) et donc une explosion du prix des denrées alimentaires importées, alors que, dans le même temps, la population sri lankaise a perdu en revenus.

La guerre en Ukraine, les restrictions sur certaines exportations et la spéculation qui a fait grimper les prix de l’énergie se sont ajoutées comme des facteurs aggravants qui frappent de plein fouet le Sri Lanka. Une partie grandissante de la population ne mange pas à sa faim et le pays fait également face à des coupures d’électricité, des problèmes d’accès au gaz, au fioul ou à l’essence. « On est en pleine période de plantation de la récolte d’octobre et il n’y a plus de fioul pour faire fonctionner les motoculteurs », relève Jean-Joseph Boillot, qui craint que les prochaines récoltes ne soient délicates.

L’économiste veut tout de même garder espoir. « Les crises sont l’occasion de régler des problèmes qui s’étaient accumulés. Le monde paysan va développer une résilience. Il y a une opportunité pour le Sri Lanka de repartir sur des bases un peu plus saines et un peu plus solides. » Jacques Caplat partage cet optimisme mais rappelle que « le passage au bio ne pourra se faire qu’avec les paysans, dans une dynamique de responsabilisation. Les paysans sri lankais veulent du bio en tant que technique performante pour produire des récoltes, pas en tant que label pour un marché destiné aux bobos du Nord. »

 

Sri Lanka : Bientôt une province chinoise ?

Sri Lanka : Bientôt une province chinoise ?

L’état dramatique de l’économie du pays, très endetté auprès de la Chine, fait craindre une situation similaire ailleurs dans la région. La crise a abouti à la démission, lundi, du premier ministre Mahinda Rajapaksa après de violents affrontements dans la capitale Colombo.(« Le monde »)

Un Etat pris à la gorge qui n’a plus assez de dollars pour importer des biens et assurer les services essentiels à la population comme l’électricité, les soins, les transports ou l’approvisionnement alimentaire. Des pompes à essence à sec, des magasins vides, des habitants déclassés, écrasés par une inflation galopante (+ 30 % en avril) : le Sri Lanka est devenu synonyme de faillite totale. La crise a abouti à la démission, lundi 9 mai, du premier ministre Mahinda Rajapaksa après de violents affrontements dans la capitale Colombo.

Le 12 avril a marqué une étape historique dans la crise économique et financière qui ravage la nation insulaire de 22 millions d’habitants : le gouvernement a temporairement interrompu ses paiements aux créanciers internationaux. Pour la première fois, le Sri Lanka faisait défaut.

Les causes de ce monumental fiasco sont connues : un endettement massif de 51 milliards de dollars (48,3 milliards d’euros), dont 31 milliards de dette extérieure publique, un creusement du déficit budgétaire en raison d’allégements fiscaux populistes décidés quand les caisses de l’Etat étaient vides, une réforme agricole qui a plongé le pays dans l’insécurité alimentaire et, enfin, la pandémie de Covid-19, qui a porté un coup fatal au secteur touristique et fait revenir des expatriés au pays, asséchant les rentrées de devises étrangères. S’ajoutent les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. « C’est une combinaison de chocs économiques externes et d’erreurs politiques », résume Ganeshan Wignaraja, de l’Institut des études d’Asie du Sud de l’université de Singapour.

La corruption

Au sortir de la crise sanitaire, la situation financière du pays était suffisamment alarmante pour inciter le gouvernement à demander d’urgence l’aide du FMI. Mais l’exécutif, formé par le duo des frères Rajapaksa, a préféré continuer à emprunter et à mendier des lignes de crédit auprès de ses voisins chinois et indien, deux rivaux pressés de renforcer leur emprise sur l’île de l’océan Indien.

Les responsables du désastre sont identifiés : les frères Mahinda et Gotabaya Rajapaksa, respectivement premier ministre et président, ont semé les graines de la crise. L’aîné, Mahinda Rajapaksa, a déjà occupé le fauteuil de premier ministre entre 2004 à 2005, puis celui de président de la République entre 2005 et 2015. Onze ans au pouvoir, interrompus par quatre années dans l’opposition, avant de redevenir premier ministre de son cadet, Gotabaya, élu à son tour président de la République, en 2019.

Massacres Sri Lanka : des islamistes responsables ?

Massacres Sri Lanka : des islamistes  responsables ?

 

 

 

Environ 300 morts et 500 blessés après les attentats au Sri Lanka. Les enquêteurs évoquent la responsabilité possible d’un groupe islamique local, National Tawheed Jamaath,  soutenu par des forces internationales. Les  officiels ont rapidement évoqué l’implication d’un «réseau international» dans ce massacre de Pâques. “Les informations des services de renseignement (montrent) que des organisations terroristes sont derrière des terroristes locaux. En conséquence, le président va demander l’assistance des pays étrangers”, annonce un communiqué de la présidence .Selon un porte-parole du gouvernement, ces attentats dont la responsabilité n’a pas été pour l’instant revendiquée ont été commis grâce à la collaboration d’un réseau international. Les services de renseignements sri-lankais avaient reçu, il y a deux semaines, une alerte sur un risque d’attentats en provenance des services de surveillance d’un pays étranger. Le 9 avril, le chef des renseignements avait adressé une lettre à ses supérieurs, mettant en garde contre le NTJ et désignant nommément plusieurs suspects ainsi que les cibles potentielles des terroristes, comme des hôtels et la représentation indienne à Colombo. Un responsable de la communauté musulmane du Sri Lanka, cité par Bloomberg, affirme par ailleurs avoir alerté les autorités «il y a trois ans» sur la dangerosité de ce groupe. «Viser les non-musulmans est quelque chose qu’ils encouragent. Je suis allé personnellement donner des documents (aux autorités, NDLR) avec des noms et des détails. Ils se sont assis dessus. C’est une tragédie», explique Hilmy Ahamed, vice-président du Conseil musulman du Sri Lanka.

Sri Lanka : guerre de religions ou de crétins ?

Sri Lanka : guerre de religions ou de crétins ?

 Après le terrible attentat au Sri Lanka qui a fait environ 200 morts et 400 blessés la question se pose de savoir si ces massacres sont le fruit d’une guerre de religions ou de crétins. En Europe et au Moyen-Orient notamment, on a vu les dégâts que pouvait produire l’ l’idéologie débile des islamistes. Une idéologie qui d’ailleurs a tué  bien davantage de musulmans que de représentants d’autres religions. Cette fois il s’agit d’un attentat en Asie là où  le bouddhisme domine. En effet, sur les 22 millions de Sri-lankais, 70% sont bouddhistes, 12,6% hindouistes, 9,7% musulmans et 7,6% chrétiens, selon le recensement de 2012. Religion et philosophie,  le bouddhisme prône une pensée et une attitude de paix mais comme toutes les religions ou presque, il a aussi ses extrémistes. La question se pose de savoir si nous entrons dans une nouvelle période de guerre de religions ou si simplement cela ne concerne qu’une minorité de crétins. Ce qui est à peu près certain c’est que les basses œuvres sont effectuées par des abrutis qui souvent servent des intérêts politiques cachés de dirigeants religieux. Au Sri Lanka, Les associations chrétiennes disent être confrontées à des manœuvres d’intimidation de plus en plus appuyées de la part de certains moines bouddhistes extrémistes ces dernières années. L’an dernier, des heurts ont éclaté entre la communauté bouddhiste cingalaise, majoritaire dans le pays, et la minorité musulmane, certains groupes bouddhistes extrémistes accusant les mahométans de contraindre des gens à se convertir à l’islam. Dans son rapport de 2018 sur les droits de l’homme au Sri Lanka, le département d’Etat américain notait que certaines organisations chrétiennes et églises avaient fait état de pressions pour qu’elles cessent toute activité, les autorités ayant parlé à leur égard de “réunions non autorisées”.

Selon ce même rapport, des moines bouddhistes ont régulièrement tenté de fermer certains lieux de culte chrétiens et musulmans. L’enquête démontrera qu’elles sont exactement les responsabilités ,on s’orienterait actuellement vers la piste islamiste. D’ores et déjà on peut regretter un retour en arrière de près de mille ans en matière de tolérance religieuse. La question fondamentale pour lutter contre cette véritable lèpre est la réalité de la démocratie menacée par des replis identitaires qui instrumentalisent aussi les religions dans un objectif de réassurance culturelle rétrograde et pour enfermer les populations dans l’obscurantisme.




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